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Eléphant 7

Posté par othoharmonie le 21 novembre 2011

Par Louis Figuier 


Eléphant 7  dans ELEPHANTLes Éléphants vivent dans les contrées les plus chaudes de l’Afrique et de l’Asie. Recherchant les forêts et les lieux marécageux, ils se tiennent par troupes, plus ou moins nombreuses, qui sont toujours conduites par un vieux mâle. Leur nourriture consiste en herbes, en racines et en graines. Ils vont souvent chercher cette nourriture dans les champs cultivés, où ils occasionnent des ravages considérables.

La marche des Éléphants est beaucoup plus rapide que ne le pourrait faire croire la lourdeur de leur allure. Ces animaux pourraient, selon certains auteurs, faire de vingt à vingt-cinq lieues par jour. Ils nagent aussi très bien.

On a longtemps prétendu que les Éléphants ne peuvent pas se coucher, et qu’ils dorment constamment debout. Il est vrai qu’on trouve chez les Éléphants, comme chez les chevaux, des individus qui peuvent dormir debout et ne se couchent que rarement ; mais d’ordinaire ils dorment couchés sur le côté, comme la plupart des quadrupèdes.

 dans ELEPHANTLa mère Éléphant porte vingt mois son petit. En venant au monde, le jeune Pachyderme est haut d’un mètre environ. Il jouit de l’usage de tous ses organes, et est assez fort pour suivre ses parents. Quand il veut téter, il renverse sa trompe en arrière, et il prend le lait à la mamelle maternelle avec sa bouche, non avec sa trompe, comme certains auteurs l’ont dit. La durée de l’allaitement est d’environ deux ans.

La taille ordinaire des Éléphants d’Asie est de 3 mètres ; les femelles sont, en proportion, plus petites. Quant à ceux d’Afrique, il est rare qu’ils excèdent 2m,50. Les anciens voyageurs et quelques modernes font, il est vrai, mention d’Éléphants d’une taille démesurée, mais ce sont là des exagérations. M. Corse, qui a été directeur de la ménagerie d’Éléphants de la Compagnie des Indes, assure que la taille moyenne de ces animaux est de 3 mètres au plus. Buckingham, qui a fait un long séjour dans le même pays, dit que le plus grand Éléphant qu’il y ait jamais vu avait 3m,25 de haut ; enfin le major Forbes, qui a demeuré onze ans à Ceylan, n’en a vu qu’un seul dont la taille excédât 3m,25, et il affirme que ceux de 3 mètres n’y sont pas communs.

220px-Elephant_breastfeadingLa force de l’Éléphant excède certainement celle de tout autre animal terrestre ; cependant elle n’est pas aussi grande que pourraient le faire supposer sa masse et ses proportions. Il peut soulever, avec sa trompe, un poids de 100 kilogrammes, et soutenir, sur ses défenses, 500 kilogrammes ; mais ce sont là des efforts instantanés, sur lesquels il ne faut pas compter.

Rien n’est aussi violent que la première impulsion de cet animal, lorsqu’il est excité par la colère ou par la frayeur ; mais il résiste difficilement à un travail soutenu. Aussi les fardeaux qu’on lui impose en voyage ne vont-ils guère au-delà de 1000 kilogrammes. Ainsi chargé, il peut faire de douze à quinze lieues par jour. Si l’on augmente sa charge, il se fatigue promptement, il se rebute, et refuse d’avancer. Sa marche ordinaire n’est guère plus rapide que celle du cheval ; mais quand on le pousse, il prend une sorte de pas d’amble qui, pour la vitesse, équivaut au galop. Il a le pied très sûr, il marche avec circonspection, et il lui arrive rarement de broncher. Malgré cela, c’est toujours une monture incommode, à cause de son balancement continuel et de son allure saccadée. (A SUIVRE

 

FIGUIER, Louis (1819-1894) : L’Éléphant (1882). 

 



Saisie du texte : S. Pestel pour la collection électronique de la Médiathèque André Malraux de Lisieux (05.II.2009) Texte relu par : A. Guézou
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Texte établi sur un exemplaire (BmLx : nc) de l’ouvrage Les Animaux chez eux illustré par Auguste Lançon (1836-1887) paru chez L. Baschet à Paris en 1882. 



                                                                                                                 

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Eléphant 9

Posté par othoharmonie le 21 novembre 2011

Par Louis Figuier 


Diodore de Sicile décrit un moyen, aussi hardi que périlleux, qui était employé de son temps, par les Éthiopiens chasseurs Eléphant 9 dans ELEPHANT 220px-Ivory_traded’Éléphants. Ces hommes, dit Diodore de Sicile, se cachent sur des arbres, pour observer les sentiers que suivent ordinairement les Éléphants. Quand l’un de ces animaux vient à passer sous l’arbre où le chasseur est aux aguets, celui-ci saute sur l’animal, le saisit par la queue, et de ses jambes lui serre fortement la cuisse gauche ; puis, avec une petite hache parfaitement effilée, il frappe à coups redoublés ses tendons et ses jarrets de la jambe droite. Tout cela se fait avec une merveilleuse vitesse, car il faut ou s’emparer de l’animal ou perdre la vie. Le plus souvent c’est l’Éléphant qui périt ; mais quelquefois aussi il écrase dans sa chute l’Éthiopien, ou il le tue, en le serrant contre des arbres ou contre des rochers.

Ces mêmes particularités sont racontées par Agatharcide, de Gnide, par Pline et par Strabon.

Les Abyssins modernes ont conservé le courage traditionnel de leurs ancêtres. Selon le voyageur Bruce, il y a encore en Abyssinie des hommes auxquels on donne le nom d’agagéers, c’est-à-dire coupe-jarrets, qui chassent les Éléphants, en leur coupant les tendons des jambes à coups de sabre. Ils montent à cheval, et lorsque l’animal court sur eux, ils savent l’esquiver et revenir ensuite à la charge. Une fois qu’ils l’ont blessé, ils l’achèvent à coups de flèche et de zagaies.

Dans l’état sauvage, l’Éléphant des Indes atteint l’âge de deux cents ans ; mais en captivité il ne vit guère que cent vingt ans.

220px-Roosevelt_safari_elephant2 dans ELEPHANTA la guerre, on l’emploie pour transporter les malades, les tentes et les ustensiles. Les Anglais ont essayé de l’atteler à leurs trains d’artillerie.

Bien plus, les propriétaires des grandes plaines cultivées de certaines parties de l’Inde sont parvenus à lui faire tirer la charrue. Jamais plus monstrueux laboureur n’avait éventré la terre de son soc redoutable. L’Éléphant laboureur fait à lui seul l’ouvrage d’une trentaine de boeufs.

Il est spécialement utile dans la chasse au tigre, pour porter les chasseurs, et même pour les défendre si leur terrible gibier se retourne contre eux.

Dès la plus haute antiquité l’Éléphant d’Asie a été dressé au service domestique et militaire, et cet usage s’est continué jusqu’à nos jours. Dans les combats que se livraient les peuples de l’Asie, on le chargeait de tours, occupées par des hommes armés de flèches, de frondes ou de javelots.

310px-Afrikanischer_Elefant-paintingLes premières armées qui conduisirent des Éléphants à leur suite portaient avec eux le gage de la victoire. En effet, la vue seule de ces animaux équipés en guerre frappait de terreur les bataillons ennemis. Les Romains furent très effrayés lorsqu’ils virent, pour la première fois, dans leurs campagnes contre Pyrrhus, ces machines vivantes. Ils apprirent pourtant à combattre les Éléphants africains. Avec des haches, ils brisaient leurs jambes colossales ; ils lançaient au milieu de leurs troupes d’énormes pieux, pour entraver leur marche.

Plus tard, les Romains apprirent à conduire eux-mêmes des Éléphants au combat, et César en fit un usage avantageux dans la campagne des Gaules. Les restes des Éléphants amenés par les Romains dans les Gaules ont été retrouvés dans le midi de la France. A Rome, on vit paraître les Éléphants dans le Colysée, pour combattre les gladiateurs, et souvent on les attela au char qui portait les triomphateurs au Capitole. (A SUIVRE…). 

 

FIGUIER, Louis (1819-1894) : L’Éléphant (1882). 



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Le buffle 4

Posté par othoharmonie le 21 novembre 2011

Par Henri Dalivoy 

 

 Bubalus bubalisLe lecteur me saura gré de ne pas m’arrêter aux divisions, subdivisions et variétés de l’espèce Buffle, depuis le bos bubalus vulgaris et le Buffle de la Cafrerie ou du Cap jusqu’au Buffle Arni, au Buffle Kérabau, au Buffle Bhain, au Buffle brachycère et au Buffle des Célèbes, qui tient le milieu entre le Buffle et l’Antilope. Les zoologues ne sont pas encore parvenus à se mettre parfaitement d’accord à propos de la nomenclature et du classement des divers types connus. Ne soyons pas plus royalistes que les rois de l’Académie des sciences et du Muséum, et bornons-nous à quelques détails inédits sur le Buffle des rives danubiennes. C’est cette variété, comprenant le Buffle commun et le Buffle blanc, que M. Lançon a représentée en majeure partie dans ses admirables dessins. C’est à lui que nous sommes redevable des renseignements qui suivent. Ayant vécu pendant plusieurs mois en Roumanie, en Valachie, etc., il a pu étudier à l’aise ces animaux et les croquer, sous de multiples aspects, avec l’exactitude, la fougue et la vive couleur locale qui lui sont familières. 

 

 Bubalus bubalis  à TaïwanDans toute la basse région danubienne, le Buffle vit sur les bords du fleuve, au milieu des pacages et des steppes, moitié domestique, moitié sauvage, presque en liberté, à la façon des taureaux et des chevaux de la Camargue. Sa rusticité s’y approprie à merveille à la nonchalance orientale de ses maîtres. Lent, lourd, capricieux parfois, mais fort, robuste, dur à la peine et d’une sobriété sans pareille, il est utilement employé aux travaux de culture et de transport. La manière de l’atteler est des plus primitives : en guise de joug, on lui introduit la tête entre deux barres de bois parallèles, reliées verticalement l’une à l’autre et rattachées au timon par de longues chevilles qui complètent ainsi le collier, ou, pour mieux dire, le carcan. Impossible de pousser plus loin la simplicité et l’économie. Mais le Buffle n’a pas l’habitude d’être gâté et se trouve très bien, paraît-il, de ce rude harnais.

Il n’est ferré que des pieds de devant. Excellente bête de somme, il charrie les plus lourds fardeaux ; une seule paire enlève facilement une grosse pièce d’artillerie, que huit chevaux ou six boeufs auraient peine à traîner. Aussi un attelage de Buffles est-il considéré comme une richesse et entouré de tous les soins dont sont capables ses indolents et flegmatiques propriétaires.

Son pelage peu fourni et laissant presque la peau à nu lui fait redouter surtout les ardeurs du soleil. L’eau semble être son élément. En toute saison, sauf au coeur de l’hiver, on l’y voit nageant, s’ébattant par bandes ou, plus souvent encore, enfoncé jusqu’au cou dans les flaques marécageuses où il barbote, broute et s’endort tranquillement, la tête seule hors de l’eau. Quand on l’attelle, pendant les chaleurs, on le couvre d’une épaisse couche de boue qu’on tâche de renouveler ou d’arroser dès que l’argile est devenue sèche. Arrivé au relai, il va se jeter dans la vase avant même d’apaiser sa soif à l’auge du puits.

Le buffle 4  dans VACHE - BOEUF.... 250px-Bubalus_depressicornisAu pâturage, il vit en bonne intelligence avec les Boeufs, les Anes et les Chevaux. Pour ami, il a l’oiseau des Buffles, le textor erythrorhyncos – traduction littérale : le tisserand à bec rouge – qui, perché sur son dos, le débarrasse de la vermine ; pour ennemi, une espèce de mouche venimeuse, au nom aussi imagé, probablement, qui, les soirs d’été, s’attaque à la plupart des animaux domestiques, les affole par ses piqûres au mufle et cause quelquefois leur mort. Afin de préserver leurs troupeaux, les gens du pays allument de distance en distance, dans le pacage et la steppe, de grands feux de fumier qui durent toute la nuit. Les bêtes sont accoutumées à recourir elles-mêmes au remède : aussitôt qu’un Buffle ou un Cheval se sent piqué, il se dirige à toute vitesse, aiguillonné par la douleur, vers le feu le plus rapproché, expose à cette fumée âcre la partie du naseau où s’est attaché l’insecte et lui fait ainsi lâcher prise, en prévenant par une sorte de cautérisation l’effet du virus. On se figure le tableau. Le charme des claires nuits d’Orient, l’ampleur confuse de l’horizon, les oppositions d’ombres et de lumières, les silhouettes désordonnées des animaux réfugiés autour de la fournaise, la tête dans le feu, râlant, bondissant, en furie, tout donne à cette scène nocturne un caractère saisissant, vraiment fantastique ; on peut en croire sur parole M. Lançon : il s’y connaît.

Un autre spectacle curieux, dans un genre différent, est celui d’une troupe de Buffles quand elle traverse à la nage les bras du Danube, les plus vieux portant, assis sur leur front et les mains appuyées aux cornes, deux ou trois marmots qui trouvent ce véhicule très commode pour passer l’eau sans mouiller leurs guenilles. Quel joli pendant réaliste à la légende d’Arion, sans la lyre, et à la fable du Singe et du Dauphin, sans la mésaventure finale ! (A SUIVRE…) 

 

DALIVOY, Henri : Le buffle (1882). 

 



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Le buffle 5

Posté par othoharmonie le 21 novembre 2011

 

Par Henri Dalivoy 

 Buffle d'Afrique (Syncerus caffer)Malgré leur air rébarbatif, les Buffles danubiens ne sont guère farouches. De petits bambins à moitié nus, et munis d’une simple gaule, vont les chercher au pâturage ou dans les mares, les arrachent au repos, les rassemblent et les conduisent à la ferme ou au travail, avec autant d’aisance et de sécurité que s’il s’agissait des plus inoffensifs quadrupèdes.

Les indigènes vantent généralement son instinct, sa mémoire, sa finesse d’ouïe et d’odorat. Il dépasse en longévité le Boeuf, le Cheval, et atteint, dit-on, jusqu’à quarante ans. Sa chair a bien un fumet un peu prononcé, mais au demeurant, à ce que m’assure M. Lançon, elle n’est point désagréable ; sèche, on la conserve longtemps : elle se mange crue, découpée en longues lanières qui rappellent vaguement le saucisson d’Arles. On estime sa graisse à l’égal de celle du Cochon ; le lait de la femelle, toujours d’après mon auteur, est très savoureux et s’emploie surtout à la confection d’une espèce de petit fromage fort apprécié là-bas des connaisseurs.

Nous sommes loin, avec l’utile serviteur domestique des populations roumaines et valaques, du ruminant dangereux, sournois, traître et rageur qui se rencontre, à l’état sauvage, dans d’autres climats ; plus à craindre, en Afrique, que le Lion, l’Éléphant ou le Rhinocéros ; redouté aussi aux Indes, où il est l’adversaire souvent victorieux du Tigre, dans les combats de bêtes féroces qui mettent en présence ces deux ennemis.

Pour être absolument complet, j’aurais encore à parler des divers usages de la peau et des cornes de Buffle ; mais la fabrication des peignes et la buffleterie ne sont pas mon affaire. Il suffit de signaler que, par une amère dérision du sort, les dépouilles de ce superbe animal servent également à la coquetterie féminine et au majestueux uniforme du gendarme.   (FIN).     

 

 DALIVOY, Henri : Le buffle (1882). 

 



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Le buffle 5  dans VACHE - BOEUF.... buffle

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Le Chien 2

Posté par othoharmonie le 20 novembre 2011

Par G. de Cherville 

Lhasa apso r5.jpgLa conquête du Chien fut autrement intéressante que ne l’est celle d’un empire, puisque sans elle, très probablement, il n’eût jamais existé d’empire. Sans le Cheval et sans le Chien, avec le Cheval mais sans le Chien, qui sait si la fameuse évolution découverte par M. Darwin se fût accomplie ? Nous serions certainement des Singes extrêmement distingués, mais nous n’en aurions peut-être, peut-être pas dépouillé la peau velue, si nous n’avions pas pensé à nous rallier cet inappréciable serviteur qui, en nous aidant à asservir les autres animaux, en se chargeant de garder les troupeaux, nous a créé les loisirs dont toutes nos découvertes scientifiques et économiques ont été les conséquences. 

Rouage social moins actif qu’aux temps primitifs, le Chien reste néanmoins un animal indispensable. Il défend la maison et son maître, non plus contre les Lions et les Panthères, mais contre les bêtes féroces de notre espèce, encore plus redoutables, il reste notre auxiliaire à la chasse et dans la surveillance des bestiaux, il nous étonne par sa fidélité, nous distrait par sa gentillesse, nous prodigue des leçons de reconnaissance et de désintéressement, dont nous ne profitons pas assez, et enfin, nous aime par-dessus le marché ; lui demander davantage ce serait se montrer trop exigeant. 

Le Chien a-t-il été un animal primitif ? Est-il une création composite façonnée, pétrie, modelée, éduquée, perfectionnée, assimilée par l’industrie humaine ? 

Le Chien 2 dans CHIEN 180px-Magyar_agar_kanLes deux hypothèses ont leurs partisans ; les uns et les autres ont dépensé souvent du talent, quelquefois du génie, toujours beaucoup d’encre à exécuter d’aventureux stepple-chases sur le turf des conjectures et des probabilités. 

Rien ne passionne davantage les savants que les problèmes dont l’utilité est contestable. 

M. de Buffon penchait pour une race de Chiens sauvages, souche unique de toutes les variétés que nous connaissons ; il désigne le Chien de berger comme étant celui qui se rapproche le plus de cette race mère, il l’a choisi pour souche dans son arbre généalogique des races canines. Sa théorie se basait sur l’insuccès des tentatives multipliées qu’il aurait faites pour rapprocher par l’accouplement le Chien de ses congénères Loup et Renard. 

Les contradicteurs de l’illustre académicien ont répondu que, trop soucieux de sa dignité et de la blancheur de ses manchettes, il n’avait jamais présidé, comme il convient au véritable naturaliste, c’est-à-dire en personne, aux expériences qui furent le prétexte de tant de pages immortelles. Effectivement, on est quelque peu tenté d’accuser les fondés de pouvoir du grand homme, d’avoir abusé de la confiance qu’il leur accordait, car il est aujourd’hui surabondamment démontré que le métis, vainement cherché par Buffon, s’obtient non seulement avec le Loup, mais avec le Chacal, que l’intervention humaine n’est pas même nécessaire pour qu’il se produise, qu’il existe de nombreuses preuves de ces croisements accidentels dans l’état d’indépendance. (A SUIVRE….) 

CHERVILLE, Gaspard de Pekow marquis de (1821-1898) : Le Chien (1882). 



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Le Chien 10

Posté par othoharmonie le 20 novembre 2011

 

Par G. de Cherville 

 

Beagle-Harrier-fr.jpgVoici enfin un fait plus récent, dont l’authenticité est établie par des témoins dont la véracité ne saurait être mise en doute. Depuis trente ans, les Loups sont rares dans l’Ile-de-France, où la surveillance des gardes est loin d’être aussi chimérique que dans les autres départements ; cependant, il y a trois ans, une Louve s’était établie dans la forêt de Villefermoys où sa présence fut longtemps sans être signalée, parce que, fidèle aux traditions de sa race, elle résistait stoïquement aux tentations que devait exercer sur elle le gibier qui fourmille dans ce massif, et s’en allait exercer ses déprédations à des distances assez considérables de ses domaines. 

 

Cette Louve exemplaire ne sut pas imposer à son cœur la discrète réserve que pratiquaient ses appétits. Si Loup qu’on soit, il vient une heure où la solitude semble pesante. L’heure ayant sonné pour notre ermite, elle chercha d’abord autour d’elle, puis dans tous les couverts qui lui étaient familiers, mais l’écho seul répondant aux hurlements sinistres par lesquels elle troublait le silence des nuits, elle chercha un équivalent à l’animal de son espèce qui s’obstinait à ne pas venir. 

 

Il y avait auprès de la forêt un gros Chien, moitié dogue et moitié terrier, qui avait pour emploi de surveiller et de défendre l’habitation fort isolée du sieur Boyer, garde particulier de M. T…, propriétaire du château des Bouleaux. Ce fut sur ce Chien que la Louve jeta son dévolu et, renversant toutes les traditions, elle séduisit le Chien terrier et disparut avec lui, un véritable rapt. 

 

Le Chien 10 dans CHIEN 220px-German_Shepherd_Dogs_portraitQuelques jours après M. T…, se promenant à cheval dans Villefermoys, vit la Louve sauter la route à cinquante pas de lui et derrière la Louve, lui emboîtant le pas, un Chien dans lequel il reconnut immédiatement celui de son garde. Il essaya de les poursuivre en poussant son Cheval à travers bois, mais l’un et l’autre se perdirent dans le fourré. Il rencontra des bûcherons qui lui racontèrent que plusieurs fois déjà ils avaient aperçu cette Louve et le Chien de Boyer allant de compagnie. 

 

Après une douzaine de jours, le Chien terrier réintégra la civilisation ; si les amours ne sont pas plus éternelles dans le monde des Loups que dans le nôtre, les ruptures n’y sont pas moins orageuses. L’infortuné n’avait pas été tout à fait mangé, mais tout son corps portait des traces de coups de griffes et de dentées. 

 

Cependant l’aventure ayant ébruité le secret de l’existence de la Louve, l’amodiataire de Villefermoys, M. le comte de G…., très jaloux de la conservation de ses admirables chasses, ordonna des battues pour les délivrer de ce commensal redoutable. La Louve échappa en forçant la ligne des traqueurs ; mais ceux-ci trouvèrent le liteau, qui renfermait trois petits ; l’un d’eux, absolument Loup par la forme et par le pelage, a été conservé par M. le comte de G… ; les deux autres, chez lesquels le métissage était nettement accusé par la forme des oreilles et par les balzanes de leurs pattes, furent envoyés au Jardin des Plantes. 

 

220px-Berger_allemand_en_montagne dans CHIENLa pièce a un second acte. Comme vous venez de le voir, la Louve avait sauvé sa peau ; après quelques jours de retraite, elle rentra en Villefermoys, y reprit ses demeures et ses habitudes, s’efforçant de mériter l’indulgence par sa modération locale. Au printemps suivant, volage et fidèle tout à la fois, elle revint à son Chien terrier, qui, après une fugue comme l’année précédente, comme l’année précédente aussi revint au logis, battu, pas content, mais probablement disposé à recommencer une troisième fois cette petite excursion dans la société des ennemis mortels de son espèce, si une balle bien plantée n’était pas venue dénouer ce petit roman forestier par la mort de son héroïne. (A SUIVRE

 

 

CHERVILLE, Gaspard de Pekow marquis de (1821-1898) : Le Chien (1882). 

 



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L’Ours 5

Posté par othoharmonie le 19 novembre 2011

Par Jules Vallès

L’Ours n’est cependant pas partout un personnage épais et gourmand dont on se moque, au moyen âge, comme d’un bourgeois de parlement.

L'Ours 5 dans OURS 220px-Black_bear_tracksEn Suisse, les Bernois professent depuis des siècles une véritable vénération pour l’Ours.

Alexandre Dumas, dans son voyage en Suisse, raconte que s’étant arrêté devant une horloge de Berne, il entendit le Coq qui surmontait le clocher chanter trois fois d’une voix grinçante et vit quatre évangélistes en bois sortant chacun d’une niche pour aller frapper l’heure. Pendant que la cloche tintait, une procession d’Ours sortit à son tour d’un des coins de l’horloge, « les uns jouant de la clarinette, les autres du violon, celui-ci de la basse, celui-là de la cornemuse ; à la suite d’autres Ours, portant l’épée au côté, la carabine sur l’épaule, marchaient gravement, bannière déployée et caporaux en serre-file ».

L’Ours, à Berne, est encore représenté sous d’autres formes héroïques. Il est debout sur une fontaine, tenant un étendard à la main, couvert d’une armure de chevalier. A ses pieds est assis un ourson vêtu en page, qui mange gravement une grappe de raisin avec ses pattes de devant.

L’Ours est le patron de la cité.

Il n’y a pas seulement son effigie sur les blasons, les fontaines et les monuments, on voit à une des portes même de la ville des Ours vivants qui sont entretenus par les bourgeois de la ville et logés deux à deux dans de belles fosses dallées. Une vieille fille riche laissa soixante mille francs de rente aux Ours. Mais le trésor disparut dans le tourbillon révolutionnaire ; il fut confisqué par le général Brune après les combats malheureux de Straubrum et de Granhoiz. Cette somme fut remplacée par une souscription publique.

Pourquoi l’Ours est-il à Berne l’objet de ce culte particulier ? Voici ce que répond la légende :

Berne a été fondée en 1191 par un duc de Zerningen. A peine achevée, on lui chercha un nom. Pour le trouver, le seigneur rassembla la noblesse des environs. Un convive proposa de faire une chasse dans la montagne et de donner à la ville le nom du premier animal que l’on tuerait. Le lendemain on se mit en chasse, et un archer du duc abattit un cerf. Le duc fut vexé qu’un simple archer eût eu le premier l’honneur de viser si bien. Il prétendit que le cerf était trop timide pour donner le nom à une ville autant bastionnée.

Le soir on tua un Ours.  (A SUIVRE…)

VALLÈS, Jules (1832-1885) : L’Ours (1882). 



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Texte établi sur un exemplaire (BmLx : nc) de l’ouvrage Les Animaux chez eux illustré par Auguste Lançon (1836-1887) paru chez L. Baschet à Paris en 1882

création/animation d'Alice : ours écrivain

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L’Ours 6

Posté par othoharmonie le 19 novembre 2011

Par Jules Vallès

Alexandre Dumas a raconté dans ses Impressions de voyage en Suisse qu’étant descendu à l’hôtel de la Porte à Martigny, il eut l’occasion de goûter d’un bifteck d’ours qui faisait la réputation de l’hôtellerie.

L'Ours 6  dans OURS 220px-American_Black_Bear_close-upVoilà le récit de ce fameux dîner :

« Lorsque je rentrai dans la salle à manger, les voyageurs étaient à table : je jetai un coup d’oeil rapide et inquiet sur les convives ; toutes les chaises se touchaient et toutes étaient occupées, je n’avais pas de place !

» Un frisson me parcourut par tout le corps, je me retournai pour chercher mon hôte. Il était derrière moi. Je trouvai à sa figure une expression méphistophélitique. Il souriait…

» – Et moi, lui dis-je, et moi, malheureux ?…

» – Tenez, me dit-il, en m’indiquant du doigt une petite place à part, tenez, voici votre place, un homme comme vous ne doit pas manger avec tous ces gens-là.

» C’est qu’elle était merveilleusement servie, ma petite table. Quatre plats formaient le premier service, et au milieu était un bifteck d’ours, mince à faire honte à un bifteck anglais.

» Mon hôte vit que ce bifteck absorbait mon attention. Il se pencha mystérieusement à mon oreille :

» – Il n’y en aura pas de pareil pour tout le monde, c’est du filet d’ours, rien que cela !

» J’aurais autant aimé qu’il me laissât croire que c’était du boeuf.

» Je regardais machinalement ce mets si vanté, qui me rappelait ces malheureuses bêtes que, tout petit, j’avais vues, rugissantes et crottées, avec une chaîne au nez et un homme au bout de la chaîne, danser lourdement à cheval sur un bâton, comme l’enfant de Virgile ; j’entendais le bruit mat du tambour sur lequel l’homme frappait ; le son aigu du flageolet dans lequel il soufflait ; et tout cela ne me donnait pas,pour la chair tant vantée que j’avais sous les yeux, une sympathie bien dévorante, j’avais pris le bifteck sur mon assiette ; et j’avais senti à la manière triomphante dont ma fourchette s’y était plantée, qu’il possédait au moins cette qualité qui devait rendre les moutons de Mlle de Scudéri bien malheureux. Cependant j’hésitais toujours, le tournant et retournant sur les deux faces rissolées, lorsque mon hôte qui me regardait sans rien comprendre à mon hésitation, me détermina par un dernier : Goûtez-moi cela et vous m’en direz des nouvelles.

» En effet j’en coupai un morceau gros comme une olive, je l’imprégnai d’autant de beurre qu’il était capable d’en éponger, et, en écartant mes lèvres, je le portai aux dents, plutôt par mauvaise honte que dans l’espoir de vaincre ma répugnance. Mon hôte, debout derrière moi, suivait tous mes mouvements avec l’impatience bienveillante d’un homme qui se fait un bonheur de la surprise que l’on va éprouver. La mienne fut grande, je l’avoue. Cependant je n’osai tout à coup manifester mon opinion. Je craignis de m’être trompé ; je recoupai silencieusement un second morceau d’un volume double à peu près du premier ; je lui fis prendre la même route avec les mêmes précautions et quand il fut avalé :

» – Comment, c’est de l’ours ? dis-je.

» – Parole d’honneur.

» – Eh bien, c’est excellent.

220px-Spiritbear dans OURS» Au même instant on appela à la table mon digne hôte, qui, rassuré par la certitude que j’avais fait honneur à son mets favori, me laissa en tête à tête avec mon bifteck. Les trois quarts avaient déjà disparu lorsqu’il revint, et, reprenant la conversation où il l’avait interrompue.

» – C’est, me dit-il, que l’animal auquel vous avez à faire est une fameuse bête… pesant au moins trois cent vingt !

» – Beau poids.

» Je ne perdais pas un coup de dent.

» – … Qu’on n’a pas eu sans peine, je vous en réponds.

» Je portai mon dernier morceau à ma bouche.

» – Ce gaillard a mangé la moitié du chasseur qui l’a tué…

» Le morceau me sortit de la bouche comme repoussé par un ressort.

» – Que le diable vous emporte ! dis-je, en me retournant de son côté, de faire de pareilles plaisanteries à un homme qui dîne.

» – Je ne plaisante pas, monsieur, c’est vrai comme je vous le dis. »

Eh bien ! cette histoire de bifteck d’ours qui devint rapidement populaire en 1832 n’était qu’une mystification. Voici ce que Dumas raconte dans son Grand Dictionnaire de cuisine, oeuvre posthume, à l’article OURS. (A SUIVRE…)

 

VALLÈS, Jules (1832-1885) : L’Ours (1882). 



Saisie du texte : S. Pestel pour la collection électronique de la Médiathèque André Malraux de Lisieux (04.II.2009) Texte relu par : A. Guézou
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L’Ours 7

Posté par othoharmonie le 18 novembre 2011

Par Jules Vallès

« Il y a peu d’hommes de notre génération qui ne se rappellent l’effet que produisirent les premières Impressions de voyage, quand on y lut l’article intitulé : le Bifteck d’Ours. Ce fut un cri universel contre le hardi narrateur qui osait raconter qu’il y avait des endroits de l’Europe civilisée où l’on mangeait de l’Ours.

L'Ours 7  dans OURS 200px-Knut_IMG_8095» Il eût été plus simple d’aller chez Chevet et de lui demander s’il y avait des jambons d’Ours.

» Il eût demandé sans étonnement aucun : « Est-ce un gigot du Canada ; est-ce un gigot de Transylvanie, que vous désirez ? » Et il eût donné celui des deux gigots qu’on lui eût demandé.

» J’aurais pu à cette époque, donner aux lecteurs le conseil que je leur donne aujourd’hui, mais je m’en gardai bien ; il se faisait du bruit autour du livre, et c’était, à cette époque où j’entrais dans la carrière littéraire, tout ce que je demandais.

» Mais, à mon grand étonnement, celui qui eût dû être le plus satisfait de ce bruit, l’aubergiste de Martigny, en fut furieux ; il m’écrivit pour me faire des reproches, et il écrivit aux journaux afin qu’ils eussent à déclarer en son nom qu’il n’avait jamais servi d’Ours à ses voyageurs ; mais sa fureur alla toujours augmentant, chaque voyageur qui arrivait chez lui, lui demandait pour première question :

» – Avez-vous de l’Ours ?

» Si l’imbécile eût eu l’idée de répondre oui, et de faire manger de l’âne, du cheval ou du mulet au lieu d’Ours, il eût fait sa fortune. »

Dumas, après cet aveu, donne la recette pour la cuisson de l’Ours.

paire-de-l-ours-brun_46598 dans OURS« La chair de l’Ours est mangée aujourd’hui par tous les peuples de l’Europe. Dès l’antiquité on regardait les pieds de devant comme la partie la plus délicate de l’animal, les Chinois les estiment beaucoup, et en Allemagne où la chair de l’Ourson est très estimée, les pieds de devant font les délices des gens riches.

» Voici, d’après Urbain Dubois, cuisinier en Prusse, comment se servent les pieds à Moscou, à Saint-Pétersbourg et dans toute la Russie.

» Les pattes s’y vendent tout écorchées ; on commence par les laver, les saler, les déposer dans une terrine, les couvrir avec une marinade cuite au vinaigre, les faire macérer pendant deux ou trois jours ; ensuite il faut foncer une casserole avec des débris de lard et de jambon ainsi que des légumes émincés ; on range alors les pattes d’Ours sur les légumes ; on les mouille à couvert avec une marinade et du bouillon ; on les couvre avec des bardes de lard, on les fait cuire sept à huit heures à feu très doux en allongeant le mouillement à mesure qu’il réduit ; quand les pattes sont cuites on les laisse refroidir dans leur cuisson ; on les égoutte, on les éponge, on les saupoudre de cayenne, on les roule dans du saindoux fondu, on les panne et on les fait griller une demi-heure à feu très doux, puis on les dresse sur un plat au fond duquel on a versé une sauce piquante réduite et finie avec deux cuillerées de gelée de groseille. »

Avis aux amateurs ! (A SUIVRE….)

 

VALLÈS, Jules (1832-1885) : L’Ours (1882). 



Saisie du texte : S. Pestel pour la collection électronique de la Médiathèque André Malraux de Lisieux (04.II.2009) Texte relu par : A. Guézou
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Texte établi sur un exemplaire (BmLx : nc) de l’ouvrage Les Animaux chez eux illustré par Auguste Lançon (1836-1887) paru chez L. Baschet à Paris en 1882

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Le mythe de l’Ours Arthur

Posté par othoharmonie le 17 novembre 2011

 

Le mythe de l'Ours Arthur  dans OURS 150px-Polarbrown-1Etymologiquement, le nom gallois Arthur est dérivé du nom de l’ours (arto-s)  par un britannique ancien (artoris) dans lequel seul le suffixe est d’origine latine. Arthur est le « roi » par excellence et son pouvoir temporel s’oppose symboliquement à l’autorité spirituelle (représentée par le sanglier) dans l’épisode légendaire de la chasse. 

 

L’idéal chevaleresque de la quête du Graal, largement repris et exploité par les littératures médiévales, insulaires ou continentales, correspond en effet à une prédominance de la classe guerrière. 

 

Par voie de conséquence, le roi Arthur de l’histoire, transposé dans la légende de mystérieusement endormi dans l’Ile d’Avalon (localisation de l’Autre-Monde), catalyse toutes les aspirations politiques des petites nations celtiques du Moyen-Age : les Gallois et les Bretons attendent qu’ils viennent les délivrer de la domination étrangère, ce qu’il ne manquera pas de faire avant la fin des temps.

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Ours celtes et pyrénéens

Posté par othoharmonie le 13 novembre 2011

 

Articles connexes : Roi Arthur, Andarta, Arduinna et Artio

 

Ours celtes et pyrénéens dans OURS 220px-Ursus_maritimus_diveTout porte à croire que les anciens Celtes ont associé l’ours à l’idée de force et de virilité, mais surtout de royauté. Il fut peut-être même divinisé puisque le vieil irlandais art, désignant l’ours, est devenu un synonyme de dia, signifiant « Dieu », et se retrouve lorsqu’on disait du prince Eochaid qu’il était « beau comme un ours » (art), c’est-à-dire comme un Dieu. La même racine linguistique se retrouve chez le roi Arthur, figure probablement issue de la tradition orale et de la mémoire populaire préchrétienne (arth, vieux gallois, ou ard, vieux breton, arzh en breton moderne, signifiant « ours »). Une théorie en fait un roi-ours, souvenir d’un ours sacré de la mythologie celtique qui aurait peu à peu perdu sa nature animale au cours des adaptations successives de sa légende ; de plus, les Gallois nomment traditionnellement la Grande Ourse « char d’Arthur ». Dans la légende arthurienne, certains chevaliers de la Table ronde, dont Yvain et Lancelot, combattent des ours, et le roman arthurien d’Yder raconte comment ce jeune chevalier a combattu puis vaincu un ours échappé de la ménagerie royale d’Arthur à mains nues. Tous témoignent d’un statut d’animal royal. 

 

D’anciennes divinités liées à l’ours suivirent les migrations des peuples celtes vers l’occident, telles qu’Andarta et Arduinna. La déesse helvète Artio a pour attribut un ours, comme le prouve une statuette en bronze retrouvée au IIe siècle, et il existait un dieu gaulois nommé Matugenos, ce qui signifie « fils de l’ours ». Des inscriptions sur des autels votifs évoquent les dieux pyrénéens honorés localement dans le Comminges du Ier au IVe siècle. Le dieu Artahe, Artehe ou Arte, lié étymologiquement à l’ours, y figure en bonne place. 

 

Dans le système tripartite indo-européen, l’ours fut emblème de la classe guerrière, par opposition à la classe sacerdotale symbolisée par le sanglier.

Ours dans OURS

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Diabolisation de l’Ours

Posté par othoharmonie le 13 novembre 2011

 

Diabolisation de l'Ours dans OURS 220px-ShunsenOnigumaSelon Michel Pastoureau, de nombreux théologiens s’inspirèrent de saint Augustin et de Pline l’Ancien pour dresser un portrait diabolique de l’ours et le dévaloriser. Ainsi associé au diable, l’ours devint son animal favori ou l’une de ses formes. Dans l’iconographie chrétienne, le diable possède souvent les pieds, le mufle et le pelage d’un ours, et prend la forme de l’animal dans les rêves des saints, des rois et des moines. L’apparence velue de l’ours et sa couleur brune devinrent un signe de bestialité diabolique, l’animal se vit chargé de péchés capitaux tels que la tromperie, la luxure, la goinfrerie, la colère, l’envie et la paresse. D’autres études arrivent à la même conclusion, il s’agissait d’une façon de mettre un terme aux survivances du culte de l’ours en Europe, tout comme la généralisation des montreurs d’ours, l’interdiction des « jeux » et l’hagiographie contribuèrent à y mettre fin. 

 

Les légendes se firent l’écho de cette représentation. La malebeste de Vendée était réputée dévorer les troupeaux, toutes les jeunes filles du bourg d’Angles finirent sous ses crocs et seul un homme d’Église parvint à la vaincre grâce à sa foi. 

 

Christianisation des peuples germains et scandinaves 

 

As Between Friends (Punch magazine, 13 December 1911, detail).jpgCe sont principalement des clercs et des prélats qui, dès l’époque de Charlemagne, luttèrent impitoyablement contre les traditions du paganisme germanique et scandinave afin de convertir ces peuples au christianisme. Michel Pastoureau évoque l’effroi qu’ont dû inspirer les légendes sur la proximité entre l’ours et l’homme comme justification à cette lutte et Régis Boyer la peur des pratiques visant à s’approprier la force de l’animal. Les traditions liées à l’ours ont perduré jusqu’aux environs de l’an mille, période à laquelle l’ensemble des peuples qui pratiquaient le paganisme nordique furent christianisés. 

 

Preuve de cette proximité, une légende saxonne rapportée par Guillaume d’Auvergne parle d’un ours d’une force prodigieuse qui enleva la femme d’un chevalier et l’amena jusqu’à la caverne où il hivernait chaque année. Il la viola pendant plusieurs années et trois enfants naquirent, jusqu’au jour où la femme fut délivrée par des charbonniers, retrouva son mari et éleva ses enfants qui devinrent tous trois chevaliers, mais se distinguaient par une pilosité abondante et l’habitude d’incliner la tête sur la gauche, comme les ours. Ils furent nommés Ursini, les fils de l’ours. Il s’agit d’un thème symbolique que l’on retrouve très fréquemment dans d’autres cultures et à toutes les époques. 

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ours_dans_la_culture 

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Le poisson oracle – Conte -

Posté par othoharmonie le 4 novembre 2011

Il existe dans la montagne de l’Est un lac où vit le Poisson oracle

On dit qu’il est omniscient et qu’il possède la Vérité Ultime, que d’aucuns nomment vacuité… c’est-à-dire, si tant est qu’on puisse traduire correctement ce terme…. une potentialité sans limite. 

 Murène communeOn dit aussi que ce lac est aussi vieux que notre monde… 

Depuis que Lotus la petite amie du jeune Shu lui a raconté qu’un jour son père Lao, le vieux sage du village, avait réussi à le voir, Shu n’a de cesse que de trouver le Poisson oracle pour deviser avec lui… 

Ainsi, dès les premiers jours du printemps il décide de partir à sa recherche. 

Il faut dire que le trouver ne devrait pas être bien difficile pour lui, puisque Lotus lui avait indiqué la Voie : « C’est facile, tu ne peux pas te tromper, ne jamais prendre des sentiers descendants, et toujours monter, jusqu’à la pleine lumière, et là au pied de la montagne de l’Est tu verras le lac. Il paraît Vide, tant il est clair et pur et épouse toutes les formes. » 

Le poisson oracle qui n’a rien à cacher aux cœurs purs s’est montré sans trop se faire prier, intéressé qu’il était par la franche démarche du jeune homme. 

« Tu viens chercher une réponse aux mystères de la vie… tu es en quête de sens et de vérités… » lui dit-il… 

…. Comme il avait l’air sérieux ce gros poisson ! Impossible en fait de détecter la moindre trace d’émotion sur ses traits…. Ça doit être ça l’équanimité du Sage, se dit le jeune Shu en lui-même… 

«  Voici l’essentiel… dit le Poisson Oracle. Profite de l’ « Ici et maintenant » et tu trouveras la paix de l’âme et le bonheur … Vis l’instantanéité de tous tes actes, que chaque moment te soit fécond, ainsi pourra jaillir en toi la félicité, la plénitude et la sagesse. 

 Gourami bleu(Trichogaster trichopterus)Rappelle-toi que ce que tu fais sera toujours le germe de ce qui se produira ultérieurement. Va, regarde bien autour de toi, et en toute chose tu auras la réponse… Rappelle-toi aussi qu’il n’y a pas d’épreuve sans gratification. » 

Le jeune Shu, cheveux noirs de jade, glabre, droit comme l’épée qu’il porte au dos, fringant et altier, redescend donc dans la vallée. Il part en quête de la Vérité… Enfin, de ce qu’il croit être la Vérité… si tant est que cette dernière puisse exister… 

Comme nous sommes au Printemps, les bourgeons sont couleur de jade et gonflés de sève. La nature renaît aux doux rayons du soleil. Shu, curieux et sémillant, est bien parti pour tenter de happer cette vie généreuse qu’il perçoit comme source de toutes les richesses à condition d’en connaître les règles… et le poisson oracle l’a mis sur le Chemin et lui a donné quelques clés… 

Les saisons se succèdent au fil des trois années qui passent. Et pendant ce temps le sablier de la vie s’écoule inéluctablement au rythme d’un grand fleuve, véritable image invariable de l’impermanence… 

Au village hélas Lotus s’en est allée. 

Elle est partie fonder une famille dans une lointaine cité, désespérée de rester sans nouvelles de son ami. A présent Shu est revenu. Il est remonté dans la montagne et le poisson de l’écouter. 

 Arothron nigropunctatusL’homme l’interroge et s’interroge… « Durant mes pérégrinations j’ai rencontré de très belles femmes. J’en ai courtisé quelques-unes et j’ai même cru un jour avoir découvert le grand amour. Mais un beau matin je me suis retrouvé seul. Les belles des villes s’étaient envolées, mon « grand » amour avait disparu tout comme mes économies d‘ailleurs, et Lotus à mon retour n‘était plus là. 

« Et alors ? »  lui demande le poisson oracle… 

J’avoue… j’ai vécu comme un jeune cheval fou… Mais quelles belles histoires !… Si éphémères cependant, et quels regrets aussi ! J’ai l’impression de ne rien avoir construit, et d’avoir perdu mon temps. J’avoue que sur le moment j’étais trop attaché à mon plaisir et à mes désirs pour comprendre l’instant et sans doute l’insignifiance de chacun de mes actes. 

Au rythme des saisons cinq nouvelles années ont passé et l’on retrouve Shu, un peu moins jeune, un peu plus charpenté et plus musclé. Il est devenu un homme mûr, massif et fort. Il arpente un beau jour d’été les pentes de la montagne du Lac… 

Le poisson oracle est toujours là, au rendez-vous… 

Tu m’avais dit « Va et regarde autour de toi ; dépasse l’attachement que tu peux avoir pour les mondanités…, saisis la beauté de l’instant, lui seul peut t’enrichir !  Et à la ville, où je m’étais promis de ne plus tomber dans les rêts des femmes, j’ai rencontré un noble officier. Je lui ai avoué ma quête et je lui ai dit que je voulais défendre le faible, combattre le fort souvent injuste, quérir le bien et lutter contre le mal. Il m’a souri et félicité et m’a invité derechef à me dépasser pour trouver un jour la gloire. Je suis alors parti la chercher dans les armées de l’empereur. 


Soldat, puis officier, j’ai voulu devenir général et revenir couvert de lauriers. Des décors j’en ai eu, tous plus beaux les uns que les autres. Egalement des médailles, des brevets, des compliments et des félicitations. Là aussi, comme tu me l’avais demandé, j’ai regardé tout autour de moi et à  bien y voir, hors les apparences trompeuses, je n’ai trouvé que plaies, bosses, et séquelles. 

« Que retiens-tu de tout cela ? » lui demande le poisson oracle… 

« Hélas pas grand chose ! Mes amis sont partis, j’ai quitté mon campement, et je suis revenu fatigué et usé dans la maison de mon père, sans avoir réellement appris, sauf peut être la désillusion et l’inconsistance du paraître !  

J’ai rangé au grenier mon casque, mes plumes, ma cuirasse, mon épée, mes brevets et mes médailles… » 

Zanclus cornutus in Kona.jpg« Le temps est un grand maître… Apprend à être son élève docile et rappelle toi que chaque instant est unique et irremplaçable. Va, retourne, et étudie le fond des choses. Essaie de prendre le temps de la sagesse à présent, et tente l’abandon de l’ego… Souviens-toi aussi que tous les phénomènes sont étroitement liés, imbriqués… rien n’est isolé, tout est dépendant… » 

Après le plomb d’un soleil d’été particulièrement éprouvant, Shu est de nouveau revenu au bout de sept ans. Il retrouve au cœur de sa montagne la douceur de l’automne et les couleurs harmonieuses des forêts rougies d’essences innombrables et odoriférantes. 

Il est encore bel homme quoiqu’un peu dégarni et empâté, mais sa mise bien que sobre, dévoile une certaine réussite sociale… Pourtant il a l’œil un peu triste et son sourire laisse percevoir une certaine lassitude. 

« Poisson oracle, j’ai arrêté mes voyages et j’ai cessé d’aller au-delà des mers ayant suffisamment gagné de quoi vivre sereinement. Depuis je suis resté chez moi dans ma grande maison. J’ai dévoré mille ouvrages, des plus simples aux plus savants. Les nuits et les jours étaient trop courts, et je pense avoir réussi à acquérir beaucoup de savoir. Aujourd’hui mes pairs me reconnaissent et je suis apprécié par mes aînés. J’ai bien écouté tes conseils, mais là, devant toi, j’ai quand même l’impression d’un grand vide… Ma pensée s’embrouille, et parfois se contredit… Les vérités d’un jour, pourtant étayées, s’avèrent erreurs le lendemain. Mon esprit est confus et las et j’ai l’impression d’avoir privilégié l’avoir à l’être… » 

Le poisson oracle de répondre : « Le mille pattes était heureux… jusqu’au jour où le crapaud facétieux lui demanda dans quel sens il bougeait ses pattes… » 

Entend Lao Tseu qui nous dit que « Placé devant les idées, le Sage est saisi d’une hostilité profonde car il déteste l’unilatéralité, la rigidité, la partialité, le caractère fragmentaire de toutes les constructions intellectuelles si chères aux humains…
Le Sage est au-dessus des idées, au-dessus des préceptes, de toute intention, de toute morale, il ouvre un point de vue distant… » . 

Pourquoi faudrait-il qu’il soit dualiste ? Alors que le Milieu est la source de toute harmonie ? 


Par contre, je persiste et te confirme qu’il est toujours dans l’instant à chaque moment de sa vie… 

Quand il observe le sourire d’un enfant,
Quand il boit une tasse de thé
Quand il regarde s’éloigner les oies caquetant dans les nuages
Quand il écoute les notes délicates du Er hu
Quand il se délecte à la lecture d’une poésie
Quand il voit frémir la perle de rosée sur un pétale de fleur
Quand enfin il devine la lune qui va renaître derrière la montagne, 

Rhinecanthus aculeatuset surtout quand content et satisfait de l’instant, valorisé par son regard ou ses actions, il prend conscience du moment où en paix, il va clore ses yeux pour s’endormir et qu’auparavant il a rendu grâce à l’Infinie Puissance indicible, tout à la fois transcendante et Immanente, qui sublime sa vie pour tous les merveilleux moments d’une simple et ordinaire journée. 

Le bonheur est dans le moindre geste, le plus petit sentiment, un regard amical, un simple sourire, la douceur d’un mot, le goût d’un fruit pressé par les lèvres, la caresse légère de la brise du soir… 

Quand, un peu plus tard, Shu assimila vraiment la teneur de ce que lui avait dit le poisson oracle, il était devenu peut être moins fort, mais il avait gagné en harmonie et en souplesse ; il était plus à l’écoute du vent et toujours heureux de la pluie qui féconde la terre ; c’était l’automne de sa vie ; paradoxalement moins aveugle et sourd à ce qui l’entourait alors même que tous ses sens diminuaient, il comprenait mieux le temps qui passe, et se souvenait avec plaisir des mots des Anciens : « Quand le sage montre la lune … ». 

Un nuage, le lac, les rides du vent sur les eaux, le chant des enfants au loin, tout cela avaient effacé son ego… Il était vide. Et chaque phénomène emplissait son esprit au point d’une certaine ivresse de vie… De la joie pure en quelque sorte. 

Symphysodon aequifasciatusC’est en hiver, qu’il rendit l’âme, car il faut bien mourir un jour… et le souffle de sa vie s’échappa librement pour « jouer dans le vent » et se mêler au « souffle vivifiant de l’Univers… » 

Très peu de temps auparavant, il était remonté dans la montagne blanchie, avait cherché en vain le poisson oracle ; et au fond du lac, tel dans un miroir, il n’avait perçu que ses propres traits… et alors son doux sourire de vieillard était soudainement devenu malicieux… Face à lui, celui qui avait été un si mauvais compagnon était redevenu son meilleur ami. 

Que retenir de cette courte histoire ? 

« Au printemps les fleurs, nous conte le moine Mumon, en automne la lune, en été la brise rafraîchissante, en hiver la neige… Qu’ai-je besoin d’autre chose ? Chaque heure m’est une joie. ». 

Le poète Omar Khayyam ne nous dit-il pas : « Sois heureux un instant. Cet instant c’est ta vie ! »

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Rêver de nid et poussin

Posté par othoharmonie le 30 octobre 2011

Rêver de Nid

Rêver de nid et poussin dans OISEAUX 220px-Amselnest_lokilechLe nid symbolise l’endroit dont nous sommes issus. C’est une vision contractée de notre maison natale et du monde utérin d’où nous sommes issus. C’est un symbole maternel et protecteur. Son symbolisme est indissociable de celui de l’oiseau.

L’image d’un nid à l’intérieur duquel se trouvent deux oiseaux, représente un désir de fonder un foyer.

 

Fragilité, régression, origine, désir de vie conjugale.

 

 

Rêver de poussin

Le poussin symbolise la fragilité et la dépendance de la vie naissante. Une nouvelle âme purifiée par le processus de la naissance est faible et désarmée face au monde. La présence d’une mère protectrice est indispensable. Un rêve ou évoluent des poussins 220px-Anas_platyrhynchos_ducklings dans OISEAUXmontre que de jeunes âmes ont besoin de vous. Chez un enfant, la présence d’un seul poussin indique qu’il est dans une demande protectrice, qu’il a besoin d’une mère plus attentive et du contact d’autres enfants de son âge. Chez un adulte, c’est le sentiment pour celui-ci d’être encore un enfant fragile et dépendant. Fragilité de l’enfance, dépendance et besoin de protection maternelle.

 

 

Rêver d’Ailes 

Si elles sont habituellement réservées aux volatiles, les ailes ornent indifféremment le cheval ou le lien dans les rêves. Ces images sont fréquentes dans le bestiaire des animaux fabuleux ou mythologiques. Les ailes donnent une dimension spirituelle ou démoniaque à ceux qui en sont pourvus. Quand elles sont portées par un être humain, les ailes rejoignent le symbolisme de l’ange. Dans les deux cas, elles symbolisent le dépassement de sa propre nature, la transformation 120px-Iberomesornis-modelpositive qui s’opère en soi.

D’une manière générale, les ailes évoquent la liberté, le détachement de la matière. Mais elles sont aussi le signe des choses qui échappent ou d’une réalité difficile à gérer si vous ne maîtrisez pas la monture ailée ou si elle s’échappe. Il ya chez vous une tendance au rêve.

 

 

Le site de Tristan-Frédéric Moir : http://tristan.moir.free.fr/Nouveausite/index.html 

Psychanalyste – Psychothérapeute – Onirologue – Analyse et interprétation de rêves


En direct chaque mercredi de 23h à 1h30 sur
« Radio Ici & Maintenant ! » 95.2 FM

 

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Oiseau Grand Esprit

Posté par othoharmonie le 29 octobre 2011

Oiseau Grand Esprit dans OISEAUX EagleDancerPotawatomi58x36SUn conte amérindien rapporte qu’autrefois, il y avait un faucon très puissant mais bon avec ceux qui l’approchaient. Les créatures du tonnerre décidèrent alors de lui donner le moyen de les appeler s’il en avait le besoin ou l’envie. Elles lui expliquèrent le rituel (tracer un cercle, apporter des offrandes, inviter des animaux, remercier le Grand Esprit) et le chant nécessaires. Le faucon fit un jour appel à elles en respectant le rituel et il devint encore plus puissant. Tellement qu’il fut de plus en plus orgueilleux, tant qu’un jour il invita tous les animaux à le voir invoquer les créatures du tonnerre. Il ne respecta rien du rituel mis à part le chant. Les créatures vinrent quand même mais avant que le rituel ne s’achève, le Grand Esprit (Animisme) enleva le grand faucon et le punit. Au lieu de se servir des pouvoirs des créatures du tonnerre, il devint leur serviteur. Toujours à les suivre là où elles vont, il apparait à certains comme une formation nuageuse, parfois comme une langue de feu et seulement à ceux qui ont une très bonne vue, il apparait tel qu’il est, comme l’« oiseau-tonnerre ». Ce châtiment durera tant que le faucon n’aura pas appris le plaisir de rester à sa place dans l’univers

Principes de l’animisme

  1. Tout ce qui existe, et particulièrement ce qui est mobile, ce qui est vivant, recèle une âme.
  2. L’essence de cette âme est la force, douée de puissance variable et se localisant inégalement dans l’univers.
  3. A côté de ces forces-émanations, résultantes des vibrations créatrices, se placent les êtres-forces, les âmes personnifiées douées d’intelligence et de volonté.
  4. L’âme de l’homme, sur qui est centrée la création, constitue un exemple remarquable de ces êtres-forces personnifiées.
  5. L’âme désincarnée, nourrie par le viatique des sacrifices funéraires, sublimée et purifiée par les épreuves, se mue en force supérieure par la relation avec le minimum, centre de création ou de génération de toutes les forces existantes.

Par extension, le psychologue Jean Piaget a identifié un « animisme enfantin », car l’enfant considère longtemps les objets comme des êtres vivants, doués d’intention et de conscience. On a décrit aussi une forme d’animisme chez les jeunes adultes (Wayne Dennis, « Animistic Thinking among College and University Students », Scientific Monthly, 1957, vol. 76, no 4, p. 247-249) ou chez le mystique (William James, Les formes multiples de l’expérience religieuse, 1952), également chez les malades mentaux, notamment les schizophrènes.

txvii8f3 dans OISEAUXL’animisme est souvent fortement rapproché du chamanisme ; un dieu de la terre est certes invoqué dans ces deux courants. En réalité, le chamanisme désigne plutôt la croyance en la possibilité de communiquer (médiation) avec un autre monde, et l’existence d’individus (les Chamans) et techniques privilégiés pour accéder à ce monde; qui peut certes être celui des âmes ou esprits mais aussi celui des morts, des animaux, d’êtres supérieurs ou d’un passé mythologique, ou de tout autre univers que celui ‘réel’ directement accessible à tout humain. Dans la pratique cependant l’animisme implique un certain niveau de chamanisme en ce sens où postuler l’existence d’un monde des âmes sans laisser entrevoir aucun moyen d’y accéder ou d’échanger avec lui serait vain.

Les religions théistes postulent d’ailleurs elles aussi un moyen de communiquer avec leurs entités divines, tel que par la prière.

Edward Tylor, est le  pionnier de la théorie Animiste.

gifs  oiseaux

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Les humains contre les éléphants

Posté par othoharmonie le 23 octobre 2011

L’esclavage des éléphants. 

Les humains contre les éléphants  dans ELEPHANT 220px-Schlacht_bei_Zama_Gem%C3%A4lde_H_P_MotteLes menaces d’extinction qui pèsent sur les éléphants ne sont pas nouvelles. Et si aujourd’hui c’est surtout la survie de l’Éléphant d’Afrique qui préoccupe, c’est de la préservation de l’éléphant d’Asie dont on s’est d’abord préoccupé. La chasse des Éléphants a été réglementée en Inde par le gouvernement anglais dès le XIXe siècle, et c’est grâce à cette protection que l’espèce est encore représentée sur le continent, comme à Ceylan, par de nombreux individus. Mais, ce qui aura sauvé les éléphants d’Asie, et aura justifié leur protection, c’est leur utilisation pour les travaux de force. Il n’est pas négligeable aujourd’hui dans certaines campagnes; il était essentiel dans les siècles passés dans tout le Sud-Est de l’Asie. 

 

170px-The_phalanx_attacking_the_centre_in_the_battle_of_the_Hydaspes_by_Andre_Castaigne_%281898-1899%29 dans ELEPHANTOn peut les dresser à tous les ouvrages qui exigent à la fois de la force et de l’adresse, à porter des fardeaux tels que des poutres, à traîner des chariots ou même la charrue, etc. Pour charger une poutre, l’Éléphant se sert de sa trompe et place ce fardeau en équilibre sur ses défenses, qui peuvent soulever jusqu’à 500 kilogrammes, mais non très longtemps. Sur le dos, un Éléphant peut transporter de 1000 à 1 250 kg sur un parcours de 60 à 80 kilomètres.  

 

Lorsqu’il doit transporter des voyageurs, on place sur son dos une sorte de palanquin solidement assujetti par des sangles et qui peut contenir deux ou trois personnes assises. Le cornac se place à cheval sur le cou de l’animal et le dirige de la voix en s’aidant d’un aiguillon fourchu, dont l’une des pointes est rabattue en forme de crochet. C’est une monture désagréable en raison du roulis que son allure ordinaire, l’amble, imprime au palanquin. Cependant tous les princes et les gens des hautes castes de l’Inde se servaient de cette monture; non seulement pour voyager, mais encore pour chasser le tigre, un de leurs plus dangereux divertissements. La hauteur de cette monture donnait aux chasseurs plus de sécurité que le dos d’un cheval. Au Siam, on leur faisait aussi remplir le rôle du bourreau en écrasant sous leur lourde patte le corps des condamnés à mort.  

 

Les éléphants se sont révélés très utile pour traverser les montagnes, car leur pied large et sûr leur permet de monter avec aisance; la descente est plus difficile, mais ils en éludent les difficultés en s’agenouillant des pattes de derrière et se laissant glisser avec adresse, le ventre contre le sol, jusqu’à ce que ses pattes de devant rencontrent un appui sûr. Tous les princes asiatiques, ainsi que la Compagnie anglaise des Indes orientales, entretenaient à l’époque coloniale un grand nombre d’éléphants dressés.  

 

220px-Elephant_sanctuary_GuruvayurLes éléphants ont eu, comme on l’a vu, dans l’histoire militaire de l’Antiquité un rôle considérable. Dans les temps modernes, ces animaux ont été utilisés à la guerre, mais seulement  pour porter des bagages et de l’artillerie. En 1868, l’armée anglaise marchant contre le roi d’Abyssinie, Théodoros, débarqua sur la côté occidentale de la mer Rouge quarante-cinq éléphants asiatiques qui permirent à cette armée de transporter ses munitions et sa grosse artillerie à travers les montagnes et jusque sur le haut plateau où Théodoros s’était retranché dans la forteresse de Magdala. Au début du XXe siècle, l’armée anglaise de l’Inde possédait encore mille éléphants d’artillerie; chaque pièce était traînée par deux éléphants attelés en flèche. 


-
On a bien sûr songé à utiliser les éléphants en Europe; on s’est dit, au XIXe siècle, qu’un seul éléphant traînerait les lourds omnibus et les tramways à travers les rues encombrées des grandes villes, avec autant d’aisance et beaucoup plus de sécurité que trois ou quatre chevaux. Mais la raison qui s’est opposée à l’utilisation de cette puissante force motrice était ici encore économique : l’énorme quantité de nourriture nécessaire à l’éléphant aurait rendu ce mode de locomotion très coûteux. De plus il aurait fallu ajouter le prix du transport depuis l’Asie, car l’élevage de l’éléphant sur place aurait été prohibitif; il est d’ailleurs exclu même en Asie. En effet, bien que l’on ait de nombreux exemples d’éléphants s’étant reproduits en captivité, les différentes espèces n’ont jamais été complètement domestiquées, et c’est parmi les Éléphants sauvages que l’on va toujours chercher les individus que l’on utilise ensuite, en Inde, comme animaux domestiques. L’éléphant est pratiquement le seul animal domestique dont l’humain n’ait pas complètement détruit la souche sauvage originelle. Cette exception s’explique par la croissance très lente de l’éléphant, l’énorme quantité de nourriture dont il a besoin et la facilité avec laquelle il se laisse apprivoiser. Il est donc plus économique de laisser à la nature le soin de son élevage et de n’enlever l’animal à sa forêt natale que lorsqu’il est d’âge à rendre des services, c.-à-d. lorsqu’il est à peu près adulte, vers l’âge de vingt ans. Il peut d’ailleurs vivre soixante-dix ans et plus. 

 

Eléphants en Inde.

 

 

290px-Elephant_br%C3%BBle-parfumLorsque l’on veut se procurer de ces animaux, on opère de grandes battues dans les forêts qu’ils habitent en poussant les éléphants vers un enclos formé de solides palissades et ouvert d’un seul côté. Lorsque tout le troupeau, ainsi cerné, s’est jeté de lui-même dans cette enceinte on en ferme l’ouverture et l’on y fait entrer des éléphants domestiques spécialement dressés dans ce but et qui, montés et dirigés pas leur cornac, savent avec une adresse et une astuce véritablement surprenante, aider à la capture de leurs frères sauvages. On passe à ceux-ci un noeud coulant qui leur serre solidement l’un des pieds de derrière et on attache solidement au tronc d’un arbre : la faim, les privations, les brimades diverses font le reste, si bien qu’au bout de six mois l’animal peut être monté et employé aux mêmes travaux que les éléphants réduits en domesticité depuis de longues années.

 

 

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L’ESPRIT DES ANIMAUX

Posté par othoharmonie le 16 octobre 2011

Si nous comparons l’homme et les animaux sous le rapport de l’intelligence, la ligne de démarcation semble difficile à établir, car certains animaux ont, sous ce rapport, une supériorité notoire sur certains hommes. Cette ligne de démarcation peut-elle être établie d’une manière précise ?  

Papillon jaune« Sur ce point, vos philosophes ne sont guère d’accord ; les uns veulent que l’homme soit un animal, et d’autres que l’animal soit un homme ; ils ont tous tort ; l’homme est un être à part qui s’abaisse quelquefois bien bas ou qui peut s’élever bien haut. Au physique,  l’homme est comme les animaux, et moins bien pourvu que beaucoup d’entre eux ; la nature leur a donné tout ce que l’homme est obligé d’inventer avec son intelligence pour ses besoins et sa conservation ; son corps se détruit comme celui des animaux, c’est vrai, mais son Esprit a une destinée que lui seul peut comprendre, parce que lui seul est complètement libre. Pauvres hommes qui vous abaissez au-dessous de la brute ! ne savez-vous pas vous en distinguer ? Reconnaissez l’homme à la pensée de Dieu. »  

Peut-on dire que les animaux n’agissent que par instinct ?  

« C’est encore là un système. Il est bien vrai que l’instinct domine chez la plupart des animaux ; mais n’en vois-tu pas qui agissent avec une volonté déterminée ? C’est de l’intelligence, mais elle est bornée. »  

Outre l’instinct, on ne saurait dénier à certains animaux des actes combinés qui dénotent une volonté d’agir dans un sens déterminé et selon les circonstances. Il y a donc en eux une sorte d’intelligence, mais dont l’exercice est plus exclusivement concentré sur les moyens de satisfaire leurs besoins physiques et de pourvoir à leur conservation. Chez eux, nulle création, nulle amélioration ; quel que soit l’art que nous admirons dans leurs travaux, ce qu’ils faisaient jadis, ils le font aujourd’hui, ni mieux, ni plus mal, selon des formes et des proportions constantes et invariables. Le petit, isolé de ceux de son espèce, n’en construit pas moins son nid sur le même modèle sans avoir reçu d’enseignement. Si quelques-uns sont susceptibles d’une certaine éducation, leur développement intellectuel, toujours renfermé dans des bornes étroites, est dû à l’action de l’homme sur une nature flexible, car il n’est aucun progrès qui leur soit propre ; mais ce progrès est éphémère et purement individuel, car l’animal rendu à lui-même ne tarde pas à rentrer dans les limites tracées par la nature.  

Les animaux ont-ils un langage ?  

« Si vous entendez un langage formé de mots et de syllabes, non ; mais un moyen de communiquer entre eux, oui ; ils se disent beaucoup plus de choses que vous ne croyez ; mais leur langage est borné, comme leurs idées, à leurs besoins. »  

- Il y a des animaux qui n’ont point de voix ; ceux-là ne paraissent pas avoir de langage ?  

Papillon bleu« Ils se comprennent par d’autres moyens. Vous autres, hommes,  

n’avez-vous que la parole pour communiquer ? Et les muets, qu’en dis-tu ? Les animaux étant doués de la vie de relation ont des moyens de s’avertir et d’exprimer les sensations qu’ils éprouvent. Crois-tu que les poissons ne s’entendent pas entre eux ? L’homme n’a donc point le privilège exclusif du langage ; mais celui des animaux est instinctif et limité par le cercle de leurs besoins et de leurs idées, tandis que celui de l’homme est perfectible et se prête à toutes les conceptions de son intelligence. »  

  Les poissons, en effet, qui émigrent en masse, comme les hirondelles, qui obéissent au guide qui les conduit, doivent avoir des moyens de s’avertir, de s’entendre et de se concerter. Peut-être est-ce par une vue plus perçante qui leur permet de distinguer les signes qu’ils se font ; peut-être aussi l’eau est-elle un véhicule qui leur transmet certaines vibrations. Quel qu’il soit, il est incontestable qu’ils ont un moyen de s’entendre, de même que tous les animaux privés de la voix et qui font des travaux en commun. Doit-on s’étonner, d’après cela, que des Esprits puissent communiquer entre eux sans le secours de la parole articulée ?  

Les animaux ont-ils le libre arbitre de leurs actes ?  

« Ce ne sont pas de simples machines, comme vous le croyez ; mais leur liberté d’action est bornée à leurs besoins, et ne peut se comparer à celle de l’homme. Etant de beaucoup inférieurs à lui, ils n’ont pas les mêmes devoirs. Leur liberté est restreinte aux actes de la vie matérielle. »  

D’où vient l’aptitude de certains animaux à imiter le langage de l’homme, et pourquoi cette aptitude se trouve-t-elle plutôt chez les oiseaux que chez le singe, par exemple, dont la conformation a le plus d’analogie avec la sienne ?  

« Conformation particulière des organes de la voix, secondée par l’instinct d’imitation ; le singe imite les gestes, certains oiseaux imitent la voix. »  

Puisque les animaux ont une intelligence qui leur donne une certaine liberté d’action, y a-t-il en eux un principe indépendant de la matière ?  

« Oui, et qui survit au corps. »  

- Ce principe est-il une âme semblable à celle de l’homme ?  

« C’est aussi une âme, si vous voulez ; cela dépend du sens que l’on attache à ce mot ; mais elle est inférieure à celle de l’homme. Il y a entre l’âme des animaux et celle de l’homme autant de distance qu’entre l’âme de l’homme et Dieu. »  

L’âme des animaux conserve-t-elle, après la mort, son individualité et la conscience d’elle-même ?  

« Son individualité, oui, mais non la conscience de son moi. La vie intelligente reste à l’état latent. »  

L’âme des bêtes a-t-elle le choix de s’incarner dans un animal plutôt que dans un autre ?  

« Non ; elle n’a pas le libre arbitre. »  

   

L’âme de l’animal survivant au corps est-elle après la mort dans un état errant, comme celle de l’homme ?  

gifs papillon« C’est une sorte d’erraticité, puisqu’elle n’est pas unie à un corps, mais ce n’est pas un Esprit errant. L’Esprit errant est un être qui pense et agit par sa libre volonté ; celui des animaux n’a pas la même faculté ; c’est la conscience de lui-même qui est l’attribut principal de l’Esprit. L’Esprit de l’animal est classé après sa mort par les Esprits que cela concerne, et presque aussitôt utilisé ; il n’a pas le loisir de se mettre en rapport avec d’autres créatures. »  

Les animaux suivent-ils une loi progressive comme les hommes ?  

« Oui, c’est pourquoi dans les mondes supérieurs où les hommes sont plus avancés, les animaux le sont aussi, ayant des moyens de communication plus développés ; mais ils sont toujours inférieurs et soumis à l’homme ; ils sont pour lui des serviteurs intelligents. »  

Il n’y a rien là d’extraordinaire ; supposons nos animaux les plus intelligents, le chien, l’éléphant, le cheval avec une conformation appropriée aux travaux manuels, que ne pourraient-ils pas faire sous la direction de l’homme ?  

Les animaux progressent-ils, comme l’homme, par le fait de leur volonté ou par la force des choses ?  

« Par la force des choses ; c’est pourquoi il n’y a point pour eux d’expiation. »  

Dans les mondes supérieurs, les animaux connaissent-ils Dieu ?  

« Non, l’homme est un dieu pour eux, comme jadis les Esprits ont été des dieux pour les hommes. »  

Les animaux, même perfectionnés dans les mondes supérieurs, étant toujours inférieurs à l’homme, il en résulterait que Dieu aurait créé des êtres intellectuels perpétuellement voués à l’infériorité, ce qui paraît en désaccord avec l’unité de vues et de progrès que l’on remarque dans toutes ses oeuvres.  

gifs papillon« Tout s’enchaîne dans la nature par des liens que vous ne pouvez encore saisir, et les choses les plus disparates en apparence ont des points de contact que l’homme n’arrivera jamais à comprendre dans son état actuel. Il peut les entrevoir par un effort de son intelligence, mais ce n’est que lorsque cette intelligence aura acquis tout son développement et sera affranchie des préjugés de l’orgueil et de l’ignorance qu’elle pourra voir clairement dans l’oeuvre de Dieu ; jusque-là, ses idées bornées lui font voir les choses à un point de vue mesquin et rétréci.  

  Sachez bien que Dieu ne peut se contredire, et que tout, dans la nature, s’harmonise par des lois générales qui ne s’écartent jamais de la sublime sagesse du Créateur. »  

- L’intelligence est ainsi une propriété commune, un point de contact, entre l’âme des bêtes et celle de l’homme ?  

« Oui, mais les animaux n’ont que l’intelligence de la vie matérielle ; chez l’homme, l’intelligence donne la vie morale. »  

Si l’on considère tous les points de contact qui existent entre l’homme et les animaux, ne pourrait-on pas penser que l’homme possède deux âmes : l’âme animale et l’âme spirite et que, s’il n’avait pas cette dernière, il pourrait vivre, mais comme la brute ; autrement dit, que l’animal est un être semblable à l’homme, moins l’âme spirite ? Il en résulterait que les bons et les mauvais instincts de l’homme seraient l’effet de la prédominance de l’une de ces deux âmes.  

« Non, l’homme n’a pas deux âmes ; mais le corps a ses instincts qui sont le résultat de la sensation des organes. Il n’y a en lui qu’une double nature : la nature animale et la nature spirituelle ; par son corps, il participe de la nature des animaux et de leurs instincts ; par son âme, il participe de la nature des Esprits. »  

- Ainsi, outre ses propres imperfections dont l’Esprit doit se dépouiller, il a encore à lutter contre l’influence de la matière ?  

« Oui, plus il est inférieur, plus les liens entre l’Esprit et la matière sont resserrés ; ne le voyez-vous pas ? Non, l’homme n’a pas deux âmes ; l’âme est toujours unique dans un seul être. L’âme de l’animal et celle de l’homme sont distinctes l’une de l’autre, de telle sorte que l’âme de l’un ne peut animer le corps créé pour l’autre. Mais si l’homme n’a pas d’âme animale qui le mette, par ses passions, au niveau des animaux, il a son corps qui le rabaisse souvent jusqu’à eux, car son corps est un être doué de vitalité qui a des instincts, mais inintelligents et bornés au soin de sa conservation. »  

gifs papillonsL’Esprit, en s’incarnant dans le corps de l’homme, lui apporte le principe intellectuel et moral qui le rend supérieur aux animaux. Les deux natures qui sont en l’homme donnent à ses passions deux sources différentes : les unes provenant des instincts de la nature animale, les autres des impuretés de l’Esprit dont il est l’incarnation et qui sympathise plus ou moins avec la grossièreté des appétits animaux. L’Esprit, en se purifiant, s’affranchit peu à peu de l’influence de la matière ; sous cette influence, il se rapproche de la brute ; dégagé de cette influence, il s’élève à sa véritable destination.  

   

Où les animaux puisent-ils le principe intelligent qui constitue l’espèce particulière d’âme dont ils sont doués ?  

« Dans l’élément intelligent universel. »  

- L’intelligence de l’homme et celle des animaux émanent donc d’un principe unique ?  

« Sans aucun doute, mais dans l’homme il a reçu une élaboration qui l’élève au-dessus de celui qui anime la brute. » 

 

papillon coeurExtrait du Livres des Esprits d’Allan Kardec  

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Le signe du Serpent

Posté par othoharmonie le 15 octobre 2011

 

Le Serpent 

                  Le signe du Serpent dans SERPENT czodiac6_3   Principal atout  sa droiture et sa volonté 

                     Gros défaut       jalousie gratuite, suspicion perpétuelle. 

                     Il aime       découvrir des objets rares qu’il sera seul à posséder. 

                     Il n’aime pas     se faire avoir, se faire découvrir. 

                     En amour   c’est un vif, un sensuel, tendance à la perversité 

                     Son désir   être aimé, admiré, faire souffrir. A horreur qu’on lui résiste. 

                     Côté finances    ne sait pas faire d’économie, préfère vivre au jour le jour. Se lance parfois dans des entreprises hasardeuses. 

                     Dominante Yin 

Le serpent aime plaire, il fait tout pour être vu de tous ceux qui l’entourent et n’hésite pas à rechercher de la compagnie par tous les moyens. Beau parleur il drague sans cesse même si cela ne doit pas nécessairement pris dans un sens sexuel.

serpentzodiac dans SERPENTTout le problème est de savoir ce qui se cache sous cette parure clinquante, entre la légèreté et la sagesse il n’est pas toujours facile de choisir.

Mais il y a une chose sur laquelle dont on est sur, c’est qu’il à une haute estime de lui même qui justifie chacun de ses gestes, chacune de ses paroles- et elles sont nombreuses.

L’exagération lui est naturelle, mais il possède un certain altruisme qui fait de lui le plus agréable des compagnons. Ceux qui sont dans le besoin peuvent compter sur lui bien sur, il fera savoir à tout le monde qu’il est intervenu, mais quelle importance s’il est efficace !

Dans le domaine professionnel : Du point de vue de la réussite on peut être tranquille pour lui, il fera ce qu’il voudra comme et quand il le voudra. Puisqu’il a besoin de paraître et de parader, il choisira évidemment des secteurs d’activité où ces caractéristiques sont des qualités d’avantage que des défauts. Ainsi, il sera dans une entreprise, chargé des relations publiques ou encore décorateur des professions qui s’accommodent parfois bien d’une certaine fantaisie et d’une personnalité envahissante. Tous les secteurs où sa personnalité brillante pourra être en avant, lui réussiront. Il aspire au succès et fera tout pou y arriver, suivant ses propres règles

serpentDans le domaine sentimental, il appliquera à peu près les mêmes méthodes, qui le conduiront à voler de liaisons en liaisons sans le moindre remords, il est cependant assez délicat pour ne faire souffrir personne volontairement. Avec le temps l’aspect « sage » de sa personnalité peut prendre le dessus, et à si son partenaire est alors un être discret qui ne lui fait pas d’ombre, il sera un excellent compagnon, loyal et faisant tout pour que l’autre soit heureux.

L’union sera bonne avec le bœuf le chat et le coq. Il y aura une forte attraction sexuelle avec le cheval. Avec le rat ils seront amis plus qu’amants. L’union peut marcher avec le dragon la chèvre et le chien. Elle sera difficile avec le tigre et le singe, avec ce dernier, si le singe accepte le serpent et plie devant lui alors l’union pourra être meilleure. Elle est à éviter avec un autre serpent et le cochon.

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Serpents rapports sociaux

Posté par othoharmonie le 14 octobre 2011

Serpent 

Rat 

Entre le serpent infidèle et le rat, ce sera possible, à condition que le rat soit très amoureux, et très aveugle… Le serpent pourra supporter avec beaucoup de calme et de compréhension l’agressivité du rat. Le dialogue aplanira les différences et les deux en tireront quelque chose. 

Buffle 

Le serpent sera heureux avec le buffle, qui se laissera volontiers envahir par cette famille si importante pour le serpent à condition d’en rester le chef – rôle que le serpent lui concédera volontiers. Le serpent, bien que souvent infidèle, aura la sagesse de dissimuler ses sentiments et, de toute façon, ne quittera pas la famille. 

Tigre 

Le tigre devra éviter le serpent trop sage qui ne le comprendra pas. Pas de tigre dans la vie du serpent. Le tigre le détruirait. 

Lapin 

Le lapin s’intéressera au serpent, mais celui-ci, trop profond pour lui, ne lui sera que d’une aide épisodique et amicale – en l’aidant à devenir plus philosophe. 

Dragon 

Le dragon et le serpent peuvent faire leur vie ensemble. L’humeur du serpent saura freiner l’orgueil du dragon. De plus, l’homme dragon sera toujours attiré par la beauté de la femme serpent, dont il sera fier. Le serpent aime souvent le dragon enthousiaste. 

Serpent 

Il ne faut jamais mettre deux serpents ensemble en permanence : ils s’étoufferaient mutuellement. 

Cheval 

Le serpent supportera le cheval et considérera ses galops avec indulgence… Jusqu’au jour où il en aura assez. 

Chèvre 

Le serpent pourra supporter avec beaucoup de calme et de compréhension la légèreté de la chèvre. Le dialogue aplanira les différences et les deux en tireront quelque chose. 

Singe 

Le singe, bien que très intelligent, semblera trop superficiel au serpent profond. Il ferait bien de ne pas le fréquenter de trop près car le singe serait plus fort que lui. 

Coq 

La lutte du serpent contre le coq, s’ils sont mariés, alliés ou associés, sera favorable à la correction de leurs défauts mutuels. Le serpent et le coq pourront philosopher ensemble. En affaires comme en amour, le serpent apportera au coq sa sagesse; mais qu’il prenne garde de ne pas briller trop fort, le coq pourrait le détruire. 

Chien 

Le serpent et le chien s’entendent bien. Le chien laisse au serpent toute liberté mais à la longue le serpent risque de s’ennuyer un peu car le chien ne saurait le dominer. 

Cochon 

Pitié pour le cochon s’il tombe sur un serpent! Il se laissera enchaîner, immobiliser, envahir, et le serpent se vautrera dans ses travers, sûr de l’impunité. Le cochon serait bientôt l’esclave du serpent qui s’enroulerait autour de lui jusqu’à ce qu’il ne puisse plus bouger. 

Serpents rapports sociaux dans SERPENT serpent-de-mer-de-200-%C3%A0-300-pieds-de-long-qui-se-jette-sur-les-bateaux-carte-de-sebastian-m%C3%BCnster

 

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Relations du Serpent-Bouleau

Posté par othoharmonie le 12 octobre 2011

 

Relations du Serpent-Bouleau dans SERPENT bouleau-arbreC’est un « animal politique », toujours très occupé, qui travaille et téléphone jusqu’à des heures avancées de la nuit. Le plaisir dans le repos et l’isolement : il ne connaît pas l’essentiel de ses contacts sont professionnels. L’amitié peut se greffer sur les rapports de travail mais il ne la recherche pas, bien qu’il y invite par ses demandes permanentes. En effet, c’est le signe le plus exigeant de la roue de la vie astrologique celte. Opposé au Triangle-Chêne, il est toujours en attente des lumières et des forces des autres. C’est l’être le moins généreux en acte qui soit, et le plus généreux en paroles. Il fait bien sûr de multiples promesses et entretient au début de bonnes relations. Mais elles ne durent guère lorsque l’on apprend à mieux le connaître. 

Les natifs du Petit Cheval-Cyprès sont ses compagnons favoris parce que dévoués, endurants, ne refusant aucune tâche. Il les apprécie et se sert d’eux tant et plus. Eux-mêmes trouvent en lui un « maître » et finissent par être heureux à ses côtés.


La Petite Ourse-Sapin, qui ne perd jamais le Nord, est une amie fidèle. Avec elle, il sait où il va, il n’erre plus. Elle le trouve bien un peu « bizarre » mais tellement séduisant et entreprenant. Elle aime jouer avec lui un rôle de guide et s’extasie devant les travaux extraordinaires qu’il accomplit sans cesse. 


Le Serpent-Bouleau aimerait beaucoup être l’ami intime du Roi-Sureau. Cela le rassurerait sur sa propre valeur et lui conférerait les avantages politiques dont il est friand, son seul vrai amour dans la vie étant le pouvoir. 


C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il déteste tant être en face d’un Triangle-Chêne, signe du dieu Dagda. Devant un natif de ce signe, le Serpent-Bouleau perd tous ses moyens, il se sent faible, fragile, même un peu bête, tiraillé émotionnellement entre la dévotion et l’envie de tuer. Il faut dire que le Triangle-Chêne ne manque jamais une occasion de jouer à bastonner « Guignol », comme il appelle volontiers le Serpent-Bouleau. 


Avec le natif de la Couronne hyperboréenne-Noisetier, la mésentente est flagrante. Ensemble, ils parlent sans arrêt du monde invisible, des rapports entre la vie et la mort. Tout cela, on le sait, met le Serpent dans tous ses états : si seulement il parvenait à se rappeler ce qui lui est arrivé, s’il arrivait à comprendre le véritable sens de la peur qu’il éprouve à son contact ! 

Avec le Lièvre-Hêtre, les relations sont inversées. Toutes les tendances perverses du Serpent-Bouleau se trouvent exacerbées lorsqu’il se trouve face à l’animal aux longues oreilles. Il se réjouit à l’idée de le fasciner, pour mieux, ensuite, en faire ce qu’il veut. Le pauvre Lièvre-Hêtre a vraiment intérêt à éviter la rencontre. Il n’est pas assez fort pour un tel affrontement. Et la meilleure des solutions pour lui serait de fuir avant qu’il ne soit trop tard !

crbst_serpent_20anima3 dans SERPENT

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