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A la conquête du Perroquet et du Lion

Posté par othoharmonie le 7 avril 2015

 

 

620717550_982390Il était une fois une bande de perroquets qui vivait dans la forêt. Tôt le matin, ils allaient manger des épis de maïs à la ferme, et l’après-midi ils mangeaient des oranges. Ils faisaient un grand remue-ménage avec leurs cris et plaçaient toujours un perroquet en sentinelle dans les plus grands arbres pour voir si quelqu’un venait. 

Les perroquets sont aussi nuisibles que les sauterelles, car ils ouvrent pour les picorer les épis de maïs, lesquels, ensuite, pourrissent à la pluie. Et comme, d’autre part, les perroquets sont bons à manger en ragoût, les ouvriers agricoles les chassaient au fusil. Un jour, un homme fit tomber d’un coup de fusil un perroquet sentinelle ; celui-ci, blessé, se débattit un bon moment avant de se laisser capturer. L’ouvrier le porta à la maison, pour les enfants du patron ; les garçons le soignèrent, car il n’avait qu’une aile brisée. 

Le perroquet guérit très bien et s’apprivoisa complètement. On l’appela Pedrito. Il apprit à donner la patte ; il aimait se tenir sur l’épaule des gens et leur chatouillait les oreilles avec son bec. Il vivait en liberté et passait presque toutes ses journées dans les orangers et les eucalyptus du jardin. Il aimait également se moquer des poules. À quatre ou cinq heures de l’après-midi, l’heure à laquelle on prenait le thé à la maison, le perroquet entrait lui aussi dans la salle à manger, se hissait à l’aide de son bec et de ses pattes sur la nappe et mangeait du pain trempé dans du lait. Il raffolait du thé au lait. 

Pedrito passait tant de temps avec les garçons, et les gosses lui disaient tant de choses, que le perroquet apprit à parler. 

Il disait : « Bonjour, petit perroquet !… Elle est bonne la soupe !… De la soupe pour Pedrito !… »

Il disait d’autres choses que l’on ne peut répéter, car les perroquets, comme les enfants, apprennent avec beaucoup de facilité les gros mots. Quand il pleuvait, Pedrito hérissait ses plumes et se racontait tout bas tout un tas de choses. 

Quand le temps s’améliorait, il volait alors en criant comme un fou. Il était, on le voit, un perroquet bien heureux qui, en plus d’être libre, comme le désirent tous les oiseaux, prenait aussi, comme les gens riches, son five o’clock tea. Or, voici ce qui arriva au milieu de ce bonheur : après une après-midi de pluie qui faisait suite à cinq jours de tempête, le soleil sortit enfin et Pedrito se mit à voler en criant :

« Quelle belle journée, petit perroquet ! Elle est bonne la soupe !… Donne la patte, Pedrito ! » 

Il s’envola loin, jusqu’à ce qu’il vit, en contrebas, tout en bas, la rivière Paraná, qui ressemblait à un large et lointain ruban blanc. Il continua et continua de voler ; enfin, il se percha sur un arbre pour se reposer. Et voilà que rapidement, il vit briller au sol, à travers les branches, deux lumières vertes, comme d’énormes vers luisants. 

« Qu’est-ce donc ? se demanda la perroquet. Elle est bonne la soupe ! Qu’est-ce que c’est ? Bonjour Pedrito !… » 

Le perroquet parlait toujours ainsi, comme tous les perroquets, en faisant des phrases sans queue ni tête, et parfois il était difficile de le comprendre. Comme il était très curieux, il descendit de branche en branche pour se rapprocher. Il vit alors que les deux lumières vertes étaient les yeux d’un tigre, qui s’était accroupi et le regardait fixement. Mais Pedrito était tellement heureux de la belle journée qu’il n’eut pas peur du tout. « Bonjour, Tigre ! dit-il. Donne-la patte, Pedrito ! » 

Et le tigre, avec sa voix terriblement rauque, lui répondit : « – Bon-jour !

– Bonjour Tigre ! Elle est bonne la soupe !… Elle est bonne la soupe !… Elle est bonne la soupe !… » 

 Et il répéta de nombreuses de fois « Elle est bonne la soupe !… » parce qu’il était quatre heures de l’après-midi et qu’il avait très envie de prendre du thé au lait. Le perroquet avait oublié que les animaux sauvages ne prennent pas de thé au lait, c’est pourquoi il invita le tigre. « Il est bon, le thé au lait ! lui dit-il. Bonjour Pedrito ! Tu veux prendre du thé au lait avec moi, ami tigre ? » Mais le tigre se mit en colère car il crut que le perroquet se moquait de lui et, de plus, comme il avait faim lui aussi, il eut envie de dévorer le perroquet bavard. Il lui répondit donc :

  « Bon-jour ! Ap-pro-che-toi un peu car je suis sourd ! Le tigre n’était pas sourd. Ce qu’il voulait, c’était que Pedrito se rapproche assez pour l’attraper d’un coup de patte. Mais le perroquet ne pensait qu’au plaisir qu’auraient les gens de la maison lorsqu’il se présenterait pour prendre le thé avec ce magnifique ami. Et il vola jusqu’à une autre branche, plus proche du sol. 

« Elle est bonne la soupe, à la maison ! répéta-t-il en criant aussi fort qu’il pouvait. – Plus près ! Je n’en-tends pas ! » répondit le tigre de sa voix rauque. Le perroquet se rapprocha un peu plus et dit : « Il est bon, le thé au lait ! – Rap-pro-che-toi en-co-re ! » répéta le tigre. Le pauvre perroquet se rapprocha encore et, à cet instant, le tigre fit un terrible saut, aussi haut qu’une maison, et atteignit Pedrito avec l’extrémité de ses griffes. 

Il n’était pas parvenu à le tuer, mais lui avait arraché toutes les plumes du dos et la queue entière. Il ne restait plus à Pedrito une seule plume sur la queue. « Attrape ! rugit le tigre. Va donc prendre ton thé au lait ! » Le perroquet, hurlant de douleur et de peur, s’envola ; mais il ne pouvait pas bien voler, car il lui manquait la queue, qui est le gouvernail des oiseaux. Il volait en titubant d’un côté ou de l’autre, et tous les oiseaux qui le rencontraient s’éloignaient, effrayés, de cette étrange bestiole. Enfin il put parvenir à la maison, et la première chose qu’il fit fut de se regarder dans le miroir de la cuisinière. 

Pauvre Pedrito ! C’était l’oiseau le plus bizarre et le plus laid que l’on puisse imaginer, tout déplumé, sans queue et tremblant de froid. Comment pourrait-il se présenter dans la salle à manger dans un tel état ? Il vola alors jusqu’au creux qu’il y avait dans le tronc un eucalyptus, et qui formait une sorte de grotte, et se cacha dans le fond, grelottant de froid et de honte. Pendant ce temps, dans la salle à manger, tous s’étonnaient de son absence : « Où peut bien être Pedrito ? disaient-ils. Et ils appelaient : « Pedrito ! Elle est bonne, la soupe, Pedrito ! Thé au lait, Pedrito ! » Mais Pedrito ne sortait pas de sa grotte, ni ne répondait, muet et immobile. Ils le cherchèrent partout, mais le perroquet ne se montra pas. Tous crurent alors que Pedrito était mort, et les garçons fondirent en larmes. Chaque après-midi, à l’heure du thé, ils se souvenaient toujours du perroquet et se rappelaient aussi combien il aimait manger du pain trempé dans du thé au lait. Pauvre Pedrito ! Ils ne le reverraient plus parce qu’il était mort. 

Mais Pedrito n’était pas mort, seulement il restait dans sa grotte, sans se laisser voir par personne, parce qu’il éprouvait beaucoup de honte à se voir pelé comme une souris. La nuit, il descendait pour manger et remontait aussitôt. À l’aube, il descendait de nouveau, sur la pointe des pattes, et allait se regarder dans le miroir de la cuisinière, toujours très triste car les plumes tardaient beaucoup à repousser. Enfin, un beau jour, par une après-midi où la famille était assise à table, à l’heure du thé, elle vit entrer un Pedrito très calme, qui se dandinait comme si rien ne s’était passé. Tous crurent mourir, mourir de plaisir quand ils le virent bien vivant et avec de très belles plumes. 

ZsXME« Pedrito, petit perroquet ! lui disaient-ils. Que t’est-il arrivé, Pedrito ? Comme il a des plumes brillantes, le petit perroquet ! » Mais ils ignoraient que c’étaient de nouvelles plumes et Pedrito, très sérieux, ne pipait mot. Il ne fit rien d’autre que de manger du pain trempé dans du thé au lait. Mais pour ce qui est de parler, pas un seul mot. Aussi le maître de maison fut-il très étonné quand, le matin suivant, le perroquet s’envola et se percha sur son épaule en bavardant comme un fou. En deux minutes, il lui raconta ce qui lui était arrivé : une promenade au Paraguay, sa rencontre avec le tigre et le reste ; et il ponctuait chacun de ses épisodes en chantant : « Pas une plume sur la queue de Pedrito ! Pas une plume ! Pas une plume ! » 

Et il l’invita à aller à la chasse au tigre avec lui. Le maître de maison, qui était justement sur le point d’acheter une peau de tigre dont il avait besoin pour la mettre devant le poêle, fut très content de pouvoir l’obtenir gratuitement. Il retourna à la maison prendre son fusil de chasse, et entreprit avec Pedrito le voyage au Paraguay. Ils convinrent que lorsque Pedrito verrait le tigre, il le distrairait en bavardant pour que l’homme puisse s’approcher tout doucement avec son fusil de chasse. Et il en fut ainsi. Le perroquet, posé sur une branche de l’arbre, bavardait et bavardait, en regardant en même temps de tous côtés, pour voir s’il apercevait le tigre. Enfin il entendit un bruit de branches cassées et vit soudain au pied de l’arbre deux lumières vertes qui le fixaient : c’étaient les yeux du tigre.

Alors, le perroquet se mit à crier : « Belle journée ! Elle est bonne, la soupe !… Bon thé au lait ! Veux-tu du thé au lait ? » 

Le tigre, très en colère après avoir reconnu le perroquet déplumé qu’il croyait avoir tué et qui avait de nouveau de très belles plumes, jura que cette fois celui-ci ne lui échapperai pas. Ses yeux étincelèrent de colère quand il répondit de sa voix rauque : « Ap-pro-che-toi plus ! Je suis sourd ! » Le perroquet vola jusqu’à une branche plus proche, toujours en bavardant : « Bon, le pain au lait !… 

IL EST AU PIED DE CET ARBRE !… » 

En entendant ces derniers mots, le tigre rugit et se leva d’un bond : « À qui parles-tu ? mugit-il. À qui as-tu dit que je suis au pied de cet arbre ? – À personne, à personne !… cria le perroquet. Bonjour Pedrito ! Donne la patte, petit perroquet ! » Et il continua à bavarder en sautant de branche en branche et en s’approchant. Mais il avait dit “Il est au pied de cet arbre” pour avertir l’homme, qui s’était approché et soigneusement accroupi, avec le fusil de chasse sur l’épaule. Arriva un moment où le perroquet ne put plus s’approcher plus, parce que sinon il tomberait dans la gueule du tigre, alors il cria : « Elle est bonne, la soupe !… 

ATTENTION ! – En-co-re plus près ! rugit le tigre en prenant son élan pour sauter. – Bon, le thé au lait ! ATTENTION, IL VA SAUTER ! » 

Et en effet, le tigre sauta. Il fit un énorme saut que le perroquet évita en s’élançant dans les airs comme une flèche, en même temps que lui. Au même moment, l’homme, qui avait appuyé le canon de son fusil contre un tronc pour ajuster son tir, pressa la détente. Neuf balles, chacune de la taille d’un pois chiche, entrèrent comme un éclair dans le cœur du tigre qui, en lançant un hurlement qui fit trembler la forêt tout entière, tomba, mort. Quant au perroquet, quels cris de bonheur il lançait ! Il était fou de joie, parce qu’il se savait vengé – et bien vengé ! – de ce fourbe animal qui lui avait arraché les plumes. 

L’homme était lui aussi très content, parce que tuer un tigre est une chose difficile, et que de plus il avait une fourrure à mettre devant le poêle de la salle à manger. Quand ils arrivèrent à la maison, tous apprirent pourquoi Pedrito était resté si longtemps caché dans le creux de l’arbre, et tous le félicitèrent pour son exploit. Ils vécurent dès lors très heureux. Mais le perroquet n’oubliait pas ce que lui avait fait le tigre ; lorsqu’il entrait dans la salle à manger pour prendre le thé, il s’approchait toujours de la peau du tigre, étendue devant le poêle, et il l’invitait à prendre du thé au lait. « Elle est bonne, la soupe !… lui disait-il. Tu veux du thé au lait ? La soupe pour le tigre ! » 

Et tous mouraient de rire. Et Pedrito aussi. 

El loro pelado extrait des Cuentos de la selva (Contes de la forêt vierge) LE PERROQUET DEPLUME Traduction : Bruce Demaugé-Bost

 

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L’HABITAT DES PERROQUETS ARAS

Posté par othoharmonie le 22 mars 2015

 

 

araLa forêt tropicale humide constitue l’habitat préférentiel des aras. C’est dans cet environnement à la température et à l’hygrométrie élevées que les perroquets trouvent en abondance les graines et les fruits ou autres éléments végétaux qui constituent leur nourriture, tandis que les immenses arbres ont souvent le tronc percé de cavités propices à leur nidification. Les aras fréquentent surtout les zones de basse altitude, mais ils peuvent monter jusqu’à plus de 1 000 ou 1 100 mètres. Appréciant la proximité de l’eau, ils installent fréquemment leurs dortoirs aux abords de calmes bras de fleuves ou d’éléments plus tumultueux comme des cascades ou des rapides.

Cet attachement quasi exclusif à la forêt tropicale fait courir le plus grand danger à la plupart des aras et des autres perroquets, en raison des atteintes que l’homme porte à ce milieu. On estime que les forêts tropicales mondiales disparaissent au rythme effrayant de 30 hectares à la minute, soit environ cinq fois la superficie de la Belgique chaque année. Le sol sur lequel croissent les forêts tropicales humides est à la fois peu épais et relativement pauvre. Les éléments nutritifs dont profitent les arbres sont en grande partie constitués par la décomposition permanente d’une énorme masse végétale, facilitée par la chaleur et l’humidité. Une fois que les grands arbres ont été abattus, la mince couche de terre arable ne tarde pas à être entraînée par les pluies violentes qui s’abattent régulièrement sur ces régions situées entre les tropiques. Là où la couverture subsiste, elle est trop pauvre pour permettre la croissance de grands arbres et le retour à l’état antérieur. Au mieux, il s’installe une végétation secondaire qui ne peut plus abriter qu’une infime partie de la faune d’origine.

Les aras fréquentent parfois ce type de formation végétale, mais seulement de façon marginale et épisodique. Ils n’y trouvent pas suffisamment de nourriture et ne se sentent pas protégés au sein de ces boisements trop clairsemés.

Ces perroquets aux couleurs éclatantes et au plumage souvent bigarré sont, malgré leur grande taille, très difficiles à repérer dans leur milieu habituel. Cela est dû à l’épaisseur des feuillages qu’ils fréquentent, à leur habitude de se tenir presque en permanence dans la partie supérieure des plus grands arbres, et au silence qu’ils observent tant qu’aucun danger ne les menace. Par ailleurs, leur plumage constitue un excellent camouflage. Certaines espèces se fondent dans le feuillage, comme l’ara militaire ou l’ara à front châtain, qui possèdent un plumage à dominante verte. Chez d’autres aras plus bigarrés, la grande diversité des tons rompt, en multiples petites taches de couleurs, la silhouette des oiseaux qui deviennent ainsi moins aisément identifiables par les prédateurs. Les moments les plus favorables pour observer les aras sont le matin et le soir, lorsque les oiseaux, en petites bandes, volent des dortoirs aux zones de nourrissage.

Redoutable harpie

En raison de la hauteur à laquelle ils se cantonnent, les aras n’ont pour ainsi dire rien à craindre des prédateurs terrestres. Il arrive cependant que certains félins forestiers, comme le jaguar, l’ocelot ou le jaguarondi, parviennent à capturer un perroquet qui s’est aventuré un peu plus bas, alléché par des fruits tout particulièrement tentants. Mais il ne s’agit, le plus souvent, que de jeunes oiseaux inexpérimentés.

 L’HABITAT DES PERROQUETS ARAS dans PERROQUETPour les aras, le véritable danger, hormis l’homme, vient des airs. Leurs principaux prédateurs sont en effet de grands rapaces diurnes forestiers, parfaitement adaptés à ce type de milieu. Leurs ailes sont larges et relativement courtes, leur queue longue. Ils peuvent ainsi manœuvrer à grande vitesse au milieu des frondaisons. Parmi ces chasseurs redoutés des perroquets figurent l’aigle huppé, le spizaète orné et l’impressionnante harpie féroce , qui est l’un des rapaces les plus puissants au monde. Ces grands oiseaux ont une envergure comprise entre 1,50 et 2 m et possèdent des pattes aux tarses épais, aux doigts robustes terminés par des ongles longs et très recourbés. Curieusement, ils portent tous une huppe plus ou moins importante sur le sommet du crâne. Parmi leurs proies, ils comptent les aras et bien d’autres oiseaux, mais aussi, souvent, les singes.

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LA CHOUETTE, L’OISEAU LUNAIRE

Posté par othoharmonie le 2 mars 2015

 

 

La chouette, que nous poursuivons d’une fâcheuse réputation de voleuse et dont nous faisons un emblème de laideur, apparemment contre l’avis de Rabelais, était l’oiseau d’Athéna. Oiseau nocturne, en relation avec la lune, elle ne peut supporter la lumière du soleil, et s’oppose donc en ceci à l’aigle, qui la reçoit les yeux ouverts.

 

290px-Bubo_scandiacus_Delta_3René Guénon a noté qu’on pouvait voir là, ainsi que dans le rapport avec Athéna-Minerve, le symbole de la connaissance rationnelle, perception de la lumière lunaire par reflet, s’opposant à la connaissance intuitive, perception directe de la lumière solaire. C’est peut-être aussi pourquoi elle est traditionnellement un attribut des devins : elle symbolise leur don de clairvoyance, mais à travers les signes qu’ils interprètent.

Dans la mythologie grecque la chouette est représentée par Ascalaphos, fils d’Acheron et de la nymphe de l’obscurité : c’est elle qui voit Perséphone goûter à un fruit de l’enfer, un grain de grenage, et la dénonce, lui interdisant ainsi tout espoir de remonter définitivement au jour.

Chez les Aztèques, elle est l’animal symbolique du dieu des enfers, avec l’araignée. Dans plusieurs Codex, elle est représentée comme la gardienne de la maison obscure de la terre. Associée aux forces chthoniennes, elle est aussi un avatar de la nuit, de la pluie, des tempêtes. Ce symbolisme l’associe à la fois à la mort et aux forces de l’inconscient luni-terrestre, qui commandent les eaux, la végétation et la croissance en général.

Dans le matériel funéraire des tombes de la civilisation pré-incaïques Chimu (Pérou), se rencontre fréquemment la représentation d’un couteau sacrificiel en forme de demi-lune, surmonté de l’image d’une divinité mi-humaine mi-animale en forme d’oiseau de nuit, chouette ou hibou. Ce symbole qui est manifestement lié à l’idée de mort et de sacrifice, est orné de colliers de perles et de coquilles marines, la poitrine peinte en rouge, et la divinité ainsi représentée est souvent flanquée de deux chiens, dont on connaît la signification de psychopompe. Ce hibou, ou cette chouette, tient souvent un couteau de sacrifice dans une main et dans l’autre le vase destiné à recueillir le sang de la victime.

De nos jours encore elle est divinité de la mort et gardienne des cimetières pour de nombreuses ethnies indo-américaines. Il demeure cependant frappant qu’un vecteur de symbole aussi universellement ténébreux et associé à de sinistres idées ait pu, dans les langues latines, désigner en tant qu’adjectif la jolie femme, puis indifféremment tout ce qui est de bon présage.                                               

« Chouette » est un nom vernaculaire qui désigne des oiseaux de la famille des Strigidae, sans pour autant désigner tous les oiseaux de cette famille, qui regroupe environ 200 espèces caractérisées comme des rapaces solitaires et nocturnes. La chouette se distingue du hibou par la simple absence d’aigrettes sur la tête. Les aigrettes sont des touffes de plumes, qui dans le cas du hibou donne l’impression d’oreilles ou de cornes.

La symbolique de la chouette est multiple, et a beaucoup varié :

  • Comme on l’a vu, la chouette était, dans le monde antique, le symbole de la sagesse.  Elle était liée à la déesse grecque Athéna, déesse des Arts et de la sagesse de la guerre défensive et de l’activité intelligente. De ce fait la chouette  prêta son symbole ailé à la ville d’Athènes, qui frappa monnaie à l’effigie de l’animal qui, d’ailleurs, se retrouve actuellement sur la pièce grecque de un euro. Dans de nombreuses institutions (écoles, universités), la chouette fait partie des armes héraldiques.                                        
  • Dans le monde romain, les termes « striga » (sorcière) et « strix  » (chouette/stryge) étaient utilisés en parallèle. On accusait les oiseaux nocturnes de boire le sang des enfants pendant la nuit, d’où le mythe des stryges. Les Romains empruntèrent aux Grecs leur vision des chouettes. Ils y voyaient aussi un symbole de mort, car elles volent de nuit et nichent en des lieux difficiles d’accès. Voir une chouette de jour devenait alors un mauvais présage.
  • Au  Moyen Age, elle était associée à la rouerie et à la tromperie  du fait que la chouette  profite de la nuit pour chasser, moment où ses proies sont souvent « aveugles » tandis qu’elle voit clair. On la clouait donc devant sa porte pour conjurer le sort maléfique.
  • Dans l’armée française, elle est le symbole de la Brigade de Renseignement.
  • Pour les Romains, le cri de la chouette annonce le décès proche de quelqu’un vivant dans le voisinage. Cette croyance se retrouve dans certaines régions françaises mais ici associée au décès d’un être proche au niveau familial.
  • Son caractère nocturne lui vaut aussi une connotation démoniaque : elle se retrouve être l’animal de compagnie des sorcières comme le savent les lecteurs de Harry Potter.  
  • Sa capacité à voler en silence, sa couleur blanche et son cri strident, expliquent le nom de la chouette effraie,  dite aussi Dame Blanche, d’où sa présence dans de nombreuses histoires de fantômes.
  • De façon plus anecdotique,  la double symbolique « oiseau de la sagesse »/ »oiseau à lunettes qui veille tard » en fait le symbole tout trouvé de certains  khagneux (étudiants préparationnaires littéraires) qui la nomment «Vara » (cagneuse, en latin).
  • La chouette est le symbole touristique de la ville de Dijon, elle y est sculptée dans une pierre d’angle de l’Eglise Notre-Dame. Dans la rue de la Chouette, voie piétonne qui longe le côté nord de l’église et le chevet, une pierre de Notre-Dame porte une marque singulière qui a suscité la curiosité de certains historiens de la ville. A l’angle d’un contrefort d’une chapelle de l’église est sculpté un oiseau que les Dijonnais appellent la chouette. Sa signification est toujours inconnue, bien que de nombreuses hypothèses aient été émises à son sujet. Pour certains, la chouette pourrait être une forme de signature laissée là par un architecte ou par un tailleur de pierre. Il ne peut s’agir en tout cas de la signature de l’architecte de l’église, car cette chouette est sculptée sur une chapelle élevée à la fin du XVe ou au début du XVIe siècle, soit plusieurs siècles après la construction de Notre-Dame.

 

LA CHOUETTE, L’OISEAU LUNAIRE dans CHOUETTE ET HIBOU 220px-Aryballos_owl_630_BC_Staatliche_AntikensammlungenLa chouette est très usée à cause de la vénération  superstitieuse qu’elle suscite. En effet, Dijonnais et touristes ont coutume de la caresser, de la main gauche, pour demander que leur souhait soit exaucé. Il n’en subsiste donc aujourd’hui que la forme générale, la plupart des détails de la sculpture ayant depuis longtemps disparu.

Dans la nuit du 5 au 6 janvier 2001, un vandale a porté à la chouette plusieurs coups de marteau. Cette dégradation suscita l’émotion des Dijonnais. Plutôt que de laisser la chouette en l’état ou de remplacer le bloc de pierre sur lequel elle était sculptée, il fut décidé d’en réparer les cassures. Un moulage de la chouette avait été réalisé en 1988 par un statuaire mouleur du Louvre. Il servit de modèle à la réparation, qui consista à incruster des fragments de pierre, ensuite patinés. Ce travail s’accomplit fin janvier et début février 2001. Depuis cet incident, un système de vidéosurveillance a été mis en place afin de prévenir toute récidive. La chouette restaurée a été inaugurée officiellement le 12 mai 2001.

Ces péripéties n’ont fait qu’accroître la popularité de cette sculpture à Dijon. L’Office de tourisme l’a choisi en 2001 comme symbole de fléchage pour le Parcours de la Chouette, circuit touristique piéton qui fait le tour du centre historique avec un balisage devant les principaux monuments. 

Machin chouette est une expression familière qui désigne une personne dont on ne connaît pas, ou plus, le nom. C’est aussi le titre d’une pièce de théâtre de Marcel Achard, créée au Théâtre Antoine en 1964.

  • Au Japon, les chouettes sont des symboles positifs ou négatifs en fonction de leur espèce. Les chouettes effraies sont démoniaques alors que les chouettes hulottes sont des messagères des Dieux. 

Bibliographie : Dictionnaire des Symboles de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant – Editions Robert Laffont/Jupiter – Collection Bouquins

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Le Serpent et tous ses symboles

Posté par othoharmonie le 14 février 2015

 

 

800px-Bothriechis_schlegelii_La taille des serpents est très variable selon les espèces, de 10 cm à 10 m. Ils une croissance continue tout au long de leur vie, même si cette croissance ralentit avec l’âge. Contrairement à de nombreux autres animaux, ils ne renouvellent pas leur peau en continu. Lorsque cette peau devient trop exiguë, elle se déchire et se détache de l’animal, remplacée en dessous par une autre nouvellement formée. 

Le corps des serpents est recouvert d’écailles, qui peuvent avoir toutes sortes de tailles, de formes, de textures et de dispositions, y compris au sein d’une même espèce. Ils peuvent présenter à peu près toutes les couleurs existantes. La couleur des serpents peut varier au cours de la vie chez un même individu. Ainsi, certaines espèces peuvent changer de couleur au cours d’une même journée, à la manière des caméléons, mais d’autres changent de couleur sur le plus long terme[1]. Ainsi, la couleur des jeunes individus peut être très différente de la couleur des adultes[2]. La couleur des serpents joue un rôle important puisqu’elle leur permet de se camoufler aux yeux des prédateurs et des proies potentielles. 

La colonne vertébrale est constituée d’un grand nombre de vertèbres (160 à 400) très bien articulées les unes par rapport aux autres, permettant aux serpents de se déplacer par ondulation. La bouche peut se distendre au passage des proies qu’ils capturent. De ce fait, les serpents sont capables d’avaler des proies énormes : dans l’estomac d’un  python de cinq mètres on a trouvé un léopard (préalablement étouffé). Les serpents sont tous carnivores. Ils  peuvent avaler une grande quantité de nourriture en une seule fois et sont capables de jeûner pendant de nombreux jours suite à cela. 

Les serpents ont une très mauvaise vue. Ils se repèrent dans leur milieu en sentant les odeurs et les déplacements  d’air grâce à leur langue bifide. Certains serpents ont une image thermique de la  proie. Ils sont sensibles aux  radiations infrarouges et peuvent percevoir les plus infimes changements de température. Les serpents se  rencontrent dans la plupart des régions du globe excepté les plus froides.

 

SYMBOLISME

La symbolique des dragons est à rapprocher de celle des serpents.

 

Terre

Le serpent, dépourvu de pattes, le corps tout entier collé au sol, s’abritant sous terre, est considéré assez  universellement comme le symbole de la Terre-mère. C’est un symbole chtonien des forces de la nature, du territoire et des forces souterraines. Dans la tradition celtique, les énergies souterraines se manifestent parfois sous la forme de « femmes serpent », comme la Vouivre. 

Le serpent est relié aux divinités proche-orientales du monde souterrain : la déesse de l’amour et de la fertilité  assyrienne, Ishtar, ou Qadesh en Palestine. Quetzalcoatl, «Serpent à plumes» aztèque, serait allé dans le monde souterrain pour y créer le cinquième monde de l’humanité. 

Eau

Le serpent, créature parfois aquatique, peut représenter l’Esprit de l’Eau. La Vouivre est une femme-serpent  aquatique dans la mythologie celte. Mélusine est une femme dont le bas du corps se transforme en serpent tous les  samedis lorsqu’elle prend son bain. De nombreux dragons processionnels sont liés aux crues de fleuves. 

Feu

En Gaule, le serpent apparaît parfois associé au bélier. Cette combinaison pourrait être en rapport avec le culte du  foyer, car le bélier est souvent associé au feu.[3] 

Protection

Dans la Grèce mycénienne, Athéna était une déesse du foyer et des greniers, également protégés par le serpent qui  apparaît sur son bouclier, l’égide. Le serpent est donc gardien des lieux. Dans la mythologie nordique  Midgardsormr, le Grand Serpent qui vit dans la « Grande Mer » primordiale, entoure le monde du milieu  (Midgard), la terre des hommes au centre de laquelle se trouve la terre des dieux, Asgard. Au-delà de la Mer et des  anneaux protecteurs de Midgardsormr se trouve Utgard où sont les puissances mauvaises et destructrices, les  Géants et les Forces du Chaos ; en mordant sa queue il assure au monde humain sa cohésion et sa solidité. En  Egypte, l’Uréus, déesse féminine qui représente l’oeil de Ré, flamme devenue serpent, symbole de la vigilance en  éveil, protège le front du Pharaon. La Montagne de l’Occident est gardée par Oudjat, la déesse serpent, dame du  Silence ; elle remplit aussi les fonctions de protectrice du grenier. 

Guérison

Dans l’Antiquité grecque, le dieu de la médecine, Asclépios (Esculape pour les romains), avait le serpent pour attribut. Dans les temples qui lui étaient dédiés, à Epidaure notamment, l’oracle était rendu par l’intermédiaire de serpents, serpents que l’on retrouve d’ailleurs enroulés autour du caducée. Sa fille, la déesse de la santé Hygie est également représentée avec un serpent.

 

Snakes_DiversityImmortalité, mort et Renaissance

Comme d’autres animaux, qui entrent sous terre comme on enterre les morts, et en ressortent, les serpents sont symboles de renaissance et d’immortalité. Puisqu’ils sont carnivores et qu’ils tuent leurs proies en utilisant leur venin, on les a associés à la mort. 

Le serpent change de peau, ce qui donne l’impression qu’il quitte un vieux corps pour renaître. L’« Ouroboros », serpent qui se mord la queue, symbolise le cycle infini de la vie et de la mort. On retrouve ce symbole dans de nombreuses civilisations Méduse est une femme à la chevelure de serpents, pétrifiant les hommes de son regard. Le sang coulant de sa veine gauche est un poison, tandis que celui de sa veine droite est un remède capable de ressusciter un mort[4]. 

Quetzalcoatl, ou «Serpent à plumes», chez les Aztèques, était un dieu de la mort, mais aussi de la renaissance.

Les Romains associaient aux serpents les âmes des défunts : Virgile raconte, dans L’Enéide, comment Enée voit un serpent se glisser près de la sépulture de son père et goûter les mets sacrés qu’il y a déposés avant de regagner le fond du tombeau, augure d’un message des ancêtres signifiant qu’ils en acceptent l’offrande. 

Transe et divination

Delphes possédait, depuis des temps reculés, un oracle gardé par le Python, serpent dragon, génie serviteur de la déesse Gaïa. Vaincu par le dieu solaire Apollon, il resta sur place et transmit le pouvoir oraculaire. La figure serpentine est souvent présente dans les « hallucinations », chamaniques ou non, provoquées par des plantes psychotropes. 

Autres figures mythiques

Dans la Gaule orientale et dans le pays du Rhin le serpent apparaît sur un cheval galopant, renversant un monstre – que l’on appelle couramment l’anguipède – semi-zoomorphe, semi-anthropomorphe. Dans la cosmogonie nordique, Yggdrasil – l’Arbre du monde, a ses racines rongées en permanence par un serpent, Nidhögg. 

La Kundalini est représentée comme un serpent endormi, lové au niveau du premier chakra (l’éveil de cette énergie vitale permet à l’initié d’atteindre la Sagesse). Hermès, dieu de la sagesse et maître des chemins et des carrefours, trouva un jour deux serpents en train de se battre et, leur tapant sur la tête avec son bâton de pèlerin, parvint à les concilier ; tous deux s’enroulèrent autour de ce bâton qui deviendra le caducée, symbole de la capacité à relier les contraires – les énergies solaires et lunaires – autour d’un axe vertical. 

Rhéa aurait pris la forme d’une couleuvre pour échapper aux ardeurs amoureuses de Zeus. Mais celui-ci se changea en serpent. Hermès les réconcilia en plaçant le bâton entre les deux.[5] Chez les Romains, Juno Sospita, la « protectrice », est la patronne de Lanuvium, près de Rome, où l’on pratiquait un rite annuel pour savoir si l’année  serait fertile. Une jeune fille allait nourrir un serpent qui habitait au coeur d’une grotte. Si le serpent acceptait les gâteaux, l’année serait bonne ; dans le cas contraire, elle serait stérile. Dans la tradition babylonienne, le serpent dragon femelle, Tiamat, est vaincu par le dieu héros Marduk, et dépecée, faisant ainsi naître le Ciel, la Terre et tous les êtres vivants. 

En Egypte, dans certaines cosmogonies, le Noun, océan indifférencié des potentialités, est associé au dragon serpent Apap (Apophis pour les Grecs) qui, chaque nuit, menace de dissolution le soleil et toute la création. 

Chez les Mongols, inspirés par les Chinois, le serpent dragon est un des douze animaux célestes. Il tourne sur lui-même et autour de l’univers. Il passe l’hiver sous terre d’où il sort au printemps pour monter au ciel. Il est ambivalent et soutient l’arbre de vie. En Inde, les rois serpents Nagas sont des divinités protectrices des fleuves, porteurs de vie et de fécondité mais aussi de sagesse ancestrale. En tant que faiseur de pluie, tel le serpent arc-en-ciel de la mythologie des aborigènes d’Australie, il représente la fertilité et les ressources abondantes de la terre.

Le Serpent et tous ses symboles  dans SERPENT 289px-Ecc2PRATIQUES

En Egypte, lors de la fondation d’un temple, on doit clouer au sol le serpent des puissances de la terre pour pouvoir entreprendre la construction. Les mêmes rites magiques propitiatoires se retrouvent en Chine dans la science de la géomancie. 

En Bulgarie le 25 mars se tenait la fête appelée « Blagovetz » ou encore « Blagovechtenie ». Les garçons sautaient par-dessus un grand feu pour se préserver en été des piqûres et morsures des serpents et des lézards. Les femmes faisaient du bruit avec une pince à feu, un tisonnier ou d’autres objets de ferraille, en tournant dans tous les coins du jardin, pour que les serpents et les lézards qui, selon la croyance, sortaient ce jour de leur cachette d’hiver, se sauvent de la maison. Elles disaient : »Courez les serpents et les lézards, parce que les cigognes arrivent ».

Le culte romain de Bona Dea a pu impliquer des serpents. 

Sources

1. Chris Mattison, Tous les serpents du monde, Delachaux et Niestlé, 2008, p.30

2. Chris Mattison, Tous les serpents du monde, Delachaux et Niestlé, 2008, p.31

3. Dimitri Nikolai BOEKHOORN, Bestiaire mythique, légendaire et merveilleux dans la tradition celtique : de la

littérature orale à la littérature

4. Piere Grimal, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Paris, Presses universitaires de France, 1999

[1951], p.168

5. Belfiore, Jean-Claude, Croyances et symboles de l’Antiquité, Larousse, Paris, 2010. p.195.

Retrouvez l’encyclopédie collaborative Wiccapedia : http://www.wiccapedia.fr

 

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La Salamandre et l’Homme

Posté par othoharmonie le 27 janvier 2015

téléchargementLa salamandre tachetée a depuis longtemps gagné la confiance de l’Homme, du fait de son apparence extérieure plutôt frappante. Sa forte notoriété n’a cependant pas toujours été à son avantage. La salamandre a été longtemps considérée comme engendrée par le feu ou capable d’y survivre. Il est en tout cas probable que des salamandres cachées ou hivernant dans des bois morts, aient autrefois été vues s’échappant d’un foyer de cheminée laissant penser qu’elles aient été engendrées par le feu ou y résistant. Le nom commun de « salamandre de feu » dérive de cette croyance.

Cette croyance apparait déjà en 1590, dans le travail de Joachim Camerarius de Nuremberg « Symbolorum et Emblematum ex Aquatilibus et Reptilibus » où il mentionne :

« Voyez la salamandre qui traverse les flammes. C’est aussi toujours le propre de la pureté de rester indemne. »

Par la suite, les différentes représentations de la salamandre tachetée, par exemple dans les livres d’emblêmes du Moyen Âge tardif, lui donnent plus de similitudes avec un reptile, rappelant plutôt « une créature draconique ». La salamandre tachetée n’échappe à cette convention de représentation qu’au milieu du xviie siècle par un vernis du peintre anversois Jan van Kessel (1626 – 1679), une représentation naturaliste où la salamandre tachetée figure au milieu d’un ensemble de 39 insectes et reptiles différents. Malgré une classification systématique erronée (même Carl von Linné se pliait également au départ au consensus de son époque et désignait l’espèce comme Lacerta salamandra - Lacerta signifiant lézard en latin), ce vernis rappelle déjà un panneau d’instruction orienté didactiquement sur la biologie.

Certains Rois de France, tel François Ier firent de la salamandre un emblème royal, comme en témoigne notamment la salamandre sculptée en bas-relief au-dessus de la porte d’honneur du château d’Amboise.

Une des plus décoratives et en même temps des plus exactes salamandres tachetée a été fournie par l’aquarelliste et graveur sur cuivre de Nuremberg August Johann Rösel von Rosenhof (1705 – 1759) dans son panneau enluminé de 1758 « Historia naturalis ranarum nostratium ». Avec la parution de ce travail s’est développée dans le même temps les premières étapes d’une herpétologie plus scientifique. Amphibiens et reptiles furent alors libérés de leur symbolique négative, de la magie et la superstition.

Salamandra salamandra est protégée dans la plupart des pays d’Europe via son inscription à l’annexe III de la Convention de Berne. Des pays, n’ayant pas adhéré à la Convention de Berne, la protègent également (comme l’Ukraine à partir de 2000). Elle est inscrite sur la liste rouge des espèces de faune menacées dans plusieurs pays de son aire de répartition, comme la France, l’Allemagne, la Suisse et l’Autriche. En France elle est protégée nationalement au même titre que tous les amphibiens. C’est une espèce menacée au sens où ses populations se sont fortement réduites, alors que son habitat naturel se réduit et se fragmente.

En dépit de sa protection légale dans nombre de pays, la salamandre est en Europe en régression constante depuis au moins un siècle. Plusieurs causes semblent expliquer cette régression, dont principalement : le recul des zones humides intra et périforestière par comblement ou drainage, la contamination de son environnement par les pesticides (elle est notamment sensible aux insecticides qui peuvent tuer l’adulte, ou les larves, à faible dose), et la fragmentation écopaysagère en général et la fragmentation des forêts par les routes en particulier.

La salamandre semble attirée par le macadam chaud et humide après les pluies d’été. De nombreux cadavres de salamandres sont trouvés sur ces routes lorsqu’elles sont fréquentées (phénomène de roadkill). Deux grands moyens ont commencé à être mis en place essentiellement à partir des les années 1980-1990 pour tenter de protéger l’espèce ; la protection de ses habitats (bois, mares, cours d’eau lents) par exemple par des réserves naturelles, et la restauration ou protection de corridors biologiques, avec le cas échéant des écoducs lui permettant de passer sous une route. Néanmoins, les rassemblements de centaines ou de milliers de salamandres évoqués il y a plus de 100 ans, en Europe centrale notamment semblent révolus. Cependant on peut toujours observer ce phénomène rare dans le Sud-Ouest de la France où plusieurs milliers d’individus se rassemblent sur les routes à proximité des forêts, mais plus de la moitié meurent écrasés sous les pneus des voitures. De images (10)nombreuses salamandres meurent aussi, piégées, dans des trous, citernes, égouts, fosses septiques, arrosoirs, etc. dont elles ne savent pas ressortir. À la différence des tritons, les salamandres adultes ne peuvent escalader une paroi lisse ou verticale. Il n’est pas exclu que l’adulte ou la larve puisse être affecté par l’éclairage artificiel de leurs milieux. (c’est le cas pour de nombreux autres amphibiens, qui se montrent expérimentalement perturbés par l’éclairage nocturne).

La fragmentation des habitats naturels d’un nombre croissant de forêts, bosquets et petits bois induit probablement un appauvrissement génétique des populations de salamandres.

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Une Faune accompagnatrice de la Salamandre

Posté par othoharmonie le 27 janvier 2015

 

220px-Salamandre-monteaperta-07-10-10Du fait de leurs exigences en matière d’habitat naturel, les salamandres tachetées adultes sont assez isolées des autres espèces d’amphibiens. On attribue même une certaine tendance aux salamandres mâles à un comportement territorial, ce qui n’est toutefois pas encore clairement mis en évidence. Des relations de dominance sont prouvées ainsi que des « combats » entre mâles, surtout pendant la période d’accouplement. Dans les biotopes de salamandres on trouve parfois la grenouille rousse, le crapaud commun et le triton alpestre. D’autres espèces peuvent aussi être rencontrées dans la même région, comme l’alyte accoucheur dans le sud de la Forêt-Noire en Allemagne, ainsi que le triton palmé. Les larves de salamandres quant à elles sont fréquemment accompagnées des planaires Crenobia alpina et Polycelis felina ainsi que de la limace Bythinella dunkeri à proximité des sources (son biotope).

La meilleure protection de la salamandre tachetée contre ses prédateurs potentiels est sa remarquable coloration cutanée, sa « parure d’alerte » ainsi que les sécrétions des glandes cutanées, employées en fonction de la violence de l’attaque et/ou de la situation dangereuse pour l’animal. Si l’agresseur montre toujours une attitude hostile, la salamandre libère une sécrétion mousseuse blanchâtre grâce à ses glandes parotoïdes et dorsales. La forme de réaction de défense la plus violente s’exprime par un jet de cette sécrétion cutanée. Il a été observé que des adultes complètement développés de salamandre peuvent, dans cette situation, envoyer le jet de toxines jusqu’à un mètre de distance. Dans la littérature scientifique on ne trouve aucune indication selon laquelle une salamandre adulte aurait été dévorée par un prédateur. Jusqu’ici ont été seulement rapportées des attaques de rats, de poules, de canards, de chiens, de chats et parfois aussi de serpents (comme la couleuvre à collier), qui ont cependant toutes été déjouées, le prédateur prenant rapidement ses distances.

De ce fait on considère que la salamandre n’a pas d’ennemis naturels, hormis l’homme, qui ne compte cependant pas parmi les prédateurs de l’espèce. La situation est différente pour les larves et les juvéniles, qui sont ainsi attaqués par certaines espèces de carabes forestiers comme Carabus problematicus et Carabus violaceus. Les carabes dévorent fréquemment la partie ventrale des larves – généralement la partie dorsale reste ainsi que certaines parties de la tête et de la queue. Les larves sont plus fréquemment en danger, puisqu’elles ne sont pas capables de produire de toxines empoisonnées. Parmi leurs prédateurs on trouve les larves d’odonates (notamment Cordulegaster boltonii et Cordulegaster bidentata). D’autres prédateurs importants sont les poissons déjà cités comme la truite fario, le saumon de fontaine et le chabot commun, en particulier lorsque les larves de salamandres se retrouvent plus bas en plaine dans des zones poissonneuses. Également la rare musaraigne aquatique (Neomys fodiens) chasse de temps à autre les larves de salamandre.

L’infestation de salamandres tachetées adultes par des parasites externes, également appelés ectoparasites, n’a jusqu’ici pas été observée du fait de la forte teneur en poison cutané de la salamandre. Les parasites vivant à l’intérieur du corps, ou endoparasites, sont présents chez la salamandre tachetée. On a ainsi observé une population de salamandres dans le Taunus(montagne moyenne dans le Land de Hesse en Allemagne) porteuses du ver à tête épineuse (famille des acanthocéphales) Pomphorhynchus laevis. Le parasite était localisé dans le foie des larves de salamandre, où on en a trouvé jusqu’à cinq exemplaires. Une atteinte directe aux amphibiens n’a pourtant pas pu être déterminée malgré ce taux d’infestation. De façon isolée, ont été observées des infections de nématodes dans l’intestin et la muqueuse de la bouche.

La salamandre tachetée se trouve seulement dans les collines boisées et les régions montagneuses, en particulier dans l’ouest, le centre et le sud-ouest du pays. S’y ajoute une série de régions interconnectées comme les monts Métallifères, le nord et l’est de la Bavière.

Au nord-est de l’Allemagne se trouvent quelques populations isolées, en particulier dans la région des landes de Lunebourg. L’espèce est absente du nord-est du pays, (elle ne traverse pas l’Elbe vers l’est). Au sud-est de la Bavière, au sud du Danube, une importante région non peuplée existe également. La limite de répartition altitudinale est approximativement de 200 à 450 mètres au-dessus du niveau de la mer ; quelques populations sont connues au-delà de cette limite, par exemple à 650 mètres d’altitude dans le massif montagneux du Harz et à 1 000 mètres dans la Forêt-Noire et les Alpes. Il existe quelques observations isolées en Basse-Saxe en dessous de 100 mètres d’altitude, par exemple dans la réserve naturelle de la forêt de Hasbruch dans le district de Oldenburg (25 mètres d’altitude).

Quelques individus adultes ont été également découverts au nord, dans la plaine du Rhin supérieur, dans des secteurs topographiquement bas. On ne dispose cependant pas encore de preuves certaines de reproduction de la salamandre tachetée en plaine. La plupart de celles-ci auraient été entraînées, au stade larvaire voire au stade adulte, des avants-monts ainsi que des stations de la Forêt noire limitrophes vers la plaine lors d’épisodes de crue.

Pour illustrer cela, un exemple de la région naturelle du « Vorderer dans l’Odenwald« , dans le secteur autour d’Heidelberg, où la salamandre tachetée est encore très commune : latopographie dans ce secteur est très variée ; les pentes boisées voisines du massif du Königstuhl (jusqu’à 566 mètres d’altitude), très abruptes, présentent de nombreux petits ravins et plusieurs vallées annexes dans la vallée du Neckar et la plaine du Rhin. Les ravins riches en végétation sont accompagnés de ruisseaux clairs et d’innombrables « lames », qui satisfont idéalement aux exigences de la salamandre tachetée, grâce à une humidité de l’air supérieur à la moyenne.

220px-Feuersalamander_FehlpaarungAinsi, comme peut le comprendre le connaisseur d’amphibiens, il n’est pas anormal de voir émerger des salamandres, après de fortes pluies ou de violents orages, en pleine ville et dans les mares de jardin, les accès de cave ou les installations de canalisation, qui explorent leur nouvel environnement. À partir d’ici les animaux migrent contraints et forcés vers de nouveaux habitats plutôt atypiques, puisque leur retour est interdit par plusieurs obstacles insurmontables vers leur habitat naturel d’origine. On retrouve ainsi des salamandres tachetées dans des situations de très basses en altitude autour de Heidelberg, près des maisons, dans des jardins, des pépinières, des champs de vignes, etc.

Quelques stations de salamandre tachetée sont encore très certainement inconnues. Du fait de leur mode de vie caché et leur activité nocturne, particulièrement durant les épisodes de mauvais temps, ces amphibiens peuvent s’établir dans un habitat durant plusieurs décennies, sans qu’aucun humain ne les aperçoive jamais, en dépit de leurs couleurs remarquables.

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La naissance des blanchons

Posté par othoharmonie le 1 janvier 2015

 

PhoquesIDMÀ la fin février, de retour sur les glaces du sud de l’Arctique, les femelles cherchent un endroit pour donner naissance à leur petit. Si les conditions climatiques sont trop mauvaises ou si la banquise n’est pas encore assez épaisse, elles peuvent, grâce à leur constitution physiologique, retarder l’accouchement. À l’approche de la mise bas, les femelles se rassemblent : des groupes allant de 5 000 à 6 000 mères peuvent se concentrer sur 2 km2 de banquise… La délivrance, qui a lieu le plus souvent la nuit ou très tôt le matin, est très rapide – certaines ne durentpas plus de 15 à 40 secondes. Le cordon ombilical se rompt de lui-même pendant, ou juste après, l’accouchement. Les enveloppes placentaires sont expulsées dans la demi-heure.

Grosse boule de poils mouillés, le nouveau-né a de grands yeux bleus qui prendront, au bout de 3 ou 4 jours, une teinte brune. Et l’éclatante blancheur de son pelage lui vaut le surnom de « blanchon ».

Un ennemi mortel : le froid

À sa naissance, le jeune phoque passe de l’utérus maternel dont la température est de 37 °C, à un milieu extérieur, dont la température varie de – 15 °C à + 5 °C. Et il lui faut affronter, en outre, des vents glacés. Dépourvu de la couche de lard qui protège les phoques plus âgés, il grelotte pendant 3 ou 4 heures, jusqu’à ce que son pelage soit sec et isolant. Ces tremblements génèrent une chaleur interne et lui permettent de se réchauffer. Malheureusement, cela s’avère insuffisant en cas de pluies diluviennes et de nombreux petits meurent alors de froid.

Dès la naissance, la maman phoque caresse du bout du nez son petit et le renifle, signe de reconnaissance. L’allaitement commence dans les deux heures qui suivent. Le lait de la mère est très riche en matières grasses (25 % au début de l’allaitement, 40 % à la fin, alors que le lait de vache, par exemple, n’en contient que 5 %). Grâce à cette nourriture particulièrement riche, le poids du blanchon augmente ainsi de 2,5 kg par jour, pendant la période de lactation – qui dure en moyenne 9 jours –, passant de 11-12 kg à la naissance à 30-40 kg au moment du sevrage. Une grande partie de ce gain de poids se retrouve sous forme d’un épais tissu graisseux sous-cutané qui offre au petit phoque une protection efficace contre le froid.

En cas de danger, le blanchon se fige sur la glace et ne bouge plus. Une immobilité qui a largement facilité le travail des chasseurs, d’autant que la mère accourt rarement à son secours si elle est elle-même menacée et se trouve dans l’eau. Quand elle est sur la glace, il lui arrive de défendre sa progéniture, mais aussi de s’enfuir ou de s’immobiliser à son tour. Au cours de sa deuxième semaine, le jeune est sevré. Brutalement abandonnés par leur mère, les blanchons se serrent alors les uns contre les autres, sur la glace, en poussant des cris semblables aux pleurs de bébés humains. Désormais, il va leur falloir se débrouiller seuls dans la vie.

La couche de lard située sous la peau du phoque peut dépasser 10 cm chez les jeunes tout juste sevrés, tandis que, chez l’adulte, le maximum – atteint à la fin de l’hiver – n’est que de 8 cm. Cette protection aide les bébés à affronter leur premier printemps, alors qu’ils sont encore trop maladroits pour chasser. Très mince à hauteur de la tête, l’épaisseur du lard est plus importante au milieu du corps que vers les nageoires, et elle varie selon les saisons.

A sa naissance, le jeune phoque du Groenland a une fourrure blanche et bouclée, un peu comme celle du bébé caniche. Une mue a lieu ensuite tous les ans. Elle dure entre 2 et 4 semaines, en mars et avril. Les jeunes d’un an échangent leur pelage argenté contre une fourrure tachetée, caractéristique de l’âge juvénile. Le pelage des adultes – blanc jaunâtre ou grisâtre, avec une tête noire ou brune, des taches sombres au niveau des nageoires postérieures et une sorte de lyre ou de fer à cheval sur le dos – fait penser à celui du fox-terrier. Il n’apparaît pas avant 8 ou 9 ans chez les mâles et parfois pas avant 20 ans chez les femelles.

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Premiers pas d’un bébé rhinocéros

Posté par othoharmonie le 7 décembre 2014

 

220px-Diceros_bicornis_(Etosha)Un rhinocéros blanc est né le 14 mai dernier au zoo de Dubbo, dans le sud-ouest de l’Australie. Le bébé est un mâle de 50 kilos qui n’a pas encore été baptisé. Il est le premier auquel sa mère, Mopani, a donné naissance a expliqué Pascale Benoit, soignante au Taronga Western Plains Zoo situé à 400 kilomètres à l’ouest de Sydney. « Il semble que la première pluie que nous ayons à Dubbo depuis des mois ait aidé à la naissance de ce bébé rhino », a-t-elle expliqué. 

Pour le directeur du parc, Cameron Kerr, la naissance d’un rhinocéros blanc (Ceratotherium simum) est toujours « un signe d’espoir ». D’autant plus que le massacre de ces animaux chassés pour leur corne s’intensifie en Afrique. En effet, pas moins de 2 000 individus ont été tués par des braconniers depuis 2006 et leur population est à ce jour la plus basse jamais enregistrée, selon lui.

 Image de prévisualisation YouTube

http://www.youtube.com/watch?v=U9ujewGxZmE

NEUF NAISSANCES. En 2012, le zoo avait perdu quatre rhinocéros présentant des « anomalies neurologiques ». Les autopsies avaient permis d’écarter l’empoisonnement par toxines ou morsures de serpent, l’infection bactérienne, et la défaillance d’organes sans permettre cependant de déterminer précisément l’origine de leurs maux. Mopani, la mère du bébé, avait contracté la maladie pendant sa gestation mais a survécu.

En 2003, cinq rhinocéros avaient été livré par le Kruger National Park (Afrique du Sud) afin d’améliorer la diversité génétique de la population du zoo australien. En effet l’espèce originaire d’Afrique ne se trouve pas à l’état sauvage en Australie. Depuis lors, neuf rhinocéros blancs sont nés dans ce zoo.

Ces rhinocéros appartiennent à l’espèce des rhinocéros blancs du Sud, la moins menacée des deux familles de rhinocéros blancs, dont il ne resterait plus que 20 000 individus vivant en liberté en Afrique, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF).

À LIRE AUSSI : Deux rhinocéros braconnés par jour en Afrique du Sud

 

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La constellation de l’Aigle

Posté par othoharmonie le 23 novembre 2014

       

 

    constellation_aigle        Tous les auteurs anciens s’accordent a voir  dans cette constellation, l’oiseau de Zeus / Jupiter (Ovide), l’aigle, qui ravit Ganymède fils de Tros, et qui l’emporta aux cieux, pour y remplir la fonction d’échanson des dieux (Hyginus, Germanicus, Eratosthène). Nous avons déjà parlé de cet enlèvement, à l’article du Verseau, Ganymède, que cet aigle précède toujours dans son lever, et qu’il semble enlever aux cieux. On donne aussi une autre cause de cette consécration de l’Aigle parmi les constellations (Eratosthène). On raconte que, lorsque les dieux se partagèrent entre eux les différents oiseaux, Zeus choisit, l’Aigle. C’est le seul oiseau, qui dirige son vol en face du Soleil, qui n’en redoute pas les rayons, et qui exerce sur tous les astres le même empire qu’exerce Zeus sur les dieux, et le

Lion sur les quadrupèdes, lequel est affecté aussi à Zeus, dans la distribution des douze signes entre les douze grands dieux. Il est peint les ailes étendues, comme s’il volait. Aussi l’appelle. t-on, Vultur volans, au lieu que le Vautour (la Lyre) se nomme Vultur cadens. Il est représenté le bec tourné vers le Soleil levant (Germanicus); son aile gauche s’étend près de la tête d’Ophiuchus. Son corps est séparé du bec par le colure des solstices ou par le cercle, qui va du Cancer au Capricorne (Hyginus); le milieu du corps est coupé par la Voie Lactée. L’Aigle se couche au lever du Lion (Théon), dont il est paranatellon. Ainsi le Lion et l’Aigle tiennent au domicile du Soleil , et au signe affecté à Zeus; l’Aigle se lève avec le Capricorne.

Aglaosthène, qui écrivit l’histoire de Naxos, dit que Zeus, ayant été enlevé de la Crète, fut porté à Naxos, où il fut nourri. Arrivé à l’âfe viril, il voulut faire la guerre aux Titans; et avant de les attaquer, ayant fait un sacrifice, un aigle vint lui donner les augures les plus favorables. Ce dieu, en reconnaissance, plaça cet aigle aux cieux (Hyginus), Germanicus ajoute à ce récit quelques circonstances, qui diffèrent un peu. Il suppose, que Zeus / Jupiter lui-même s’était métamorphosé en aigle, lorsqu’il passa à Naxos, où il avait été nourri; et qu’étant sorti de Naxos, pour aller combattre les Titans, un aigle lui était apparu, au moment où il faisait un sacrifice, et lui avait apporté ses foudres; que le dieu, sensible à cet heureux augure, avoir pris cet oiseau sous sa protection. Eratosthène dit que l’aigle s’était associé aux combats de Zeus; et que ce dieu en avait fait son oiseau sacré, qu’il avait figuré aux cieux. 

Quelques auteurs racontent, qu’un certain Mérope régnait sur l’île de Cos, ainsi appelée du nom de sa fille, comme mes habitants s’appelaient Méropes du sien. Il avait pour femme Ethheméa, du sang des Nymphes, laquelle, ayant négligé de sacrifier à Artémis, fut percée des traits de cette déesse. Perséphone l’entraîna encore vivante dans son empire. Son époux désolé ne cherchait qu’à mourir. Héra, sensible à son malheur, le métarmorphosa, en aigle, et le plaça aux cieux. Elle ne voulut pas lui conserver la forme humaine, dans la crainte qu’il ne continuât à s’affiger de la perte de son épouse.

Enfin il est des auteurs (Hyginus), qui disent qu’Hermès, suivant d’autres, Anaplas, épris de la beauté d’Aphrodite, et désespérant d’obtenir ses faveurs était tombé dans l’abattement et le désespoir. Zeus, sensible à la douleur, envoya son aigle enlever la pantoufle de la déesse, au moment où elle se baignait dans les eaux de l’Acheloüs. L’oiseau exécuta le message, et porta la pantoufle à Hermès, en Egypte. La déeese, qui suivait l’Oiseau, tomba ainsi dans les filets de son amant, qui fut heureux, et qui, par reconnaissance, plaça l’Aigle aux cieux. Voilà à peu près les fictions, qui ont été faites sur cette constellation.

aigleLa brillante de l’Aigle s’appelle Al Nesr al-Tair dans Ulugh-Beg : on en a fait Altaïr, Alcar, Alcair. Celle de la queue, Danab-al-Okâb.

Le nom de la  constellation est Okab, l’Aigle noir, Melainaetos, Aquila, leporaria et Al-Hakkab. Les Perses nomment cet oiseau, Aluh; les Turcs, Thaushaugül.

Nesr al-Taïr signifie Vulturr volans (Tables Alphonsines). Le peuple nomme cette constellation, le Faucon , Shâhin Tarâ-zed; les Perses, Gherghè; les Turcs, Ak-Baba ; les Hébreux, Neschr.

Elle porte aussi les noms d’Agor, d’Aigypton (Hésychius).

Aratus l’appelle Aëtos , qui est le nom de l’Aigle, chez les Grecs; et Aêtês , le grand messager de Zeus.

Voici les noms que lui donne Blaeü : Jovis Ales, Jovis Nutrix, Jovis Armiger, Satelles et Internuncia Fulminis, Raptrix Ganymedis, Fulminis minister, Avis Romana, Aquila Promethei, Vultur volans, Cnêceios; Avium Regina, Basanos, Tormentum, Exploratio; Cruciatus, Instrumentum Exploratorium, Basanistes, Explorator, Tortor Promethei ; en Arabe, AIcar, Alcali, Atayr, Altayro , Alhak-Kab.

On sème, dit Columelle, depuis les calendes d’octobre jusqu’au lever de l’Aigle, qui arrive au sept des ides de décembre.

Le même auteur fixe, aux calendes de juin, et au quatre des nones, un lever de l’Aigle, accompagné de tempête, de vent, et quelquefois de pluies. Il marque, pour le six des calendes d’août, un coucher de l’Aigle, avec indication de tempête. Il fixe, au sept des ides de décembre, un lever du matin de l’Aigle, avec cette annnonce : vent d’Afrique, auster, petite pluie.

Il marque, au quatre des calendes de janvier, un coucher du soir de l’Aigle, c’est-à-dire, le surlendemain, pour les Chrétiens, de la fête de Saint Jean d’hiver, qui a l’Aigle pour attribut.

Pline regarde le jour du lever de l’Aigle , comme d’une funeste influence. 

(Ch. Dupuis http://www.cosmovisions.com/  ).

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Climat, attention aux Manchots

Posté par othoharmonie le 31 octobre 2014

 

Deux études s’inquiètent des conséquences du changement climatique  sur deux espèces de manchots, en Amérique du Sud et dans la mer de Ross.

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Tous les bébés du monde veulent avoir chaud et manger à leur faim. Les manchots ont beau peupler les plus froides contrées, ils n’échappent pas à la règle. Hélas, deux études publiées fin janvier dans PlosOne montrent que, quand le climat se dérègle, leurs poussins meurent glacés et le ventre creux.

Une équipe américaine s’est penchée sur le sort de 3496 jeunes manchots de Magellan, nés entre 1983 et 2010 à Punta Tombo, sur la côte atlantique de l’Argentine. «C’est la première étude de long terme qui montre que le changement climatique a un impact majeur sur la survie des poussins», explique la professeur de biologie de l’Université de Washington qui a dirigé l’étude. Dee Boersma avait déjà montré en 2009 que surpêche et pollution forçaient Spheniscus magellanicus à nager de plus en plus loin pour manger. Et lorsqu’un des parents traîne en mer, l’autre resté au nid et les petits ont faim.

Mais le froid aussi fait œuvre macabre. Car les poussins, trop gros pour s’abriter dans le giron de leurs parents mais encore dépourvus de plumes imperméables, sont trempés jusqu’aux os lorsque tombent des pluies glaciales. Quand il fait trop chaud, la même absence de plumes waterproof les empêche de piquer une tête pour se rafraîchir. Les tempêtes, calcule Dee Boersma, tuent chaque année 7 à 8 % des petits ; mais à deux reprises lors de l’étude (1991 et 1999), les pluies en ont décimé près de la moitié. C’est, insiste la chercheuse, une cause de mortalité qui s’ajoute aux autres (faim, prédateurs…). Et plus les poussins ont faim, plus ils peinent à réguler leur température interne.

Les poussins, dépourvus de plumes imperméables, sont trempés jusqu’aux os lorsque tombent des pluies glaciales

Les climatologues prévoient que des pluies diluviennes pourraient frapper la région tous les sept à quinze ans à la fin du XXIe siècle, quand elles tombaient tous les vingt ans à la fin du XXe siècle. «Nous allons voir des années durant lesquelles quasiment aucun oisillon ne survivra», s’inquiète la biologiste. Or le nombre de manchots se reproduisant à Punta Tombo, insiste-t-elle, a déjà chuté de près de 20 % depuis 1987, notamment à cause de la pollution. Et de plaider pour la création d’une réserve marine, «pour être sûr que la plus grande colonie de manchots de Magellan au monde ait assez à manger».

Icebergs géants

En mer de Ross, à l’extrême sud du globe, leurs cousins d’Adélie s’adaptent mal aux événements extrêmes. Des chercheurs du centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (CNRS) suivent, avec une équipe américaine, trois populations de manchots d’Adélie depuis le milieu des années 1990. «Nous avons voulu savoir comment la fluctuation de la glace influait sur la pêche des manchots », explique Amélie Lescroël, premier auteur d’une étude publiée dans PlosOne. «Nous avons pu montrer qu’ils étaient plus efficaces quand il y avait moins de glace : les manchots doivent plonger pour trouver leur nourriture. Si l’accès à l’eau est bouché, c’est plus compliqué», explique-t-elle.

Les icebergs prennent de la place, obscurcissent l’océan et empêchent l’écoulement normal de la glace en été

images (5)Cinq ans durant, deux icebergs géants, dont l’un de plus de 3 000 m² de surface, sont restés coincés dans une baie, bloquant l’accès à la mer. «L’efficacité de la pêche des manchots était nettement moindre. Les icebergs prenaient de la place, gênant la production de la chaîne alimentaire en obscurcissant l’océan, et empêchaient l’écoulement normal de la glace en été, donc l’accès à la nourriture.» Les manchots durent multiplier les kilomètres à pattes pour atteindre la mer, puis revenir au nid pour nourrir leur famille… Or ils préfèrent de loin la nage! Les climatologues ne sont pas unanimes quant à l’impact du changement climatique sur le vêlage d’icebergs, mais «on pense que ce genre d’événement extrême va s’accélérer, et qu’on aura de plus en plus de gros icebergs», affirme Amélie Lescroël.

Peut-être faudra-t-il alors imiter les responsables du sanctuaire marin de Scarborough, dans le nord-est de l’Angleterre: 12 manchots de Humboldt y déprimaient à cause d’une météo exécrable, et se terraient dans leur abri. Les manchots de Sa Majesté ont donc été placés… sous antidépresseurs.

 

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Pingouin (comics)

Posté par othoharmonie le 11 octobre 2014

 

Burgess_Meredith_Penguin_Batman_1967Oswald Chesterfield Cobblepot est un personnage de fiction de l’univers de DC Comics. Créé par Bill Finger et Bob Kane, il apparaît pour la première fois dans Detective Comics #58 en décembre 1941. Il est aussi surnommé Le Pingouin.

Oswald Chesterfield Cobblepot, le Pingouin, durant son enfance, est un souffre douleur à cause de sa petite taille, son obésité et son nez crochu. Plusieurs témoignages rapportent qu’il fut forcé par sa mère trop protectrice à toujours avoir avec lui un parapluie, son père étant en train de mourir d’une pneumonie après avoir été trempé par une averse. Son apparence fait de lui un paria. Et malgré sa richesse, la haute société le rejette et le pousse ainsi à devenir un criminel. Enfant, il trouvait le réconfort parmi les oiseaux d’un magasin d’animaux. Lorsque ses « camarades » de classe massacrent ses amis, Oswald devient fou furieux et commence par les venger. Restant fidèle à la tradition de richesse de sa famille, le Pingouin vit une vie de crime, mais avec classe et style. Conformément à sa volonté d’être un gentleman raffiné, il a également choisi de porter officiellement un chapeau haut de forme et un monocle, en plus du parapluie hérité de sa mère.

Le Pingouin tire son pseudonyme d’un surnom d’enfance, donné par ses camarades qui se moquaient de son apparence grotesque et de son amour des oiseaux. (Retellings de son origine, il suggère également avoir souffert d’une maladie des hanches qui le faisait dandiner. Le Pingouin ne montre aucun signe de souffrance aujourd’hui). On suggère que dans la bande dessinée, il a essayé d’abandonner son surnom, qu’il déteste, cependant définitivement devenu célèbre avec sa carrière criminelle. Il a d’ailleurs profité de cette popularité avec le « Iceberg Lounge », sa discothèque dans Gotham City.

Contrairement à la plupart des méchants de Batman, le Pingouin sait ce qu’il fait et est parfaitement sain d’esprit. Cet élément permet de maintenir une relation unique avec son ennemi juré, Batman. Cela est prolongé dans la situation actuelle avec Pingouin lorsqu’il cesse son implication directe dans le crime, mais plutôt la gestion d’une boîte de nuit qui est fréquentée par la pègre. À ce titre, il est une excellente source d’information sur la criminalité. Ainsi, Batman tolère à contrecœur ses opérations. Toutefois, l’esprit d’entreprise de Pingouin est souvent basé sur le vol de biens ou l’organisation au début permissions pour les détenus criminels anciens collaborateurs – pour une lourde taxe, bien entendu. Ainsi, au cours de l’histoire No Man’s Land, lorsque Gotham City est pratiquement rasée par un tremblement de terre, il reste derrière quand le gouvernement des États-Unis s’arrête et que le blocus de la ville est ordonné. Il devient l’un des acteurs majeurs dans la plupart des quartiers de la ville laissé à l’abandon, en utilisant ses relations à profit. Une de ces connexions est découvert avec Lex Luthor et son entreprise, LexCorp.

Dans la série télévisée The Batman, Le Pingouin est plus jeune. Il est toujours accompagné de deux kimono girls, deux jeunes filles spécialistes en combats asiatiques qui donnent du fil à retordre à Batman.

Dans Batman, le défi réalisé par Tim Burton, le Pingouin est enfant unique de la riche famille Cobblepot. Il est né difforme, affublé d’un nez crochu semblable à un bec, de mains triffides et d’un petit corps trapu, le bébé nommé alors Oswald Cobblepot fut abandonné. Ses parents jetèrent son landau dans une rivière conduisant aux égouts de Gotham City. Il se retrouva entraîné dans le Zoo de Gotham et passa son enfance parmi les manchots avant d’être adopté par le gérant d’un cirque ambulant. Il y travailla comme « attraction » sous le nom d’Aquatique, l’oiseau-enfant.

Dans le jeu vidéo Batman: Arkham City, le Pingouin est un criminel se définissant comme un « collectionneur », s’étant approprié le muséum d’histoire naturelle de Gotham City pour y entreposer ses trophées (différents objets appartenant aux criminels de Gotham). Il cultive également les inimitiés avec le Joker, Victor Zsasz, Mister Freeze (qu’il a capturé et enfermé sans son armure pour lui dérober son fusil lance-glace), Bruce Wayne et Batman. Il collabore avec Hugo Strange, le directeur d’Arkham City qui lui fournit armes et renseignements. Batman doit l’affronter pour libérer Freeze, mais le criminel le met face à Solomon Grundy, le colosse immortel qui était enfermé dans les fondations de l’Iceberg Lounge au moment de sa réouverture dans la cité.

C’est un être cruel qui porte un chapeau haut de forme, monocle à l’œil droit et porte-cigarette en guise d’accoutrement, utilise des parapluies truffés de gadgets électronique pour commettre ses crimes.

La personnalité du Pingouin est une des plus complexes de la série de Batman : même si on le considère comme un être infâme et cruel, toute sa vie il a été la victime de moqueries et de railleries et s’est refermé sur lui-même.

Il apparaît dans plusieurs épisodes de Batman la série animée avec un design proche du film de Burton mais une personnalité plus aristocratique. Il reprend un look plus classique dans la série-suite The New Batman Adventures mais s’avère plus dangereux grâce à sa façade d’honnête homme d’affaires. Il est doublé en anglais par Paul Williams et en français par Philippe Peythieu.

Son nom provient d’une erreur de traduction, penguin se traduisant normalement par manchot. Son surnom provient de son accoutrement, qui rappelle celui des manchots.

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Les parasites externes

Posté par othoharmonie le 12 septembre 2014

 

Les puces, les tiques et les phlébotomes sont vraisemblablement les parasites externes les plus fréquents. Très présents en France, ils peuvent mettre en péril la vie de nos protégés. Quelques précautions sont donc indispensables, pour que ces petits inconvénients ne se transforment en catastrophes. Ces parasites peuvent en effet provoquer des réactions importantes mais aussi transmettre des maladies graves.

images (11)Le printemps est là, les chaleurs humides approchent, toutes les conditions sont ainsi réunies pour que les petites bestioles qui empoisonnent la vie de nos compagnons soient au rendez-vous. Les puces, tiques, aoûtats et phlébotomes envahissent nos régions dès les premières chaleurs. Malheureusement, la plupart de ces parasites transmettent quelques maladies graves, en plus d’affections strictement consécutives à leur présence.

Les puces : Les puces signent leur présence par des démangeaisons chez le chien. Rapidement, l’animal infesté va se gratter au point de perdre ses poils sur les zones de grattage. Les dépilations se situent généralement au niveau des lombes et des flancs. Lorsqu’un chien, en pleine forme par ailleurs, commence à se gratter frénétiquement, il ne faut pas chercher bien loin. En effet, les puces irritent la peau du chien lorsqu’elles le piquent pour se nourrir. Elles pondent ensuite des œufs qui vont soit rester sur le chien soit tomber au sol. Les œufs éclosent ensuite d’où une infestation rapide du lieu de vie du chien et une recontamination régulière de l’animal. C’est pourquoi il est important de prévenir l’apparition des puces. Mais lorsque des puces ont élu domicile au foyer, il faudra non seulement traiter tous les animaux de la maison, mais aussi l’environnement. De multiples produits sont efficaces. Demandez conseil à votre vétérinaire, qui vous conseillera sur le produit le plus adapté en fonction de la taille du chien, de son âge, de son mode de vie et du nombre d’animaux concernés. De nombreuses spécialités existent, du collier au comprimé en passant par les pipettes et les sprays.

Les puces transmettent peu de maladies au chien, mais provoquent plutôt chez certains sujets, des allergies catastrophiques. C’est ce que l’on appelle une Dermatite Allergique aux Piqûres de puces (DAPP). Cette maladie est due à une allergie aux crottes ou à la salive des puces. Une seule puce peut suffire à entraîner des lésions très importantes. Le chien se gratte de plus en plus et il apparaît rapidement des zones très irritées, présentant l’aspect de zones de brûlures. Le traitement est médical, la visite chez un vétérinaire s’impose. Il ne faut pas attendre car la propagation de ces lésions est rapide.

Les tiques : Après une pluie par temps chaud, les tiques entrent en activité. Seul l’hiver rigoureux ou l’altitude permettent de diminuer les risques d’infestation. Les tiques qui concernent les chiens vivent essentiellement dans les fourrés et les hautes herbes. Lorsque le chien vient renifler cet endroit, les tiques se laissent tomber sur le pelage et vont piquer l’animal pour se nourrir. Une fois gorgées de sang, elles se laissent tomber pour pondre dans le milieu extérieur. La tique ne présente pas un danger en elle-même, mais elle véhicule une maladie mortelle pour le chien : la piroplasmose. En 24 à 48 heures, la tique, après fixation sur le chien, peut inoculer un parasite, Babesia canis. Ce parasite se loge dans les globules rouges, s’y multiplie et les fait éclater. Les symptômes sont alors extrêmement variables. La maladie débute souvent par une forte fièvre, de l’anorexie (le chien ne mange plus), un fort abattement et une pâleur des muqueuses liée à la destruction des globules rouges. Des complications peuvent apparaître alors, elles sont fréquentes et variées : hépatite, néphrite, arthropathies… C’est une réelle urgence, la vie de l’animal est en jeu.

La prévention peut se faire en deux parties : la vaccination et les produits anti-tiques. La vaccination ne prévient que l’infestation par le parasite. Elle n’est pas complètement efficace mais permet de diminuer fortement la mortalité de la maladie. Quelques précautions sont à prendre lors de l’administration de ce vaccin, n’hésitez pas à demander conseil. Il faut aussi prévenir l’apparition de tiques sur le chien. Les produits anti-tiques sont souvent aussi anti-puces. Simplement, le délai de rémanence des produits est souvent plus court pour les tiques. Consultez la notice du produit pour vous assurez que votre chien est bien protégé.

téléchargement (6)Les phlébotomes : Les phlébotomes, sortes de petits moustiques du Sud de la France,  transmettent une maladie grave : la leishmaniose. Elle est due à la multiplication et à la présence dans les cellules de la lignée phagocytaire de protozoaires flagellés. Elle se caractérise par une atteinte générale et particulièrement viscérale et cutanée. L’importance médicale chez le chien est liée à la gravité de la maladie. Elle évolue en général progressivement vers la mort de l’animal. Le traitement ne permet malheureusement qu’une guérison clinique momentanée. Il n’entraîne pas l’élimination des parasites et des rechutes ont lieu régulièrement. En France, 3 foyers de forte enzootie, présents dans le Sud, sont distingués : le foyer Cévennes-Languedoc, qui communique avec l’Espagne, le foyer Provence, ainsi que le foyer Corse. Le phlébotome est la seule source directe de parasites. Il est présent à l’extérieur des habitations, sur les petites collines. Il confère un caractère rural à l’endémie dans cette région. Il vit près des habitations, avec une activité crépusculaire. Sa démographie montre un pic printanier et un pic automnal. Il craint le vent et ne se rencontre pas sur le rivage, mais plutôt en arrière pays.

Il est assez difficile de lutter contre les phlébotomes. Si un séjour dans le sud est prévu, il faut prendre cependant quelques précautions : il existe des produits répulsifs assez efficaces (en spray, spot on ou collier). Mais il est préférable de plus, de rentrer les chiens à la tombée de la nuit. C’est un des moyens les plus simples pour diminuer les risques.

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Les poux dans le Coran

Posté par othoharmonie le 29 août 2014

220px-3509017202_1c9ee5c3bb_oPediculusLes poux, comme les sauterelles, sont cités dans le Coran en tant que punition pour le peuple de Pharaon pour avoir mécru et menti :

« Et Nous avons alors envoyé sur eux l’inondation, les sauterelles, les poux, les grenouilles et le sang, comme signes explicites, Mais ils s’enflèrent d’orgueil et demeurèrent un peuple criminel. »
Sourate 7, Al A’raf, verset 133

Le peuple de Pharaon s’est rebellé et détourné de la voie droite vers laquelle Moussa (as) les appelait à suivre. Ces habitants restaient dans l’égarement en disant à Moussa (as) qu’ils ne croiront pas à Dieu, quelque soit la preuve qu’il pourra leur apporter. Pour les punir, Allah leur envoya une pluie abondante. Craignant qu’il ne soit un châtiment, ils dirent à Moussa (as) :
« Invoque ton Seigneur pour qu’Il arrête cette pluie, et nous te croirons . »

Moussa (as) invoqua le Seigneur, mais ils ne crurent pas. A cette époque, la terre donna une récolte abondante, et des fruits qu’ils n’attendaient pas. Comme ils manquèrent à leur promesse, Allah leur envoya des sauterelles qui détruisirent tout.
Aussi, Moussa (as) fut ordonné de se diriger vers une dune où il devait la frapper de son bâton, et les poux en sortirent et se répandirent jusqu’à remplir leurs demeures en les empêchant même de dormir.

Ils leur fut envoyé également des grenouilles.
Dans un hadith, les poux sont aussi source d’ennuis pour Ka`b ibn `Ujra (qu’Allah soit satisfait de lui), qui raconte : Le Prophète saw s’arrêta devant moi pendant que j’allumai le feu sous un pot. Comme j’étais pouilleux, il saw me dit :

« Souffres-tu à cause de tes poux ? »
« Oui », répondis-je.
Il saw répliqua :
« Rase-toi donc la tête, (et en rachat) jeûne trois jours ou nourris six pauvres ou immole un sacrifice ».

Cet incident s’était produit en l’an 6 de l’Hégire, lorsque le Prophète saws et ses Compagnons avaient été stoppés à Houdeïbiyah par les mecquois qui les avaient donc empêché d’accomplir la Oumrah (visite pieuse de la Ka’bah). A ce moment, ils étaient en état de sacralisation (« ihrâm »). Ka`b ibn `Ujra (qu’Allah soit satisfait de lui) n’avait donc pas en principe le droit de se couper les cheveux ni se raser la tête. Mais vu son état, le Prophète saw l’a autorisé à le faire.

Les poux ne peuvent vivre que sur leur hôte : sur la tête des gens, sur le corps d’animaux, etc… Privés de la chaleur de leur hôte quelques heures, ils meurent ! Leur corps est parfaitement adapté pour y rester fermement accroché : ils ont de courtes pattes munies d’une griffe articulée pour se fixer aux poils. Leurs pièces buccales sont broyeuses ou piqueuses. Ils se nourrissent du sang de leur hôte, sauf ceux qui vivent sur les oiseaux et qui se nourrissent de particules de plumes et de peau.

Les femelles de pou collent leurs œufs aux poils : chaque œuf donne naissance à un jeune pou devenant adulte en deux semaines !

Les poux n’ont pas d’ailes et passent d’un animal à un autre par contact. Leurs yeux sont petits ou absents, et leurs antennes sont réduites.

On dénombre environ 3000 espèces de poux dans le monde.

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Ce moustique, un Maringouin

Posté par othoharmonie le 3 août 2014

 

290px-Culex_pipiens_2007-1Le Moustique commun ou Maringouin domestique (Culex pipiens) est le plus commun des moustiques du genre Culex dans l’hémisphère nord.

Il en existe diverses sous-espèces qui ne peuvent être déterminées qu’au microscope, via l’étude des pièces génitales (Culex pipiens pipiensculex pipiens molestus, etc.).

Sa femelle pique l’homme ou d’autres espèces d’animaux à sang chaud pour faire le repas de sang qui est nécessaire à la production de ses œufs. Elle est dotée de biocapteurs lui permettant de détecter la température, le CO2 et certaines odeurs, et ainsi repérer ses proies. Elle semble également, dans certaines circonstances, attirée par la lumière.

Cette espèce est souvent appelée moustique ou maringouin tout court, ou bien encore Cousin communMoustique domestiqueMaringouin commun

Cette espèce apprécie les eaux plutôt chaudes et stagnantes et/ou les mares ou fossés intraforestiers ombreux riches en feuilles mortes. Certaines sous-espèces pouvant avoir des preferendums particuliers : l’espèce anthropophile appelée « moustique domestique », « moustique urbain nocturne » ou encore « moustique de la chambre à coucher » vit dans les milieux urbains à températures douces disposant de gîtes larvaires (présence de piscines mal entretenues, flaques d’eau de pluie).

Les aquariophiles apprécient les larves faciles à pêcher de ce culex, comme nourriture vivante (saisonnière) pour les poissons ou d’autres organismes.

La jeune femelle fraîchement émergée ne peut piquer qu’après quelques dizaines d’heures, le temps que l’organe piqueur devienne assez rigide pour percer la peau et aspirer le sang.

La femelle peut piquer jusqu’à deux fois par semaine en plein été et une fois toutes les deux semaines en hiver pendant lequel elle entre en diapause.

La femelle a besoin de sang pour produire une quantité optimale d’œufs (jusqu’à environ 200 œufs). Si elle n’en trouve pas, elle peut se nourrir de nectar, mais ne produira alors qu’une vingtaine d’œufs.

La ponte : elle est déposée en surface d’eau stagnante (éventuellement dans une très petite quantité d’eau) par la femelle, les œufs étant regroupés en une structure en plateau, dite « en nacelle » (sorte de petit radeau dont les bords sont relevés). Si ces œufs n’ont pas été mangés par un amphibien ou des poissons, les larves en sortent par le dessous et accomplissent leur cycle de développement dans l’eau.

La larve : élément du zooplancton, elle grandit par mues, avec 3 mues qui conservent le même aspect puis une 4e transformation en nymphe (0,8 à 1,2 cm).
Elle doit périodiquement remonter à la surface pour respirer via un tube respiratoire qui – jusqu’à la 3e mue – est situé à l’opposé de la tête, au bout de la queue (la larve respire donc tête en bas). Ce tube lui permet de vivre dans des environnements très pauvres en oxygène. Au stade de la quatrième mue (nymphe), l’arrière du corps de la larve se termine par deux tubes respiratoires, cette fois de part et d’autre de la tête.
La larve nage en effectuant un mouvement caractéristique (le corps prenant une forme de « S » avec des mouvements saccadés).

Lutte contre Culex pipiens

Cette espèce se montrant localement envahissante ou gênant la vie courante, des activités touristiques et économiques, de nombreuses méthodes de lutte ont été testées depuis l’antiquité (la première étant le drainage des zones humides). Beaucoup de ces actions ont généré des conséquences négatives ou collatérales non désirées et aucune n’a fait preuve de résultats durables, ce moustique étant favorisé par le fait qu’il se reproduit rapidement et en grand nombre, et qu’il est éminemment adaptatif. En particulier, il a fait preuve de capacités d’adaptation à de nombreux insecticides, qui ne sont parfois que provisoirement ou partiellement efficaces, tout en affectant des espèces non-cibles qui étaient justement prédatrices du moustique.

Divers moyens de lutte biologique sont également étudiés ou testés, incluant la protection ou la réintroduction de prédateurs naturels et autochtones du moustique. Dans certains pays (comme l’Allemagne, par exemple), on trouve des nichoirs à hirondelles ou à chauve-souris qui peuvent aider ces espèces à se réinstaller, si elles ne sont pas intoxiquées par les insecticides agricoles ou de démoustication.

290px-CulexNilIl est généralement recommandé de restaurer et protéger les populations de prédateurs des moustiques (hirondelles et chauve-souris, mais aussi tritons, grenouilles, crapauds et salamandres) qui mangent les larves de moustiques dans les mares, fossés et zones humides. Pour les conserver, il faut éviter de réempoissonner artificiellement les étangs, ou d’y nourrir les poissons qui, quand ils sont en surnombre, éliminent ces espèces utiles.

Les mares ensoleillées et naturelles ne sont pas favorables aux moustiques, les eaux stagnantes dans les sous-bois le sont.

Les réservoirs d’eau pluviale peuvent être couverts d’un voile de tulle.

Protection de l’être humain, traitements : voir l’article moustique.

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LES MOUSTIQUES des villes et les moustiques des champs

Posté par othoharmonie le 26 juillet 2014

 

 

images (17)Selon les espèces et le choix que font les femelles gravides pour déposer leurs œufs, on peut distinguer deux types d’habitats : le milieu naturel et les milieux urbanisés.

En milieu naturel, les gîtes les plus utilisés par les Aedes, Anopheles et Mansonia sont les prairies et pâturages inondés, les marécages plus ou moins permanents, les étangs peu profonds, les bassins piscicoles, les fossés, les rizières, les creux d’arbres et de rochers où l’eau stagne. 

Les gîtes en milieux urbanisés sont extrêmement variés, en effet, toute cavité retenant les eaux de pluie ou de ruissellement, les eaux-vannes… est un site potentiel, même s’il est très dissimulé et difficile d’accès pour l’homme.

Les eaux polluées ne sont pas un obstacle au développement des larves. Il semble même, d’après des observations récentes, qu’il existe une corrélation positive entre le taux de pollution et l’agressivité du Culex Pipiens. 

Impossible de citer tous les gîtes potentiels qui devront faire l’objet de dépistage, véritable porte à porte, dont la réalisation est parfois mal perçue par les habitants.

Citons quelques-uns de ces gîtes potentiels : fosses d’aisance, vides sanitaires, caves inondées, siphons, bouche d’égout, fossé et drains d’eaux usées, puisards avec grille, bassins de lagunage, décanteurs, stations dépuration, berges de ruisseaux encombrées de végétation qui crée un obstacle à l’écoulement des eaux, puits, bassins, abreuvoirs et réceptacles divers comme les vieux pneus, boîtes de conserve, arrosoirs, carcasses métalliques, récipients abandonnés, sacs plastiques… 

Ils sont partout….

On trouve des espèces dites anthropophiles, nuisibles à l’homme dans pratiquement tous les biotopes.

Dans les zones montagnardes à des altitudes supérieures à 1000 m, deux espèces : Aedes cataphylla et Aedes punctor.

Dans les régions continentales boisées de faible et de moyenne altitude, plusieurs Aedes …auxquels s’ajoute l’Anapheles plumbeus.

Dans les basses plaines inondables, des espèces très fréquentes, Aedes dorsalis, A.vexans et le célèbre Anopheles maculipennis, vecteur jadis de l’hématozoaire responsable du paludisme.

Dans les dépressions eutrophisées, submergées en permanence comme les phragmitaies et les sytphaies, une espèce principale, Mansonia richiardii.

Dans les dépressions d’eau douce permanentes de faible profondeur, recouvertes presque entièrement de plantes aquatiques, mais aussi liées à la pratique agricole de la riziculture, deux espèces, Anopheles hyrcanus et Culex modesus qui pullulent.

Dans les régions littorales méditerranéennes et atlantiques, du printemps à l’automne, même dans les eaux saumâtres, en particulier dans les bassins et les étangs où la submersion est irrégulière, caractérisée par des alternances non périodiques de submersion et d’émersion, deux Aledes ; A .caspius et A. detritus.

Dans les agglomérations urbaines et les habitations humaines, toutes les formes de Culex pipiens et, en particulier, la variété autogène.

 Description de Remi Coutin

http://www.insectes.org/opie/pdf/1571_pagesdynadocs4c220be9618b0.pdf

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Après la pluie, le moustique

Posté par othoharmonie le 26 juillet 2014

 

images (15)Apparu en France en 2004 à Menton, « Aedes albopictus », plus connu sous le nom de moustique-tigre, n’a pas fini d’empoisonner l’été de millions de Français après les records de précipitations de ce début d’année.

Cette année, l’été sera placé sous le signe du Tigre. Rien à voir avec le fauve ou le signe astrologique chinois. Le tigre en question est un moustique qui mesure moins d’un centimètre, a une tête, un thorax et un corps noirs tachés de blanc, des pattes noires annelées de blanc, ressemblant de loin à des épines de porc-épic. Les scientifiques le connaissent bien, qui l’ont baptisé Aedes albopictus et suivent depuis près de dix ans son inexorable progression en Europe, et plus précisément en France, où il est de plus en plus présent.

Après les années méduses et canicules, il va falloir s’adapter aux années tigres. Et cela n’est guère réjouissant, car l’insecte, qui pique toute la journée, avec des «pointes» au lever du jour et au coucher du soleil, est particulièrement urticant.

Originaire d’Asie du Sud-Est, Aedes albopictus a fait une première apparition en France, en Normandie, dans les années 90, importé dans des pneus en provenance d’Amérique du Nord. Mais à cette époque, il ne fait guère parler de lui. C’est en 2004 que sa réapparition sera vraiment remarquée, dans le jardin botanique de Menton où il est arrivé, cette fois, dans une amphore décorative achetée en Italie. Il s’y trouve bien car les femelles ont eu largement le temps de pondre.

Les œufs du tigre voyagent facilement

Les moustiques-tigres y prospèrent et, pour certains, ont déjà entamé un long voyage le long du littoral méditerranéen et vers le nord. Contrairement aux moustiques de Camargue, Albopictus est en effet une espèce invasive et agressive qui ne se cantonne pas aux marécages. En ville, on retrouve ses gîtes larvaires à peu près partout: dans des soucoupes de pots de fleurs, des boîtes de conserve vides ou des bidons. Et il y est inattaquable, puisqu’on ne peut intervenir de façon physique ou biologique. Pire encore, dans les campagnes, il est omniprésent, stimulé par les pluies incessantes et les inondations spectaculaires de ce début d’année, qui lui ont ouvert des autoroutes.

«Le tigre est un moustique de zone tropicale qui a une vaste répartition mondiale du fait de sa grande plasticité et de son adaptation au climat européen, explique le Dr Pascal Delaunay, entomologiste médical au CHU de Nice depuis 1997 et en charge de sa surveillance depuis 2004. Contrairement à ce que l’on croit, il ne s’est pas développé grâce au réchauffement climatique, mais grâce à l’explosion du transport international. En effet, albopictus ne pond pas dans l’eau mais en zone sèche, à quelques millimètres d’un point d’eau. Ce qui veut dire que ses œufs voyagent facilement et qu’on peut les retrouver partout.» Il suffit alors d’une remise en eau de ces gîtes par la pluie pour que les larves se développent et que des adultes émergent. A l’approche de l’hiver, quand les jours raccourcissent, les femelles pondent des œufs qui entrent en hibernation: leur éclosion n’interviendra qu’au printemps suivant, les œufs étant résistants au froid et à l’assèchement. Ces adaptations biologiques confèrent à cette espèce tropicale une faculté d’acclimatation à notre atmosphère tempérée. Qui plus est, les femelles, hyperactives, pondent en moyenne 180 œufs tous les trois jours et conservent en elles une réserve de sperme dans laquelle elles puisent dès qu’elles ovulent. En deux mois de vie, elles n’auront besoin que d’un rapport avec un mâle pour pondre autant qu’elles le peuvent.

En 2005, le tigre est repéré à Monaco, en 2007 en Corse et dans le Var, en 2008 sur deux aires d’autoroute. En 2010, il atteint les Alpes-de-Haute-Provence et Marseille, avant d’atterrir dans l’Hérault l’année suivante. En 2012, il est installé en Isère, dans le Rhône, dans la Drôme, l’Ardèche et le Gard. Et aujourd’hui, les Pyrénées-Atlantiques, la région de Bordeaux et de Toulouse ont enregistré sa présence. Il est même aux portes de Paris (on en a signalé dans certains jardins de la capitale) et a rejoint l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas à partir de l’Italie en passant par le tunnel du Fréjus, en voiture ou en camion!

Les spécialistes attendent maintenant son arrivée dans les pays scandinaves.

Des milliers de pièges posés dans les régions touchées

Pour surveiller l’implantation croissante de ce fléau dans l’Hexagone, le ministère de la Santé passe par trois Ententes interdépartementales de démoustication (EID) et leurs agences. Les trois plus importantes sont implantées à Montpellier pour la région Méditerranée, à Chindrieux en Savoie pour la région Rhône-Alpes, et à Rochefort pour le littoral atlantique. «Des milliers de pièges ont été posés dans les régions touchées, explique Rémi Foussadier, directeur de l’EID Rhône-Alpes depuis 2001. Ce sont des pièges-pondoirs obscurs, dans lesquels nous avons mis un petit insecticide afin de ne pas récolter tous les insectes. Deux fois par mois, on récolte les œufs que l’on étudie au microscope, de début mai à fin octobre. Il ne s’agit pas d’évaluer leur quantité, mais seulement leur présence, et de mesurer l’extension des zones touchées, surtout après les fortes pluies et les inondations de cette année.»

Car si la piqûre d’Aedes albopictus est particulièrement désagréable, le moustique n’est en soi absolument pas dangereux. «Il ne le devient que s’il est le vecteur de la dengue ou du chikungunya, comme cela a été le cas en France métropolitaine en 2010, où l’on a comptabilisé quatre cas dans le Var et les Alpes-Maritimes», précise Bernard Cadiou, chef d’agence à l’EID Méditerranée.

Mais s’il n’y a eu que quatre cas humains autochtones dans le sud de la France, c‘est grâce à un système de surveillance composé de cinq niveaux, mis en place après l’épidémie de chikungunya à La Réunion entre 2005 et 2006. Au niveau 0, le problème ne se pose pas, car il n’y a pas de moustique. Au niveau 1, on sait que le tigre est présent. Au niveau 2, on a décelé un cas autochtone d’infection de la dengue ou du chikungunya. Au niveau 3, plus d’un cas ; au 4, un petit groupe de personnes est infecté ; au 5, il y a épidémie. Cela permet de réagir au plus vite et de la façon la plus efficace. En effet, dès qu’un cas importé (contracté hors de Métropole) ou autochtone est découvert, il fait l’objet d’un suivi. Si le malade habite une région d’où le tigre est absent, il est simplement soigné. S’il habite une région où le moustique est présent, il est suivi d’un point de vue entomologique et épidémiologique. Cela signifie qu’il subit des analyses et que son environnement proche est démoustiqué, pour tuer les larves et les moustiques adultes dans un rayon de 150 mètres autour de son domicile. Car le tigre ne voyage loin que transporté. Seul, il ne dépasse pas ce rayon.

Grâce à ce système, les 8 000 cas (importés) de personnes touchées par la dengue ou le chikungunya, présents en France métropolitaine chaque année, n’ont jamais provoqué d’épidémie.

images (16)Si les autorités sont vigilantes, elles ne craignent pas réellement une épidémie. La présence du tigre n’est pas dangereuse, mais avant tout source de nuisances. «A l’arrivée du tigre à Nice, se rappelle le Dr Pascal Delaunay, les médecins généralistes et les dermatologues ont vu se multiplier leurs consultations. Les Niçois découvraient la piqûre du tigre et n’imaginaient pas que cela puisse être le fait d’un moustique. Albopictus fait aujourd’hui partie du décor et ce sont les pharmaciens qui ont pris le relais des médecins.»

Quant à son éventuelle éradication, personne n’y croit trop. «Pourtant, rappelle Bernard Cadiou, une démarche écocitoyenne consistant à vider les coupelles sous les pots de fleurs ou les jardinières et à évacuer les eaux stagnantes permettrait de freiner quasiment de moitié le développement du tigre, qui a lieu à 80 % dans des zones privatives.» Autant dire que le tigre a encore de beaux jours devant lui.

 

source : http://sante.lefigaro.fr/

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Pourquoi les gouttes de pluie n’écrasent pas le moustique

Posté par othoharmonie le 18 juillet 2014

 

David Hu, chercheur au département d’ingénierie mécanique et de biologie de l’Institut de technologie de Géorgie à Atlanta (Etats-Unis), explique avoir eu l’idée de son projet de recherche un soir d’été lorsque, sur le porche de sa maison, il vit que son fils de six mois venait d’être méchamment piqué au front par un de ces satanés moustiques alors qu’il pleuvait à verse. Il voulut alors comprendre comment ces frêles insectes se jouent des lourdes gouttes de pluie qui devraient les écraser, un moustique recevant en moyenne un impact toutes les 25 secondes.

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Sachant qu’un moustique de 3 millimètres a une masse de 2 milligrammes et que celle d’une goutte de pluie pèse entre 4 et 100 milligrammes, cette dernière a donc une masse de 2 à 50 fois plus grande que celle de l’insecte. Utilisant des caméras filmant 4 000 images par seconde, les chercheurs ont soumis six moustiques à un jet d’eau de 9 mètres par seconde, dont les gouttes s’écoulaient à travers un fin grillage qui recouvrait une boîte en acrylique. La collision avec une goutte propulsait l’insecte sur une distance équivalente à 13 fois sa longueur, au terme de laquelle il parvenait à se détacher de la goutte avant de toucher le fond du récipient, en prenant la tangente pour atterrir sans encombre sur les parois de la boîte. Les six moustiques ont tous survécu à ce déluge.

Les chercheurs ont ensuite soumis vingt anophèles à des conditions moins diluviennes. Ils ont observé que les impacts étaient trois fois plus nombreux sur les ailes et les pattes des moustiques, causant, selon le point d’impact, lacets, roulis et tangage chez le valeureux insecte. Là encore, celui-ci parvenait àretrouver sa position initiale en un centième de seconde. Lorsque la goutte le frappait de plein fouet, entre les ailes par exemple, l’insecte était entraîné à la même vitesse que la goutte. A chaque fois, le moustique parvenait à se séparerd’elle, mais non sans avoir chuté d’une distance de 5 à 20 fois sa longueur. Autantdire que l’insecte a plutôt intérêt à ne pas voler trop près du sol s’il veut éviter un second impact qui lui serait fatal.

Un « maître du tai-chi-chuan »

En définitive, si l’affreux moustique survit à l’impact d’une goutte, il le doit surtout à sa faible masse. Telle est la principale conclusion de cette étude parue dansProceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). Tout se passe comme si l’insecte choisissait non pas d’éviter les gouttes, mais de se déplacerpassivement avec elles plutôt que de leur résister. Après impact, il devient un« passager clandestin » de la goutte, déclare David Hu, pour qui le moustique est le« maître incontesté du tai-chi-chuan, un art martial dont la philosophie consiste àéviter les forces de l’adversaire pour simplement les accompagner dans la même direction ». Il semble aussi que le moustique utilise ses longues ailes et ses pattes pour faire pivoter le « couple » qu’il forme avec la goutte afin de s’en libérer.

Au contact du moustique, la goutte ne perd qu’une petite partie de son élan (entre 2 % et 17 %), mais provoque en revanche une énorme accélération de l’insecte de très faible masse : entre 100 et 300 g (constante gravitationnelle), l’équivalent de 50 à 150 fois son poids, alors qu’un être humain ne supporte au maximum qu’une accélération de 25 g. Les chercheurs évaluent la force d’impact qui s’exerce sur le moustique à 300 à 600 dynes, soit plusieurs dizaines de fois le poids de la bestiole, qui peut aisément la supporter. Car ces insectes ont la peau dure. Grâce à leur exosquelette, qui soutient et protège leur corps, ils peuvent encaisser des forces compressives de 3 000 à 4 000 dynes. « Son exosquelette est si résistant qu’il peut supporter l’équivalent du poids de 1 000 autres moustiques sur sa tête et être capable de revoler », souligne David Hu. Ce chercheur estime qu’il reste beaucoup à apprendre du comportement des insectes dans les rafales de vent, le brouillard et autres conditions climatiques défavorables. Son prochain projet consistera à étudier comment les moustiques s’accommodent de la rosée du matin. Encore une histoire d’eau.

Lu sur http://www.lemonde.fr

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certaines luttes contre le Moustique

Posté par othoharmonie le 14 juillet 2014

 

images (4)Contrôle des moustiques

L’homme cherche depuis longtemps à lutter contre les moustiques, causes de démangeaisons et vecteurs de maladies. Il existe des méthodes passives ou actives, biologiques ou chimiques, adaptées au stade de développement de ces insectes. En France, ceci est régulé par la loi no 64-1246 du 16 décembre 1964 « relative à la lutte contre les moustiques ».

Lutte larvicide

Aux stades œuf, larve et nymphe, les moustiques se développent dans l’eau stagnante (et parfois courante), temporaire ou permanente. L’eau est vitale au moustique (de la boue ou de la terre humide ne conviendront pas).

Lutte à grande échelle

Depuis les années 1950, dans les régions habitées ou proches de zones habitées et fortement infestées, comme les régions marécageuses, des larvicides sont utilisés à grande échelle pour limiter la prolifération des moustiques.

Après quelques générations, les larves devenant fréquemment résistantes à un produit, les chercheurs doivent sans cesse mettre au point de nouvelles formules de pesticides ou biopesticides.

La lutte à grande échelle passe aussi par l’aménagement du territoire pour limiter les gites de ponte : drainage, collecte des eaux usées, goudronnage des routes, élimination des décharges sauvages et des stockages à ciel ouvert. C’est notamment la méthode préconisée pour éviter la propagation des espèces comme Aedes 290px-CDC-Gathany-Aedes-albopictus-1albopictus, responsables du chikungunya, transportées d’un pays à l’autre dans des stocks de vieux pneus.

Dans leur aire de répartition, on pratique une lutte biologique en relâchant dans la nature des larves de Toxorhynchites, des grands moustiques qui ne piquent pas les vertébrés mais dont les larves se nourrissent, entre-autres de larves de Culicidés. Cette méthode obtient un succès variable selon les pays ou les espèces visées.

Protéger ou restaurer les populations de prédateurs des larves de moustiques, tels que tritons, grenouilles, crapaud, salamandres,hirondelles, chauve-souris… permet aussi de contrôler leur prolifération.

Lutte par la destruction des gites domestiques

Pour éviter d’être envahi par les moustiques dans les zones urbaines, le plus simple consiste à éliminer au maximum tout réservoir potentiel d’eau stagnante où des moustiques pourraient pondre et des larves se développer, même de faible volume, par un entretien de son environnement proche. Ainsi les autorités sanitaires recommandent une surveillance de l’environnement proche des habitations et la suppression des récipients susceptibles de collecter de l’eau (soucoupes de pot de fleur, vases, bidons, bâches, gouttières, poubelles à ciel ouvert, brouettes…). Les soucoupes de pots-de-fleur peuvent être remplies de sable.

Une technique consiste, après avoir supprimé tous les autres points d’eau proches, à offrir des gîtes pièges (récipients d’eau de pluie stagnante) où la ponte des femelles pourra être contrôlée. Lorsque les larves commencent à être assez grosses et bien visibles, et avant qu’elles ne se nymphosent (soit environ tous les cinq jours), l’eau est vidée dans la terre, en veillant à ce qu’elle soit complètement absorbée. Les larves, privées d’eau, meurent.

Pour les récipients impossibles à vider (puisards, puits, latrines, collecteurs d’eau de pluie ouverts…), il importe qu’ils soient couverts hermétiquement avec de la toile moustiquaire ou, à défaut, de recouvrir cette eau d’une fine couche d’huile : les larves ne peuvent plus respirer et meurent. Il est aussi possible de laisser du cuivre dans le récipient, ce qui tue les larves ou ralentit leur développement.

Lutte au stade adulte

De nombreuses méthodes sont réputées pour éviter d’être piqué par les moustiques, dont certaines sont inefficaces, peu efficaces ou sans efficacité prouvée. Certaines méthodes efficaces ont des effets négatifs à long terme. Pour se prémunir des piqûres dans les régions fortement infestées, il faut combiner les moyens de protection et parfois de lutte.

Se protéger physiquement

Comportement

La femelle est attirée par le CO2 émis par l’hôte et dans une moindre mesure par une température entre 18° et 30° ainsi que la transpiration : l’humidité ainsi que l’odeur de celle-ci, accentuée par certains aliments (bière, fromages…). Certains médicaments comme les stéroïdes ou les médicaments anti-cholestérol attirent aussi les moustiques, ainsi que les parfums.

Habillement

Il convient de tenir compte des horaires d’activité des moustiques afin de ne pas s’exposer inutilement. il est recommandé avant tout de porter des vêtements longs et couvrant tout le corps ; amples car les moustiques peuvent piquer à travers des vêtements serrés ; et de couleur claire car ils peuvent être plus sensibles aux couleurs foncées.

Moustiquaire imprégnée

La toile moustiquaire peut équiper les portes et les fenêtres, entourer les lits, berceaux ou poussettes d’enfant et même protéger le visage dans les zones fortement infestées. Elle sert aussi à empêcher les femelles de pondre dans les réserves d’eau.

La méthode de lutte donnant le meilleur résultat, notamment contre le paludisme, est l’utilisation de toile moustiquaire imprégnée d’insecticide. En 1983, au Burkina Faso, une première association insecticide-moustiquaire fut mise en place par imprégnation de moustiquaires dans la ville de Bobo-Dioulasso. Ces moustiquaires se sont avérées particulièrement efficaces contre les anophèles en termes de mortalité des moustiques et de réduction du taux de piqûres. Globalement, la moustiquaire imprégnée réduit de 36 % le taux de piqûres des moustiques par rapport à une moustiquaire non traitée et tue de l’ordre de 37 % des moustiques présents. La généralisation de leur emploi pourrait réduire de moitié environ l’impact du paludisme et de 20 % la mortalité infantile.

Utiliser des répulsifs

Dans les zones infestées, la peau, mais aussi les vêtements, peuvent être imprégnés d’un répulsif à insectes. En fonction du type de peau, le pharmacien peut recommander un répulsif particulier. Lors de voyages, mieux vaut acheter sur place, les produits seront plus adaptés aux moustiques locaux.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande principalement ceux qui renferment du DEET (N,N-diéthyl-3-méthylbenzamide, auparavant appelé N, N-diéthyl-m-toluamide), de l’IR3535 (éthyl butylacétylaminopropionate) ou de l’icaridine (1-piperidinecarboxylic acid, 2-(2-hydroxyethyl)- 1-méthylpropylester).
Le répulsif le plus efficace est le DEET, mais de récentes études montrent une possible toxicité chez l’homme, en particulier pour les femmes enceintes et les enfants. On a recensé dans le monde douze cas de convulsions chez l’enfant depuis la mise en œuvre de ce produit, sans que l’origine de ces convulsions puisse être imputée au produit ; il s’agit donc là d’un principe de précaution que certains jugent abusif.

Les répulsifs à base d’huile de haricot de soja et d’IR3535 présentent une protection de plus courte durée.

Les autres répulsifs d’origine végétale, dont l’essence de citronnelle, ont une durée d’effet très courte et sont donc considérés comme inefficaces à l’extérieur. Selon l’OMS, les vaporisateurs, à la citronnelle par exemple, « peuvent aussi réduire les piqûres à l’intérieur des bâtiments ».

La culture, par exemple au rebord des fenêtres, de certaines plantes (citronnelle, lamiacées (labiées) tels que la mélisse, le thym, le thym citron, le romarin, la lavande, le basilic, le basilic à petites feuilles, les géraniacéestels que les geranium, en particulier le geranium citron, et pelargonium, pyrèthre, les plants de tomates, les capucines), aurait un effet répulsif.

Selon certains récits de vie à l’écart de la civilisation, la salive mélangée à du tabac pourrait être efficace. La nicotine est effectivement un excellent insecticide naturel. Le feu et la fumée éloigneraient aussi les moustiques, mais non sans conséquences pour la santé des humains qui respirent cette fumée.

Les bracelets anti-moustiques sont quasiment inopérants. De même, les appareils anti-moustiques électroniques, censés éloigner les moustiques par émission d’ultrasons, sont en réalité inefficaces, la femelle étant insensible à ces vibrations.

Lutter contre les moustiques

Des aérosols et diffuseurs d’insecticide sont commercialisés mais ils ne présentent d’intérêt que dans une pièce fermée. Ils présentent alors d’autres risques avérés ou potentiels pour la santé des occupants qui les respirent, notamment les enfants . De plus, les insecticides sélectionnent rapidement des résistances à leur efficacité chez la plupart des espèces de moustiques visées. Selon l’OMS, les spirales anti-moustiques et autres vaporisateurs « peuvent aussi réduire les piqûres à l’intérieur des bâtiments ».

La résistance de nombreuses souches de moustiques à certains pesticides a rapidement et fortement augmenté (beaucoup plus vite que pour les résistances des plantes aux désherbants). À titre d’exemple, une résistance (génétiquement héritable pour la descendance) au DDT a été constatée chez les moustiques dès 1947 en Floride, un an seulement après les premières utilisations du DDT (Hemingway et Ranson 2000).

290px-YosriNov04Pokok_SeraiDes indices laissent penser que la présence d’insecticides dans le milieu aquatique où se développement les larves s’accumulent dans les tissus larvaires et donc de l’adulte, entrainant peut-être « le maintien de l‟induction de certaines enzymes de détoxication et par conséquence le maintien de l‟augmentation de tolérance à l‟insecticide ». On constate en tous cas que « les moustiques issus de zones agricoles ou plus généralement polluées par des composés organiques tolèrent mieux les insecticides »), ce qui n’exclut pas des phénomènes de résistance croisée avec divers pesticides utilisés en agriculture, en médecine vétérinaire, ou ayant été utilisés, mais persistants et donc encore présent dans l’environnement des larves.

Ces adaptations posent des problèmes de lutte contre les maladies véhiculées par les moustiques (malaria…), et pourraient continuer à augmenter, alors que les populations de moustiques indésirables pourraient s’étendre à la faveur du réchauffement climatique et de la mondialisation des échanges.

Pour répondre à ces adaptations, outre l’utilisation de cocktails d’insecticides et le changement régulier de molécules, une autre stratégie consiste à ne pas encourager les milieux favorables aux moustiques piqueurs (eaux stagnantes) et à favoriser le développement de prédateurs naturels des moustiques, par exemple en protégeant les poissons et insectes aquatiques mangeurs de larves de moustiques et en offrant des nichoirs aux chauves-souris et aux hirondelles pour lutter contre le moustique commun. Cependant ces stratégies sont insuffisamment efficaces.

En revanche, les électrocuteurs d’insectes utilisant une lumière blanche ou ultraviolette pour les attirer, ont une efficacité quasi nulle sur les moustiques femelles qui sont plutôt attirés par des pièges imitant certains paramètres propres à la respiration et la peau des mammifères, c’est-à-dire une certaine concentration de dioxyde de carbone couplée à une gamme de température donnée entre autres. Il pourrait être sensible à certaines molécules émises par le corps humain et transportées par l’air. Cependant de nouvelles études de l’American Mosquito Control Association démontrent que bien que les ultraviolets soient inefficaces contre les moustiques femelles, une combinaison de LED à forte luminosité dans les tons bleus, verts, rouges et infrarouges dans certaines fourchettes de longueurs d’onde seraient à même d’attirer dans des pièges un large spectre d’espèces de moustiques de manière plus efficace que les pièges à dioxyde de carbone plus onéreux et encombrants.

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L’Oracle de Faringhia et la légende des sauterelles mangeuses d’hommes

Posté par othoharmonie le 6 juillet 2014

C’est un livre de jeunesse. Il est « pondu » par un éducateur-instructeur. Ce n’est pas aussi un ovni en littérature. Après une carrière de nouvelliste, Boubacar Diallo plonge sa plume dans la galaxie romanesque avec « L’Oracle de Faringhia ». Plongeons dans le livre non un oracle devrais-je dire qui à l’envie de baliser le futur…

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Les vagues abreuvent le rivage

Ouvrez ce livre. Il vous accueille par : « Doll baldwin, alias Ahmed Abdallah, alias le Mégatonne Noir, était né il y a de cela 22 Ans, à Charleston, en Caroline du Sud… ». A partir de là, on est saisi par le virus humino faringhiatique de son œuvre. Cet Ahmed Abdallah est un jeune black issu des quartiers miséreux des États-Unis. Il est aussi en tant que Noir donc issu de l’Afrique. De surcroit, il est esclave d’origine.

Par la manie des dieux de Faringhia, il était prévu depuis belle lurette que « tous ceux qui sont partis du fait d’une femme ( l’ancienne reine de Faringhia) reviendront un jour d’un fait d’une femme  » et parmi ces revenants se trouvera «  le sauveur du peuple noir.  » Ahmed Abdallah devait donner un combat avec Barry Steelgolv l’étoile filante du boxe. Ce dernier était très redoutable. Résultat ? Ahmed Abdallah était très anxieux face à l’issu de ce combat. C’est dans ce spleen qu’une lettre de l’Association des Femmes Volontaires pour le Développement de Faringhia lui parviendra. Dans cette missive, il y a un oracle, celui de Faringhia, qui prédit sa victoire à Faringhia et sa participation au développement de sa « localité » d’origine en y retournant. Ne dit-on pas qu’il n’est de vague qui n’abreuve le rivage ? Diantre ! l’Africain-américain retournera boire à sa source comme les Samaritains.

Mais c’est quoi Faringhia ?

Situé sur un lopin de terre en Guinée, Faringhia a vécu l’histoire. Bref certes. Mais lisons la présentation faite par l’Association des Femmes invitant notre Afro-américain : «  Faringhia est un grand centre historique, un site touristique dont on parle beaucoup depuis trois décennies mais dont le niveau de développement est toujours en deçà des espérances… Faringhia, c’était la capitale du Rio Pongo, l’un des hauts lieux de la traite négrière au XIXème siècle. Faringhia surtout était le fief de la célèbre reine esclavagiste… »

Quoi encore ?

« Faringhia, ce n’est pas une secte apocalyptique qui prône un retour mystique et religieux sur la terre des ancêtres. Faringhia, c’est un mouvement de renaissance culturelle et économique de la mère-patrie. Il s’agit de se donner la main pour reconstruire la maison paternelle ravagée par tant de siècles d’esclavagisme, de pillages effrénés, d’escroquerie et d’obscurantisme. Faringhia, c’est un oracle, c’est un cri de guerre, un cri de victoire contre l’oppression, le carnage et la déportation ; un cri contre la pauvreté et la division. » Le décor est bien planté par ces « mères-poules » comme disait l’autre.

téléchargement (8)La légende des sauterelles mangeuses d’hommes

Dans L’oracle de Faringhia, ce n’est seulement Faringhia la très historique mais pauvrette qui y est scotché. Il y a aussi d’autres choses. C’est un livre où foisonne assez de proverbes barbouillés de mythes mais aussi de légende. Parlons-en d’ailleurs ! Boubacar Diallo nous parle d’une de ces légendes avec brio. Son titre, c’est La légende des sauterelles mangeuses d’hommes. Écoutons magistralement notre professeur : « Il y a longtemps, très longtemps, à l’époque où nous étions en Guinée, vivait dans un pays lointain, un roi très sage et fort aimé de ses sujets. Ce roi s’appelait Hadi. Il était aussi puissant qu’humain. Un jour, il reçut la visite d’un couple de sauterelles. Le mâle lui dit : « - Noble roi, nous venons d’un pays situé au-delà de la mer de sable. Cette année, nous avons été frappés par une sécheresse terrible. Les cours donc ont tari, la végétation a été calcinée, le cheptel décimé et le peuple contraint à l’exil. Nous voulons rester ici cette saison, cultiver pour nous nourrir. Dès que nous apprendrons le retour des pluies dans notre pays, nous rendront congé de toi. » Le roi compatissant au malheur qui frappait le peuple de sauterelles accorda l’hospitalité au couple. Il offrit à ses hôtes à manger, à boire et mit une case à leur disposition pour la nuit. Cependant, Hadi Ba, le grand Baldé, dans son humanisme sans borne, ignorait qu’il avait donné l’asile au démon, à des sauterelles mangeuses d’hommes. La nuit se passa sans problème. Ce fut une belle nuit étoilée avec une brise fraiche. Aux premières heures de l’aube toutefois, un chien poussa un hurlement à la mort lancinant, aussitôt repris par ses congénères et se répercutant de village en village. Le roi qui avait le sommeil léger murmura superstitieux : – Encore la mort qui frappe à nos portes. Mais à qui le prochain tour ? Le lendemain, le village se réveilla paisiblement. Les femmes faisaient bouillir les tubercules pour le petit déjeuner, le forgeron attisait les braises dans son foyer, les jeunes filles allaient puiser de l’eau au marigot. Le soleil était haut dans le ciel. Personne n’avait encore vu le couple de sauterelles. Inquiet, le roi ordonna : – Allez voir ce qui se passe ! Deux sentinelles s’élancèrent au pas de course. Quelques instants plus tard, l’une d’elle revint, l’air effaré : – Roi, venez voir. C’est extraordinaire ! Effrayé par l’air bouleversé de la sentinelle, le roi et sa suite coururent vers la case des hôtes. Hadi Ba ou Baldé le grand dut se frotter plusieurs fois les yeux pour s’en convaincre qu’il ne rêvait pas. Des milliers et des milliers de sauterelles grouillaient sur les murs de la case, su le sol et sur la charpente du toit comme des abeilles dans une ruche. Paniqué, le roi hurla : – Eloignez-vous. Ces sauterelles sont l’incarnation du démon. Elles ont le pouvoir de se multiplier à vu d’œil. Comme si les créatures infernales n’avaient attendu que ce signal, elles se ruèrent dans un vrombissement dantesque vers la sortie. »

Conséquences ?

« Ces sauterelles dévorèrent tout sur leur passage. Après la végétation, les sauterelles insatiables s’attaquaient maintenant aux êtres humains et aux animaux qu’elles rongeaient jusqu’aux os …  » Y a basta (ça suffit !) comme disent les espagnols. Ne distillons pas toute cette légende mielleuse en vrac. Quelle est la leçon ? Le symbolisme comme disent les spécialistes. Il est clair pourtant. Dans cette légende, nous avons : « le pigeon en captivité, les africains américains ; les populations du village, les africains en Guinée ; les sauterelles, les invasions et autres fléaux dont souffrent ces populations. » Quelle source de savoir ! L’Oracle de Faringhia est aussi rempli d’enseignement sur l’origine de certaines localités en guinée. En historien, Boubacar Diallo nous parle de fil en aiguille de Balandougou, lieu de domptage des esclaves, de Konyeya, du Rio Pongo, du site touristique Nienguissa, de Popodara, haut lieu de la guerre sainte, de Labé et que sais-je encore.

Les brassages communautaires en Guinée

téléchargement (17)Écrit dans un style très simple et captivant, Boubacar Diallo laisse apparaître aussi le fil de brassage communautaire en Guinée, et ce, grâce aux cloisons entre les différentes régions du pays. Comment interpréter l’utilisation de l’écriture Lomaghory de la Guinée forestière sur des tablettes sacrées en basse coté ? N’est-il pas un élément probant de l’unicité des ethnies dans cette portion de terre, la Guinée ? La réponse est connue d’avance. Un peu plus loin, Boubacar Diallo parle aussi du désenclavement des localités de l’intérieur pour amener ces couches paysannes à participer au développement du pays, du sida qui continuent de rayé des villages entiers de la certes, de la mauvaise gouvernance – Le métier de chef d’ État est le plus lucratif en Afrique – , des coups d’ États – le pouvoir ici c’est comme la drogue, ça procure de la jouissance mais abrège la vie – , des arrestations arbitraires et tutti quanti. Malgré l’appel à la diaspora africaine de venir participer à l’essor du continent, Boubacar Diallo met les points sur les « i » : « Le peuple ferait mieux de se lever et de chercher lui-même à construire son bonheur. Personne ne viendra d’ailleurs pour développer notre pays. ;, » “L’Oracle de Faringhia” est comme on le voit un bouquin où pullulent moult informations sur le passé de notre pays mais aussi sur les défis à surmonter pour un avenir radieux. Comme il est excitant pour l’archéologue découvrir une tombe de pharaon, lire “L’Oracle de Faringhia,” ce livre de jeunesse, réveillera en vous la fierté d’être un guinéen tout court et de s’investir à saisir son pays.

N.B : L’Oracle de Faringhia est édité par les Éditions L’Harmattan-Guinée. Allez-y et vous l’aurez…

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L’invasion du criquet pélerin

Posté par othoharmonie le 15 juin 2014

 

téléchargement (10)2003-2004

La dernière invasion du criquet pèlerin en Afrique a débuté en septembre 2003 et 65 000 km² avaient été dévorés à fin juillet 2004 sur neuf pays du Sahel (Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad) et du Maghreb (Algérie, Libye, Maroc, Tunisie). Selon les experts les dégâts peuvent être évalués à 200 millions d’euros (juillet 2004).

En juillet, les abondantes pluies estivales poussent les essaims d’insectes à migrer du Maghreb vers le Sahel pour se reproduire en rejoignant les zones naturelles de reproduction du sud de la Mauritanie, du nord-est du Sénégal et de l’ouest du Mali, en avançant de 100 kilomètres par jour.

Le traitement consiste en l’épandage d’insecticides liquides à l’aide de véhicules tout-terrain adaptés. En juillet, 1820 km² avaient été traités en Mauritanie et 9 km² au Sénégal. L’Algérie envoie 48 véhicules et 80 000 litres de pesticides, le Maroc, 6 véhicules et 50 000 litres, et la Libye, 6 véhicules et 10 000 litres, la FAO a apporté 9 millions de dollars américains dans le cadre de l’aide d’urgence.

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