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La Légende Du Rhinocéros

Posté par othoharmonie le 15 décembre 2014

1024px-Nosorożec_biały_-_Ceratotherium_simum_-_White_Rhinoceros_-_Breitmaulnashorn_(5)Autrefois, les rhinocéros n’avaient pas de cornes. Mais un beau jour, Evan, un rhinocéros , se leva et eut envie de faire sa balade. Quelques minutes après, un écureuil, sortant de son arbre, vit le rhinocéros et vint l’embêter. Alors, le rhinocéros lui courut après. L’écureuil se réfugia dans un arbre car il avait peur. Le rhinocéros fonça dedans. Mais une branche de l’arbre tomba et se planta dans le nez du rhinocéros. Le rhinocéros affolé, courut dans la mer et l’écume couvrit sa branche de blanc. Et c’est ainsi que les rhinocéros ont une corne blanche. Mais un jour le chef des rhinocéros, Ouka, décida qu’il faudrait deux cornes pour vaincre les prédateurs. Alors, les rhinocéros essayèrent de trouver une idée pour la deuxième corne. Un jour un des rhinocéros trouva une idée : faire pareil que pour la première mais avec un cailloux. Et c’est depuis ce jour là que les rhinocéros ont deux cornes. Ruben. 

Rhinocéros au pays des Monstres

Il existe, si l’on sait les chercher, des itinéraires évocateurs, des adresses vraies pour des lettres jamais écrites qui tracent un sentier subtil, loin des lieux communs qui ont rendu trop brèves les voies de notre temps. Il existe, si l’on a le courage de les entreprendre, des parcours de rêve, où l’on découvre la vérité dans chaque homme. L’histoire du rhinocéros est un journal de voyage autour d’aventures et de légendes, toutes vraies. C’est une histoire d’explorateurs blancs, de créatures invincibles,  de phénomènes exceptionnels, de sorciers diaphanes, de nymphes inquiétantes, une faune sauvage qui remonte aux origines du monde, qui naît dans le vent, de la terre, de l’eau, du feu, célébrée dans le rite ancien de la science occulte, de la vénerie, des armes des dieux et des héros.

Nous découvrons ainsi, et nous apprenons à connaître, un monde oublié fait de personnages énigmatiques d’une époque sans âge, mais si présents dans le troisième millénaire.

Les rhinocéros se trouvent sur la planète Terre depuis plus de 50 millions d’années. Anciennement, ils étaient présents avec une grande variété d’espèces et ils ont connu une large diffusion de l’Europe à l’Amérique du Nord, sans oublier l’Afrique et l’Asie où il en existe cinq espèces, divisées en onze sous-espèces. Elles sont toutes à risque d’extinction. Au total, les estimations actuelles parlent de seulement 17 500 exemplaires ayant survécu à l’état sauvage et 1200 en captivité. Deux tiers des rhinocéros survivants appartiennent à l’espèce Rhinocéros blanc,en plus des 3100 Rhinocéros noirs, 2400 Rhinocéros Indiens/Népalais, près de 300 Rhinocéros de Sumatra et presque 60 Rhinocéros de Java. Situation désespérée, ou presque, mais dans les années 2000, il est possible d’acheter légalement un rhinocéros blanc sur Internet pour une somme entre 180 000 et 250 000 rands, autant que pour une automobile, le couple coûte seulement entre 390 000 et 450 000 rands…

Ce colosse rare est depuis toujours objet de culte et de peurs ancestrales. L’iconographie du monstrum, du merveilleux, du prodige, comme manifestation de quelque chose de stupéfiant, très souvent de supraterrestre, qui peut susciter tant une appréhension respectueuse que la terreur, a donné naissance à des chapitres vastes et articulés dédiés au rhinocéros, qui ont laissé un signe indélébile dans cette Wunderkammer de l’esprit qui est constituée par l’âme de l’homme, par l’art, la littérature, le cinéma.

Les arts se sont inspirés du rhinocéros, animal gigantesque, imprévisible et inquiétant, dès les peintures pariétales les plus anciennes. En effet, dans la Grotte Chauvet1 près du village de Vallon Pont-d’Arc, dans les gorges de l’Ardèche, le rhinocéros laineux Coelodonta antiquitatis est l’an mal le plus fréquemment représenté dans les dessins paléolithiques qui remontent à 31000 ans.

Le rhinocéros est également présent dans les grottes de Lascaux2 d’il y a 17000 ans, et dans des milliers de représentations sur les roches des quatre collines Tsodilo du Botswana, une des concentrations les plus importantes au monde d’art pariétal avec 4500 peintures réalisées entre le IXe et le XIVe siècle.

Rhinocéros adulte avec un jeune situé à sa droite, vus de face.Le point de repère inévitable de toute l’iconographie du rhinocéros est la gravure sur bois réalisée par Albrecht Dürer3 (1471-1528) à Nuremberg en 1515 qui s’inspire d’un dessin et de la description d’un rhinocéros indien, envoyés par Valentin Ferdinand (un écrivain originaire de Moravie et traducteur, entre autres, de Marco Polo) à un marchand de Nuremberg, ami de Dürer qui ne voit pas l’exemplaire d’après nature, mais en tire un dessin à l’encre4 de 27,4 x 42 cm, conservé au British Museum, à partir duquel est réalisée la célèbre xylographie.

En effet, en 1514, le Sultan Muzaffar II (régnant de 1511 à 1526), souverain de Khambhat, au Gujarât, dans le Nord de l’Inde, offre à Afonso de Albuquerque, gouverneur de 1509 à 1515 de l’Inde portugaise, un rhinocéros et un éléphant qui sont envoyés au roi Dom Manuel Ier du Portugal (régnant de 1513 à 1521) sur le bateau Nossa Senhora da Ajuda au commandement de Francisco Pereira Coutinho, dit O Rusticão, avec un chargement d’oiseaux rares et d’épices. Le rhinocéros, baptisé Ulysse par les marins, arrive le 20 mai 1515 de Goa à Lisbonne où il suscite une vive impression, s’agissant du premier exemplaire vivant arrivé en Europe depuis le IIIe siècle apr. J.-C.

Le 3 juin 1515, le dimanche de la Sainte Trinité, Dom Manuel met donc à l’épreuve la supposée hostilité naturelle entre les deux animaux, rapportée par Pline l’Ancien dans la Naturalis Historia (77 apr. J.-C.) scène encore illustrée après plus d’un millénaire et demi dans la Cosmographie universelle d’André Thevet de 1575, organisant un affrontement entre les deux titans qui, à l’ouverture du rideau qui les sépare, se résout par la fuite de l’éléphant. C’est de cette preuve de force qu’Alexandre de Médicis, premier duc de Florence, tira son emblème, un rhinocéros avec la devise espagnole non bueluo sin vincer,  » je ne reviens qu’en vainqueur « . Plus tard, le missionnaire Jeronimo Lobo (1593-1678) rapporte encore que  » en Abyssinie on trouve également le rhinocéros, ennemi mortel de l’éléphant « . Francis Barlow5 (1626-1704) dans une demi-teinte présentée le 26 janvier 1684 sur la London Gazette représente le rhinocéros de Dürer, mais à cinq pattes, qui combat contre un éléphant et offre une synthèse improbable entre Pline et Ganda, faisant passer le dessin pour un portrait d’après nature d’un rhinocéros venant d’arriver à Londres en provenance des Indes.

En revanche, à la fin du XXe siècle, dans le Pilanesberg National Park, quelques jeunes éléphants introduits dans le parc ont tué treize rhinocéros blancs par manque d’un bon exemple de la part des adultes.

Les foules arrivent de toute l’Europe pour admirer le rhinocéros, surnommé Ganda en raison de son nom indien, jusqu’à ce qu’il soit envoyé à Rome comme présent à Jean de Médicis Pape Léon X (1475-1521) pour être opposé en combat à l’éléphant dans l’Amphithéâtre, comme aux temps anciens, mais, après l’escale de Marseille où le phénomène est examiné par les rois de France, le 24 janvier 1516, le bateau fait naufrage.

Paolo Giovio (1483-1552) écrit :  » il mare invidiò e tolse all’Italia questa bestia di inusitata fierez za, la quale si haveva a mettere a combattere nell’arena dell’Anfiteatro con l’elefante, percioc ché il naviglio nel quale egli era menato, urtando agli scogli della riviera di Genova andò a tra verso per fortuna di mare e ciò fu con tanto maggior dolore di ognuno, poiché la bestia, la quale era usata a passare il Gange e l’Indo, altissimi fiumi del suo paese, fu creduto che anche avreb be potuto venire a riva sopra a Porto Venere, ancora che ella sia asprissima per duri sassi ; se non che, trovandosi impedita da catene grandi, benché molto superbamente facesse ogni sfor zo per aiutarsi, fu però inghiottita dal mare « . Il semble, en revanche, que l’éléphant, dit Annone, soit arrivé à Rome, suscitant un vif intérêt pendant deux années, jusqu’à sa mort prématurée, pour être aussi représenté par les plus grands artistes de l’époque dont Raffaello Sanzio.

Un deuxième exemplaire indien, avec une seule corne et un seul œil, arrive à Lisbonne en 1577 quand le roi Henri du Portugal veut l’offrir au pape Grégoire XIII (1502-1585) mais sa mort l’en empêche, après laquelle Philippe II fait venir l’animal à Madrid comme symbole de la puissance coloniale portugaise. À la mort du rhinocéros, ses os sont donnés à l’empereur Rodolphe II.

La gravure de Dürer, malgré toutes les imprécisions d’un dessin de seconde main, connaît un immense succès au cours des siècles et sert de modèle à d’innombrables illustrations, peintures et sculptures, de Petrus Candidus1 (Pier Candido Decembrio, 1399-1477) dans son Bestiaire dédié au marquis Ludovico Gonzaga de Mantoue et basé sur le Liber de naturarerum de Thomas de Cantimpré (1200-1270) de 1230-1240, jusqu’à Les animaux de 1660 du flamand Jan Kessel (1626-1679) désormais au Prado de Madrid, et à Albrecht Herport (1641-1730) à Berne en 1669.

Nombreuses sont aussi les interprétations scientifiques qui reprennent l’image de Dürer, de la Cosmographie de 1544 de Sebastian Münster (1489-1552) au grand naturaliste suisse Konrad von Gesner2 (1516-1565) dans ses Historiae Animalium, Liber primus, De Quadrupedibus viviparis (1551 à Zurich) et dans son Thierbuch de 1606, puis du suisse Conrad Lycosthenes (Conrad Wolffhart, 1518-1561) dans Prodigiorum ac ostentorum chroni con… (Bâle, 1557) à une version identique à celle de Dürer, aux couleurs détrempées, par Jacopo Ligozzi (1547-1627) et à Edward Topsell (?-1638) dans la Historie of Foure-footed Beastes (1607), de Jan Jonston3 (1603-1675) dans la Naeukeurige Beschryving van de Natuur der Vier-Voetige Dieren… de 1660, à la Physica Curiosa sive Mirabilia Naturae et Artis (1667) du jésuite Gaspar Schott (1608-1666) jusqu’à l’estampe Africa de Paul Briel de 1775 où il est fait passer pour africain. Et, sur cette trace, de subir, encore dans le troisième millénaire, des reproches injustes de la part de critiques hâtifs qui ne reconnaissent pas dans l’œuvre les traits du rhinocéros africain… en effet il s’agit du rhinocéros indien, le Rhinocerus unicornis.

Dessin représentant deux rhinocéros s'abreuvant à un point d'eau.D’ailleurs, un dessin plus précis, aujourd’hui à la bibliothèque Albertine de Vienne, est réalisé à partir des mêmes sources par un ami de Dürer, Hans Burgkmair (1473-1531) mais, s’agissant d’un artiste  moins connu, son image n’a pas une grande popularité. Il faut noter que la grande diffusion des estampes provenant d’Europe déclenche des phénomènes surprenants de métissage culturel, comme dans le cas des dessins persans et indiens qui ne reproduisent pas les traits des autochtones originaux, mais reprennent les lignes des illustrations, inexactes et approximatives, occidentales, comme l’a mis en évidence le botaniste allemand Engelbert Kempfer (1651-1716 ; il introduit le soja en Occident) en 1684, qui remarque les lignes d’une gravure du flamand Philippe Galle (1537-1612) d’un rhinocéros arrivé à Madrid en 1586 dans le dessin d’un karkaddan effectué en Perse.

On a finalement une illustration correcte du rhinocéros asiatique dans les Voyages du Chevalier Chardin en Perse et autres lieux de l’Orient de 1711, du joaillier français Jean Chardin (1643-1713, un grand voyageur, si bien que sa pierre tombale à Westminster porte l’inscription nomensibifecit eundo) qui en voit un en Perse à la cour du Chah.

EXTRAIT DE : file:///C:/Users/salaun/Downloads/Le%20Rhinoc%C3%A9ros%20-%20histoires%20fantastiques%20et%20l%C3%A9gendes%20authentiques%20(French).pdf

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Le Rhinocéros Légendaire

Posté par othoharmonie le 15 décembre 2014

 

Le Rhinocéros Légendaire dans RHINOCEROSLe rhinocéros, dont le nom, déjà fixé à l’époque romaine, signifie littéralement corne sur le nez, est un animal qui a toujours impressionné l’homme par son aspect terrifiant et massif. Représenté dès les temps préhistoriques, il a, au cours des siècles, été souvent l’objet d’estampes, de tableaux ou de sculptures. Ce thème apparaît également dans la littérature ou le cinéma.

Bien qu’il ne soit pas aussi souvent représenté que d’autres espèces animales, le rhinocéros est figuré dans de nombreuses grottes ornées dont les Combarelles, la grotte Chauvet, lagrotte Margot, Cussac, Arcy-sur-Cure. Des rhinocéros laineux sont attestés à Lascaux et à Rouffignac.

Les figurations aurignaciennes (- 32 000 à – 29 000 ans) de la grotte Chauvet comprennent une représentation de deux rhinocéros s’affrontant et une tête rhinocéros à deux cornes. Les techniques utilisées sont parfois plus qu’une simple esquisse au charbon. En particulier, les artistes ont utilisé une technique de préparation par raclage de la paroi pour faire ressortir l’animal, représenté avec un trait noir sur fond blanc.

Les archéologues ont mis au jour dans la vallée de l’Indus, sur le site de Mohenjo-daro, des tombes attribuées à la période -2400 -1800. Ils y ont trouvé des cachets rectangulaires en stéatite blanche portant de courtes inscriptions et des représentations animales dont celles de rhinocéros indiens.

Le rhinocéros a été assez peu représenté par les artistes dans l’Antiquité. En Égypte, on peut toutefois citer une représentation de Thoutmôsis III (environ -1450) chassant le rhinocéros. Il y a également un rhinocéros à deux cornes sur la Mosaïque Barberini de Préneste (Palestrina), qui reproduit un original égyptien du IIe s. av. J.-C., et un rhinocéros (indien ?) assez maladroitement représenté sur un fresque d’un tombeau de Marisa, dans le Negev (Israël), également au IIe s. av. J.-C. En Chine, des vases en bronze (zun) en forme de rhinocéros ont été découverts, datant des dynasties Shang (XIe s. av. J.-C.) et des Han occidentaux (206 av. J.-C. – 9 ap. J.-C.).

Aux trois premiers siècles, les bronziers gallo-romains ont fabriqué de petites statuettes de rhinocéros en bronze. L’une est au Musée d’archéologie nationale (Saint-Germain-en-Laye) ; une autre, représentant un rhinocéros « noir » africain d’une manière très réaliste, a été retrouvée dans l’épave de Port-Vendres III et est datée de la fin du iie siècle.

Certaines mosaïques romaines du iie au ive siècle représentent des rhinocéros. Il y en a un, peu réaliste, sur une mosaïque de Pérouse (IIe s.) représentant Orphée charmant les animaux, un autre sur une mosaïque de Lydda (Lod, Israël) du ive siècle, où il fait face à un éléphant dans un paysage africain. La plus belle (et énigmatique) est un détail de la mosaïque de la Grande Chasse dans la villa romaine du Casale à Piazza Armerina, également du ive siècle, où un groupe de soldats romains capture au lasso un rhinocéros indien dans un marécage.

Cet animal semi-mythique continue au xviie et au xviiie siècle d’apparaître assez fréquemment dans les arts décoratifs (tapisseries, fresques, décor de céramique, illustrations de livres) sans toutefois inspirer de réalisations aussi monumentales que celles du xvie siècle. Signalons toutefois un bas-relief de bronze par Giambologna sur une porte de la cathédrale de Pise(Italie).

Au milieu du xviiie siècle, le rhinocéros en armure est un thème conventionnel clairement lié à celui du décor exotique et de la chinoiserie. En témoignent la tapisserie du « Cheval rayé » de la Suite des Indes, ou encore ces statuettes qui font partie des chefs d’œuvre de la porcelaine de Saxe.

Avec la tournée de Clara les choses changent. L’image du rhinocéros indien a supplanté celle du monstre cuirassé de Dürer. Le Hollandais Vandelaar réalise deux gravures quasi surréalistes avant la lettre (où Clara, alors encore toute jeune, broute dans un décor de ruines accompagnée d’un squelette humain); l’Allemand Johann Elias Ridinger réalise d’après nature dessins et gravures plus conventionnels. À la demande de Louis XV, Clara pose pour le peintre animalier Jean-Baptiste Oudry, dont le tableau monumental fut exposé au Salon de 1751, tandis qu’à Venise Pietro Longhi réalise deux versions de la Mostra del Rinoceronte, d’un réalisme outrancier.

Le xixe siècle en France sera celui du réalisme animalier, qui prend des proportions monumentales. Pour l’Exposition universelle de 1878 à Paris, Henri-Alfred Jacquemart réalise un rhinocéros, fondu en 1878 à Nantes dans les usines de J. Voruz Aîné. D’une hauteur de 2,86 m et d’une largeur de 2,29 m, il fait partie d’un ensemble de quatre statues de fonte (dorées à l’origine) monumentales (un cheval, un taureau, un éléphant et un rhinocéros) entourant la fontaine devant le Palais du Trocadéro. Démonté en 1935 lors de la démolition du Palais du Trocadéro, le rhinocéros de Jacquemart fut installé Porte de Saint-Cloud jusqu’en 1985. Avec le cheval et l’éléphant (le taureau est à Nîmes), ce rhinocéros est aujourd’hui sur le parvis duMusée d’Orsay.

Toujours à Paris, Auguste Cain réalise en 1882 sur commande de l’État le groupe « Rhinocéros attaqué par des tigres » en 1882. L’original en plâtre (aujourd’hui perdu ?) est présenté hors-concours au Salon 1882, et sa version monumentale en bronze est placée en 1884 dans le Jardin des Tuileries, où il se trouve toujours.

La statue de Jacquemart a sans doute inspiré en 1930 la jeune artiste américaine Katharine Ward Lane (1899-1989) qui devait décorer la façade des nouveaux laboratoires de biologie de l’université Harvard à Cambridge, Massachusetts. La Fondation Rockefeller avait financé le projet pour 2 millions de dollars de l’époque. De 1932 à 1937, date de l’inauguration, elle réalisa deux colossales statues en bronze de rhinocéros indiens, de la taille dit-on des plus gros spécimens connus. Traditionnellement surnommés Bessie et Victoria, ces deux rhinos comptent parmi les plus grosses statues de bronze fondues au xxe siècle aux États-Unis.

Enfin Salvador Dalí a conçu « le Rhinocéros habillé de dentelle », rhinocéros dürérien associé à des tests d’oursins. Cette statue de bronze a été produite à de nombreux exemplaires, la plupart de simples statuettes, mais une version monumentale de 3,52 m de haut et de 3,6 tonnes se trouve aujourd’hui à Marbella (Espagne). Il existe d’autres exemplaires de ce colosse.

220px-Jacquemart_RhinocerosC’est au XVe siècle que l’auteur du Songe de Poliphile avait imaginé un monument constitué d’une statue colossale d’éléphant portant sur son dos un obélisque égyptien. L’influence de cette œuvre inclassable fut immense aux XVIe et XVIIe siècles, notamment pour la conception de jardins. L’éléphant portant un obélisque fut réalisé par plusieurs artistes (il y en a un sur laPiazza della Minerva à Rome, œuvre d’Ercole Ferrata en 1667). Un sculpteur français – était-ce Jean Goujon ? – associa cet éléphant (qu’il ne connaissait que par les illustrations du Songe de Poliphile) au Rhinocerus de Dürer, et réalisa un rhinocéros portant un obélisque pour l’entrée solennelle du roi Henri II à Paris le 16 juin 1549. Le monument a hélas disparu, il n’en demeure qu’une gravure.

Récupéré par les surréalistes, ce thème a été repris au XXe siècle. Dans un des tableaux du Casanova de Federico Fellini, le décor du palais romain d’un diplomate britannique, dans lequel se déroule une orgie, comprend un rhinocéros dürérien rose portant sur son dos une colonne ornée d’une spirale (comme les colonnes Trajane ou Antonine) et terminée par un demi-globe, symbole sexuel évident.

Salvador Dalí, quant à lui, a conçu deux sculptures. L’une représente l’éléphant du Poliphile, surmonté d’un obélisque et intitulée « l’Eléphant Spatial », l’autre le rhinocéros dürérien portant sur son dos un empilement de tests d’oursins ayant la forme d’un obélisque, et intitulée « le Rhinocéros cosmique ». Les deux animaux ont les pattes démesurément allongées comme celles d’un insecte. Dali a déclaré que si la ville de Paris devait un jour lui élever une statue, il souhaitait une version colossale du Rhinocéros cosmique, surmontée de son buste par Arno Breker, et installée dans les jardins du Trocadéro, là même où s’était dressé le rhinocéros de Jacquemart.

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Le rhinocéros vit en groupe

Posté par othoharmonie le 9 décembre 2014

 

images (1)Le rhinocéros est presque toujours vu en compagnie de groupes d’oiseaux appartenant à deux genres : le héron garde-bœuf et les pique-bœufs.

 Le premier (Bubulcus ibis) est un petit héron largement répandu à la surface de la planète et présent jusqu’en France. Il se reconnaît à son plumage presque blanc et à son bec jaune. Il se nourrit de sauterelles et de criquets, de la même couleur que l’herbe, immobiles et pratiquement invisibles dans les herbes de la prairie que les grands herbivores, en se déplaçant, font bouger. Le passage des rhinocéros les lui rend plus faciles à capturer. Les garde-bœufs accompagnent les bovins en Camargue, les zébus à Madagascar, ainsi que les rhinocéros africains. 

Les pique-bœufs (Buphagus africanus, le pique-bœuf à bec jaune, et Buphagus erythrorhynchus, le pique-bœuf à bec rouge) se perchent sur les rhinocéros et les grands ongulés et se nourrissent de leurs parasites externes. Ils sont très fréquents sur les rhinocéros où, apparemment, la nourriture est abondante. De plus, ils nettoient les blessures de leur peau en consommant les tissus morts autour des plaies. Le rhinocéros se prête avec complaisance à ces opérations chirurgicales. Tous ces oiseaux ont une autre fonction : en cas de danger, ils s’envolent bruyamment, alertant ainsi leur hôte.

Une autre catégorie d’animaux vit en association étroite avec le rhinocéros : il s’agit des bousiers, insectes coléoptères se nourrissant des crottins d’herbivores. Leur rôle est fondamental car ils font disparaître les excréments et recyclent les éléments qu’ils contiennent. Sans cet éparpillement, l’herbe ne repousserait pas si facilement sous les amas de crottins, et le renouvellement de la végétation serait plus lent. Les différentes espèces de bousiers sont spécialisées dans l’utilisation des crottins de tel ou tel herbivore. Seuls les plus grands peuvent s’occuper des déchets des rhinocéros ou des éléphants, façonnant une boule de la taille d’une balle de tennis dans laquelle la femelle pond ses œufs.

Le rhinocéros tisse donc des relations avec de nombreux animaux de la savane. Il entretient les pâturages pour les herbivores, aménage des sentiers dans les massifs épineux, participe à l’alimentation des pique-bœufs, des hérons garde-bœufs et des bousiers. Qu’il disparaisse, et c’est tout un réseau d’interactions qui s’effondre.

Malgré son allure massive, le rhinocéros noir fait preuve d’une certaine agilité quand il court. Ses charges à quelque 50 km/h contre des intrus sont spectaculaires. Mais, comme il ne distingue pas grand-chose à plus de 30 m et qu’il ne se dirige qu’à l’odeur, le moyen le plus sûr pour l’éviter consiste à effectuer un bond de côté au dernier moment.

C’est un strict végétarien, capable d’ingurgiter quotidiennement une grande quantité de nourriture, environ 2 % de son poids en végétaux secs. Sa lèvre supérieure, préhensile, saisit sans difficulté les feuilles et les rameaux ligneux. Il les broie avec ses molaires larges et plates qu’il frotte les unes contre les autres. Même les épines de 10 cm sont écrasées et avalées.

Les fermentations bactériennes de l’intestin accélèrent la digestion des fibres végétales, mais le rhinocéros, comme le cheval, ne rumine pas.

Ainsi que de nombreux herbivores de la savane, le rhinocéros noir prend des bains de boue ou de poussière, autant pour se rafraîchir que pour se débarrasser de ses parasites cutanés. Sa peau, très épaisse, comporte en effet dans sa partie externe un épiderme sensible qui attire les insectes piqueurs comme le moustique, ainsi que divers autres parasites externes. La gangue de boue n’est pas seulement un écran contre les piqûres, elle écrase les tiques en séchant. Le rhinocéros élimine le tout en traversant des buissons d’épines. Il aime aussi se rouler dans les cendres des feux de bivouac. On a observé des rhinocéros éparpillant des braises avec leurs cornes.

Le rhinocéros est le seul animal capable de traverser un massif végétal hérissé de piquants sans aucune gêne apparente. Sous son épiderme, il possède un derme très épais à l’épreuve des pointes les plus acérées.

Mais le rhinocéros noir a tendance à emprunter toujours les mêmes itinéraires dans ses déplacements, lorsqu’il se rend quotidiennement à son point d’eau, par exemple. À force de repasser systématiquement aux mêmes endroits, il creuse de véritables sentiers dans les massifs de buissons épineux. Ces sillons sont une aubaine pour d’autres animaux qui craignent les épines.

Même si quelques mâles se regroupent parfois autour d’une femelle en rut, les rhinocéros noirs vivent le plus souvent isolés. Le couple mère-petit est le seul lien étroit et durable que l’on ait constaté entre deux rhinocéros.

En plus du rhinocéros noir africain, il existe quatre autres espèces de rhinocéros au monde : une espèce vivant aussi en Afrique, le rhinocéros blanc, et trois espèces asiatiques, dont les effectifs sont extrêmement réduits. Le rhinocéros blanc et le rhinocéros de Sumatra ont deux cornes, comme le rhinocéros noir. Le rhinocéros de Java et le rhinocéros de l’Inde n’ont images (2)qu’une corne.

La population totale pour ces quatre espèces est de moins de 20 400 individus. Le rhinocéros blanc d’Afrique est le plus commun, ses effectifs représentant un peu moins des trois-quarts de la population totale des cinq espèces de rhinocéros (en tout environ 24 500 individus). Le rhinocéros de Java et celui de Sumatra font partie des mammifères les plus menacés au monde (respectivement moins de 60 et environ 200 individus).

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INTERVIEW D’UN DRESSEUR DE PUCES

Posté par othoharmonie le 29 septembre 2014

 

téléchargement (3)Jean-Dominique Kérignard, alias Alfredo Panzani, dirige la Compagnie « Les petits miracles » un théâtre ambulant pour enfants qui se déplace en France et à l étranger et présente une animation : « Les puces savantes » dont le succès se renouvelle à chaque représentation.

 « Sous le plus grand des petits chapiteaux du monde , Alfredo Panzani, ancien dompteur de fauves, a troqué ses lions et ses éléphants contre une ménagerie de puces savantes avec laquelle il parcourt le monde. Tour à tour jongleuses, acrobates, cracheuses de feu, équilibristes, les puces dressées du grand Panzani vous entraînent dans une frénésie de tours de force et d’élégance ponctués par un numéro unique au monde : Zaza, la puce volante, qui, au péril de sa vie, est propulsée dans les airs grâce à un canon miniature. Un spectacle plein d’humour et de poésie . « Les Puces Savantes », dans le plus pur style des baraques foraines d’antan, est un spectacle tout public, mêlant humour et manipulation d’objets pouvant être produit soit en salle soit en plein air ».

Petite note humoristique : les affiches publicitaires présentant les cirques de puces savantes stipulaient : « les chiens ne sont pas admis au spectacle ! »

Propos recueillis par Aurélie de Lanlay et Sylvain Prud’homme

Les rideaux d’un chapiteau miniature se soulèvent, un dompteur en uniforme rouge à galons, fouet à la ceinture et moustache, nous invite à entrer. Installée sur une table, la piste : rond de moquette grand comme une assiette au-dessus duquel sont suspendus de minuscules trapèzes, plongeoirs, filins. Les tigres, les lions ? Alfredo Panzani les a troqués il y a des années pour d’autres fauves moins encombrants. Il relève sa manche, va chercher le premier au creux de son avant bras, le pose sur le tapis…A nos loupes !

Alfredo Panzani, vous nous accordez un entretien à la sortie d’un numéro très impressionnant, le lancer au canon de trois puces au dessus de votre chapiteau, en plein air.

Oui, c’est le moment le plus périlleux du spectacle. Dans cette région surtout (St Martin de Crau, avec le mistral, une bourrasque est vite arrivée. J’ai beau avoir l’habitude après toutes ces années, au moment où j’allume l à mèche du canon, je suis toujours inquiet.

Elles sont montées à quinze mètres, peut être vingt…Vous avez rattrapé les deux premières sans difficulté, mais la troisième a failli vous échapper.

C’est vrai, je me suis fait une frayeur. Il faut savoir prendre des risques mais j’aurais été. Une pu e savante ça ne se trouve pas sous les sabots d’un cheval !

Il ya longtemps que ces trois là travaillent avec vous ?

Des années. Chacune a son caractère .Par exemple, Mimi la puce la plus forte : je l’ai trouvée sur le dos d’un tigre, un beau mâle de 350 kilos. Je ne sais pas si c’est son alimentation, le sang de ce tigre colossal dont elle s’est abreuvée pendant longtemps, en tous cas elle a une puissance phénoménale. Vous avez vu ce numéro où elle déroule seule un tapis rougeau milieu de la piste ?

Pour elle le tapis représente plusieurs centaines de kilos ?

Rapporté à sa taille, trois tonnes cinq. Et elle le déroule sans peine, en trois sauts. C’est prodigieux ce qu’il lui faut comme force. Comme pour cet autre numéro où, placée dans la paume de ma main, elle soulève et maintien un clou à la verticale au-dessus de sa tête.

Il ya aussi votre puce Lulu, qui saute à travers un cerceau enflammé. Et puis Zaza la voltigeuse. Quand avez-vous commencé le dressage des puces ?

J’ai commencé les puces à la suite de mon accident. Nous étions dompteurs de fauves de père en fils n soir de représentation, il y avait de l’orage dans l’air, les tigres étaient très énervés et Sultan un gros mâle, m’a sauté sur le dos…je suis resté 3 mois à l’hôpital et j’ai décidé là de travailler désormais, avec des bêtes moins dangereuses.

Vous avez avec chacune de vos puces une relation particulière ?

téléchargement (4)Disons que j’ai une préférée : Zaza. Probablement parce que c’est la moins brutale. C’est très net au moment de l’alimentation : Mimi et Lulu se précipitent sur mon bras pour « boire ». Zaza est plus compliquée, elle prend son temps, cherche un endroit qui lui convient, au pli du coude ou à la naissance de l’anconé*. C’est une sensuelle.

Cette relation avec Zaza se sent pendant le spectacle, notamment dans votre façon de la tenir entre le pouce et l’index. Au moment où vous la montrez au public, vous n’avez jamais peur qu’elle saute ?

C’est tout un lent travail d’apprivoisement. D’ordinaire, pour éviter qu’elles s’enfuient, les puces sont attachées. Tous les cirques de puces qui ont existé ou existent encore utilisent le système de l’attelage. N attache les puces avec un cheveu, un crin de cheval, ou un fil d’or. L’or est le métal le plus ductile et ne casse pas, même si le fil est très fin Il faut arriver à attraper la puce, à faire un petit nœud coulant que l’on glisse en arrière de la première paire de pattes, puis on l’attelle à l’objet qu’elle va tracter. Le plus souvent ces puces restent attachées à vie.

Tandis que vous préférez les laisser en liberté ?

Oui, mais j’ai du leur apprendre à ne pas sauter. C’est un apprentissage assez cruel, on met les puces dans un bocal, avec un couvercle fermé. An début, les puces sautent. La puce à une substance dans ses pattes qui lui permet une propulsion de l’ordre de 45 à 50 G. par comparaison, un pilote d’avion de chasse subit une accélération de 1,5 G. pour la puce, c’est une détente phénoménale ! A notre échelle, c’est comme si, sautant en l’air, on atteignait la hauteur de la Tour Eiffel ( 300 m). Elle se détend donc très fort et se cogne la tête contre le couvercle du bocal. Elle répète ses sauts plusieurs fois, puis module leur puissance. On remplace alors le bocal par un autre plus petit, qui l’oblige à sauter moins haut. Puis par un autre, plus petit, jusqu’à qu’elle ne saute plus du tout On peut alors l’atteler et lui faire tire toutes les charges que l’on veut.

Pourtant, vos puces continuent de bondir lorsqu’il le faut, notamment dans le numéro où l’une d’entre elle multiplie les saltos avant et arrière.

Oui, mais ça je l’obtiens uniquement avec Zaza, parce que notre relation est assez libre. Il y a une confiance entre nous qui permet ça. Elle sait que je l’ai adoptée, qu’on va rester ensemble, que je ne vais pas la quitter pour quelqu’un d’autre. Toujours cette méthode de la main de fer dans un gant de velours. On est en confiance et je la laisse libre de sauter comme elle veut. Bon, je n’irais pas jusqu’à la laisser aller boire le sang de d’autres personnes !

On parle de la cruauté du dressage des fauves, mais cette méthode du couvercle est terrible !

Oui, comme le fait que les puces restent attachées à vie. J’ai voulu bannir ce dernier aspect, en travaillant sans attelage. La cruauté va parfois plus loin .Sur internet, on trouve des images du cirque tenu par Maria Fernanda Cardoso, une colombienne qui vit maintenant en Australie. Elle ne travaille pas avec des puces d’homme, mais avec des puces de chien et de kangourou. Elle devait se produire au festival d’Edimbourg, mais une manifestation de la SPA a empêché les représentations. Il est vrai qu’elle pousse le bouchon un petit peu loin : pour attacher plus facilement ses puces, elle n’hésite pas à leur perforer l’abdomen.

Cela veut die qu’elle perd chaque fois les puces qu’elle a apprivoisées ?

Elle n’apprivoise pas ses puces, elle élève des lapins infestés de puces. Pour en avoir toujours sous la main. Ce qui veut dire aussi cruauté pour les lapins. Remarquez au passage l’incohérence de la SPA : quand elle recommande de traiter les chiens et les chats contre les puces, est ce que ce n’est pas de la cruauté envers les puces ?

Existe-t-il une solidarité entre les dompteurs de puces ?

Il existe site ou nous sommes tous répertoriés. Nous sommes environ 35 à travers le monde, des mexicains, des américains, quelques anglais, une hollandaise qui vient de se lancer et qui , après avoir vu mon spectacle à Anvers a copié la plupart de mes idées…Sinon ,aux Etats Unis on voit de plus en plus de cirques avec de fausses puces, notamment un cirque dont les accessoires ont été réglés par les gens qui on créé les effets spéciaux du film Ghostbusters. On y voit par exemple des trapèzes automatisés, le premier se balance et quand la puce est censée avoir sauté, c’est le suivant qui se met en mouvement. Dans le commerce, on trouve même pour 2500$ des petites valises toutes équipées contenant le plongeoir miniature, la piste, le tapis et le reste…

Et ça marche ces spectacles là ?

Je ne sais pas, franchement, je ne sais pas. Je ne vois pas l’intérêt si on ne travaille pas avec de vrais insectes.

Y a-t-il dans votre spectacle des numéros que vous redoutez plus que d’autres ?

Le canon , bien sûr.. Quand Mimi sort de la gueule du canon, je suis toujours inquiet car je ne sais pas ou elle va tomber dans le public. Même si, bon, je commence à connaître sa propension à atterrir sur les surfaces souples et à se précipiter dans les décolletés, ce qui n’est pas pour me déplaire…Quand Lulu saute au milieu du cercle de feu, j’ai peur qu’elle refuse l(obstacle. Cela pourrait arriver un jour. Une autre chose me fait peur- et là je vous révèle un petit secret de dresseur- c’est que pour fidèliser mes puces, je fais toujours en sorte d’avoir 2,5 ou 2,7 grammes d’alcool dans le sang. J’en ai fait des alcooliques, qui ne peuvent plus se passer de moi. Et bien entendu, j’interdis l’accès au spectacle aux personnes imbibée, de crainte que mes puces ne m’abandonnent pour eux !

Le spectacle est il partout bien reçu ?

Cela crée parfois des situations insolites. Par exemple au japon, au festival de Shizuoka, se posait un gros problème de langue. Je disais mon texte en anglais, avec quelques mots de japonais appris phonétiquement, comme :-« c’est extraordinaire » ou « Au secours ! Elle ne sait pas nager ! »…Les deux premiers jours il y avait des spectateurs qui parlaient un peu anglais, mais ensuite c’était les vacances et le public était constitué de gens modestes qui ne parlaient pas du tout l’anglais et attendaient sans comprendre avec leur loupe en main…un grand moment de solitude !

D’autres surprises de ce genre ?

téléchargement (5)A Sao Polo, on devait jouer dans un parc, j’avais envoyé à l’avance les plans de mon chapiteau et on m’avait répondu : »parfait, on va construire une scène un peu plus grande pour pouvoir élargir le public », On arrive avec Zaza et on voit 3 grandes scènes de 10 mètres sur 12, posées à 1m50 de haut ! J’explique que çà ne va pas du tout et que les gens doivent être tout près, qu’il faut qu’ils puissent voir, on me répond de ne pas m’inquiéter car, les 3000 spectateurs verront tout grâce à six écrans géants ! Ils ont finalement baissé la scène, et j’ai eu 150 spectateurs près de moi pour les moments nécessitant la participation du public…Et, tout s’est bien passé. Le spectacle a été filmé, fort bien d’ailleurs, et ça a marché. Cela est surprenant…j’ai l’habitude de jouer pour 50 personnes et là, j’entendais les réactions de 3000 personnes ! Dans un autre registre, à Gorron, en Mayenne, la chargée de communication n’avait pas du tout fait son boulot et, en cinq représentations nous avons eu en tout : huit spectateurs ! Là encore, grand moment de solitude…

Il y a-t-il des différences selon que le public soit fait d’enfants ou d’adultes ?

Bien sûr, mais l’idéal est que les deux soient mélangés : cela rajoute quelque chose, on peut suivre le regard des parents sur leurs enfants. Ils constatent que les enfants voient les puces, alors que l’on sent qu’eux-mêmes doutent et se penchent pour les voir aussi.

Variez- vous les numéros selon les lieux et le public ?

Cela arrive…Nous jouions près de Carcassonne aux Ampélofolies, une fête du vin et de la truffe. L’organisateur m’avait impérativement demandé de présenter une puce « cavant » la truffe. J’avais donc installé un bac à sable miniature et à un moment la puce trouvait un petit morceau de truffe que je ramassais entre le pouce et l’index…mais en général le spectacle ne bouge pas, en 12 ans j’ai répété 3400 fois le même texte et rempli l’équivalent de deux stades de France ( mais pas en 2 jours comme Johnny !)

Pour en savoir plus, sur internet :

La Compagnie « Les Petits Miracles » Jean-Dominique Kérignard

* « l’anconé » est un petit muscle de la loge postérieure de l’avant bras qui, comme le triceps, étend l’avant bras sur le bras. Notre dresseur est un anatomiste accompli !

Source : http://www.jbwhips.com/QUAND-ON-ATTELAIT-LES-PUCES.html

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les Aoûtats se nourrissent de sang

Posté par othoharmonie le 13 août 2014

 

220px-Harvest_mite_cycle_numbered.svgL’aoûtat (ou aoutat selon la réforme de l’orthographe de 1990) désigne en Europe et au Québec la nymphe d’une espèce de petit acarien de la famille des Trombiculidés : Trombicula autumnalis, appelé aussi rouget ou vendangeon.

La larve de cet arthropode acarien parasite temporairement les organismes à sang chaud et occasionne par ses piqûres des démangeaisons parfois importantes chez son hôte.

C’est une espèce dont le comportement des stades intermédiaires est restée longtemps méconnu, car elle est difficile à élever et nourrir (après le stade larvaire) en laboratoire. Il est vecteur de plusieurs maladies, et de nombreuses espèces animales sauvages (ou domestiques, dont le chat, chien, lapin, vache, cheval..) semblent pouvoir servir de réservoir à ce parasite.

L’adulte est un petit acarien de couleur rouge qui mesure environ 0,3 mm et possède un corps couvert de poils denses et courts. La larve rouge vif ne possède que 3 paires de pattes et mesure 0,2 mm. Sa morphologie et ses organes sont déjà adaptés à un comportement de piqueur-suceur. Cet acarien est réputé cosmopolite (néanmoins rare dans les villes), présent à la surface du sol et dans la strate herbacée, où son instinct le porte vers les zones éclairées. Il est très présent en Amérique, Europe et Australie. Il peut être introduit dans l’habitat humain, par exemple via des animaux (chiens, chats) ou des tissus étendus sur le sol et rentrés à la maison.

Ses hôtes les plus fréquents seraient les petits rongeurs et le chien, mais outre l’humain, de nombreux mammifères terrestres en sont des victimes saisonnières (Symptômes apparaissant en été et automne, mais le parasite peut être actif en hiver s’il trouve de bonnes conditions thermiques et hygrométriques). Lors d’une étude faite en Angleterre, les souris ou taupes en portaient, mais pas les musaraignes.

L’aoutat est capable de percevoir certains facteurs physico-chimiques de la peau qui lui permettent un choix adéquat d’hôte et peut-être du lieu de la piqûre. Il perfore la peau au moyen de ses chélicères
Cet acarien occupe des positions différentes sur des hôtes différents ;

Comme la plupart des acariens, il ne se nourrit pas de sang, mais de liquides tissulaires et de cellules de la couche malpighienne préalablement liquéfiées et prédigérés par les enzymes qu’il a injecté avec sa salive. C’est un mode de digestion dit extra-intestinal. Un canal tubulaire de tissus kératinisés est formé peu à peu dans la peau de l’hôte. Ce canal sert à injecter de la salive dans l’organisme-hôte puis à aspirer le liquide nutritif formé de la lyse cellulaire induite par les enzymes de la salive de l’acarien.

Il (larve ou adulte) survit plusieurs semaines à l’extérieur sans manger, et entre en quiescence hivernale quand la température descend.

La date des symptômes (août à fin d’été) peut orienter le diagnostic pour la parasitose, dite trombidiose (trombiculosis en anglais), classée parmi les acarioses, a pour symptômes :

  • un prurit intense (après 24 h et pouvant persister pendant 1 semaine, voire plus) ;
  • des boutons et parfois un érythème, voire un urticaire allergique.

Il y a généralement apparition de petites papules rouges (2-3 mm de diamètre) plus ou moins entourées d’une auréole plus claire de 1 mm après quelques heures, et contenant parfois du pus.

Possibilité de complication avec fièvre et paraphlébite lorsque le parasite se situe au voisinage d’une veinule. Chez l’animal, le prurit peut être accompagné d’une dépilation, de squames ou croûtes, et il existe des cas documentés d’affections neurologiques chez des animaux fortement infestés, dont chez des chevaux ou chiens.

L’observation d’une larve à l’œil nu ou au binoculaire est considérée comme suffisante pour confirmer le diagnostic.

Description de cette image, également commentée ci-aprèsL’aoutat apprécie les zones du corps où la peau est particulièrement fine (chez l’animal, il s’agit souvent de l’intérieur ou extérieur des oreilles, du pourtour des yeux, des membres (espaces interdigitaux..), et la zone vulvaire, génitale ou péri-anale.

L’aoûtat, selon les régions, est nommé aussi trombidium, rouget, puron ou vendangeron.

En Provence il peut être désigné par erreur sous le nom d’arabis, l’arabis étant un diptère (moucheron) de 2 à 4 mm dont la piqûre est redoutée.

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le moustique et l’homme

Posté par othoharmonie le 23 juillet 2014

 

220px-Mosquito_GSACSEn piquant un paludéen, l’Anophèle absorbe avec le sang le Plasmodium responsable de la maladie ; ce Protozoaire poursuit son cycle dans le corps de l’Insecte, puis migre dans ses glandes salivaires sous forme de sporozoïtes ; en inoculant sa salive chez un Homme sain, le Moustique introduit les germes du paludisme. Le virus amaril, qui provoque la fièvre jaune (vomito-negro), est transmis par Stegomyia fasciata (= Ædes ægypti). Dans les régions chaudes, des Moustiques du genre Culextransmettent d’un Homme à l’autre les embryons de la Filaire de Bancroft.

Le piaulement aigu émis par la femelle joue un rôle important dans la rencontre des sexes, prélude à l’accouplement. La femelle ne peut assurer la reproduction que si elle a pris au moins un repas de sang. Les œufs sont pondus à la surface des eaux stagnantes, soit isolément (Anopheles), soit groupés en minuscules radeaux (Culex).

 

Les larves vivent immergées et se nourrissent d’Algues microscopiques et de Protozoaires ; bien que leur tégument leur permette d’absorber l’oxygène dissous dans l’eau, elles assurent avec l’air atmosphérique l’essentiel de leurs échanges respiratoires ; la larve de Culex se tient obliquement par rapport à la surface, tête en bas, et fait affleurer un siphon subterminal ; celle d’Anophèles n’a pas de siphon et reste horizontale sous une mince pellicule d’eau. Egalement aquatiques et munies de deux siphons respiratoires au haut du corps, les nymphes sont capables de se déplacer avec rapidité en battant l’eau de leur abdomen flexible ; l’imago sort du tégument nymphal par une fente dorsale et utilise souvent sa dépouille comme radeau avant l’envol.

 

Dans les pays tempérés, le cycle de développement d’un Moustique comme Culex dure en moyenne six semaines ; comme la femelle pond environ deux cents œufs, un seul couple peut être à l’origine de millions de descendants au cours d’une saison.

 

Piqueurs irritants, dangereux vecteurs de germes, les Moustiques interdisent parfois l’implantation de 

l’Homme en diverses régions du globe. À la protection individuelle (moustiquaires, pommades ou essences répulsives) s’ajoutent des techniques massives d’éradication : drainage des eaux stagnantes et suppression de toute collection d’eau capable de procurer aux larves un milieu favorable ; épandage de pétrole destiné à asphyxier larves et nymphes ou usage de produits insecticides ; peuplement des étangs avec des animaux larvivores, comme les Gambusies. Beaucoup de ces moyens brutaux sont d’une efficacité discutable, et l’on étudie des procédés de lutte biologique mieux adaptés. L’un d’eux paraît prometteur : il consiste à répandre des mâles stérilisés par irradiation, mais encore capables d’accouplement ; en rendant les œufs inféconds, on espère réduire la pullulation de l’espèce choisie.

M. D.

➙ Diptères / Paludisme.

 E. A. Séguy, la Vie des mouches et des moustiques (Delagrave, 1947). / G. Senevet et L. Andarelli, les Moustiques de l’Afrique du Nord et du Bassin méditerranéen (Lechevalier, 1959).

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La Chèvre en littérature

Posté par othoharmonie le 10 mai 2014

 

par Fulbert Dumonteil

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 1B

Commençons d’abord par son seigneur et maître, le Bouc : Mauvais caractère, mauvaise odeur et mauvaise réputation ; impudent et impudique, emblême de luxure et de brutalité ; l’air hautain, dédaigneux ; marchant d’un pied d’airain à la tête de son sérail, le front large, les cornes hautes et menaçantes, la barbiche flottante et touffue, les yeux étincelants comme deux boutons d’or ; faisant sonner sa clochette d’un air vainqueur, enveloppant enfin son harem fringant d’un regard oblique et farouche. Vindicatif et sournois, tyrannique et débauché, opiniâtre et vaillant, autoritaire et butor, affamé de ronce et de vengeance, n’oubliant rien et bravant tout, assouvissant, un beau jour, dans le sang de son maître, la haine d’une année. Bête, satyre ou diable, tel est le bouc. Eh bien ! malgré ses débauches et ses méfaits, on ne peut lui contester son superbe courage, sa grandeur sauvage, sa majesté satanique, je ne sais quel prestige de réprobation et de fatalité.

Cynique et fier, il secoue sa grosse tête de satyre, comme s’il voulait jeter au vent toutes les légendes diaboliques dont la superstition enroula ses cornes, et il s’avance à travers les buissons et les ravins, avec une résignation hautaine, comme s’il était chargé encore des iniquités d’Israël.

Capricieuse, vagabonde et lascive est la Chèvre.

Douée d’une agilité surprenante, d’une gaieté pittoresque et d’une grâce étrange ; indépendante et hardie comme une fille des abîmes et des glaciers ; paradant dans les jeux du cirque, cabriolant sur les tréteaux, tirant la bonne aventure sur les places publiques, et dansant comme une almée autour de la Esméralda ; la corne en arrière, le nez busqué, la bouche sensuelle et l’oeil brillant ; la patte leste et les moeurs légères, impatiente de la corde, irrégulière de l’étable, dédaigneuse de caresses ; fantaisiste et bizarre, grimpant le long des corniches et se suspendant aux flancs des rochers ; insouciante et friande, avide de voltige et de bourgeons, fléau des bois, ne vivant que pour l’aubépine et la liberté, le salpêtre et l’amour.

La Chèvre est fille de l’Asie et l’on est à peu près d’accord qu’elle descend du Bouquetin oegagre, qui habite les chaînes du Caucase.

Répandue sur le globe entier, elle rend à l’homme d’importants services, en lui donnant sa peau, son poil, son lait, sa chair, ses fromages exquis, délices du gourmet et régal du montagnard.

Dans le centre de l’Afrique, la Chèvre est la grande ressource des caravanes et la nourriture capitale de l’indigène : C’est un don royal et un gage d’alliance ; c’est le plat traditionnel des festins barbares. Après les victoires on mange la Chèvre d’honneur et quelquefois aussi les … prisonniers.

Chez nous, la Chèvre est la vache de l’indigent, comme l’âne est le cheval du pauvre, c’est l’hôtesse aimée des cabanes et gâtée des enfants. Combien de fois n’a-t-elle pas prêté le secours de ses riches mamelles au sein tari d’une mère, et rempli tous les devoirs d’une bonne nourrice.

Épouse un peu légère, la Chèvre est une mère excellente. Il faut la voir au milieu de ses cabris jouant, exécuter pour leur plaire des cabrioles audacieuses qui ne sont plus de son âge. Il faut l’entendre quand on lui a ravi ses petits, appeler ses chers chevreaux de cette voix navrante, presque humaine, qui a l’air d’un sanglot.

La domestication de la Chèvre remonte aux temps les plus reculés. Sa place est marquée dans la Genèse et ses cornes se profilent sur les monuments de la vieille Égypte. Le plaintif Jérémie se fait suivre d’une Chèvre comme une simple cocotte de Bougival, et la reine de Saba amène à Salomon un troupeau de Chèvres blanches comme le lait. Enfin, si une louve allaita Romulus, Alexandre-le-Grand fut nourri par une Chèvre tout comme M. Thiers.

Parmi les Chèvres exotiques, je vous montrerai d’abord la Chèvre angora, couverte d’une toison magnifique, longue, fine, ondulée ; elle semble vêtue de soie. C’est une bête aristocratique et bien posée, fière de sa valeur industrielle, élégante et grave, drapée, pour ainsi dire, dans sa richesse et sa beauté.

Bien différente est la chèvre d’Égypte, un prodige de laideur. Sa tête étrange semble détachée d’une momie ou sortie d’un bocal à esprit de vin : des oreilles pendantes, comme cassées, des yeux blancs à fleur de tête, le nez bossu, la bouche oblique, les lèvres disjointes, et des dents grimaçantes plus jaunes qu’un chapelet du temps de Mahomet.

Voici les petites Chèvres naines du Sénégal, des miniatures de délicatesse et de grâce, des merveilles d’agilité. On dirait de leurs cornes un fuseau et de leur barbiche un flocon de soie.

C’est la Chèvre de Lilliput. Son lait est un trésor inépuisable, sa vie une cabriole éternelle. Bondissant comme un Chamois ou faisant pivoter sa jolie tête blanche sur ses épaules noires, elle s’en va dans les forêts vierges, brouter les feuilles parfumées des mimosas parmi les singes et les écureuils, stupéfaits de son agilité.

Je vous présente enfin la plus illustre et la plus précieuse de toutes les espèces ; la Chèvre de Cachemire. Elle ne porte point de châle ; mais sous ses longs poils soyeux elle cache un duvet floconneux et doux, d’une finesse incomparable qui sert à tisser ces étoffes magnifiques qui ont fait sa réputation et sa gloire.

N’oublions pas que la Chèvre a trouvé le café.

Un jeune berger appelé Kaldi s’aperçut, un jour, qu’après s’être repues avec délices de certains fruits inconnus, ses Chèvres se livraient aussitôt à des cabrioles extravagantes.

Kaldi s’empressa de goûter aux fruits merveilleux et partagea incontinent la gaieté de son troupeau.

Au même instant un moine vint à passer, qui se trouva bien surpris de tomber en plein bal. Une trentaine de Chèvres exécutaient un cotillon fantastique tandis que le bouc, droit sur ses pattes et les cornes inclinées, décrivait gravement un cavalier seul, en face du berger qui figurait une espèce de chaîne des dames.

Le bon moine s’informe du motif de cette fureur chorégraphique, et Kaldi lui raconte sa découverte.

La piété n’exclut pas les instincts gastronomiques. Ceux du moine étaient grands : il imagina de faire bouillir les fruits du berger et cette décoction ingénieuse donna le café.

Le café et le cachemire, la plus riche des étoffes et la plus exquise des boissons, n’est-ce pas assez pour faire pardonner à la Chèvre ses caprices, sa gourmandise et ses moeurs légères !

Mais voici le bouc de Judée qui vient tout à coup dresser, au milieu des ruines, sa tête souveraine, couronnée de deux épées.

Animal superbe et redoutable, il s’avance avec la double majesté d’un patriarche et d’un sultan ; puis il s’arrête fièrement, campé sur ses pieds d’airain, la tête haute, le front altier, l’aspect abrupt, les cornes immenses, droites et minces : deux lances tournées vers le ciel.

Son jarret est de bronze et son oeil une flamme ; son front est de granit, il frappe, pare, ébranle, riposte, assomme, c’est une massue et un bouclier, une enclume, un maillet.

Quand il passe, taciturne et sombre, à la tête de son troupeau errant, on dirait qu’il mène ses Chèvres étiques en captivité.

1ADépaysé autour même de son berceau, il apparaît comme un maudit, comme un étranger sur ce sol déshérité qu’il foule depuis trois mille ans.

Agenouillé dans la poussière, il semble, avec son grand oeil jaune, suivre à l’horizon l’image flottante de Moïse ou de Mahomet ; puis, il s’en va, suivi de cinq ou six esclaves, brouter les buissons du Sinaï, ou l’herbe desséchée qui penche sur le tombeau des rois. Relevant tout à coup sa tête farouche comme s’il voulait secouer l’antique malédiction et le soleil de feu qui pèsent sur son front, il frappe les cailloux de son pied nerveux, espérant peut-être, dans cette terre de prodiges, faire jaillir une source des rochers. Quand vient le printemps, le Bouc de Judée se forme un harem au milieu des bruyères et des myrtes sauvages et malheur au Moabite ou au Philistin qui oserait l’approcher !

La guerre se mêle toujours à ses amours : ce sont des combats renouvelés des temps héroïques, des luttes épouvantables ; le vieux sol d’Israël résonne sourdement sous les pieds des rivaux et l’on entend, au loin, comme un cliquetis d’épées, un bruit de cornes retentissantes qui épouvantent les vautours du Sinaï.

Voici les adversaires aux prises, tête contre tête, cornes contre cornes, pied contre-pied ; immobiles, attentifs et tout à coup ils se lâchent, s’éloignent à pas lents et graves, se retournent, se regardent, se défient du pied qui frappe, de la corne qui s’incline, du regard qui brille, et s’élancent avec furie.

Ce sont des attaques impétueuses et des bonds effroyables, des coups de tête à ébranler les murs de Béthulie, des coups de cornes à briser les portes de Jéricho.

Tantôt, le vaincu reste, gisant sur le sol ensanglanté et ce n’est plus qu’un cadavre ; tantôt un coup de corne, décidant de la victoire, l’envoie dans un ravin où le chacal du désert, sanglotant dans les ténèbres, viendra, à pas timides, lui dévorer les os.

Complétons cette galerie de famille par une esquisse du Chevrotin de l’Himalaya, vulgairement appelé Porte-musc.

Ce gentil animal est bien le membre le plus étrange et le plus curieux de la grande famille des Chèvres.

C’est un parfumeur doublé d’un acrobate, il saute ou il distille. Sur son blason de bête il porte un alambic et un trapèze.

C’est un montagnard austère et libre qui dédaigne les plaines et les collines. Il lui faut un glacier pour piédestal, les neiges pour tapis, l’infini pour horizon. Il n’est pas grand, ce gracieux Chevrotin, mais c’est à six mille mètres au-dessus du niveau de la mer qu’il campe, sur son trône de glace.

C’est là-haut que le chasseur intrépide s’en va chercher le roi des parfums, le musc de l’Himalaya dont une once ne coûte pas moins de trente francs dans les bazars de Calcutta.

Des oreilles droites et longues, effilées ; la tête petite et fine, un bel oeil noir bravant l’éclat des neiges et le feu des éclairs ; un regard infaillible qui découvre l’insecte dans la mousse et sonde le fond des abîmes ; un corps léger, pointillé de taches blanches reposant sur quatre aiguilles et un pied si délicat, si mignon qu’il pourrait entrer, sans la briser, dans une coquille d’oeuf.

Ce Chevrotin n’a pas de cornes ; mais, en revanche, sa mâchoire est ornée de deux défenses qui se projettent dans le vide. Avec son front nu et sa mâchoire armée, le porte-musc a l’air d’un animal en train de dévorer ses cornes.

C’est près du nombril, dans une petite poche, que le Porte-musc recèle le parfum délicat auquel il a donné son nom.

Le mâle seul possède cette bourse précieuse que le chasseur arrache aussitôt que sa victime est atteinte, avec une avidité infernale, lui prenant du même coup la bourse et la vie !

La vivacité du Chamois égale à peine l’agilité du Chevrotin de l’Himalaya. Il ne connaît point le vertige, mais sa vue le donne. Comme un oiseau, comme un trait, il traverse l’espace, bondit de rocher en rocher, saute par-dessus les ravins et les abîmes, se joue au bord des précipices et se perd dans les cîmes comme l’aigle dans les nues.

Une seule chose peut le suivre dans cette effrayante voltige : l’oeil de l’homme.

Une seule chose peut l’atteindre dans ce galop aérien : une balle.

Quand il ne bondit plus c’est qu’il est tombé. Ne dites pas qu’il a été moins rapide que le plomb du chasseur. Le plomb et lui se sont rencontrés.

Entre la société et lui, ce gracieux Chevrotin, la plus libre d’entre les bêtes libres, a mis une barrière infranchissable : des Chèvres de rochers, des pics inaccessibles, un mur de glace.

Ce n’est certes point un malfaiteur qui fuit, qui se dérobe à de justes châtiments. C’est un petit philosophe qui a ses idées sur la civilisation et qui se retranche derrière ses neiges comme dans le recueillement de ses pensées. C’est un rêveur aimable et doux qui se plaît à contempler de haut, sans ironie et sans dédain, les choses basses de la terre.

Qu’elle est heureuse et libre la petite Chèvre sauvage du Thibet. Que lui manque-t-il ? N’a-t-elle pas l’herbe odorante des montagnes et l’eau bleue des glaciers ? N’a-t-elle pas cette liberté qu’elle aime et qu’elle va chercher jusque dans les nues ? Gymnaste incomparable et passionné, Léotard et Blondin des corniches vertigineuses, des pics et des aiguilles accessibles à son pied seul, elle passe sa vie dans une voltige éternelle, ayant pour spectateurs les aigles et les vautours, pour orchestre le bruit des cascades et des torrents, et pour cirque l’Hymalaya.

Et, du haut de son trône de glace, le petit Chevrotin musqué voit défiler à ses pieds tous ces habitants de la montagne qu’il domine et qu’il prend, sans doute, en pitié.

N’est-il pas invulnérable et comme inaccessible lui-même en son gîte aérien ? Non ! Sans parler de l’homme avec qui il n’y a ni sécurité ni liberté, le Chevrotin de l’Hymalaya, comme le Chamois des Pyrénées et le Bouquetin à peu près disparu des Alpes, a un ennemi implacable qui plane sans cesse sur sa tête comme une autre épée de Damoclès : c’est le grand vautour du Thibet.

Ce despote des airs le guette, le suit, le surprend dans ses contemplations ou dans ses jeux, s’abat comme un bloc, l’étourdit du bruit de ses ailes, l’aveugle de son bec, lui brise le crâne, lui ouvre le flanc, lui déchire le coeur et il ne reste bientôt plus que des os épars dans la neige rougie.

La Sarigue a une poche où elle met ses petits. – C’est un berceau vivant.

L’Araignée-Loup a aussi une poche qu’elle a filée, où elle dépose ses oeufs. – C’est un nid de satin.

Des reptiles terribles ont encore une poche où ils secrètent leur venin. – C’est la mort.

Le Cousin possède également une poche en forme de trompe où il loge ses aiguillons. – C’est une trousse à lancettes.

La Mangouste porte à son cou une pochette remplie d’une liqueur dont elle sait se désaltérer quand l’atmosphère est étouffante. – C’est une gourde.

Le Pélican enfin a reçu de la nature une vaste poche où il met son poisson en réserve. – C’est un garde-manger.

Le Chevrotin de l’Himalaya renferme dans sa poche le trésor de ses parfums. – C’est un flacon de toilette.

Pour lui, c’est sa gloire et son souci, c’est sa richesse, c’est sa mort.

A2Pareil à ces victimes qu’on tue pour leur or ou qu’on persécute à cause de leur génie, le petit Porte-musc périt par son mérite et sa renommée. Ce qui fit sa gloire fait sa perte.

Elle cachait un trésor dans son sein, la douce bête des montagnes, et la main de l’homme est venue l’arracher à ses entrailles fumantes.

Qu’importe ! Est-ce qu’un parfum ne vaut pas une vie ! Est-ce que les belles créoles de Calcutta se soucieraient du martyre d’un Chevrotin dont la cruelle agonie a sué de délicieuses senteurs ! Est-ce qu’elles s’informeront des flots de sang qu’a coûtés une goutte de parfum !

Depuis la Chèvre de Cachemire jusqu’au Bouc de Judée, nous avons vu passer les plus illustres et les plus pittoresques de la grande famille Caprine, les uns drapés de fine laine, les autres vêtus de soie, presque tous encornés superbement ; ceux-ci laitiers incomparables, ceux-là fabricants renommés de fromages ou fournisseurs ordinaires de ces portefeuilles ministériels qui s’usent si vite.

Eh bien ! c’est pour la Chèvre de nos pays que je garde mes sympathies. Pour la Chèvre qui nourrit le montagnard des Alpes ou des Pyrénées, le paysan des monts d’Auvergne ou de mes chères collines du Périgord ; c’est pour la Chèvre bienfaisante et familière des cabanes, qui promène ses puissantes mamelles au milieu des bruyères roses et des genêts d’or, tandis que ses cabris joyeux bondissent au bord des torrents.

J’ai été élevé par une Chèvre et je lui dois, sans doute, cette vivacité capricieuse qui ne m’a guère servi dans ma carrière.

Qu’importe. Je me rappelle que, tout enfant, je mêlais dans mes prières naïves aux noms de mes parents celui de ma nourrice à barbe, restée la compagne de mes jeux.

Sur mes vieux jours, je me souviens encore de Jeannette et je lui consacre ici ces dernières gouttes d’encre, en reconnaissance du lait dont elle me nourrit.

FULBERT DUMONTEIL.

Source : DUMONTEIL, Fulbert (1830-1912) : La Chèvre (1882).

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protection de l’hyppopotame

Posté par othoharmonie le 13 avril 2014

 

Beuchille

La taille imposante des hippopotames les rend presque invulnérables face aux autres animaux. En effet, la mâchoire d’un adulte est suffisamment puissante pour trancher un crocodile de 3 m en deux. L’Homme est donc le seul prédateur des individus adultes.

Cependant, les lions sont capables de tuer un mâle adulte s’ils parviennent à le mettre à terre sur son dos exposant ainsi sa gorge et son torse à leur mâchoire. Par ailleurs, les jeunes seraient une proie facile pour les lions, les hyènes, et les crocodiles s’ils n’étaient pas protégés par leur mère.

A l’heure actuelle, il resterait entre 125 000 et 150 000 hippopotames amphibies dans le milieu naturel.

L’espèce est préservée par des lois internationales et nationales. L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) l’a classée dans la catégorie « Vulnérable ». De plus, elle est placée en Annexe II de la Convention de Washington sur le commerce de la faune et de la flore menacées.

Les principales menaces sur l’espèce sont le braconnage pour le commerce de la viande et de l’ivoire des dents, ainsi que la perte de son habitat.

Si la majorité de la population d’hippopotames se trouve dans des zones protégées (parc national, réserve forestière, sanctuaire, aire de conservation…), dans de nombreux pays cela n’est pas encore le cas. La chasse illégale ou non réglementée est particulièrement développée dans les zones de conflits. Ces combats civils provoquent non seulement la destruction de leur habitat, mais aussi le déplacement des populations de réfugiés et l’accroissement de la demande en braconnage.

Une enquête de terrain récente a montré qu’en République Démocratique du Congo, les populations d’hippopotames ont diminué de plus de 95% durant les huit années de conflits.

Le braconnage généralisé pour la viande a aussi été signalé au Burundi et en Côte-d’Ivoire.

Par ailleurs, une évaluation de 1994 par TRAFFIC, l’agence de surveillance du commerce international pour l’UICN, a indiqué que le commerce illégal de l’ivoire d’hippopotame a fortement augmenté suite à l’interdiction internationale du commerce d’ivoire d’éléphant en 1989. Dans les 2 années suivant cette interdiction, l’exportation annuelle des dents d’hippopotame a augmenté de 530 % ! En effet, le commerce de l’ivoire d’hippopotame n’est pas soumis aux mêmes restrictions que celui de l’éléphant. Entre 1991-1992, environ 27 000 kg de dents d’hippopotames ont été exportés, soit une augmentationde 15 000 kg selon les estimations de 1989 à 1990. En 1997, plus de 1 700 dents d’hippopotames provenant d’Ouganda et à destination de Hong Kong ont été saisis par les douanes en France. En 2002, 5 000 kilos de dents d’hippopotames (provenant de 2 000 hippopotames environ) d’origine inconnue ont été exportés d’Ouganda !

En parallèle, la population humaine s’est fortement développée sur une grande partie de l’aire de répartition de l’espèce, ce qui a provoqué une augmentation de la demande en terrains et en eau douce. Son habitat s’est donc réduit ou a été transformé pour laisser place à des cultures, des habitations, des routes…

De plus, l’eau douce indispensable à sa survie a été détournée pour être utilisée par les populations locales. Les hippopotames étant entièrement dépendants des zones humides, ils finissent par entrer en conflit avec l’Homme qui vient s’installer sur ces mêmes terrains.

Certains animaux envahissent parfois les cultures, s’en nourrissent et ravagent les terrains. Dix pays ont signalé un nombre croissant des conflits entre humains et hippopotames, dans plusieurs cas, aggravés par la sécheresse.

Le taux de mortalité humaine imputée à cette espèce très territoriale a également augmenté ces dernières années. Les hippopotames peuvent en effet devenir très agressifs envers tout intrus qui pénètre leur territoire et représente une menace. Ils sont considérés comme l’un des animaux les plus dangereux d’Afrique et sont de ce fait chassés.

L’espèce est donc vulnérable, d’autant plus qu’il existe peu de recherches sur sa conservation dans le milieu naturel.

Bien que les causes de sa disparition soient bien connues, peu d’actions en faveur de leur réduction ou élimination ont été entreprises.

Des études à base de logiciels démographiques ont estimé que la probabilité d’un déclin de la population au cours des 30-40 prochaines années est très grande.

LE SAVIEZ-VOUS ?  

protection de l’hyppopotame dans HIPPOPOTAME clip_image001- L’hippopotame doit son nom aux grecs anciens qui pensaient qu’il s’agissait d’un cheval vivant dans l’eau («hippos» signifiant cheval et «potamos», fleuve).

- L’animal, présent sur les bords du Nil jusqu’au 18e siècle, a prêté ses traits à Thouéris, la déesse hippopotame de la fécondité et de la maternité des égyptiens. Dans l’un des épisodes de la mythologie égyptienne, les dieux Seth et Horus se muent en hippopotames pour se livrer à une compétition d’apnée.

- Malgré leur ressemblance avec les cochons, les hippopotames sont les plus proches cousins des cétacés (baleines, cachalots, dauphins…). Ils se sont séparés de ces derniers il y a 55 millions d’années. Des observations récentes des hippopotames sous l’eau ont montré que leurs vocalisations sont proches des cliquetis d’écholocation utilisés par les cétacés.

- Les hippopotames peuvent voir et entendre sous l’eau. Ils refont automatiquement surface pour respirer même durant leur sommeil, cette action est pour eux aussi naturelle que celle de la respiration.

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La plume du corbeau 2

Posté par othoharmonie le 11 août 2013

 [Elfes] 

La plume du corbeau 2 dans CORBEAU images-9Ici, dans la cité elfique, tout était imaginable…même de voir un corbeau portant une lettre arriver et se poser juste devant la fenêtre de la chambre du roi Llandon. Qui pouvait être assez futé pour avoir découvert où était caché la cité elfique. Qui était cette personne ?

Llandon prit le corbeau dans ses mains et le caressa doucement pour qu’il lâcha la lettre. Il avait l’habitude de recevoir des messages mais pas de l’extérieur et les corbeaux étaient assez rares dans le royaume elfique. Le roi ramassa la lettre, et lut attentivement…

*Ceci n’annonce rien de bon*

A peine eut-il finit de la lire, qu’il en informa sa sœur qui était dans la salle de réunion avec quelques conseillers. Le soir même, la lettre était finit et elle fut envoyée par le même corbeau à qui on avait modifié l’enchantement pour qu’il retrouve son destinataire.

« A l’attention de Morgane La Fée, en réponse à la missive précédemment reçue.

Serviteur de la puissante enchanteresse Morgane la Fée, descendante de Gorlois de Tintagel, et reine du château invisible.

Nous, anciens détenteurs du chaudron de Dagda, autrement appelé Graal par la race humaine, avons bien reçu la lettre que vous avez réussit à nous envoyer par enchantement. Cet artefact dont vous parlez est bien connu des elfes, et nous avons effectivement été invités au château de Arthur Pendragon, Roi de Bretagne légitime afin d’en parler.

Notre peuple a accepté ce présent du Dieu-Druide et nos ancêtres avaient pour mission de tenter de le protéger. Malgré les siècles qui passent, la mission des Elfes reste la même. Comme tout artefact, le Chaudron de Dagda peut être en de mauvaises mains dangereuses. Nous devons ainsi le protéger de la convoitise des autres peuples, mais aussi protéger les différents royaumes de cette terre d’une utilisation obscure.

Nous vous remercions de votre résumé très explicite sur la situation en Bretagne à ce moment précis. Même si nous vivons quelque peut reculer, nous ne fermons aucunement les yeux face à cette situation. Comme vous l’avez si bien stipulé, la neutralité est une des bases du respect entre nos deux royaumes. Pourtant, nous constatons tous les jours les dégâts que la race humaine engendre; votre désaccord en vient alors à toucher notre propre peuple et cela nous attriste profondément.

Malgré tout, nous, peuple de la Mère Nature, nous comptons avant tout garder notre neutralité dans votre querelle. Ainsi lors de la réunion avec le roi Arthur, nous parlerons de ce qu’il nous propose et nous verrons si nous pouvons faire quelque chose pour lui sans intenter un danger quelconque à notre peuple.

En ce qui concerne cette invitation, elle ne touche en rien à vos affaires et il est dans votre intérêt de ne pas chercher à nous menacer aucunement car le peuple elfique n’est pas manipulable et il voit tout de suite lorsque des personnes veulent intenter à leur race. J’espère que ce n’est pas le cas pour vous et que vous ne nous considérez aucunement comme des ennemis. En tout cas, cette missive n’était pas nécessaire car elle n’influencera en rien nos futurs actes nobles et majestueux.

Je vous serais également grée de ne pas intenter à nos personnes royales lors du voyage de la Délégation.

Avec l’espérance d’une paix future entre tous les hommes, et pourquoi pas avec toutes les créatures de ce monde. 

Puissent vos projets ne pas tuer plus de personnes qu’il n’en ait déjà, et en espérant que notre Délégation ne soit pas la source de plus de querelle.

Notre respect, »

 Les vagues de la mer venaient se briser avec fracas contre les falaises, tandis que des éclairs zébraient le ciel crachant une pluie battante. Le Corbeau progressait, infaillible grâce au sort qui le rattachait à Accolon.

Tel un phare sur la côte, le Chevalier se tenait sur son destrier, attendant malgré la pluie et le vent et sa pèlerine qui semblait bien dérisoire face aux éléments. L’oiseau messager vint se poser sur sa main gantelée et émit un cri strident.

Parcourant la réponse des elfes des yeux à couvert de sa cape, le sourire d’Accolon s’accrut de plus en plus. Tout se passait comme prévu. Il inscrit quelques annotations à l’attention de Morgane au dos de la missive, la remit dans son étui et rattacha ce dernier au corbeau.

- Vole vers Morgane, mon petit. Vole vers ta Fée. Le traître leva brusquement son bras pour faire s’envoler le volatile.

Accolon de Boron fit faire demi-tour à son fidèle destrier et rentra, chevauchant sous la pluie…..

 

Roi Llandon et Reine Lliane, Seigneur souverain du royaume elfique. (FIN)

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VRAI OU FAUX SUR LES AUTRUCHES

Posté par othoharmonie le 30 juin 2013

 

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Vrai ou faux ?

Xénophon rapporte que les autruches de l’Euphrate prennent des pierres entre leurs ongles fendus et qu’elles les jettent avec violence sur leurs poursuivants.

Les autruches, avec leurs grandes pattes et leur aptitude à la course, seraient à l’origine du mythe de Pégase, le cheval ailé.

Les femelles oublieraient l’endroit où elles ont pondu et abandonneraient ainsi leur progéniture. Cette croyance a fait de l’autruche le symbole de la cruauté et de l’oubli.

En Ethiopie, où, il y a des troupeaux énormes, la population a fait des oeufs la base de sa nourriture. Des voyageurs ont vu des indigènes coiffés d’une demi-coquille en guise de bonnet.

Les autruches finissent toujours par réussir à digérer le fer. Cette croyance, en partie fondée, en a fait le symbole de la patience devant les injures.

Toutes les plumes des autruches sont de tailles égales. Ce fut suffisant pour que les égyptiens en fassent le symbole de la justice.

De nos jours encore il est courant d’entendre parler de la politique de l’autruche qui consisterait à ne pas vouloir faire face aux problèmes en mettant la tête dans le sable. Les hommes politiques n’ont pas eu besoin de l’exemple des autruches pour prendre habitude à la chose… Les autruches, elles sont de courageux adversaires qui savent faire face pour protéger famille et territoire. Lorsqu’une autruche a la tête dans le sable c’est peut-être pour ne pas entendre les inepties que l’on raconte à son égard … mais plus sûrement pour y trouver quelque nourriture.

Les autruches et leurs cousins ont été et sont toujours une aubaine pour les humains

 

VRAI OU FAUX SUR LES AUTRUCHES dans AUTRUCHE - EMEU oeufautruche1-112x150                         emeu4-150x102 dans AUTRUCHE - EMEU                    poule-102x150                                 caille-150x142

 

1.- Œuf d’autruche.              2.- Œuf d’émeu.                         3.- Œuf de poule.                     4. – Œuf de caille.

Comme la manne de la Bible, c’est une nourriture qui est offerte dans le désert. La viande fraîche ou séchée est facilement disponible. En Afrique du Sud, elle est commune (comme celle d’antilope ou de buffle) sous forme de biltong, une viande séchée, l’équivalant du pemmican des indiens d’Amérique du Nord. Elle est très appréciée des populations zoulous comme de celles d’origines européennes.

Les oeufs sont également appréciés. Un oeuf qui est 18 fois plus volumineux qu’un oeuf de poule suffit à nourrir une famille entière. Les bushmen du Kalahari le cuisent en le cassant directement à même les braises. Il est étonnant de constater que, comme la tagéla, ce pain que les touaregs cuisent eux aussi dans le sable, rien pas le moindre grain de sable ou de cendre ne vient souiller la nourriture.

Le cuir est épais et résistant. Les santiags faites en cuir d’autruche sont parmi les plus appréciées.
Les plumes ont toujours été largement utilisées par l’industrie plumassière. Elles ont souvent ornées les chapeaux des élégantes et ceux des militaires. C’est encore elles qui deviennent ces « trucs en plumes » qui habillent la nudité des danseuses de revues.

De nos jours l’exploitation des autruches sauvages est largement réglementée, sinon interdite. Des fermes spécialisées ont pris le relais un peu partout dans le monde et fournissent une viande très appréciée pour ses vertus basse-calorie. En élevage, une autruche peut atteindre 160 kg. Depuis 1993, date de l’autorisation de la mise en vente de la viande sur le marché français, l’ « austriculture » se développe avec plus ou moins de bonheur un peu partout sur le territoire français.

Article réalisé par Jean-Pierre Fleury.

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L’AUTRUCHE ET SES COUSINS

Posté par othoharmonie le 30 juin 2013


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L’autruche est le plus gros oiseau vivant actuellement. Il mesure 2 mètres, pèse 60 kg et est capable de tuer un homme en l’ouvrant du ventre à la tête à l’aide de ses griffes.

 

Une famille taillée pour la course

L'AUTRUCHE ET SES COUSINS dans AUTRUCHE - EMEU autru31-300x188Ces oiseaux sont des ratites. Cela signifie que par leur morphologie ils sont incapables de voler.
Ils ont les ailes atrophiées, le sternum plat, sans bréchet pour implanter des muscles alaires qui sont presque absents. Ils possèdent d’énormes pattes adaptées à la course terminées par des doigts et des griffes très puissants.
Les autruches sont taillées pour la course. Elles soutiennent très longtemps une allure de croisière de 30km/h avec pointes allant jusqu’à 64 km/h (un cheval au grand galop ne dépasse pas 60 km/h).

Répartition géographique

L’autruche (struthio camelus) est aussi officiellement appelée autruche d’Afrique. Cette dénomination est, hélas, de plus en plus justifiée. Autrefois très répandue jusqu’en Asie-Mineure elle n’est présente maintenant à l’état sauvage que dans une vaste partie centrale du continent africain. Au prix de gros efforts de réimplantation et de protection, des petites populations réapparaissent en Asie particulièrement en Israël, Jordanie et Arabie Saoudite d’où elles avaient disparues dans les années soixante.

Toute la région saharienne est un gisement de coquilles d’oeufs d’autruche qui atteste d’un peuplement sédentaire humain récent (souvent moins de mille ans). C’est par millions que ces fragments désignent avec des morceaux de poteries et des pointes de flèches l’emplacement des campements. Certains d’entre eux sont même troués de manière à être rassemblés et montrent qu’ils étaient montés en bijoux, colliers ou bracelets.

Description : Couple d’autruches

Les autruches sont les plus gros oiseaux vivants actuellement. Elles peuvent pour les mâles peser jusqu’à 60 kg et mesurer 2 m. Les femelles sont un bon tiers plus petites.
Les mâles ont le plumage noir. Ses ailes et sa queue sont blanches. Leurs cous, dépourvus de plumes, sont couleur chair. Les femelles et les immatures sont gris-brun.
Le mâle est capable d’émettre des sons qui par leur puissance et leurs intonations rappellent le rauque du lion.
Les autruches sont des animaux grégaires. Ils peuvent se réunir en groupes allant d’une cellule familiale, un « harem » composé d’un mâle dominant, de ses quelques femelles et leurs petits jusqu’à des troupeaux de plusieurs dizaines d’individus.

autru5-300x225 dans AUTRUCHE - EMEUHabitat et nourriture

Les autruches fréquentent les grandes étendues désertiques bien dégagées et permettant la fuite en courant.
Elles se nourrissent de végétaux, de gros insectes et de petits reptiles.

Reproduction

Le nid est une petite dépression faite à même le sol. Les oeufs, entre 10 et 20 sont de couleur sable.
Malheur à celui qui s’aventure avec insistance autour du nid. Le mâle le défend avec courage. Les africains savent qu’il est capable de tuer un homme en l’ouvrant du ventre à la tête à l’aide de ses griffes puissantes qui « coupent comme des rasoirs ». La parade en cas d’attaque ne serait pas dans la fuite mais plutôt de s’allonger face contre terre et d’attendre…

Les autres membres de la famille

trois types de shakos, la coiffure des Saint-Cyriens également nommée casoar

Une famille présente sur cinq continents : en Océanie avec le casoar, l’émeu et le kiwi ; en Afrique et en Asie avec l’autruche elle-même ; en Amérique avec les nandous…et en Europe avec les autruches d’élevage.

Casoar

Le casoar (casuarius)
C’est un gros oiseau (jusqu’à 2 m de hauteur) qui vit solitairement dans les forêts tropicales de la Nouvelle-Guinée et du nord-est de l’Australie. Sa tête, très colorée de bleu, de jaune, de rouge et de vert est surmontée d’une grosse crête qui donne de l’oiseau l’impression qu’il est casqué. Il s’en sert pour ouvrir sa route dans la végétation. Ce casque a donné son nom à la coiffure des Saint-Cyriens. Le mâle est un « papa poule » qui couve et s’occupe seul de sa progéniture.

Emeu

L’émeu (dromaius novaehollandiae)
Il est présent partout en Australie. Mâles et femelles sont de couleur gris-terne. Les mâles qui peuvent mesurer 2 m de hauteur ont la peau du cou de couleur bleue. Ils parcourent de longues distances en savanes pour trouver des graines et des insectes.

Emeu et ses petits

Les oeufs des émeus ont la particularité d’être noirs. Le mâle est un père qui avec abnégation couve seul pendant huit semaines les oeufs du couple. Pendant toute cette période, il ne mange, ne boit ni même ne défèque.

Kiwis – l’oiseau et les fruits

kiwi1-199x300Les kiwis (Apteryx)
Ils ont failli disparaître de Nouvelle-Zélande sous les crocs des chiens des colons et aussi à cause des rats qui mangent leurs oeufs. Les autorités néozélandaises ont entreprit un programme de protection drastique. Ces mesures semblent être capables de sauver les deux espèces qui sont endémiques à leur île. Les kiwis sont des oiseaux de la taille d’une poule, ils sont nocturnes et ont l’ouïe extrêmement développée. Ils sont capables de repérer au son des proies évoluant à 70 cm sous la terre. C’est le symbole de la nation. Les fameux rugbymen All Blacks sont avant tout des « kiwis ». Ne pas confondre avec le néologisme kiwi, ces fruits présents sur les étalages de nos marchands, qui désigne depuis guère plus de 30 ans le fruit de l’actinidie de Chine.

Nandou

Les nandous (rhea Americana)
Ce sont les plus petits de la famille. Il mesure au maximum 160 cm, pour un poids de 30 kg. Il vit en petit groupe de la pampa jusque sur l’altiplano. Il mange principalement de l’herbe.
Le nandou se sert de ses ailes non pas pour voler mais les utilise comme une voile pour s’aider à la course.
La femelle nandou sacrifie en les cassant quatre de ses oeufs. Ces oeufs se corrompent et donnent naissance à quantité de vers qui serviront à nourrir le reste de la progéniture.
Il y a encore peu de temps les gauchos les chassaient à cheval. Ils se servaient des boleadoras pour arrêter leurs courses. Les boleadoras sont des armes de jet faites de trois cordes d’un mètre de longueur environ chacune. Elles sont attachées ensemble par une extrémité, l’autre étant lestée d’une pierre. En présence d’un gibier, les chasseurs argentins font tourner les boleadoras au-dessus de leurs têtes à la manière d’un lasso et le lâchent plus qu’ils ne le lancent. Ainsi propulsées, elles peuvent aller à une centaine de mètres pour s’emmêler dans les pattes du nandou qui peut ensuite être capturé.

Carte d’identité de l’autruche

Ordre: des struthioniformes.
Classe: des struthionidae.
Genre: struthio.

Article réalisé par Jean-Pierre Fleury.

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Vrai ou faux ? sur les Autruches

Posté par othoharmonie le 14 juin 2013

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Vrai ou faux ? sur les Autruches dans AUTRUCHE - EMEU autruchesXénophon rapporte que les autruches de l’Euphrate prennent des pierres entre leurs ongles fendus et qu’elles les jettent avec violence sur leurs poursuivants.

Les autruches, avec leurs grandes pattes et leur aptitude à la course, seraient à l’origine du mythe de Pégase, le cheval ailé.

Les femelles oublieraient l’endroit où elles ont pondu et abandonneraient ainsi leur progéniture. Cette croyance a fait de l’autruche le symbole de la cruauté et de l’oubli.

En Ethiopie, où, il y a des troupeaux énormes, la population a fait des oeufs la base de sa nourriture. Des voyageurs ont vu des indigènes coiffés d’une demi-coquille en guise de bonnet.

Les autruches finissent toujours par réussir à digérer le fer. Cette croyance, en partie fondée, en a fait le symbole de la patience devant les injures.

Toutes les plumes des autruches sont de tailles égales. Ce fut suffisant pour que les égyptiens en fassent le symbole de la justice.

De nos jours encore il est courant d’entendre parler de la politique de l’autruche qui consisterait à ne pas vouloir faire face aux problèmes en mettant la tête dans le sable. Les hommes politiques n’ont pas eu besoin de l’exemple des autruches pour prendre habitude à la chose… Les autruches, elles sont de courageux adversaires qui savent faire face pour protéger famille et territoire. Lorsqu’une autruche a la tête dans le sable c’est peut-être pour ne pas entendre les inepties que l’on raconte à son égard … mais plus sûrement pour y trouver quelque nourriture.

Les autruches et leurs cousins ont été et sont toujours une aubaine pour les humains

Comme la manne de la Bible, c’est une nourriture qui est offerte dans le désert. La viande fraîche ou séchée est facilement disponible. En Afrique du Sud, elle est commune (comme celle d’antilope ou de buffle) sous forme de biltong, une viande séchée, l’équivalant du pemmican des indiens d’Amérique du Nord. Elle est très appréciée des populations zoulous comme de celles d’origines européennes.

Les oeufs sont également appréciés. Un oeuf qui est 18 fois plus volumineux qu’un oeuf de poule suffit à nourrir une famille entière. Les bushmen du Kalahari le cuisent en le cassant directement à même les braises. Il est étonnant de constater que, comme la tagéla, ce pain que les touaregs cuisent eux aussi dans le sable, rien pas le moindre grain de sable ou de cendre ne vient souiller la nourriture.

Le cuir est épais et résistant. Les santiags faites en cuir d’autruche sont parmi les plus appréciées.
Les plumes ont toujours été largement utilisées par l’industrie plumassière. Elles ont souvent ornées les chapeaux des élégantes et ceux des militaires. C’est encore elles qui deviennent ces « trucs en plumes » qui habillent la nudité des danseuses de revues.

De nos jours l’exploitation des autruches sauvages est largement réglementée, sinon interdite. Des fermes spécialisées ont pris le relais un peu partout dans le monde et fournissent une viande très appréciée pour ses vertus basse-calorie. En élevage, une autruche peut atteindre 160 kg. Depuis 1993, date de l’autorisation de la mise en vente de la viande sur le marché français, l’ « austriculture » se développe avec plus ou moins de bonheur un peu partout sur le territoire français.

Article réalisé par Jean-Pierre Fleury.

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Chameau de Gobi

Posté par othoharmonie le 2 mai 2013

 

 Chameau de Gobi dans CHAMEAU - DROMADAIRE chameau-de-gobiLe désert de Gobi est la troisième, et l’un des déserts les plus célèbres dans le monde. Une des meilleures façons de vivre les vastes étendues de dunes de sable et de travées de plein désert est une randonnée chamelière. Ces animaux anormalement Regal sont parfaitement adaptés à la rudesse du climat désertique. Ils peuvent aller des jours sans eau, et leurs pieds mous rembourrés étendre sur toute la surface du sable en marchant.

Dans les heures fraîches du matin, juste avant le lever du soleil, nous disons adieu à notre ger (tente Mongole) et se préparer à monter nos bêtes du désert du fardeau. Mise sur un chameau est un peu comme monter votre manège à sensation préférée à un parc d’attractions. Vous montez sur la selle de couvertures empilées alors que le chameau est assis sur ses pieds, et soudain vous êtes d’être plongé dans l’air que l’animal retrouve ses pieds. Accrochez-vous bien, car le sol est un long chemin vers le bas.

Les chameaux font partie intégrante de la vie nomade dans le désert de Gobi, et presque toutes les familles de nomades dans la région de faire un séjour chameaux élevage. En plus d’effectuer environ 30 pour cent du trafic marchandises à travers le désert de Mongolie, les chameaux fournissent de la laine pour couvrir les yourtes traditionnelles et du lait pour le thé, le beurre et le yogourt. Dans les moments difficiles, les familles peuvent utiliser les anciens chameaux pour leur viande.

Après plusieurs jours de se cogner dans l’arrière d’une jeep russe comme nous avons fait notre chemin de la capitale d’Oulan-Bator dans le désert de Gobi, il était temps pour un changement dans les transports. Je m’attendais à cheval au sommet d’un chameau à être semblables à l’équitation, j’ai donc été agréablement surpris par la sensation lisse glisse facilement de la démarche du chameau. Vous vous sentez comme vous êtes flottant au-dessus des dunes au lieu d’péniblement à travers eux le désert de Gobi randonnée chamelière.

Les deux premiers jours s’est terminée avec mal aux jambes et boitant à mettre en place autour du camp, mais plus vous montez, plus il devient facile. Il ya quelque chose thérapeutiques au sujet de la routine quotidienne d’une randonnée chamelière: la Coupe du matin de café instantané que vous emballé camp, la sensation du soleil du désert chaud pendant les heures de silence quasi hypnotique errance à travers les paysages changeants, et le sentiment croissant de communauté avec d’autres voyageurs et des guides que vous siroter du thé au lait de chameau ou de la vodka le soir autour du feu. Prenant un tour de chameau du désert n’est pas seulement de voir les curiosités, mais de vivre un mode de vie dans l’un des climats les plus rudes au monde.

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Conte du Crapaud

Posté par othoharmonie le 12 décembre 2012

Pâté au crapaud (Le) : punition divine
réservée aux enfants ingrats ?

(D’après « Quelques scènes du Moyen Age. Légendes
et récits », paru en 1853)

On fit de la singulière tradition du pâté au crapaud une moralité dramatique imprimée à Lyon en 1589, sous le titre : « Le miroir et l’exemple moral des enfants ingrats, pour lesquels les pères et mères se détruisent pour les augmenter ; qui à la fin les déconnaissent : moralité à dix-huit personnages, par Antoine Thomas », et dont l’héroïne est une belle-fille exerçant une mauvaise influence sur un fils dont l’ingratitude lui vaut un sort peu enviable

Conte du Crapaud dans GRENOUILLE grenouille-noelUn gentilhomme de Saintonge, mariant son fils unique, lui abandonna toutes ses possessions, sans se rien réserver que le bonheur de vivre avec son fils. Le jeune homme avait fait à son père et à sa mère, qui se dépouillaient pour lui, de tendres protestations ; car la possession de toute leur fortune lui faisait contracter une riche alliance. Il était baron de Pont-Alliac, au bord de la mer, près de Royan, seigneur des Martinets, de Mons, de Maine-Baguet, et d’autres borderies ou fiefs. Il avait sur les côtes de l’Océan d’immenses prairies, et de belles vignes sur les deux rives de l’embouchure de la Gironde. Il épousait la brillante Judith, héritière de Saint-Serdolein, suzeraine de Saint-Pallais, et dame des vastes domaines et du château de Soulac.

Bientôt ce jeune seigneur, dont le cœur sans doute était avare et le naturel mauvais, approuva sa jeune épouse, au cœur sordide et cruel, qui faisait le compte de la dépense que leur causaient encore un père et une mère habitués à l’opulence. La jeune dame désirait la mort des vieillards. Assez criminel pour former ces vœux horribles, le jeune couple reculait toutefois devant l’idée d’un parricide. Mais ils le commettaient à petits coups, par des privations ignobles,.des duretés journalières, et d’indignes traitements, au bout desquels le baron de Pont-Alliac, poussé par sa femme, chassa de sa maison son père et sa mère.

C’était au mois de novembre. Comme ils s’éloignaient en pleurant, ne sachant où traîner leur misère, au moment où ils allaient franchir la grande porte du château, qui faisait face à l’Océan, le vieux père et la vieille mère rencontrèrent le cuisinier portant un gros pâté de venaison. Ils le prièrent de leur en donner une tranche, car ils avaient faim. Le maître-queux, n’osant rien faire sans ordre, courut demander à son jeune maître la permission d’accéder à la requête des vieillards. Judith se trouvait présente ; le baron refusa ; et le cuisinier alla, le cœur triste, signifier ce refus. Le vieux père et la vieille mère sortirent sans maudire leur fils.

Le jeune seigneur, qui était gourmand, s’était fait une fête de manger son pâté de venaison. Cependant on ne sait quel mouvement lui agita le cœur ; il s’arrêta au moment d’entamer le pâté. C’est que, dit la tradition, le ciel s’était obscurci ; les vents du nord sifflaient avec violence par les verrières ; la mer s’était tout à coup soulevée ; les vagues serpentaient en hurlant contre la base des rochers anguleux. On eût cru entendre au loin les sourdes clameurs de plusieurs tonnerres, mêlées aux craquements des rocs qui se divisaient en éclats et roulaient dans lamer.

La plage se couvrait de méduses, de crabes, velus et de monstrueux débris ; des myriades de flocons écumeux tigraient l’Océan ; les sables des conches tourbillonnaient avec fureur et formaient partout d’effrayantes fondrières. Les lames venaient heurter jusqu’à la porte du château, lançant. avec fracas des torrents de sable et d’eau salée.

Le baron ne songea pas aux souffrances que la tempête accumulait sur la tête de sa mère et de son vieux père, qu’il venait de chasser. Mais il n’osa pas toucher à son pâté ce jour-là. Il le fit mettre à part pour le lendemain. Le lendemain, au déjeuner, quoique la tempête ne se fût calmée qu’à demi, il se fit servir le pâté de venaison. Le cœur lui battait encore avec violence sans qu’il pût se définir ce qu’il éprouvait. Il ouvrit donc le pâté avec une sorte d’empressement et de colère. Aussitôt, dit la naïve relation, il s’en élança un gros et hideux crapaud, qui lui sauta au visage et s’attacha à son nez…

Le baron de Pont-Alliac poussa un cri d’effroi, cherchant à rejeter loin dé lui l’animal immonde qui venait de le saisir. Tous ses efforts furent inutiles. La dédaigneuse Judith, surmontant une horreur profonde, ne fut pas plus puissante. Toute la peine que prirent les serviteurs épouvantés ne put faire démordre l’affreux animal, dont les yeux, fixes et saillants, demeuraient immuablement attachés sur les yeux du baron.

Le jeune seigneur, terrifié, commença à entrevoir là une punition surhumaine. On le mena chez le curé de Saint-Serdolein, qui, dès qu’il sut comment le baron avait chassé son père et sa mère, trouva le cas trop grave pour en connaître, et l’envoya à l’évêque de Saintes. Le prélat, informé de l’excès de son ingratitude, jugea, dit toujours la relation, qu’il n’y avait que le pape qui pût l’absoudre et le secourir ; il lui enjoignit d’aller à Rome. Il fallut bien obéir.

Pendant tout ce voyage, la douleur et la honte, qui suivaient pas à pas le baron de Pont-Alliac, l’avaient fait rentrer en lui-même. Il se jeta aux pieds du Saint-Père, et lui confessa toute la laideur de son crime. Le Souverain-Pontife, voyant son repentir sincère, crut devoir lui donner l’absolution, subordonnant néanmoins la remise de sa faute énorme au pardon de ses parents. Mais à l’instant le crapaud tomba ; car un père, une mère, pardonnent aussi vite qu’on offense. Le jeune seigneur et sa femme repartirent pour la Saintonge, avec le remords dans le cœur et la résolution d’expier leur faute.

En arrivant à Pont-Alliac, ils ne trouvèrent plus leur château, que la mer avait englouti, et qui est remplacé maintenant par une conche, ou petite baie sablonneuse, où l’on prend des bains de mer. Le hameau de Saint-Serdolein, Saint-Pallais, les Martinets, Soulac, et d’autres domaines qui leur appartenaient aussi, avaient également disparu, ne laissant apercevoir au-dessus des sables que les flèches de leurs clochers, qu’on va voir encore avec terreur.

La métairie de Mons, dont le tenancier avait recueilli les vieillards, restait seule au baron de Pont-Alliac, dominant de loin le sol dévasté et les flots de la grande mer. Le baron s’y rendit avec Judith repentante ; il tomba aux pieds de son vieux père et de sa mère en pleurs, supporta sans se plaindre les châtiments du Ciel, combla les vieillards de soins et de bons traitements jusqu’à la fin de leurs jours, et pour l’instruction de son jeune fils il écrivit de sa main dans ses archives cette légende du crapaud.

Voici une seconde histoire, qui a tant de points de ressemblance avec la première, que quelques-uns ont cru que l’une des deux était une altération de l’autre. On découvrit en Suisse, dans les fouilles faites à Lassaraz, durant l’automne de 1835, une statue de guerrier du XIVe siècle ayant deux crapauds aux joues et deux crapauds aux reins, Voici les récits traditionnels qui expliquent ce monument bizarre, que les curieux ont appelé le guerrier aux crapauds.

grenouille1 dans GRENOUILLEDans des temps reculés, un jeune chevalier suisse, qui n’est connu que sous le nom du sire de Lassaraz, mérita, par sa vaillance dans les combats, les regards d’un seigneur dont il était vassal. Il devint épris de la fille de ce seigneur, qui était belle et riche, mais à qui l’on reprochait un cœur dur et une âme peu sensible. Le sire de Lussaraz, s’en inquiétant peu, la demanda en mariage. On la lui promit s’il pouvait lui apporter pour dot trois cents vaches à la montagne et un manoir. C’était toute la fortune de son père et de sa mère, dont il était le fils unique. Ces bons parents, voyant leur fils dans le chagrin, se dépouillèrent, pour le rendre heureux, de tout ce qu’ils possédaient ; et le sire de Lassaraz épousa celle qu’il aimait.

Bientôt son père et sa mère, qui ne s’étaient rien réservé, tombèrent dans une profonde détresse. Le guerrier ne s’en aperçut pas. L’hiver marchait rude et horrible. Un soir que la neige tombait à flocons, lancée par un vent glacial, les vieillards vinrent heurter à la porte de leur fils. On les reçut, mais de mauvaise grâce : on les nourrit un peu de temps ; on leur fit sentir vite qu’ils étaient à charge. Le sire de Lassaraz, de concert avec sa femme, aussi impitoyable que lui, ne tarda pas à chasser de sa maison son père et sa mère. L’hiver n’avait pas encore diminué de rigueur. On mit les vieillards dehors, à demi-vêtus, l’estomac vide ; et on refusa, par ordre du maître, de leur donner des provisions.

Pendant qu’ils cheminaient en pleurant, dans la brume obscure, à travers les sentiers glacés, le sire de Lassaraz se félicitait du parti qu’il venait de prendre, et devant un foyer ardent il se mettait à table pour souper. On servit devant lui un pâté de belle apparence ; un pot de bière mousseuse pétillait à côté. Il se plaça devant son pâté ; il se mit à l’ouvrir, avec cet empressement que donne aux âmes grossières l’espoir d’un plaisir sensuel.

Mais il n’eut pas plus tôt soulevé la croûte épaisse qui couvrait le pâté qu’il se rejeta en arrière avec un cri effroyable. Sa femme, le regardant, fut frappée de terreur et appela du secours. Deux crapauds s’étaient élancés du pâté, et, fixés aux joues du guerrier, ils paraissaient envoyés là par quelque puissance suprême. La jeune femme, après avoir surmonté le dégoût que lui inspiraient ces deux monstres, fit tous ses efforts pour les arracher de la place qu’ils avaient mordue et qu’ils semblaient dévorer, eu couvrant de leurs yeux implacables les yeux sanglants du chevalier : les tentatives de la dame furent vaines ; les serviteurs de la maison ne réussirent pas davantage.

Le guerrier, après deux heures de honte et de souffrance, songea enfin à sa cruauté filiale et se demanda si ce qui lui arrivait n’était pas un châtiment de Dieu. Il fit appeler un prêtre. Le curé d’un hameau voisin s’empressa devenir. Il entendit la confession du parricide ; mais, n’osant pas absoudre un cas si grave, il renvoya le coupable à l’évêque de Lausanne. Le sire de Lassaraz, à l’aube du jour, se mit en chemin avec un commencement de repentir dans le cœur. Ses deux crapauds ne le quittaient point. Conduit par sa femme, il était obligé de se voiler le visage en marchant, pour n’être pas un objet de risée et de mépris. L’évêque le reçut ; mais, informé de son crime, il n’osa pas non plus prononcer sur lui les paroles qui délient. « « Le pape seul peut vous juger ici-bas », dit il ; et le pénitent fut obligé d’aller à Rome.

Durant ce long voyage, il réfléchit profondément, courbé sous l’opprobre et la douleur, à sa dureté infâme pour les auteurs de ses jours. Il se jeta aux genoux du père commun des fidèles, pénétré de remords. Le pape lui imposa, pour mériter l’absolution de son crime, une austère pénitence ; puis il lui dit : « Allez trouver maintenant votre père et votre mère ; s’ils vous pardonnent, le signe qui vous a été mis tombera. »

Le sire de Lassaraz revint en Suisse avec sa femme. Mais où découvrir les vieillards qu’il avait chassés ? Pendant trois mois, il les chercha avec persévérance. Enfin, dans un ermitage écarté, il trouva deux cadavres, un vieil homme et une vieille femme morts depuis longtemps de faim et de froid. C’était son père et sa mère. Il tomba à genoux et pleura toute la nuit. Au matin, les deux crapauds se détachèrent de ses joues ; et ; comme si l’expiation n’eût pas été suffisante, les deux monstres, ne quittant pas leur victime, se glissèrent à ses reins, s’y attachèrent, et y demeurèrent vingt ans encore.

Alors seulement le sire de Lassaraz fut tué par son fils, qui voulait avoir ses biens, et on découvrit les deux crapauds, qu’il cachait avec un soin extrême. L’héritier de Lassaraz périt dévoré par les ours. Le manoir passa dans une branche collatérale. Pour conserver, dit-on, le souvenir du parricide puni, on éleva dans l’église la statue d’un guerrier avec les deux crapauds aux joues et aux reins. Cette statue, renversée aux jours destructeurs de la réforme, a été retrouvée, comme nous l’avons dit, en 1835.

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Symbolique du Lapin en chocolat

Posté par othoharmonie le 24 novembre 2012

Le lapin en chocolat est un lièvre

Le lièvre est peureux,  » être lièvre  » désigne le Couard du Roman de Renard,  » une vie de lièvre  » en exprime les tourments,  » dormir en lièvre  » signifie d’un sommeil léger. Le lièvre aime la nuit et l’attend tout le jour tapi dans l’herbe. Lié à son caractère craintif, manger de sa cervelle aurait guéri la crainte et le tremblement. Le lièvre intrigua les observateurs empiriques de la France médiévale, essentiellement rurale, qui virent en lui une sexualité débridée. Le bouquinage, la saison des amours, débute en plein hiver et dure sept mois. La décision de s’accoupler dépend de la femelle. Par défense ou par séduction, elle refuse parfois les avances de l’élu et des batailles peuvent s’engager entre les partenaires. Les naturalistes ont longtemps ignoré si les combattants étaient des concurrents ou si les femelles participaient aux combats de boxe. La hase peut s’accoupler avec un mâle alors qu’elle a déjà été fécondée par un précédent et porter deux levrauts de deux mâles différents. Les organes génitaux des jeunes sont difficiles à différencier. Pour cette raison, on le croyait homosexuel, les savants de Symbolique du Lapin en chocolat dans LAPIN - LIEVRE phpThumb_generated_thumbnailjpg.jpgLAPIN-CHOCOLAT-PAQUESl’Antiquité le disaient hermaphrodite et pensaient qu’un mâle pouvait mettre bas. Aristote voyait dans leur pilosité une preuve de leur tempérament lubrique :  » les poils poussent jusque dans la bouche  » remarquait-il.

Le lièvre dérangeait beaucoup les moralistes. En 751, le pape Zacharie décréta : « on doit éviter de manger du lièvre car il est lubrique, possédant des vices ignobles qui se transmettraient à l’homme s’il mangeait de cette chair impure. » Ce message est évoqué au clocher de la cathédrale du Puy (l’original est au musée Crozatier) sur un chapiteau qui voisine les Vertus Cardinales désignées par des inscriptions : for (itudo), justicia, pru (dencia), t(emperencia). Les vices sont représentés par le lièvre (luxure), le chien tiré par une laisse (paresse), une tête de cheval tenue par la frontale et la mentonnière du filet (défauts de l’esprit).

Dans la tradition païenne, le lièvre était le compagnon des déesses de la fécondité (fertilité) : Vénus chez les Romains, Ôstara, en pays Germanique. En Grande-Bretagne, à la fin de la récolte, on coupait le lièvre en gage de fertilité : on fabriquait une poupée en épi de blé et on l’enterrait au printemps. Avant l’évangélisation, vers le V° siècle, on vénérait Easter, déesse de la fertilité et du printemps, dont l’animal était un lièvre.

La première mission du christianisme fut de lutter contre le paganisme. Il fallait le supplanter si possible, s’implanter là où il existait, en accepter les éléments, si nécessaire. Les deux croyances se mêlèrent. À Pâques, les Chrétiens fêtaient la Résurrection du Christ, les païens célébraient leur déesse Easter et la naissance de la nouvelle année. Aujourd’hui, en anglais, on dit encore Easter pour Pâques. On offre des œufs, symbole de fertilité, des cloches parce que la voix de Dieu reste muette pendant la mort du Christ, ou un lapin en chocolat : un lièvre.

Dans la sculpture romane, la capture du lièvre symbolisa le paganisme vaincu, particulièrement en Forez, Velay et Vivarais où la tradition celtique resta puissante (loup androphage, mère nourricière aux serpents, tireur d’épine). Dans la nef de l’église du Monastier-Pin-Mories (48) un chapiteau situé en plein Sud, côté du bien, représente un chasseur qui célèbre la capture d’un lièvre en soufflant dans un cor. On le retrouve à Rouffach, en Alsace et sur le portail de l’église Saint-Gall de Bâle. À Grézieu-La-Varenne dans le Lyonnais un remarquable bénitier roman représente d’un côté une chasse au cerf (image de l’âme fuyant le mal) et de l’autre un chasseur qui brandit un lièvre : le paganisme vaincu. La poursuite contre le paganisme se rencontre en Guyenne sur les voussures des portails de Blasimon et Castelviel copié à Saint-Martin-de-Sescas (33). Lorsque les lièvres ne sont pas poursuivis par un chasseur, on peut penser qu’ils expriment un message d’avertissement : le paganisme qui court toujours. Sur la face Sud de Saint-Restitut, on rencontre les deux scènes : un chien poursuit un laporidé, un chasseur tient un lièvre par les pattes de derrière et s’apprête à l’écorcher avec un couteau tenu de la main droite.

Le Christianisme s’implanta sur toutes les fêtes païennes. Noël remplaça en 354 la célébration romaine du Soleil Invaincu, l’Epiphanie célébra l’arrivée des Mages 12 jours après Noël, ce jour-là, les Romains élisaient un roi pour fêter la fin des Saturnales, les Gaulois concluaient la période du solstice d’hiver (sol-stare = soleil immobile) pendant laquelle on nourrissait, sur de petits oratoires, les âmes des morts en voyage. Les pratiquants des religions naturalistes tentèrent de conserver la mémoire des pratiques anciennes. La Saint-Jean remplaça le solstice de juin, mais on alluma des feux pour célébrer le Soleil. Pâques devint la fête principale de la chrétienté, on continua à fêter le lièvre. La puissance de l’Eglise s’imposa, le symbole païen fut oublié, seule l’habitude resta.

Le lapin en chocolat constitue un élément palpable de la pérennité des symboles.

Lionel DIEU du site …. http://apemutam.free.fr/LIEVRE.htm

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La Mule du diable

Posté par othoharmonie le 20 novembre 2012

Mule du diable (La)
et le seigneur Geoffroi le Mauvais (Deux-Sèvres)

(D’après « Revue de l’Aunis » paru en 1869)

par LA RÉDACTION

 

 

La Mule du diable dans ANE Sil-00722.1LOn voyait autrefois sur la rive gauche du Thoué, à peu de distance de la ville de Thouars, un château en ruines dont les sombres murailles contrastaient singulièrement avec le riant paysage qui les entourait. Ses tours éventrées, asile des corbeaux et des oiseaux de nuit, ses fossés fangeux, où les reptiles grouillaient en paix au milieu des ronces, lui donnaient un aspect des plus sinistres. Ce vieux logis féodal s’appelait le château de Marsais. A la fin du XIIIe siècle, il était habité par un seigneur cruel et batailleur, redouté de tous ses voisins. On comptait par centaines les victimes qu’il avait tuées en combat singulier. Il s’appelait Geoffroi mais le peuple avait ajouté à ce nom une épithète bien méritée : partout on le nommait Geoffroi le Mauvais.

Personne n’osait s’aventurer sur la terre de ce farouche châtelain. Un soir d’hiver il arriva quelque chose d’insolite à Marsais. Geoffroi sommeillait depuis quelques minutes au coin de son feu, lorsqu’un bruyant son de trompe se fit entendre à la porte du château. La nuit était proche. L’arrivée d’un visiteur, à pareille heure surtout, était quelque chose de si étrange que le seigneur réveillé en sursaut s’élança d’un bond, pour donner l’ordre de courir sus à l’insolent qui venait troubler son repos. Au moment où il arrivait à la fenêtre, un spectacle singulier frappa ses regards : le pont s’abaissait de lui-même et la herse se relevait devant un chevalier qui arrivait monté sur une mule noire. Les serviteurs, accourus pour barrer le passage à l’inconnu, restaient cloués sur place et s’inclinaient sans oser lever la tête.

L’apparition du personnage avait en effet quelque chose d’effrayant. Revêtu d’une armure aussi sombre que la nuit, il s’avançait lentement en étendant le bras comme pour commander le silence. Sous la visière de son casque, on voyait, à l’endroit où devaient se trouver les yeux deux lueurs éclairant d’une façon sinistre la vaste cour du château. Les yeux de la mule lançaient aussi des sortes de flammes. Parvenu en face du seigneur, l’inconnu s’arrêta et lui adressa la parole en ces termes :

« Geoffroi, je viens de bien loin pour t’offrir le combat. Jusqu’à présent tu as toujours été heureux, mais le destin se lasse de t’être favorable. Il faut enfin que tu sois vaincu ». Le seigneur lui répondit : « Je n’ai pas l’habitude de me battre avec ceux que je ne connais pas. Qui es-tu ? Montre-moi ta figure ». Et l’étranger de lui rétorquer : « Je te croyais brave : je me trompais. Si tu veux voir mes traits, viens à minuit dans la forêt, au carrefour des Trépassés. Je suis le chevalier maudit. Oseras-tu croiser le fer avec moi ? ».

Geoffroi lui répondit : « Il suffit. Tu ne saurais m’effrayer. Je me battrais avec le diable même, si je me trouvais en face de lui. A minuit, chevalier de la sombre figure, je t’enverrai rejoindre le roi des ténèbres, qui est sans doute un de tes proches ». L’inconnu se contenta de lui dire : « En attendant, tu peux faire préparer ta fosse ». A ces mots, le chevalier maudit disparut en laissant derrière lui un sillon de fumée. Malgré sa grande bravoure, Geoffroi le Mauvais n’était pas sans inquiétude. Ce sombre personnage, pensait-il, est sans doute Satan lui-même. Comment faire pour le battre ? Tout à coup une pensée lui vint : « Je le vaincrai », s’écria-t-il !

Le seigneur de Marsais croyait beaucoup au diable et fort peu à Dieu. Il avait cependant conservé, dans son château, une petite chapelle dans laquelle on célébrait quelquefois le service divin. Il se dirigea de ce coté et courut au bénitier. Il tressaillit de joie en voyant qu’il était encore à moitié plein. L’eau bénite versée dans le fourreau de son épée devait lui assurer la victoire. A minuit il arrivait au carrefour des Trépassés. L’inconnu s’y trouvait déjà. Debout à côté de sa mule, il attendait son adversaire. Suivant sa promesse, il avait le visage découvert.

L’horrible expression de ses traits ne pouvait laisser aucun doute dans l’esprit : c’était bien le souverain de l’enfer. Geoffroi se plaça en face de lui et tira précipitamment son épée. Aussitôt le diable poussa un cri de douleur ; l’eau bénite venait de frapper sa figure. Couvert de brûlures, aveuglé, il était hors d’état de se défendre. « Je suis vaincu », s’écria-t-il avec rage. « Comme preuve de ta victoire je te laisse ma mule. Prends-la sans crainte, elle te rendra de grands services. C’est une bête précieuse ; elle ne se lasse jamais et n’a pas besoin de nourriture ; il ne faut pas même lui donner à boire » Sans attendre la réponse de Geoffroi, le démon disparut. La mule était restée à la même place. Le seigneur de Marsais ne savait trop s’il devait accepter ce singulier cadeau. Il finit cependant par se décider à l’emmener.

 dans ANELe diable avait dit vrai ; sa monture était infatigable. Geoffroi s’en servit pour la reconstruction de son vieux château. Elle fut employée au transport des matériaux. Les ouvriers ne pouvaient suffire à mettre en œuvre les pierres qu’elle apportait sans trêve ni repos, le jour et la nuit. L’édifice s’élevait comme par enchantement à la grande satisfaction de Geoffroi, mais au grand effroi des paysans de la contrée. En voyant monter si vite les hautes tours du château, ces derniers se signaient et disaient tout bas que c’était une œuvre infernale.

Comme pour donner raison à leurs propos, le seigneur acheva sa construction sans relever la chapelle qu’il avait démolie. Le travail se termina pourtant sans accident et Geoffroi put s’installer dans sa nouvelle demeure. Il l’habitait depuis quelques jours, lorsqu’un soir un valet d’écurie croyant bien faire donna de l’avoine à la mule. Celle-ci, mise aussitôt en fureur, lança contre la muraille une si terrible ruade que le château s’ écroula tout entier, en ensevelissant sous ses ruines le seigneur et ses gens.

Le chevalier maudit apparut, dit-on, alors au milieu des ruines. « Je suis vengé », s’écria-t-il. Il s’élança ensuite sur sa mule, qui prit en galopant le chemin de Maranzais. On voit encore, sur le piédestal de la croix Mathon une trace de son passage. C’est l’empreinte du fer de la monture de Satan. La mule avait voulu renverser la croix en passant, mais elle n’avait réussi qu’à entamer légèrement la pierre.

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Message du peuple Chevaux 5

Posté par othoharmonie le 26 octobre 2012

 

 

Nous, du peuple animal, vivons très bien sans culpabilité ou jugements nos deux réalités en apparence contradictoires..

 

Message du peuple Chevaux 5 dans CHEVAL chev-300x211Notre aisance à vivre harmonieusement ces deux réalités contraires compte parmi les raisons qui vous attirent vers nous. Vous savez que nous possédons une sorte de secret et que nous sommes des êtres fondamentalement équilibrés et paisibles. Les plus sensibles d’entres vous sont souvent attirés par notre façon d’être. Dans votre mythologie, le cheval est souvent représenté comme le messager ailé des dieux et cette image constitue un reflet réel de la vérité. Bien que nous considérions tous nos frères animaux comme des messagers ou si vous préférez, des représentants de par leur présence ici, les chevaux ont un mandat particulier auprès des humains. Toutes les espèces qui ont accepté la « domestication » dans leur plan de vie ont un rôle accru, c’est-à-dire que nous sommes comme des ambassadeurs du peuple animal, auprès des êtres humains. Non pas parce que nous sommes supérieurs à autrui mais parce que nos attributs ont été programmés en fonction de cette tâche. Être proche des humains comporte un type de mandat différent que d’être un animal « sauvage ». Ce mandat n’est pas mieux ou pire; il est différend. Être domestiqué veut aussi dire que nous avons choisi de nous approcher de la conscience humaine par curiosité, par désir de guérison ou pour notre propre évolution!

 Nous avons parlés un peu plus tôt de notre grand cadeau : la liberté! Cet attribut divin est gravement menacé sur votre planète! Certains pays plus aisés se croient libres mais cette illusion vous joue de bien mauvais tours!… Et pour la plupart, vous non plus n’êtes pas libres dans votre être et cela fait si longtemps que vous ne l’avez pas été que vous ne savez plus à quoi ça ressemble! Les chevaux ont accepté la domestication « en masse » au moment historique où vous avez commencé à perdre cette liberté de façon plus virulente. La diminution drastique du nombre de chevaux sauvages depuis le siècle dernier est un miroir de votre propre perte de liberté et ceci coïncide avec la montée fulgurante de ce que vous avez nommé l’industrialisation.

 Comme nous l’avons déjà mentionné, la liberté dont nous parlons ici constitue un attribut divin qui n’a rien à voir avec la liberté physique, même si celle-ci est quand même importante. C’est un état intérieur de loyauté envers vous-même et votre âme. La loyauté est un autre cadeau que vous offre le peuple des Chevaux… Votre société n’encourage pas la loyauté envers l’âme ou envers vous-même à titre de d’individu unique. Elle encourage la conformité, la soumission, la hiérarchisation et la passivité.

 Beaucoup d’entre vous projetez ces façons d’être sur nous en prétendant que les animaux vivent également de cette façon, ce qui est à la fois vrai et faux. Encore une fois, les animaux agissent à titre de miroirs pour les humains. Conséquemment, ils adoptent des comportements qui imitent les humains et leurs habitudes de vie. Laissez à nous-mêmes, sans le stress causé par la présence envahissante des humains, plusieurs d’entre nous auraient des comportements radicalement différents!

 Oui, il est vrai que pour vivre ici en regroupement, nous avons besoin de certaines directives pour éviter le chaos. Mais il n’y a pas de honte, de jugement, d’oppression dans notre organisation. Oui, il est vrai aussi que nous faisons face à des dangers, que nous sommes blessés, malades et nous mourrons, tués par un prédateur lorsque nous vivons en nature…

 Toutefois, grâce à notre connexion consciente et constante avec notre propre divinité, nous approchons et vivons le passage de la mort de façons très différentes des humains. Parce que vous êtes déconnectés, votre besoin de sécurité vous a amené à accepter des lois et des systèmes sociaux qui ne sont pas en accord avec votre véritable nature divine. Par peur, par culpabilité, vous avez accepté de remettre votre liberté, donc votre pouvoir, dans les tristes mains d’êtres qui n’ont pas votre bonheur à coeur… La liberté et le choix intérieur réel créent de l’espace en vous et autour de vous et par conséquent représente un de plus grand pouvoir qu’un être incarné puisse posséder. Lorsqu’il y a de l’espace, il y de la fluidité, du mouvement, de l’expansion, de l’amour. N’oubliez point ce que nous venons de vous dire, car ceci est une clef pour vous.

 Actuellement, sur terre, les animaux démontrent des comportements très agressifs et hiérarchisés. Le plus fou, c’est que certains d’entre vous pensent qu’il est donc normal que les humains fassent de même car, c’est bien connu : « ce sont les plus forts qui survivent »! Vous avez adopté massivement cette croyance et elle est en train de justifier les pires abominations envers la terre, les animaux, les plantes et les autres humains. Nous vous miroitons ceci, afin que vous effectuiez de nouveaux choix et non pas pour justifier vos actions cruelles et violentes! Tant que les êtres humains resteront fermés à la télépathie et aux nombreux messages que nous tentons de leur miroiter par nos actions, nos comportements resteront tel qu’il le sont actuellement : infanticides, cannibalisme, guerre de territoire et violence de toutes sortes.

220px-JumentpoulainFrison dans CHEVAL Imaginez un instant que vos sociétés soient bâties sur des valeurs de coopération et d’harmonie. Imaginez que vous êtes tous connectés consciemment à la nature et à votre propre divinité. Imaginez que vous ressentez tangiblement votre connexion profonde à chaque être qui habite cette planète. Pensez-vous vraiment que les animaux qui vous entourent agiraient comme ils le font maintenant? La réponse est non et nous sommes confiants que l’avenir vous amènera à vivre consciemment dans un monde beaucoup plus harmonieux, si là est votre choix!

 Plus il y a de gens qui choisissent de vivre ainsi, plus la relation entre humains et animaux se transformera spectaculairement! Certains animaux pourront quitter ce lieu (Ex. vaches, cochons, rhinos, baleines, éléphants et certains grands chats) et de nouveaux arriveront, fidèles aux nouveaux paradigmes incarnés par les humains! Quant à nous, le peuple des Chevaux, nous désirons remplir nos rôles d’éducateurs et pour ceux qui resteront des partenaires conscients dans la création d’une terre d’harmonie et d’équilibre. Ceci est notre vraie nature et celle de votre terre également. La compétition, la survie, la hiérarchisation, la pollution, le manque d’espace, d’énergie et de nourriture, sont des mauvais rêves que vous avez acceptés quand vous avez CHOISI d’expérimenter l’illusion de la séparation. Nous sommes tous UN. Nous le répétons sans cesse afin d’activer cette mémoire en vous, afin de provoquer un changement dans vos choix et actions quotidiennes.

 Le véritable changement est commencé sur votre planète depuis plusieurs années déjà. Qu’allez-vous choisir, la nouvelle ou l’ancienne énergie? Lorsqu’une masse critique sera atteinte, les voiles de l’illusion de la séparation disparaîtront… (à suivre)

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Cheval Mallet et sa légende

Posté par othoharmonie le 20 octobre 2012

 

Cheval Mallet et sa légende dans CHEVAL 220px-ChevalMalletCheval Mallet ou cheval Malet désigne un cheval fabuleux et maléfique mentionné dans le folklore français autour de la Vendée, du Poitou, et plus fréquemment dans le pays de Retz, près du lac de Grand-Lieu. Cet animal était censé apparaître le soir ou au milieu de la nuit sous la forme d’un magnifique cheval blanc ou noir, proprement sellé et bridé, et tenter les voyageurs épuisés par un long voyage. Plusieurs légendes très semblables circulent à propos des imprudents qui chevauchèrent cette monture, et n’en revinrent jamais à moins de posséder sur eux la rançon du voyage ou un charme de protection tel qu’une médaille de saint Benoît. Le cheval Mallet est vu comme un instrument du Diable voire comme une forme de Satan lui-même. Peut-être issu de Sleipnir et de la chasse sauvage, sa légende est très semblable à celle d’autres chevaux fabuleux tels que lou drapé ou la blanque jument.

Une fête folklorique fut également connue sous le nom de cheval Merlette, Merlet ou Mallet dans la commune de Saint-Lumine-de-Coutais, elle avait une fonction militaire, cathartique, de célébration du renouveau ou de carnaval. Bien que ses liens avec la légende du cheval Mallet demeurent peu connus, elle mettait en scène plusieurs acteurs autour d’un chêne, dont un déguisé en cheval. Elle fut combattue par les autorités ecclésiastiques et interdite en 1791.

Légende du cheval Mallet

Le cheval Mallet se présente comme un magnifique cheval, généralement blanc, plus rarement noir (il serait blanc comme le brouillard en Vendée et noir en Saintonge), il est parfois décrit comme un cheval-fantôme, toujours mauvais ou maudit, qui apparaît soigneusement sellé et bridé, parfois le soir, et le plus souvent au milieu de la nuit, face à un voyageur fatigué par une longue route, il représente alors une tentation pour celui-ci. Si le voyageur enfourche cette monture, sa chevauchée se termine toujours au matin par sa mort, le cavalier est jeté à terre et meurt généralement sur le coup ou alors est piétiné à mort par sa monture, jeté dans un précipice ou dans une fontaine, voire dans tout type de point d’eau. Des traces de sabot « à la forme étrange » pouvaient être retrouvées à côté du corps.

Selon Claude Seignolle et Édouard Brasey, les yeux du cheval Mallet émettraient une lueur qui éclaire son chemin lorsqu’il galope, et il n’y aurait qu’un moyen d’arrêter cet animal, « c’est d’avoir sur soi la rançon du voyage ». Jeter six pièces de monnaie marquées d’une croix devant lui pourrait aussi le stopper tout comme effectuer un signe de croix, et utiliser de l’eau bénite ou un sou marqué. Une médaille de saint Benoît (dite « croix des sorciers ») serait la seule protection efficace qui permet d’en prendre le contrôle pendant une nuit. Cet animal fantastique et maléfique des légendes « faisait trembler de peur les petits-enfants quand les vieilles femmes l’évoquaient ».

220px-Auf_dem_Gehrenberg_7 dans CHEVALLes origines du cheval Mallet restent floues et « se perdent dans la nuit des temps », mais il est clairement assimilé à un instrument de Satan, une forme du Diable lui-même, un damné ou une âme en peine. Dans son ouvrage consacré aux structures anthropologiques de l’imaginaire, Gilbert Durand dit que le galop du cheval est isomorphe du rugissement léonin et du claquement du tonnerre. Il s’agit d’un son effrayant, comme cela est mis en avant dans la légende du cheval Mallet et du cheval Gauvin. Dans un recueil de contes de Jean-François Bladé, Pierre Lafforgue mentionne en introduction qu’une monture avec trois cavaliers et plus sur son dos qui s’allonge est un cheval Mallet, forme du diable qui ne peut être combattue qu’avec un signe de croix et en refusant d’y monter. Ce dos qui s’allonge, que l’on retrouve chez bon nombre d’autres chevaux-fées serait selon Henri Dontenville une caractéristique serpentine, ou du moins reptilienne. En effet, « il n’y a qu’à regarder se dérouler un serpent ou plus simplement un ver de terre pour comprendre d’où vient ce mythe ».

Selon un recueil de 1862, le cheval Malet se présente quelquefois au voyageur en n’ayant « ni queue, ni tête », ce qui ne l’empêche pas de partir au galop quand il sent ce dernier monté sur son dos, il rejoint ici le cheval qui porte la Guillaneu à la nouvelle année, si l’on en croit les habitants de Saint-Benoist-sur-Mer.

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Cheval et spiritualité

Posté par othoharmonie le 12 octobre 2012

 

beau témoignage issu du site http://domaineamlalad.e-monsite.com/rubrique,notre-philosophie,198853.html

 Estelle et Marie-laure, deux soeurs animées par la plus belle des passions, le cheval… Barbe et son histoire.

C ‘est dans notre jeunesse que nous avons découvert cet animal étonnant qu’est le cheval. 
Ayant peu fréquenté les centres équestres, car nous avons eu la chance d’avoir nos premiers chevaux à la maison, de là a commencé une grande aventure qui se poursuit aujourd’hui entre les chevaux et nous, et plus particulièrement les chevaux Barbes. C’est en vivant au quotidien avec nos chevaux que nous avons découvert et apprécié la richesse de cette race.

Cheval et spiritualité dans CHEVAL 220px-Classic_Champange_StallionNous avions choisi de nommer, dans un premier temps,  notre élevage « élevage El Tayeb »( en langue arabe, tayeb signifiant bon, bienveillant, généreux), mais au fil du temps l’élevage s’est orienté vers un type de chevaux Berbères Antiques.Un jour, Hélène Goulefert nous a  soufflé qu’un nom Berbère serait plus adapté à l’orientation de l’élevage.   C’est comme ça que l’élevage El Tayeb est devenu le Domaine Amlalad.

 Amlalad signifiant Utopie en berbère, nous trouvions ce terme adapté à notre projet d’élever à la fois des chevaux berbères très anciens hors stud-book avec le lot de difficultés que cela induit, ainsi que pour notre envie de développer le sens du cheval en remettant en question bon nombre de pensées et pratiques équestres.

   Nous ne cachons pas notre intérêt pour le domaine de la spiritualité, et considérons le cheval comme un être « spirituel » et le traitons comme tel. Le rapport que nous avons avec les chevaux est le reflet de celui que nous avons au monde, aux individus et à la nature elle-même. Notre comportement vis-à-vis des chevaux révèle ce que nous sommes… Nous caressons l’espoir qu’un jour les chevaux aident l’ homme à prendre conscience de lui-même, de sa nature et peut-être à devenir meilleur… 

   Parallèlement, après avoir côtoyé de nombreux couples cavalier-cheval, nous avons constaté qu’il existait un lien étroit entre l’attitude du cheval et l’état émotionnel du cavalier.

 L’environnement du cheval ainsi que ses conditions de vie (enfermement au box et isolement) sont souvent à l’origine d’une relation chaotique…  Au fil des années notre observation s’affinait et des interrogations surgissaient, cela nous a poussé à un grand questionnement et à une remise en question de nos propres pratiques,  mais aussi sur notre équilibre intérieur et sur notre évolution personnelle guidée par le cheval. C’est cette considération que nous avons des chevaux, qui nous a fait tant apprendre à leurs côtés, et qui nous permet de continuer, à chaque instant et grâce à chacun d’eux, d’affiner notre compréhension de cet animal hors du commun.

 Cette nouvelle conception est malheureusement à double tranchant, car nous savons par nos chevaux que nous sommes dans une relation juste, mais à la fois nos relations avec d’anciens « cavaliers-amis » se sont détériorées car nous ne pouvions plus être en accord avec leur vision et conception du cheval (de la vie donc!), et eux-mêmes rejetaient massivement nos idées… mais la passion et nos convictions nous ont fait dépasser ce désaccord.

  220px-President_Reagan_and_Queen_Elizabeth_II_1982 dans CHEVAL Nous pensons, avec certitude, que la relation au cheval ne se limite pas à une pratique équestre quelle qu’elle soit. En effet, de nombreux cavaliers associent trop souvent l’équitation à un simple sport, constat incontestable mais vide de sens, est-ce ça « monter à cheval »? N’oublions pas que nous avons à faire à un être vivant, principalement guidé par ses émotions et son instinct grégaire. Si nous ne prenons pas en compte le cheval dans son intégrité lorsque nous sommes avec lui, alors nous passons à côté des émotions les plus belles. C’est dans cette approche que réside notre plus grande frustration car ce constat est né de nombreuses observations et réflexions que nous souhaitions partager avec d’autres cavaliers pour mettre en commun nos idées respectives afin d’aller plus loin dans notre réflexion, malheureusement, beaucoup étaient incapables d’y accéder.

        Nous pensons avec conviction que le cheval est le miroir de l’homme, toutes difficultés rencontrées avec un cheval doit nous questionner sur nos propres difficultés, notre attitude face à ce cheval, notre état émotionnel, psychologique et spirituel… le cheval ouvre les portes d’un cheminement intérieur vers l’authenticité.

  Nous avons compris aujourd’hui que cette démarche est personnelle et nécessite beaucoup d’amour et d’investissements, ce que peu de gens sont encore prêts à donner (dégâts d’une société de consommation individualiste???). Depuis nous avons découvert de nombreux auteurs, livres, articles et thérapeutes qui nous confortent dans notre certitude que le cheval peut guider sur le bon chemin toute personne susceptible de le recevoir. 

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La Légende du cheval noir de l’Islet

Posté par othoharmonie le 12 octobre 2012

 

Il n’y a pas toujours eu d’église ici, à l’Islet, vous le savez; il n’y avait qu’une petite chapelle de bois rond. Les paroissiens se rendaient au Cap Saint-Ignace pour faire leurs Pâques, se marier, pour faire baptiser leurs enfants ou se faire enterrer.

La Légende du cheval noir de l'Islet dans CHEVAL 220px-Merens_calinLa nouvelle courut, un bon jour, que les résidents auraient leur curé. Grande joie dans toute la paroisse! Mais, mon Dieu comme il fallait que le nouveau curé soit étoffé! Pas d’église, pas de maison pour lui. Mais il était l’humilité même, sans vanité et quel bon coeur, ce M. Panet, le premier curé. M. Panet était un saint homme, mais un vrai saint celui-là.

On avait décidé de bâtir l’église, et M. Panet se demandait comment faire charroyer la pierre nécessaire. Il veillait une nuit et pensait: « Les chevaux sont si rares et il n’y a pas de morte saison dans les travaux de la terre. Où en trouver? Cela l’empêchait de dormir. Tout à coup son nom fut prononcé dans la nuit. Ai-je la berlue? se demanda-t-il.

La même voix l’appela une seconde fois, une voix de femme, très doucement: François, François!

Effrayé, mais il se dit en lui-même, je suis en état de grâce. Je n,ai donc rien à craindre. Se redressant, il répondit: Au nom de Dieu, que me voulez-vous?

Une belle dame lui apparut, blanche et rayonnante: “Je suis Notre-Dame du Bon Secours, dit-elle. Ne crains rien et sois confiant! Demain, à ton réveil, tu trouveras un cheval devant ta porte. Tu t’en serviras pour charroyer la pierre de ton église. La seule précaution, c’est qu’il ne faut jamais le débrider. N’oublie pas!

La dame disparut, et le bon curé tomba endormi dans sa chaise. Il se réveilla en sursaut à l’aurore. C’était en mai 1768. Le soleil éclairait déjà sa chambre. L’apparition revint à sa mémoire, mais il crût qu’elle était rêve. S’agenouillant pour faire sa prière, le curé entendit le piaffement d’un cheval dehors. Regardant par la fenêtre, il vit attaché à l’épinette rouge devant sa porte, un magnifique cheval noir dont le poil luisait au soleil. Quelle surprise! Il se passa la main sur les yeux. Mais le cheval était encore là. Il sortit sur le pas de la porte et mit la main sur la crinière du cheval pour s’assurer. Le cheval frémit de la tête aux pieds.

Les ouvriers arrivèrent à cinq heures.

- “Mes amis , dit M. Panet, j’ai emprunté un cheval pour vous. Il paraît que c’est une bête peu commune. Il vous aidera à charroyer la pierre. On le dit chatouilleux. Faites-y attention! Il ne faut pas le débrider, jamais, vous entendez? Autrement, il vous échapperait.”

- Comment s’appelle-t-il votre cheval, M. le Curé, demande Germain-à-Fabien? Après un moment de réflexion, le curé répondit: Il s’appelle Charlot. Je te le confie, mon Germain!

- N’en soyez pas inquiet, M. le Curé.

On attela Charlot à un petit chariot à roues très basses, et l’ouvrage commença. Bien que le premier voyage de pierres fut assez gros, Charlot s’en allait comme s’il n’avait eu qu’une plume derrière lui. Le curé, les voyant arriver, leur cria de ne pas se gêner, de mettre lourde la charge. Le deuxième fut deux fois plus lourd; le troisième, trois fois. Ça n’était rien du tout pour Charlot. Mais le chariot n’était pas assez fort. Les hommes en firent un deux fois plus grand, et ils y entassèrent les pierres comme si elles avaient été du foin. Les roues craquaient. Mais Charlot semblait se moquer d’eux; il touchait à peine à terre en marchant.

- Quel cheval, mes enfants, que ce Charlot! Noir comme geai, pas un poil blanc, quatre pattes parfaites, et membré de fer, donc! Et une queue qu’il portait, une croupe superbe.

- Mais il y a donc toujours un mais – de mauvaise humeur, méchant de gueule. Il fallait y faire attention. Peu importe, puisqu’on n’avait pas à le débrider.

Germain ne laissait pas les autres approcher de son cheval. Mais un beau jour, il ne put pas venir. Il faisait baptiser. Charlot passa aux mains de Rigaud-à-Baptiste.

Rigaud était un fort travailleur, mais entêté et se croyant plus futé que les autres. Puis vantard! À l’entendre, il savait tout. Son cheval, il ne lui manquait que la parole; sa vache c’était une fontaine intarissable – le lait en était de la crème pure; ses cochons engraissaient seulement à se chauffer au soleil; son chien était plus fin que bien du monde; ses poules pondaient deux oeufs chaque jour, les dimanches comme la semaine; sa terre était si fertile que le seul soin nécessaire était pour la retenir; sa femme faisait les meilleurs crêpes; sa fille avait refusé tous les farauds des alentours; elle attendait un avocat de la ville, qui devait toujours venir, mais n’arrivait jamais. Et dame! quel maquignon lui-même il était! La moitié d’un cheval, quoi!

Aujourd’hui, il avait sa chance. Charlot était à lui, son cheval. On l’entendait partout: “Hue donc par ici! Mon cheval! par là.”

Germain l’avait bien avertit: “Surtout, ne vas pas le débrider.” Mais Rigaud de répondre: “Ne t’inquiète pas, mon Germain! les chevaux, ça me connaît! Donc, Rigaud jubilait en charroyant de la pierre.

C’était en août: il faisait chaud. En traversant la rivière La Tortue, il arrête son cheval au milieu, et but deux fois dans le creux de sa main. Il siffla, mais Charlot ne voulait pas toucher à l’eau. – C’est curieux! qu’il pensa. Peut-être est-ce à cause de sa bride. Si je la lui ôtais. Qui a jamais vu un cheval boire avec sa bride! Ça prend un curé pour ne pas connaître les chevaux!”

Il lui passa la main dans la crinière, pour l’amadouer. Charlot en frémit. Et voilà la bride débouclée.

Pou…i-i-che…! Le cheval, flambant nu, partit à l’épouvante. Rigaud, lancé à quinze pieds en l’air, se ramassait dans le lit de la rivière. Revenant à lui, il aperçut le cheval qui filait comme le vent le long du chemin du roi.

220px-Friesian_Stallion dans CHEVALM. Panet, le Curé, s’en revenait à ce moment chez lui, tête nue. comme c’était son habitude, quand il portait le bon Dieu à un malade. Il vit venir le cheval échappé, près du rocher où se dresse aujourd’hui le “monument” et tôt le reconnut. – Charlot lui-même! Mais allons donc, qu’est-ce qu’il est arrivé? Il fait un grand signe de croix pour l’arrêter.

Charlot se cabra, et, quittant le chemin, piqua droit au nord, vers le rocher qui surplombe le fleuve. Le rocher se fendit avec un coup de tonnerre. Des flammes lèchent le bord de la fissure, large de plusieurs pieds. Et le diable – car c’était lui – s’engouffra tout droit dans l’enfer, laissant derrière une odeur de souffre.

Depuis ce jour, il y a là une caverne, dans le rocher – “le trou du Diable” ou encore “la porte de l’enfer”. Elle est taillée comme à la hache, dans le roc. Sa gueule noire, tournée au nord, défie les gros nordès qui sifflent sans fin, les nuits d’hiver.

Charlot était loin d’être fier de lui, après cette tâche imposée de force. Charroyer la pierre des églises n’a jamais été un plaisir pour lui. Il paraît qu’il en était à la dixième. Ce que les contribuables de Québec lui doivent une dette. Dame aussi! Il prit sa revanche contre les paroissiens de l‘Islet.

Pendant des années, on ne put passer sans accident près de la caverne du rocher, surtout la nuit. Des chevaux de passage renâclaient d’épouvante. D’autres butaient et commençaient à boiter. Une “ménoire” de la voiture se cassait, ou le “bacul” ou le “porte-faix”; ou une roue s’enfonçait jusqu’au moyeu dans l’ornière. On y entendait quelquefois des hurlements, ou le cliquetis de chaînes en mouvement. Un animal sauvage – comme un loup – sortait de la caverne en vomissant des flammes. Les jeunes gens n’osaient plus se rendre de ce côté chez leurs blondes, le dimanche soir. Tout celà c’était la faute du beau Rigaud, qui avait débridé son cheval noir. Comme on lui en voulut! Tant et tant, qu’il ne put de ce jour jamais regarder un cheval noir en pleine face.

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