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Des animaux experts en phytothérapie

Posté par othoharmonie le 21 mars 2015

 

290px-Gorilla_gorilla_gorilla8Dans la nature, le chat consomme de petites graminées – de l’« herbe» – pour se purger, tandis que l’ours, dès sa sortie d’hibernation, s’offre un festin d’ Allium ursinum, cet ail sauvage réputé pour ses propriétés dépuratives. Ces exemples connus de longue date illustrent très  simplement comment les animaux ont recours aux  plantes pour leur santé. Mais cette automédication animale peut aussi se révéler très sophistiquée au regard d’observations scientifiques menées sur les chimpanzés depuis les années 80. Le primatologue Michael Huffman a pour la première fois étudié comment ces singes se mettaient en quête de plantes lorsqu’ils étaient malades. Ses travaux en Tanzanie ont permis d’identifier plusieurs espèces, comme par exemple Vernonia amygdalina : les chimpanzés délaissent en général cet arbuste à l’amertume prononcée, mais en cas de diarrhée, ils en mastiquent les jeunes tiges après les avoir méticuleusement épluchées. Cette plante est utilisée par les guérisseurs de la région pour soigner les affections gastro-intestinales, et des analyses en laboratoire ont confirmé ses vertus. 

Des guides vers de nouveaux  médicaments 

Sabrina Krief, vétérinaire et maître de conférence au Muséum national d’histoire naturelle, étudie depuis  plus de dix ans les chimpanzés et les plantes qu’ils  utilisent pour se soigner. Les observations de la chercheuse montrent que ces singes collectent pas moins de 150 espèces végétales différentes dont une trentaine ne semble pas servir à leur alimentation, leur  consommation étant trop sporadique. De plus, Sabrina Krief a constaté que ces plantes sont soit utilisées en médecine traditionnelle locale, soit connues  pour leur activité pharmacologique : tout converge donc pour montrer qu’il s’agit d’une véritable pharmacopée animale. La primatologue relate l’une de ses découvertes: «En Ouganda, nous avons suivi une jeune femelle qui présentait des troubles digestifs associés à des parasites. Trois jours après le début des symptômes, elle s’est isolée pour consommer, avec beaucoup d’efforts, de l’écorce d’ Albizia grandibracteata. Dans les jours qui ont suivi, son transit est redevenu normal et ses selles ne présentaient plus de parasites. Nos travaux ont montré que l’extrait de cette écorce avait une activité antiparasitaire. » En laboratoire, l’analyse d’Albizia grandibracteata a même révélé la présence de nouvelles molécules anticancéreuses. Sabrina Krief considère donc les chimpanzés comme des guides vers de nouveaux médicaments. D’autres chercheurs français, Adèle Mennerat et Marcel Lambrechts, se sont intéressés aux mésanges bleues et ont étudié comment les femelles disposent des petits fragments de plantes aromatiques dans leurs nids. En Corse, où ces oiseaux sont relativement faciles à observer, les scientifiques ont identifié les espèces végétales, quinze au total, les plus fréquentes étant la lavande, l’immortelle, l’achillée, la menthe et la pulicaire. Une belle pharmacie naturelle! Et, en 2005, ils sont parvenus à démontrer que la présence de ces plantes médicinales entraînait une  diminution du nombre d’espèces de bactéries sur la  peau des poussins, améliorant leur croissance et leurs  chances de survie. Ils ont également constaté des  comportements individuels différenciés parmi les mésanges bleues : chaque oiseau n’utilise en effet que quelques espèces de plantes, et il sélectionne les mêmes, années après années : « La femelle compose son propre bouquet », commente Adèle Mennerat. 

Hasard, nécessité…  et apprentissage   

« On trouve beaucoup d’exemples quand on s’intéresse à ce sujet », témoigne la chercheuse. Et de citer plusieurs travaux réalisés au cours des dix dernières années qui l’ont particulièrement frappée. En Suisse, des scientifiques de l’université de Lausanne ont montré que les fourmis des bois utilisent des boules de résine de conifère pour protéger leurs nids contre les bactéries et les champignons pathogènes; grâce à cette substance végétale, leurs larves sont deux fois plus nombreuses à survivre. Aux États-Unis, des chercheurs de l’université de Californie ont montré que les rats des bois collectent des feuilles de laurier Umbellularia californica ,les mastiquent de manière à libérer les composés volatils, et se protègent ainsi contre les puces et les tiques. Tous les animaux ne sont pas capables de sélectionner des plantes à des fins thérapeutiques. Mais ceux qui le font pratiquent cette automédication de manière tellement élaborée et étonnante qu’on peut se demander si ce Des animaux experts en phytothérapie dans XXX - ARTICLES DE PRESSEphénomène  est purement instinctif. Le hasard ou la nécessité ? « Les comportements observés chez les chimpanzés sauvages laissent à penser que la sélection des plantes s’apprend », indique Sabrina Krief. Il semble par exemple que ces singes savent associer l’astringence et l’amertume à la présence de substances actives dans les plantes. De plus, lorsqu’un individu consomme une plante, d’autres membres du groupe s’approchent, observent, et essayent parfois ce qui peut être un aliment ou un remède. « Nous étudions plus précisément s’il s’agit d’apprentissage individuel ou social, les deux mécanismes entrant probablement en jeu », ajoute la primatologue. Cette question est aujourd’hui l’objet de travaux sur différentes espèces de grands singes, cependant que se poursuit la recherche de molécules actives qui seraient issues de cette pharmacopée animale. 

Le Museum national d’Histoire naturelle de Paris propose au public de mieux connaître ces primates dans l’exposition qui leur est consacrée : Sur la piste des grands singes. Pour plus d’infos : http://www.mnhn.fr/fr/visitez/agenda/exposition/piste-grands-singes

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LE MALÉFICE DU HIBOU

Posté par othoharmonie le 5 mars 2015

 

290px-Marsh_owl_(Asio_capensis)Le froid était très vif en cette nuit de février 1756. L’homme marchait à grands pas, s’arrêtant de temps en temps pour mieux s’orienter. En ce lieu la forêt était moins dense et les rayons de lune éclairaient par instants cette silhouette, la faisant ressembler à quelque énorme insecte. Brusquement l’homme se figea. En face de lui le château fort lui apparut à la fois imposant et inquiétant, se dressant comme un obstacle infranchissable. Après s’être assis, l’inconnu sortit une arquebuse de sa housse. Dans deux heures tout au plus, le jour se lèverait; il lui suffisait d’attendre et d’être patient, le reste se déroulerait, il en était sûr, suivant son plan.

L’oiseau, comme sorti de nulle part, survola une des tourelles de la forteresse, longea le chemin de ronde, puis piqua vers la vallée. Un claquement sec se fit entendre. Comme happé en plein vol par la main d’un géant invisible, l’oiseau s’immobilisa une fraction de seconde, puis entama une chute à la verticale.

Accroupi au pied de la muraille, le chasseur regardait sa proie. Sa stupeur fut grande quant il s’aperçut de son erreur. Il n’avait pas tué le hibou mais un vulgaire faucon. Il n’eut d’ailleurs pas le loisir d’y réfléchir longtemps ; il ressentit une violente douleur à la nuque, puis ce fut le néant.

Le village de Malesuerte comptait un peu moins de deux cents âmes . L’agriculture, l’élevage et la production de charbon.

de bois occupaient la totalité de la population qui vivait chichement. Isolés du reste du monde pendant les longs mois d’hiver, les villageois menaient une vie rude, parfois même à la limite du supportable. Cette solitude les rendait taciturnes et ombrageux. La famille Auguste n’échappait pas à la règle et, comme les autres, était sujette à la superstition.

Ce jour là, le clan était rassemblé dans la salle commune, autour de la grande table en chêne massif. Il y avait là le père, trois de ses quatre fils, la mère et les deux filles. Le père Auguste, assis en bout de table, le buste bien droit, ses mains puissantes posées à plat, s’adressait à ses garçons. C’était un homme d’environ soixante ans, cheveux blancs, le visage buriné par la vie au grand air, aux traits empreints d’une certaine noblesse qui ne laissait pas deviner sa condition modeste de charbonnier. Sa voix aiguë pour un homme de stature très imposante, surprenait : « Je crois qu’il ne faut plus se leurrer, votre frère aîné ne reviendra plus. Je ne voulais d’ailleurs pas qu’il s’attaque au hibou. Cet oiseau est un sorcier déguisé. »

Un long silence suivit. On attendait que le père n’ait plus rien à dire. Joseph, le troisième fils, d’un imperceptible signe de la main, demanda la parole :  « Père, l’idée de la mort de mon frère Jacques m’est insupportable. C’est pour nous tous qu’il a eu le courage d’aller au château. Nous devons le venger. »

Joseph était le trait d’union entre le village et le marché de la ville située à cinq lieues plus bas, dans la vallée. Il y transportait les marchandises, vendues ou troquées , à dos de mulet. Son contact avec le monde extérieur lui faisait ressentir les choses de la vie sous un éclairage différent. Il avait du mal à admettre la sorcellerie et les drôles d’histoires qui en découlaient. Pendant une année, le père Auguste avait hébergé gratuitement un colporteur, à la seule condition qu’à l’issue de son séjour, Joseph sache lire et compter. A l’époque , l’enfant très doué avait facilement assimilé cet apport intellectuel. Maintenant, une fois par semaine, le soir, en rentrant du marché, il faisait les comptes sur la grande table. La famille et même parfois quelques voisins venaient le regarder. Ces gens simples admiraient Joseph, subjugués qu’ils étaient par la magie des chiffres qui s’alignaient sur le papier posé devant lui. Seul, était audible le léger grattement de la plume d’oie, bruit amplifié par le silence quasi religieux qui régnait dans la pièce. Pendant ces soirées, le temps semblait s’arrêter, comme si un dieu miséricordieux avait décidé que ces oubliés avaient eux aussi besoin d’une lumière spirituelle.

Accoudé à sa fenêtre, Joseph dominait la rue principale où contrairement aux habitudes, à cette heure de la journée, la foule se pressait nombreuse. Des bruits de voix, des sons lui parvenaient par bribes, parfois compréhensibles, parfois sourds et confus : c’était la rumeur, sournoise, protégée par l’anonymat, dangereuse et perfide. Elle s’insinuait dans tous les esprits, lentement mais sûrement, distillant son poison ; le village était maudit disait-elle et un exorciste allait venir pour extraire le Mal. La disparition de Jacques, l’aîné de la famille Auguste, après celle des trois filles du village, c’était le trop plein qui avait déclenché l’intervention de l’Eglise.

Joseph ferma les yeux ; il ne se sentait pas très bien. En ville, il s’était lié d’amitié avec Raphaël, le vieil armurier, qui lui avait raconté comment ,jadis, l’Inquisition procédait pour chasser les démons. Il eut le pressentiment que le malheur allait frapper le village.

Description de cette image, également commentée ci-aprèsDe haute taille, d’une maigreur extrême, tonsuré, le visage blafard, lugubre dans sa robe de bure sombre, frère Thomas arriva le surlendemain. Il était accompagné d’un deuxième moine, sorte de géant au visage inexpressif, qui avait tout du garde du corps. La charrette qui les transportait, tirée par un âne, était encadrée par deux pandores à cheval. L’autorité judiciaire n’avait pas lésiné sur les moyens en expédiant, elle aussi, deux représentants de la loi. Deux familles furent priées d’aller prendre pension chez des parents ou des amis, afin de libérer leur logis pour les nouveaux venus.

L’après midi l’enquête commençait. Frère Thomas décida d’interroger toutes les personnes susceptibles d’apporter un témoignage concret sur l’enlèvement des trois fillettes disparues. Il n’apprit rien de bien précis si ce n’est le fait qu’à chaque disparition, un hibou avait été aperçu près de la maison de la victime. Cet oiseau de nuit venait, on en était presque sûr, du château. D’ailleurs il y avait bien longtemps que l’on n’avait revu le châtelain. Peut-être le hibou le séquestrait- il ? Certains affirmaient même que le rapace et le maître des lieux ne faisait qu’un ; la nuit il se transformait pour assouvir on ne sait quelle vilenie. L’enquêteur décida qu’un des gendarmes irait rapidement visiter le château. Il verrait ensuite s’il était nécessaire de « donner » la question à l’un des témoins. Il soupçonnait certains de ne point lui dire toute la vérité.

Le château dominait le village, rappelant que dans un lointain passé son rôle était de protéger les paysans qui dépendaient du puissant seigneur, maître absolu de toutes ces terres environnantes. A vol d’oiseau, à travers la forêt, la distance qui les séparait pouvait être estimée à un quart de lieue, mais pour y accéder par la voie normale, il fallait ressortir du village par la porte sud puis remonter un chemin sinueux et pentu.

C’est en 1200, alors que Philippe II régnait sur une France très chrétienne et sous forte influence papale, que le premier seigneur, Thibaut de Passevent prit possession de ce fief, don de son suzerain. Il partit d’ailleurs très rapidement, en 1202, pour la quatrième croisade ordonnée par Innocent et conduite par Boniface de Montferrat. Les croisés, alliés de Venise qui fournissait les moyens de navigation pour la traversée furent détournés sur la côte Adriatique puis vers Constantinople dont ils s’emparèrent, fondant l’Empire latin. De retour en 1204, Thibaut vécut sur ses terres, soucieux d’assurer sa descendance . Depuis les comtes de Passevent s’étaient succédés sur ce domaine et, actuellement, c’est le dernier héritier, Jauffret, qui en était le seigneur. Il sortait rarement et personne ne pouvait se vanter de vraiment le connaître.

Le gendarme arrêta son cheval devant l’énorme porte en bois massif, un peu surpris qu’elle fut entrouverte. Toujours en selle, il pénétra à l’intérieur et se trouva, après être passé sous un porche, dans une cour pavée, délimitée par des bâtiments dont les fenêtres protégées par des barreaux n’étaient pas sans évoquer celles d’une prison. Mettant pied à terre, le pandore attacha sa monture à un anneau scellé dans le mur. Il ne put s’empêcher d’imaginer un preux chevalier qui, quelques siècles plus tôt , aurait eu le même geste. Inconsciemment il était impressionné par l’atmosphère qui régnait en ce lieu. De sa voix puissante il appela plusieurs fois mais à l’écho de ses exhortations suivait un silence anormalement pesant. Il faillit repartir mais pensant à son chef qui attendait son rapport, il prit la décision de pousser plus loin ses investigations. Un coup d’œil circulaire lui fit découvrir une porte basse, située sur sa gauche, apparemment ouverte. Il s’approcha et, la poussant du pied pour élargir le passage, il découvrit qu’elle donnait sur un escalier en pierre qui s’enfonçait vers le niveau inférieur. En descendant les premières marches il eut la désagréable impression d’être guidé comme un vulgaire gibier s’avançant dans le piège tendu par un invisible chasseur. L’endroit était humide et sentait le moisi. Passant la main sur son front, il la retira mouillée par la transpiration ; il ne pouvait s’empêcher de céder à une certaine angoisse. Il s’invectiva mentalement et poursuivit sa descente. L’escalier était plongé dans une demi obscurité propice à créer un climat quelque peu surnaturel ; le sentiment d’être épié le rendit encore plus nerveux et c’est presque au pas de charge qu’il atteignit la dernière marche. Faisant une pause pour mieux récupérer, il crut voir deux yeux qui le fixaient intensément. Il fallait qu’il se calme, il n’allait pas comme ces paysans ignorants croire aux histoire de hibou. Il s’appuya sur la porte qui lui faisait face et nota que l’énorme verrou qu’il venait de tirer glissait facilement, ce qui prouvait un entretien constant. La pièce dans laquelle il venait d’entrer était très vaste et relativement bien éclairée grâce aux ouvertures pratiquées dans le plafond en forme de voûte. Une croisée d’ogives donnait à ce lieu un air de chapelle. Sur le sol des caisses oblongues étaient parfaitement rangées. La première qu’il essaya d’ouvrir lui résista ; sortant son poignard, il réussit après de longs efforts, à décrocher le couvercle qu’il souleva. Il ne put retenir un cri ; une onde glacée parcourut tout son corps le laissant comme étourdi. Là, devant lui, gisait le corps d’une fillette, sec, vidé, comme momifié. Au dessus, par l’ouverture d’une meurtrière dissimulée dans le mur, apparut l’extrémité métallique d’un carreau d’arbalète. Le gendarme entendit ,un sifflement, ressentit une violente douleur à la nuque, puis ce fut le néant.

L’arrivée du cheval sans cavalier, à la tombée de la nuit, provoqua un énorme malaise à Malesuerte . Frère Thomas décida, prudemment , d’attendre le lendemain pour agir. Grimaud le gendarme, pensait à son adjoint disparu ; pour lui le retour de la monture était la preuve formelle que son collègue avait été agressé. Bon cavalier il n’avait pu être désarçonné et, très respectueux du règlement, il n’avait sûrement pas oublié d ‘attacher son cheval s’il s’en était séparé.

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Description de cette image, également commentée ci-aprèsDans le laboratoire qu’il avait créé au château, Jauffret de Passevent, examinait deux jeunes femmes allongées sur des lits placés de part et d’autre de l’escabeau sur lequel il était assis. Une « pompe » actionnée par un poids qui descendait très lentement, entraînant un mécanisme complexe, faisait circuler à travers des tuyaux reliés aux deux corps, le liquide sanguin. Ainsi une des deux femmes se « vidait » au bénéfice de l’autre. Quelques soubresauts, accompagnés d’un râle profond, alertèrent le comte qui souleva la paupière de la personne placée à sa droite, constatant ainsi que ce n’était plus qu’un cadavre. –« déjà ! c’est à peine suffisant. Il faudra que j’avise. » soliloqua Jauffret en stoppant la machine. Sur sa gauche, le visage de la femme avait perdu sa lividité d’origine et sa bouche entrouverte témoignait du retour vers une respiration plus régulière. Une nouvelle fois Agnès de Passevent reprenait vie.

Atteinte d’une mystérieuse maladie, un apport de sang nouveau et vivifiant lui était indispensable par périodes régulières. Son époux avait cherché et trouvé la solution grâce aux secrets appris et transmis par un de ses ancêtres qui avait longtemps séjourné dans la région de Constantinople. En ce temps là, de nombreuses universités arabes enseignaient les mathématiques et les sciences, en avance sur les connaissances des savants du royaume de France. Le vrai problème avait été l’approvisionnement qui posait un sérieux cas de conscience. L’amour du comte pour  son Epouse l’avait finalement emporté . Le village était là, il suffisait de se servir ; après tout ces gens lui appartenaient.

Sortant de ses réflexions, Jauffret passa dans la pièce voisine où se tenait, debout sur la table, un magnifique hibou. Voyant apparaître son maître, l’oiseau, en signe de bienvenue, pencha légèrement la tête et ferma un œil ; c’est toujours ainsi qu’il l’accueillait. S’asseyant sur un fauteuil qui ressemblait fort à un trône, le seigneur s’adressa au rapace : « Vois-tu Soliman j’ai encore besoin de tes services. Ces jeunes filles ne peuvent pas toutes être utilisées pour régénérer Agnès. Certaines ne sont pas compatibles. C’est ce qui explique le grand nombre de tes incursions au village. J’ai repris la bague au doigt de ta dernière victime. La voici ; décide toi même de la date de ton intervention. Es-tu d’accord ? » Ce faisant, il posa sur la table un merveilleux bijou : la bague en or dans laquelle était serti un magnifique rubis. Le rapace leva la patte en signe d’assentiment. Sa mission très simple naguère, s’était compliquée depuis l’arrivée des étrangers au village et des rumeurs faisant état de sa présence sur les lieux des différentes disparitions. Le plus discrètement possible, il déposait à portée de la jeune fille choisie un message avec un dessin représentant une femme arrivant au château. Jointe à ce message, la bague. Le rêve des amours du beau prince et de l’humble bergère est éternel. La future victime venait d’elle même se livrer au bourreau.

Le soleil n’arrivait pas à percer le brouillard givrant dû à la conjonction du froid et de l’humidité. Un cavalier, penché sur l’encolure de sa monture, franchissait la porte sud. Sa silhouette, dans ce décor figé et hostile, faisait penser à quelque fantôme échappé d’une légende celte. C’était le gendarme Grimaud qui, tenace, continuait son enquête. Il revenait du château où le cheval de son adjoint, la bride libre, l’avait conduit, lui donnant ainsi la certitude que c’est là bas que le malheur était arrivé. Le vieux soldat n’arrivait pas à se consoler ; une véritable amitié le liait au disparu qu’il avait lui même formé professionnellement ; de plus il regrettait amèrement de ne pas l’avoir accompagné dans sa mission. Des larmes coulaient sur ses joues tannées par des années de campagnes dans l’armée du roi Louis. C’était la première fois de sa vie qu’il pleurait.

Lorsqu’il atteignit la place du bourg, une forte agitation y régnait. Frère Thomas n’avait pas perdu son temps. Jugeant inutile d’aller voir le seigneur des lieux, qui ne pouvait être la cause de la colère de Dieu, il décida d’interroger un des témoins. Celui-ci serait désigné par des villageoises. Deux matrones, estimant qu’il valait mieux ne pas s’attirer les foudres de l’inquisiteur, se portèrent volontaires. Après un court conciliabule, elles décidèrent que Fanchette dite la bâtarde, correspondait au profil demandé. Fanchette, quinze ans bientôt, jolie quoique menue pour son âge, était de caractère taciturne et sauvage. Née de père inconnu elle fut recueillie, à la mort de sa mère, par des voisins. Un murmure traversa la foule que le moine estima être la preuve d’un accord général. C’est de cette foule que les deux paysannes extirpèrent leur proie muette et tremblante de peur . Elles la portèrent jusqu’au centre de la place car la terreur qu’elle éprouvait l’empêchait de marcher. Le deuxième moine, le colosse, posa à terre un immense cadre en bois sur lequel les deux femmes attachèrent la fillette après l’avoir entièrement déshabillée. C’est dans une grange où tout avait déjà été aménagé en une sorte de tribunal, que l’homme de Dieu fit transporter celle qui allait, disait-il, lui révéler les obscurs dessous de cette affaire .

Son second, transformé en tourmenteur, attendait les ordres. L’inquisiteur commença par asperger d’eau bénite la malheureuse victime, puis fit un signe à son aide. Le premier supplice choisi pour une « question » simple : la scarification. Un cri horrible, d’une puissance dont on n’ aurait pu soupçonner la suppliciée capable, fit frissonner toute l’assistance, lorsque le bourreau, d’un coup de lame commença son œuvre. Le silence qui suivit fut rompu par la voix grave de frère Thomas qui, main droite tendue, agitait un crucifix. «  Avoue que tu as été visité par le diable, avoue tes crimes, responsables de la malédiction qui s’est abattue sur le village. »

Il y eut un mouvement de foule dans le fond de la salle. C’était Joseph qui ne pouvant en supporter davantage, sortait rapidement pour ne pas évacuer sur place son dernier repas. Le vent frais qui soufflait à l’extérieur lui fit reprendre ses esprits ; il arrivait à nouveau à raisonner correctement. La nuit n’allait pas tarder à tomber. Ici pendant l’hiver tout se passait très vite, il n’y avait pratiquement pas de crépuscule. L’ interrogatoire arrêté, il faudrait bien placer la prisonnière quelque part. La nuit venue il aviserait. Il repensa à son ami le vieil armurier qui lui avait parlé de la Renaissance, des philosophes qui mettaient en doute l’existence de Dieu, de l’importance de l’homme dans l’univers, le guidant vers un humanisme que sa nature généreuse acceptait naturellement, spontanément.

Bien à l’abri derrière le muret qui prolongeait la fontaine, Joseph observait l’entrée du bâtiment où Fanchette   était séquestrée. Le moine géant montait la garde devant la porte d’entrée. Bien que possédant une longue dague, le jeune homme savait qu’il n’avait aucune chance dans un combat au corps à corps contre un tel adversaire, sûrement armé lui aussi. Il en était là de ses réflexions, cherchant une hypothétique solution, lorsque dame chance lui tendit une main secourable. La sentinelle, après avoir jeté un long regard aux alentours, entrebâilla la porte et pénétra à l’intérieur. La lune était montante depuis deux nuits et sa clarté, sans être trop vive, permettait d’éviter les problèmes de déplacement. En quelques foulées, Joseph, dague à la main se faufila dans la grange. Il lui fallut de longues secondes pour que ses yeux s’habituent à l’obscurité. Ce fut le bruit d’une forte respiration accompagnée de grognements qui attira son attention. Après avoir enfoncé un chiffon dans la bouche de la fille, le moine lui avait détaché les chevilles. Malgré la résistance de sa victime, il lui écartait inéluctablement les jambes. La robe de bure relevée jusqu’à la taille laissait voir ses fesses musclées qui se mouvaient à la recherche du plaisir. Joseph plaça la pointe de son arme sous l’omoplate gauche du violeur, l’orientant légèrement vers le haut puis pesa de tout son poids sur le manche de sa dague. Le corps du moine devint tout   flasque. La suppliciée n’ était pas en trop mauvais état. Le bourreau avait peut-être ,en officiant, pensé à ne pas abîmer celle qu’il espérait retrouver la nuit.

Fuir ne servirait à rien, tôt ou tard ils seraient repris ; il ne fallait pas compter sur la complicité des habitants de Malesuerte.

Une seule solution s’offrait à lui : ruser et battre ce maudit moine avec ses propre armes. Pour cela Joseph disposait de deux atouts sérieux ; tout d’abord, une grande imagination , et puis un esprit rationnel libéré de toutes ces croyances, conséquences d’un obscurantisme entretenu par la religion.

Après avoir libéré Fanchette, il attacha le moine sur le cadre de torture, en prenant soin auparavant de nettoyer et de dissimuler la blessure, lui croisa les mains qu’il entoura d’un chapelet pris dans une poche du vêtement de l’ecclésiastique. Il fit la leçon à la jeune paysanne, lui expliquant l’attitude à adopter pour la suite des évènements. Puis après avoir fermé la porte d’entrée, il revint à l’extérieur et se mit à hurler. Quelques minutes plus tard les habitants portant des torches le découvrir à genoux ; l’extase se lisait sur son visage.

-« Je passais par hasard, leur dit-il, lorsque j’ai aperçu une lumière aveuglante, peut-être était-ce un ange, qui venait de la grange. Je n’ai pas osé entrer, c’est sûrement un miracle. »

Personne n’ayant le courage d’ouvrir la porte, on alla quérir frère Thomas. Entouré de quelques hommes, dont certains armés de fourches, il entra puis, stupéfait, s’arrêta . Fanchette à genoux, les bras en croix, s’adressait au religieux attaché sur le cadre. Elle ne se fit pas prier pour expliquer qu’un ange était venu lui annoncer que le village était lavé de ses péchés. Le moine s’était offert en signe de rédemption.

L’inquisiteur comprit qu’il n’avait plus sa place à Malesuerte. Après quelques instants de réflexion, il annonça son prochain départ. Joseph aurait bien aimé savoir si le moine avait «  gobé » son conte. Avait-il la foi au point de croire au miracle ? Etait-il simplement bon perdant devant une situation qui lui échappait ? Il se promit d’en discuter plus tard avec son ami Raphaël.

Le village avait repris ses habitudes et la tension était retombée depuis que la menace de l’Eglise n’était plus ressentie par les habitants. La famille Auguste, chez qui vivait maintenant Fanchette, avait même reçu la visite des deux matrones responsables de ses malheurs, venues implorer son pardon. Tout semblait être au beau fixe et pourtant la menace du hibou demeurait, elle, bien réelle.

Le gendarme ne pouvait se résoudre à considérer son enquête comme terminée. Les disparitions restaient toujours une énigme. Son côté mécréant lui faisait rejeter les explications données par frère Thomas qui pour lui n’était qu’un pervers dangereux. Le souvenir de son jeune adjoint venait hanter ses nuits et il savait que seule la vengeance le libèrerait. Il faudrait bien qu’un jour le comte Jauffret sorte de son antre. Il suffisait d’être patient .

Il errait donc, observant, écoutant les conversations des uns et des autres, à l’affût de quelque détail qui le mettrait sur une piste. Sa pugnacité allait être récompensée.

La nuit et une brume épaisse s’étaient alliées pour gommer petit à petit les contours des objets environnants. Tout devenait flou et irréel. Enveloppé dans sa cape, tapis au poste d’observation qu’il avait choisi parce qu’il dominait le village, Grimaud perçut un bruit venant du chêne voisin. Un rapace, parti de la cime de l’arbre, après avoir parcouru une vingtaine de mètres se posa sur le rebord de la fenêtre d’une des maisons. L’oiseau semblait tenir une proie dans son bec ; il la posa et frappa ensuite contre la vitre ; lorsque la personne, à l’intérieur, se manifesta, il repartit. Le gendarme bondit et parvint rapidement à la fenêtre ouverte, se trouvant nez à nez avec une jeune femme à qui il arracha des mains l’objet apporté par le hibou. Poussant un cri la villageoise referma brutalement, terrorisée par cette apparition soudaine. Bague et message en main, il ne fallut pas longtemps à l’enquêteur pour deviner comment le châtelain procédait pour attirer ces naïves jeunes filles. Maintenant il tenait ce monstre qui laisserait la porte du château ouverte afin de laisser entrer

« l’invitée ». Il devait en profiter pour y pénétrer sans être vu. A cette seule condition il garderait un avantage certain sur l’adversaire. Il eut une pensée pour son malheureux collègue qui s’était probablement fait piéger parce que repéré dès son arrivée. Il fallait donc détourner l’attention d’un éventuel guetteur en l’occupant côté forêt. Qui voudrait bien l’aider ? Il songea à Joseph qu’il devinait intelligent, ayant du caractère, et beaucoup plus évolué que les autres villageois ; il le soupçonnait d’ailleurs d’avoir joué la comédie, devant la grange, pour sauver Fanchette. Il avait examiné le « gros » et son œil d’expert avait rapidement trouvé la cause de sa mort. Par prudence il n’avait rien dit. Joseph à qui Grimaud raconta ses dernières découvertes, accepta d’emblée. Il n’oubliait pas que son frère avait disparu lui aussi en allant chasser ce maudit hibou.

D’immenses bûches brûlaient dans la vaste cheminée de la salle d’armes, rendant la température de la pièce un peu plus clémente. De temps à autre les craquements du bois qui éclatait sous les morsures des flammes rompaient le silence de la pièce. Sur l’encadrement du foyer faisant saillie dans la salle, des trophées de chasse étaient posés ; il fallait être fin observateur pour remarquer que le hibou placé là, était lui, bien vivant. Immobile il observait le maître des lieux perdu dans ses pensées. Le comte Jauffret était bien obligé d’admettre que les transfusions faites à son épouse étaient de moins en moins performantes. Ce jour, elle avait souhaité demeurer dans sa chambre en compagnie de sa suivante.

Il fut tiré de ses sombres réflexions par un bruit insolite venant de l’extérieur. S’approchant d’une fenêtre, il vit un jeune homme, une hache à la main, en train d’abattre un chêne. Cette forêt appartenait au domaine comtal ; nul ne pouvait se permettre d’en couper le bois sans son autorisation. Tout contrevenant prenait de grands risques en outrepassant la loi. Jusqu’à ce jour personne n’avait osé s’y risquer. Le châtelain n’hésita pas longtemps ; décrochant une arbalète du mur voisin, il l’arma rapidement puis s’accoudant pour avoir une bonne assise, il visa l’intrus, attendant pour tirer que celui-ci ne bouge plus. Concentré sur sa cible l’arbalétrier n’entendit pas arriver dans son dos le gendarme Grimaud ; ce dernier avait par précaution enroulé des chiffons autour de ses chaussures pour éviter tout bruit. Pétrifié par la surprise, Jauffret sentit la pointe d’un sabre s’appuyer fortement sur son cou. –« Par Pilate et Barabbas, tu lâches ton arme ou je t’étripe. » La voix du militaire résonna sous la voûte comme un cri de victoire. Homme d’expérience, il savait que tuer un noble pouvait lui valoir Description de cette image, également commentée ci-aprèsde sérieux ennuis. Sous Louis XV on ne badinait pas avec les roturiers qui se le permettaient. Ne cédant pas à son impulsion première dictée par la vengeance il désarma son adversaire puis lui lia les poignets ; passant ensuite le buste à la fenêtre, il agita son couvre-chef. En bas, soulagé et heureux Joseph répondit à son signal.

Après avoir dépêché un courrier à cheval vers la ville la plus proche, Grimaud accueillit avec soulagement un lieutenant de police et ses hommes. La comtesse fut acheminée sur Paris pour un retour dans sa famille. Le comte de Passevent, lui, serait jugé par un tribunal spécial nommé par le Roi.

Par la porte sud, le gendarme Grimaud repartait, mission accomplie. Il n’était pas seul ; Joseph l’accompagnait, en route pour l’école de gendarmerie. « Vois-tu fiston lui glissa l’ancien, dans cette aventure, j’ai perdu un ami, mais le destin m’a donné un fils. »

FIN

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LA CHOUETTE ESOTERIQUE

Posté par othoharmonie le 4 mars 2015

 

chouettedor_319Symbole* de vigilance et de voyance*, la chouette est devenue la compagne sacrée d’Athéna qui, d’après la mythologie* grecque, métamorphosa Nyctiméné, fille incestueuse du roi de Lesbos, en oiseau pour cacher sa honte et la garder près d’elle.

« Une vierge s’émut pour sauver une vierge et vint à son secours. » Chez les grecs, l’apparition de l’oiseau sacré, attribut d’Athéna protectrice de la cité d’Athènes, constituait un heureux présage* : « la chouette vole, nous avons bonne chance ».

Mais, pour les autres* romains qui étudiaient son cri, son apparition était un présage* néfaste… jusque dans nos campagnes où elle fut longtemps cloué à la porte des granges parce qu’elle était considérée comme un oiseau maléfique et un présage de mort. Pourtant, la chouette est aussi traditionnellement associée aux devins* (la chouette de Merlin l’Enchanteur), comme symbole* de clairvoyance*.

Certaines sorcières ont un esprit familier, Doreen Valiente avait le sien, notre coven a un attachement particulier pour la chouette. Gheal fut de chair et de sang et depuis longtemps maintenant a pris son envol vers l’Autre Monde. 

La Chouette est indubitablement intimement liée pour son malheur à l’histoire de la sorcellerie et de celle des hommes confrontés aux peurs de la nuit. L’obscurité cristallise les associations mystiques. L’heure sorcière, le minuit du sabbat, est réputée pour être fréquentée par les créatures surnaturelles. 

La Chouette, parfois appelée chat-huant, en fait dans l’imaginaire populaire bien évidemment partie. Elle fut selon les époques et les croyances aimée ou diabolisée. Pourtant en grec son nom signifie « celle qui resplendit », alors oiseau maudit pour certains, oiseau divin pour d’autres ! 

Chez les celtes, Blodeuwedd, la femme infidèle de Llew est transformée en hibou par Gwyddon en punition de son adultère et hante désormais pour toujours la nuit, accablée de douleur et de chagrin. 

Dans le monde antique grec, la chouette est un symbole de sagesse, associée à Athéna, déesse de la guerre et des arts. Elle prête son symbole ailé à la ville d’Athènes, et offre son effigie aux pièces de monnaie. Le nom savant de la chouette chevêche est Athena noctua en latin. 

Dans le monde romain, les termes strega (sorcière) et strix (chouette/stryge) sont utilisés indifféremment. On accuse les oiseaux nocturnes de boire le sang des enfants pendant la nuit (d’où le mythe des stryges). Les Romains y voient aussi un symbole de mort, car elles volent de nuit et nichent en des lieux reculés. Voir une chouette de jour devient alors un mauvais présage. 

Au Moyen Âge, elle est associée à la rouerie et à la tromperie: elle profite de la nuit pour chasser, moment où ses proies sont souvent « aveugles » tandis qu’elle voit clair. On la cloue donc devant sa porte pour conjurer les maléfices. Sa capacité à voler en silence, sa couleur blanche et son cri strident, expliquent le nom de la chouette effraie, dite aussi Dame Blanche, et sa présence dans de nombreuses histoires fantastiques. 

Vous savez maintenant quel est l’esprit singulier qui danse au dessus de notre cercle pendant nos assemblées !

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L’AIGLE ET LE HIBOU

Posté par othoharmonie le 28 février 2015

 

 

l-aigle-et-le-hibouxL’aigle représente l’esprit de lumière ; le hibou l’esprit de ténèbres. L’esprit de lumière parle au nom de l’éternelle raison, l’esprit de ténèbres au nom du mystère.

Le hibou n’est pas éclairé par le soleil, mais pas le phosphore de ses yeux. Ainsi que les druides éclairaient l’ombre des forêts où ils cachaient leurs sanglants mystères avec la flamme des bûchers. C’est ainsi que les faux mystiques opposent aux lumières de la science les hallucinations de leurs rêves.

C’est ainsi que les profanes de l’Égypte adorent un chien, au lieu de chercher à comprendre la figure hiéroglyphique d’Anubis.

Il existe des hommes que la lumière irrite et fatigue et qui, tournant le dos au soleil, regardent toujours dans leur ombre. S’ils se croient chrétiens, ils adorent le diable et lui donnent les attributs de Dieu. S’ils se disent philosophes, ils adorent le néant et l’anarchie, et veulent les mettre à la place de l’être éternel et de l’ordre immuable qui préside à la hiérarchie des êtres. L’affirmation téméraire et la négation absurde ont également leurs fanatiques, ce sont les hiboux de l’intelligence.

Ceux-là ne voient que dans la nuit de leurs passions, mais dès que le jour se fait, ils deviennent aveugles. Jamais ces hommes ne comprendront rien à la philosophie occulte.

Et c’est pour eux seulement qu’elle est occulte : Occulte comme le soleil pour les hiboux ; Occulte comme le bon sens pour les fanatiques ; Occulte comme la raison pour les insensés. Car c’est la philosophie de la lumière ; c’est la philosophie du bon sens ; c’est la philosophie exacte comme les nombres, rigoureuse comme les proportions de la géométrie, réglée comme la nature, évidente comme l’être, infaillible comme les mathématiques éternelles.

Aveugle qui ne la voit pas, mais plus aveugle encore qui prétend la voir dans la nuit ! 

                                                                                             

                                                                      Le livre des fables hermétiques d’Eliphas Lévi

 

C’est en tant que symbole de clairvoyance qu’elle constitue l’attribut traditionnel des devineresses et des devins. 

En Égypte, il exprime le froid, la nuit, et également la mort. Mais paradoxalement, le hibou est aussi un grand symbole de sagesse et de connaissance. 

« J’ai parcouru la moitié de la terre et je me suis enrichie de plus d’expérience que tout autre oiseau », dit l’hirondelle au hibou.
 « Comment est-il possible que l’on vénère ta sagesse, alors que tu vis la nuit et ne quittes pas tes falaises ? »
 « C’est les yeux fermés que je vois le mieux et mes pensées voyagent bien plus loin que tes ailes ! », lui répondit le hibou.

Le hibou jouait, dans la Chine antique, un rôle important : c’était un animal terrible qui était censé dévorer sa mère. Il symbolisait le yang, et même l’excès de yang. Il se manifestait au solstice d’été, s’identifiait au tambour et à la foudre. Il était aussi en rapport avec la forge. Il était l’emblème de Houang-ti, le Souverain jaune et le premier fondeur. Excès de yang, le hibou provoquait la sécheresse. Les enfants nés le jour du hibou (solstice) étaient de caractère violent, peut-être parricides. Le bouillon de hibou, distribué aux vassaux à la même date, était-il rite d’épreuve, de purification, de communion ? Ou tout à la fois ? Quoi qu’il en soit, le hibou était toujours considéré comme un animal féroce et néfaste. 

 l aigle et le hibou_

Le hibou est l’un des plus anciens symboles de la Chine, il remonte aux époques dites mythiques. D’après certains auteurs, il se confondrait avec le Dragon-Flambeau, emblème de la seconde dynastie, celle des Yin. Il est l’emblème de la foudre. Il figure sur les étendards royaux. Il est l’oiseau consacré aux forgerons et aux solstices ; dans les temps archaïques, il présidait les jours où les forgerons fabriquaient les épées et les miroirs magiques. Inutile de dire qu’il ne viendrait pas à l’idée d’un Chinois de clouer sur la porte de sa grange un hibou !

L’aigle et le hibou

 
-Le hibou dit à l’aigle un jour :
Vainement au soleil tu vas faire ta cour,
Lorsqu’il s’éloigne, à ta paupière
Laisse-t-il un peu de lumière ?
Pas la moindre, et ton oeil fatigué de clarté
Se ferme dans la nuit, voilé d’obscurité.
Et mes deux yeux sont des étoiles,
Qui me montrent l’oiseau sur la branche endormi :
Le crépuscule est mon ami ;
Aux déserts du chaos je me fraye une route,
J’illumine son front par les ombres noirci.

-  Oui, répondit l’aigle, mais aussi,
Quand il fait jour, tu n’y vois goutte.
Excentriques de tous les temps,
Qui faites l’impossible en raison comme en style,
Pour vous un seul prodige est toujours difficile,
C’est d’avoir un peu de bon sens.
                                                                      

 Chateaubriand, Le génie du christianisme ? (Si une personne peut confirmer la source, merci d’avance) 

 

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Des parades de la chouette

Posté par othoharmonie le 22 février 2015

 

290px-Bubo_scandiacus_Delta_3La saison des amours démarre dès le mois de janvier. Le mâle s’efforce de séduire la femelle par des vols de parade lents et onduleux, auxquels se joint parfois sa future partenaire. Particulièrement attentionné, il peut également offrir une proie à sa compagne. Vers la mi-février, le mâle se met à la recherche d’un nid. Il se poste près d’un emplacement éventuel et commence à chanter. Son appel, qui ne porte guère à plus d’une centaine de mètres, se compose de séries monotones d’une douzaine de « hou » graves, dont le rythme va s’accélérant en même temps que le ton baisse. Lorsque la femelle se montre intéressée, elle rejoint le mâle. Dans le cas contraire, ce dernier poursuit sa recherche. Les couples sont normalement durables.

Un nid chez les autres

Difficile à observer, le déroulement de l’accouplement n’est pas assez bien connu pour qu’il soit possible d’en tirer des conclusions applicables à l’ensemble de l’espèce. En revanche, on sait parfaitement quels sont les critères de choix du nid.

La chouette lapone ne construit pas de nid mais s’adjuge celui laissé vacant par une autre espèce. Situé haut dans un arbre, celui-ci peut être une ancienne aire de rapace diurne (buse, vautour, balbuzard), ou le nid d’un corvidé comme le grand corbeau.

La chouette lapone choisit en principe une construction de branchages assez volumineuse. Mais elle peut aussi se contenter du sommet évidé d’un arbre étêté, voire s’installer sur le sol. Le nid ne possède pas d’aménagement particulier.

Des naissances échelonnées

La ponte peut commencer au début du mois d’avril ; généralement, elle a lieu dans la deuxième quinzaine de ce mois et se poursuit jusqu’au début de mai. Elle compte en moyenne de 3 à 6 œufs, pondus à plusieurs jours d’intervalle. Ce chiffre peut chuter à 1 ou 2 ou, au contraire, s’élever à 9, selon les disponibilités alimentaires. Les échecs – il en existe – se produisent à différents stades. S’ils interviennent peu de temps après la ponte, une seconde ponte, dite de remplacement, peut avoir lieu. Les œufs sont presque sphériques, et d’un blanc immaculé. La femelle assure seule l’incubation. Grâce à son plumage finement tacheté, rigoureusement immobile sur son nid, elle se confond avec son environnement. Ravitaillée par le mâle, elle ne s’accorde que de très brèves pauses, de moins de 5 minutes, et ne perd jamais de vue sa couvée.

L’éclosion intervient, en moyenne, entre le 28e et le 30e jour. Mais, du fait que la ponte se poursuit pendant près de 12 jours et que la femelle commence à couver dès le premier œuf pondu, les écarts de taille entre les poussins d’une même nichée sont très importants. À l’éclosion, et jusqu’à l’âge de 7 jours, les poussins ont les paupières soudées. Leur premier duvet, d’un blanc sale, est ras et clairsemé, laissant deviner la peau rosée. Les oisillons sont alors incapables de se mouvoir.

 

La femelle prend grand soin de ses jeunes, qu’elle n’abandonne jamais durant les premiers jours de leur vie. Le mâle est donc en charge du ravitaillement et se livre à de multiples allées et venues pour satisfaire l’appétit des petits. Au début de leur croissance, les poussins reçoivent des morceaux de proie déchirés par la femelle.

Durant cette période d’élevage, les adultes, accaparés par le nourrissage, n’ont guère de temps à consacrer à leur propre alimentation. Il s’ensuit une perte de poids, surtout sensible chez la femelle.

Des oisillons très intrépides

La croissance des jeunes chouettes lapones se déroule par paliers successifs bien définis. Durant les premiers jours, le duvet des poussins est une protection toute relative qui ne permet pas aux petits de se réchauffer par eux-mêmes. Ceux-ci restent donc au chaud, près de leur mère. Au bout de quelques jours, le premier manteau blanchâtre est remplacé par un autre, appelé second duvet. Grisâtre, il est beaucoup plus fourni et garantit ainsi une meilleure isolation. Petit à petit, le disque facial entourant chaque œil se dessine, mais, au lieu d’être à dominante claire comme chez l’adulte, if est gris sombre. Puis apparaissent les plumes de vol, celles des ailes (rémiges) et de la queue (rectrices). Ce ne sont d’abord que des sortes de tuyaux alignés, mais bientôt les plumes en émergent. Enfin, les plumes de couverture (plumes du corps, de la tête, du dessus Des parades de la chouette dans CHOUETTE ET HIBOU 220px-Snowy-Owl.1et du dessous des ailes) poussent à leur tour, masquant progressivement le duvet gris.

Les jeunes quittent le nid avant même de savoir voler. Vers l’âge de trois semaines, en pleine nuit, ils n’hésitent pas à se laisser tomber de plusieurs mètres, sans crainte du vide. Le plus souvent, leur chute est amortie par le sol de la taïga, couvert d’une épaisse couche de mousse et d’aiguilles sèches. Ils ne vont pas plus loin, restant dans les environs immédiats, et se trouvent alors très exposés. D’autant qu’ils signalent aux adultes, par des plaintes appelées « cris de quémandage », leur position exacte pour que ceux-ci puissent venir les nourrir.

Pendant les jours qui suivent, les petits s’essaient à battre des ailes et commencent à voleter. Vers un mois, les jeunes chouettes savent voler mais restent dépendantes jusqu’à 4 ou 5 mois.

 

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LE HIBOU, drôle de mot

Posté par othoharmonie le 18 février 2015

 

 

263px-Hibou_grand_ducLe mot hibou est un terme très général du vocabulaire courant qui, en français, ne correspond pas à un niveau de classification scientifique. Il s’agit d’un  dont le sens est ambigu en biologie car utilisé seulement pour désigner une partie des différentes espèces d’oiseaux rapaces classées dans la famille des Strigidés. Cette famille regroupe à la fois les hiboux et des chouettes, répartis dans différents genres, le hibou se distinguant de la chouette par la simple présence d’aigrettes sur la tête.

Par le terme « hibou », les francophones font référence aux rapaces que les spécialistes nomment Hibou, mais aussi Kétoupa, Grand-duc, Petit-duc ou Duc tout court selon les espèces.

Les caractéristiques générales des hiboux sont celles des Strigidae. Ce sont donc des oiseaux rapaces généralement nocturnes, carnivores, au bec crochu et possédant desserres, avec des nuances pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d’informations sur leur description ou leur mode de vie.

Les aigrettes sont des touffes de plumes qui, dans le cas du hibou, donnent l’impression d’oreilles ou de cornes.

On dit que le hibou « hue », « ulule » ou « bouboule ».

 

Le hibou, de par son cri nocturne inquiétant, ses grands yeux scrutateurs et son mode de vie « en retraite », fut vecteur de nombreuses superstitions. Il reste toujours très lié au domaine du surnaturel, de la magie et de la spiritualité. Selon les époques et les cultures, le hibou a pris une image tantôt négative, tantôt positive.

 

Dans la mythologie grecque également l’interprète d’Atropos, celle des Parques qui coupe le fil de la destinée.

Pour les Romains, le cri du hibou présageait une mort prochaine. Il était également associé à la sorcellerie et à la magie noire.

Parce qu’il n’affronte pas la lumière du jour, le hibou fut également symbole de tristesse, d’obscurité, de retraite solitaire et mélancolique. Comme le chat et parfois le chien, on l’associe à l’occultisme, et on lui prête la faculté de pouvoir voir les défunts dans l’au-delà.

En Amérique du Nord, pour les Indiens de la prairie, le hibou a le pouvoir de donner aide et protection la nuit. De là, l’emploi des plumes du hibou dans les cérémonies rituelles.

alt=Description de cette image, également commentée ci-après
Dans les rites initiatiques de certaines sociétés algonquines, figure, perché dans la loge cérémonielle, un homme-hibou qui montre le chemin de la terre du soleil couchant, royaume des morts. Il remplirait ici une fonction de psychopompe. Il peut aussi être considéré comme annonçant la mort : quand le hibou chante, l’Indien meurt.

Dans le récit médiéval Mabinogi de Math, Blodeuwedd, la femme infidèle de Llew, est transformée en hibou en punition de son adultère avec un seigneur voisin.

Le hibou symboliserait l’intelligence et la réflexion.
Dans son poème « Les hiboux », Charles Baudelaire célèbre aussi cette sagesse :

Leur attitude au sage enseigne
Qu’il faut en ce monde qu’il craigne
Le tumulte et le mouvement.

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Symbolisme du Hibou

Posté par othoharmonie le 17 février 2015

 Le hibou, de par son cri nocturne inquiétant, ses grands yeux scrutateurs et son mode de vie « en retraite », fut vecteur de nombreuses superstitions. Il reste toujours très lié au domaine du surnaturel, de la magie et de la spiritualité. Selon les 250px-Asio_otusépoques et les cultures, le hibou a pris une image tantôt négative, tantôt positive.

 

Dans la mythologie grecque également l’interprète d’Atropos, celle des Parques qui coupe le fil de la destinée.

Pour les Romains, le cri du hibou présageait une mort prochaine. Il était également associé à la sorcellerie et à la magie noire.

Parce qu’il n’affronte pas la lumière du jour, le hibou fut également symbole de tristesse, d’obscurité, de retraite solitaire et mélancolique. Comme le chat et parfois le chien, on l’associe à l’occultisme, et on lui prête la faculté de pouvoir voir les défunts dans l’au-delà.

En Amérique du Nord, pour les Indiens de la prairie, le hibou a le pouvoir de donner aide et protection la nuit. De là, l’emploi des plumes du hibou dans les cérémonies rituelles.
Dans les rites initiatiques de certaines sociétés algonquines, figure, perché dans la loge cérémonielle, un homme-hibou qui montre le chemin de la terre du soleil couchant, royaume des morts. Il remplirait ici une fonction de psychopompe. Il peut aussi être considéré comme annonçant la mort : quand le hibou chante, l’Indien meurt.

Dans le récit médiéval Mabinogi de Math, Blodeuwedd, la femme infidèle de Llew, est transformée en hibou en punition de son adultère avec un seigneur voisin.

Le hibou symboliserait l’intelligence et la réflexion.
Dans son poème « Les hiboux », Charles Baudelaire célèbre aussi cette sagesse :

Leur attitude au sage enseigne
Qu’il faut en ce monde qu’il craigne
Le tumulte et le mouvement.

En Égypte, il exprime le froid, la nuit, et également la mort. Mais paradoxalement, le hibou est aussi un grand symbole de sagesse et de connaissance.

- « J’ai parcouru la moitié de la terre et je me suis enrichie de plus d’expérience que tout autre oiseau » , dit le hibou à l’hirondelle.
– « Comment est-il possible que l’on vénère ta sagesse, alors que tu vis la nuit et ne quittes pas tes falaises ? »
– « C’est les yeux fermés que je vois le mieux et mes pensées voyagent bien plus loin que tes ailes ! », lui répondit le hibou.

 

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LA CHOUETTE HULOTTE

Posté par othoharmonie le 10 février 2015

 

220px-Strix_aluco_alucoUne mauvaise réputation

Habile à pourchasser la vermine, comme les rats et souris qui provoquent des dégâts dans les stocks de grains, elle est l’amie des fermiers.

Pourtant, la chouette hulotte n’a pas bonne réputation et l’imaginaire collectif la classe dans les oiseaux de malheur !

Sans doute, ses hululements étranges qui résonnent dans la nuit, alors qu’on ne la voit pas, en sont-ils pour quelque chose. Ou encore l’apparition de sa silhouette fantomatique, lorsqu’elle est soudainement prise dans les phares d’une voiture.

Et cette sombre réputation ne date pas d’hier : pour les romains, entendre son cri annonçait une mort imminante. Dans le folklore arabe, la chouette hulotte est l’incarnation des esprits des défunts non vengés. Sa présence dans les ruines et les cimetières n’aide pas non plus à renommée : mais quoi de plus normal pour une amatrice de rongeurs de les guetter là où ils sont nombreux ?!

La chouette hulotte est un oiseau robuste, qui mesure généralement entre 37 et 43 cm de longueur avec une envergure de 81 à 96 cm. Comme les espèces de son genre Strix et à la différence des grand-ducs, par exemple, elle ne possède pas d’aigrettes et le disque facial entourant les yeux brun foncé est généralement assez plat. L’animal est sujet aupolymorphisme et a deux formes qui diffèrent par leur couleur du plumage cryptique : l’une a le haut de corps roux et brun et l’autre brun grisâtre, bien que des couleurs intermédiaires puissent également se rencontrer. Les parties inférieures des deux morphotypes sont blanchâtres et taché de brun. Selon la théorie de l’évolution, un des plumages doit assurer un meilleur camouflage et imposer un seul morphotype. Or en fonction des générations, ce n’est pas le même morphotype qui domine alors que leur valeur sélective semble bien différente, ce phénomène est connu sous le principe du pierre-feuille-ciseaux selon la théorie des jeux évolutionnistes .

Cette espèce présente un dimorphisme sexuel, la femelle étant plus grande que le mâle d’environ 5 %, et plus lourde de 25 %.

Avec une hauteur plus importante et de longues phases planées, le vol de la chouette hulotte est produit avec moins de battements d’ailes que les autres espèces de chouettes eurasiennes. Le vol de la chouette hulotte est assez lourd et lent, particulièrement lors des premiers battements d’ailes de son envol. Comme chez la plupart des chouettes, le vol est rendu silencieux par ses plumes soyeuses et par une bordure de barbules fines placées sur le bord d’attaque des rémiges primaires les plus externes. Sa taille, sa forme trapue et ses ailes larges la distinguent des autres chouettes trouvées dans son aire de répartition. La chouette lapone, les différents grand-ducs et la chouette de l’Oural sont de forme semblable, mais beaucoup plus grands.

Les yeux de la chouette hulotte sont placés à l’avant de la tête et leurs champs de vision se chevauchent de 50 à 70 %, lui conférant ainsi une meilleure vision binoculaire que les rapaces diurnes chez qui ce chevauchement ne dépasse pas 30 à 50 %. La rétine de la chouette hulotte a quelque 56 000 bâtonnets sensibles à la lumière par millimètre carré, et bien que l’hypothèse selon laquelle l’animal pourrait voir dans la partie infrarouge du spectre électromagnétique ait été rejetée, on entend encore souvent dire que la chouette hulotte a une vue supérieure de 10 à 100 fois celle des humains dans des conditions de faible éclairage. Toutefois, la base expérimentale de cette affirmation est probablement inexacte par au moins un facteur de 10. L’acuité visuelle réelle de la chouette n’est en fait que légèrement supérieure à celle de l’homme, et sa sensibilité accrue est due à des facteurs optiques plutôt qu’à une plus grande sensibilité rétinienne. En fin de compte, les humains et les chouettes ont atteint la limite de la résolution rétinienne chez les vertébrés terrestres.

Les adaptations à la vision de nuit incluent une grande taille de l’œil, sa forme tubulaire, un grand nombre de bâtonnets groupés dans la rétine, et une absence de cônes, puisque lesbâtonnets ont une sensibilité supérieure à la lumière. Ces bâtonnets ne contiennent que peu de gouttelettes lipidiques, dont la présence réduirait l’intensité lumineuse. À la différence des rapaces diurnes, les chouettes ont normalement une seule fovéa, ce qui est peu développé, sauf chez les chasseurs diurnes, comme le hibou des marais.

Son ventre est pâle avec des stries sombres, et les parties supérieures du corps sont brunes ou grises. Plusieurs des onze sous-espèces reconnues ont les deux variantes. Le nid est généralement dans un trou dans l’écorce d’un arbre et il permet de protéger les œufs et les jeunes contre les prédateurs potentiels. Cette chouette ne migre pas et attache beaucoup d’importance à son territoire. Beaucoup de jeunes oiseaux meurent de faim s’ils ne peuvent pas trouver un territoire libre une fois la protection parentale finie.

220px-Strix_aluco_3youngCe rapace chasse principalement les rongeurs pendant la nuit, généralement en fondant sur sa proie depuis une hauteur et l’avalant entièrement, rejetant ensuite des pelotes de réjection. Sa vision et son audition couplées à un vol silencieux l’aident dans sa chasse nocturne. Cependant, contrairement à une croyance populaire, sa rétine n’est pas plus sensible que celle d’un humain et c’est plutôt ses oreilles placées de façon asymétrique qui sont essentielles à sa chasse car elles lui donnent une excellente audition directionnelle. La chouette hulotte est capable de capturer des chouettes plus petites, mais est elle-même vulnérable aux grands-ducs de plus grande taille ou à l’autour des palombes. Les renards roux sont une cause importante de mortalité chez les jeunes fraîchement sortis du nid.

La Chouette hulotte (Strix aluco) ou Chat-huant est une espèce d’oiseau de la famille des Strigidae. Ce rapace nocturne est très répandu en Eurasie, notamment en Europe.

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Tour Salamandre, souvenir d’une forteresse

Posté par othoharmonie le 7 février 2015

 

1305140733_ba0fd4d5da_mL’histoire de Beaumont se confond avec celle de sa forteresse, la Tour Salamandre, édifiée en 1070 sous Richilde, comtesse du Hainaut. Cette tour protégea frontières et habitants à de nombreuses reprises et Charles de Croÿ fera de Beaumont sa résidence favorite.

Hélas, sous Louis XIV, les troupes de Turenne incendient la ville et ne laissent de l’église, du château et de la tour qu’un tas de ruines…

Heureusement, cette dernière fut restaurée de 1952 à 1955 et abrite aujourd’hui un musée qui relate l’histoire du comté de Beaumont et de ses fortifications. Quant à sa terrasse, située à une hauteur de 36 mètres, elle offre au visiteur qui s’aventure jusqu’en haut, un magnifique panorama, digne des princes et seigneurs qui se sont succédés en ce lieu !

Un amphibien particulier : Qui ne connaît pas la légendaire salamandre ? La mythologie la désigne comme l’être lié à l’un des quatre éléments fondamentaux : le feu.

Par sa forme, ce petit animal pourrait être confondu avec un lézard mais la salamandre tachetée est plus dodue que ce dernier et sa peau noire, zébrée de jaune sur le dos, brille comme si elle avait été enduite de laque. Avec ses 20 cm de long et un poids de 50 g, elle peut vivre jusqu’à 20 ans à proximité des ruisseaux, 250px-Beaumont_-_Tour_Salamandre_-_JPG3des sources ou des lacs. Elle aime surtout sortir la nuit et passe la majeure partie de sa journée cachée dans des endroits frais et humides mais pas complètement dans l’eau ! En effet, la salamandre naît avec des branchies qui se transforment ensuite en poumons adaptés à la vie terrestre ; elle ne peut donc aller dans l’eau qu’à une seule condition : il faut qu’elle ait pied pour ne pas se noyer !

Circuit de la Salamandre Cousolre – Leval-Chaudeville (B)  (9,5 km – 2 h 15 à 3 h 00) Départ : hameau de Reugnies – le long des rues en prenant soin de ne pas gêner les riverains et engins agricoles ou parking du cimetière sur la RD 80

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Se préparer à la mort d’un animal

Posté par othoharmonie le 1 février 2015

 

Accompagner l’animal et son gardien

La perte d’un être cher est toujours une épreuve difficile et délicate à passer pour nous les hommes.

téléchargement (5)Notre attachement est trop fort et nos croyances et limites mentales font de la mort une porte qui fait peur. Solitude à la clé pour celui qui reste. Abandon. Perte de repères émotionnels voire physiques. L’amour que nous portons à nos êtres chers, animaux comme humains, n’est souvent pas dénué d’intérêts, même si cela est délicat de se l’avouer. Cet amour, la présence de l’autre, nous porte en quelque sorte. Si l’autre disparaît, nous pleurons notre amour perdu, sa présence disparue et la partie de nous-même que l’autre comblait.

L’animal n’a pas d’attaches émotionnelles

L’animal ne semble pas avoir la même vision. Il n’a pas d’attaches émotionnelles. Il aime. Il aime naturellement et c’est un amour dénué d’intérêt personnel. Bien sûr, l’animal « domestique » attend de nous que nous lui apportions sécurité en assurant sa survivance, et une attention quotidienne. Mais son amour n’est pas entaché d’attachement et de dépendance spirituelle. C’est l’Amour absolu et universel qui n’est pas cause de souffrance.

Oui, nous voyons des éléphants honorer le corps d’un des membres de leur famille. L’homme y voit l’expression de la tristesse et du désespoir. Peut-être y a-t-il simplement accompagnement de son âme et rite sacré pour faciliter le Grand Passage. Le manque ne semble pas palpable, comme pour l’homme. Il y a une conscience supérieure du retour de l’âme de l’animal mourant au Grand Tout.

Vous me direz, nombreux sont les cas de dépression d’un chien ayant perdu son maître. Oui, c’est possible. Peut-être a-t-il tellement emmagasiné le substrat émotionnel de son gardien que son comportement intérieur s’en est imprégné. Peut-être encore que cette dépression n’est qu’une impression que les hommes ont de leur point de vue. Et si ce n’était que le point final de la vie du chien, le début de sa préparation à la mort car il a fini d’accomplir cette mission ? Il aura joué particulièrement à merveille son rôle d’aide, d’absorption, de régulation des énergies et des émotions de son compagnon humain, si bien que lorsque le maître effectue son passage, le corps du chien se rend car l’animal a fini sa mission.

N’avez-vous jamais remarqué que l’animal, qui sait sa mort approcher, est calme et détendu ? Beaucoup savent que les chats se cachent et se replient en eux-mêmes pour mourir. Ils meurent seuls car ils portent la paix en eux face à la mort. Et si certains animaux, dits de compagnie, préfèrent se rapprocher de leurs maîtres pour mourir ou attendre leur retour, on remarquera que souvent ils savaient que c’était nécessaire, non pour eux-mêmes, mais pour leur gardien. C’est à cette condition que le gardien pourra entamer un processus de deuil, c’est-à-dire de détachement : apprendre à vivre seul sans son ami et allié. Les animaux savent aussi que l’homme aura tendance à culpabiliser de n’avoir pas pu participer et être présent au moment de la mort de leur animal.

Nos animaux reflètent une partie de nous-même

Pourquoi avons-nous cette dépendance émotionnelle et spirituelle vis-à-vis de nos animaux ? Certes, ce sont nos amis intimes. Ils sont parfois seuls à nous connaître véritablement, à nous percer sans même que l’on ait à parler en raison de leurs facultés extrasensorielles naturelles. Et même des personnes peu convaincues des facultés médiumniques des animaux savent profondément et sincèrement que leurs animaux, eux, les comprennent. Oui, les animaux nous accompagnent mais bien plus que cela. Ils nous reflètent une partie de nous-mêmes, avec laquelle parfois on ne sait ou ne veut communiquer.

Ils posent un regard sur notre Intérieur et nous le révèlent.
Ce lien est bien plus alors que de l’amitié et de l’amour homme-animal. Il est une part de nous. Et lorsque nous « perdons » un animal, lorsque celui-ci meurt, nous perdons un accès à nous-même. L’homme a des difficultés à s’Aimer. Par le regard de son animal, il perçoit une partie de son Amour et de son Intérieur lumineux que l’animal lui reflète. Lorsque l’homme aura conscience de sa Beauté Divine et de son lien avec le Tout, l’animal n’aura plus alors ce rôle-ci d’accompagnant ; il pourra à nouveau retrouver sa place d’Égal pour cheminer avec l’homme qui aura retrouvé son instinct et son Amour total. Et c’est toute la Création (ou les Créations) qui pourra alors reprendre le chemin vers l’Unité. Pour ce faire, l’homme a plusieurs aides et guides dont les animaux, d’où ce sentiment d’abandon et de solitude tant marqué à la mort de son animal. images (12)Les animaux nous suivent, nous précèdent, nous guident, nous secourent et nous soulagent de nombre de maux qu’ils soient physiques, émotionnels ou spirituels.

Le meilleur cadeau que nous puissions leur faire

Se préparer à leur mort et l’accepter est le meilleur cadeau que nous puissions leur faire. S’accrocher à eux peut empêcher leur âme de prendre son envol de façon complète et sereine. Mais il ne faut pas culpabiliser de ne pas réussir à lâcher prise complètement ; nous sommes imparfaits et nous avons le droit aux expériences pour ensuite mieux être. Nous pouvons, par le biais de la communication animale, entrer en contact avec notre compagnon afin de préparer sa mort. C’est un cadeau inestimable qui peut, si ce n’est empêcher, du moins limiter les souffrances de part et d’autre.

Apportons un peu plus de sérénité et d’acceptation dans notre cœur au moment de la mort de notre animal, et nous lui offrons réconfort et paix. Quand on interroge un animal sur la mort, il n’a pas peur, il ne craint pas de perdre, peut-être même il n’a pas peur de souffrir car il n’y accorde pas la même attache : il arrive à vivre dans l’acceptation et l’ouverture totale au moment présent. L’animal sait aussi quand sa mort approche (on ne parle pas des accidents) et il s’y engage avec confiance.

L’homme, à quelques exceptions près, n’a pas forcément cette approche subtile de la mort, et il y raccorde souvent la souffrance, la douleur et la séparation et peut parfois même lutter et refuser le départ de son âme.

L’accompagnement avec la communication intuitive
Pour accompagner son animal dans la mort, et s’accompagner soi-même, il faudrait peut-être d’abord que l’homme pose un autre regard sur ce qu’est la mort : un passage d’un état à un autre pour un renouvellement et une évolution de la Vie. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut se refuser à toute souffrance : accordons-nous la liberté d’éprouver de la tristesse, c’est humain, mais ne nous accrochons pas au désespoir. Ainsi, en limitant nos résistances, nous soulageons l’âme de l’animal de notre emprise, et elle peut alors effectuer son chemin en toute sérénité et légèreté.

La communication animale intuitive peut être un moyen fabuleux pour préparer ce moment qui est vécu par l’homme comme une séparation. L’animal peut aider directement son gardien, il sait faire passer les bons mots (si l’on peut dire car le communicateur traduit les ressentis qu’il accueille de l’animal) pour réconforter son ami, lui ramener en souvenir leur chemin parcouru et les moments partagés et surtout l’amour que l’animal lui portait. Il peut aussi montrer ce qu’il ressent vraiment, tant physiquement qu’intérieurement. Parfois l’homme a tendance à grossir la souffrance physique de son animal car il y greffe sa propre souffrance émotionnelle. L’animal saura traduire son état intérieur et ses sensations physiques justes. Ainsi, le communicateur animal peut aider le gardien à suivre l’état de son animal au cours d’une longue maladie, ou tout au long de sa vieillesse. Il est un trait d’union entre les deux. Il peut également faire passer des messages entre eux. Tout ceci dans le but d’un apaisement du gardien et de son animal.

L’euthanasie

Une des questions qui reviennent, et qui est source de beaucoup d’inquiétude pour les propriétaires, est celle de l’euthanasie.

Certains veulent euthanasier leur animal au moindre signe de souffrance. Il est à noter qu’une telle prise de décision et un passage à l’acte prématuré peut parfois gêner l’âme de l’animal à se dégager du corps. L’animal doit pouvoir faire un travail de préparation à sa mort. Il se peut que l’animal ne soit pas prêt à mourir. Ce n’est pas le bon moment, il n’a pas fini de goûter ce qu’il avait à vivre. Ou encore le propriétaire n’est au fond de lui pas prêt. Il est parfois préférable de retarder la décision d’euthanasie, et de se rapprocher d’un vétérinaire ou autre thérapeute afin de prendre en charge la douleur de l’animal. Si une décision d’euthanasie doit être prise, il faudrait de toute façon pouvoir en informer l’animal avant de façon à ce qu’il se prépare.

images (13)D’autres fois, la décision d’euthanasie est plus ou moins réclamée ou suggérée par l’animal. Cette vie-là est terminée, il souffre vraiment trop et, par un tel acte, c’est aussi un moyen offert au propriétaire de se libérer d’une partie de sa souffrance liée au deuil de son animal. L’euthanasie, lorsqu’elle est bien préparée et accomplie, est aussi apaisante pour l’animal que pour son gardien. Il semble qu’elle ait un rôle antalgique dans cette séparation, le propriétaire se déchargeant d’un peu de sa souffrance émotionnelle pendant l’acte vécu comme un rituel de passage.

Savoir quand euthanasier est une question que l’on peut directement poser à l’animal. Et c’est une question cruciale pour l’animal et son gardien. Par l’intermédiaire de la communication intuitive on peut suivre l’état de l’animal et aider à la prise de décision, alors que le propriétaire est le plus souvent démuni, submergé par ses émotions et plus toujours à même d’être à l’écoute de son animal de façon objective.

Un accompagnement dans la mort bien mené, grâce entre autre à la communication animale, apporte un soulagement immense à l’animal et son gardien, pour le plus grand bien des deux.

Lorsque la séparation s’est faite brutalement ou vécue de façon traumatisante pour l’un ou l’autre, il est possible avec la communication intuitive de rentrer en contact avec l’âme de l’animal défunt. L’animal peut ainsi apporter des réponses aux inquiétudes de son gardien, de même que le gardien peut faire passer des messages ou des marques d’amour. Cette entrée en contact après le décès de l’animal est un pur acte d’amour de l’animal pour son gardien et vice-versa. Elle apport réconfort et apaisement, et permet au propriétaire d’avoir des explications, par exemple par rapport à une mort incomprise, ou des événements passés, et va être d’un admirable secours dans le cas de deuils difficilement vécus par les gardiens.

Passage et huiles essentielles

On peut également conseiller une association de deux huiles essentielles aux personnes devant supporter un deuil, ou aux personnes devant accompagner une autre en fin de vie et soutenir son entourage dans cette nouvelle étape. Il s’agit du Nard de l’Himalaya et de la Rose de Damas. En massage ou en diffusion, ces deux huiles essentielles sont d’un grand secours pour préparer au deuil les gardiens, et les animaux par voie de conséquence.

Pourrions-nous envisager l’aide de la communication intuitive pour soutenir et entourer des personnes en fin de vie et leur entourage ? Je pense aux personnes âgées, accidentées ou handicapées, ayant perdu toute possibilité de communication « classique » avec leurs proches. Le communicateur pourrait alors transmettre des messages de part et d’autre, qui peuvent être essentiels à une belle mort et une belle continuation de tous dans la paix et l’amour.

Merci à tous les groupes d’âmes animales qui ont aidé à nous faire comprendre leur point de vue.

images (14)Laissons les animaux nous apprendre à vivre … et à mourir.

Message reçu des groupes d’Âmes Animales, le 10 août 2010 par

Florence Emmeline Lombardini

Ostéopathe animalière de formation vétérinaire, communicante animale, claire-sentante

Courriel : contact@terres-d-emeraude.net

Association Wakama Nagi – Esprit Animal : www.wakama-nagi.org

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Conscience animale et anthropomorphisme

Posté par othoharmonie le 1 février 2015

 

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Au vu des avancées scientifiques en éthologie, biologie, et tout ce qui aborde le comportement animal, il devient évident que la façon dont les animaux se comportent est cohérente avec le fait de les considérer comme conscients. L’attribution de la conscience à certains animaux fait partie du sens commun, et les tentatives visant à discréditer cette croyance se sont avérées dépourvues de justifications adéquates. 

Les animaux sont des individus sentiments - capables d’avoir des perceptions, des émotions, une volonté propre, et donc des désirs, des buts, des pensées et une vie mentale subjective -, et les raisons pour lesquelles ils se comportent comme ils le font peuvent être données en fonction de leurs croyances et de leurs désirs. 

« Il n’y a pas une stricte dichotomie entre les êtres humains et les animaux, une dichotomie impliquant l’attribution aux êtres humains d’une nature qui diffère en genre de celle de tous les autres animaux. On ne peut fonder cette croyance avec les considérations sur la biologie, la physiologie et l’anatomie humaines, puisqu’il n’y a rien dans les aspects de la nature humaine qui soit à la fois pertinent pour le fait que nous soyons conscients et humains d’une manière si unique ». La science nous a prouvé que la différence entre les animaux humains et les animaux non-humains était de degré, et non de genre (théorie de l’évolution, Darwin). 

Nous, passionnés du monde animal, qui bien souvent recueillons des individus sauvés (oiseaux, chiens, chats et rongeurs) chez nous, parlons des comportements et caractères de nos compagnons à plumes et à poils, de façon souvent jugée « anthropomorphique ». L’anthropomorphisme que nous abordons ici est la tendance à attribuer aux animaux des sentiments, des idées et des actes propres à l’espèce humaine. Mais aujourd’hui, est-ce toujours aussi pertinent de parler d’anthropomorphisme, au vu des progrès scientifiques sur la conscience animale ? 

Entre nous, nous comprenons « parfaitement le sens qu’il y a à dire qu’un chien est affamé, ou qu’une lionne est agacée par l’espièglerie excessive de son rejeton. Il est possible que le langage ordinaire (au sujet du comportement ou du caractère des animaux) ait besoin d’être corrigé ou amélioré. Cependant, il en va de même dans le cas des appels au sens commun et dans le cas des appels au langage ordinaire, et il consiste à fournir des raisons contraignantes pour lesquelles elles devraient être modifiées. Par exemple, si l’on pouvait montrer que parler comme nous le faisons ordinairement dans un contexte donné est un obstacle à une communication claire et efficace, alors peut-être devrions nous modifier ou remplacer la façon dont nous parlons ordinairement. 

Mais, notre façon de parler, qui attribue une vie mentale aux animaux, fait-elle obstacle à une communication claire et efficace ? Existe-t-il une façon de parler des animaux qui soit plus claire, plus circonspecte et moins « anthropomorphique » ? 

Il ne nous est guère possible ici de faire mieux que de rapporter les conclusions du psychologue D.O Hebb, qui a tenté pendant deux ans avec ses collaborateurs, au sein d’un projet impliquant des chimpanzés adultes au Laboratoire Yerkes de Biologie des primates, d’éviter « les descriptions anthropomorphiques dans l’étude du caractère ». 

« Une expérience protocolaire fut mise en place, écrit Hebb, en vue de fournir des enregistrements du comportement réel de chimpanzés adultes, et d’obtenir, à partir de ces enregistrements, une formulation objective des différences entre un animal en particulier et un autre ». « Lorsque nous dispensions des « descriptions anthropomorphiques », les résultats étaient plus qu’inutiles. La seule chose qui en ait résulté, continue Hebb, fut presque une série interminable d’actes spécifiques dans lesquels aucun ordre ou aucune signification ne pouvaient être prouvés ». 

Cependant, quand nous permettions les descriptions anthropomorphiques d’émotions et d’attitudes, « les particularités des animaux individuels pouvaient rapidement et facilement être décrites, et un nouveau venu dans l’équipe pouvait sans risque, avec ces informations, examiner les animaux comme il n’aurait jamais pu le faire autrement ». Commentant les conclusions de Hebb, le philosophe américain Gareth B. Matthews remarque que, une fois « libérés des scrupules méthodologiques, les membres de l’équipe constatèrent qu’ils pouvaient tomber d’accord assez facilement sur le fait qu’un animal était craintif, un autre nerveux et un troisième timide. Ils caractérisèrent naturellement l’un d’entre eux comme étant amical envers les êtres humains, bien qu’il s’emportât facilement, tout en constatant rapidement qu’un autre détestait les êtres humains, comme ils le disaient assez naturellement ». 

L’expérience de Hebb et de ses collègues indique qu’il n’y a rien à gagner, et beaucoup à perdre, à instituer, en lieu et place du langage mentaliste que nous utilisons ordinairement en parlant de nombreux animaux, un vocabulaire non mentaliste différent et supposément objectif. L’adéquation du langage ordinaire à cette tâche et l’échec du langage dépouillé des « descriptions anthropomorphiques » ne montrent pas en eux-mêmes que les animaux ont une vie mentale. Ce qu’ils montrent, c’est que nous avons aucune bonne raison de changer la façon dont nous parlons ordinairement de certains animaux au prétendu motif que parler ainsi ferait obstacle à une images (11)communication claire et efficace. En effet, c’est précisément l’inverse qui est vrai, si l’expérience de Hebb et de ses collègues peut servir d’illustration. Et, bien qu’il soit possible que le langage ordinaire ait besoin d’être corrigé,dans certains cas, le présent contexte n’est pas l’un d’entre eux ». 

Quand est-il des comportements de nos oiseaux, et de la manière dont nous les décrivons ? Je pense qu’aujourd’hui nous utilisons de manière abusive et désuète la notion d’anthropomorphisme (dans le sens où nous l’avons défini). La conscience et les émotions ne sont plus le propre de l’Homme comme nous avons longtemps pu le croire, il n’est donc pas incorrecte de faire certaines hypothèses au sujet des comportements de nos animaux. Finalement, il ne s’agit plus de prêter aux animaux des émotions humaines mais de savoir reconnaître, chez les animaux, les émotions qui leur sont propres.  

(Extraits de Les droits des animaux, de Tom Regan, 2013)

 

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La Salamandre et l’Homme

Posté par othoharmonie le 27 janvier 2015

téléchargementLa salamandre tachetée a depuis longtemps gagné la confiance de l’Homme, du fait de son apparence extérieure plutôt frappante. Sa forte notoriété n’a cependant pas toujours été à son avantage. La salamandre a été longtemps considérée comme engendrée par le feu ou capable d’y survivre. Il est en tout cas probable que des salamandres cachées ou hivernant dans des bois morts, aient autrefois été vues s’échappant d’un foyer de cheminée laissant penser qu’elles aient été engendrées par le feu ou y résistant. Le nom commun de « salamandre de feu » dérive de cette croyance.

Cette croyance apparait déjà en 1590, dans le travail de Joachim Camerarius de Nuremberg « Symbolorum et Emblematum ex Aquatilibus et Reptilibus » où il mentionne :

« Voyez la salamandre qui traverse les flammes. C’est aussi toujours le propre de la pureté de rester indemne. »

Par la suite, les différentes représentations de la salamandre tachetée, par exemple dans les livres d’emblêmes du Moyen Âge tardif, lui donnent plus de similitudes avec un reptile, rappelant plutôt « une créature draconique ». La salamandre tachetée n’échappe à cette convention de représentation qu’au milieu du xviie siècle par un vernis du peintre anversois Jan van Kessel (1626 – 1679), une représentation naturaliste où la salamandre tachetée figure au milieu d’un ensemble de 39 insectes et reptiles différents. Malgré une classification systématique erronée (même Carl von Linné se pliait également au départ au consensus de son époque et désignait l’espèce comme Lacerta salamandra - Lacerta signifiant lézard en latin), ce vernis rappelle déjà un panneau d’instruction orienté didactiquement sur la biologie.

Certains Rois de France, tel François Ier firent de la salamandre un emblème royal, comme en témoigne notamment la salamandre sculptée en bas-relief au-dessus de la porte d’honneur du château d’Amboise.

Une des plus décoratives et en même temps des plus exactes salamandres tachetée a été fournie par l’aquarelliste et graveur sur cuivre de Nuremberg August Johann Rösel von Rosenhof (1705 – 1759) dans son panneau enluminé de 1758 « Historia naturalis ranarum nostratium ». Avec la parution de ce travail s’est développée dans le même temps les premières étapes d’une herpétologie plus scientifique. Amphibiens et reptiles furent alors libérés de leur symbolique négative, de la magie et la superstition.

Salamandra salamandra est protégée dans la plupart des pays d’Europe via son inscription à l’annexe III de la Convention de Berne. Des pays, n’ayant pas adhéré à la Convention de Berne, la protègent également (comme l’Ukraine à partir de 2000). Elle est inscrite sur la liste rouge des espèces de faune menacées dans plusieurs pays de son aire de répartition, comme la France, l’Allemagne, la Suisse et l’Autriche. En France elle est protégée nationalement au même titre que tous les amphibiens. C’est une espèce menacée au sens où ses populations se sont fortement réduites, alors que son habitat naturel se réduit et se fragmente.

En dépit de sa protection légale dans nombre de pays, la salamandre est en Europe en régression constante depuis au moins un siècle. Plusieurs causes semblent expliquer cette régression, dont principalement : le recul des zones humides intra et périforestière par comblement ou drainage, la contamination de son environnement par les pesticides (elle est notamment sensible aux insecticides qui peuvent tuer l’adulte, ou les larves, à faible dose), et la fragmentation écopaysagère en général et la fragmentation des forêts par les routes en particulier.

La salamandre semble attirée par le macadam chaud et humide après les pluies d’été. De nombreux cadavres de salamandres sont trouvés sur ces routes lorsqu’elles sont fréquentées (phénomène de roadkill). Deux grands moyens ont commencé à être mis en place essentiellement à partir des les années 1980-1990 pour tenter de protéger l’espèce ; la protection de ses habitats (bois, mares, cours d’eau lents) par exemple par des réserves naturelles, et la restauration ou protection de corridors biologiques, avec le cas échéant des écoducs lui permettant de passer sous une route. Néanmoins, les rassemblements de centaines ou de milliers de salamandres évoqués il y a plus de 100 ans, en Europe centrale notamment semblent révolus. Cependant on peut toujours observer ce phénomène rare dans le Sud-Ouest de la France où plusieurs milliers d’individus se rassemblent sur les routes à proximité des forêts, mais plus de la moitié meurent écrasés sous les pneus des voitures. De images (10)nombreuses salamandres meurent aussi, piégées, dans des trous, citernes, égouts, fosses septiques, arrosoirs, etc. dont elles ne savent pas ressortir. À la différence des tritons, les salamandres adultes ne peuvent escalader une paroi lisse ou verticale. Il n’est pas exclu que l’adulte ou la larve puisse être affecté par l’éclairage artificiel de leurs milieux. (c’est le cas pour de nombreux autres amphibiens, qui se montrent expérimentalement perturbés par l’éclairage nocturne).

La fragmentation des habitats naturels d’un nombre croissant de forêts, bosquets et petits bois induit probablement un appauvrissement génétique des populations de salamandres.

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Une Faune accompagnatrice de la Salamandre

Posté par othoharmonie le 27 janvier 2015

 

220px-Salamandre-monteaperta-07-10-10Du fait de leurs exigences en matière d’habitat naturel, les salamandres tachetées adultes sont assez isolées des autres espèces d’amphibiens. On attribue même une certaine tendance aux salamandres mâles à un comportement territorial, ce qui n’est toutefois pas encore clairement mis en évidence. Des relations de dominance sont prouvées ainsi que des « combats » entre mâles, surtout pendant la période d’accouplement. Dans les biotopes de salamandres on trouve parfois la grenouille rousse, le crapaud commun et le triton alpestre. D’autres espèces peuvent aussi être rencontrées dans la même région, comme l’alyte accoucheur dans le sud de la Forêt-Noire en Allemagne, ainsi que le triton palmé. Les larves de salamandres quant à elles sont fréquemment accompagnées des planaires Crenobia alpina et Polycelis felina ainsi que de la limace Bythinella dunkeri à proximité des sources (son biotope).

La meilleure protection de la salamandre tachetée contre ses prédateurs potentiels est sa remarquable coloration cutanée, sa « parure d’alerte » ainsi que les sécrétions des glandes cutanées, employées en fonction de la violence de l’attaque et/ou de la situation dangereuse pour l’animal. Si l’agresseur montre toujours une attitude hostile, la salamandre libère une sécrétion mousseuse blanchâtre grâce à ses glandes parotoïdes et dorsales. La forme de réaction de défense la plus violente s’exprime par un jet de cette sécrétion cutanée. Il a été observé que des adultes complètement développés de salamandre peuvent, dans cette situation, envoyer le jet de toxines jusqu’à un mètre de distance. Dans la littérature scientifique on ne trouve aucune indication selon laquelle une salamandre adulte aurait été dévorée par un prédateur. Jusqu’ici ont été seulement rapportées des attaques de rats, de poules, de canards, de chiens, de chats et parfois aussi de serpents (comme la couleuvre à collier), qui ont cependant toutes été déjouées, le prédateur prenant rapidement ses distances.

De ce fait on considère que la salamandre n’a pas d’ennemis naturels, hormis l’homme, qui ne compte cependant pas parmi les prédateurs de l’espèce. La situation est différente pour les larves et les juvéniles, qui sont ainsi attaqués par certaines espèces de carabes forestiers comme Carabus problematicus et Carabus violaceus. Les carabes dévorent fréquemment la partie ventrale des larves – généralement la partie dorsale reste ainsi que certaines parties de la tête et de la queue. Les larves sont plus fréquemment en danger, puisqu’elles ne sont pas capables de produire de toxines empoisonnées. Parmi leurs prédateurs on trouve les larves d’odonates (notamment Cordulegaster boltonii et Cordulegaster bidentata). D’autres prédateurs importants sont les poissons déjà cités comme la truite fario, le saumon de fontaine et le chabot commun, en particulier lorsque les larves de salamandres se retrouvent plus bas en plaine dans des zones poissonneuses. Également la rare musaraigne aquatique (Neomys fodiens) chasse de temps à autre les larves de salamandre.

L’infestation de salamandres tachetées adultes par des parasites externes, également appelés ectoparasites, n’a jusqu’ici pas été observée du fait de la forte teneur en poison cutané de la salamandre. Les parasites vivant à l’intérieur du corps, ou endoparasites, sont présents chez la salamandre tachetée. On a ainsi observé une population de salamandres dans le Taunus(montagne moyenne dans le Land de Hesse en Allemagne) porteuses du ver à tête épineuse (famille des acanthocéphales) Pomphorhynchus laevis. Le parasite était localisé dans le foie des larves de salamandre, où on en a trouvé jusqu’à cinq exemplaires. Une atteinte directe aux amphibiens n’a pourtant pas pu être déterminée malgré ce taux d’infestation. De façon isolée, ont été observées des infections de nématodes dans l’intestin et la muqueuse de la bouche.

La salamandre tachetée se trouve seulement dans les collines boisées et les régions montagneuses, en particulier dans l’ouest, le centre et le sud-ouest du pays. S’y ajoute une série de régions interconnectées comme les monts Métallifères, le nord et l’est de la Bavière.

Au nord-est de l’Allemagne se trouvent quelques populations isolées, en particulier dans la région des landes de Lunebourg. L’espèce est absente du nord-est du pays, (elle ne traverse pas l’Elbe vers l’est). Au sud-est de la Bavière, au sud du Danube, une importante région non peuplée existe également. La limite de répartition altitudinale est approximativement de 200 à 450 mètres au-dessus du niveau de la mer ; quelques populations sont connues au-delà de cette limite, par exemple à 650 mètres d’altitude dans le massif montagneux du Harz et à 1 000 mètres dans la Forêt-Noire et les Alpes. Il existe quelques observations isolées en Basse-Saxe en dessous de 100 mètres d’altitude, par exemple dans la réserve naturelle de la forêt de Hasbruch dans le district de Oldenburg (25 mètres d’altitude).

Quelques individus adultes ont été également découverts au nord, dans la plaine du Rhin supérieur, dans des secteurs topographiquement bas. On ne dispose cependant pas encore de preuves certaines de reproduction de la salamandre tachetée en plaine. La plupart de celles-ci auraient été entraînées, au stade larvaire voire au stade adulte, des avants-monts ainsi que des stations de la Forêt noire limitrophes vers la plaine lors d’épisodes de crue.

Pour illustrer cela, un exemple de la région naturelle du « Vorderer dans l’Odenwald« , dans le secteur autour d’Heidelberg, où la salamandre tachetée est encore très commune : latopographie dans ce secteur est très variée ; les pentes boisées voisines du massif du Königstuhl (jusqu’à 566 mètres d’altitude), très abruptes, présentent de nombreux petits ravins et plusieurs vallées annexes dans la vallée du Neckar et la plaine du Rhin. Les ravins riches en végétation sont accompagnés de ruisseaux clairs et d’innombrables « lames », qui satisfont idéalement aux exigences de la salamandre tachetée, grâce à une humidité de l’air supérieur à la moyenne.

220px-Feuersalamander_FehlpaarungAinsi, comme peut le comprendre le connaisseur d’amphibiens, il n’est pas anormal de voir émerger des salamandres, après de fortes pluies ou de violents orages, en pleine ville et dans les mares de jardin, les accès de cave ou les installations de canalisation, qui explorent leur nouvel environnement. À partir d’ici les animaux migrent contraints et forcés vers de nouveaux habitats plutôt atypiques, puisque leur retour est interdit par plusieurs obstacles insurmontables vers leur habitat naturel d’origine. On retrouve ainsi des salamandres tachetées dans des situations de très basses en altitude autour de Heidelberg, près des maisons, dans des jardins, des pépinières, des champs de vignes, etc.

Quelques stations de salamandre tachetée sont encore très certainement inconnues. Du fait de leur mode de vie caché et leur activité nocturne, particulièrement durant les épisodes de mauvais temps, ces amphibiens peuvent s’établir dans un habitat durant plusieurs décennies, sans qu’aucun humain ne les aperçoive jamais, en dépit de leurs couleurs remarquables.

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A la rencontre de la SALAMANDRE TACHETEE

Posté par othoharmonie le 24 janvier 2015

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salamandre terrestresalamandre commune ou salamandre de feu.

Le nom  salamandre tachetée généralement attribué à l’espèce Salamandra salamandra peut également s’appliquer à d’autres espèces ou sous-espèces du genreSalamandra présentant un motif tacheté, comme la salamandre nord-africaine Salamandra algira, ou à d’autres salamandres, comme la salamandre Ambystoma maculatum.

Il s’agit de l’un des urodèles les plus répandus et les plus reconnaissables d’Europe.

Son aspect très particulier et très visible la rend difficile à confondre avec une autre espèce : un long corps noir mesurant dans les 20 cm, tacheté de jaune (parfois d’orange) à la peau luisante semblant huileuse. Elle se déplace lentement, d’une démarche pataude et a la particularité de pouvoir régénérer des parties perdues ou blessées de son corps très rapidement et de se défendre par la sécrétion d’une neurotoxine, le samandarin.

Les salamandres adultes d’Europe centrale peuvent atteindre une taille maximale de 23-30 centimètres et une masse corporelle d’environ 40 grammes. Le poids peut cependant varier selon le nombre de proies avalées et d’autre part parce que les femelles adultes contiennent des larves en développement dans leur ventre au printemps. Un individu de 19 centimètres bien nourri peut aisément atteindre 55 grammes ou plus, notamment pour les femelles fécondées.

Des études dans le cadre d’une cartographie des forêts autour de Heidelberg en Allemagne ont montré que la taille de 20 centimètres n’était atteinte que par la sous-espèce à bandes (S. s. terrestris). La salamandre tachetée méridionale (S. s. salamandra) atteint en comparaison seulement 16 centimètres de long, rarement 20. Les femelles deviennent en moyenne plus grandes que les mâles et avec un poids souvent supérieur à 50 grammes.

C’est un animal nocturne, muni de grands yeux noirs adaptés à la vision nocturne et crépusculaire. La peau lisse et noire de la salamandre tachetée est interrompue sur le dos par un motif jaune, occasionnellement orange à rouge, de points et/ou de lignes. Par la variabilité de ce motif, on peut identifier les individus séparément. À cet égard la documentation photographique du dessin dorsal a fonctionné de façon satisfaisante comme méthode fiable. Néanmoins, dans les régions où les deux aires de répartition se chevauchent (essentiellement dans certaines régions d’Allemagne), ce niveau élevé de variation du motif dorsal rend difficile le classement des individus dans l’une ou l’autre des deux sous-espèces les plus communes terrestris etsalamandra).

De plus, il semble que pour la sous-espèce terrestris le dessin des taches change encore clairement durant les deux premières années. Dans certains cas exceptionnels on peut trouver des salamandres tachetées sans taches, entièrement noires. Parfois des salamandres blanchâtres, albinos, sont observées.

Les larves de salamandres présentent des marques jaunâtres et/ou brillantes à la base des pattes, dans leur partie proximale. Ces marques permettent de faire la différence avec les larves de tritons dans les biotopes où ils sont tous les deux présents.

À l’instar d’autres espèces d’amphibiens, certains facteurs écologiques prédominants peuvent affecter l’intensité de la coloration des salamandres. sur des sols jaunâtres, par exemple duLœss, les salamandres apparaissent souvent colorées d’un jaune plus intense. Sur un sous-sol foncé, par exemple sur des sols de type Mor ou de tourbe brune, la coloration a une teinte plus sombre. Sous l’influence d’une sécheresse et de la chaleur, les couleurs du corps se ternissent, et lors d’une plus longue exposition à ces deux facteurs toute la surface de la peau apparaît fragile et plissée. Ces modifications extérieures reflètent en même temps sûrement la mauvaise condition générale de l’animal, puisque toute la surface de la peau remplit un rôle respiratoire chez les salamandres adultes, ne fonctionnant de façon optimale que dans un environnement humide. En soulevant et en abaissant le fond de la bouche, la salamandre peut respectivement inspirer et expirer, tout en coordonnant simultanément la fermeture et (respectivement) l’ouverture des narines. C’est le principe respiratoire de la pompe refoulante, commun chez les batraciens et les poissons à poumon (voir dipneuste).

Les salamandres disposent d’un organe olfactif supplémentaire à côté du nez : c’est l’organe voméro-nasal. Il s’agit d’une longue bosse à terminaison aveugle située sur la face externe des conduits nasaux, dont l’épithélium contient des cellules olfactives reliées aux nerfs olfactifs du nez.

Cet organe facilite probablement l’union avec le partenaire sexuel et/ou aide l’animal à s’orienter sur le terrain. Il est possible que l’étonnante fidélité de la salamandre aux zones de frai ainsi qu’à ses quartiers d’hiver et d’été soit en relation étroite avec cet organe olfactif.

Situées juste derrière les yeux, les très surprenantes glandes parotoïdes (ou parotides) sont caractéristiques de l’espèce, et sont par exemple absentes chez les tritons. Toutefois on les trouve également chez la salamandre noire ou les crapauds (au sens strict, c’est-à-dire le genre Bufo). Pour la protection contre les ennemis, les glandes parotoïdes ainsi que des rangées de glandes dorsales peuvent excréter une sécrétion empoisonnée. Soumise à un stress important, une salamandre est même en mesure de décharger le poison jusqu’à un mètre de distance. Cette capacité à cracher arbitrairement un liquide empoisonné au moyen de glandes particulières a valu à la salamandre tachetée d’être considérée dans les croyances populaires comme un animal démoniaque pourvu de capacités surnaturelles.

La peau épaisse et brillante de la salamandre tachetée est munie de nombreuses glandes qui sécrètent une fine couche de mucus empoisonné par une neurotoxine qui agit par contact avec les muqueuses. Les sécrétions produites par les glandes des salamandres tachetées sont classées parmi les alcaloïdes. Jusqu’ici les composés organiques Samandarin (C19H31NO), Samandaridin (C21H31NO) et Samanderon (C22H31N02) ont été identifiés.

Normalement, ces sécrétions provoquent seulement une légère brûlure – si réaction il y a – sur la peau humaine. Sur des personnes très sensibles et/ou des enfants, ces sécrétions peuvent également provoquer des nausées, troubles respiratoires et des vomissements. On trouve parfois dans les nouvelles locales des symptômes d’intoxication par une salamandre tachetée. En particulier, un animal non alerté par les couleurs noires et jaunes ou inexpérimenté (comme un chiot ou un chat) qui tente de mordre ou manger une salamandre la rejette généralement immédiatement, et peut être affecté de troubles comme la contraction involontaire des muscles des mâchoires, la rigidité du cou et/ou une forte production de salive, et dans certains cas isolés la mort.

À part la protection contre les prédateurs, les sécrétions cutanées servent principalement à inhiber la croissance de bactéries et de champignons à la surface de la peau humide de l’animal (propriétés bactéricides et antifongiques).

Les salamandres tachetées, comme les autres membres de la famille des Salamandridae, ne possèdent pas de sacs vocaux comme les Anoures (grenouilles, crapauds, rainettes, etc.). Elles sont néanmoins capables d’émissions sonores, caractérisées tour à tour comme des grognements légers, des grognements ou des piaulements. Quelques spécialistes pensent que les phénomènes bioacoustiques chez la salamandre tachetée sont de « nature coïncidentale » et résultent de mécanismes de pression mécanique de l’air lorsque les animaux sont effrayés. Dans ce cas, ils ne représenteraient pas de vraie communication sonore, étayé par le fait que les urodèles ne possèdent pas d’oreille moyenne ni de tympan.

Le fait que les salamandres tachetées adultes puissent très bien s’orienter visuellement est prouvé par leur étonnante capacité à retrouver leurs différents lieux de vie (lieu d’hibernation, de reproduction, d’alimentation). Puisque l’orientation visuelle de la salamandre doit se faire essentiellement à l’aube et/ou durant la nuit, on s’est demandé jusqu’à quelle intensité lumineuse la salamandre tachetée pouvait encore discerner son environnement. Pour répondre à cette question, un dispositif de visualisation infrarouge a permis de déterminer que la salamandre pouvait encore reconnaître et attraper avec succès ses proies avec une intensité lumineuse de 10−4 lux. Avec une intensité lumineuse aussi faible, l’œil humain ne distingue plus rien.

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L’OTARIE un terme inventé

Posté par othoharmonie le 10 janvier 2015

 

290px-SealukLe terme semble avoir été inventé par François Péron pour désigner certaines espèces de mammifères marins que les scientifiques classaient parmi le taxon aujourd’hui obsolète des Phocacés. Le terme otarie dérive du grec  qui signifie « petite oreille » et servait à désigner ces espèces aux petits appendices auriculaires. Certaines otaries sont également connues sous le vocable de lion de mer.

La chasse  fut le rapport initial de l’otarie avec l’homme. Nourriture très prisée, le massacre des otaries pris une proportion démesurée au cours du XIXème siècle. Ce n’est qu’en 1911, et sous la pression populaire, qu’on commença à les protéger.

Aujourd’hui, toutes les otaries ne sont pas protégées de la même manière. Les lions de mer et les otaries à fourrures connaissent des fortunes diverses. Ainsi, le lion de mer d’Australie est considéré comme une espèce en danger et est complètement protégée alors que l’Otarie à crinière est une préoccupation mineure pour l’Union internationale pour la conservation de la nature. Concernant les otaries à fourrures, une majorité des espèces est aujourd’hui menacée.

 

Elles sont faciles à dresser et on les retrouve ainsi fréquemment dans le milieu du cirque et du spectacle. Certaines vivent dans des parcs zoologiques marins, la finalité est la même que pour les dauphins dans les delphinariums : les montrer au public, générer des revenus et, dans une moindre mesure, les étudier et les préserver.

L’otarie de Kerguelen possède un museau court et large par rapport à d’autres animaux de la même famille.

Le dimorphisme sexuel est évident chez A. gazella, avec un poids entre 60 et 120 kg pour les mâles et entre 30 et 50 kg pour les femelles. Les mâles sont nettement plus longs que les femelles. Les mâles adultes peuvent atteindre 2 m de long, tandis que les femelles varient entre 0.8 et 1.3 m (114.8 ± 0.73 cm, population de Kerguelen). L’espérance de vie est de quinze ans pour les mâles et jusqu’à vingt-cinq ans pour les femelles.

À la naissance, les nouveau-nés pèsent entre 4,5 et 6,5 kg et mesurent entre 60 et 73 cm. Ils ont une fourrure laineuse brune à presque noire, qu’ils conservent pendant 2-3 mois. Ensuite l’otarie présente un pelage argenté qui dure jusqu’à l’âge adulte.

Les adultes sont couverts d’un pelage velouté dense qui va du châtain au gris sombre, qui est imperméable et les protège du vent. Les mâles adultes sont de couleur brun foncé. Les mâles peuvent être distingués par leur crinière brune. Les femelles et les jeunes ont tendance à être gris avec une tâche plus claire dessous. Les couleurs sont toutefois très variables et certains scientifiques pensent qu’il y a eu des hybridations avec l’otarie à fourrure subantarctique.

Environ une otarie de Kerguelen sur 1 000 est de couleur blond pâle.

Les otaries de Kerguelen semblent agir indépendamment pendant la migration ou la recherche de nourriture. Des enregistrements au moyen de balises fixées sur les animaux montrent que les otaries plongent habituellement entre 40 et 80 mètres de profondeur, avec plus exceptionnellement des incursions au delà de 100 mètres. Aux îles Kerguelen, la pêche se déroule essentiellement la nuit lorsque les poissons lanternes remontent vers la surface pour se nourrir en zone productive de subsurface (zone épipélagique). Les zones de pêche se situent en moyenne à 160 km au large des colonies (aux îles Kerguelen), mais des otaries ont été observées jusqu’à 500 km de l’archipel. Pendant la période d’élevage, les mères alternent séjours à terre pour allaiter (environ deux jours) et séjours en mer (2 à 7 jours en moyenne) à la recherche de nourriture. Les mâles restent à terre et jeunent pendant toute la saison de reproduction.

L’OTARIE un terme inventé dans PHOQUE et OTARIELes mâles se reproduisent de manière polygame.Un mâle dominant peut avoir plus d’une douzaine de partenaires de sexe féminin en une seule saison. Les territoires sont établis sur les aires de reproduction en octobre et novembre, lorsque les mâles sont extrêmement agressifs dans la défense de leurs harems. La gestation dure un peu plus d’un an et les naissances ont lieu en novembre ou décembre de l’année suivante, pendant l’été austral. Les petits sont sevrés à l’âge de quatre mois environ. Ils passent ensuite plusieurs années dans l’eau avant de revenir sur leur lieu de naissance et de commencer leur cycle de reproduction.

Le régime alimentaire des otaries de Kerguelen est composé habituellement de krill et de poissons de la famille des Myctophidae (lantern fishes) en proportions variables selon les saisons et les lieux.

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Les oiseaux messagers

Posté par othoharmonie le 5 janvier 2015

 

Nous poursuivons notre voyage à travers le livre de Laïla del Monte : « Communiquer avec les animaux », paru aux Éditions Véga.

Laïla nous a fait prendre conscience que tout comme nous les humains, les animaux souffrent moralement et souffrent également dans leur corps. Une découverte qui risque de surprendre : les oiseaux aussi communiquent ; il suffit de les écouter. Ils ont parfois des messages importants à nous faire passer.

Quelques exemples extraits du livre de Laïla :

téléchargement (2)La bergeronnette

Un jour, je donnais un stage dans le Jura. Nous étions dans une sorte de buvette. Dehors il faisait froid et il pleuvait des trombes. Un petit oiseau, une bergeronnette, vint à la fenêtre et nous observa. Tout le monde la remarqua. Elle semblait régner sur les lieux avec beaucoup d’assurance. Elle se posa sur le bord de la fenêtre, regarda notre groupe de ses petits yeux perçants, avec curiosité, puis arrangea ses belles plumes avec son petit bec et s’envola soudainement. Vingt minutes après, elle revint, dessina plusieurs cercles autour de la buvette et se posa à nouveau sur le bord de la fenêtre.

Elle semblait nous dire : « Ah ! vous êtes encore là ! ». C’est comme si nous étions des enfants qui faisions du théâtre. Le groupe était en pleine répétition. Très occupée, elle virevoltait et venait juste de temps à autre jeter un coup d’œil par la fenêtre pour s’assurer que tout allait bien. Le deuxième jour, après le déjeuner, elle se mit à taper à la fenêtre avec son bec avec insistance. Des petits tapotements réguliers. Nous la regardions sans comprendre, mais elle ne partait pas, elle continuait à taper comme pour dire : « Allez, allez, ouvrez, c’est moi ! » Alors nous ouvrîmes la fenêtre malgré le froid en pensant qu’elle avait faim. Une stagiaire posa des miettes de pain mais elle s’envola aussitôt. Ce n’était pas du pain qu’elle voulait. À ce moment-là une des étudiantes réalisa ce qui se passait. Elle se rappela qu’il fallait ouvrir la fenêtre régulièrement parce que le chauffage à charbon de la buvette était déficient.

Notre petite bergeronnette nous avait tous sauvés d’une belle intoxication ! Plus tard dans la journée, l’oiseau apparut encore une fois à la vitre comme pour s’assurer que tout allait bien. Nous lui étions tous très reconnaissants. C’était notre petit ange gardien à plumes…

Les sceptiques diront qu’il s’agit d’une coïncidence et pourquoi aller chercher des explications saugrenues…..Mais ils ont tort, quelque part ce genre de réflexion est dû à une certaine peur de l’incompréhensible et de l’inconnu.

Autre exemple tout aussi révélateur de la grandeur de ces oiseaux messagers :

images (1)Sunshine

Un jour on m’appela pour un petit oiseau : Sunshine. Il avait de jolies plumes blanches et argentée. Sa gardienne était très malade, souffrait d’un cancer et ne pouvait pas quitter son lit. La communication était utile pour savoir s’il voulait être adopté par Patti, une amie de cette dame ou s’il voulait rester avec elle. Je pris sa photo entre mes mains, fermai les yeux et me glissai dans al maison. Cela sentait le moisi et la mort. Tout était obscur lourd. Il y avait un gros matou tigré qui déambulait dans l’appartement, ne sachant pas où se mettre. Je m’approchai de la cage où se trouvait Sunshine, ses plumes brillaient dans l’obscurité. Je sentis le lit pas loin et la présence de la femme malade. Je reçus une pensée sous la forme d’une petite voix fine et fluette me dire : » je veux rester avec elle jusqu’à la fin… »

Sunshine avait une belle voix, il aimait chanter. Quand il chantait, toute la maison se remplissait de joie et de lumière. Même le chat l’écoutait. Il n’y avait plus de barreaux, plus de tristesse, tout devenait espace infini. Peut-être chantait-il pour guérir sa gardienne, mais cela ne marchait pas. À présent, Sunshine ne chantait plus. Au fur et à mesure que la maladie progressait, la maison devenait de plus en plus sombre et silencieuse. Quelquefois, Sunshine communiquait avec le matou qui faisait sa toilette matinale sous la cage. Ils n’avaient plus grand-chose à se dire. « On dirait qu’elle va bientôt nous quitter. C’est Patti qui nous donne à boire et à manger tous les jours. »

L’ambulance arriva pour emmener la dame à l’hôpital. Le lendemain, Patti vint nourrir Sunshine et le matou. Elle s’approcha de la cage. Sunshine gisait dans sa cage, ses belles plumes toutes raidies, sa belle voix éteinte pour toujours. Il s’était envolé comme une plume légère, pour accompagner sa dame vers la lumière.

J’ai pleuré quand elle me l’a raconté, moi aussi la voix de Sunshine m’avait touchée. Et puis j’ai pensé à cette ancien proverbe chinois qui dit : « Un oiseau ne chante pas parce qu’il a une réponse, il chante parce qu’il a une chanson. ».
Personnellement, je crois que tous les animaux savent communiquer entre espèce. Tous les animaux savent, mais il me semble que pour les oiseaux, c’est naturel ; peut-être parce qu’ils ont la possibilité de se déplacer si facilement entre ciel et terre, peut-être parce qu’ils ont l’esprit léger.

Moi aussi j’ai eu de l’eau dans les yeux, quand j’ai parcouru ces lignes. Quelle extraordinaire leçon de vie de la part de ce petit oiseau. En serions-nous capables !

Laïla del Monte
Communicatrice animal
Californie – USA
Livre de Laïla  : Communiquer avec les animaux

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Phoque du Groenland

Posté par othoharmonie le 23 décembre 2014

 

Loup marin, phoque à selle, loup marin coeur, brasseur

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Harp seal, saddleback, bedlammer (GB), Foca de Groenlandia (E), Selhund (NOR)

Face noire chez l’adulte
Tache caractéristique en forme de harpe sur le dos et les flancs
Tête ronde et épaisse
Museau court et pointu
Membres antérieurs petits, pointus et légèrement anguleux

Il est présent dans l’océan Arctique et en Atlantique Nord-Ouest. En mer Blanche, en Norvège, dans le golfe du Saint-Laurent et dans le sud du Labrador.

En période estivale il fréquente la haute mer et les eaux côtières. En hiver on le retrouve sur les banquises pour la mise bas et la mue.

Le phoque du Groenland est un phoque de petite taille, il mesure en moyenne 1,60 m pour un poids de 130 kg. La face de l’adulte est noire. Il débute sa vie tout blanc. À l’issue de sa première mue, son dos est parsemé de taches plus ou moins foncées, jusqu’à l’apparition d’une tache caractéristique en forme de « harpe » ou de selle sur le dos et les flancs. Le reste du corps est gris blanchâtre et crème. Sa tête est ronde et épaisse, légèrement aplatie sur le dessus. Son museau est court et pointu, ses yeux sont rapprochés. Les membres antérieurs sont assez petits, ils sont légèrement pointus et anguleux. Ils sont dotésd’une courte rangée de doigts à fortes griffes sombres. Les vibrisses* sont longues et blanc crème.

Le phoque gris Halichoerus grypus : grande tête rectangulaire de cheval, museau relativement long, narines pratiquement parallèles. Il est gris sombre sur le dos, avec des taches irrégulières.

Le phoque commun Phoca vitulina : phoque de taille petite à moyenne. La face rappelle celle d’un chien, petites narines formant un V vues du dessus.

Le phoque à capuchon Cystophora cristata : le mâle possède une grande membrane nasale flexible ou « capuchon » qui s’étend des narines au front et qui double le volume apparent de la tête lorsqu’elle est gonflée, pelage blanchâtre ou gris argenté à taches noires irrégulières.

Le phoque barbu Erignathus barbatus : long corps épais, petite tête, longues vibrisses pâles très visibles, membres antérieurs rectangulaires.

Le phoque annelé Pusa hispida : nombreux anneaux pâles sur le dos. Le dessous du corps est pâle, le cou très court, le museau comprimé, grands yeux très proches orientés vers l’avant.

 

 Autres noms scientifiques parfois utilisés, mais non valides : 

Phoca groenlandica Erxleben, 1777
Pagophilus groenlandicus groenlandicus (Erxleben, 1777)
Pagophilus groenlandicus oceanicus (Lepechin, 1778)

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LE CHAT : Légendes et histoires

Posté par othoharmonie le 2 décembre 2014

 

gif-chat-noir-3- Vénérés dans l’ancienne Égypte, les chats étaient appelés « mangeurs de chagrin ». On leur prêtait de nombreuses propriétés magiques dont celles d’absorber les influences négatives.

- Si les égyptiens accordent neuf vies aux chats, les musulmans lui en reconnaissent sept.

- Selon l’Islam, les chats (hormis ceux ayant un pelage noir) seraient des portes-bonheur doués de baraka (chance). 

En Asie, notamment au Japon, leurs petites statuettes levant une patte sont censées porter chance en affaire ou apporter la prospérité. 

- De nombreux félins sont liés à la royauté ou l’aristocratie (lions, tigres, guépards, léopards, jaguars…). Les plus petits sont reconnus comme étant les compagnons privilégiés des sorcières et des mages. 

Le terme anglais « Grimalkin » (venant de « Grey-malkin ») désignant le familier magique était à l’origine utilisé pour les chats.

- Parmi la race des chats, certains défrayent le folklore. Si les chats noirs sont depuis longtemps associés à la sorcellerie, en France, un chat noir diabolique au service d’un sorcier était appelé chat d’argent (aussi matagot ou mandragot). 

Les chats sorciers sont légion mais on trouve aussi, selon les cultures, les chats-fée et les chats-troll, espèces méconnues car mystérieuses et souvent considérées comme diaboliques. 

- Une capacité reconnue par de nombreuses personnes les fréquentant est celle de percevoir avec finesse les énergies subtiles (des esprits, des fées, des lieux). Capacité mise à profit par certains pour harmoniser leurs habitats (voir Le Chat Feng Shui d’Allison Daniels). 

Symbolisme : Mystère, maternage, indépendance, curiosité, égocentrisme, aisance,  enjouement, créativité, sensualité. 

En magie et chamanisme :

* Pour acquérir une plus grande aisance et souplesse corporelle, la maîtrise de soi

* Affiner sa sensualité, son expressivité

* Développer et explorer sa créativité

* Protéger et créer une ambiance douillette dans un foyer

* Surveiller et garder un lieu (physique ou non), voir au-delà des apparences

* Acquérir discrétion, détachement, la capacité à observer les choses avec calme

* Développer et explorer ses pouvoirs psychiques (intuition) et magiques

* Redécouvrir sa spontanéité et son goût pour le jeu

* Devenir indépendant

 

Divinités et figures légendaires associées :

Égyptiennes : Bastet, Isis, Nout ; Nordiques : Freya

 

Végétaux associés : L’herbe à chat, la valériane

 

Médias : On retrouve très régulièrement le chat (et les félins) dans des fictions, poèmes, contes ou dans le folklore populaire mais aussi dans des peintures, sculptures. Pour ne citer que quelques exemples (car la liste est très longue) : le chat botté, Félix le chat, Catwoman, les 9 vies de Chloé King, la Féline…

 

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Animal Totem : L’Aigle

Posté par othoharmonie le 23 novembre 2014

 

Aigle 0Ceux qui s’identifient à l’animal totem de l’aigle se reconnaissent à la puissance de leur capacité de visionnaire, que ce soit une vision a court ou a long terme. L’esprit de ce totem encourage le développement de l’intuition dans votre vie quotidienne. L’aigle apporte des enseignements sur les meilleures manières d’élever votre perspective et de prendre du recul par rapport aux situations dans lesquelles vous vous trouvez. Faites appel à l’esprit du totem de l’aigle pour gagner en puissance d’observation et vous concentrer sur les tâches que vous devez accomplir. De plus, ce totem est un bon compagnon pour développer votre conscience spirituelle.

La symbolique de l’aigle

L’aigle est un animal totem et symbole dont les attributs et significations sont nombreuses. En voici les plus courants :

  • L’aigle est le messager du monde des esprits
  • Le pouvoir de concentration
  • La capacité à prendre les devants lorsque le moment opportun se présente
  • Le pouvoir de voir, d’avoir une vision claire des situations
  • Le totem de l’aigle a un lien fort avec le monde de la sagesse et des esprits
  • Symbole de la conscience spirituelle

L’animal totem de l’aigle appartient au domaine de la symbolique et sagesse des oiseaux. De ce fait, il porte les attributs qui sont associes à la capacité de voler et de toucher des hauteurs autrement inaccessibles.

L’animal totem de l’aigle comme messager

L’aigle peut voler haut dans le ciel sans effort apparent. Comme la plupart des totems d’oiseaux, cet animal de pouvoir est souvent considéré comme un messager porteur des communications venant du monde des esprits et de l’invisible.

Si vous avez l’aigle comme un animal totem, vous pouvez être enclin à jouer avec des outils de divination et à utiliser votre intuition pour guider vos pas dans la vie. Travailler avec le totem de l’aigle pourrait renforcer votre capacité dans ce domaine.

Lorsque l’aigle se présente dans votre vie, soyez sensible aux messages qu’il peut vous apporter et soyez réceptif à votre propre intuition.

Le totem de l’aigle et le pouvoir de concentration

L’aigle comme animal totem nous invite à concentrer notre attention dans notre vie quotidienne. Lorsque vous vous sentez la présence de cet animal protecteur, évitez les distractions et concentrez-vous sur la tâche à accomplir.

En même temps, les aigles sont connus pour prendre de la hauteur facilement. Cet animal a le pouvoir d’apporter un soutien utile pour acquérir une perspective de plus haut niveau sur une question ou un projet qui vous préoccupe.

Lorsque l’aigle apparaît dans votre vie, il est sans doute temps d’être moins distrait par les détails et de vous concentrer sur une perspective plus globale. En vous appuyant sur l’énergie de l’esprit de l’aigle, vous êtes encouragé à envisager clairement ce qui vous attend et défier tous les obstacles qui pourraient se trouver sur votre chemin. Utilisez votre pouvoir de vision et votre clarté d’esprit pour guider vos actions.

L’esprit de l’aigle et la capacité de prendre les devants au bon moment

L’aigle est connu pour être un oiseau de proie remarquable. Avoir cet animal comme guide spirituel ou totem met l’accent sur votre capacité à diriger et influencer les autres. Quand l’aigle se présente dans votre vie, cela pourrait signifier qu’il est temps de prendre plus d’initiatives et d’être plus actif.

Les aigles symbolisent le pouvoir de l’observation. L’esprit de cet animal totem peut également indiquer que vous avez l’opportunité d’étudier une situation qui vous préoccupe avant d’agir. La sagesse de l’aigle consiste à observer attentivement la situation et d’agir quand le moment opportun est venu.

250px-Aquila_pomarinaL’esprit du totem de l’aigle et la vision

La symbolique de l’aigle est souvent associée à une capacité de vision puissante. Si vous avez cet animal comme totem, vous avez déjà développe ou êtes en train de développer votre capacité à avoir des visions fortes. Peut-être même utilisez- vous votre intuition de manière clairvoyante pour soutenir vos objectifs dans la vie et vos communications avec les autres.

Tout comme l’aigle peut voir dans les moindres détails à grandes distances, vous êtes capable de percevoir ce que les autres ne peuvent pas en temps ordinaire. Vous avez une affinité avec l’exploration des grands mystères de la vie et la divination.

 

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SE BATTRE POUR LES ANIMAUX

Posté par othoharmonie le 16 novembre 2014

 

images (15)Combats, hommages et controverses (1993-2005)

Elle est admirée et critiquée pour ses combats pour la protection des animaux. Déjà, en 1990, Marlene Dietrich avait déclaré à Paris Match :

« Brigitte Bardot est encore une légende vivante mais elle est devenue tellement bizarre qu’il est impossible de lui garder intacte son aura d’autrefois. L’admiration qu’elle voue aux chiens est effarante, quand on pense à l’horreur dans laquelle se bat le monde, face à la mort, la douleur, la misère et au désespoir des enfants malades et affamés. »

En 1993 est créé à Hollywood le Brigitte Bardot International Award, récompensant chaque année le meilleur reportage animalier. Très touchée du geste des Américains, elle n’assistera toutefois jamais à la cérémonie.

À Saint-Tropez, en 1994, elle organise une manifestation sur la place des Lices à laquelle se joignent 300 personnes pour protester contre le comité de la mairie où se trouvent des chasseurs du Var. Elle menace également de partir de La Madrague pour s’installer à Paris.

La même année, elle demande à Jean-Paul Gaultier de ne plus utiliser de fourrure dans ses créations prétextant qu’il a fallu deux renards pour un des manteaux qu’il a créé. Le créateur lui répond : « Il n’en a pas fallu deux mais trois. » Elle fait la même demande à Sophia Loren qui pose en fourrure pour Annabella pour la somme d’un million de dollars américains, et déclare, lorsque Catherine Deneuve parraine le concours Orylag : « Parrainer une peau de lapin pour une ancienne Peau d’âne, quelle tristesse ! » La plupart lui répondent qu’elle en a déjà porté. « J’ai porté de la fourrure à une époque où je n’avais pas conscience de ce qu’elle représentait. La fourrure est aujourd’hui le symbole de la vulgarité. »

Elle parvient à convaincre Philippe Vasseur, ministre de l’Agriculture de la France, de faire interdire la caudectomie (coupe de la queue) des chevaux en 1996, l’année où elle publie ses mémoires Initiales B.B., retraçant son enfance et toute sa période de star. Ce livre est traduit en 23 langues, vendu à plus d’un million d’exemplaires dans le monde et classé sept semaines en tête des ventes au palmarès de L’Express. Pourtant, la sortie du livre provoque un nouveau scandale. Son ex-époux, Jacques Charrier, lui intente un procès pour « violation de la vie privée », suivi par son fils Nicolas qui s’insurge à son tour contre sa mère pour « atteinte à l’intimité intra-utérine ». Elle est condamnée à payer150 000 francs au premier et 100 000 francs au second. Jacques Charrier répond à Initiales B.B. dans son livre Ma réponse à Brigitte Bardot, pour lequel il est condamné à payer à Bardot 50 000 francs. Il écrit : « Pour elle, l’humanité se divise en trois : les êtres humains (race inférieure et méprisable), les animaux (dignes d’être aimés) et elle-même (digne d’être adulée). »

Elle revient sur cet épisode dans le documentaire Et Brigitte créa Bardot :

« C’est très triste, parce que j’en ai qu’un. Adulte, nous nous sommes bien retrouvés. Mais c’est à la sortie de mes mémoires, alors que je lui avais fait lire le manuscrit avant… Son père a fait un scandale et a entraîné Nicolas. Et depuis, je n’ai plus aucune nouvelle. Et je ne veux pas en parler. »

Madonna lui propose trois millions de francs pour adapter Initiales B.B. au cinéma et l’interpréter sur grand écran. Bardot refuse, la chanteuse portant de la fourrure.

Cette année-là, elle est, pour la première fois, poursuivie pour « provocation à la discrimination raciale » par le MRAP, la LICRA et la Ligue des droits de l’homme qui lui reprochent les termes qu’elle a employés dans un article publié dans Le Figaro pour dénoncer les conditions d’abattage des moutons par les musulmans à l’occasion de l’Aïd el-Kebir. Elle est de nouveau condamnée pour des faits similaires en 1997, 2000, 2004 et 2008.

Le Carré de Pluton, le tome 2 de ses mémoires, parait en 1999. Il débute en 1973, date de sa décision d’arrêter sa carrière cinématographique, et se termine en 1996. Dans ce livre, qu’elle présente comme étant son testament, sont recensées toutes ses luttes en faveur de la cause animale.

En 2001, PETA lui décerne un prix, le Peta Humanitarian Award, afin de la récompenser pour son combat mené pour les animaux, et notamment contre la chasse aux phoques.

 

220px-BrigitteBardotBrigitte Bardot lors d’un passage à Nice en 2002

En 2002, à l’occasion de la coupe du monde de football, elle appelle à un boycott des produits sud-coréens afin de protester contre la consommation de viande de chien et de chat en Corée du Sud. À la suite de cet appel, elle reçoit plusieurs milliers de lettres de menace de mort : « J’ai reçu 7 000 menaces de mort. Ils sont furieux de mes critiques et m’ont répondu que cette pratique faisait partie de leur culture. [...] Manger du chien ne fait pas partie de la culture, c’est grotesque. La culture, c’est composer de la musique, comme le faisaitMozart, ou construire des bâtiments ».

Respectivement en 2003 et en 2006, à la suite de ses interventions auprès des parlementaires, la France fait interdire l’importation, puis le commerce des peaux de chiens et de chats.

« Nos interventions incessantes auprès de nos ministres et des instances européennes n’auront pas été vaines, je tiens à remercier de tout cœur Messieurs Bussereau et Breton qui ont signé un arrêté remarquable qui permettra à la France de ne plus être complice d’un commerce scandaleux, d’une cruauté inimaginable, inhumaine. »

En 2007, sa fondation remporte une nouvelle victoire. En effet, les 27 pays membres de l’Union européenne interdisent l’importation, l’exportation, la vente et la production des peaux de chiens et de chats. Néanmoins, les gouvernements asiatiques rejettent ses nombreuses sollicitations, et ces animaux y sont encore tués.

En 2003, Marc-Olivier Fogiel lui rend hommage dans son émission On ne peut pas plaire à tout le monde. Brigitte Bardot y évoque sa gloire passée, reprenant par exemple avecAlain Delon une scène du Mépris, ainsi que de son combat pour les animaux. Elle vient d’écrire un livre qui doit sortir après l’émission, Un cri dans le silence. L’animateur lui en demande un exemplaire et accepte la demande de Bardot de ne pas parler du livre pendant l’émission. Néanmoins, il ne tient pas sa promesse et l’affronte violemment en citant des extraits du livre, ce à quoi elle répond : « Je dénonce la dégradation d’une société décadente. Je déteste l’humanité, mais j’aime les gens qui me touchent, quelle que soit leur race, je m’en fous de la couleur, ce qui compte est à l’intérieur ». Le public la soutient contre l’animateur « à 300 %. Fogiel avait été d’une hypocrisie et d’une malhonnêteté redoutables ».

220px-Blanchon-idlm2006En décembre 2005, elle lance à Genève avec l’écologiste Franz Weber une nouvelle campagne pour interdire la chasse aux phoques sur la banquise canadienne.

En cette même année 2005, à l’occasion d’une campagne contre le port de fourrure, elle s’insurge :

« Tout se vend : du lynx, du vison, de la loutre, de la martre, du castor, du renard, de l’écureuil mais aussi du chien et du chat ! On retrouve dans toutes les collections des « grands » couturiers, notamment français, des lambeaux de peaux sur les cols, les poignets, en revers ou en ourlets. Derrière ces étalages provocants de mannequins parées de manteaux de tous poils se cache un commerce juteux et surtout des conditions de capture, de détention et d’abattages ignobles pour les animaux. Il y a longtemps, j’ai porté de la fourrure parce que je ne connaissais rien des coulisses de ce marché. Aujourd’hui, nul ne peut invoquer l’ignorance sinon pour justifier son hypocrisie. Nous sommes à l’heure des prises de conscience et de décision. Décision de refuser d’entrer dans un circuit qui veut se blanchir à grands renforts d’arguments bidons : NON la fourrure n’est pas écologique! NON la fourrure n’est pas plus propre et moins douloureuse parce que d’élevage ! »

Elle tient, en 2009, à féliciter Carla Bruni-Sarkozy qui, en ne portant pas de fourrure, rejoint le combat qu’elle mène depuis des années, et par la même occasion, demande à Sophia Loren, sa « magnifique jumelle », de ne plus en porter.

 

 

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