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DES PIERRES COMME DES CAMELEONS

Posté par othoharmonie le 7 juin 2015

 

images (8)Au milieu du XIXe siècle, la « pierre qui croule » d’Uchon, galet de granit de huit mètres de large et de 2 mètres 30 de haut, pesant plus de 20 tonnes et situé à l’orée du bois d’Escrots, jouissait d’une propriété curieuse, celle d’osciller du nord au sud à la moindre pression. C’était mystérieux et divertissant.

Les savants expliquaient déjà prosaïquement le phénomène : la « pierre qui croule » et son support, appartenant à la catégorie des granits porphyroïdes tendant à se décomposer, les parties exposées aux intempéries, depuis des siècles, s’effritèrent peu à peu. Seuls, les points de contact échappant à cette décomposition, formèrent un pivot naturel qui, par sa position légèrement oblique, permettait un déplacement facile du centre de gravité.

Mais pour les habitants, la « pierre qui croule » était auréolée de surnaturel. Les anciens, paraît-il, la consultaient comme un oracle, et leurs descendants, vigilants gardiens des traditions ancestrales, la prenaient encore pour arbitre. Seulement, par une singularité de leur nature, ils l’avaient transformée en juge spécialiste de la fidélité conjugale.

Quelque mari jaloux concevait-il des doutes sur la sagesse de son épouse ? Il l’amenait de gré ou de force à la « pierre qui croule ». Et là, de son doigt tremblant, l’inculpée devait mettre le juge en mouvement. Le nombre des oscillations fixait, sans erreur possible, le soupçonneux conjoint sur son bonheur ou son infortune.

Que de drames, que de comédies se jouèrent à l’ombre du rocher ! Les bonnes langues disent même que certaines villageoises à l’âme inquiète venaient en cachette s’exercer à risquer l’épreuve. Néanmoins, la « pierre qui croule » était la terreur des petites Morvandelles à tête folle, la bête noire aussi de tous les coqs de village. Une longue rancune s’amassait contre elle et devait, tôt ou tard, causer sa perte.

C’est en l’année 1869 que l’événement survint. Mortifiés par les méfaits de la pierre, naïvement curieux, surtout, d’en connaître le secret, les gars du pays, par un beau matin, s’acheminèrent au bois d’Escrots avec des cordes, une paire de bœufs et des leviers solides. Ils arrivent, lient étroitement le roc et attellent les bœufs à la corde. Puis, les leviers posés, l’attaque commence dans un effort combiné de pesées et de tractions. Comme surprise d’abord, la pierre vacille désespérément, mais résiste. Et c’est en vain que, tendue par les bœufs, la corde grince ; c’est en vain que les hommes halètent dans une poussée rageuse : le bloc les nargue et paraît inébranlable.

Alors les assaillants se piquent au jeu. On court chercher du renfort, l’attelage est doublé, l’assaut recommence furieux. Cette fois, la pierre, lasse de tant d’affronts, après une oscillation suprême, quitte son pivot, se déplace de quelques pouces et se condamne pour toujours à l’immobilité. Ce fut tout ! Une bande de niais venait, en une heure, de détruire l’œuvre patiente des siècles. A présent, rien n’est changé.

Le roc est toujours là, énorme sur son socle de granit. Mais, ne l’interrogez plus, son âme est absente. Absente ? En est-on sûr ? Arc-boutez-vous contre la pierre ; imprimez-lui une secousse et vous la sentirez tressaillir. Un rien, peut-être lui rendrait la vie, et quelque puissant vérin, prudemment secondé par des coins mis à propos, suffirait sans doute à rétablir l’oracle.

Un peu plus bas que l’église, à une centaine de mètres de celle-ci, l’oratoire présente un singulier aspect. Il est une sorte de guérite en pierres de taille ouverte d’un côté, et dont les parois latérales construites en encorbellement sont ornées de deux petites niches en accolades. On y accède par quatre marches disjointes, mais sa toiture en pinacle se compose de moellons bien équarris et d’une conservation parfaite. La croix, déposée à l’intérieur, remplace une stèle à tablette circulaire d’un usage indéterminé, provenant sans doute du château. Le pinacle lui-même était probablement amorti par une croix monumentale, car de tout temps l’édicule porta le nom de Belle-Croix.

Son histoire est intéressante. Les seigneurs d’Uchon gardaient jalousement, paraît-il, dans leur chapelle, quelques ossements de saint Sébastien. Or, saint Sébastien, comme on le sait, détournait la peste. Ses statues s’étaient multipliées au XVe et XVIe siècles dans nos églises de campagne, lorsque le fléau grandissant menaçait de devenir endémique. Autun fut, à maintes reprises, particulièrement éprouvé, et les habitants se rendirent plus d’une fois, au cours du XVIe et du XVIIe siècle, en pèlerinage aux reliques d’Uchon.

L’affluence était grande et l’église trop étroite. Aussi s’avisa-t-on de construire, au XVIe siècle, le petit édifice de Belle-Croix, afin que le prêtre y célébrât la messe et que tous les pèlerins pussent y assister en plein air. La chronique rapporte qu’en 1637, « sous la conduite de leur évêque, Messire Claude de la Magdelaine, 4 500 pèlerins d’Autun passèrent la planche de Mesvres » pour monter à Uchon. Et toute la région suivait l’exemple. Saint-Nizier, Montcenis, Luzy, Blanzy, Saint-Bérain, Charmoy, Arnay-le-Duc, venaient à tour de rôle prier saint Sébastien, chaque fois que la peste faisait de nouvelles victimes. Les habitants de Montcenis, même, offrirent longtemps en reconnaissance, à l’église d’Uchon, un pain bénit le lendemain de la Trinité.

Une après-midi suffit à l’excursion de la montagne rocheuse. Elle n’est d’ailleurs pas éloignée du village. Mais, quel étrange spectacle ! On a comme une impression de chaos. Il semble que ces blocs ont été projetés là, en de bizarres amoncellements, par des Titans en délire. On admire et on a le cœur serré devant ce bouleversement de la nature sur un sol aride et escarpé. Ces masses de granit grisâtres affectent les formes les plus hétéroclites. Imaginez-les en silhouette sur une demi-clarté lunaire, projetant leurs grandes ombres et vous aurez le décor le plus fantastique qu’il soit donné de rêver.

Ici, un sphinx pose éternellement son énigme ; plus bas, un monstrueux éléphant paraît s’être couché complaisamment pour présenter sa croupe aux visiteurs. Voyez cette grotte : longtemps elle servit d’asile à une pauvre vieille qui inspirait à tous crainte et respect. Sa demeure a conservé le nom de Celle aux fas (fas pour fées). Plus loin, c’est la chambre du loup de la Gravelière qui garde encore un mauvais renom. D’autres anfractuosités prêtent moins à la légende. Les tapis de plumes de volailles et de perdrix qui en garnissent l’entrée dénoncent assez les repaires du renard, le damné rôdeur de la montagne. Tout en haut dominent les amas gigantesques de la Ravière arrondis et patinés par le temps. Et, comme pour ajouter un attrait au paysage, certaines cavités circulaires ou elliptiques auxquelles on donne le nom d’écuelles ou de bassins, se rencontrent à la surface de gros blocs ; elles affectent la forme d’une demi-sphère concave ou la disposition de sièges.

Description de cette image, également commentée ci-aprèsLes savants expliquent la présence des écuelles et chaises d’Uchon par l’action des premiers rayons du soleil sur l’eau congelée dans quelques dépressions naturelles qui se creusent ainsi progressivement. Mais les pâtres y voient tout autre chose. S’ils jouent sur les rochers tant que le soleil brille, ils s’en éloignent avec crainte dès que la nuit tombe. Des êtres fallots, croient-ils, farfadets et lutins, rôdent dans ces solitudes, s’installent dans les fauteuils de granit, se baignent dans les bassins, hantent les grottes, agitent les pierres dans l’ombre.

Au fait, voici la griffe du Diable qui n’est rien moins que rassurante. C’est une roche haute de trois mètres et mesurant douze mètres de tour, tombée, on ne sait comment, en équilibre sur un socle. Elle porte dans ses flancs une large empreinte produite par des érosions naturelles et qui ressemble à une griffe colossale. A ses pieds, l’amoncellement des pierres donne l’impression d’un caméléon apocalyptique préposé à sa garde.

Comment une pareille mise en scène n’inspirerait-elle pas la légende ? Et celle que l’on conte est si vieille, qu’elle est, depuis bien longtemps, reçue dans la tradition. Pour Uchon, c’est de l’histoire. L’action se perd dans la nuit des temps, mais on sait qu’elle se passait à l’époque lointaine où les habitants de Toulon avaient décidé de jeter, sur l’Arroux, un solide pont de pierre. On procédait alors à peu près comme aujourd’hui, et plusieurs concurrents briguaient l’adjudication des travaux. Or, si le prix proposé paraissait rémunérateur, les conditions étaient dures. L’une d’elles notamment, plus dangereuse, fixait, pour l’achèvement du pont, un délai trop court à dire d’experts. L’inexécution de cette dernière clause entraînait retenue de la moitié du paiement.

Effrayés par ces exigences, les entrepreneurs d’alentour s’étaient retirés les uns après les autres, peu soucieux de risquer la ruine pour un gain peut-être illusoire. Un jour, survint à Toulon une sorte d’aventurier, maître maçon ambulant, comme il s’en trouvait au Moyen Age, habile de son métier, d’ailleurs, et confiant en son expérience. D’où venait-il ? Du Nord, croit-on. Il menait à sa remorque une gracieuse enfant, sa fille, à qui de grands yeux bleus dans un visage pâle auréolé de cheveux d’or donnaient un charme indéfinissable.

A peine arrivé, le maçon s’enquiert. Il apprend qu’un pont est à construire, examine les charges imposées, et, plus audacieux que ses confrères, prend l’engagement de livrer le travail en temps voulu. Il se met à l’œuvre, engage ses ouvriers et pousse activement les travaux. Cependant, le temps presse et bien que l’arcade soit menée bon train sur ses étais habilement combinés, voici venir la veille de l’échéance fixée pour la livraison du pont, et, par une erreur incompréhensible, la clef de voûte manque. Il faudrait une énorme pierre pour combler le vide et parachever l’œuvre.

Où la trouver ? On n’en connaît pas sur place ; Uchon seule pourrait la fournir. Mais Uchon n’est pas proche et le transport d’une telle masse, si tant est qu’il soit possible, exigerait plusieurs jours. Le maçon perdra-t-il donc le bénéfice de son industrie ? Le pauvre homme se désespère et s’arrache les cheveux. Au demeurant, il n’était point dévot et plutôt que d’invoquer le secours du Ciel : « Holà ! s’écrie-t-il, Messire Satan, venez à mon aide, et vous n’en serez point leurré. » Rarement le diable se mêle ostensiblement des affaires des hommes. Il n’en finirait plus de répondre à tous les mécréants qui l’invoquent. Mais il a parfois son idée et se montre quand il lui sied.

 

Cette fois, Satan mûrissait un projet. Ce maître en laideur et en corruption voyait d’un œil haineux croître en sagesse et en beauté la fille du constructeur. Rebelle à ses instigations, la belle enfant nourrissait en son cœur l’amour le plus chaste pour un brave garçon qui secondait son père avec intelligence. Le jeune homme, violemment épris de ses charmes lui avait demandé sa main et tous deux, fiancés désormais, n’attendaient que l’achèvement de l’entreprise pour obtenir le consentement paternel.

Trop favorable était l’occasion, le diable parut. Dans sa hâte, il n’avait pas pris le temps de se donner une apparence décente. Aussi n’était-il pas beau ! Sa longue tête grimaçante, ornée d’une barbe de bouc, d’oreilles de loup et de deux cornes sinistres, ballottait sur un corps noir efflanqué, de stature colossale. Ses pieds et ses mains se terminaient en griffes, et, sur son dos, deux longues ailes nervées comme celles des vampires, se repliaient, au repos, avec un bruit de papier froissé. « Or ça ! tu réclames mes services ? Je suis à toi, bonhomme ; mais rien pour rien, à bon entendeur salut ! »

Puis, de sa voix tantôt rauque, tantôt glapissante : « Je vois d’ici, parmi les roches d’Uchon, la pierre qui, sans équarrissage, sera ta clé de voûte. Demain je te la baillerai avant l’aurore. » Tremblant, d’abord, et médusé par la frayeur, le maçon s’était ressaisi. L’appât du gain l’endurcissait. « Oui bien, fit-il, mais qu’exigerez-vous en échange ? Mon âme, peut-être ? – Ton âme ne vaut pas qu’on se dérange. Non, ce qu’il me faut, c’est ta fille. – Ma fille ? vous plaisantez, elle n’a point seize ans ! – Il me la faut, te dis-je, ou tire-toi d’affaire. »

Description de l'image BennyTrapp Chamaeleo chamaeleon Samos Griechenland.jpg.Certes, le constructeur n’était pas un père modèle, mais la prétention du diable lui parut si monstrueuse, qu’il résista longtemps. Cependant, Satan voulait sa proie. Tantôt persuasif, tantôt menaçant, il fit tant et si bien que le malheureux père, grisé par ses promesses de fortune, se laissa tenter. Au bout d’une heure, il apposait sa signature sur le contrat livrant sa fille au diable, à condition que la clé de voûte lui serait apportée secrètement la nuit suivante, avant que le coq n’eût chanté. Satan avait partie gagnée. Satisfait, il étendit ses ailes et prit son vol en ricanant. A peine eut-il franchi l’horizon qu’un homme effaré surgit d’un buisson et prit sa course vers la ville. C’était le triste fiancé, involontaire témoin du marché criminel qui allait briser sa vie.

Haletant, il accourt près de la jeune fille, et lui conte tout ce qu’il vient de voir et d’entendre. Terrorisés, les pauvres enfants vont se jeter aux pieds de la Madone. Et soudain, le jeune homme se relève, une inspiration lui vient. Sans perdre une minute, il se munit d’un sac, glisse au fond le coq le mieux gorgé du bourg et s’élance vers le pays d’Uchon. Cinq lieues l’en séparent, mais le danger lui donne des ailes. Avant minuit, il atteint le sommet de la montagne et se blottit contre un rocher. La nuit est belle, la lune étend partout ses rayons blafards. Bientôt, un gigantesque oiseau de nuit grossit dans le ciel et vient planer sur la montagne. Il tournoie, descend et s’abat sur une roche comme un vautour sur sa proie.

C’est Satan. Il saisit le bloc entre ses griffes et, de nouveau, s’élève dans les airs. De sa cachette, le jeune homme a tout vu. Prestement, il tire du sac le coq endormi, le secoue et, bien en face de la lune, le perche sur le roc. Réveillé en pleine nuit, le chanteur matinal s’imagine voir l’aurore, et, de sa voix la plus claironnante, jette vers le ciel son cri de triomphe. Tout aussitôt déchire l’espace un affreux blasphème répercuté par les échos de la montagne. Dupe de l’ingénieux fiancé, Satan croit son marché rompu. Ses griffes se détendent, ses bras s’ouvrent et le rocher fend les airs pour retomber avec fracas sur le granit qui, depuis lors, lui sert de piédestal.

Telle était la dureté de la pierre, que le choc ne la brisa point ; mais, la griffe du diable, brillant des ardeurs de l’enfer, s’y était incrustée. L’empreinte en est visible et demeure en témoignage de l’histoire. Vainement, au point du jour, le constructeur attendit sa clé de voûte. Satan fut infidèle et le maçon encourut la déchéance. Mais, tandis qu’il se lamentait, vinrent à lui les deux fiancés. La joie qui rayonnait sur leur visage avait assez d’éloquence. Et comprenant enfin son ignominie, le père dénaturé implora son pardon. Ici se termine le récit.

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REVER DE CAMELEON

Posté par othoharmonie le 31 mai 2015

 

290px-FurciferLabordiLes rêves nous indiquent dans un langage symbolique ce qu’il y a derrière une image, la représentation d’un souvenir auquel s’est attachée une interprétation personnelle.

Il est donc important de lire les définitions des symboles (objet ou personnes de votre rêve de 2 façons différentes : en fonction de votre vécu et dans le sens universel.

Votre rêve est en relation avec le symbole caméléon, n’oubliez pas de rapprocher votre rêve de caméléon à votre expérience de vie. La signification de votre rêve de caméléon sera plus facile à analyser.

La Caméléon symbolise l’adaptation sociale. Vous avez le pouvoir de vous inté­grer facilement dans différents groupes selon vos besoins. Repré­sente un être qui sait tromper ses ennemis d’une façon discrète. Rêve négatif : invitation à ne pas offrir votre amitié à n’importe qui : on pourrait profiter égoïstement de vos connaissances ou de vos talents. Vérifier s’il n’y a pas des personnes mal intentionnées dans votre entourage.

Le caméléon ne vous annoncera pas une bonne nouvelle malheureusement et il faudra donc y prêter attention. Ainsi, si vous rêvez d’un caméléon, il vous faudra vous tenir sur vos gardes. Une personne que vous connaissez pourrait chercher à vous nuire et cela, souvent, par envie ou jalousie. Vous ne vous méfierez, malheureusement, pas tout de suite de cette personne et il est même probable que vous fassiez, vous même, entrer le loup dans la bergerie sans vous douter des dégâts qu’il pourrait causer. Les soucis que cette personne pourra vous causer pourront toucher à l’un des domaines de votre vie. Cela pourra donc altérer votre vie sentimentale, votre vie professionnelle ou encore votre situation financière. Montrez vous donc particulièrement méfiant car cette personne mal intentionnée ne le paraitra pas mais vous pourriez beaucoup souffrir de ces agissements. Soyez donc très attentif aux personnes que vous fréquentez mais aussi aux personnes que vous retrouverez après une certaine absence de relation car cela pourrait être très mauvais pour vous. Autant donc revêtir votre bouclier quelques temps.

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LA DECOUVERTE DU PERROQUET

Posté par othoharmonie le 8 avril 2015

 

 

290px-Perruche_AlexandreChristophe Colomb fut autrefois fort impressionné par les perroquets des Antilles lors de ses voyages sur chacune des îles visitées. Cependant ses récits relataient plus des différentes utilisations qu’en faisaient les Indiens d’Amérique qu’ils n’en faisaient une description précise.

A l’opposé l’aventurier génois De Cuneo, qui accompagna Christophe Colomb lors de son second voyage, témoigna en premier de l’usage de ces oiseaux en tant que denrées alimentaires, et donna une idée de leur grande diversité quand il décrivit « 3 espèces de perroquets de taille et de couleurs différentes sur toutes les îles … où j’ai été » (Morison 1963). Les îles mentionnées ici étant : la Guadeloupe, Hispaniola, Cuba, la Jamaïque et peut-être Puerto-Rico ; les 3 types de psittacidés semblaient être :

- des aras (Ara)

- des perroquets (Amazona)

- des perruches (Aratinga).

Ses remarques suggérèrent que chacune des îles possédaient un représentant de chacun de ces genres.

Malheureusement, au cours des deux siècles suivants aucun spécimen n’ayant été collecté et très peu de dessins réalisés, les descriptions écrites de la vie de ces oiseaux manquaient pour la plupart de détails. De plus quand les premiers naturalistes débarquèrent aux Antilles, plusieurs espèces de perroquets avaient déjà disparu.

De surcroît, il n’y a aucune façon de savoir à quoi ces espèces ressemblaient, ni combien d’espèces existaient alors. Parmi ces naturalistes on compte les Pères Du Tertre et Labat qui laissèrent les meilleures descriptions de ces oiseaux bien qu’ils ne considèrent que certaines îles des Petites Antilles. En effet ni l’un ni l’autre n’ont indiqué à combien d’îles ils se référaient bien que l’on puisse présumer qu’il s’agissait des îles occupées par les Français : dans les années 1650, ces derniers étaient établis en Guadeloupe, en Dominique, en Martinique, mais occupaient également d’autres îles comme Sainte-Lucie ou Grenade. Mais tout comme De Cuneo, ils attestent de l’extraordinaire variété de psittacines qu’abritaient autrefois les Antilles.

Une autre lacune des premières descriptions de perroquets – en plus d’être fragmentaires – réside dans le fait que sur certains points, elles sont rendues confuses par l’utilisation répandue des perroquets comme animaux de compagnie et comme monnaie d’échange par les Européens, par les Indiens avec eux et par les Indiens entre eux.

Toutes les espèces d’Aras qui habitaient les Grandes et les Petites Antilles sont aujourd’hui éteintes et les 17 espèces encore présentes à l’heure actuelle vivent en Amérique du Sud et en Amérique Centrale. Plusieurs de ces espèces sont en grand danger et disparaissent inexorablement.

Nul ne sait combien d’espèces ont autrefois habité les Antilles. Il est pour l’instant admis qu’il en existait 6 ou 7 espèces.

Si beaucoup d’espèces sont éteintes depuis des siècles, des spécimens d’une seule espèce ont pu être capturé : L’Ara de Cuba (Ara tricolor). Cette espèce au plumage or, jaune, rouge et bleu a survécu jusqu’à la fin des années 1800 quand Gundlach a collecté quelques spécimens.

D’après Greenway (1958), sa disparition tout comme celle des autres aras, était apparemment due à la chasse et à leur capture afin d’en faire des animaux domestiques.

Outre Cuba, parmi les îles ayant abrité des aras, on trouve :

- La Jamaïque sur laquelle vivaient deux espèces d’aras :

# L’Ara gossei (Rothschild 1905) : une espèce rouge et bleue semblable à l’Ara de Cuba mais avec un front jaune au lieu de rouge et avec un peu de jaune sur la queue. Les caractéristiques et l’identification de cette espèce sont incertaines.

# L’Ara erythrocephala était apparemment très proche sinon identique à l’Ara militaris ou l’Ara ambigua.

Hispaniola sur laquelle vivait une espèce à laquelle aucun nom n’a été attribué et qui ressemblait à l’Ara tricolor.

- La Martinique où vivait une espèce endémique, l’Ara martinica.

# Cette espèce a été décrite assez brièvement par Rothschil d’après quelques lignes du Père Jacques Breton dans sa « Relation de l’Establissement des François depuis 1635 en île de la Martinique » (1640) – comme ayant le dessus du corps et de la tête bleu roi, le dessous du cou et le ventre rouge vif. Une description par ailleurs très proche de celle de l’Ara arauna du LA DECOUVERTE DU PERROQUET dans PERROQUET 220px-PZSL1852PlateAves46continent sud américain (Clark 1905c).

# Une autre espèce d’ara aurait peut-être vécu en Martinique : Rochefort (1558) a décrit une espèce d’ara pour les Antilles avec « la tête, le dos et les ailes jaunes pâles et la queue entièrement rouge » et une autre espèce avec « un plumage constitué d’un mélange de rouge, de blanc, de bleu, de vert, et de noir« . Aucune de ces descriptions ne se rapprochant d’aucune des espèces connues des Antilles ou d’Amérique Centrale ou du Sud, il est possible qu’une des espèces de Rochefort ait résidé en Martinique, mais n’est que pure hypothèse.

- En Dominique existait l’Ara atwoodii dont les caractéristiques sont encore incertaines.

- Enfin la Guadeloupe, qui abritait l’Ara de Guadeloupe Ara guadeloupensis.

Il apparaît en fait qu’il y a eu en fin de compte 2 invasions principales des Antilles par les Aras rouges :

1) Une invasion de Cuba, venant du Yucatán, par l’Ara macao, l’Ara chloroptera ou leur ancêtre commun, donnant naissance à l’Ara tricolor et à son tour à l’Ara gossei de la Jamaïque ainsi qu’à l’Ara « sans nom » d’Hispaniola. D’autre part, une première migration a eu lieu en Jamaïque à partir de la pointe Honduro-Nicaraguaïenne donnant naissance à l’Ara gossei suivi par les colonisations successives de Cuba et d’Hispaniola.

2) Une invasion des Petites Antilles venant de l’Amérique du Sud par l’Ara macao donnant naissance à l’Ara guadeloupensis et probablement à d’autres espèces sur d’autres îles.

 A LIRE SUR  http://www.lameca.org/dossiers/especes_disparues/sommaire.htm

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LE CLOCHER POUR LA CHOUETTE

Posté par othoharmonie le 8 mars 2015

 

                                                                                                  chouette_effraie_1

 

La disparition des sites de nidification de l’effraie a également entraîné une baisse  Importante des effectifs. 

Les habitations rurales sont souvent démolies ou rénovées, les accès aux combles obturés, les pigeonniers abandonnés s’effondrent, les granges sont remplacées par des hangars métalliques, les clochers sont souvent grillagés pour exclure les pigeons et les choucas. C’est pour pallier ce manque de sites de nidification que l’ASPAS lance une campagne de pose de nichoirs à effraie à travers toute la France. 

 Où installer un nichoir ?

Plusieurs conditions permettent d’évaluer la qualité du site. L’endroit doit être tranquille, situé à proximité de prairies mais éloigné de toute route, ou voie ferrée de circulation dense. L’effraie affectionne tout particulièrement les clochers pour leur tranquillité. Mais les combles d’église, les granges de fermes ou de haras, les greniers de maisons ou les  Pigeonniers sont aussi adaptés. 

Plusieurs indices de présence peuvent motiver le choix de l’endroit. Si des pelotes constituées de petits os, de dents, de plumes et de poils (éléments non digérés) jonchent le sol, cela signifie qu’une chouette rôde dans les parages. L’installation d’un nichoir peut alors lui assurer une qualité de nichée supérieure. 

Pour une réussite optimale, il est recommandé d’installer deux nichoirs ou trois dans une même zone : le premier pour la femelle et ses petits, l’autre pour le mâle. Il est en effet rare que le couple niche ensemble bien que le mâle continue à apporter ses proies à la femelle et aux jeunes. Avant d’installer le nichoir, il faut veiller à ne pas pénaliser d’autres espèces menacées. Il ne faut ainsi pas le placer à proximité immédiate de chevêches, espèce menacée, ou de chauves-souris qui constituent une proie occasionnelle de l’effraie. 

 Comment l’installer ?

Le mieux est d’installer le nichoir à l’intérieur d’un bâtiment. Fixé sur un mur ou sur une poutre, il devra être plaqué contre une ouverture sur l’extérieur. Dans le cas d’un clocher, une ouverture dans le grillage est nécessaire pour y apposer le tunnel permettant l’accès au nichoir. Le nichoir devra être installé à plus de 5 mètres de hauteur (10 – 15 mètres si possible) de sorte à réduire les risques de prédation (fouine,…). Le trou d’envol donnera  Directement sur l’extérieur et sera orienté à l’opposé des vents dominants.

 

Quelques préconisations :

- Mettre de la sciure ou des copeaux au fond du nichoir et y placer quelques pelotes pour attirer l’oiseau.

- Ne pas traiter l’intérieur du nichoir. Si vous souhaitez le protéger à l’extérieur, utilisez de la cire d’abeille ou de l’huile de lin, produits inoffensifs pour l’environnement.

- Bien choisir son bois. Sapin, peuplier, cèdre, mélèze, pin, chêne pour des nichoirs peu ou pas abrités. Les planches devront avoir, de préférence, une épaisseur comprise entre 15 et 20 mm.

Démarches à accomplir pour poser un nichoir :

Malgré la simplicité de l’action, la pose d’un nichoir est un engagement à long terme.

Il faut en effet l’entretenir chaque année, de préférence entre octobre et décembre : réparations, nettoyage afin d’éviter la prolifération des parasites, retrait des surplus de pelotes… Les visites devront se limiter à 1 ou 2 par an, de préférence à la tombée de la nuit et par beau temps. 

Les expériences passées ont montré que l’aménagement de sites de nidification est une mesure efficace pour la protection de l’effraie. Après une pose de 200 nichoirs dans le Haut-Rhin, le nombre de couples recensés est passé de 10 à 130 en 15 ans. 

Pour visualiser les plans des nichoirs ASPAS, se référer

au plan ci-joint. http://www.aspas-nature.org/wp-content/uploads/Chouette-effraie-ASPAS.pdf

 

images (2)L’Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS) est une association 100% indépendante, reconnue d’utilité publique, qui a fait le choix de ne percevoir aucune   subvention publique pour préserver son autonomie et sa liberté d’action. Elle sensibilise l’opinion publique à l’utilité de chaque espèce animale et à l’aberration du classement des « nuisibles », mène, entre autres, des actions pour une meilleure connaissance et une meilleure protection des loups, des amphibiens ou des blaireaux. Elle demande l’arrêt de la chasse le dimanche, protège les oiseaux migrateurs vis-à-vis de la chasse ou préserve les espèces et les habitats fragiles par la maîtrise foncière. Avec plus de 2 000 procédures engagées devant les tribunaux depuis 30 ans, l’ASPAS œuvre efficacement pour le respect et l’évolution du droit de l’environnement. Cette action est menée en partenariat avec les clubs CPN et le magazine Wapiti

 

Pour plus d’informations :

ASPAS – BP 505 – 26401 CREST cedex

Tél. : 04 75 25 10 00 – Fax : 04 75 76 77 58

www.aspas-nature.org  – info@aspas-nature.org

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BIBLIOGRAPHIE DE LA CHOUETTE

Posté par othoharmonie le 10 février 2015

 

 e1

 

  • Jam  Document pédagogique du musée d’histoire naturelle de Fribourg « Hiboux et Chouettes »
  • es Ralph Duncan, Owls of the world : their lives, behavior, and survival, Firefly Books, Buffalo, N.Y., 2003, 319 p. 
  • Liliane Bodson (dir.), Regards croisés de l’histoire et des sciences naturelles sur le loup, la chouette, le crapaud dans la tradition occidentale (Journée d’étude, Université de Liège, 23 mars 2002, organisée par le Groupe de contact interuniversitaire sur l’histoire des connaissances zoologiques et des relations entre l’homme et l’animal), Université de Liège, Liège, 2003, 142 p.
  •  Michel Cuisin, Chouettes & hiboux, Artémis, Paris, 2005, 61 p. 
  •  Guilhem Lesaffre, Anthologie des chouettes et des hiboux, Delachaux et Niestlé, Paris, 2006, 223 p.
  • Le Kakapo (Strigops habroptilus) est aussi nommé perroquet-hibou.

 

  1.  Définitions lexicographiques  et étymologiques  de « chevêche » du Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales

 

  1.  http://www.defense.gouv.fr/terre/decouverte/presentation/composantes/brigades/brigade_de_renseignement 
  2.  http://www.anaj-ihedn.org/2010/01/revue-la-chouette.html 
  3.  http://www.csdm.qc.ca/baril/Sixieme/oiseaux%20de%20proie/chouetterayee.htm]
  4.  http://images.library.pitt.edu/cgi-bin/i/image/image-idx?c=audimg;button1=Go;q1=46;rgn1=audimg_all;sid=067b96e4dd45cdd4ff0342fd4c74b2c9;size=20;lasttype=simple;view=entry;lastview=thumbnail;subview=detail;cc=audimg;entryid=x-aud0046;viewid=AUD0046.TIF;start=1;resnum=1 

 

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L ’Ours Par Aubépine

Posté par othoharmonie le 5 janvier 2015

 

images (2)Nom scientifique : Ursus sp. (racine commune pour les différents genres ; 8 espèces différentes ; le panda géant n’est pas pris en compte dans cette fiche, étant une race particulière)

Gaélique : Art («pierre de Dieu» ou «ours»)

Gaulois : Artos

Breton : Arzh

Vieux norrois : Björn

Amérindien : Honon (Miwok), Kuruk (Pawnee), Machk (Algonquin), Mato (Sioux), Nokosi (Seminole)…

Inuit : Pisugtooq (ours polaire littéralement : «l’éternel vagabond»)

Japonais : クマ Kuma

Taille et poids : De 130 à 280 cm (selon les espèces), de 100 à 730kg (pour les mâles) et de 50 à 450kg (pour les femelles)

Habitat : L’ours a besoin de grands espaces sauvages. On en retrouve en Europe, Amérique du

Nord, Amérique Sud et en Asie.

Régime : Omnivore (spécialisation selon espèce) et méliphage (aimant le miel et les larves d’abeilles)

Sens et performances : Grandes capacités olfactives et auditives. L’ours peut courir rapidement (jusqu’à 50km/h), grimper, nager et  se déplacer sur ses pattes arrières.

Longévité : De 25 à 40 ans.

Mode de vie : Le plus souvent diurne, l’ours peut aussi être actif la nuit. Il est semi-hibernant, il hiverne. Sa température baisse mais il peut se réveiller facilement. Solitaires, les ours ne se retrouvent qu’en période de reproduction ou, pour les femelles, durant les six mois où elles élèvent leurs petits (1 à 3 par portée).

Légendes et histoires : On retrouve fréquemment cet animal en peluche. A croire que sa médecine (après le Koala) est la plus appréciée des enfants. Le culte de cet animal pourrait être très ancien, remontant à 70 000 ans. A Drachenloch, en Suisse des autels et amas d’os des cavernes ont été retrouvé datant de cette période.

 

A Saint Pé-d’Ardet, il existe un autel dédié à Ardehe (datant du 6ème siècle avant l’ère commune). Ce lieu se trouve dans la vallée de l’Ourse, près de Lourdes. Dans la Grèce antique, à Brauron, les filles de 5 à 10 ans réalisaient une danse de l’ourse dans le temple d’Artémis, en l’honneur de la Déesse.

Les Bersekkers, farouches guerriers-ours germano-nordique (plus connus que les Ulfhednar, les guerriers-loups), auraient eu la capacité d’adopter la force de cet animal, portant des peaux, lançant des cris et se déplaçant comme des ours suite à un rituel chamanique (peut-être accompagné de l’absorption d’une éventuelle drogue ?).

 images (3)

Dans la culture celtique, l’ours est associé à la classe guerrière, au pouvoir temporel et à la protection des terres, procurant l’abondance avec générosité. Au moyen âge, l’ours, symbole païen, fut associé par la chrétienté à la lubricité, la gloutonnerie, et la colère. Quelques villages des Pyrénées perpétuent encore aujourd’hui une tradition immémoriale au mois de février ou mars : la fête de l’ours.

 

Symbolisme : Associé aux cycles lunaires et à l’hibernation, l’ours est souvent vu comme un symbole d’introspection. L’alliance étroite de la sagesse et de la force ont fait de lui une icône importante associée à la juste royauté (l’image la plus parlante est celle de l’Arthur celtique). Cet animal symbolise l’énergie primordiale, la souveraineté, l’intuition et l’instinct. Bien sûr, une fiche sur l’ours ne serait pas complète sans évoquer les deux constellations qui portent son nom, la petite et le grande ourse (dont le nom provient de la mythologie grecque). L’aspect terrestre et celui stellaire donnent une fois encore, une dimension d’équilibre à cet animal.

 

En magie et chamanisme : Méditation et introspection en vue de réaliser des projets Accéder aux savoirs véhiculés par les rêves (appelé loge des rêves dans certaines cultures amérindiennes) Rechercher une vie plus équilibrée et harmonieuse Découvrir ses ressources intérieures Apprendre à poser ses limites Guérison physique, psychologique et énergétique Développer le courage et le dynamisme Développer son indépendance, sa dignité et son intégrité

 

Divinités et figures légendaires associées :

Grecs : Artémis (racine Art), nymphe Callisto ; Latins : Diane ; Celtes : Arthur, Andarta, Arduinna,

Matugenos (fils de l’ours), Ardeho, Arthe/Artahe/ Artehe (dieux pyrénéens) ; Nordiques : Thor ;

Inuits : Nanook

Végétaux associés : Le chêne, l’ail des ours

 

Médias : On retrouve régulièrement l’ours dans des fictions, contes ou dans le folklore populaire. Pour ne citer que quelques exemples (car la liste est très longue) : Rebelle (de Pixar), l’Ours (de Jean Jacques Annaud), Frère des Ours (de Disney), le petit ours brun etc…

Issu du Magazine Lune Bleue

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le bébé phoque

Posté par othoharmonie le 28 décembre 2014

Le blanchon est le petit du phoque (loup-marin), également appelé « chiot » ou « veau ».

220px-Blanchon-idlm2006Le terme « blanchon » évoque l’épais pelage blanc qui sert au jeune phoque à se dissimuler sur la banquise ou les glaces marines les premiers mois de sa vie, où il demeure très vulnérable et dépendant. Le blanchon y est allaité pendant quelques semaines, jusqu’à ce qu’il se munisse d’un poil imperméable lui permettant de nager, coloré de différentes teintes de gris selon les espèces. Quand la mère chasse, le petit se retrouve régulièrement isolé sur la banquise, parfois pendant plusieurs heures. S’il sent une menace, il se fige dans l’espoir de passer inaperçu dans la neige – ce qui ne le protège en fait guère de l’excellent flair des ours polaires. S’il est attaqué par un prédateur ou un homme, la mère ne vient généralement pas le protéger, ce qui en fait une proie d’autant plus facile.

On appelle affectueusement les blanchons « bébés phoques », ces derniers jouissant d’un statut particulier dans l’opinion publique et les campagnes publicitaires animalistes.

La chasse facile et sanglante de cet animal vulnérable pour sa belle fourrure blanche a éveillé de nombreuses indignations, et plusieurs personnalités telles que Paul Mc Cartneyou en France Brigitte Bardot militent pour son interdiction. De très nombreuses pétitions ont été lancées à travers le monde, dont une en Russie qui a réuni 400000 signatures. En conséquence de ces engagements, la chasse au blanchon est interdite dans plusieurs pays, notamment au Québec depuis 1985 et au Canada depuis 1987. La Russie décrète l’interdiction de la chasse aux « phoques de moins d’un an » en 2009, puis l’interdiction du commerce des peaux de phoques. Le 25 octobre 2010, la Cour de Justice de l’Union européenne a décrété l’embargo européen des produits provenant de la chasse commerciale des phoques.

 

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Le phoque appelé commun

Posté par othoharmonie le 25 décembre 2014

290px-Phoca_vitulina_heLe phoque commun  est un mammifère carnivore, de la famille des phocidés. Son espérance de vie peut atteindre 25 ans pour le mâle et 35 ans pour la femelle, avec des variations importantes selon les zones de vie et les sous-populations ou sous-espèces.

Ce terme de « veau marin » n’est réservé qu’à cette espèce de phoque, et ne doit pas être confondu avec « veau de mer » qui désigne aussi le requin taupe.

Quand l’eau monte, il adopte une position typique en « arc » ou « banane », tête et nageoires hors de l’eau, probablement pour diminuer la perte de calories des parties de son corps les moins protégées par la graisse.

Sous-espèces : source wikipedia

  • Phoca vitulina concolor, qui vit sur les côtes islandaises, de l’est du Groenland, et de l’est de l’Amérique du nord (du Canada jusqu’aux États-Unis).
  • Phoca vitulina mellonae, qui est une espèce des eaux douces des lacs et rivières du nord du Québec (péninsule d’Ungava) et de l’amont de la baie d’Hudson et de la baie James
  • Phoca vitulina richardii, qui vit devant le littoral du Pacifique en Amérique du nord (de l’Alaska au Mexique)
  • Phoca vitulina stejnegeri, qui fréquente les côte ouest de l’océan pacifique (îles Kouriles, Kamtchatka, Japon…).
  • Phoca vitulina vitulina, qui ne fréquente que les côtes européennes atlantiques, du Portugal à la mer de Barents au nord.
  • Phoca vitulina mellonae, qui est un des rare phoque d’eau douce. Il frequente des lacs du nord du Québec (lac des Loups Marins). La population est estimée à moins de 500 individus.

 

Taille : 80 cm à la naissance, jusqu’à 1,50 m à 1,80 m pour l’adulte (avec un poids de 60 à 120 kg) Pelage : du gris au brun-clair, plus ou moins tacheté. Tête : arrondie avec un net décrochement entre le front et le museau, et des narines en forme de « V ».

Rien n’échappe à un phoque veau marin, grâce à ses moustaches ou vibrisses. Celles-ci sortent de follicules, des cavités cellulaires contenant environ dix fois plus de terminaisons nerveuses que celles des moustaches d’un rat. Selon Wolf Hanke, spécialiste de biologie sensorielle à l’université de Rostock, les vibrisses des phoques se sont adaptées sur plus de 25 millions d’années pour parvenir à lire les moindres changements dans les mouvements de l’eau. Les phoques peuvent ainsi détecter les traces d’un objet dans l’eau calme, même trente secondes après son passage. Des tests ont révélé qu’ils distinguaient aussi des formes et des tailles à l’aide de ses seules moustaches.

Ce phoque autrefois comme son nom l’indique « commun » est encore présent sur les eaux littorales des océans de l’hémisphère nord (Atlantique et Pacifique). Il vit sur le plateau continental qu’il explore à marée haute à la recherche de poissons ou autres organismes qu’il consomme. Et il apprécie de se reposer à marée basse sur les bancs ou sur des parties émergées des estuaires. On le voit parfois dans les ports et quelques individus peuvent explorer l’amont de certains fleuves.

Le phoque commun et le phoque gris sont les deux espèces de phocidé qu’il est possible d’observer régulièrement sur certaines plages du nord et du nord-ouest de la France, dont la baie de Somme qui constitue sa principale zone de reproduction. En revanche, le phoque marbré n’est qu’accidentel dans ce pays. La population de phoque commun à la baie de Somme, visible à la pointe du Hourdel, s’est reconstituée suite à une phase de régression pour devenir la principale colonie de France. Elle regroupe aujourd’hui plus de 50 % de la population française.

Une colonie a en Colombie-Britannique, près de l’Alaska récemment acquis un nouveau comportement (assimilable à de la « surprédation ») en apprenant à utiliser l’éclairage nocturne pour mieux s’emparer des jeunes saumons qui descendent vers la mer.

Des dizaines de phoques se regroupent chaque printemps sous deux grands ponts(parallèles) qui enjambent la Puntledge River, près de la ville de Courtenay en Colombie-Britannique). Ils se positionnent dans le sens du courant, ventre en l’air, forment une barrière vivante et interceptent et avalent des milliers smolts (salmonidés juvéniles) lors de leur dévalaison de nuit vers la mer. Ils le font avec un taux de prédation très anormalement élevé, qui affecte la dynamique des populations de plusieurs espèces de salmonidés (La Puntledge River était historiquement l’une des zones les plus riches en saumon chinook de Colombie-Britannique, mais en 1995, seuls 208 chinook ont été comptés en dévalaison). On a tenté de perturber le comportement de ces phoques en posant en travers de la rivière une barrière mécanique maintenue par des flotteurs de lièges, cela a été un échec. On a aussi testé un dispositif d’effarouchement acoustique (pinger (halieutique)).

Le phoque appelé commun  dans PHOQUE et OTARIE 640px-Europ%C3%A4ischer_Seehund
Le fait d’éteindre l’éclairage du pont a été plus efficace que de poser une barrière mécanique pour limiter cette surprédation. Le dispositif acoustique a été encore plus efficace, mais il pourrait laisser des séquelles auditives aux phoques qui tenteraient de l’affronter, et on ignore s’il peut affecter d’autres espèces. Ce comportement innovant et de groupe est une conséquence inhabituelle du phénomène dit de pollution lumineuse, qu’on a également constaté chez certaines espèces de chauve-souris qui ont appris à profiter des lampadaires pour se nourrir plus facilement (au risque de transformer la zone en un « puits écologique » et de finir par manquer de nourriture, après avoir ainsi piégé et mangé la plupart des insectes nocturnes en âge de se reproduire dans les environs).

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Phoque du Groenland

Posté par othoharmonie le 23 décembre 2014

 

Loup marin, phoque à selle, loup marin coeur, brasseur

 téléchargement (1)

Harp seal, saddleback, bedlammer (GB), Foca de Groenlandia (E), Selhund (NOR)

Face noire chez l’adulte
Tache caractéristique en forme de harpe sur le dos et les flancs
Tête ronde et épaisse
Museau court et pointu
Membres antérieurs petits, pointus et légèrement anguleux

Il est présent dans l’océan Arctique et en Atlantique Nord-Ouest. En mer Blanche, en Norvège, dans le golfe du Saint-Laurent et dans le sud du Labrador.

En période estivale il fréquente la haute mer et les eaux côtières. En hiver on le retrouve sur les banquises pour la mise bas et la mue.

Le phoque du Groenland est un phoque de petite taille, il mesure en moyenne 1,60 m pour un poids de 130 kg. La face de l’adulte est noire. Il débute sa vie tout blanc. À l’issue de sa première mue, son dos est parsemé de taches plus ou moins foncées, jusqu’à l’apparition d’une tache caractéristique en forme de « harpe » ou de selle sur le dos et les flancs. Le reste du corps est gris blanchâtre et crème. Sa tête est ronde et épaisse, légèrement aplatie sur le dessus. Son museau est court et pointu, ses yeux sont rapprochés. Les membres antérieurs sont assez petits, ils sont légèrement pointus et anguleux. Ils sont dotésd’une courte rangée de doigts à fortes griffes sombres. Les vibrisses* sont longues et blanc crème.

Le phoque gris Halichoerus grypus : grande tête rectangulaire de cheval, museau relativement long, narines pratiquement parallèles. Il est gris sombre sur le dos, avec des taches irrégulières.

Le phoque commun Phoca vitulina : phoque de taille petite à moyenne. La face rappelle celle d’un chien, petites narines formant un V vues du dessus.

Le phoque à capuchon Cystophora cristata : le mâle possède une grande membrane nasale flexible ou « capuchon » qui s’étend des narines au front et qui double le volume apparent de la tête lorsqu’elle est gonflée, pelage blanchâtre ou gris argenté à taches noires irrégulières.

Le phoque barbu Erignathus barbatus : long corps épais, petite tête, longues vibrisses pâles très visibles, membres antérieurs rectangulaires.

Le phoque annelé Pusa hispida : nombreux anneaux pâles sur le dos. Le dessous du corps est pâle, le cou très court, le museau comprimé, grands yeux très proches orientés vers l’avant.

 

 Autres noms scientifiques parfois utilisés, mais non valides : 

Phoca groenlandica Erxleben, 1777
Pagophilus groenlandicus groenlandicus (Erxleben, 1777)
Pagophilus groenlandicus oceanicus (Lepechin, 1778)

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Bibliographie de phoques et otarie

Posté par othoharmonie le 23 décembre 2014

 

  1. Les phoques et la pêche en Mer Baltique , IFAW (International Fund for Animal Welfare), 5 pages.

http://www.i-voyages.net/baie-monterey/

LIVRE :  Phoquiers de la Désolation, P. Arnaud, J.Beurois, P.Couesnon, J.F.Le Mouël, Editions F.Jambois, 2007 

 Histoire des Mers Australes, R. Vianney, Fayard, 1986 

 Phoques, morses, otaries, B. Tollu, Le Rocher, 1986 
 Le Grand Défi des pôles, B. Imbert, Gallimard, 1987 

  1.  Définitions lexicographiques   et étymologiques  de « Otarie » du Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  2. http://www.larousse.fr/encyclopedie/vie-sauvage/otarie_de_Californie/184871 
  3.  http://www.sudouest.fr/2012/07/12/rencontre-intime-avec-des-otaries-767390-1436.php 
  4.  http://abcnews.go.com/Blotter/navy-sea-lions-dolphins-find-mines/story?id=13693585 
  1. Parc zoologique d’Amnévilleimages (2)
  2. Zoo de Pont-ScorffMorbihan
  3. Seaquarium du Grau-du-Roi

 

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LES RHINOCEROS AU CINEMA

Posté par othoharmonie le 17 décembre 2014

 

Au cinéma, les rhinocéros interprètent, entre autres, les gardes bourrus dans le dessin animé

 images (1)

Robin des Bois de Walt Disney de 1973, tandis que le film Et vogue le navire de 1983 de Federico Fellini (1920-1993), écrit avec Tonino Guerra, est dédié au rhinocéros. Il raconte que, en 1914, une croisière vers Erimo est organisée pour disperser dans la mer les cendres d’une grande cancantatrice, Edmea Tetua. De la cale du paquebot  » Gloria N.  » monte la puanteur insupportable d’un rhinocéros qui est ensuite hissé sur le pont et lavé. Des naufragés serbes s’étant enfuis après l’attentat de Sarajevo sont recueillis, la vie à bord s’anime, jusqu’au moment où, arrivés au large d’Erimo, les cendres d’Edmea sont dispersées en mer. Enfin, un serbe lance une bombe contre un cuirassé austro-hongrois qui tire des obus contre le Gloria N. qui coule. Les rescapés sont un journaliste qui vogue amusé sur une chaloupe de sauvetage à bord de laquelle rumine placidement le rhinocéros1.

 

Dans les bandes dessinées et les cartoons de Marvel, Rhino2 est l’ennemi juré de Spiderman, alors que Guido Crepax (1933-2003) dans Storia di U dessine un monde d’animaux qui se comportent un peu comme les humains avec U, le seul humain de l’histoire, qui a comme patron un rhinocéros… et Hugo Pratt (1927-1995) en présente un dans Ann de la Jungle3.

 

Le périssodactyle colossal est aussi le figurant menaçant de nombreux films ayant pour thème l’Afrique, dont King Solomon’s Mines4 de 1950, inspiré du roman de 1885 de H. Rider Haggard (1856-1925), avec Stewart Granger, Deborah Kerr et Richard Carlson, réalisation de Compton Bennett et Andrew Marton, Hatari! (danger) de 1962 de Howard Hawks, avec John Wayne et Elsa Martinelli, et Mogambo de 1953 de John Ford, avec Clark Gable, Ava Gardner, Grace Kelly. Il fait même une apparition dans Indiana Jones et la dernière croisade de 1989 et il est le protagoniste d’innombrables documentaires dont ceux extraordinaires de Martin et Osa Johnson des

années 30, jusqu’au rhinocéros aux très longues cornes du documentaire en couleurs d’Armand et Michaela Denis de 1958, ou encore le documentaire sur le rhinocéros noir en Namibie de Blythe et Rudi Loutit, sur le rhinocéros blanc dans Natal de Rudolf Lammers et The Rhino War du National Geographic de 1987 sur le braconnage au Kenya.

 

Extrait de : Le Rhinocéros – Histoires fantastiques et légendes authentiques en Français

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CONFUSION ENTRE RHINOCEROS ET LICORNE

Posté par othoharmonie le 13 décembre 2014

 

Parmi les variantes orientales de la confusion entre rhinocéros et licorne, on peut signaler le bulan, chez les peuples altaïques.

 

220px-Rhinoceros_unicornis_(Panzernashorn)Selon les Etymologiae d’Isidore de Séville (environ 560-636), un traité médiéval à son tour repris par de nombreux autres auteurs, le  » rhinocéros est le nom donné à l’animal par les Grecs, sa traduction latine est corne sur le nez… Il est si fort qu’il est impossible pour les chasseurs de le capturer ; mais, comme l’affirment ceux qui ont écrit sur la nature des animaux, on lui met devant une jeune fille vierge qui lui offre le sein ; et lui, abandonnant toute férocité, il s’endort dans son sein et il est capturé comme s’il était sans défense « . Le rapport entre vierge et licorne remonte au Mahabarata, grand récit de Bharata, poème épique de l’Inde ancienne entre le

IVe siècle av. J.-C. et le IVe siècle apr. J.-C. Cette technique de chasse insolite est confirmée au fil des siècles par d’innombrables textes et représentations, avec la seule variante du sein dénudé ou couvert, mais le fait indiscutable qu’aucune licorne n’a jamais été capturée fait douter, plus que de la méthode, de l’existence même des licornes, ou de la pénurie de vierges. Isidore de Séville est aussi le premier à narrer dans le même texte la capture de la licorne avec une vierge et le combat entre un rhinocéros et un éléphant tiré de Pline. Et dans l’Isidorus versificatus du XIIe siècle, on lit que  » le rhinocéros, cet animal qui n’a qu’une corne au milieu du front et que nul ne peut vaincre est vaincu par une vierge nue « . Cette version est reprise aussi dans les Carmina burana, un recueil de deux cent cinquante documents poétiques et musicaux du XIIe- XIIIe siècle, contenus dans le Codex Latinus Monacensis. Le titre de Carmina burana a été introduit par le spécialiste Johannes Andreas Schmeller en 1847 pour la première publication du manuscrit, provenant de Seckau, mais retrouvé en 1803 dans l’abbaye de Benediktbeuern, l’ancienne Bura Sancti Benedicti fondée vers 740 par saint Boniface à Bad Tölz en Bavière. Le chant  93 récite :

Rhinoceros virginibus se solet exhibere

sed cujus est virginitas intemerata vere

suo potest gremio hunc sola retinere.

Igiturque juveni virgo sociatur,

et me senem spreverit jure defraudatur,

ut ab hac rhinoceros se capi patiatur.

 

Dans le Deuxième voyage de Sindbad, un cycle indépendant d’histoires de la période Abbasside inséré dans Les Mille et Une Nuits, à leur tour une série de contes tirés des histoires persanes Hazar Afsanah (Mille légendes), traduits en arabe vers 850, la marin rencontre le rhinocéros sur une île  » plus petit qu’un éléphant, mais plus grand qu’un buffle, avec une seule corne d’environ une coudée « . 

Nicolò De Conti (1395-1469), marin, voyageur et commerçant de Chioggia, en 1444 décrit le rhinocéros comme  » un animal à la tête de porc, une queue de boeuf et une corne sur le front, comme celle de la licorne, mais plus courte d’une coudée « . Pour découvrir les lieux mystérieux d’origine des épices, il voyage de Samarkand à l’Inde, du Catai à Bornéo, de Java aux Moluques, observant la flore, la faune, les coutumes, et apprenant les langues, les habitudes, les comportements et les religions, allant même jusqu’à devenir musulman pour éviter le supplice du pal. 

S’étant adressé au pape vénitien Eugène IV Condulmer pour se reconvertir à la religion chrétienne, il est chargé par le Souverain Pontife de raconter ses voyages à son secrétaire, l’homme de lettres Poggio Bracciolini (1380-1459) qui les reprend pour ses exigences philosophiques dans le IVème livre du De varietate fortunae (1431-1448). Les Hieroglyphica, sive de Sacris Ægyptiorum Aliarumque Gentium Litteris Commentariorum de Gianpietro Valeriano, dit Pierius (1477-1558), sont une oeuvre de succès qui décrit amplement le  » rhinocerote « , tandis que selon Jean Fonteneau, dit Alfonse de Saintonge, dans La Cosmographie avec l’espère et régime du soleil et du Nord, de 1545,  » Dans cette terre d’Éthiopie il y a des éléphants et des  » robincéros  » qui sont un type de licornes, presque formés comme des mulets « . D’autres auteurs nient l’existence de la licorne comme le médecin Andrea Martini qui, en 1556, publie Contre la fausse opinion de la licorne et Ambroise Paré1 (1510-1590) dans le Discours de la licorne de 1582. 

En 1585 le frère augustin Juan Augustin Gonzalez de Mendoza visite les franciscains missionnaires au Cambodge où il voit des éléphants et des rhinocéros en vrai et à son retour en Espagne dans la Historia de las cosas mas notables, ritos y costumbres del gran Reyno de la China est en mesure de démentir qu’il s’agit de la licorne. Jan-Huygen van Linschoten (1563-1611) dans l’Histoire de la navigation de Jean-Hugues de Linscot et de son voyage aux Indes orientales de 1610, affirme qu’il existe seulement le rhinocéros. Ulisse Aldovrandi dans son De quadrupedibus solipedibus publié en 1616, mais remontant à la fin du siècle précédent, consacre un chapitre au rhinocéros, qui se différencie d’animaux incertains comme la licorne, le monoceros de Pline, l’oryx d’Aristote, l’onagre ou l’âne des Indes avec lesquels les anciens confondaient souvent le périssodactyle et confirme que Marco Polo s’est trompé. En effet, en 1295, le voyageur vénitien Marco Polo1 (1254-1324) fut fait prisonnier par les Génois dans une bataille navale et, entre 1298 et 1299, il dicta dans les prisons de Gênes à son compagnon de captivité Rustichello da Pisa son récit de voyage Le Divisament dou monde. Écrit en franco-italien, le livre est connu sous le titre de Il Milione du nom Emilione d’un ancêtre de la famille Polo. 

CONFUSION ENTRE RHINOCEROS ET LICORNE dans RHINOCEROSIl raconte que, de passage sur l’île de Sumatra, faisant partie de la suite de la princesse Cocacin, nièce du Grand Khan Kublai (1214-1294, descendant de Gengis Khan), il entend parler de la présence d’une licorne qu’il pense capturer pour l’apporter à Venise, mais il voit seulement un rhinocéros  » Egli hanno leonfanti assai selvatici, e unicorni che non sono guari minori che leonfanti. E sono di pelo di bufali, e piedi come leonfanti. Nel mezzo della fronte hanno un corno nero e grosso: e dicovi che non fanno male con quel corno, ma co’ la lingua, chè l’hanno ispinosa tutta quanta di spine molte grandi. Lo capo hanno come di cinghiaro, la testa  porta tuttavia inchinata verso terra; ed istà molto volentieri nel fango; ella è molto laida bestia  a vedere. Non è, come si dice di qua, ch’ella si lasci prendere alla pulcella, ma è il contrario « . 

Le mythe de la licorne est détruit aussi par le jésuite Claude Dumolinet (1620-1687) qui dans son catalogue du cabinet de curiosités de la bibliothèque de Sainte-Geneviève affirme qu’il  » n’est plus permis de nier qu’il s’agit de la corne d’un poisson  » précisément de narval2, depuis toujours faite passer pour celle de la licorne, et le huguenot controversé François Leguat (1634-1735) dans les Voyages et aventures de F. Leguat et de ses compagnons en deux îles désertes des Indes orientales de 1708 écrit que  » Pour la licorne, c’est une chimère…

 

Le rhinocéros est la vraie licorne quadrupède « . La légende de la licorne s’écroule en 1827, quand le baron Georges Léopole Chrétien Frédéric Dagobert Cuvier (1769-1832) déclare qu’il ne peut exister un animal doté d’une seule corne et d’un ongle fendu, car l’os frontal aurait dû aussi être fendu et il est impossible qu’une corne pousse sur la fente. En effet, celle du rhinocéros n’est pas composée d’une gaine cornée qui revêt un os relié au crâne, mais il s’agit d’un ensemble de soies très dures indépendantes du crâne. 

Le dilemme de la licorne pourrait s’expliquer banalement par des récits imprécis ou exagérés du rhinocéros indien à une corne, ou par la difficulté d’examiner l’animal sauvage dans son milieu, ou aussi par la présence fréquente d’antilopes avec une seule corne pour des causes génétiques, comme, par exemple, les coudous (Tragelaphus strepsiceros ou Grand koudou) qui vivent dans la zone de Tsipishe en Afrique du Sud, ou parce qu’elle s’est cassée. 

Le mythe trouve une conclusion plausible en 1930 avec le livre d’Odell Shepard The Lore of the Unicorn « Il semble probable que l’idée de la licorne est née de l’usage d’unir les cornes de divers animaux domestiques par un procédé encore utilisé aujourd’hui. On peut trouver ici l’explication des vaches et des taureaux avec une seule corne que, selon Claudius Elianus, on pouvait trouver en Éthiopie, et des troupeaux unicornes dont parle Pline qui vivaient en Mauritanie. Même les vaches avec une seule corne courbée vers l’arrière et longue un empan, vues à Zeila en Éthiopie par Lodovico de Varthema (écrivain et voyageur italien du XVIe siècle) étaient peut-être de ce type. La tête de bélier avec une seule corne envoyée à Périclès (495-429 av. J.-C.) par ses paysans, était peut-être celle du plus bel exemplaire parmi les troupeaux, symbole parfait de cette suprématie que, selon l’interprétation de Plutarque (biographe grec du Ier siècle apr. J.-C.) ils souhaitaient à leur seigneur. Enfin, le mystérieux boeuf unicorne, mentionné trois fois dans le Talmud, qu’Adam sacrifia à Yahvé, était peut-être le plus bel exemplaire de son troupeau de bêtes, la chose la plus précieuse que possédait Adam « . Et en mars 1933, le biologiste américain Franklin Dove effectue une simple opération sur un veau mâle d’un jour à peine, unissant les deux cornes sur la tête du veau.

 

Extrait de : Le Rhinocéros – Histoires fantastiques et légendes authentiques traduit en Français

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Le Donjon des Aigles

Posté par othoharmonie le 28 novembre 2014

 

téléchargement (2)Des rapaces nocturnes :  Contrairement à une croyance répandue, les rapaces nocturnes ne sont pas éblouis par la lumière du jour.

Grâce à leur volume, à leur forme ou encore à leur position, leurs yeux se révèlent d’une  grande efficacité par faible luminosité.  L’énorme pupille des nocturnes constitue un caractère remarquable; elle peut se dilater presque entièrement dans l’obscurité pour laisser passer un maximum de lumière, cependant elle ne leur permet pas de voir dans l’obscurité totale.

Les nocturnes possèdent une excellente vision spatiale. Les yeux ont une position faciale, le regard est fixe mais le cou, très souple, mobile, et capable d’exercer des rotations de près de 270° pour une inclinaison de 180° permet un très large champ de vision.

La perception des couleurs est cependant peu développée chez les nocturnes. Les cellules (cônes) qui en sont responsables sont présentes, mais la plupart des espèces distinguent moins bien la couleur que l’homme.

 LA PELOTE DE REJECTION

Lorsqu’un rapace se nourrit, il découpe les grosses proies mais avale souvent les petites proies en entier, surtout les rapaces nocturnes. Les poils, les plumes, l’os ou les carapaces des insectes ne pouvant être digérés, sont rejetés par le bec sous forme de petites boules noires ou grises : ce sont les pelotes de réjection.

On trouve les pelotes sous les perchoirs habituels des rapaces : bâtiments, arbres, poteaux,… Dans la nature les pelotes sont difficiles à trouver car elles sont rapidement détruites par les intempéries. Par contre, elles se conservent assez longtemps dans les bâtiments. Si on en trouve une grande quantité au même endroit, il y a de fortes chances pour qu’une famille de rapaces soit installée dans ce secteur.

En étudiant le contenu de ces pelotes, en particulier celles des rapaces nocturnes dont les sucs digestifs moins puissants laissent tous les éléments intacts, on peut connaître le régime alimentaire des rapaces. Dans la pelote de l’Effraie des clochers, on trouve des os de petits rongeurs (mulots, campagnols) de musaraignes et très rarement d’oiseaux. Les pelotes du Hibou petit- duc contiennent essentiellement des carapaces d’insectes.

Pour se déplacer pendant la migration, les rapaces utilisent différentes techniques : Les grands rapaces aux ailes longues et larges peuvent planer facilement en se laissant porter par les ascendances thermiques (courant d’air chaud montant du sol vers le haut, créé par le réchauffement du soleil). Ils prennent ainsi de l’altitude (plusieurs centaines de mètres) sans battre des ailes et donc sans se fatiguer. Ensuite, ils se laissent glisser, toujours en planant, perdent petit à petit de la hauteur jusqu’à la prochaine ascendance où ils remontent à nouveau.

Si le mauvais temps les surprend, ils sont obligés de faire une halte.  Les rapaces peuvent ainsi parcourir 300 à 400 km par jour sans grands efforts. Tous les rapaces sont protégés par la loi depuis 1972.

Cela signifie qu’il est interdit de les tuer, ni même de les capturer, de prendre les œufs ou les nids. Jusqu’à la fin des années 60, les rapaces étaient considérés comme des animaux nuisibles qu’il fallait détruire par tous les moyens : tirs au fusil, pièges et poisons étaient largement utilisés. Les principales victimes de ces destructions furent les aigles et surtout les vautours qui, à cette époque, ont disparu en France, à l’exception des Pyrénées.

La sensibilisation et l’information du public ont permis de donner une autre image des rapaces.

Aujourd’hui, presque tout le monde sait que les vautours sont des oiseaux très utiles, qu’ils nettoient la nature en éliminant les animaux morts porteurs de maladies. Les rapaces limitent aussi très fortement le nombre des rongeurs qui peuvent détruire les récoltes. Ils participent à la sélection naturelle en capturant de préférence les animaux affaiblis ou malades, ils diminuent les risques d’épidémie (épizootie) et favorisent les individus les mieux adaptés.

En fait, si l’on observe beaucoup de rapaces dans une région, cela veut dire qu’il y a beaucoup de proies et que la nature est en « bonne santé ». Par contre, s’ils n’y sont plus, c’est peut-être que la pollution a fait disparaître les proies ou que l’homme a transformé l’écosystème (destruction des forêts, assèchement des marais, disparition des vieux arbres, constructions).

 Les menaces qui pèsent sur les rapaces : De grands bouleversements sont apparus au XXème siècle dans les paysages d’Europe occidentale :

- La mécanisation et l’intensification de l’agriculture (engrais, remembrement…) – L’usage de pesticides

- La réduction des bocages et des prairies

- L’occupation de vastes surfaces par l’urbanisation, l’industrie, le tourisme, les routes et autoroutes.

- La multiplication des pistes forestières, des sentiers de montagne qui provoquent des dérangements.

- Plus de 500 000 km de lignes électriques à moyenne et haute tension en France. Elles provoquent électrocution et collision avec les câbles.

- Collision contre les véhicules.

- Empoisonnements, intoxications chroniques, tirs illégaux.

Cependant, les mesures prises de protection de renforcement des populations, de réintroduction n’ont pas été inutiles :

- Le faucon pèlerin a peu à peu reconquis ses territoires d’origine.

- Le vautour fauve a accru ses effectifs.

- Le vautour moine est à nouveau nicheur en France.

Il est aujourd’hui de notre devoir de respecter au mieux leurs milieux, en évitant tout dérangement, toute malveillance, pour que nous-mêmes aujourd’hui et ceux qui nous suivront puissent encore avoir le loisir, la chance, de pouvoir vivre dans un monde de biodiversité où les rapaces seront toujours synonymes de liberté.

Les rapaces sont les témoins d’une nature préservée, riche et variée. Chacun d’entre-nous peut participer à la protection des rapaces : en plantant des arbres, en installant des nichoirs ou en limitant l’utilisation des produits chimiques lorsque l’on possède un jardin.

donjon-des-aigles-beaucens-1311754294LE COMPORTEMENT DE L’AIGLE

Les aigles territoriaux parcourent leur domaine tout au long de l’année. Les adultes sont sédentaires, bien que les populations nordiques de Scandinavie et d’Amérique du nord soient en partie migratrices. De rares individus juvéniles et immatures sont parfois observés en hivernage dans des zones humides, comme la Camargue. La saison de reproduction de l’Aigle royal débute au mois de novembre. A ce moment de l’année, on peut observer une recharge d’une ou de plusieurs aires et les vols territoriaux et nuptiaux se font plus fréquents. Le choix de l’aire de reproduction intervient plus tard.

La période des parades s’étale de décembre à mars. Spectaculaires, les parades comportent des acrobaties et des jeux aériens : longs piqués, vols en festons, retournements et accrochages de serres à serres, offrandes de proies. Il y a deux types de parades nuptiales aériennes : un piqué au cours duquel l’oiseau qui vole le plus bas se renverse sur le dos et se défend en tendant les serres, et le vol en « festons », sinusoïdal, pendant lequel l’Aigle royal alterne piquets « ailes au corps » et remontées avec battements d’ailes.

Les premiers accouplements de janvier marquent le début de la reproduction proprement dite. L’Aigle royal est monogame, mais des trios avec deux femelles ont toutefois été signalés.

Le couple marque fortement son territoire par des vols caractéristiques : simulations d’attaques, vols en festons, poursuites, piqués… Il est peu combatif, même s’il est territorial. Il se limite à de simples manœuvres d’intimidations, voire à de rares poursuites. Cependant, il arrive que de véritables combats éclatent lorsqu’un oiseau étranger pénètre sur un territoire de nidification. Seuls les environs du nid sont réellement défendus.

 La population mondiale est estimée entre 50 000 et 100 000 couples nicheurs [bg21]. En Europe, la population nicheuse est estimée dans une fourchette de 8 400 à 11 000 couples. Son statut de conservation est considéré comme « défavorable ». Les populations semblent stables, voire en légère augmentation localement. Des incertitudes subsistent cependant sur le statut de certaines populations baltes, balkaniques, voire scandinaves, avec des déclins locaux probables . L’Aigle royal est en cours de réintroduction en Irlande.

L’effectif français fait état de 390 à 450 couples .  Pendant environ deux siècles, de 1750 à 1950, l’Aigle royal fut chassé de façon intensive dans toute l’Europe, ce qui entraîna son déclin général. En France, l’espèce est considérée comme rare . Il nichait encore en forêt de Fontainebleau et en Champagne jusqu’au XIXe siècle. Partout persécuté, tiré et empoisonné, il trouva ses derniers refuges dans les massifs montagneux des Alpes, des Pyrénées et du Massif Central. C’est dans la décade 1950 à 1960 qu’un changement d’opinion commença à se dessiner à la suite des conséquences catastrophiques de l’emploi des pesticides sur les populations de rapaces diurnes. L’interdiction de l’usage du DDT et la protection totale de l’Aigle royal dans de nombreux pays européens, permirent progressivement d’inverser la tendance. De la fin des années 1960 à la fin des années 1990, les effectifs se sont à nouveau développés et on assiste encore aujourd’hui à une augmentation numérique et à une expansion géographique de l’espèce en périphérie des noyaux durs de populations montagnardes (Languedoc, Ardèche, Jura, Provence…). Les effectifs sont stabilisés dans les bastions alpins et pyrénéens, mais de nombreuses zones de moyennes montagnes ne sont pas encore complètement recolonisées, notamment en Languedoc-Roussillon, Midi Pyrénées et Provence Alpes Côte d’Azur

LES MENACES POTENTIELLES

La principale menace actuelle concerne l’aménagement des espaces naturels, notamment en zone de montagne. La  multiplication des pistes, de chemins et sentiers, ou encore le développement de l’urbanisation, accentuent  considérablement la pression anthropique sur des sites de plus en plus accessibles. Bien que sachant s’adapter à de  nouvelles situations et à un certain degré d’anthropisation des habitats, l’Aigle royal ne demeure pas moins  extrêmement vulnérable aux dérangements sur ses terrains de chasse et en particulier aux abords du site de nidification. La désertion de certains sites de nidification a été observée à la suite de la création de pistes. Les Aigles royaux en sont alors parfois réduits à délaisser des sites de nidification favorables pour d’autres nettement moins  intéressants et plus vulnérables. L’aménagement de falaises à des fins ludiques (via-ferrata, voies d’escalade), est une  menace supplémentaire dans les espaces non protégés. Le survol civil et militaire des sites de reproduction par des  aéronefs, peut entraîner l’abandon de l’aire. Toutes les activités humaines, pratiquées à proximité des aires entre novembre et août (chantiers forestiers, sports de pleine nature…) sont d’une manière générale très néfastes.

images (4)Le développement récent des parcs éoliens sur les territoires à aigle peut perturber fortement les couples en place.  Dans le cas des Corbières maritimes, même si le risque de collision semble faible, la perte de territoire et les  perturbations : création de pistes, maintenance journalière, tourisme ont un impact important.

La fermeture du milieu, suite à la régression du pastoralisme et à la reforestation, peut pénaliser l’Aigle royal pour l’accès à la ressource trophique. Dans le Massif central, la diminution des effectifs de lapins, liée à l’évolution de la  myxomatose pendant les années 1950-1960, affecta gravement les populations d’aigles. Sur 34 sites de reproduction, 23 ont alors été abandonnés. Cette diminution du nombre de proies disponibles, associée à de nombreuses destructions, a conduit à une régression des couples d’aigles et à un agrandissement de leurs territoires   

La présence de nombreuses lignes électriques aériennes ou de câbles de remontées mécaniques en travers des gorges, sur le rebord des plateaux et à flanc de versant, provoque de lourdes pertes par électrocution ou collision.

Des cas d’empoisonnement sont toujours à déplorer. Cette dernière menace est à prendre très au sérieux dans les  secteurs à nouveau fréquentés par les grands carnivores (ours, loup). Au moins cinq aigles royaux ont été retrouvés  empoisonnés en 2005, dans les Alpes et les Pyrénées.  La réglementation des parcs nationaux et des réserves, ainsi que certaines mesures de gestion cynégétique ont  contribué à la restauration des populations d’espèces proies, notamment d’ongulés sauvages, augmentant les  potentialités trophiques de plusieurs massifs. Il conviendrait d’étendre ces mesures à d’autres massifs, par le biais de mesures contractuelles sur le retour d’espèces chassables. Ainsi, la création de garennes ou de cultures faunistiques dans des habitats favorables, pourrait fortement contribuer à développer de nouvelles populations d’espèces proies (lapins, lièvre,…) et à fixer des oiseaux sur des territoires favorables. La création d’aires protégées comme des arrêtés de protection de biotopes est indispensable pour les sites de nidifications les plus exposés  .

Les couples nidifiant sur des arbres doivent faire l’objet d’une attention particulière. Ils sont en effet davantage soumis aux dérangements, notamment par les travaux forestiers. Des périodes d’interdiction de travaux et la délimitation d’un périmètre de quiétude aux abords des nids, sont des mesures simples de conservation, relativement aisées à mettre en œuvre. Par exemple, dans le Parc national des Cévennes, Les travaux d’exploitation et l’accès à  certaines pistes à proximité des aires y sont limités de mars à août dans un rayon de 300 mètres. De même, il ne faut pas créer de nouvelles pistes ou permettre des places de retournement proches des aires. En effet, en plus des dérangements motorisés, ces aménagements peuvent faciliter des accès à des grimpeurs et la création de pistes DFCI a été suivie d’équipement de voies d’escalade.

D’une manière générale, il est primordial de veiller à ce qu’aucune activité de loisir et, a fortiori, aucun  aménagement afférent, ne soit réalisé dans les secteurs de nidification. Une attention particulière doit être portée pour éviter la création ou le balisage de chemin de randonnées en surplomb ou en vis à vis des aires. Des travaux de conventionnements avec les principales structures administratives, associatives ou professionnelles liées aux sports de pleine nature permettrait de prévenir la majorité des dérangements. Sauf exception, des sites de nidification non dérangés sont pérennes pendant plusieurs années, voire plusieurs décennies.

Une vigilance toute particulière doit être mise en œuvre dans les secteurs où l’Aigle royal cohabite avec des populations de grands carnivores, afin d’y éviter l’utilisation illicite du poison.

La sécurisation préventive et curative des pylônes électriques à proximité des sites de nidification doit être une priorité pour la conservation de cette espèce. Dans ce cadre, il est important de conventionner avec EDF ou les sociétés d’électrification pour pouvoir lancer des aménagements curatifs mais surtout préventifs en allouant des budgets annuels à ces travaux. De même, la visualisation des câbles de remontée mécanique doit être systématique dans tous les territoires de chasse montagnards. Il est aussi très important d’informer les acteurs socioprofessionnels qui sont amenés à cohabiter avec l’Aigle royal  en zone de moyenne montagne. L’aménagement de grillages au dessus des enclos permet de limiter l’impact de la prédation de volailles sur des exploitations agricoles. Une information en amont des agriculteurs doit être prévue.

Toutes les mesures en terme d’ouverture des milieux lui sont favorables comme les brûlages dirigés, le girobroyage des landes et/ou le maintien de l’activité pastorale en montagne. De même dans les zones collinaires de garrigues comme les Corbières, le maintien de toutes activités agricoles maintenant des milieux ouverts et des zones de lisières ont un effet bénéfique.

Il conviendrait également d’éviter les opérations de reboisement dans les zones encore favorables à l’espèce. 

 

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La Place de l’Aigle royal

Posté par othoharmonie le 10 novembre 2014

290px-GoldenEagle-NovaL’Aigle royal est une espèce de grands rapaces de la famille des Accipitridae. C’est un oiseau brun foncé, avec un plumage plus brun-doré sur la tête et le cou. L’aigle royal utilise son agilité, sa vitesse et ses serres extrêmement puissantes pour attraper ses proies : des lapins, des marmottes, des écureuils, et de grands mammifères comme les renards, les chats sauvages et domestiques, de jeunes chèvres de montagne, de jeunes bouquetins, et de jeunes cervidés. Il consomme aussi des charognes, si les proies sont rares, ainsi que des reptiles. Des oiseaux, dont des espèces de grande taille comme des cygnes ou des grues, des corbeaux et des Goélands marins ont tous été notés comme proies potentielles.

L’aigle royal défend un territoire pouvant atteindre 155 kilomètres carrés. Il est monogame et un couple peut rester ensemble pendant plusieurs années voire pour la vie. Ils nichent en altitude, dans les falaises, les arbres ou sur les structures humaines comme des poteaux téléphoniques. Ils construisent des nids énormes auxquels ils peuvent revenir pendant plusieurs années. Les femelles pondent un à quatre œufs, et les deux parents les couvent pendant 40 à 45 jours. Souvent seul un ou deux jeunes survivent jusqu’à l’envol, à l’âge de trois mois environ. Ayant autrefois une répartition holarctique étendue, il a disparu de plusieurs des zones les plus densément peuplées. Bien que localement éteinte ou rare, l’espèce est encore assez commune enEurasie, en Amérique du Nord et dans certaines régions d’Afrique. L’espèce connaît sa plus forte densité de nidification dans le sud du comté d’Alameda, en Californie.

La sous-espèce eurasienne est utilisée pour chasser et tuer les loups dans de nombreuses communautés indigènes, où l’oiseau est considéré avec grand mysticisme. Cet aigle est protégé dans plusieurs pays depuis les années 1970.

Chez l’adulte le fond du plumage est principalement brun assez foncé, avec les plumes le dessus et l’arrière de la tête et de la nuque (le camail) d’un brun-roux clair ou brun-jaunâtre, lui ayant valu son nom d’« aigle doré », et si elles peuvent être de coloration variable d’un individu à l’autre, ne changent pas avec l’âge. Les rémiges et les rectrices sont grises à leur bases, et parcourues de quelques barres sombres et les plumes usées et décolorées, forment une zone pâle irrégulière sur les ailes ; le dessous des ailes est globalement plus roussâtre que le reste du corps. Certains individus ont des « épaulettes » (en réalité les plumes des poignets) blanches ; les plumes du tarse varient du blanc au brun foncé.

L’oisillon est entièrement blanc ; le juvénile a un plumage assez homogène et plus foncé que l’adulte, sans zone pâle, due chez les individus matures à l’usure des plumes. Les primaires et secondaires externes ont la base blanche, formant une zone blanche sur le dessus de l’aile, entrecoupée de noir, et sur le dessous un grand « écusson », parfois réduit à une simple tache. La base des rectrices est également blanche, et seule leur extrémité est noire, formant une bande sombre au bout de la queue du juvénile, s’estompant avec les années. Avec le temps le blanc disparaît progressivement, celui sur la queue persistant parfois alors que les ailes n’en ont plus ; le plumages adulte est généralement atteint à la cinquième année. Posé, la pointe des ailes de l’adulte arrive près du bout de la queue, alors que chez le juvénile elle arrive plus haut.

Après les mammifères, le second groupe de proies préférées de l’aigle royal sont les autres oiseaux. Des gallinacés, surtout des faisans et des tétras, sont les plus représentés parmi les proies. Cependant, pratiquement tous les oiseaux, de la taille d’un geai des chênes à celle d’un cygne, qui pèse environ le double du poids d’un aigle, sont des proies potentielles. En Suède, les oiseaux sont les proies principales, l’espèce la plus chassée étant le grand Tétras (Tetrao urogallus), tandis que dans les régions subarctiques on note une forte préférence pour le lagopède alpin (Lagopus muta). Les aigles royaux sont des oiseaux superprédateurs, les adultes en bonne santé ne connaissant pas de prédateurs. On a vu des aigles royaux tuer et manger de grands rapaces comme le faucon gerfaut (Falco rusticolus), l’autour des palombes (Accipiter gentilis) ou les buses du genre Buteo, que ce soit des adultes, des oisillons ou des œufs.

Les oiseaux des genres FalcoStercorarius ou Buteo comme la buse pattue (B. lagopus), qui sont normalement des concurrents, peuvent se regrouper pour chasser les aigles royaux arrivant sur leurs aires de nidification. Un aigle royal volant près d’un nid de faucon pèlerin (Falco peregrinus) a été frappé et tué par un des parents qui l’attaqua en piqué, alors que l’aigle, beaucoup plus grand, est généralement dominant et un prédateur potentiel pour ces oiseaux. Généralement l’aigle s’en tire à meilleur compte, et se livre au cleptoparasitisme, en volant les proies d’autres rapaces. Bien que l’aigle royal ne soit pas aussi grand que certains vautours, il est généralement beaucoup plus agressif que ceux-ci et capable de les chasser, ainsi que d’autres rapaces des charognes. L’aigle royal entre le plus souvent en compétition interspécifique avec les grands pygargues du genre Haliaeetus (notamment le pygargue à queue blanche et le pygargue à tête blanche) et, comme ces espèces sont de taille, de force et de ténacité comparables, l’issue dans de tels conflits dépend surtout de l’individu plus que de l’espèce.

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L’aigle botté

Posté par othoharmonie le 8 novembre 2014

 

Booted_eagle_in_flightChasseur très habile malgré sa taille, fonçant sur sa proie les serres en avant. Autrefois, les Tartares l’employaient avec succès pour chasser le lièvre, le renard, l’antilope et leloup. Comme il était trop lourd pour le porter sur le poing à la manière des fauconniers, il le plaçaient sur le devant de leur selle et le moment venu, lançaient l’animal sur la proie. L’aigle botté capture ses proies dans les clairières. Il plane en hauteur, décrivant des cercles, et lorsqu’il repère une proie, il se lance en piqué presque jusqu’au sol où il se redresse en s’élevant un peu, et vole rapidement en capturant n’importe quel petit oiseau posé ou volant bas. Il peut de la même manière capturer des lapins et des lézards. Il chasse aussi à l’affût, au bord d’une zone découverte. Il capture aussi des insectes, tout en marchant. Il lui arrive aussi de piller les nids d’autres espèces.

Les vols nuptiaux sont spectaculaires. Les aigles planent haut au-dessus de la forêt en cercles étroits, descendent au niveau de la cime des arbres en un piqué subit, et ensuite, ils planent plus bas au-dessus d’une vaste zone pour s’élever à nouveau en bougeant à peine les ailes. Quand commence la période de reproduction, les deux adultes volent souvent à découvert sur les forêts, en criant de façon répétitive. En dehors de la période nuptiale, les deux partenaires volent souvent ensemble. Les couples reviennent chaque année sur le même site de nidification, et semblent unis pour la vie. En revanche, les oiseaux vivent en solitaire en hiver.

L’Aigle botté glapit, trompette. Ordinairement silencieux en dehors de la saison de nidification. Cri aigu et répété kuih kiih. Quand commence la parade nuptiale, les aigles bottés mâles crient de façon insistante « pi-piiii » et comme pour exprimer de l’anxiété, ils répètent « pi-pi-pi-piiii ». Au nid, un « klia-klia-klia- ki-ki » est commun.

Les aigles bottés nichent assez près les uns des autres, et il semble qu’ils ne défendent aucune zone. Le nid se trouve presque toujours dans un arbre, occasionnellement sur une paroi rocheuse. Il est construit par les deux adultes, à une hauteur allant de 6 à 16 mètres. Le nid mesure environ 60 à 70 cm de diamètre pour 30 cm d’épaisseur. La construction est rapide. Les adultes apportent des branches et des rameaux de bois, et pendant toute la période de nidification, la femelle porte des branches vertes en grande quantité. La femelle dépose de 1 ou 2, rarement 3 œufs blancs, tachetés de brun, en avril-mai. L’incubation dure environ 32 à 34 jours, assurée principalement par la femelle, nourrie par le mâle. Elle sort très peu du nid avant l’éclosion. Les poussins grandissent lentement. Les premières plumes apparaissent au bout de 20 jours, et à 40 jours, le plumage est pratiquement complet. Ils quittent le nid vers l’âge de 50 à 60 jours, et restent encore quelques jours aux alentours du nid où les parents les nourrissent toujours. Les jeunes survivent tous en général. Il n’y a apparemment pas de mort du cadet par l’aîné.

Symbole de la victoire, les Assyriens, les Perses et les Romains le plaçaient, les ailes déployés, au-dessus des étendards. C’est parce que l’aigle s’élevaient à des hauteurs considérables que les Romains en avaient fait l’oiseau de Jupiter et le considéraient comme messager des dieux. Après la retraite de sa fille Hébé, Zeus descendit sur terre, pour chercher un autre échanson (sommelier), il se transforma en aigle, et c’est sous cette forme qu’il enleva Ganymède, fils de Tros. Certains indiens d’Amérique ornaient leurs coiffes de guerres de plumes d’aigles. Pour les Aztèques, il représentait la course du soleil.

L’Aigle botté bénéficie d’une protection totale sur le territoire français depuis l’arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire. Il est inscrit à l’annexe I de la directive Oiseaux de l’Union européenne. Il est donc interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l’enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids et de détruire, altérer ou dégrader leur milieu. Qu’il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, colporter, de l’utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l’acheter.

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Un manchot géant vivait près de l’équateur à l’Eocène

Posté par othoharmonie le 27 octobre 2014

 

170px-Penguin,_Strait_of_MagellanLa découverte avait de quoi surprendre : non seulement les manchots sont plutôt adaptés aux climats froids, mais en plus, leur taille tend à s’accroître à proximité du pôle sud. Le plus grand d’entre eux est le manchot empereur, popularisé par un fameux film français récent, et qui présente la particularité unique de pondre en plein hiver antarctique, ce qui oblige ses parents (le père en particulier) à jeûner des semaines durant.

Or, voici que deux espèces fossiles de manchots, l’un d’assez grande taille (Perudyptes devriesi) et l’autre encore plus grand que l’empereur (Icadyptes salasi) avec une hauteur d’1,5 m viennent d’être exhumés des dépôts de la fin de l’Eocène du Pérou, qui plus est une période au cours de laquelle le climat était particulièrement chaud et humide. Pour couper court aux assertions selon lesquelles le réchauffement climatique actuel ne serait pas préjudiciable aux manchots, empressons-nous de dire que les espèces actuelles ne sont que lointaines parentes de ces fossiles et sont adaptées aux climats ou aux courants froids : la plus septentrionale d’entre elles, le manchot des Galapagos, bénéficie de la présence d’un courant marin froid, le courant de Humboldt, qui lui assure les conditions écologiques nécessaires à sa survie, et refermons la parenthèse.

Donc, le mode de vie de ces manchots fossiles était sans doute relativement différent des actuels. Icadyptes, en particulier, se caractérisait par un bec d’une longueur étonnante, très éloigné de celui des espèces actuelles. Non pourvu d’un crochet à son extrémité, ce bec était peut-être (spéculation personnelle) utilisé pour embrocher les poissons dont il se nourrissait, à l’instar de l’anhinga (une sorte de cormoran avec un long cou de héron en « S » et un long bec pointu, dont il existe deux espèces actuelles). On a écrit que la grande taille de Icadyptesremettait en cause la loi selon laquelle la taille des animaux à sang chaud augmente à l’approche des pôles, comme un moyen de lutte contre le froid (la surface d’un individu, dont dépend la déperdition de chaleur, diminue en proportion de sa masse totale à mesure que la taille augmente). Mais outre que cette loi n’est pas une règle absolue en soi (bien que très souvent vérifiée, par exemple avec les ours, les loups, etc.), il faut remarquer qu’il n’est pas pertinent de l’appliquer à des organismes éloignés de plusieurs dizaines de millions d’années d’évolution que sont Icadyptes (le manchot géant fossile) et Aptenodytes (les manchots royal et empereur actuels).

Ces considérations mises à part, il faut rappeler que les manchots font partie des oiseaux les plus étonnants du monde. Outre son mode de reproduction unique, on oublie souvent qu’avec un poids atteignant 45 kg, le manchot empereur est l’un des plus gros oiseaux actuels -il est même le plus gros des carinates, les oiseaux qui le surpassent en taille, actuels (autruche, émeu) ou récemment exterminés par l’homme (moas zéo-zélandais, oiseaux-éléphants malgaches) font tous partie du groupe primitif des ratites. La technique de nage des manchots, qui consiste en un « vol » sub-aquatique, ne se retrouve que chez les tortues marines ainsi que certains poissons tels que l’opah (Lampris) et, dans une moindre mesure, chez les otaries (et les plésiosaures fossiles). Mais aussi, bien sûr, chez quelques autres oiseaux dont les pingouins, avec lesquels ils sont si souvent confondus, et qui ne leur sont pas apparentés. Il s’agit d’un de ces exemples étonnants de convergence évolutive, les pingouins, guillemots, macareux et mergules occupant l’hémisphère nord, tandis que la moitié australe du globe est occupée par les manchots. Les premiers, ou alques (alcidés), sont apparentés aux mouettes et goélands, tandis que les seconds (sphéniscidés) sont apparentés aux pétrels et albatros, qui, chose remarquable, sont, de leur côté, d’un aspect et d’un mode de vie tout à fait convergents avec ceux des goélands. Manchots, albatros et pétrels font partie du groupe des tubinares : un tube recouvre les narines du bec chez les pétrels, et des vestiges de ce tube sont visibles sur le bec du manchot nain (Eudyptula).

Il peut paraître extraordinaire que les manchots, qui ont renoncé depuis longtemps au vol, puissent être apparentés aux albatros, ces extraordinaires et majestueux voiliers, et pourtant… Le groupe des pétrels nous réserve encore une surprise : comme le font souvent remarquer les connaisseurs, les vrais pingouins sont capables d’utiliser leurs ailes à la fois pour voler et pour nager sous l’eau (excepté le grand pingouin, exterminé par l’homme au XIXème siècle, et qui était trop gros pour voler). Or, il existe une famille très méconnue de pétrels qui présente cette caractéristique : les pétrels-plongeurs (pélécanoïdidés). De petite taille comme les pingouins et guillemots, ils hantent l’hémisphère sud, dans lequel ils n’entrent pas en concurrence avec leur homologues, auxquels ils ressemblent en réalité bien plus que les manchots. Les pétrels-plongeurs maîtrisent même si bien l’alternance de vol aérien et de vol aquatique qu’il n’est pas rare, lors de leur vol au ras des flots battus par les tempêtes australes, de les voir traverser de part en part les hautes vagues sans dévier de leur trajectoire.

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La vie sexuelle des Manchots

Posté par othoharmonie le 25 octobre 2014

 

Couvert par les hautes autorités pendant des années, l’oiseau est en réalité nécrophile et pédophile.

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Sa démarche chaloupée lui confère un déhanché sans pareil et le climat glacial dans lequel il évolue ne calme pas ses ardeurs : le manchot n’a pas besoin de savoir déployer ses ailes pour s’envoler au septième ciel. Cette évidence n’a pas échappé à un explorateur britannique du siècle dernier… qui a préféré la taire, tant ses découvertes étaient inconvenantes pour l’époque.

Au péril de sa vie, George Murray Levick participe entre 1910 et 1913 à l’expédition Scott dans l’Antarctique. Manquant de peu de mourir de faim et de froid comme cinq autres de ses collègues, il passe le plus clair de son temps à décortiquer le comportement sexuel de ces drôles de volatiles. À son retour, le scientifique tente de pondre un article qui relate ses découvertes. Et quelles découvertes ! Les manchots, pour qui il a bien failli y passer, sont bel et bien adeptes de pratiques pour le moins… déviantes. Les mâles aiment en effet à copuler avec des femelles décédées, lorsqu’ils ne s’adonnent pas à des actes pédophiles sur des poussins, avant parfois même de les tuer. D’autres préfèrent laisser libre cours à leur libido en public. Shocking !

 

Orgie dépravée et inconvenante

Absolument scandalisé et horrifié, Levick écoute sa moralité rigide qui lui dicte de censurer ses trouvailles. Le scientifique décide dans un premier temps de rédiger son étude, intitulée Les habitudes sexuelles des manchots d’Adélie, en grec : le quidam ne pourra pas s’en emparer. Restant sur sa réserve, il écrit alors que « les mâles se rassemblent en gangs de hooligans d’une demi-douzaine d’individus ou plus et traînent aux alentours des tertres en incommodant les occupants par leurs actes de dépravation répétés ». Il choisit ainsi de taire l’essentiel des prouesses sexuelles de ces oiseaux marins. Puis Levick s’attaque à l’écriture d’un article de fond, qui sera relégué aux oubliettes pendant plus de 50 ans. 

Son texte refait aujourd’hui surface, comme l’a relaté samedi le Guardian. Douglas Russell, le conservateur du Muséum d’histoire naturelle de Londres qui a retrouvé l’article de Levick, tente d’expliquer les observations faites par le seul scientifique ayant à ce jour étudié un cycle complet de reproduction de ces manchots. Selon le conservateur, les moeurs sexuelles de ces oiseaux sont à imputer au climat extrême de la région : les manchots n’ont que quelques semaines pour se reproduire. Autant dire qu’ils n’ont guère le temps de réfléchir ! Pris de panique à l’idée de ne pas réussir à s’accoupler, ils sauteraient ainsi sur tout ce qui bouge, transformant la saison des amours en orgie dépravée et pour le moins inconvenante. Cachée par les hautes autorités pendant des années, voilà la vie sexuelle des manchots dévoilée au grand jour. Nul doute que le quidam ne les verra plus jamais comme de grosses peluches réconfortantes.

 

Article Le.Point fr

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A l’époque où on dressait les Puces

Posté par othoharmonie le 29 septembre 2014

 

téléchargement (6)On a bien attelé des éléphants, mais, « Qui peut le plus ne peut il pas le moins ? » alors, pourquoi ne pas atteler des puces ? On dit que déjà, dans l’Ancienne Egypte, des amuseurs publics auraient présenté des puces dressées…mais, c’est au XVIIIème siècle qu’apparaissent les premiers « mini-cirques » présentant des puces savantes capables d’exécuter de nombreux tours et, entre autres, de tirer des charges.

Nous sommes à l’époque des « cabinets de curiosités » et, jouant sur le goût de l’époque, des saltimbanques imaginatifs, qui tous se faisaient appeler Maitre ou Professeur, créèrent de petits cirques, tenant souvent dans une valise, et dont les « artistes « étaient des puces qu’ils dressaient, disaient ils, « comme on dompte les fauves , et cela « sous les plus grands des petits chapiteaux du monde ! »

Au XIXème puis au XXème siècle, ils seront des dizaines à parcourir l’Europe et le Nouveau Monde : Acme flea circus, Bertolotto (1833) Buckland (1891) Heckler (1930) Chester (1935), George Tollerton (1935) Alfred Testo (1950) Michael et Richard Bentine (1950) Ballantine (1958) Heckler fils (1958) Tomlin (1976) Likonti’s, (1920). William & Elsi Torp (1920) qui installent leur cirque dans les jardins de Tivoli à Copenhague, leur fils assurera leur succession jusqu’ en 1965. Entre temps il se sera produit à Atlantic City (New jersey), et terminera sa carrière à Ténériffe aux Canaries en 1970.

A côté des itinérants, se produisant dans les baraques foraines, parcs d’attractions et foires, certains cirques sont installés de façon permanente, à Londres au 238 Régent Street, à Copenhague dans Tivoli Gardens, dans de grandes villes aux USA : en Alaska, au Texas, à New York, en Floride. En France, il semble que des cirques étaient installés, à Paris et à Nice, mais les documents sont rares.

Les actrices

Les puces, qui vont être les artistes de ces spectacles, sont de l’espèce pulex irritans, puce spécifiquement adaptée à l’espèce humaine. Elles ont été choisies pour leur taille et leur puissance. Il s’agit d’insectes de 4 à 8 mm de long, dépourvus d’ailes, piqueurs et hématophages (ne consommant que du sang humain), de couleur brune, aplatis latéralement et disposant de trois paires de pattes dont la dernière, très développée, les rend aptes au saut.

Leur tête et leur thorax portent des peignes, des épines et ou soies cornées dont la répartition permet l’identification des espèces, très nombreuses. Enfin leurs pattes portent des crochets qui faciliteront leur accroche au cours des exercices qu’elles devront effectuer.

Elles pèsent de 0,5 à 1 milligramme, selon qu’elles soient gorgées ou non, et peuvent tirer de 500 à 1000 fois leur poids. Une puce vit de 1 à 2 ans selon les conditions ambiantes (température, humidité, nourriture).

S’il est une expression courante grossièrement erronée c’est bien : « faire un saut de puce », pour désigner un faible déplacement, car, en réalité, les puces sont les championnes incontestées du saut en hauteur, avec des bonds de plus de 20 cm, (record à 48 cm) ce qui, rapporté à l’échelle humaine, équivaudrait à sauter par-dessus la Tour Eiffel ! Enfin, une puce peut effectuer jusqu’à 600 sauts en une heure. Ces bonds fabuleux sont réalisés grâce à une protéine élastique : la résiline, présente dans les muscles des cuisses et qui accumule l’énergie, comme dans une catapulte, lors du relâchement, la propulsion se fait avec une très forte accélération, vers le haut. (140G ont été enregistrés !)

images (7)Dans les premiers temps, les entrepreneurs de spectacles s’approvisionnaient en puces auprès des vagabonds et des clochards dont l’hygiène douteuse favorisait la croissance des petites bêtes, mais , avec le temps et l’apparition des aspirateurs, l’offre devint rare et les prix augmentèrent ; En 1935, Professeur Chester payait 2 shillings la douzaine de puces, en 1950, Professeur Testo dit payer 6 shillings, en 1976 l’inflation galopante voit les puces valoir une demi couronne pièce ! ( soit 2,5 shillings). Les difficultés d’approvisionnement obligèrent les cirques à se sédentariser, car la mortalité importante des artistes imposait un renouvellement fréquent, impossible en voyage ; (certains recevaient leurs puces par la poste dans des enveloppes, encore fallait il que le coup de tampon oblitérateur du postier ne frappe pas au mauvais endroit !). Les puces devant prendre deux repas sanguins par jour pour vivre, c’est sur l’avant bras du propriétaire que les repas étaient servis et duraient un bon quart d’heure … (c’est le principe du « boy piqure » utilisé naguère en Afrique pour les expérimentations sur les moustiques vecteurs du paludisme).

Les « cirques » se présentaient sous globe ou dans de petites valises et c’est sur les affiches que le programme du spectacle était détaillé et illustré. On y voyait : danseuses avec orchestre, trapézistes, danseuse sur corde, cracheuses de feu, jongleuses , équilibristes plongeuse de haut vol, puce canon ,saut dans le cercle de flammes, des escrimeuses, Samson l’hercule, des personnages historiques à cheval et en costume : les trois héros de Waterloo : Napoléon, Blücher, Wellington, des scènes domestiques ,des batailles, les Champs Elysées, ainsi que des véhicules variés, animés ou tractés par des puces : moulin à trépigneuse, coach, char antique, landau, corbillard, tricycle ,ballons, grand bi, canon, petit train, ou encore :tirer une chaînette d’argent de 200 maillons avec crochet à une extrémité, cadenas et sa clef à l’autre, faire rouler une grosse boule, dérouler un tapis etc.…. Les spectateurs, une vingtaine au maximum, pouvaient louer des loupes, pour ne rien rater du spectacle.

Tous les accessoires étaient fabriqués, parfois en ivoire, par des modélistes et orfèvres qui s’efforçaient de diminuer le poids autant que possible, les vêtements étaient cousus par des Sœurs mexicaines aux doigts de fées ! Restait à atteler les puces ! opération digne de la microchirurgie consistant à passer un fil extrêmement fin (0,35mm), mais solide, de soie, d’or ou de platine, que l’on fixait sans trop serrer sur le céphalothorax de l’insecte et qu’il conservait sa vie durant.

La mise en œuvre de toutes ces activités ne devait bien entendu rien au dressage, de nombreuses astuces permettaient de stimuler le mouvement des puces : collage à poste fixe, agitation des supports, chauffage des planchers !, stimulation manuelle …Ces procédés plus ou moins barbares émurent les bonnes âmes et, en Angleterre, une très sérieuse « Society for the Prévention of Cruelty to Insects » SPCI : Société pour la Protection des Insectes Maltraités) vit le jour et porta plainte contre les cirques de puces et réclama leur fermeture.

Enfin, les puces ne furent pas les seuls insectes mis « au travail » ; des phasmes, bourdons, araignées, mouches, bousiers, scorpions, fourmis, papillons adultes et larvaires, coccinelles, pucerons…n’y échappèrent pas et furent identifiés dans trois cirques anglais inspectés par la SPCI. Une question se pose : Pourquoi les « dresseurs »n’ont-ils pas utilisé le pou de l’homme ( pediculus capitis ou phtirius pubis , le morpion !) ces insectes sont plus grands, plus visibles et plus puissants, faciles à se procurer, ils ne sautent pas ni ne volent et leurs pattes sont pourvues de fortes griffes qui auraient facilité accrochage et déplacements ?

téléchargement (7)Faux et usage de faux !

Au XXème siècle, des organisateurs peu scrupuleux présentaient dans attractions ou aucune puce ne figurait ! la supercherie consistait à animer artificiellement des grains de riz sculptés et teints, ou d’autres éléments inertes que l’on disait être des puces En 1950, Michael Bentine , un animateur britannique fameux, présenta un faux cirque de puces au Royal Variety Show, que la BBC le programma durant 30 années dans ses programmes pour enfants ; il alla même en Amérique se produire, à la télévision, au fameux Johnny Carson show. Il est probable que de nos jours, avec les merveilles des nanotechnologies on verra des puces électroniques attelées, et fort savantes !

source : http://www.jbwhips.com/QUAND-ON-ATTELAIT-LES-PUCES.html

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INTERVIEW D’UN DRESSEUR DE PUCES

Posté par othoharmonie le 29 septembre 2014

 

téléchargement (3)Jean-Dominique Kérignard, alias Alfredo Panzani, dirige la Compagnie « Les petits miracles » un théâtre ambulant pour enfants qui se déplace en France et à l étranger et présente une animation : « Les puces savantes » dont le succès se renouvelle à chaque représentation.

 « Sous le plus grand des petits chapiteaux du monde , Alfredo Panzani, ancien dompteur de fauves, a troqué ses lions et ses éléphants contre une ménagerie de puces savantes avec laquelle il parcourt le monde. Tour à tour jongleuses, acrobates, cracheuses de feu, équilibristes, les puces dressées du grand Panzani vous entraînent dans une frénésie de tours de force et d’élégance ponctués par un numéro unique au monde : Zaza, la puce volante, qui, au péril de sa vie, est propulsée dans les airs grâce à un canon miniature. Un spectacle plein d’humour et de poésie . « Les Puces Savantes », dans le plus pur style des baraques foraines d’antan, est un spectacle tout public, mêlant humour et manipulation d’objets pouvant être produit soit en salle soit en plein air ».

Petite note humoristique : les affiches publicitaires présentant les cirques de puces savantes stipulaient : « les chiens ne sont pas admis au spectacle ! »

Propos recueillis par Aurélie de Lanlay et Sylvain Prud’homme

Les rideaux d’un chapiteau miniature se soulèvent, un dompteur en uniforme rouge à galons, fouet à la ceinture et moustache, nous invite à entrer. Installée sur une table, la piste : rond de moquette grand comme une assiette au-dessus duquel sont suspendus de minuscules trapèzes, plongeoirs, filins. Les tigres, les lions ? Alfredo Panzani les a troqués il y a des années pour d’autres fauves moins encombrants. Il relève sa manche, va chercher le premier au creux de son avant bras, le pose sur le tapis…A nos loupes !

Alfredo Panzani, vous nous accordez un entretien à la sortie d’un numéro très impressionnant, le lancer au canon de trois puces au dessus de votre chapiteau, en plein air.

Oui, c’est le moment le plus périlleux du spectacle. Dans cette région surtout (St Martin de Crau, avec le mistral, une bourrasque est vite arrivée. J’ai beau avoir l’habitude après toutes ces années, au moment où j’allume l à mèche du canon, je suis toujours inquiet.

Elles sont montées à quinze mètres, peut être vingt…Vous avez rattrapé les deux premières sans difficulté, mais la troisième a failli vous échapper.

C’est vrai, je me suis fait une frayeur. Il faut savoir prendre des risques mais j’aurais été. Une pu e savante ça ne se trouve pas sous les sabots d’un cheval !

Il ya longtemps que ces trois là travaillent avec vous ?

Des années. Chacune a son caractère .Par exemple, Mimi la puce la plus forte : je l’ai trouvée sur le dos d’un tigre, un beau mâle de 350 kilos. Je ne sais pas si c’est son alimentation, le sang de ce tigre colossal dont elle s’est abreuvée pendant longtemps, en tous cas elle a une puissance phénoménale. Vous avez vu ce numéro où elle déroule seule un tapis rougeau milieu de la piste ?

Pour elle le tapis représente plusieurs centaines de kilos ?

Rapporté à sa taille, trois tonnes cinq. Et elle le déroule sans peine, en trois sauts. C’est prodigieux ce qu’il lui faut comme force. Comme pour cet autre numéro où, placée dans la paume de ma main, elle soulève et maintien un clou à la verticale au-dessus de sa tête.

Il ya aussi votre puce Lulu, qui saute à travers un cerceau enflammé. Et puis Zaza la voltigeuse. Quand avez-vous commencé le dressage des puces ?

J’ai commencé les puces à la suite de mon accident. Nous étions dompteurs de fauves de père en fils n soir de représentation, il y avait de l’orage dans l’air, les tigres étaient très énervés et Sultan un gros mâle, m’a sauté sur le dos…je suis resté 3 mois à l’hôpital et j’ai décidé là de travailler désormais, avec des bêtes moins dangereuses.

Vous avez avec chacune de vos puces une relation particulière ?

téléchargement (4)Disons que j’ai une préférée : Zaza. Probablement parce que c’est la moins brutale. C’est très net au moment de l’alimentation : Mimi et Lulu se précipitent sur mon bras pour « boire ». Zaza est plus compliquée, elle prend son temps, cherche un endroit qui lui convient, au pli du coude ou à la naissance de l’anconé*. C’est une sensuelle.

Cette relation avec Zaza se sent pendant le spectacle, notamment dans votre façon de la tenir entre le pouce et l’index. Au moment où vous la montrez au public, vous n’avez jamais peur qu’elle saute ?

C’est tout un lent travail d’apprivoisement. D’ordinaire, pour éviter qu’elles s’enfuient, les puces sont attachées. Tous les cirques de puces qui ont existé ou existent encore utilisent le système de l’attelage. N attache les puces avec un cheveu, un crin de cheval, ou un fil d’or. L’or est le métal le plus ductile et ne casse pas, même si le fil est très fin Il faut arriver à attraper la puce, à faire un petit nœud coulant que l’on glisse en arrière de la première paire de pattes, puis on l’attelle à l’objet qu’elle va tracter. Le plus souvent ces puces restent attachées à vie.

Tandis que vous préférez les laisser en liberté ?

Oui, mais j’ai du leur apprendre à ne pas sauter. C’est un apprentissage assez cruel, on met les puces dans un bocal, avec un couvercle fermé. An début, les puces sautent. La puce à une substance dans ses pattes qui lui permet une propulsion de l’ordre de 45 à 50 G. par comparaison, un pilote d’avion de chasse subit une accélération de 1,5 G. pour la puce, c’est une détente phénoménale ! A notre échelle, c’est comme si, sautant en l’air, on atteignait la hauteur de la Tour Eiffel ( 300 m). Elle se détend donc très fort et se cogne la tête contre le couvercle du bocal. Elle répète ses sauts plusieurs fois, puis module leur puissance. On remplace alors le bocal par un autre plus petit, qui l’oblige à sauter moins haut. Puis par un autre, plus petit, jusqu’à qu’elle ne saute plus du tout On peut alors l’atteler et lui faire tire toutes les charges que l’on veut.

Pourtant, vos puces continuent de bondir lorsqu’il le faut, notamment dans le numéro où l’une d’entre elle multiplie les saltos avant et arrière.

Oui, mais ça je l’obtiens uniquement avec Zaza, parce que notre relation est assez libre. Il y a une confiance entre nous qui permet ça. Elle sait que je l’ai adoptée, qu’on va rester ensemble, que je ne vais pas la quitter pour quelqu’un d’autre. Toujours cette méthode de la main de fer dans un gant de velours. On est en confiance et je la laisse libre de sauter comme elle veut. Bon, je n’irais pas jusqu’à la laisser aller boire le sang de d’autres personnes !

On parle de la cruauté du dressage des fauves, mais cette méthode du couvercle est terrible !

Oui, comme le fait que les puces restent attachées à vie. J’ai voulu bannir ce dernier aspect, en travaillant sans attelage. La cruauté va parfois plus loin .Sur internet, on trouve des images du cirque tenu par Maria Fernanda Cardoso, une colombienne qui vit maintenant en Australie. Elle ne travaille pas avec des puces d’homme, mais avec des puces de chien et de kangourou. Elle devait se produire au festival d’Edimbourg, mais une manifestation de la SPA a empêché les représentations. Il est vrai qu’elle pousse le bouchon un petit peu loin : pour attacher plus facilement ses puces, elle n’hésite pas à leur perforer l’abdomen.

Cela veut die qu’elle perd chaque fois les puces qu’elle a apprivoisées ?

Elle n’apprivoise pas ses puces, elle élève des lapins infestés de puces. Pour en avoir toujours sous la main. Ce qui veut dire aussi cruauté pour les lapins. Remarquez au passage l’incohérence de la SPA : quand elle recommande de traiter les chiens et les chats contre les puces, est ce que ce n’est pas de la cruauté envers les puces ?

Existe-t-il une solidarité entre les dompteurs de puces ?

Il existe site ou nous sommes tous répertoriés. Nous sommes environ 35 à travers le monde, des mexicains, des américains, quelques anglais, une hollandaise qui vient de se lancer et qui , après avoir vu mon spectacle à Anvers a copié la plupart de mes idées…Sinon ,aux Etats Unis on voit de plus en plus de cirques avec de fausses puces, notamment un cirque dont les accessoires ont été réglés par les gens qui on créé les effets spéciaux du film Ghostbusters. On y voit par exemple des trapèzes automatisés, le premier se balance et quand la puce est censée avoir sauté, c’est le suivant qui se met en mouvement. Dans le commerce, on trouve même pour 2500$ des petites valises toutes équipées contenant le plongeoir miniature, la piste, le tapis et le reste…

Et ça marche ces spectacles là ?

Je ne sais pas, franchement, je ne sais pas. Je ne vois pas l’intérêt si on ne travaille pas avec de vrais insectes.

Y a-t-il dans votre spectacle des numéros que vous redoutez plus que d’autres ?

Le canon , bien sûr.. Quand Mimi sort de la gueule du canon, je suis toujours inquiet car je ne sais pas ou elle va tomber dans le public. Même si, bon, je commence à connaître sa propension à atterrir sur les surfaces souples et à se précipiter dans les décolletés, ce qui n’est pas pour me déplaire…Quand Lulu saute au milieu du cercle de feu, j’ai peur qu’elle refuse l(obstacle. Cela pourrait arriver un jour. Une autre chose me fait peur- et là je vous révèle un petit secret de dresseur- c’est que pour fidèliser mes puces, je fais toujours en sorte d’avoir 2,5 ou 2,7 grammes d’alcool dans le sang. J’en ai fait des alcooliques, qui ne peuvent plus se passer de moi. Et bien entendu, j’interdis l’accès au spectacle aux personnes imbibée, de crainte que mes puces ne m’abandonnent pour eux !

Le spectacle est il partout bien reçu ?

Cela crée parfois des situations insolites. Par exemple au japon, au festival de Shizuoka, se posait un gros problème de langue. Je disais mon texte en anglais, avec quelques mots de japonais appris phonétiquement, comme :-« c’est extraordinaire » ou « Au secours ! Elle ne sait pas nager ! »…Les deux premiers jours il y avait des spectateurs qui parlaient un peu anglais, mais ensuite c’était les vacances et le public était constitué de gens modestes qui ne parlaient pas du tout l’anglais et attendaient sans comprendre avec leur loupe en main…un grand moment de solitude !

D’autres surprises de ce genre ?

téléchargement (5)A Sao Polo, on devait jouer dans un parc, j’avais envoyé à l’avance les plans de mon chapiteau et on m’avait répondu : »parfait, on va construire une scène un peu plus grande pour pouvoir élargir le public », On arrive avec Zaza et on voit 3 grandes scènes de 10 mètres sur 12, posées à 1m50 de haut ! J’explique que çà ne va pas du tout et que les gens doivent être tout près, qu’il faut qu’ils puissent voir, on me répond de ne pas m’inquiéter car, les 3000 spectateurs verront tout grâce à six écrans géants ! Ils ont finalement baissé la scène, et j’ai eu 150 spectateurs près de moi pour les moments nécessitant la participation du public…Et, tout s’est bien passé. Le spectacle a été filmé, fort bien d’ailleurs, et ça a marché. Cela est surprenant…j’ai l’habitude de jouer pour 50 personnes et là, j’entendais les réactions de 3000 personnes ! Dans un autre registre, à Gorron, en Mayenne, la chargée de communication n’avait pas du tout fait son boulot et, en cinq représentations nous avons eu en tout : huit spectateurs ! Là encore, grand moment de solitude…

Il y a-t-il des différences selon que le public soit fait d’enfants ou d’adultes ?

Bien sûr, mais l’idéal est que les deux soient mélangés : cela rajoute quelque chose, on peut suivre le regard des parents sur leurs enfants. Ils constatent que les enfants voient les puces, alors que l’on sent qu’eux-mêmes doutent et se penchent pour les voir aussi.

Variez- vous les numéros selon les lieux et le public ?

Cela arrive…Nous jouions près de Carcassonne aux Ampélofolies, une fête du vin et de la truffe. L’organisateur m’avait impérativement demandé de présenter une puce « cavant » la truffe. J’avais donc installé un bac à sable miniature et à un moment la puce trouvait un petit morceau de truffe que je ramassais entre le pouce et l’index…mais en général le spectacle ne bouge pas, en 12 ans j’ai répété 3400 fois le même texte et rempli l’équivalent de deux stades de France ( mais pas en 2 jours comme Johnny !)

Pour en savoir plus, sur internet :

La Compagnie « Les Petits Miracles » Jean-Dominique Kérignard

* « l’anconé » est un petit muscle de la loge postérieure de l’avant bras qui, comme le triceps, étend l’avant bras sur le bras. Notre dresseur est un anatomiste accompli !

Source : http://www.jbwhips.com/QUAND-ON-ATTELAIT-LES-PUCES.html

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A l’origine des Puces Savantes

Posté par othoharmonie le 27 septembre 2014

 

Métiers oubliés… Il n’y a pas que les ménageries foraines et leurs dresseurs de fauves qui ont disparus de nos fêtes foraines… Les entresorts de dresseurs de puces savantes ne s’y installent plus depuis déjà belle lurette. Pourtant, de grandes « figures » ont marqué de leur empreinte cette activité insolite qui attirait un public chaque fois surpris des exploits de ces petits insectes. Parmi ces dresseurs, « les » professeurs Schmidt, dont plusieurs générations se sont produites sous ce nom, mais aussi les Roloff oncle et neveu, sans oublier Madeleine Wagner, fille d’un talentueux dresseur s’il en fut. « Portraits » d’un métier disparu à jamais de nos fêtes, vogues, foires et kermesses…

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L’origine des puces savantes
Les puces existent depuis le commencement du monde, ou presque, et d’aucuns affirment que l’origine de cet art remonte à la plus Haute Antiquité : Cléopâtre adorait, paraît-il, se faire présenter par ses esclaves, des puces trainant de petits fardeaux au moyen d’un fil de soie… 

D’autres prétendent que son origine date du Premier Empire, époque où les prisonniers Français, gardés par des soldats Anglais sur des pontons de bois grouillant de vermine, eurent l’idée – pour passer le temps – de capturer les puces dont ils étaient couverts afin de s’amuser à leur faire traîner des petits morceaux de bois et autres objets modelés par leurs soins… 
Loin de nous, l’idée de nous immiscer dans cette querelle d’ « historiens », mais force est de constater que la première hypothèse semble la plus vraisemblable. D’autant plus que  Brienne évoque les puces savantes dans ses « Mémoires », que Mme de Sévigné le fait aussi dans les lettres à sa fille, sans oublier La Bruyère à la fin du chapitre des « Jugements » ainsi que l’écrit Victor Fournel dans « Les rues de Paris ».

Quoi qu’il en soit, en 1804, un matelot allemand montrait déjà, au microscope, des puces dont il avait fait le dressage, dans un spectacle qui fut très prisé du public, tant au dix-neuvième, qu’au début du vingtième siècle.

LES ROLOFF
Né en Tchécoslovaquie, Roloff, éminent dresseur de puces habitué des fêtes parisiennes dans la première moitié du vingtième siècle, portait le nom de son oncle, d’origine roumaine, qui se produisait déjà comme dresseur de puces sur les fêtes et foires européennes. Un oncle qui vint à ce « métier » de bien curieuse façon…

En effet, vers 1838, l’oncle Roloff, courtier en bijouterie était de passage en Italie lorsqu’un meurtre fut commis dans l’hôtel où illogeait. Soupçonné malgré ses protestations, Roloff  qui était en possession de bijoux (ceux qu’il venait vendre !) fut emprisonné. Ce n’est que deux ans plus tard, lorsqu’on découvrit enfin le véritable assassin qu’il fut relâché après avoir croupi dans une cellule infestée de poux et de puces, qui n’avaient rien de savantes !

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Pour tromper l’ennui, il eut l’idée d’en capturer quelques-unes, et de les attacher à l’aide d’un de ses longs cheveux qui n’avaient pas connu la caresse du peigne depuis de longs mois.
Avec ce qu’il pouvait trouver dans sa cellule, il fabriqua des petites voitures, et lorsqu’il sorti de prison, ne voulant absolument plus entendre parler de négoce de bijoux, il s’improvisa dompteur de puces… 
Il substitua à ses cheveux de minces fils d’or, et confectionna des véhicules miniatures en argent avant de rencontrer –très vite- le succès et parcourir le monde…

Des champs de foire au Vatican
En 1888, Roloff et sa troupe « d’artistes » savants se produisirent devant la Reine Victoria à la Cour Impériale de Russie. Ils furent aussi accueillis par différents monarques et, en 1896, Pape Léon XIII les applaudit au Vatican. Roloff l’aîné était alors au sommet de sa gloire. Il gagnait 40 livres par jour et trouvait encore le temps de construire des baraques semblables à la sienne qu’il céda notamment à Mmes Hausschild et Schilling, à MM. Schneider, Tansiq, etc., qui firent également les beaux jours du métier sur les champs de foire européens.

Le neveu prend la relève
C’est à cette époque que son neveu vint travailler avec lui. Cela dura quelques années, et lorsque son oncle mourut, à Rome, en 1900, il lui légua son matériel et sa troupe d’artistes, lui laissant le soin de poursuivre le métier sous le nom de Roloff.
Roloff le neveu tourna alors pendant de longues années sur les foires avec ses puces savantes. Il leur fit tirer d’invraisemblables attelages en argent et de dimensions microscopiques, un corbillard, une locomotive, une pompe à incendie qui, chaque fois, ravissait le public… Certes, le spectacle  ne durait que quelques minutes, guère plus, mais cela suffisait à juger l’habileté des artistes. D’ailleurs, le succès le conduisit, comme son oncle avant lui, à voyager un peu partout en Europe, mais aussi en Amérique où le public se pressait autour de sa petite table de démonstration !

LE PROFESSEUR SCHMIDT 
Autre famille de dresseurs de puces, les Schmidt. A la tête de son… « Théâtre des Puces Savantes » avec plus de 200 « artistes » à l’affiche,  Robert Schmidt parcourait les champs de foire de France et d’Outre Quiévrain où il collabora un temps au journal professionnel  « La Comète Belge ». 

Dans un article paru à la fin des années 40, L’Inter-Forain rappelait combien notre homme était à son aise derrière le plateau scénique de son « Théâtre ». Après guerre, sur l’affiche de sa baraque, on pouvait lire : « 200 puces dressées, présentées par le dresseur Robert, l’unique dresseur français de la famille Schmidt, les créateurs du genre.

A chaque séance le programme suivant est présenté en entier :
1-    L’enterrement
2-    Les puces au travail
3-    Puces acrobates
4-    Puces dressées en liberté
5-    Le football
6-    Appartement de puces
7-    Le repas des artistes
8-    Le ballet dansé par des puces costumées, etc. ».

Le public faisait la queue devant la baraque qui venait rarement à Paris, hormis à la fête de Montmartre. Il est vrai qu’à l’époque, Robert Schmidt, alerte septuagénaire aux cheveux blanc obtenait des résultats surprenants.
Tour à tour jongleuses, acrobates, équilibristes, danseuses… ses « puces » entraînaient le public dans un spectacle à nul autre pareil. Pourtant, ce n’était pas une mince affaire que de les saisir et de les manipuler – à l’aide d’une petite pince de bijoutier – sans les écraser ! Sans compter que notre dresseur devait rattraper ses petits pensionnaires qui s’échappaient, mais aussi les attacher par le cou de la même façon qu’on passe un collier avec une laisse à un chien. Si ce n’est que la manœuvre, minutieuse en diable, réclamait un doigté spécial. Un exercice dans lequel Robert Schmidt excellait !

Des performances étonnantes
Une fois le boniment terminé et le public installé à l’intérieur de la baraque, c’était, chaque fois, le même rituel… Notre homme s’installait à une table placée devant lui. Table sur laquelle le public découvrait alors un cirque miniature avec des gradins sur lesquels étaient assis de petits personnages de plomb.
La loge des « artistes » était constituée d’une série de petites boîtes bien fermées dans lesquelles les puces se trouvaient munies de leurs accessoires.

Un micro cravate autour du cou et cela dès l’après-guerre, Robert Schmidt commentait le programme, permettant ainsi au public de suivre l’évolution de ses « artistes » sur la piste : défilé des véhicules (camion, vélo, carrosse, corbillard, etc.).
Incroyable, mais vrai ! Le public ébahi voyait les roues tourner, les pédales fonctionner… Il assistait même à un match de foot avec, en guise de ballon, des boules grosses comme un petit pois !

Devenue acrobate, une des vedettes de la troupe évoluait ensuite sur un fil, tel un acrobate, alors qu’une autre soulevait un poids mille fois plus gros qu’elle… Sans oublier le « clou » du spectacle : un ballet de puces vêtues de tutus multicolores et valsant au rythme de la musique. Bref, un univers surprenant qui explique le succès de cette attraction des années durant.
A l’époque, L’Inter-Forain, présentant notre homme, rappelait que le Professeur Robert assurait seul le ravitaillement de son cheptel, précisant même : « Avant la matinée ou la soirée, il place les puces sur ses bras où elles sucent son sang pendant un certain temps. Gonflées à bloc, les puces sont alors plus vigoureuses et M. Robert peut ainsi montrer ses bras ornés de lentilles rouges au public car, immunisé par les piqures successives, les traces disparaissent vite (…) ». Comme a aujourd’hui disparu de nos fêtes ce genre de spectacle qui, dans les années 50 faisait encore la joie et bonheur du public !

MADELEINE WAGNER
C’est à la mort de son père, Paul, que Madeleine Wagner, alors âgée de 18 ans, lui succèda à la tête du… « Théâtre des Puces Savantes ». 
Belge de naissance, Paul Wagner a longtemps tourné sur les champs de foire d’Outre Quiévrain, après avoir apprit le métier avec Mme Anna. L’art du dressage des puces ayant ses maîtres comme Emma Sténégry et son « Salon des Puces Savantes », Roloff, habitué des fêtes parisiennes, le Professeur Schmidt (il y en eut 3 générations) …
Après de nombreuses tournées sur les champs de foire belges, à Liège notamment, Paul Wagner et sa famille s’installèrent en France et tournent sur Paris et la région parisienne avec leurs puces savantes. Ainsi que le relatait L’Inter-Forain dans les années 50, la jeune Madeleine excellait dans son « Théâtre ». Il est vrai qu’elle était allée à bonne école puisque son père lui avait enseigné l’art du dressage dès son plus jeune âge… 

Des performances étonnantes
Une fois le boniment terminé et le public installé à l’intérieur de la baraque, le « Rose » précisait alors que c’était, chaque fois, le même rituel… Après avoir passé au front une visière de cellophane, elle sortait délicatement d’une boîte de minuscules voitures attelées (à ses « artistes » maison, bien sur !) pour la composition de son programme : rouleau compresseur, corbillard… que ces « vedettes », attachées à un fil de soie, tiraient de toute leur force, sans oublier les manèges qu’elles faisaient tourner, ou les petites boules de sureau qu’elles faisaient rouler de leurs pattes au grand étonnement des spectateurs peu habitués à de tels attelages. 
Patience et dextérité faisaient partie du quotidien de celle à qui les puces savantes –capables des performances les plus étonnantes- obéissaient au doigt et à l’œil !

téléchargement (16)Sa ménagerie tenait dans quelques boîtes au format de grosses boîtes d’allumettes. Et, à l’intérieur de son « Théâtre des Puces Savantes », Mlle Wagner commentait en peu de mots son travail alors qu’une loupe circulait de spectateurs en spectateurs afin qu’ils puissent admirer le travail de la dresseuse à la tête d’une troupe de cent cinquante « artistes » qu’elle faisait travailler sur les fêtes de l’Hexagone, que ce soit à Neuilly, ou encore à la fête du Lion de Belfort, place Denfert-Rochereau, à Paris, où, au début des années 50, son « Théâtre des Puces Savantes » côtoyait les dernières ménageries foraines, où encore la baraque des « Filles de Feu » où Wanda triomphait en parade…

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