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Âne : l’Humilité, la Pauvreté, l’Ascétisme, l’Initiation, la Patience

Posté par othoharmonie le 6 décembre 2015

 

ANEL’Âne a mauvaise réputation ; symbole d’ignorance, d’obstination, de méchanceté, de paresse et de luxure, il fut longtemps assimilé aux mondes obscurs, aux forces du mal. Comme Satan, comme la Bête, il incarne le sexe, la libido : il exprime les instincts de l’homme lorsqu’il ne les maîtrise pas, la vie dévouée au matérialisme et à la sensualité. Pour les Égyptiens, qui croyaient en une vie après la mort, la rencontre de l’Âne Rouge pouvait être fatale pour l’âme. Seth, le meurtrier d’Osiris était souvent représenté par un Âne. L’Âne était aussi l’image de l’homme profane, l’homme de la glèbe qui n’a pas quitté son lieu de naissance (ses murs) et qui n’est pas initié aux mystères des dieux.

De même, l’Égyptien des temps pharaoniques avait en horreur tout étranger, notamment le nomade asiatique résidant sur les rives du Nil, qu’il considérait comme un ignorant, un Âne. En Inde, il sert de monture à plusieurs divinités maléfiques, notamment à Nairrita (gardien de la région des morts) et à Kâlarâtiî (aspect sinistre de Dêvi, la Déesse mère de l’hindouisme). De même, dans le bouddhisme tibétain, le Mulet ou l’Âne est la monture de Lha-Mo, horrible démone dérivée de l’aspect destructeur de Dêvi.

Au Moyen-Âge, le Diable était parfois figuré par un homme avec une tête et des sabots d’Âne. Le dieu grec de la Fécondité, Priape, connu pour les dimensions impressionnantes de son membre viril, était représenté comme un personnage ithyphallique, et souvent aux côtés de cet animal. En Orient comme en Occident, on promenait le coupable d’adultère sur un Âne à travers les villages. On faisait de même dans de nombreuses régions françaises et italiennes pour le mari qui s’était laissé battre par sa femme, car « il n’est pas homme, et son Âne, emblème de sa virilité, doit à ce point de vue subir le châtiment, puisqu’il ne s’est pas montré capable de faire respecter ses droits de mari ».

Depuis longtemps, l’Âne est ainsi considéré comme un animal ridicule. Les rois eux même se punissaient en se traitant d’Âne. Cependant, dans la chrétienté, l’Âne était considéré comme le compagnon comprenant le mieux la volonté divine. C’est ainsi qu’on le voit près du berceau de Jésus, ou lorsque celui ci entra dans Jérusalem sur un Âne. Les Ânes sont d’une autre nature que vu plus haut, ils sont les symboles de l’humilité, de la simplicité, de la pauvreté, du dépouillement (matériel), d’ascétisme, de vérité, de révélation, d’initiation, de sagesse et ils possèdent toutes les vertus. Il symbolise aujourd’hui la douceur, malgré la bêtise qu’on lui impose, ainsi que la paresse et la luxure

Au sens chamanique du terme, on retiendra que ce totem est un caractère pratique, sociable et persistant. Étant souvent dépendant affectivement, il dépérit si ses proches lui sont enlevés. Il incite donc à garder les liens avec ceux qui lui sont chers. L’Âne nous enseigne que tout travail devrait être bien fait, peu importe le temps que cela prendra pour l’achever. Il nous élève également spirituellement, nous aidant à comprendre les messages de l’au-delà, et nous enseigne la patience.

 

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Les mythes de chant du cygne

Posté par othoharmonie le 20 novembre 2015

 

 

Chant du cygne« Peu importe qu’une histoire soit vraie, pourvu qu’elle soit belle », disait Giono. C’est donc en guise d’introduction, pour ne pas y revenir et comme on s’acquitte d’une basse besogne, que je l’affirme ici : les cygnes trompettent, sifflent, drensent, drensitent, mais le chant du cygne, hélas, CA N’EXISTE PAS !.. tiens, à propos d’hélas… c’est aux Grecs, une fois de plus, que nous devons cette légende : et comme les légendes ont aussi des histoires… voici celle du chant du cygne. 

Il y eut, bien entendu, des précurseurs, et non des moindres: au Xème siècle avant notre ère, un aveugle divin du nom d’Homère effleura timidement la chose en l’hymne XXI de l’Iliade… et, cinq-cents ans plus tard, ce fut au tour d’Eschyle, par la bouche de son Agamemnon, d’en faire autant, mais de manière encore plus timorée.  

Il fallut attendre le Phédon de Platon pour que le chant du cygne fît une entrée fracassante et triomphale dans la littérature occidentale… fracassante et triomphale, certes, mais tragique, en cela que Socrate, emprisonné, sur le point de se faire exécuter, accueillait en sa geôle ses anciens disciples… et voici ce qu’il répondit à ces derniers, qui, naturellement, hésitaient à questionner une ultime fois son immense sagesse : 

A ce que je vois, vous me croyez inférieur aux cygnes pour la divination. Quand ils sentent approcher l’heure de leur mort, les cygnes chantent ce jour-là plus souvent et plus mélodieusement qu’ils ne l’ont jamais fait, parce qu’ils sont joyeux de s’en aller chez le dieu dont ils sont les serviteurs. 

Socrate et Platon l’avaient dit. Le mythe était né. 

Le dieu dont il est question dans l’extrait, c’est Apollon : dès son plus jeune âge, le futur dieu du soleil, de la beauté, de la grâce, et, partant, de la musique, se vit offrir par son Zeus de père un magnifique char d’or céleste – tiré par trois immenses cygnes blancs et majestueux, s’il vous plait !.. ces oiseaux, dès lors, devinrent son emblème, et, sacrés, peuplèrent de leur silhouette sereine et gracile ses nombreux sanctuaires pourvus d’un plan d’eau. 

C’est par un glissement tout naturel que l’on finit par prêter les talents du maître aux serviteurs, et puisque Apollon passait pour le meilleur musicien de tous les temps, les cygnes furent bientôt tenus pour des volatiles au chant divin… mais seulement en des circonstances exceptionnelles, au moment de mourir, où, sentant venir leur dernier souffle et sur le point d’aller rejoindre leur dieu tutélaire, ils entonnent à sa gloire un chant d’une incroyable beauté, reproduisant aux oreilles humaines le miracle d’Apollon.

 

Par la suite, un nombre impressionnant d’auteurs, de tous les horizons, de toutes les époques, entretinrent pieusement cette étincelle, jaillie du détour d’une plume antique, et firent d’elles un feu de joie : un chroniquer des Croisades n’écrivit-il pas « contrefaisant le cinne qui chante quand il doit morir », Shakespeare ne fit-il pas dire à son Emilia mourante « je veux imiter le cygne et mourir en musique », Franz Schubert n’appela-t-il pas son dernier recueil de lieders Le chant du cygne, Marcel Aymé ne lui consacra-t-il pas l’un de ses plus émouvants Contes du chat perché?.. bref, en 1798, ce fut la consécration : le très sérieux dictionnaire de l’Académie Française enregistra notre locution comme se rapportant au « dernier ouvrage d’un grand poète, qu’un homme a fait peu de temps avant sa mort » ! 

Le chant du cygne, donc… bien qu’il ne soit que pure affabulation, car, ainsi que Pline l’Ancien l’avait déjà remarqué, les cygnes sont muets, sa légende est parvenue jusqu’à nous de la plus belle des manières, consacrée par les arts, trônant au sommet de notre imaginaire poétique !.. mais au fond, pourquoi – car après tout, nous avons cessé de croire en Apollon ?.. je n’en sais rien. Peut-être en avons-nous tout simplement besoin, pour adoucir à nos yeux la mort d’un si bel animal, ou bien la mort en général… peut-être recherchons-nous tous, quelque part, notre chant du cygne.  

Source :  http://www.les-vegetaliseurs.com/

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PROTECTION ET ASSISTANCE AUX CYGNES

Posté par othoharmonie le 14 novembre 2015

Assistance aux cygnes

Ils sont connus pour leur cou courbé  et pour leurs belles plumes blanches, au nombre de 25 000 chez le cygne adulte. Cependant, quelques espèces ont un plumage noir. Leurs deux pieds sont palmés. Les petits du cygne sont appelés cygneaux. Les cygnes sont parmi les plus gros oiseaux en vol, pesant jusqu’à 15 kg.  Ils ont aussi une pièce de peau déplumée entre les yeux et sur le bec chez les adultes. Les plumages de chaque sexe sont similaires, mais les mâles sont généralement plus grands et plus lourds que les femelles

Le Cygne tuberculé ou Cygne muet (Cygnus olor). Le premier nom de l’animal provient de la bosse qu’il a sur le bec, appelé tubercule ; le second du fait qu’il émet de rares cris plutôt de faible puissance.

C’est l’un des plus lourds oiseaux capables de voler, les mâles pesant en moyenne environ 10,2 kg et les femelles environ 8,4 kg. Les adultes mesurent de 125 à 170 cm de long avec une envergure de 200 à 240 cm. Sur terre, ils peuvent atteindre 1,2 m de haut. Les mâles sont plus grands que les femelles (ainsi leur longueur de cou mesurée depuis l’angle du bréchet est de 82,5 cm contre 75,5 cm). Il existe un morphe blanc dit cygne blanc polonais qui apparaît dans toutes les populations. Les juvéniles peuvent se déplacer en groupe mais les couples sont monogames. Le Cygne tuberculé peut devenir agressif, surtout lors de la période de nidification.

La population mondiale est estimée entre 600 000 et 620 000 individus. C’est le cygne le plus commun en Europe en été, en particulier dans le Nord de la France.. Il est aussi présent en Grande-Bretagne, au nord et dans le centre de l’Europe, au nord et dans le centre de l’Asie. Il a été introduit en Amérique du Nord, en Afrique du Sud, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Dans ces pays, il est souvent considéré comme une espèce nuisible ou invasive. On le rencontre également de manière sporadique en Asie, jusqu’en Chine.

Cette espèce qui est res nullius en France (Res nullius (la chose de personne) est une expression latine utilisée en droit civil (droit des biens) qui désigne une chose sans maître, c’est-à-dire qui n’a pas de propriétaire mais qui est néanmoins appropriable).

Il est  l’animal du roi au Royaume-Uni et le symbole de la monarchie au Danemark.

Le Cygne tuberculé est l’un des plus lourds oiseaux capables de voler, les mâles pesant en moyenne environ 10,2 kg (mais jusqu’à 23 kg), les femelles environ 8,4 kg et les jeunes à l’envol entre 6 et 8 kg.

Le plumage des adultes est blanc. Les yeux sont de couleur noisette. Les lores (Le lore est, chez l’oiseau, l’espace compris entre la partie antérieure de l’œil et la base du bec)  de l’adulte sont dénudés, cunéiformes et de couleur noire. Le bec est orange avec un onglet noir au bout. Une bosse noire est présente à la base : le tubercule. Celui-ci est généralement plus gros chez le mâle en période de reproduction.

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Il existe deux morphes chez les cygneaux : le morphe gris et le morphe blanc.

Le morphe gris est plus commun alors que les cygneaux blancs possèdent un gène leucistique  (Le leucistisme (du grec blanc) est une particularité génétique due à un gène récessif, qui donne une couleur blanche au pelage ou plume, les yeux gardant leur couleur normale. Le leucistisme est différent de l’albinisme : les animaux leucistiques ne sont pas plus sensibles au soleil que n’importe quel autre. Au contraire, ils y seraient même légèrement plus résistants : la couleur blanche ayant un albédo (L’ albédo est une grandeur sans dimension, rapport de l’énergie solaire réfléchie par une surface à l’énergie solaire incidente) élevé, elle protège davantage de la chaleur.  Chez les individus du morphe gris, le duvet des cygneaux passe du gris au brun grisâtre avant de prendre une coloration blanche après la première mue. Les pattes et le bec sont gris ardoise.

Les cygneaux du morphe blanc, quant à eux, exhibent un duvet de couleur blanche, un bec fauve et des pattes rosées. Pendant la première année après l’éclosion, le bec des cygneaux devient progressivement rosâtre. Le tubercule est absent chez les cygneaux et peu développé chez les juvéniles. Les lores sont couverts de plumes de duvet à l’éclosion. Ce morphe se caractérise par un plumage entièrement blanc dès la naissance et des pattes grises (au lieu de noires).

Cette mutation correspond à un faux albinisme et se transmet selon les lois de l’hérédité. Elle est apparue à la fin du 19ème siècle chez des cygnes tuberculés proches des humains.

Locomotion

Étant donné que les courtes pattes sont placées juste avant la queue, cette espèce marche de façon maladroite. Par contre, les adultes peuvent courir assez vite lorsqu’ils se sentent menacés.

Le cygne tuberculé peut prendre son envol à partir du sol ou d’un plan d’eau. Il a besoin de courir sur une distance de 8 à 10 mètres avant de pouvoir s’envoler. Il peut voler à une vitesse de 80,5 km/h et ne dépassera pas une altitude de 150 m]. Les grands groupes utilisent la formation en V. Le cygne tuberculé se pose généralement sur l’eau mais utilise à l’occasion la terre ferme ou la glace.  Cette espèce se déplace sur l’eau aisément. Les ailes sont souvent légèrement élevées ce qui lui permet d’être poussé par les vents.  Lors de lamue, les individus poussent l’eau avec leurs ailes pour se déplacer plus rapidement.

Alimentation en surface

Elle est constituée principalement de plantes aquatiques submergées comme l’élodée du Canada, des joncs, des characées du genre Chara, des algues vertes mais aussi des feuilles de jeunes saules. Le cygne tuberculé consomme dans une moindre proportion plusieurs espèces d’amphibiens, de mollusques et de petits organismes aquatiques.. Le cygne tuberculé préfère les plans d’eau dont la profondeur lui permet d’atteindre le fond (jusqu’à un mètre) avec son long cou. Il  se nourrit aussi au sol de plantes terrestres, de graminées et de quelques invertébrés (petits escargots, limaces ou insectes mangés avec les feuilles qu’il ingère). La ration quotidienne a été estimée comprise entre 3,6 et 4 kg pour des adultes en cours de mue.

Comportement social

Le cygne tuberculé est agressif envers les intrus sur son territoire. Mais il peut être apprivoisable quand on leur donne souvent du pain et même quand on lui donne dans le bec.  Il montre son agressivité en battant des ailes et en frappant l’eau avec ses pieds palmés, ce qui produit un son pouvant s’entendre à plusieurs centaines de mètres. Lors des confrontations, l’adulte (généralement le mâle mais parfois la femelle) poursuit son rival avec la tête et le cou posés sur le corps, les ailes relevées et le bec pointé vers l’avant et près du cou. Cette posture est caractéristique des interactions agressives chez le cygne tuberculé]. Les deux adversaires utilisent également leurs ailes pour se frapper, ils s’entremêlent le cou et se mordent l’un l’autre le dos et le cou. Le mâle dominant peut monter sur son rival, utiliser ses pattes et son cou pour pousser l’autre cygne sous l’eau jusqu’à ce que celui-ci abandonne le combat ou se noie.

Il est possible d’observer des bandes de plus de cent individus. Ces grands groupes sont généralement constitués de juvéniles non appariés.  Il arrive également que les groupes familiaux restent ensemble pendant l’hiver.

Vocalisation des oiseaux.

Le cygne tuberculé est moins vocal que le cygne chanteur et que le cygne siffleur; le son le plus associé à cette espèce est le bruit de ses ailes en vol, audible jusqu’à deux kilomètres. Ce son est particulier à l’espèce . L’adulte possède néanmoins de huit à dix cris différents qui se manifestent lors de certaines situations. Par exemple, des cris spécifiques existent pour marquer les salutations entre partenaires, les réactions face aux perturbations, la défense du territoire, les interactions entre les membres d’un même groupe, l’empreinte de la voix et la sollicitation de nourriture, entre autres]. Les deux sexes vocalisent de façon égale.

Il existe également plusieurs cris utilisés uniquement par les cygneaux : le cri de contact, le cri de détresse, le cri de salutation, le cri de fatigue et le cri de défense..

Reproduction

Après sa formation, qui a lieu à l’automne ou en hiver, le couple attendra un an avant de se reproduire mais restera généralement uni pour la vie. Les cygnes tuberculés montrent plusieurs comportements lors de la parade nuptiale, allant du hérissement des plumes du cou et au lissage mutuel en passant par le redressement du corps hors de l’eau.

Lorsque les adultes sont appariés, chaque couple se met à la recherche d’un territoire. Les cygnes tuberculés s’installent souvent près des canards ou des goélands qui bénéficient de la capacité des cygnes à atteindre les plantes aquatiques. Ils défendent agressivement un territoire de grandeur variable, allant de 1,2 à 4,7 ha. Les territoires sont généralement assez éloignés les uns des autres.

En Angleterre, une étude de 1967 mesura une distance moyenne entre les nids de 2,4 à 3,2km.

Les deux parents construisent le nid. Celui-ci est placé sur un monticule fait de branches construit en eau peu profonde au milieu ou au bord de divers plans d’eau: lacs, rivières, étangs, parcs. Le nid est constitué de quenouilles, de roseaux et de racines de plantes aquatiques et l’intérieur est recouvert de végétaux fins, de plumes et de duvet. Ces oiseaux monogames réutilisent le même nid année après année, le restaurant ou le reconstruisant au besoin. Le nid peut donc atteindre un diamètre de 2 m et une hauteur de 0,6 à 0,8 m.

La femelle pond généralement de 4 à 8 œufs à raison d’un œuf par deux jours. Bien que le mâle et la femelle prennent soin du nid, la couvaison, qui dure de 34 à 41 jours, est assurée principalement par la femelle]. Les poussins sont nidifuges et restent au nid moins de 48 heure. Lorsque les poussins quittent le nid, les familles cherchent leur nourriture ensemble.

La longévité record pour cette espèce est de 26 ans et 9 mois. 

 PROTECTION DES CYGNES :

 J’ai deja fait plusieurs recherches mais j’ai toujours des resultats différents :

* Donc d’apres l’ Arrêté du 11 août 2006 fixant la liste des espèces, races ou variétés d’animaux domestiques ( http://www.animaux-fr.com/annonces-bourgogne-franche-comte/liste_especes_races_varietes_animaux_domestiques.php )
J’ai trouvé que le cygne tuberculé était considéré comme un animal domestique (donc pas de certificat de capacité)

* D’après le livre « Les anatidés d’ornement » de Jean Claude Périquet, les espèces d’anatidés protégées en France, faisant partie du genre cygnus : 

« Sont donc interdits la destruction ou l’enlèvement des oeufs ou des nids, la destruction, la capture ou l’enlèvement, la naturalisation de ces oiseaux qu’ils soient vivants ou morts, leur transport, leur colportage, leur utilisation, leur mise en vente, leur vente ou leur achat. Mais les échanges entre éleveurs sont possibles à condition de demander une autorisation de transport à la Direction de Protection de la Nature.
Remarquons la présence des cygnes dans cette liste. Vous n’avez donc pas le droit de vendre ou d’acheter de cygne tuberculé, le cygne si commun de nos parcs et de nos lacs. La réglementation est sans doute éxagérée sur ce point! »
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L’homme est le seul animal qui rougisse ; c’est d’ailleurs le seul animal qui ait à rougir de quelque chose…

 Selon le site de la protection des oiseaux de Belgique, Le statut de protection du Cygne détient le record d’ancienneté en Grande-Bretagne puisqu’il remonte à 1482. À cette époque (et encore maintenant sur certains sites privilégiés), les oiseaux étaient marqués (soit au bec, soit sur une palmure) et appartenaient à la Couronne Britannique.

 

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Le cygne est un chantre merveilleux

Posté par othoharmonie le 2 novembre 2015

 

LE CYGNEBelon regarde le cygne comme le plus grand des oiseaux d’eau, ce qui est assez vrai, en observant néanmoins que le pélican a beaucoup plus d’envergure; que le grand albatros a tout au moins autant de corpulence, et que le flamant ou phénicoptère a bien plus de hauteur, eu égard à ses jambes démesurées. Les cygnes dans la race domestique, sont constamment un peu plus gros et plus grands que dans l’espèce sauvage; il y en a qui pèsent jusqu’à vingt-cinq livres; la longueur du bec à la queue est quelquefois de quatre pieds et demi, et l’envergure de huit pieds; au reste, la femelle est en tout un peu plus petite que le mâle.

Le bec ordinairement long de trois pouces et plus, est, dans la race domestique, surmonté à sa base par un tubercule charnu, renflé et proéminent, qui donne à la physionomie de cet oiseau une sorte d’expression; ce tubercule est revêtu d’une peau noire, et les côtés de la face, sous les yeux, sont aussi couverts d’une peau de même couleur; dans les petits cygnes de la race domestique, le bec est d’une teinte plombée, il devient ensuite jaune ou orangé avec la pointe noire; dans la race sauvage le bec est entièrement noir avec une membrane jaune au front; sa forme paraît avoir servi de modèle pour le bec des deux familles les plus nombreuses des oiseaux palmipèdes, les oies et les canards; dans tous, le bec est aplati, épaté, dentelé sur les bords, arrondi en pointe mousse, et terminé à sa partie supérieure par un onglet de substance cornée.

Dans toutes les espèces de cette nombreuse tribu, il se trouve au-dessous des plumes extérieures, un duvet bien fourni, qui garantit le corps de l’oiseau des impressions de l’eau. Dans le cygne, ce duvet est d’une grande finesse, d’une mollesse extrême et d’une blancheur parfaite; on en fait de beaux manchons et des fourrures aussi délicates que chaudes.

La chair du cygne est noire et dure, et c’est moins comme un bon mets que comme un plat de parade, qu’il était servi dans les festins chez les Anciens, et par la même ostentation chez nos ancêtres; quelques personnes m’ont néanmoins assuré que la chair  des jeunes cygnes était aussi bonne que celle des oies du même âge.

Quoique le cygne soit assez silencieux, il a néanmoins les organes de la voix conformés comme ceux des oiseaux d’eau les plus loquaces; la trachée artère descendue dans le sternum fait un coude, se relève, s’appuie sur les clavicules, et de-là, par une seconde inflexion, arrive aux poumons. A l’entrée et au-dessus de la bifurcation, se trouve placé un vrai larynx garni de son os hyoïde, ouvert dans sa membrane en bec de flûte: au-dessous de ce larynx le canal se divise en deux branches, lesquelles après avoir formé chacune un renflement, s’attachent au poumon; cette conformation, du moins quant à la position du larynx, est commune à beaucoup d’oiseaux d’eau, et même quelques oiseaux de rivage ont les mêmes plis et inflexions à la trachée artère, comme nous l’avons remarqué dans la grue, et selon toute apparence, c’est ce qui donne à leur voix ce retentissement bruyant et rauque ces sons de trompette ou de clairon qu’ils font entendre du haut des airs et sur les eaux.

Néanmoins la voix habituelle du cygne privé, est plutôt sourde qu’éclatante; c’est une sorte de strideur, parfaitement semblable à ce que le peuple appelle le jurement du chat, et que les Anciens avoient bien exprimé par le mot imitatif drensant : c’est, à ce qu’il paraît, un accent de menace ou de colère; l’on n’a pas remarqué que l’amour en eût de plus doux, et ce n’est point du tout sur des cygnes presque muets, comme le sont les nôtres dans la domesticité, que les Anciens avoient pu modeler ces cygnes harmonieux, qu’ils ont rendus si célèbres. Mais il paraît que le cygne sauvage a mieux conservé ses prérogatives, et qu’avec le sentiment de la pleine liberté, il en a aussi les accents: l’on distingue en effet dans ses cris, ou plutôt dans les éclats de sa voix, une sorte de chant mesuré, modulé; des sons bruyants de clairon, mais dont les tons aigus et peu diversifiés sont néanmoins très éloignés de la tendre mélodie, et de la variété douce et brillante du ramage de nos oiseaux chanteurs.

Au reste, les Anciens ne s’étaient pas contentés de faire du cygne un chantre merveilleux, seul entre tous les êtres qui frémissent à l’aspect de leur destruction, il chantait encore au moment de son agonie, et préludait par des sons harmonieux à son dernier soupir: c’était, disaient-ils, près d’expirer, et faisant à la vie un adieu triste et tendre, que le cygne rendait ces accents si doux et si touchants, et qui, pareils à un léger et douloureux murmure, d’une voix basse, plaintive et lugubre, formaient son chant funèbre; on entendait ce chant, lorsqu’au lever de l’aurore, les vents et les flots étaient calmés; on avait même vu des cygnes expirants en musique et chantant leurs hymnes funéraires. Nulle fiction en Histoire Naturelle, nulle fable chez les Anciens n’a été plus célébrée, plus répétée, plus accréditée; elle s’était emparée de l’imagination vive et sensible des Grecs ; Poëtes, Orateurs, Philosophes même l’ont adoptées, comme une vérité trop agréable pour vouloir en douter. Il faut bien leur pardonner leurs fables; elles étaient aimables et touchantes; elles valaient bien de tristes, d’arides vérités, c’étaient de doux emblèmes pour les âmes sensibles. Les cygnes, sans doute, ne chantent point leur mort; mais toujours, en parlant du dernier essor et des derniers élans d’un beau génie prêt à s’éteindre, on rappellera avec sentiment cette expression touchante; c’est le chant du cygne!

 

Extrait de l’Histoire naturelle des oiseaux : Buffon – Le Cygne

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Entre le cygne sauvage et le cygne privé

Posté par othoharmonie le 31 octobre 2015

 

Cygne_epinalLa femelle du cygne couve pendant six semaines au moins; elle commence à pondre au mois de février: elle met, comme l’oie, un jour d’intervalle entre la ponte de chaque œuf; elle en produit de cinq à huit, et communément six ou sept; ces œufs sont blancs et oblongs, ils ont la coque épaisse et sont d’une grosseur très considérable; le nid est placé, tantôt sur un lit d’herbes sèches au rivage, tantôt sur un tas de roseaux abattus, entassés et même flottants sur l’eau. Le couple amoureux se prodigue les plus douces caresses, et semble chercher dans le plaisir les nuances de la volupté; ils y préludent en entrelaçant leurs cous; ils respirent ainsi l’ivresse d’un long embrassement; ils se communiquent le feu qui les embrase, et lorsque enfin le mâle s’est pleinement satisfait; la femelle brûle encore, elle le suit, l’excite, l’enflamme de nouveau, et finit par le quitter à regret pour aller éteindre le reste de ses feux en se lavant dans l’eau.

Les fruits d’amours si vives sont tendrement chéris et soignés; la mère recueille nuit et jour ses petits sous ses ailes, et le père se présente avec intrépidité pour les défendre contre tout assaillant; son courage dans ces moments n’est comparable qu’à la fureur avec laquelle il combat un rival qui vient le troubler dans la possession de sa bien-aimée; dans ces deux circonstances, oubliant sa douceur, il devient féroce et se bat avec acharnement, souvent un jour entier ne suffit pas pour vider leur duel opiniâtre; le combat commence à grands coups d’ailes, continue corps à corps et finit ordinairement par la mort d’un des deux, car ils cherchent réciproquement à s’étouffer en se serrant le cou et se tenant par force la tête plongée dans l’eau; ce sont vraisemblablement ces combats qui ont fait croire aux Anciens, que les cygnes se dévoraient les uns les autres; rien n’est moins vrai, mais seulement ici, comme ailleurs, les passions furieuses naissent de la passion la plus douce, et c’est l’amour qui enfante la guerre.

En tout autre temps ils n’ont que des habitudes de paix, tous leurs sentiments sont dictés par l’amour; aussi propres que voluptueux, ils font toilette assidue chaque jour; on les voit arranger leur plumage, le nettoyer, le lustrer et prendre de l’eau dans leur bec pour la répandre sur le dos, sur les ailes avec un soin qui suppose le désir de plaire, et ne peut être payé que par le plaisir d’être aimé. Le seul temps où la femelle néglige sa toilette est celui de la couvée, les soins maternels l’occupent alors toute entière, et à peine donne-t-elle quelques instants aux besoins de la nature et à sa subsistance.

Les petits naissent fort laids et seulement couverts d’un duvet gris ou jaunâtre, comme les oisons; leurs plumes ne poussent que quelques semaines après, et sont encore de la même couleur; ce vilain plumage change à la première mue, au mois de septembre; ils prennent alors beaucoup de plumes blanches, d’autres plus blondes que grises, surtout à la poitrine et sur le dos; ce plumage chamaré tombe à la seconde mue, et ce n’est qu’à dix-huit mois et même à deux ans d’âge que ces oiseaux ont pris leur belle robe d’un blanc pur et sans tache; ce n’est aussi que dans ce temps qu’ils sont en état de produire.

Les jeunes cygnes suivent leur mère pendant le premier été, mais ils sont forcés de la quitter au mois de novembre; les mâles adultes les chassent pour être plus libres auprès des femelles; ces jeunes oiseaux tous exilés de leur famille, se rassemblent par la nécessité de leur fort commun; ils se réunissent en troupes et ne se quittent plus que pour s’apparier et former eux-mêmes de nouvelles familles.

Comme le cygne mange assez souvent des herbes de marécages et principalement de l’algue, il s’établit de préférence sur les rivières d’un cours sinueux et tranquille, dont les rives sont bien fournies d’herbages; les Anciens ont cité le Méandre, le Mincio, le Strymon, le Caystre, fleuves fameux par la multitude des cygnes dont on les voit couverts; l’île chérie de Vénus, Paphos, en était remplie. Strabon parle des cygnes d’Espagne, et suivant Ælien l’on en voyait de temps en temps paraître sur la mer d’Afrique, d’où l’on peut juger, ainsi que par d’autres indications, que l’espèce se porte jusque dans les régions du Midi; néanmoins celles du Nord semblent être la vraie patrie du cygne et son domicile de choix, puisque c’est dans les contrées septentrionales qu’il niche et multiplie. Dans nos provinces nous ne voyons guère de cygnes sauvages que dans les hivers les plus rigoureux. Gesner dit qu’en Suisse on s’attend à un rude et long hiver quand on voit arriver beaucoup de cygnes sur les lacs. C’est dans cette même saison rigoureuse qu’ils paraissent sur les côtes de France, d’Angleterre et sur la Tamise, où il est défendu de les tuer, sous peine d’une grosse amende; plusieurs de nos cygnes domestiques partent alors avec les sauvages si l’on n’a pas pris la précaution d’ébarber les grandes plumes de leurs ailes.

Nid de cygne tuberculé avec deux œufs non éclos (à gauche) et parent surveillant sa couvée (à droite).Néanmoins quelques-uns nichent et passent l’été dans les parties septentrionales de l’Allemagne, dans la Prusse et la Pologne; et en suivant à peu près cette latitude, on les trouve sur les fleuves près d’Azof et vers Astracane, en Sibérie chez les Jakutes, à Séléginskoi, et jusqu’au Kamtschatka; dans cette même saison des nichées, on les voit en très grand nombre sur les rivières et les lacs de la Lapponie; ils s’y nourrissent d’œufs et de crysalides d’une espèce de moucheron dont souvent la surface de ces lacs est  couverte.

Les Lappons les voient arriver au printemps du côté de la mer d’Allemagne: une partie s’arrête en  Suède et surtout en Scaniem. Horrebows prétend qu’ils restent toute l’année en Islande, et qu’ils habitent la  mer lorsque les eaux douces sont glacées; mais s’il en demeure en effet quelques-uns, le grand nombre suit  la loi commune de migration, et fuit un hiver que l’arrivée des glaces du Groenland rend encore plus rigoureux  en Islande qu’en Lapponie.  Ces oiseaux se sont trouvés en aussi grande quantité dans les parties septentrionales de l’Amérique, que  dans celles de l’Europe. Ils peuplent la baie d’Hudson, d’où vient le nom de cary-swan’s-nest que l’on peut traduire porte-nid de cygne, imposé par le capitaine Button, à cette longue pointe de terre qui s’avance du nord dans la baie. Ellis a trouvé des cygnes jusque sur l’île de Marbre, qui n’est qu’un amas de rochers bouleversés, à l’entour de quelques petits lacs d’eau douce; ces oiseaux sont de même très nombreux au Canada, d’où il paraît qu’ils vont hiverner en Virginie et à la Louisiane; et ces cygnes du Canada et de la Louisiane, comparés à nos cygnes sauvages, n’ont offert aucune différence. Quant aux cygnes à tête noire des îles Malouines et de quelques côtes de la mer du Sud, dont parlent les Voyageurs, l’espèce en est trop mal décrite, pour décider si elle doit se rapporter ou non à celle de notre cygne.

Les différences qui se trouvent entre le cygne sauvage et le cygne privé, ont fait croire qu’ils formaient deux espèces distinctes et séparées; le cygne sauvage est plus petit; son plumage est communément plus gris que blanc; il n’a pas de caroncule sur le bec qui toujours est noir à la pointe, et qui n’est jaune que près de la tête; mais à bien apprécier ces différences, on verra que l’intensité de la couleur, de même que la caroncule ou bourrelet charnu du front, sont moins des caractères de nature, que des indices et des empreintes de domesticité; les couleurs du plumage et du bec étant sujettes à varier dans les cygnes comme dans les autres oiseaux domestiques, on peut donner pour exemples le cygne privé à bec rouge dont parle le docteur Plott; d’ailleurs cette différence dans la couleur du plumage n’est pas aussi grande qu’elle le paraît d’abord ; nous avons vu que les jeunes cygnes domestiques naissent et restent longtemps gris; il paraît que cette couleur subsiste plus longtemps encore dans les sauvages, mais qu’enfin ils deviennent blancs avec l’âge; car Edwards a observé que dans le grand hiver de 1740, on vit aux environs de Londres plusieurs de ces cygnes sauvages qui étaient entièrement blancs; le cygne domestique doit donc être regardé comme une race tirée anciennement et originairement de l’espèce sauvage. Mrs Klein, Frisch et Linnæus l’ont présumé comme moi, quoique Willughby et Ray prétendent le contraire.

Extrait de l’Histoire naturelle des oiseaux : Buffon – Le Cygne

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Suivre la noblesse du Cygne

Posté par othoharmonie le 31 octobre 2015

 

Swan_(Cygnus)Dans toute société, soit des animaux, soit des hommes, la violence fit les tyrans, la douce autorité fait les Rois : le lion et le tigre sur la terre, l’aigle et le vautour dans les airs, ne règnent que par la guerre, ne dominent que par l’abus de la force et par la cruauté; au lieu que le cygne règne sur les eaux à tous les titres qui fondent un empire de paix, la grandeur, la majesté, la douceur; avec des puissances, des forces, du courage et la volonté de n’en pas abuser, et de ne les employer que pour la défense: Il sait combattre et vaincre, sans jamais attaquer; Roi paisible des oiseaux d’eau, il brave les tyrans de l’air; il attend l’aigle sans le provoquer, sans le craindre; il repousse ses assauts, en opposant à ses armes la résistance de ses plumes, et les coups précipités d’une aile vigoureuse qui lui sert d’égide, et souvent la victoire couronne ses effort. Au reste, il n’a que ce fier ennemi, tous les autres oiseaux de guerre le respectent, et il est en paix avec toute la Nature; il vit en ami plutôt qu’en Roi au milieu des nombreuses peuplades des oiseaux aquatiques, qui toutes semblent se ranger sous sa loi; il n’est que le chef, le premier habitant d’une république tranquille, où les citoyens n’ont rien à craindre d’un maître qui ne demande qu’autant qu’il leur accorde, et ne veut que calme et liberté. 

Les grâces de la figure, la beauté de la forme répondent, dans le cygne, à la douceur du naturel; il plaît à tous les yeux, il décore, embellit tous les lieux qu’il fréquente; on l’aime, on l’applaudit, on l’admire; nulle espèce ne le mérite mieux; la Nature en effet n’a répandu sur aucune autant de ces grâces nobles et douces qui nous rappellent l’idée de ses plus charmants ouvrages: coupe de corps élégante, formes arrondies, gracieux contours, blancheur éclatante et pure, mouvements flexibles et ressentis, attitudes tantôt animées, tantôt laissées dans un mol abandon; tout dans le cygne respire la volupté, l’enchantement que nous font éprouver les grâces et la beauté, tout nous l’annonce, tout le peint comme l’oiseau de l’amour, tout justifie la spirituelle et riante mythologie, d’avoir donné ce charmant oiseau pour père à la plus belle des mortelles.

A sa noble aisance, à la facilité, la liberté de ses mouvements sur l’eau, on doit le reconnaître, non seulement comme le premier des navigateurs ailés, mais comme le plus beau modèle que la Nature nous ait offert pour l’art de la navigation. Son cou élevé et sa poitrine relevée et arrondie, semblent en effet figurer la proue du Navire fendant l’onde, son large estomac en représente la carène; son corps penché en avant pour cingler, se redresse à l’arrière et se relève en poupe; la queue est un vrai gouvernail; les pieds sont de larges rames, et ses grandes ailes demi-ouvertes au vent et doucement enflées, sont les voiles qui poussent le vaisseau vivant, navire et pilote à la fois.

Fier de sa noblesse, jaloux de sa beauté, le cygne semble faire parade de tous ses avantages; il a l’air de chercher à recueillir des suffrages, à captiver les regards et il les captive en effet, soit que voguant en troupe on voie de loin, au milieu des grandes eaux, cingler la flotte ailée, soit que s’en détachant et s’approchant du rivage aux signaux qui l’appellent, il vienne se faire admirer de plus près en étalant ses beautés et développant ses grâces par mille mouvements doux, ondulants et suaves.

Aux avantages de la Nature, le cygne réunit ceux de la liberté; il n’est pas du nombre des ces esclaves que nous puissions contraindre ou renfermer; libre sur nos eaux, il n’y séjourne, ne s’établit qu’en y jouissant d’assez d’indépendance pour exclure tout sentiment de servitude et de captivité; il veut à son gré parcourir les eaux, débarquer au rivage, s’éloigner au large ou venir longeant la rive, s’abriter sous les bords, se cacher dans les joncs, s’enfoncer dans les anses les plus écartées, puis quittant sa solitude revenir à la société et jouir du plaisir qu’il paraît prendre et goûter en s’approchant de l’homme, pourvu qu’il trouve en nous ses hôtes et ses amis, et non ses maîtres et ses tyrans.

Cygnus buccinatorChez nos ancêtres, trop simples ou trop sages, pour remplir leurs jardins des beautés froides de l’art, en place des beautés vives de la Nature, les cygnes étaient en possession de faire l’ornement de toutes les pièces d’eau; ils animaient, égaiyaient les tristes fossés des châteaux, ils décoraient la plupart des rivières, et même celle de la capitales, et l’on vit l’un des plus sensibles et des plus aimables de nos Princes, mettre au nombre de ses plaisirs, celui de peupler de ces beaux oiseaux les bassins de ses maisons royales; on peut encore jouir aujourd’hui du même spectacle sur les belles eaux de Chantilly, où les cygnes font un des ornements de ce lieu vraiment délicieux, dans lequel tout respire le noble goût du maître.

Le cygne nage si vite, qu’un homme marchant rapidement au rivage, a grande peine à le suivre. Ce que dit Albert, qu’il nage bien, marche mal et vole médiocrement, ne doit s’entendre, quant au vol, que du cygne abâtardi par une domesticité forcée, car libre sur nos eaux et surtout sauvage, il a le vol très haut et très puissant; Hésiode lui donne l’épithète d’altivolans, Homère le range avec les oiseaux grands Voyageurs, les grues et les oies; et Plutarque attribue à deux cygnes, ce que Pindare feint des deux aigles que Jupiter fit partir des deux côtés opposés du monde, pour en marquer le milieu au point où ils se rencontrèrent. Le cygne, supérieur en tout à l’oie qui ne vit guère que d’herbages et de graines, sait se procurer une nourriture plus délicate et moins commune; il ruse sans cesse pour attraper et saisir du poisson ; il prend mille attitudes différentes pour le succès de sa pêche, et tire tout l’avantage possible de son adresse et de sa grande force; il sait éviter ses ennemis ou leur résister; un vieux cygne ne craint pas dans l’eau le chien le plus fort; son coup d’aile pourrait casser la jambe d’un homme, tant il est prompt et violent; enfin il paraît que le cygne ne redoute aucune embûche, aucun ennemi, parce qu’il a autant de courage que d’adresse et de force.

Les cygnes sauvages volent en grandes troupes, et de même les cygnes domestiques marchent et nagent attroupés; leur instinct social est en tout très fortement marqué. Cet instinct le plus doux de la Nature, suppose des mœurs innocentes, des habitudes paisibles, et ce naturel délicat et sensible qui semble donner aux actions produites par ce sentiment l’intention et le prix des qualités morales. Le cygne a de plus l’avantage de jouir jusqu’à un âge extrêmement avancé de sa belle et douce existence; tous les Observateurs s’accordent à lui donner une très longue vie; quelques-uns même en ont porté la durée jusqu’à trois cents ans; ce qui sans doute est sort exagéré ; mais Willughby ayant vu une oie qui, par preuve certaine, avait vécu cent ans, n’hésite pas à conclure de cet exemple, que la vie du cygne peut et doit être plus longue, tant parce qu’il est plus grand, que parce qu’il faut plus de temps pour faire éclore ses œufs; l’incubation dans les oiseaux répondant au temps de la gestation dans les animaux, et ayant peut-être quelque rapport au temps de l’accroissement du corps, auquel est proportionnée la durée de la vie: or, le cygne est plus de deux ans à croître, et c’est beaucoup, car dans les oiseaux le développement entier du corps est bien plus prompt que dans les animaux quadrupèdes.

Extrait de l’Histoire naturelle des oiseaux : Buffon – Le Cygne

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Histoire du Cygne héraldique

Posté par othoharmonie le 27 octobre 2015

 

CYGNE BlasonLe cygne apparaît tôt dans le bestiaire héraldique. Vers 1200, il est déjà présent parmi la vingtaine d’espèces animales ornant les blasons repérées par Michel Pastoureau .

Cependant, si sa présence est ancienne, le cygne demeure un animal relativement peu fréquent dans l’héraldique au cours de la période médiévale. Bien que les oiseaux figurent dans près de 10 % des armoiries portées entre les xiiie et xve siècles, à peine 2 % d’entre elles représentent un cygne. Michel Pastoureau et Laurent Hablot, spécialistes de l’emblématique médiévale, proposent d’expliquer cette rareté par le caractère ambivalent du cygne dans les bestiaires médiévaux. Ainsi, selon Hugues de Fouilloy, rédigeant son De avibus (Le Livre des oiseaux) entre 1130 et 1160 :

« La blancheur du cygne est le symbole du converti. Le cygne a un plumage blanc mais une peau noire. Allégoriquement la couleur blanche du plumage signifie le prétexte sous lequel la peau noire est dissimulée. Parce que le péché de chair est dissimulé par divers prétextes. Lorsque le cygne nage sur la rivière, il tient son cou dressé, parce que l’homme fier, entaché par des possessions matérielles, se rengorge lui-même de posséder des biens transitoires. On dit que le cygne produit un chant d’une immense douceur lorsqu’il est à l’agonie. De même, à la fin de sa vie le fier prend toujours plaisir à la douceur de ce monde, et mourant, il se souvient de ses mauvaises actions. Mais lorsque le cygne est privé de son plumage neigeux, placé sur une broche, il est mis à rôtir dans les flammes. De même, une fois mort, le riche orgueilleux, dépouillé de sa gloire terrestre, est précipité dans les flammes de l’enfer, où il est son châtiment, de sorte que celui qui avait coutume de rechercher les plus viles nourritures, descendu aux abysses, devient nourriture pour les flammes. »

Sa fréquence sur l’écu augmente considérablement à partir du xviie siècle, au moment où le répertoire des meubles et figures héraldiques s’accroît et se diversifie. L’héraldiste Théodore de Renesse dénombre à la fin du xixe siècle 774 familles européennes ayant un cygne ou une tête de cygne sur leur blason. À titre de comparaison, le même auteur ne compte que 12 familles arborant le rat — une figure beaucoup moins appréciée — sur leur écu.

Le cygne est, en héraldique, une figure naturelle qui s’inspire de l’oiseau du même nom. Relativement peu fréquent sur l’écu tout au long du Moyen Âge, cet animal est, en revanche, à compter du xive siècle, une figure courante des ornements extérieurs de l’écu, en particulier le cimier et les supports, de même que sur les devises et emblèmes personnels.

Sa fréquence sur l’écu augmente considérablement à partir du xviie siècle, au moment où le répertoire des meubles et figures du blason s’accroît et se diversifie.

Quand rien n’est précisé, le cygne est représenté passant, les ailes fermées et tourné vers la gauche.

Le cygne est dit becqué, langué ou membré, suivant que son bec, sa langue ou ses pattes sont d’une couleur différente de celle du corps.

Navré, il est transpercé d’une flèche ou d’un dard.

Lorsqu’il est posé sur une onde, c’est-à-dire qu’il paraît nager sur une mer ou une rivière, il est dit nageant.

Dans le premier quart du xiiie siècle, Wolfram Von Eschenbach crée dans son Willehalm le personnage sarrasin de Josweiz. Né d’un père blanc, Matusales et d’une mère noire, une Africaine de Jetakranc, Josweiz a la peau noire et blanche et ses armes représentent un cygne blanc aux pattes et au bec noirs, reflet fidèle de son apparence et de sa filiation.

Dans les armoriaux imaginaires des chevaliers de la Table ronde du xve siècle étudiés par Michel Pastoureau, le cygne n’est qu’exceptionnellement employé. Ne figurant sur aucun écu, il n’est utilisé que dans les cimiers et supports de deux chevaliers jouant un rôle mineur. Le roi Urien de Gorre, beau-frère d’Arthur et père d’Yvain, a pour supports deux cygnes d’argent, becqués et membrés de sable. Patrides le Hardi, neveu de Baudemagu, a pour cimier une tête et un col de cygne d’argent, becqué de sable et pour supports deux cygnes d’argent, becqués et membrés de sable.

Armes parlantes

Selon Michel Pastoureau, le cygne serait, contrairement à d’autres oiseaux comme le coq et le corbeau, rarement employé dans les armes parlantes. Cependant, les exemples sont relativement abondants dans les pays de langue germanique (schwan, cygne en allemand), notamment Schwangau, Schwanberg, Schwanheim, Schwanenberg, Hohenschwangau et Merenschwand.

Histoire du Cygne héraldique dans CYGNE 220px-H%C3%A9raldique_meuble_cygne.svgL’un des exemples les plus célèbres d’armes parlantes avec un cygne est celui du dramaturge Jean Racine, dont le blason familial représentait, sous forme de rébus, un rat au-dessous d’un cygne (Racine ≈ rat-cygne). Appréciant peu la figure du « vilain rat » qui « [le] choquait », Jean Racine ne conserva que le cygne dans les armes qu’il fit enregistrer en 1697 en conformité avec l’édit royal de novembre 1696 : « D’azur au cygne d’argent becqué et membré de sable ».

 

Il peut être difficile de distinguer le cygne de l’oie dans certaines représentations artistiques, en raison de leur morphologie semblable (les deux appartiennent à la famille des Anatidés) et de la couleur blanche qu’ont en commun toutes les espèces de cygnes de l’hémisphère nord et plusieurs races d’oie domestique. Cette confusion peut se retrouver en héraldique.

 

L’alcyon est, d’après la mythologie grecque, un oiseau aquatique fabuleux qui faisait son nid sur les flots de la mer. Souvent identifié avec le martin-pêcheur, la mouette, le pétrel, le goéland ou le cygne, il est figuré dans ses plus anciennes représentations héraldiques comme un martin-pêcheur dans son nid, donc comme un oiseau de taille moyenne, au bec pointu. L’apparence de l’alcyon s’est ensuite modifiée puisque ses représentations plus tardives en font une « sorte de cygne, représenté dans son nid et voguant sur les flots ».

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Les canards célèbres

Posté par othoharmonie le 17 octobre 2015

 

 

Canard célèbreDans la langue du journalisme, on appelle canard une bourde, une chose absurde présentée avec toutes les apparences de la vérité, quelquefois même appuyée de dissertations historiques ou scientifiques qui semblent de nature à écarter toute accusation de supercherie.

Le mot canard a pénétré dans le langage courant pour désigner une fausse nouvelle, une mystification.

Un auteur contemporain donne au canard l’origine suivante :

« Pour renchérir sur les nouvelles ridicules que les journaux de France lui apportaient tous les matins, un journaliste belge imprima, dans les colonnes d’une de ses feuilles, qu’il venait de se faire une expérience très intéressante et bien propre à caractériser l’étonnante voracité du canard. Vingt de ces volatiles étant réunis, on hacha l’un d’eux avec ses plumes et on le servit aux autres qui le dévorèrent gloutonnement. On immola le deuxième, qui eut le même sort, puis le troisième, et enfin successivement tous les canards, jusqu’à ce qu’il n’en restât plus qu’un seul, qui se trouva ainsi avoir dévoré les dix-neuf autres, dans un temps déterminé et très court. Cette fable, spirituellement racontée, eut un succès que l’auteur était peut-être loin d’en attendre. Elle fut répétée par tous les journaux de l’Europe ; elle passa même en Amérique, d’où elle revint chargée d’hyperboles. On en rit beaucoup, et le mot canard resta pour désigner les nouvelles invraisemblables que les journaux offrent chaque jour à la curiosité de leurs lecteurs. »

L’origine du canard nous semble beaucoup plus ancienne. L’auteur d’un ouvrage publié en 1605, dédié à Sully et intitulé : Histoire admirable des plantes et herbes esmerveilleuses et miraculeuses en nature, dit très gravement qu’il existe un arbre dont la moëlle est de fer, et d’autres arbres dont les fruits tombés dans les eaux se changent en poissons et les fruits tombés sur terre se transforment en oiseaux volants. Il parle surtout d’un arbre, lequel estant pourry produit des vers, puis des canards vivans et volans. Du Bartas, le poète de l’époque, a chanté cet arbre merveilleux.

….. Dans les glaneuses campagnes
Vous voyez des oysons qu’on appelle gravagnes,
Qui sont fils (comme on dit) de certains arbrisseaux
Qui leur feuille féconde animent dans les eaux.
Ainsi le vieil fragment d’une barque se change
En des canards volans : ô changement estrange!
Même corps fut jadis arbre verd, puis vaisseau,
Naguère champignon et maintenant oiseau.

Il est très probable que le volatile, si singulièrement engendré, dont parlent Du Bartas et le naturaliste, son contemporain, n’est autre que la macreuse (canard de mer). En effet, pendant longtemps, les marins, n’ayant jamais pu découvrir de nids de macreuses — par la raison que ces oiseaux font leurs nids dans les régions les plus froides du globe — ont prétendu que la macreuse prenait naissance dans les coquillages attachés aux débris des vaisseaux. Le nom scientifique de la macreuse prouverait même que les savants partagèrent, jusqu’à un certain point, cette croyance : en effet, ils l’ont appelée anatife ou anatifère, deux mots latins anas (canard) et ferre (porter). Les marins de nos jours donnent encore le nom de graine de canards à un coquillage qui s’attache particulièrement aux carènes des vieux navires.

Ne pourrait-on pas admettre que la croyance relative à la macreuse, tournée plus tard en ridicule, amena l’emploi du mot canard avec le sens figuré qu’il a pris dans la conversation. Usité d’abord parmi les marins, il aurait passé ensuite dans le langage populaire, et l’histoire du journaliste belge, qui probablement connaissait la légende du canard de mer, l’aurait fait pénétrer dans la langue du journalisme, où il a fait fortune.

Quoiqu’il en soit, les journaux de notre époque, même les plus sérieux, se livrent avec un zèle infatigable à l’éducation du canard. Telle absurdité plaisante, sortie du cerveau d’un journaliste, entre deux verres de Champagne, est servie le lendemain au public avec une gravité et un appareil de mise en scène qui trompent quelquefois les gens du métier eux-mêmes.

Le canard le plus célèbre est, sans contredit, celui auquel on a donné le nom de serpent de mer, du Constitutionnel. De temps à autre, ce journal, peu plaisant s’il en fut, publie un article constatant, avec preuves à l’appui, que les passagers de tel navire, commandé par le capitaine un tel, ayant à son bord tel ou tel savant, ont aperçu, dans les eaux de telle mer, un monstrueux serpent dont ils ont pu reconnaître exactement les formes, les mouvements et les caractères distinctifs. L’article, assaisonné aux meilleures sauces, dans les cuisines de la rédaction, est servi tout chaud aux lecteurs émerveillés. Les initiés rient dans leur barbe, et les autres croient avoir ajouté un beau fleuron à leurs connaissances en histoire naturelle.

Le serpent de mer du Constitutionnel a fait si bonne route qu’on dit souvent : c’est un serpent de mer au lieu de : c’est une fausse nouvelle, une plaisanterie.

Ce n’est pas que le serpent de mer n’existe que dans l’imagination des journalistes en bonne humeur, comme beaucoup sont portés à le croire. Cet animal n’est pas un mythe, et nous aurons occasion de lui consacrer un article.

Les canards ne sont pas toujours à l’adresse des naïfs et des ignorants. L’Académie des sciences elle-même en a avalé plus d’un, et du plus beau plumage; témoin l’histoire suivante, qui vaut la peine d’être racontée.

Les canards célèbres dans OIE ET CANARD 220px-1993_06_theatre_donald_duckLe célèbre Ampère était aussi distrait que savant. Un jour, il devait lire, à une séance de l’Académie, un rapport sur une question de la plus haute importance. Arrivé à l’Institut, quelques minutes seulement avant l’ouverture de la séance, Ampère s’aperçut qu’il avait oublié chez lui le rapport qu’il devait lire. Très contrarié de cet oubli, il s’arrêta sur la première marche de l’escalier et se mit à réfléchir à ce qu’il devait faire. Machinalement, sa main s’était posée sur la pomme de marbra de la rampe où le soleil dardait à ce moment de chauds rayons. Il remarqua que le côté de la pomme exposé au soleil était relativement chaud, tandis que l’autre côté, placé à l’ombre, avait la froideur ordinaire du marbre. Il remarqua en outre que la pomme, légèrement dévissée, pouvait faire un demi-tour de plus sur elle-même. Il lui fit faire ce demi-tour, de façon que le côté chaud se trouvât à l’ombre et le côté froid au soleil. Alors un sourire narquois apparut sur ses traits, et montant dans la salle où l’attendaient ses collègues déjà réunis, il leur dit : « Messieurs, avant de vous donner lecture de mon rapport, j’ai hâte de vous faire constater un phénomène étrange. » Il les conduisit alors au pied de l’escalier, leur fit toucher la pomme merveilleuse, froide du côté du soleil et chaude du côté de l’ombre, et s’amusa pendant plus d’une heure de leurs exclamations de surprise et des explications que la plupart donnaient incontinent. L’Académie rentra en séance, et, sans plus penser au rapport que devait lire Ampère, mit à l’ordre du jour cette question : « Pourquoi une pomme de marbre, exposée au soleil, reste-t-elle froide du côté où dardent les rayons solaires, et devient-elle chaude du côté placé à l’ombre ? »

Pondant plusieurs mois, bon nombre d’académiciens s’escrimèrent à expliquer le phénomène, mais pas un n’eut l’idée de s’assurer de la véracité du fait, en exposant une pomme de marbre au soleil. Le plus curieux de l’affaire, c’est qu’Ampère lui-même présenta à ses collègues un mémoire où il prétendait donner une explication irréprochable au point de vue de la science. Un beau jour enfin, la piste fut éventée, les rieurs eurent beau jeu et Ampère se fit, à l’Académie des sciences, des ennemis irréconciliables.

Une aventure du même genre advint, il y a quelques années, à une académie de province. Un chroniqueur l’a racontée comme il suit :

« S’il m’en souvient bien, c’était à… ne nommons pas la ville. Respect aux académies malheureuses ! Un jour, le président arriva rouge d’émotion, et tout haletant de joie :

» Messieurs et honorés collègues, dit-il, je viens vous proposer de décerner à l’un de nos compatriotes, le docteur V…, chirurgien de marine, en ce moment à Chandernagor, un diplôme de membre correspondant. Le docteur V… doit prendre rang désormais parmi les plus illustres bienfaiteurs de l’humanité. Il vient d’inventer une manière de guérir les fractures des membres, qui ouvre une voie nouvelle et brillante à la chirurgie. Voici la lettre que j’ai reçue de lui tout à l’heure :

« Mon cher maître, ce matin, un matelot, tombé du haut d’une vergue sur le pont, s’est brisé la jambe gauche. Il gisait sans pouvoir se relever, quand un de ses camarades accourt et entoura le membre fracturé de ficelle goudronnée. Aussitôt le blessé, qui n’avait donné aucun signe de douleur, se relève et reprend immédiatement son service, comme s’il ne lui fut rien arrivé. Je compte bien désormais user d’un moyen aussi héroïque, quand pareil cas se renouvellera. »

L’Académie, à l’unanimité des suffrages et par acclamation, accorda le diplôme demandé.

» Le président se hâta d’écrire à Chandernagor pour annoncer au docteur V… la glorieuse marque de sympathie et d’admiration que lui décernait l’élite savante de ses concitoyens.

» Le docteur répondit :

« Merci à vous et à l’Académie, mon cher maître. A propos! J’étais si pressé l’autre jour en vous écrivant, que j’ai oublié de mentionner un détail peu important, sans doute, mais qui complète l’observation chirurgicale qui me vaut tant d’honneur. La jambe cassée du matelot était une jambe… de bois. »

Le canard n’a quelquefois d’autre but que de faire courir les gens. C’est alors une sorte de poisson d’avril. Un journal annonça un jour que le puits de Grenelle lançait dans ses gerbes d’eau de beaux petits poissons rouges, tout prêts à être mis en bocal, et que le gardien du puits les cédait à un prix modéré. Il vint des acheteurs. Un autre annonça que désormais le public serait admis à visiter l’intérieur de l’obélisque : il se présenta des visiteurs. Un troisième rapporta que, dans les fouilles faites à Alise, on avait retrouvé une paire de pistolets qui, grâce à une inscription, étaient reconnus pour avoir appartenu à César. Le public pourrait aller admirer ces pièces rares au musée de Cluny, où le gouvernement les avait fait déposer. Et il vint au musée de Cluny des curieux qui demandèrent à voir les pistolets de César.

Image illustrative de l'article Le Canard enchaînéA un degré moins élevé de l’échelle sociale, le canard est un puissant élément de succès pour les exhibiteurs de curiosités qui parcourent les foires et les fêtes de banlieue. Nous avons vu le prospectus d’un Musée antique qui annonçait, entre autres merveilles : un pépin de la pomme qu’Eve offrit à Adam — le plat sur lequel Esaü mangea les lentilles qui lui coûtèrent si cher — un morceau de la mâchoire d’âne avec laquelle Samson assomma tant de Philistins — le glaive avec lequel Judith trancha la tête à Holopherne — la queue du chien d’Alcibiade — le cheveu qui tenait suspendue l’épée sur la tête de Damoclès, etc.

Qui de nous est sûr de n’avoir pas, plus d’une fois, avalé des canards, absolument comme il arrive aux habitués des restaurants de Paris de manger du chat pour du lapin et du cheval mariné pour du sanglier?

issu du site : Le dictionnaire des curieux

 

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LA VIE SOCIALE DE L’OIE

Posté par othoharmonie le 11 octobre 2015

 

 

OIEL’oie est un animal grégaire; elle a donc une tendance naturelle à rejoindre ses congénères. Ce comportement est hautement appréciable lorsqu’il faut conduire les oies en groupe d’un endroit à un autre. C’est avec plaisir que je me souviens de l’air ébahi d’automobilistes arrêtés par mon troupeau d’oies qui se rendaient en rangs serrés d’une pâture à une autre.

Les oies ne craignent pas les autres animaux et font face, notamment, aux chats ou aux chiens même de grande taille.

Cohabitation avec d’autres espèces

La poule peut cohabiter avec d’autres espèces, tels que le canard ou l’oie. Néanmoins, il faut veiller à satisfaire les besoins des uns et des autres au niveau de l’alimentation ou du logement.

Le plus simple est de faire cohabiter les animaux ensembles depuis leur plus jeune âge. Un regroupement plus tardif peut parfois amener des problèmes.

Lors de l’introduction d’un nouvel animal dans une basse-cour, il faut savoir que le dernier arrivé est d’office placé en bas de la pyramide hiérarchique. Puis la personnalité de chaque individu se manifeste au point, parfois, de bousculer toute la hiérarchie mise en place et d’en détrôner les meneurs.

On ne peut que recommander une vigilance très accrue au moment de l’introduction d’un nouveau venu. Les réactions peuvent se révéler très violentes. Blessure(s) et mort dans les cas graves peuvent survenir dans les premières heures, voir les premiers jours. Attention, les canards de Barbarie peuvent être très agressifs vis-à-vis de leurs congénères.

Une manière de contourner la difficulté est de profiter d’un changement d’enclos pour introduire le ou les nouveau(x) venu(s). Tous les animaux sont placés sur un pied d’égalité: la nouveauté pour tout le monde. La curiosité et la découverte d’un nouvel environnement occulte un peu la compétition entre animaux. Néanmoins, une surveillance est nécessaire pendant les premières heures, voire pendant 1 jour ou 2.

Il ne faut pas croire que l’animal le plus grand en taille dominera automatiquement le plus petit. L’établissement d’une hiérarchie intra et inter-espèce est bien plus subtil que cela. Chez nous, il est déjà arrivé qu’un jeune canard fasse seul la loi au sein d’un groupe d’une quinzaine d’oie: il s’arrogeait le droit de manger en premier et sans partage.

Observer les animaux permet d’observer la hiérarchie au sein d’un groupe. Par exemple, si l’eau ou la nourriture vient à manquer pendant une heure ou deux, la hiérarchie est mise à jour au moment du ravitaillement. Est-ce une poule qui becque un canard? Ou bien un grand canard qui empêche une jeune cane d’accéder à l’abreuvoir? Visiblement, certains règnent sans partage.

C’est la raison pour laquelle, il faut être particulièrement vigilant quant à l’approvisionnement en eau et nourriture quand la basse-cour est peuplée. La taille du poulailler et de la volière est également un facteur à ne pas négliger pour une cohabitation inter-espèce réussie. Permettre à un dominé de fuir facilitera aussi la cohabitation. Plantez même l’un ou l’autre buisson dans la volière afin de permettre à un animal pourchassé de se cacher. Pensez à choisir des mangeoires qui donnent accès au plus grand nombre. Choisissez un abreuvoir circulaire ou linéaire suffisamment grand pour éviter les bousculades.

 

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Les plumes et le duvet

Posté par othoharmonie le 10 octobre 2015

 

 

Contrairement aux discours de l’EDFA (ASSOCIATION EUROPÉENNE DES INDUSTRIES DE PLUMES ET ARTICLES DE LITERIE), les plumes et le duvet (1)  utilisés très largement par les industries de l’habillement et de la literie sont bel et bien issus de la cruauté.

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En effet, la majorité des plumes et du duvet utilisés pour garnir divers textiles ne sont pas issus du plumage d’animaux déjà morts, ni de la récupération de plumes tombées à terre dans les élevages !

Le plumage à vif est la méthode standard dans les principaux pays producteurs ! 

En 2009 les journalistes de France 2 ont filmé un élevage d’oies en Hongrie. Ces volatiles sont plumés à vif, leur douleur est insoutenable tout comme les images diffusées dans le cadre de ce reportage.

La Hongrie n’est malheureusement pas le seul pays à pratiquer cet acte cruel… 

Le plumage des oies vivantes peut représenter jusqu’à 80% de la collecte mondiale des plumes et si la Chine prend une importance croissante, les principaux producteurs de plumes sont européens, parmi lesquels la Hongrie, la Pologne et… la France.

Les plumes sont arrachées du cou, du dos et de la poitrine, en blessant souvent grièvement les animaux. Les plaies sont, dans le meilleur des cas, cousues immédiatement et sans anesthésie par les ouvriers et les ouvrières.​

Les animaux sont ensuite soit laissés dehors – c’est ainsi que les animaux plumés vivants souffrent, en plus de leurs blessures, du froid, et cela afin que nous ayons bien chaud ! – soit ré-entassés dans des hangars dans des conditions désastreuses.

Le 30 Juin 2009, à 40 km de Hambourg, dans le village de Königsmoor, Allemagne…

En secret et dans la plus grande sécurité le personnel de l’une des plus grandes installations d’élevage d’oies en Allemagne commet des cruautés illégales envers les animaux. Systématiquement, des centaines d’oies sont brutalement poussées vers une machine à plumer, machine créée en réalité pour le plumage d’animaux morts.

Sur cette vidéo tournée à leur insu, on peut voir les disques rotatifs en métal cassant le duvet de la peau des oies pleurantes. Les machines résonnent comme les scies circulaires, et on peut entendre les cris de panique des oies. Un employé attrape les oies grossièrement à l’aile ou la gorge, pour les plumer. Les oies essaient de fuir et elles sont poussées à coup de pied dans la machine à plumer. Un membre du personnel se met en colère et frappe sur une oie. Les animaux une fois plumés sont jetés dans le pâturage – ils s’enfuient, ils sont paniqués. Quelques animaux restent, la procédure de plumage leur a infligée des blessures trop graves pour survivre, bon nombre d’entre eux mourront. 

(1)Lexique spécialisé :

  • Le duvet : Plumage formant la première couche des oiseaux aquatiques et se composant de touffes de filaments légers et moelleux qui poussent à partir d’un noyau faiblement ébauché, mais n’ont ni tige ni vexille.
  • La plume : Enveloppe cornée des volailles. Elle a un vexille plus court et plus doux que les pennes et, contrairement aux flocons de duvets, elle a une tige bien développée.

 

téléchargement (2)Dans le doute, n’achetez pas !

D’une part, des produits déclarés « sans plumage à vif » peuvent provenir d’animaux qui avaient été précédemment plumés à vif ! Les magasins qui vendent des oreillers et des couettes ne savent pas toujours d’où viennent les plumes ni comment elles sont produites à causes de nombreux intermédiaires de la filière.

​Et si vous vous demandez si les plumes qui se trouvent dans vos oreillers, doudounes, coussins et autre proviennent d’une oie ou d’un canard vivant à qui on a arraché les plumes  ou si elles proviennent d’un volatile mort, vous constaterez qu’il n’y a à ce jour aucun moyen de le savoir.

Explications dans l’excellent et très complet article fait par l’association Respect Animal.

A noter : même si la production de volailles (poulets, dindes, pintades) est la seconde production de viande en France après le porc et devant le bœuf et le veau, les plumes ne représentent environ que 5% du poids vif des animaux, et la production de  »plumes neuves », par opposition aux « plumes de récupération », via ce canal, est d’une importance toute relative.​​

 

 

Le cas du duvet de canard…

Selon l’état actuel de nos informations, on ne plume pas les canards, vivants s’entend… Malheureusement, là encore, il y a de nombreuses possibilités de fraude : on pourrait y mêler du duvet d’oie, et les éleveurs de canards pourraient être incités à plumer également leurs animaux.

En outre, la plupart des canards sont engraissés dans des élevages de masse cruels, et souffrent par millions pour la production de foie gras..

 Pour comprendre ce qu’est le foie gras, n’hésitez pas à vous rendre sur le site de l’association L214 !​​

 Au 21ème siècle …

Il existe tant de matières alternatives pour assurer notre confort ! Les produits synthétiques sont tout aussi efficaces et confortables !

Ainsi le polyester ou le gel microfibre reproduisent de nos jours parfaitement dans les couettes et autres articles de literie l’effet gonflant typique du duvet de canard ou du duvet d’oie. Il existe de nombreuses variétés de fibres en polyester (Quallofil Air, Hollofil, Cyclafill…). Plus les fibres sont élaborées de façon à contenir de l’air, plus elles sont légères tout en restant isolantes. Certaines sont siliconées pour avoir un toucher proche des couettes naturelles, les fibres glissent plus facilement les unes sur les autres comme le duvet.

Ces matières synthétiques ont également un très bon pouvoir isolant comme en témoigne leur emploi par les unités spéciales de l’armée ou les fabricants de vêtements et literie pour les sports extrêmes… – « Sur le plan du confort thermique, notre test ne montre pas de réelle différence entre naturelle et synthétique » Que Choisir, article sur les couettes, décembre 2011. 

De plus, ces alternatives synthétiques sont moins chères, plus résistantes à l’humidité, et conviennent également aux allergiques (certaines personne le sont aux plumes et duvet).

Et les alternatives synthétiques aux plumes et duvet ont également tout bon côté environnemental, si on les compare avec les bilans environnementaux de la production de plumes et de duvet (élevages industriels + traitement par des procédés chimiques complexes), lesquels sont extrêmement négatifs !

Sans parler bien sûr du nettoyage : pour le nettoyage des couettes en plumes et duvet, direction le pressing ! Les couettes synthétiques présentent de grands avantages écologiques également en termes d’entretien : elles passent à la machine à laver, de 30 à 90°, ainsi qu’au sèche-linge !

Enfin, la plupart des fabricants développent des gammes à base de polyester recyclé, souvent associées à des enveloppes également « vertes », coton « bio », viscose de bambou, etc. 

​Ces souffrances inimaginables sont infligées pour des raisons évidentes de rentabilité.

Les vétérinaires contactés parlent de torture, ces pauvres bêtes pourront être plumées 4 fois pour récolter des plumes ou du duvet toujours plus doux pour contenter les acheteurs…

 

 oies-blanches

​ Le cas du duvet d’OIES…

 

Au cours de leur brève existence, les oies sont plumées 2 à 4 fois à la main par des « brigades de plumage ». Ce travail est payé à la pièce : en l’espace de 5 heures, on plume ainsi à nu environ 3000 animaux. L’Union Européenne interdit cette façon de procéder mais il n’y a pas de sanction!

Les usages méconnus des plumes….

En sus des utilisations connues des plumes pour habillement et literie, les industriels exploitent de bien d’autres manières ces produits de la souffrance animale ! Ainsi on trouve des plumes dans les matériaux d’isolation, l’industrie automobile, les engrais et les farines animales (ainsi, entre autres utilisations, la poudre de plume ou farine sert comme farine animale, et transformée, donne la cystéine, utilisée en boulangerie comme correcteur de la force de la pâte à pain…).

 

Des articles pour aller plus loin …

Un très bon article synthétique sur le sujet, avec deux vidéos, d’Animalier.

Un article de la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, qui explique de façon pragmatique les réalités de l’industrie : « Production de plumes et de duvets«  

L’article de l’association One Voice dénonçant la prise de position en 2010 de l’EFSA, favorable à la collecte sur animaux vivants !

​Un article de la fondation « 30 millions d’amis » faisant le point sur la situation et la législation européenne.

Un article en français expliquant le scandale allemand de 2009.

Une vidéo de campagne de PETA à la fois sur le plumage et le foie gras.

SOURCE DE l’ARTICLE : http://www.laissons-leur-peau-aux-animaux.org/

 

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Histoire de L’oie d’Anjou

Posté par othoharmonie le 4 octobre 2015

oie d'AnjouL’oie blanche fait partie du paysage agricole de la région historique de l’Anjou depuis le Moyen Age. Cette ancienne province solidement ancrée sur les cours de la Loire, de la Sarthe, du Loir et de la Mayenne recouvre les départements actuels du Maine et Loire, du sud de la Mayenne, du sud ouest de la Sarthe et du nord de l’Indre et Loire. 

L’oie figurait et figure encore sur certains blasons comme celui de la ville de L’Oie. Beaucoup de lieux dits de la région font référence à l’oie et au piron (nom local donné aux jeunes oies mâles). 

C’est en partie du à la présence de ce réseau hydrographique dense que l’élevage des oies a trouvé naturellement sa place. La nature des sols, la présence de nombreuses mares et la douceur du climat procurent toutes les conditions nécessaires à l’éclosion  précoce des oisons et au maintien de la couleur blanche des plumes de nos oies. 

Au Moyen Age, l’oie était omniprésente dans les basses cours de ferme et procurait aux fermiers jusqu’à peu, la plume et le duvet nécessaires à la fabrication de vêtements, couettes matelas et oreillers. En plus de la viande, la peau de l’oie était tannée en mégisserie pour confectionner des houppes à poudre mais aussi des gants, manchettes et faux cols ainsi que des vêtements pour les enfants. Cette peau était commercialisée sous le nom de « cygne ». 

Les marchés de Château Gontier et de Brissac Quincé qui ont lieu à laSaint Maurice remontent au XVe siècle. D’autres marchés dont ceux deLongué et de Vihiers aussi très anciens rassemblent plusieurs milliers d’oies. Tous les écrits des voyageurs font mention de la présence de ces troupeaux d’oies (« les gardeuses »). Au marché de Château Gontier elles étaient réunies en cercle sur de la paille. Les ventes avaient lieu après la troisième plumaison (entre novembre et la fin décembre). Les oies étaient bien sûr élevées en plein air sur des parcelles de céréales sur pied puis finies avec des pâtées à base de pommes de terre cuites, de son, de farine d’orge, de sarrasin et de maïs. 

Cette diversité de valorisation autour de l’oie d’Anjou permettait aux éleveurs d’obtenir un complément de revenus pour pouvoir acheter ce qui n’était pas produit sur la ferme.

La production des oies en Anjou a bien sûr évolué avec la diminution de l’intérêt pour les plumes et duvets ainsi que la peau. Aujourd’hui l’Oie d’Anjou est élevée uniquement pour sa viande si délicate. Malgré les bouleversements des modes de production et des circuits de commercialisation l’élevage de l’oie en Anjou reste traditionnel, respectant l’animal, ses rythmes et ses besoins. 

  • N’est pas oie d’Anjou qui veut !

Tout d’abord être née dans la belle région d’Anjou, qui nous offre son climat doux et océanique.

En effet le climat est déterminant pour nos dates de ponte, ce qui nous permet de gambader les premières car nous avons été pondues dès le mois de mars. Voilà déjà une partie de notre secret pour être si belles à noël, nous sommes dorlotées en élevage en moyenne 222 jours. 

C’est le début d’une grande et belle histoire dès que nous rencontrons celui ou celle qui va s’occuper de nous !

Pendant  presque 8 mois.

C’est un moment très important car nous allons devoir le reconnaître très rapidement en enregistrant sa voix et ses intonations. Nous les oies nous avons la particularité de suivre le premier venu et tant mieux si c’est un éleveur d’Oie d’Anjou.

 

Un site : http://www.oiedanjou.fr/

 

 

 

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Vivre un réel processus de deuil pour notre animal

Posté par othoharmonie le 3 octobre 2015

 

M.ZEN de FrancescaDéni, colère, culpabilité, dépression, acceptation… Le deuil d’un animal comporte les mêmes étapes que celui d’un être humain. Des étapes qui ne se traversent pas forcément dans un ordre préétabli, comme l’explique Marina von Allmen. « Elles peuvent surgir en boucles et certaines peuvent même être « zappées », pour resurgir lors d’un autre deuil. »

D’abord, le déni. « Je ne voulais pas y croire, je me suis mise à hurler et à pleurer. C’était trop brutal, trop soudain », se souvient Jennifer. Retrouver son chat allongé dans l’herbe, mort écrasé, a été un choc assourdissant. « J’ai été dans un état second pendant quelques jours ». Selon Martine Golay Ramel, « pour beaucoup, l’animal de compagnie rythme le quotidien et sa mort déclenche une perte de repères ».

Une fois le choc passé, la colère et la recherche d’un responsable prennent souvent le dessus. « J’ai ressenti tellement de rancoeur contre l’automobiliste qui a écrasé mon chat et qui n’a même pas eu la décence de s’arrêter, » commente Souslik. Pour Camille, le plus insupportable a été pendant un certain temps de voir d’autres propriétaires avec leurs chevaux. « Je leur en voulais d’avoir la chance que leur cheval soit encore là. Pourquoi le méritaient-ils plus que Rock et moi ? » Mais le plus souvent, la colère éprouvée est dirigée contre soi-même et l’impression d’avoir failli à son animal fait culpabiliser.

Ne pas avoir été présent dans les derniers instants, l’avoir réprimandé quelques heures avant sa mort, ne pas s’être assez bien occupé de lui… Autant de raisons de se sentir coupable lorsque son animal décède. « C’est un passage quasi obligé », affirme Martine Golay Ramel. De son côté, la vétérinaire Marina von Allmen souhaite rassurer les propriétaires : « les animaux ne nous en veulent pas pour nos agissements ou nos manquements ». Mais même en sachant cela, difficile de ne pas se sentir responsable. Ophélie, qui, faute de place, a dû laisser sa chatte chez ses parents, s’en est terriblement voulu. « Elle s’est faite écraser en traversant la route. Je me dis qu’elle a dû se sentir abandonnée et qu’elle essayait peut-être de me rejoindre. Encore aujourd’hui, je me sens responsable. Je n’ai même pas pu lui dire au revoir. »

Ne pas avoir pu dire adieu est un regret qu’ont connu de nombreux propriétaires. « Il faut savoir que comme chez les humains,il y a des animaux qui attendent notre départ pour mourir, explique Marina von Allmen. D’autres, à l’inverse, désirent notre présence. Cela dépend du caractère de l’animal mais aussi de notre façon plus ou moins inconsciente de vouloir le retenir auprès de nous. » Une acceptation de la mort qu’a voulu montrer Norbertus à sa labrador Orit. « Elle a fait ses adieux à chaque membre de la famille, avant de se cacher. Mais je l’ai mise dans son panier, parmi nous tous. Le lendemain elle ne bougeait plus, elle s’était endormie sereinement. »

La phase de « dépression réactionnelle » pendant un deuil est probablement la plus difficile à surmonter. Au décès de son chat, Saloua a perdu tout intérêt pour ce qui l’entourait. « J’ai failli échouer dans mes études universitaires, je m’absentais tout le temps. Je n’avais pas le courage de quitter ma chambre. » Cet état dépressif ne doit pas être sous-estimé. Selon la vétérinaire Marina von Allmen, il est même nécessaire. « Cette étape permet de vraiment ressentir à quel point nous passons du vide et du désespoir à la reconnaissance de ce qu’il nous a été donné de vivre avec notre animal. » C’est ce sentiment de gratitude qui a permis à Camille d’accepter enfin la disparition de son cheval. « La douleur n’a finalement duré qu’un moment par rapport au bonheur d’avoir vécu cette belle histoire avec Rock. »

 

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L’exploitation du Papillon

Posté par othoharmonie le 26 septembre 2015

 

PAPILLONAu-delà de l’admiration artistique, l’homme a su tisser des liens avec les papillons et exploiter certaines espèces. Plusieurs papillons de nuit sont producteurs de soie et élevés comme tels. Ils appartiennent au groupe des bombyx (famille des saturniidés). Le plus célèbre est le bombyx du mûrier, Bombyx mori, dont la chenille est connue sous le nom de ver à soie. Le corps trop lourd et les ailes trop petites de ce papillon lui interdisent de voler. Le ver à soie est élevé depuis 5 000 ans. À l’origine, les Chinois étaient les seuls à détenir le secret de son élevage et le gardaient jalousement : tout don, vol ou trafic des œufs du précieux papillon au bénéfice d’un étranger était sanctionné par une sentence de mort. En dépit de telles mesures dissuasives, plusieurs de ces œufs, accompagnés de graines de mûrier, parviennent clandestinement à Constantinople, en 555. L’industrie de la soie se répand lentement. En France, Louis XI l’établit à Lyon au xive siècle. Les vers à soie sont élevés intensivement jusqu’au xixe siècle, dans des fermes appelées magnaneries. Apparus en 1932, les textiles synthétiques comme le Nylon imposent une rude concurrence à l’industrie de la soie, qui connaît un ralentissement durable.Coûteuse, la sériciculture représente aujourd’hui une production très réduite en France, comme dans le reste de l’Europe.

La chenille du bombyx est glabre et atteint huit ou neuf centimètres de long. Elle se nourrit en abondance des feuilles du mûrier, sa seule source d’alimentation pendant les trente à quarante jours que dure sa vie larvaire. Au terme de son développement, elle tisse un cocon blanchâtre, plus ou moins épais, fait d’un fil d’une longueur de un à deux kilomètres et de plusieurs fils accessoires courts. Une des extrémités du cocon est moins épaisse : dans la nature, c’est par là que l’adulte sort à l’issue de la métamorphose, après avoir ramolli la fibre avec une sécrétion émolliente.

La qualité du fil de soie varie d’une race de bombyx à l’autre. Le cocon n’est pas utilisé en totalité. Pour débarrasser le fil continu des cours fils de soie accessoires qui entourent le cocon, celui-ci est ébouillanté, la chrysalide meurt et le fil de soie continu peut être déroulé. Le fil commercialisé est le plus souvent constitué de plusieurs fils torsadés ensemble.

D’autres papillons sont élevés pour la production de la soie, comme Antheraea yamamai et Antheraea pernyi, les bombyx japonais et chinois du chêne, dont l’élevage a été tenté en Europe. Antheraea pernyi produit un cocon trois fois plus lourd que le bombyx du mûrier, mais la fibre est moins longue et plus épaisse. Il est actuellement élevé en Chine et dans certains pays de l’Est.

Des insectes peu protégés

Les papillons de nuit, comme les autres animaux, sont menacés par les activités humaines. Excepté quelques espèces comme les mites et les ravageurs de cultures (les pyrales du maïs, du riz, de la canne à sucre, etc.), ils sont rarement visés par des destructions volontaires, et c’est avant tout la disparition de leur habitat qui est à l’origine de la raréfaction des papillons en de nombreuses régions. Le remembrement des terres cultivées se traduit souvent par l’arrachage des haies et des buissons et par l’abattage des arbres. Les végétaux dont les chenilles se nourrissent, jugés inutiles, sont éliminés au profit de cultures papillons-vivrières ou décoratives, ou de la sylviculture. Le défrichage, le drainage, l’assèchement des marais, la fauche des prairies et des talus, jusqu’au labourage, participent à la disparition des milieux favorables aux papillons et à la destruction directe des œufs, chenilles et chrysalides. Enfin, l’usage intensif d’engrais et de pesticides, par la destruction des œufs, chenilles et chrysalides, a provoqué la raréfaction des papillons, y compris en des régions encore peu touchées par la disparition des milieux naturels.

Des conventions internationales et nationales protègent de nombreux animaux dans la plupart des pays du monde. Mais les lépidoptères, et particulièrement les papillons de nuit, sont rarement pris en compte. Ainsi, seules 27 espèces de lépidoptères sont protégées, à l’échelle européenne, par la Convention de Berne : 26 sont strictement protégées (Annexe II), une est protégée (Annexe III) ; il s’agit de l’isabelle, ou papillon vitrail,Actias isabellae. Cette espèce est en revanche, en France, totalement protégée. Les captures, dont ce superbe papillon a longtemps pâti, sont interdites.

 

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UNE OIE – UN CANARD

Posté par othoharmonie le 9 septembre 2015

 

Gros oiseau (anatidé) à silhouette massive, cou allongé, bec large, pattes palmées, plumage brun ou gris, herbivore, migrateur, répandu dans tout l’hémisphère Nord.

Il existe de nombreuses races d’oie domestique, telles l’oie de Toulouse, dont la « variété de type industriel » a été sélectionnée pour la production de foie gras, l’oie du Poitou, élevée pour sa peau (« peau de cygne »), l’oie d’Alsace et l’oie du Bourbonnais, l’oie de Guinée, de format moyen, très rustique et facile à élever.

Les oies se déplacent à terre avec aisance et nagent peu. Elles mènent une vie sociale complexe, associant à la monogamie une organisation collective des vols de migration et de la prise de nourriture. Aucune espèce sauvage ne niche en France, mais presque toutes viennent y hiverner, et notamment l’oie des moissons, l’oie cendrée, dont dérive la race domestique, et l’oie rieuse, nichant dans l’extrême Nord.

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Canard                                                                Oie 

Oiseau palmipède appartenant à l’ordre des ansériformes. 
On nomme cane la femelle et caneton le petit du canard.

Le colvert (Anas platyrhynchos), couramment désigné par le terme générique de canard sauvage, a donné naissance à un grand nombre de races de canards domestiques ou communs : race pékin, la plus développée, aylesbury, rouen… A l’origine canard barboteur de surface, le canard commun présente un dépôt de gras sous-cutané abondant. Il ne se gave pas. 

Le canard de Barbarie (Cairina moschata) se différencie aisément des canards communs par l’existence de caroncules rouges et l’absence de chant, ce qui le fait appeler canard muet. Le mâle est nettement plus lourd que la femelle. Le barbarie produit une viande rouge avec un rendement de carcasse supérieur à celui du canard commun. Il peut se gaver. Originellement d’un plumage noir, les souches développées pour l’élevage industriel présentent le plus souvent un plumage blanc ou gris barré. 

Le croisement d’un mâle barbarie avec une cane commune donne naissance à un canard mulard, hybride infertile exploité originellement pour la production de gras, qui présente des caractéristiques intermédiaires entre celles du canard commun et celles du canard de Barbarie.

La production d’œufs de cane est quant à elle une production spécifique du Sud-Est asiatique. 

L’amélioration des techniques d’élevage a permis de diminuer l’incidence de nombreuses pathologies. Par ailleurs, les vaccinations contre la parvovirose, la maladie de Derszy et la pasteurellose aviaire confèrent une bonne protection. La réovirose et les maladies bactériennes (colibacillose et syndrome de mortalité brutale du caneton) sont les principales pathologies infectieuses qui restent à maîtriser. Le syndrome de mortalité brutale du caneton est apparu en 1991 et continue à se développer ; la maladie se déclenche vers l’âge de 5 à 10 jours chez le barbarie, et vers 12 à 15 jours chez le mulard. Elle est toujours associée à la présence de Streptococcus bovis. Les canards sont également des réservoirs, porteurs sains, de salmonelles.

Parmi les parasitoses, trichomonose, coccidiose et aspergillose nécessitent une prophylaxie médicale (aliments médicamenteux, etc.). Le canard est l’oiseau le plus sensible aux aflatoxines.

Enfin, le développement de souches lourdes a accentué les problèmes de boiterie.

 

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Canard de Barbarie

Posté par othoharmonie le 8 septembre 2015

 

Image illustrative de l'article Canard de BarbarieLe canard de Barbarie adulte est calme et silencieux. Incapable de voler en raison de son poids élevé (sauf quand un joli pompier lui court après, virilement, avec une épuisette)(contrairement à la femelle qui est légère), il déambule en balançant curieusement la tête. La cane niche dans des coins abrités, parfois en hauteur (boîtes, arbres creux, greniers ouverts).

Les mâles de cette espèce peuvent parfois se montrer agressifs pour défendre leur nourriture, leur territoire ou leur femelle ; les coups de bec sont douloureux mais sans conséquence. La femelle, quant à elle, n’hésite pas à attaquer les autres animaux et même l’homme pour défendre ses œufs ou ses canetons. Elle donne des coups d’ailes, elle pince, elle griffe avec ses pattes et l’ergot que possèdent ces canards sur le pouce. Les canards de Barbarie aiment être entourés de congénères avec lesquels ils peuvent communiquer de différentes façons : le mâle peut faire savoir à un autre qu’il n’est pas le bienvenu en émettant une sorte de sifflement sourd et saccadé, il peut également effrayer l’intrus en exécutant une sorte de danse ou il avance en baissant et levant la tête tout en émettant des cris sourds. Le canard adverse peut répondre en adoptant la même attitude. Le canard de Barbarie est surtout actif le matin et le soir, moment de la journée où la chaleur est moins ardente dans les régions tropicales d’où il est originaire. L’après-midi est consacré au repos, à l’ombre. Le canard de Barbarie vit toujours près de l’eau. Il entretient attentivement son plumage par de nombreux toilettages au cours de la journée.

Le Canard de Barbarie désigne les races de canards domestiques issues d’une espèce de canard sauvage américain appelé canard musqué. Bien qu’il soit un oiseau d’origine tropicale, il s’adapte aux climats tempérés et peut supporter des températures allant jusqu’en dessous de -12 °C.

La cane préfère couver dans des emplacements un peu sombres. Elle pond d’une douzaine à une vingtaine d’œufs.

Le mâle est beaucoup plus gros que la femelle. Le canard de Barbarie se reconnaît facilement à la peau rouge

canard de barbarie

qu’il porte sur la tête, de la base du bec jusqu’au cou, en particulier chez le mâle. De plus, celui-ci porte sur le bec une extension de peau, contrairement à la femelle. Quand il est en colère ou qu’il se sent menacé, le canard de Barbarie hérisse une crête de plume en haut de la tête.

Le canard de Barbarie est différent du canard européen, mais il peut se croiser avec lui, donnant un hybride stérile, le mulard.

Le canard de Barbarie et le mulard sont les races les plus aptes au gavage pour obtenir du foie gras. Le « canard du sud-ouest », n’accepte que ces races.

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Comment le Léopard a acquit ses taches

Posté par othoharmonie le 23 août 2015

Comment le Léopard acquit ses taches 

 


220px-Charging_Leopard-001À l’époque où tout le monde partait à égalité, ma Mieux-Aimée, le Léopard vivait en un lieu nommé le Haut-Veld. Souviens-toi que ce n’était pas le Bas-Veld, ni le Bush-Veld, ni le Sour-Veld, mais le Haut-Veld, exclusivement nu, brûlant et éclatant, avec du sable, des rochers couleur de sable et exclusivement des touffes d’herbe jaunâtre et sablonneuse. La Girafe, le Zèbre, l’Éland, le Coudou et le Bubale y vivaient eux aussi : et ils étaient tous exclusivement jaune-brun-roux partout, mais le Léopard était le plus exclusivement jaune-brun-roux de tous, une espèce d’animal en forme de chat gris-jaune qui se confondait à un poil près avec la couleur exclusivement jaune-gris-brun du Haut-Veld. C’était très embêtant pour la Girafe, le Zèbre et les autres, car il se tapissait près d’une pierre ou d’un buisson es’sclusivement jaune-gris-brun et lorsque passaient la Girafe, le Zèbre, l’Éland, le Coudou, le Gruit ou le Damalisque, il leur sautait dessus et leur faisait faire des bonds. Tu peux me croire. Et il y avait également un Ethiopien avec des arcs et des flèches (un homme exclusivement gris-brun-jaune en ce temps-là) qui vivait sur le Haut-Veld en compagnie du Léopard ; et ces deux-là chassaient ensemble. 

L’Éthiopien avec ses arcs et ses flèches, le Léopard es’sclusivement avec ses dents et ses griffes ; si bien que la Girafe, l’Éland, le Coudou, le Couagga et tous les autres ne savaient plus sur quelle patte sauter, ma Mieux-Aimée. Tu peux me croire ! 

Après très longtemps (les choses vivaient éternellement en ce temps-là) ils apprirent à éviter tout ce qui ressemblait à un Léopard ou à un Ethiopien. Et petit à petit ils quittèrent le Haut-Veld (à commencer par la Girafe car elle avait de longues pattes). Pendant des jours et des jours et des jours, ils filèrent avant de parvenir à une immense forêt, es’sclusivement remplie d’arbres, de buissons et d’ombres rayées, tachetées, mouchetées où se cacher.

Après une autre longue période, à force de rester moitié dans l’ombre, moitié en dehors, et à cause des ombres glissantes et mouvantes des arbres qui leur tombaient dessus, la Girafe devint tachetée, le Zèbre rayé, l’Éland et le Coudou plus foncés avec de petites vagues grises sur le dos comme l’écorce sur un tronc d’arbre. Ainsi, on avait beau les entendre et les sentir, on pouvait rarement les voir et encore, à condition de bien savoir où regarder. Ils passaient du bon temps parmi les ombres es’sclusivement tachetées-mouchetées de la forêt, tandis que le Léopard et l’Éthiopien parcouraient en tous sens le Haut-Veld es’sclusivement gris-jaune-rouge, là-bas, en se demandant où étaient passés leurs petits déjeuners, leurs dîners et leurs goûters. Finalement, ils eurent si faim, ce Léopard et cet Éthiopien, qu’ils mangèrent des rats, des scarabées et des lapins de rochers ; puis ils eurent tous les deux le Gros Mal Au Ventre ; c’est alors qu’ils rencontrèrent Baviaan, le Babouin aboyeur à tête de chien, qui est Vraiment l’Animal le Plus Sage de Toute l’Afrique du Sud. 

Léopard dit à Baviaan (il faisait très chaud ce jour-là) :

— Rien ne va plus ! Où est passé tout le gibier ? 

Baviaan cligna de l’œil. Il le savait, lui. 

L’Éthiopien dit à Baviaan : 

— Peux-tu m’indiquer l’actuel habitat de la Faune aborigène ? (Ce qui voulait dire la même chose, mais l’Ethiopien utilisait toujours de longs mots. C’était une grande personne.) 

Et Baviaan cligna de l’œil. Il le savait, lui. 

Alors Baviaan dit : 

— Le jeu a changé : le gibier est parti ailleurs, et je te conseille, Léopard, de gagner rapidement de nouveaux points. 

Et l’Éthiopien dit : 

— Tout ça c’est bien beau, mais j’aimerais savoir où a émigré la Faune aborigène. 

Alors Baviaan dit : 

— La Faune aborigène a rejoint la Flore aborigène car il était grand temps pour elle de changer ; et je te conseille à toi aussi, Ethiopien, de changer le plus tôt possible. 

Cela intrigua le Léopard et l’Éthiopien, mais ils partirent à la recherche de la Flore aborigène ; et après bien des jours ils virent une grande et immense forêt pleine de troncs d’arbres es’sclusivement mouchetés, tachés, hachés, tachetés, chamarrés, bigarrés, nervurés, rainurés et veinés d’ombre. (Dis ça tout haut très vite et tu verras à quel point la forêt devait être pleine d’ombres.) 

— Qu’est-ce donc, dit le Léopard, qui soit aussi exclusivement sombre, et pourtant plein de petits morceaux de lumière ? 

— Je ne sais pas, dit l’Éthiopien. Mais il s’agit certainement de la Flore aborigène. Je sens Girafe et j’entends Girafe, mais je ne vois pas Girafe. 

— C’est curieux, dit le Léopard. C’est sans doute parce que nous venons du soleil. Je sens Zèbre, j’entends Zèbre, mais je ne vois pas Zèbre. 

— Attends un peu, dit l’Éthiopien. Il y a longtemps que nous ne les avons pas chassés. Peut-être avons-nous oublié à quoi ils ressemblent. 

— Taratata ! dit le Léopard. Je me souviens parfaitement d’eux sur le Haut-Veld, surtout de leurs os à moelle. 

— Girafe mesure environ dix-sept pieds de haut et elle est exclusivement fauve-jaune doré de la tête aux pieds ; et Zèbre mesure environ quatre pieds et demi et il est exclusivement gris-fauve de la tête aux pieds. 

— Hmmm, dit l’Éthiopien en plongeant son regard parmi les ombres tachetées-mouchetées de la Flore aborigène. Dans ce cas, ils devraient ressortir sur ce fond noir comme des bananes mûres dans un fumoir. 

Mais il n’en était rien. Le Léopard et l’Éthiopien chassèrent toute la journée ; et bien qu’ils pussent les sentir et les entendre, ils ne les virent pas. 

— Pour l’amour du ciel, dit le Léopard à l’heure du thé, attendons qu’il fasse nuit. Cette chasse en plein jour est un parfait scandale. 

Comment le Léopard a acquit ses taches  dans PANTHERE - LEOPARD 1024px-Schneeleopard_KoelnIls attendirent donc la nuit et alors le Léopard entendit quelque chose qui reniflait bruyamment dans la lumière des étoiles toute rayée par les branches et il sauta sur le bruit ; cela sentait comme Zèbre, et cela avait la consistance de Zèbre, et lorsqu’il le coucha à terre cela se débattit comme Zèbre, mais il ne le voyait pas. Alors il dit : 

— Cesse de remuer, ô toi personne sans forme. Je vais rester assis sur ta tête jusqu’au lever du jour, car il y a quelque chose en toi que je ne comprends pas. 

Sur ce, il entendit un grognement, puis un choc et un bruit de lutte, et l’Éthiopien s’écria : 

— J’ai attrapé une chose que je ne vois pas. Cela sent comme Girafe et cela se débat comme Girafe, mais cela n’a aucune forme. 

— Méfie-toi, dit le Léopard. Reste assis sur sa tête jusqu’au lever du jour, comme moi. Ils n’ont aucune forme, ni l’un ni l’autre. 

Ils s’assirent donc sur eux jusqu’au matin clair et le Léopard dit : 

— Quoi de neuf de ton côté, mon Frère ? 

L’Éthiopien se gratta la tête et dit : 

— Ce devrait être exclusivement d’un riche roux-orangé fauve de la tête aux pieds et ce devrait être Girafe, mais c’est couvert de taches marron. Et toi, quoi de neuf de ton côté, mon Frère ? 

Le Léopard se gratta la tête et dit : 

— Ce devrait être es’sclusivement d’un délicat gris-fauve et ce devrait être Zèbre, mais c’est recouvert de rayures noires et pourpres. Que diable t’es-tu fait, Zèbre ? Ignores-tu que si tu étais sur le Haut-Veld, je pourrais te voir à des milles ? Tu n’as aucune forme. 

— Oui, dit le Zèbre, mais ici ce n’est pas le Haut-Veld. Tu ne vois donc pas ? 

— Si, à présent je vois, dit le Léopard. Mais hier, je ne pouvais pas. Comment cela se fait-il ? 

— Laissez-nous nous relever, dit le Zèbre, et nous vous montrerons. 

Ils laissèrent le Zèbre et la Girafe se relever ; et le Zèbre se dirigea vers de petits buissons d’épines où la lumière du soleil tombait toute striée, et Girafe se dirigea vers de grands arbres où les ombres tombaient en taches. 

— Maintenant regardez ! dirent le Zèbre et la Girafe. Voilà comment ça se fait. Un, deux, trois ! Où est passé votre petit déjeuner ? 

Léopard ouvrit de grands yeux, l’Éthiopien ouvrit de grands yeux, mais ils ne voyaient que des ombres striées et des ombres tachetées dans la forêt, aucune trace de Zèbre et de Girafe. Ils étaient tout simplement partis se cacher parmi les ombres de la forêt. 

— Hi ! Hi ! dit l’Éthiopien. C’est un bon tour à retenir. Profite de la leçon, Léopard. Tu ressors sur ce fond sombre comme un morceau de savon dans un seau à charbon. 

— Ho ! Ho ! dit le Léopard. Serais-tu surpris d’apprendre que tu ressors sur ce fond sombre comme un cataplasme sur un sac de charbon ? 

— Allons ! ce n’est pas en nous insultant que nous attraperons le dîner, dit l’Éthiopien. Le fin mot de la chose, c’est que nous ne sommes pas assortis à nos décors. Je vais suivre le conseil de Baviaan. Il m’a dit de changer et comme je n’ai rien à changer à part ma peau, je vais la changer. 

— En quelle couleur ? dit le Léopard, terriblement excité. 

— En joli marron-noir très pratique avec un peu de violet et quelques touches de bleu-ardoise. Ce sera le truc parfait pour se cacher dans les creux et derrière les arbres. 

Donc il changea de peau séance tenante et le Léopard était de plus en plus excité, il n’avait jamais vu homme changer de peau auparavant. 

— Et moi ? dit-il lorsque l’Éthiopien eut introduit son dernier petit doigt dans sa belle peau noire toute neuve. 

— Suis, toi aussi, les conseils de Baviaan. Il t’a dit de gagner de nouveaux points le plus tôt possible. 

— Ce que j’ai fait, dit le Léopard. Je suis venu jusqu’à ce point avec toi. Et voilà le résultat ! 

— Oh, pas du tout ! dit l’Éthiopien. Baviaan voulait parler de points sur ta peau. 

— Pour quoi faire ? dit le Léopard. 

— Pense à Girafe, dit l’Éthiopien. Ou si tu préfères les rayures, pense à Zèbre. 

Ils sont très contents de leurs taches et de leurs rayures. 

— Hmmm, dit le Léopard. Pour rien au monde je ne voudrais ressembler à Zèbre. 

— Eh bien, décide-toi, dit l’Éthiopien, parce que je n’aimerais pas chasser sans toi, mais j’y serai contraint si tu persistes à ressembler à un tournesol devant une clôture goudronnée. 

— Alors j’opte pour les points, dit le Léopard, mais ne les fais pas trop voyants. Pour rien au monde, je ne voudrais ressembler à Girafe. 

— Je vais les faire du bout des doigts, dit l’Éthiopien. Il me reste plein de noir sur la peau. Viens par ici ! 

800px-Leopard_Mating_Dance dans PANTHERE - LEOPARDAlors l’Éthiopien joignit ses cinq doigts (il restait beaucoup de noir sur sa peau neuve) et il les appuya partout sur le Léopard, et là où les cinq doigts appuyaient, ils laissaient cinq petites marques noires proches les unes des autres. Tu peux les voir sur la peau de n’importe quel Léopard, ma Mieux-Aimée. 

Parfois les doigts glissaient et les marques n’étaient pas très nettes, mais si tu observes attentivement un Léopard, tu verras toujours les cinq points, faits par cinq gros bouts de doigts noirs. 

— Maintenant tu es vraiment beau ! dit l’Éthiopien. Tu peux t’étendre sur le sol nu et passer pour un tas de cailloux. Tu peux t’étendre sur les rochers nus et passer pour un morceau de pudding. Tu peux t’étendre sur une branche feuillue et passer pour un rayon de soleil filtrant à travers les feuilles ; et tu peux t’étendre en plein milieu d’un chemin et ne ressembler à rien du tout. Pense à ça et ronronne ! 

— Mais si je suis tout ça, dit le Léopard ; pourquoi ne t’es-tu pas recouvert de taches toi aussi ? 

— Oh, tout noir c’est mieux pour un Nègre, dit l’Éthiopien. Viens avec moi, nous allons voir si nous pouvons rendre la pareille à M. Un-Deux-Trois-Où-est-votre-petit-déjeuner ! 

Alors ils s’en allèrent et vécurent heureux très longtemps, ma Mieux-Aimée. 

Voilà. 

Parfois tu entendras de grandes personnes dire : 

— L’Éthiopien peut-il changer sa peau et le Léopard ses taches ? 

À mon avis, même les grandes personnes cesseraient de dire de telles idioties si le Léopard et l’Éthiopien ne l’avaient pas fait une fois, tu ne crois pas ? Mais ils ne le referont jamais, ma Mieux-Aimée. Ils sont très heureux ainsi. 

C’est moi le Baviaan Très Sage 
Et je dis, fort sérieux, 
Fondons-nous dans le paysage 
Et sortons seuls, tous les deux, 
Car ces visiteurs qui nous viennent 
C’est l’affaire de Maman… 
Nounou veut bien que tu m’emmènes 
Je t’en prie, partons gaiement. 

Près de la soue des gorets roses 
Asseyons-nous sur le mur, 
Allons dire aux lapins des choses 
Quand leur queue bat le sol dur. 

Faisons, Papa, n’importe quoi 
Tant qu’il s’agit toi et moi, 
D’aller fureter, sans rester 
Enfermés jusqu’au goûter. 

Tu veux tes bottes ? Les voici. 
Tiens, ton chapeau et ta canne, 
Et ta pipe, si tu boucanes. 
Viens vite, filons d’ici.

 

SOURCE http://kiplinginfrench.free.fr/HCCtable.html

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Les DRAPEAUX LEOPARD

Posté par othoharmonie le 23 août 2015

Le drapeau normand est un emblème non officiel de la Normandie, province historique française.

N’étant pas une collectivité territoriale dotée de symboles officiels, elle n’a donc pas de drapeau légal mais seulement des drapeaux officieux. La Normandie possédant en revanche une identité historique et culturelle certaine, le recours à un drapeau pour la représenter s’est progressivement généralisé au cours du xxe siècle.

Le litige sur le drapeau est un objet de débat. En général, les armoiries et le drapeau sont distincts et il y a peu d’exceptions (on peut citer la Corse ou l’Albanie pour lesquelles le drapeau et le blason sont identiques). Les vexillologues et les héraldistes affirment en général qu’un blason n’est pas un pavillon et qu’un drapeau n’est pas la simple reproduction sur tissu du blason. Cependant, tout blason peut être décliné sous forme de drapeau, en particulier d’étendard ou de bannière.

Plusieurs drapeaux sont actuellement en usage et coexistent donc en Normandie. Ils suivent deux modèles : le drapeau héraldique et le drapeau à croix de saint Olaf. Les Îles Anglo-Normandes usent en revanche de drapeaux officiels.

 

Drapeau aux deux léopards

Le drapeau héraldique reprend le blason de gueules à deux léopards d’or (surnommé en normand les p’tits cats), que hissent la plupart des mairies et autres collectivités territoriales normandes, dont les deux conseils régionaux. Il est très majoritairement reconnu comme emblème de la Normandie depuis longtemps et se voit partout en Normandie. Sa popularité et son importante diffusion sur tout support tient à ce qu’il est identique aux 

Flag_of_Normandie.svg

armoiries de la Normandie continentale, blasonné « de gueules à deux lions d’or », qui a donné au fil du temps la bannière carrée puis le drapeau et le pavillon actuels. C’est, en tant que blason, l’emblème séculaire de la Normandie.

Le léopard héraldique est parfois confondu avec le lion dans la mesure où il est représenté comme lui avec une crinière et sans aucune caractéristique de pelage tacheté ; il se distingue du lion en ce qu’il est représenté « passant », c’est-à-dire marchant sur trois pattes, la quatrième dressée, corps de profil et tête de face, et queue redressée vers l’extérieur. Le léopard peut être « lionné », ou « rampant » (la position héraldique du léopard), s’il est dressé sur ses pattes arrières. Il ne se distingue plus alors que par la queue et la tête.

Le drapeau normand est souvent l’objet d’un questionnement puisque beaucoup de gens confondent les Lions avec des Léopards.

Drapeau aux trois léopards

Les DRAPEAUX LEOPARD dans PANTHERE - LEOPARD 220px-Royal_Banner_of_England.svgLe drapeau héraldique normand existe avec une variante : au lieu de deux, il est parfois arboré avec trois léopards d’or (surnommé en normand les treis cats). Le nombre de léopards du blason héraldique est peut-être dû à un quiproquo linguistique, car le cauchois Two : « trois », mal franco-patoisé Touo, ressemble à l’anglais Two : « deux ».

Cet usage est très minoritaire. Il se retrouve chez les partisans de la thèse selon laquelle le blason originel de la Normandie comportait trois lions, conservé sur le blason de l’Angleterre et partant, des îles Anglo-Normandes. Son usage, réhabilité sous l’influence du poète Louis Beuve (décédé en 1949), notamment lors des festivités du millénaire du rattachement du Cotentin à la Normandie, puis de l’abbé Marcel Lelégard (décédé en 1994), reste limité, mais on le trouve parfois sur des bâtiments officiels comme sur l’hôtel de ville de Coutances et au-dessus de la porte du château de Pirou.

Une autre hypothèse fait de ce drapeau à trois lions le résultat de la réunion de la Normandie avec l’Aquitaine sous le sceptre unique des Plantagenêts, héritiers par Aliénor d’Aquitaine de cette province dont le blason est formé d’un léopard les mêmes émaux que celui de Normandie. Pour cette raison, ce drapeau serait resté en Angleterre et dans les îles Anglo-Normandes, qui sont restées sous la domination des Plantagenêts après la conquête de Philippe Auguste.

Drapeaux à croix de saint Olaf

Le drapeau à croix de saint Olaf est un drapeau rouge orné d’une croix dite de Saint-Olaf, à croix rouge bordée d’or, allongée au battant à la manière des drapeaux des nations scandinaves, c’est-à-dire suivant le modèle des drapeaux des pays et régions nordiques. Ce drapeau a été créé par Jean Adigard des Gautries en 1937. Il serait issu, selon les historiographes, de l’étendard à la croix papale donnée à Guillaume le Conquérant par Alexandre II et qui brûla en 1932 dans l’abbaye de Battle. Bien que cet archétype soit l’un des plus vieux drapeaux du monde, la ressemblance avec la croix de saint Olaf est tout de même ténue.

220px-Drapeau_de_Falaise dans PANTHERE - LEOPARDCe drapeau est notamment promu par des associations régionalistes normandes revendiquant l’héritage des Vikings ou Normands. Il a été repris par les éditions et la revue normande Heimdal (de B. Mabille et G. Bernage), les revues Sleipnir et Haro (de D. Patte), mais aussi par diverses associations normandes dont : le Cercle culturel Norrois Asgard de Bayeux, l’Association culturelle Henri Beauclerc de B. Marie, la H.H.N.K. (Hin Heilöga Normanniska Kirkja : « La Sainte église normande » de M. Guignard), l’Association Phosphénia dans l’Oise normande de R. Skotarec, l’Amicale normande des Vosges, via la revue Viking (de J. Rivière). Depuis le début des années 2000, il est employé par de nombreux intervenants sur Internet.

Il est également devenu le drapeau du Mouvement normand, mouvement politique régionaliste dans les années 1970 afin selon lui « de représenter la Normandie puisqu’il aurait l’avantage de reproduire à la fois les couleurs normandes et l’héritage historique de la province ». Malgré ses efforts, le Mouvement normand n’a pas réussi à l’imposer ou à en généraliser l’usage.

Ce drapeau à croix éclatée de saint Olaf a été déposé en 1974 auprès de l’Association française d’études internationales de vexillologie.

Pour l’histoire, saint Olaf, évangélisateur de la Scandinavie, n’est pas étranger à la Normandie : il fut baptisé à Rouen en 1014 par l’archevêque de Rouen Robert le Danois, avant de connaître le martyre des mains de ses compatriotes hostiles à la religion des « Papars ». Olaf est « l’inventeur » du Danebrog, qu’il présente comme tombé du ciel, lequel est peut-être une récupération chrétienne de la roue solaire dite « païenne », regardée par les Northmenn et Normands comme le symbole vengeur du marteau de Þór.

Ce drapeau à croix de saint Olaf éclatée existe lui aussi avec une variante héraldique : en raison de son manque de notoriété à ses débuts, il est parfois apparu dans une version insérant les deux léopards d’or dans le quartier carré en haut à gauche, afin de le rendre plus facilement identifiable comme emblème normand. On le voit sur différents supports bien que la grande majorité des Normands fasse usage du drapeau aux deux léopards. Ce drapeau constitue un compromis entre le drapeau héraldique et celui à croix de saint Olaf. Comme le drapeau breton Gwenn ha Du, cette version intègre les éléments du blason tout en s’en distinguant.

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La Légende de la Panthère du Bénin

Posté par othoharmonie le 20 août 2015

 

 

La panthère et la ruse du chat

Voici mon conte; qu’il aille et qu’il vienne…

00004C’était jadis, à l’époque où les animaux vivaient tous en bonne harmonie. Le Chat et la Panthère étaient donc de très bons amis. Ils avaient chacun huit enfants qu’ils nourrissaient sans trop de peine

Mais un jour, une grande sécheresse provoqua la famine dans toutes les familles. Nos amis n’échappèrent pas à cette triste situation et le jour arriva où, ayant glané tout ce qui restait dans leur champ, il ne leur resta vraiment plus rien à manger.

Une nuit où les deux familles avaient dormi le ventre vide, la Panthère avait remué toutes ses méninges pour chercher une solution à cette terrible famine dont personne ne voyait la fin.

Le lendemain matin, elle se réveilla presque joyeuse car elle pensait avoir une bonne idée et elle alla voir le Chat. ». Mon cher ami, lui dit-elle, la situation est grave. Nous n’arrivons plus à nourrir nos enfants et nous allons tous mourir de faim. Pour ne pas en arriver là, j’ai eu, cette nuit, une terrible idée mais elle nous permettra, si tu es d’accord, de ne pas tous disparaître. Alors voilà je propose, qu’à tour de rôle, nous égorgions l’un de nos enfants pour nous le partager et le manger, en espérant que la prochaine arrivée de la pluie en épargnera le plus grand nombre. « 

D’abord effrayé par cette horrible idée de la Panthère, le Chat réfléchit beaucoup à tous les aspects de leur situation et, finalement, accepta la proposition de son amie, la Panthère.

Il posa tout de même une condition : la Panthère devait commencer la première. Cette dernière, pour montrer sa bonne foi, décida de commencer le jour même. En secret, car elle avait honte, elle tua donc l’un de ses enfants et en fit envoyer la moitié chez le Chat.

Le chat fut muet sur l’accord qu’il avait passé avec la Panthère et il prit soin de ne donner à manger à sa famille que le tiers du gros gigot de panthère qu’il avait reçu.

Le second jour, c’était au Chat d’envoyer sa part à la Panthère.

Mais, au lieu de tuer l’un de ses enfants, il envoya l’un des tiers restants du gigot de la veille et il alla cacher un enfant dans un arbre.

La Panthère, consciente qu’un chaton n’était pas aussi gros qu’une petite panthère, ne se plaignit pas de la quantité de viande qui lui était envoyée. Pour mieux cacher sa ruse, le Chat avait cuisiné la viande avec un peu de sel et de piment, ce qui l’avait rendue plus appétissante pour la Panthère.

Et ce fut ainsi, régulièrement, jusqu’à ce que la Panthère ait fini de tuer tous ses petits. Quant au Chat, il avait caché tous les siens dans l’arbre. Dans la journée, ils ne mettaient jamais plus le nez dehors et c’était le Chat qui allait glaner quelques grains pour accompagner la viande de panthère.

Heureusement, les pluies commencèrent enfin à tomber. On pouvait donc retourner aux champs pour travailler la terre et préparer la récolte suivante. Le Chat ne pouvait travailler seul et, théoriquement, il n’avait plus d’enfants pour l’aider. Il lui fallait trouver un moyen pour faire descendre ses enfants de leur arbre sans éveiller les soupçons de la Panthère.

Il se rendit chez elle et lui dit :  » Le temps des semailles est proche et il nous faut labourer la terre. Demain, je ferai venir mes neveux pour m’aider car je me sens très fatigué après ces terribles épreuves et je ne peux travailler seul. « 

Ainsi, le lendemain, le Chat fit descendre cinq de ses petits qui l’accompagnèrent au champ. La Panthère fut très surprise de la ressemblance entre les enfants du Chat et ses neveux et elle posa de multiples questions auxquelles le Chat répondit sans bégayer.

benin-panthere-berlin---3-Cependant la Panthère doutait de la sincérité de son ami et elle lui demanda de lui prêter l’un de ses enfants pour l’aider dans son propre champ, ajoutant qu’en retour elle l’hébergerait et le nourrirait. Elle pensait ainsi pouvoir continuer son investigation après du chaton en dehors de la présence du père. Le Chat se sentit obliger de le lui promettre pour le lendemain matin et il partit.

Rentré à la maison, il tint un conseil de famille car il savait que le risque serait grand d’être dévoré pour celui de ses enfants qu’il enverrait chez la Panthère.

 » Lequel d’entre vous sera capable de déjouer le plan de la Panthère ?

- Moi ! dit le benjamin des chatons. Je peux braver la Panthère mais je ne pourrais pas courir assez longtemps si elle me poursuivait.

- J’y ai pensé, répondit le Chat. Si c’est toi qui va aider la Panthère, tu suivras bien toutes les directives qu’elle te donnera jusqu’à ce que tu sois dans son champ. Là, il te faudra guetter le meilleur moment pour prendre la fuite et, sur ton chemin, tu trouveras une corde pendant d’un arbre ; dès que tu le pourras, tu la saisiras et nous la tirerons pour te hisser dans l’arbre aussi vite que nous pourrons. Quant à la Panthère, nous lui réservons une surprise désagréable. « 

Toute la famille resta un instant silencieuse puis le plan diabolique fut mis en place très soigneusement car le sort de Petit Chaton était en jeu…

Le lendemain, ce dernier se rendit chez la Panthère comme il était convenu. Il l’accompagna au champ mais, à aucun moment, il trouva le moyen de s’enfuir.

Le soir, il rentra donc avec la Panthère qui remplit une marmite d’eau qu’elle mit à chauffer sur le feu. Elle demanda au chaton de surveiller l’eau et de la prévenir lorsqu’elle commencerait à bouillir; puis elle rentra dans sa case en se disant qu’au moment où le chaton entrerait pour lui dire que l’eau bouillait elle l’attraperait et le jetterait dans la marmite.

« Cela me fera enfin un bon repas après cette dure journée de travail !  » murmura-t-elle dans ses babines. »

Petit Chaton, blotti dans son coin, avait deviné le plan de son hôte. Il lui fallait vite trouver une parade. Il laissa passer un moment ; puis il jeta l’eau de la marmite et, vite, la remplaça par de la froide. Aussitôt, il prévint la Panthère que l’eau était comme elle avait dit. Celle-ci le saisit et le jeta précipitamment dans la marmite sans rien vérifier. Dès qu’elle eut tourné le dos, le chaton sauta hors de la marmite et, tout trempé, courut aussi vite qu’il put vers sa maison.

La Panthère entendit bien un bruit mais lorsqu’elle réalisa ce qui se passait, le chaton était loin et il apercevait déjà la corde dont son père lui avait parlé la veille.

Il la saisit bientôt et la Panthère le vit de loin s’élever au bout de la corde jusque dans l’arbre. Lorsqu’elle arriva au pied de cet arbre, la corde pendait à nouveau, elle s’en saisit et se sentit aussitôt tirée vers le haut mais, à mi-hauteur, c’est elle qui reçut l’eau bouillante. Sous la douleur, elle lâcha prise et retomba lourdement sur le sol.

Alors, prenant ses jambes à son cou, elle se mit à courir si vite que même un éléphant n’aurait pu l’arrêter. Elle s’enfonça loin dans la brousse et ne revint plus jamais dans les parages.

C’est depuis ce temps-là que la panthère est devenue un animal sauvage et qu’elle vit loin des villages et des hommes…

 

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REVER DE PANTHERE

Posté par othoharmonie le 17 août 2015

 

1024px-Mahnadi_2Voir une panthère surgir au milieu de vos songes est tout simplement synonyme de peur. Sinon ce rêve en rapport avec la panthère est un signe de haine et de ruse. Rêver de tuer une panthère par contre est plutôt positif, cela pourra être un signe de succès. Avoir aussi la vision d’une panthère apparaître dans vos songes est une mise en garde contre des personnes qui ne sont pas ce qu’elles prétendent être, celles-ci sont fausses et méchantes. Rêver d’abattre une panthère a un rapport avec vos affaires, ce rêve pourra vouloir dire que dans une affaire donnée vous serez brillamment réhabilité. Faire un rêve dans le quel vous êtes poursuivi puis attaqué par une panthère pourra vouloir dire que vous allez être victime des dommages les quels sont causés par des calomnies insidieuses.

Ce félin est à associer d’abord au symbolisme du chat. Cependant, de par sa nature férale, cette énergie féminine est ici plus dangereuse, ressentie comme incontrôlable. Un rêve de panthère suggère une femme sauvage, mangeuse d’homme, à la haute sensualité. Dans le langage courant, elle peut évoquer la femme africaine et donc, de par la beauté de sa couleur noire, elle est liée à l’ombre, notre part d’ombre et à notre partie féminine sauvage ressentie de façon négative. La montée de cette énergie est donc certainement positive, malgré le ressenti de sa dangerosité. Ces composantes la feraient appréhender comme capable de dévorer notre véritable personnalité.

Selon un autre angle, le mot panthère est assonant avec pater et donc, quelquefois, elle peut aussi représenter le père et la peur du désir du père ou la peur de l’homme prédateur. La panthère est le nom vernaculaire d’une des nombreuses espèces de la même famille qui se déclinent au masculin : jaguar, léopard, puma, couguar, etc.

Ombre et principe féminin ressenti négativement, nature sauvage et dangereuse, beauté, désir dangereux, séduction et fascination, puissance sexuelle.

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L’HISTOIRE DES FEMMES PANTHERES

Posté par othoharmonie le 17 août 2015

 

 

FEMMES PANTHÈRES : À LA RENCONTRE DE CES PRÉDATRICES DE LA NUIT

« Vous avez réussi à nous reconnaître ? ». La question est posée par Pascaline, la figure maternelle des Femmes Panthères. Comme s’il pouvait en être autrement. Comme si Armentières, ville où elle et sa fille se terrent, abritait d’autres créatures aussi excentriques. Personnages atypiques de la vie dans le Nord, les Femmes Panthères font partie de ces personnes à la fois rares et omniprésentes : visibles aussi bien dans les soirées importantes de Lille qu’en allant faire ses courses au Monoprix du coin.

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C’est au Vivat à Armentières, leur fief, que l’on s’est donné rendez-vous. Ne sachant pas exactement où cette salle de spectacle se trouve, je papillonne dans les rues. Par chance, – si tant est que flâner sous la pluie pendant une dizaine de minutes à Armentières en soit une -, je finis par tomber sur elles. Me voilà rassuré. Passé les salutations de courtoisie, je leur avoue d’emblée quelle gêne j’ai d’être là, dans une tenue presque ordinaire, quand elles se parent d’un look dont même les plus grandes stars s’étonnent et n’en sont toujours pas revenues. Pas rancunières, le malaise s’évade rapidement et nous voilà marchant ensemble vers le Vivat. Suivre ces deux personnages excentriques, c’est un peu comme suivre des bêtes de foire. Les gens vous regardent, vous méprisent, vous sourient ou vous négligent. Vous vous demandez sans doute ce que fichent les deux Femmes Panthères dans cette petite ville du Nord de la France. C’est simple, si elles habitent là c’est parce qu’elles ont grandi ici et qu’elles s’y sentent bien. Ne cherchez pas plus loin.

 

Cela est d’autant plus étonnant quand on sait que les Femmes Panthères squattent le tapis rouge de Cannes depuis de très nombreuses années. Cela leur a même valu un slogan : « Cannes ne serait pas Cannes sans les Femmes Panthères. » Mais leur gloire ne s’arrête pas là. Résultat : des logos, des parodies, des statuts à Hollywood, des marionnettes géantes à Steenwerck,… La force de Pascaline et d’Esméralda, c’est en effet d’avoir réussi à entrer dans le milieu de la télé, du cinéma et de la mode sans en reprendre les codes et sans qualités artistiques apparentes. Dupes de rien, elles s’en sortent même plus que bien.

 

Pascaline, la maman féline 

C’est loin, bien loin du Nord de la France qu’a commencé l’aventure des Femmes Panthères. « Je suis originaire de la Sierra, du haut plateau de la Vieille-Castille. C’est un village où le temps s’est arrêté il y a 500 000 ans. Un endroit où il n’y a pas d’eau, pas d’électricité. Il n’y a pas de monnaie non plus. C’est du troc en quelque sorte. C’est comme avant, mais vous n’étiez pas là avant. Moi non plus d’ailleurs.» Pascaline a raison, je n’étais pas là avant. Et c’est justement pour ça que je lui demande ce qui a bien pu se passer dans son Espagne natale, ce qui l’a incitée à changer de vie du jour au lendemain. « Je ne dirais jamais ce qui s’est passé dans mon village. J’ai simplement eu envie de m’habiller en panthère. Et puis ça m’a porté chance, alors j’ai continué. Plein de journalistes me l’ont déjà demandé. Mais je l’ai fait pour moi, et pas pour me faire remarquer ou gagner ma vie. Tant que je ne le dis pas c’est bien, mais si je le dis, ça va démolir le mythe. » Je n’en saurai pas plus. La discrétion de Pascaline peut être prise pour, au mieux, de la paranoïa, au pire, de la folie, mais elle s’explique par plusieurs rumeurs ou autres ragots à son sujet : « actrices pornos, prostituées, sadomasochistes,… » A côté de ça, les L’HISTOIRE DES FEMMES PANTHERES dans PANTHERE - LEOPARD 220px-Amur_Leopard_%281970226951%29rumeurs évoquant des agents du FBI à leur sujet feraient presque figures de bonne blague.

Et pour sortir des blagues, Pascaline n’est jamais la dernière. Comme cette fois où elle rencontre un inconnu à Cannes : « une personne vient nous voir pour nous dire qu’il avait vu deux personnes comme nous à Lille. Je lui ai répondu qu’ils allaient devoir nous payer des droits d’auteurs. » Elle rit de bon cœur et repart sur une autre histoire, le signe astrologique de sa fille cette fois : « elle est gémeaux, c’est une catastrophe. N’épousez jamais une gémeaux, vous le regretteriez. Moi je suis bélier et nous sommes en conflits perpétuels. » En quelques mots à peine, Pascaline est capable de restituer une ambiance, de manière très simple et décontractée. Les mensonges ou autres tentatives marketing ? Très peu pour elle. « Quand j’ai dit que je venais du Nord, beaucoup ont fait la grimace. Pourtant, il n’y a pas que nous qui sommes d’Armentières. Dany Boon et Line Renaud aussi. Mais eux ils ont gagné de l’argent et sont vite partis. Mais ils aiment bien dire qu’ils viennent de là, ça donne un côté rural à leur carrière. »

 

Depuis plusieurs décennies, les Femmes Panthères trainent leurs guêtres dans tout ce que la France compte de luxueux : hôtels et clubs VIP. Leur spot favori ? Le festival de Cannes. Et des histoires insolites sur cette quinzaine, Pascaline en a des dizaines. « Y’a une petite blonde qui vient vers nous. Elle est était en train de faire un jogging, mais elle s’est arrêtée pour faire une photo avec nous. Personne ne l’a remarquée. Deux heures plus tard, tout le monde était autour d’elle. C’était Madonna. » Parfois, Pascaline en oublie même le sens des réalités : « Vous n’avez jamais vu Bill Gates ? Il ne vient jamais à Lille ? » Euh… Comment dire ? Pas vraiment, non ! Reste que Pascaline et sa fille sont fières de connaître toutes ces personnes, toutes ces stars. Et n’hésitent pas à le répéter régulièrement, « en plus de connaître toutes les prostituées de France et de Navarre, on connaît tout le monde dans le showbiz. » lâche-t-elle de façon très enthousiaste. Forcément, je lui soumets un petit test. José Garcia ? « Très sympa » ! Jim Carrey ? « Grandiose » ! Dany Boon ? « Un gentil mec » ! Jean Dujardin ? « Sa femme doit faire bien attention à lui » ! On peut dès lors décemment parler de succès. 

 

Esméralda, la fille plantureuse

Au premier abord, pas facile de trouver un point commun entre Esméralda et sa mère. « Il y a une grande différence entre ma mère et moi. Elle est très attachée à ses racines alors que moi je m’en tape complètement. Si je pouvais, je m’achèterais un camping-car et prendrais la route. Si je reste là c’est parce qu’elle est là. On n’aime absolument pas les mêmes choses. Ma mère aime les grandes foules et moi les grands espaces. Moins je vois de gens et mieux je me porte. D’ailleurs, plus je vois les gens et plus j’aime les chats. » Plus que le propos, c’est la verve à la fois simple et franche d’Esméralda qui fascine ici.

Tout ça, cette manière de dire les choses et de les penser, de suivre son instinct et ses exigences, elle l’a appris en côtoyant des célébrités, toutes ces personnes issues du monde du cinéma qu’elle considère comme un « monde truqué ». « Par  dans PANTHERE - LEOPARDexemple, Emir Kusturica, je le vois tous les ans à Cannes. Est-ce vraiment nécessaire que je continue à lui courir après ? Et comme je suis moi aussi réalisatrice, je prends du recul avec tout ce glamour. Je ne fais pas une fixette sur les acteurs, plutôt sur les réalisateurs. Mais sans me prosterner pour autant. C’est un boulot comme un autre après tout. J’admire plus une personne qui va sauver la vie des gens. »  

Paradoxalement, Esméralda se rend quand même tous les ans à Cannes et, à l’instar de sa mère, ne cesse de parler de ces personnes qu’elle refuse de considérer comme des stars. Alors, forcément, les commérages fusent : « de Cannes, j’ai deux souvenirs en particulier. D’abord, la fois où Whoopi Goldberg a arrêté sa voiture pour me demander de faire une photo avec elle. On a fait un bouchon sans précédent à Cannes. Puis, la fois où Chiara Mastroianni est venue vers moi et m’a demandé si elle pouvait me faire un cadeau. Je me voyais mal lui répondre non et elle m’a donné son assiette du festival. » 

Malgré toute la réticence que peut vous inspirer cette attitude ou ce look, Esméralda, quelque part, mérite d’être défendue. Après tout, avouons qu’aujourd’hui chacun cherche à se démarquer, et les Femmes Panthères ont peut-être le mérite de le faire clairement. Toutes ces critiques, elle en a pleinement conscience et les évoque sans hésitation : « c’est sûr que si j’avais dit que je venais de Los Angeles, mon look aurait été plus accepté, parce que là-bas les gens sont censés être tellement plus cool. Alors que deux femmes qui s’habillent en panthères à Armentières, c’est le scandale. Il faut dire que dans les plus grandes villes, les gens sont assez anonymes. Ça ne veut pas dire qu’ils ne regardent pas, mais la mode se crée là-bas donc…. Après, je suis convaincue qu’il y a des ouins-ouins aussi là-bas.» Ouin-Ouin ? Pour tous les gens du Nord ou pour tous les fans d’Antoine de Caunes, le terme est familier. Pour les autres, les doutes sont permis. Comprendre : personne légèrement arriérée. Et pour ceux qui ne saisiraient toujours pas, Esméralda persiste et signe : « c’est comme France 3.

Quand ils font un reportage dans le Nord, ils ne prennent pas les gens intelligents, ils choisissent les ouins-ouins du coin. A force, on nous considère comme tels. » Pour lutter contre ça, Esméralda a décidé de faire une série sur le Nord « Les Reporters de l’Extrême ».

Une fiction documentaire réalisée de manière décalée, comme ces fans de cyclisme qui viennent sur les routes du Paris-Roubaix 48 heures avant le passage des coureurs. Et comme si cela ne suffisait pas, elle me tend des flyers, des photos et m’incite constamment à me rendre sur son site pour en avoir un aperçu. Ça en est presque touchant de maladresse. C’est sans doute cette attitude qui démarque les Femmes Panthères de l’hypocrisie du milieu mondain qu’elles fréquentent. Même les stars en ont le souffle coupé. 

Maxime Delcourt. http://www.brain-magazine.fr/article/reportages

 

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