Les vers peuvent nous aider à sauver ce monde en décomposition !
L’action des vers de terre est essentielle à la survie de l’homme et de son environnement. Ils sont un maillon indispensable de la chaîne alimentaire et les garants de la fertilité des sols, que nous exploitons pour nous nourrir.
Labourent les sols et le rendent fertile
L’action des vers de terre est essentielle à la survie de l’homme et de son environnement. Ils sont un maillon indispensable de la chaîne alimentaire et les garants de la fertilité des sols, que nous exploitons pour nous nourrir. Le lombricien est un animal fouisseur. Son activité et son écologie en font un acteur majeur dans la structuration des sols. Véritables laboureurs du sol, ils sont capables de retourner des surfaces considérables. Pour un hectare, on estime que 20 à 30 tonnes passent par leur tube digestif.
Par le travail constant qu’ils exercent, les vers de terre enfouissent dans les couches profondes du sol les éléments organiques prélevés en surface et remontent à la surface la terre des couches profondes ingérée en même temps que les matières organiques. Charles Darwin les appelait les « premiers laboureurs ». Titre amplement mérité au vu de leurs travaux. La présence des vers de terre maintient une structure du sol, dite grumeleuse, qui résulte du passage de la terre dans le tube digestif, des apports de différentes sécrétions et de l’action des bactéries et des champignons. Cette structure est favorable à la circulation de l’air et de l’eau, elle favorise la vie bactérienne et augmente la fertilité du sol. Par contre cette structure grumeleuse disparaît si les vers de terre sont éliminés par les traitements chimiques, les labours fréquents, ou si le sol est compacté par le passage répété d’engins lourds.
Nourrissent et protègent les végétaux
Les lombriciens constituent la première biomasse du sol. Et les scientifiques évaluent à plusieurs centaines de tonnes par hectare leurs déjections qui apportent, ce faisant, une part très importante des éléments nutritifs (phosphore, calcium, zinc, magnésium) nécessaires à la croissance de vos plantes, fleurs, etc.. les rendant ainsi plus résistantes aux attaques de maladies et de parasites.
Les plantes puisent leur nourriture dans l’air et le sol. Aujourd’hui, nous savons que pour avoir une croissance saine, non seulement les différents éléments nutritifs et les oligo-éléments sont indispensables pour nos plantes, mais aussi la matière organique ; celle-ci n’est présente que dans l’humus et est mise à disposition des plantes par les vers et les micro-organismes
Médecins du sol : lutte contre les parasites
Certaines espèces de vers de terre permettent elles aussi la régulation de parasites des plantes. Des études récentes tendent à démontrer que des vers de terre pourraient devenir des alliés efficaces pour limiter l’impact négatif des parasites sur les cultures, sans nuire à l’environnement puisqu’ils éviteraient ainsi à l’espèce humaine l’utilisation de produits chimiques toxiques.
Aident les plantes à boire
En fonction des espèces, les vers de terre agissent différemment sur la structure du sol. Ils creusent des galeries plus ou moins profondes ce qui accélère ainsi l’infiltration de l’eau dans le sol et limite le ruissellement. Ils améliorent l’aération et la circulation des liquides et des gaz qui atteignent plus facilement les racines des plantes. Les galeries creusées permettent aussi aux racines de s’étendre plus facilement et d’accroître la surface d’échange alimentaire entre le sol et les végétaux.
Luttent contre l’érosion des sols
En creusant ces immenses réseaux de galeries, ils procurent des voies d’infiltration dans le sol. De plus ils agissent sur la structure granulaire du sol, en ingérant la terre puis en la rejetant sous forme de gros agrégats dont les propriétés chimiques sont modifiées par rapport au sol environnant (pH neutre, plus grande stabilité des agrégats…) et la structure grumeleuse du sol est favorable au stockage de l’eau. Un sol qui possède une population importante de vers de terre peut absorber des précipitations importantes, voire de très fortes pluies d’orage. La présence des vers de terre limite les risques de ruissellement en surface. Protéger les populations de vers de terre, restaurer les populations détruites ou affaiblies, constituent un moyen efficace de lutter contre l’érosion des sols et d’augmenter leur fertilité.
L’apport de vers dans le sol l’aère et le nourrit, empêchant le compactage de la terre et donc les inondations et leurs conséquences désastreuses pour les cultures et les habitants.
Régénèrent les sols épuisés
L’utilité des vers de terre dans la formation de l’humus, pour la restructuration des sols, et la fertilisation des sols pauvres n’est plus à démontrer, mais reste à être généralisée. En Inde, une expérience test de réintroduction de vers de terre a permis, dès la première année, de doubler la production de thé dans un sol épuisé par l’agrochimie (http://geo5.environnement.free.fr/exchron.html).
Utiles pour la pêche
Les vers de terre et les vers de compost sont également utilisés pour le marché de la pêche en eau douce aussi bien qu’en eau de mer. L’élevage du vers de compost a continué de se développer aux Etats-Unis, grâce à Hugh Carter, cousin de l’ex-président des États-Unis, qui a commencé à élever des vers de compost en 1947 dans un cercueil ! Après 25 ans de pratique et d’expérience de l’élevage du ver, Carter était en mesure de fournir 15 millions de vers par an aux magasins de chasse et de pêche.
Recyclent les déchets
En mettant les vers au travail dans un lombricomposteur, nos poubelles diminuent de 40%.
Les vers de terre recyclent les déchets organiques en les digérant.
Les vers de terre nous apportent donc la solution idéale à la problématique grandissante et préoccupante qu’est la gestion de nos déchets ménagers, tout en favorisant la protection de l’environnement.
Traitent les eaux usées
Récemment, les vers de compost sont utilisés en France et au Chili pour purifier les eaux usées des petites communes peu peuplées et où il n’y a pas d’industries polluantes Depuis 2004 en France dans la station d’épuration de Combaillaux (près de Montpellier) et dans une petite commune du Chili, on teste une nouvelle méthode d’épuration des eaux usées. Le principe est simple : L’une des cuves de la station d’épuration fonctionne selon le principe classique du lit bactérien alors que l’autre est un lombrifiltre. Ce dernier est composé d’écorces de pin posées sur un lit de copeaux de bois et de graviers auquel ont été ajoutés des vers de terre spécifiques, ici de l’espèce Eisenia andrei, qui sont arrosés, par intermittence, d’eau usée. Les vers – 25000 par m² – ne sont visibles. Ils dégradent intégralement les effluents en les consommant, sans utiliser de grandes quantités d’eau, comme c’est le cas dans les stations classiques. Il n’y a pas de boues à la sortie, seulement des tortillons de terre et de l’eau quasi-potable. Cependant, les vers n’agissent pas seuls. Les kilomètres de galeries qu’ils creusent assurent l’oxygénation des bactéries. Cette association permet un fort rendement épurateur, surtout pour les matières en suspension et les matières organiques. Cette forme originale de station d’épuration est adaptée aux petites communes de 1500 habitants environ. Elle nécessite peu d’espace, permet une économie de 20 à 30% par rapport au coût et l’entretien d’une station classique, ne consomme que très peu d’énergie et produit peu de nuisances olfactives et sonores. Cependant, ce système, comme tous les procédés biologiques, est sensible aux pics de toxicité des eaux usées : les vers meurent s’ils sont nourris avec des eaux contenant du mercure, du cuivre ou de l’arsenic. Ce sont donc de bons indicateurs de l’écotoxicité. Le lombrifiltre ne convient donc qu’aux communes sans industries ou sans activités polluantes raccordées au réseau domestique.
Dépolluent les sols
Phytoremédiation des sols. Parce qu’ils ingurgitent des quantités considérables de terre et de débris végétaux pour se nourrir, les vers de terre concentrent la pollution. A proximité des routes on a trouvé dans les vers de terre des concentrations en plomb plusieurs dizaines de fois supérieures à celles du sol. La même chose a été observée pour le DDT, la concentration de ce polluant atteignant 150 fois celle observée dans le milieu. Ainsi les vers de terre jouent dans le milieu terrestre le même rôle de concentrateurs de pollution que l’on observe en milieu marin chez les mollusques. C’est un aspect très important et qu’il ne faut jamais perdre de vue quand on évalue les risques de toxicité dus à la présence d’un polluant. Ainsi, les vers de compost, et plus particulièrement l’espèce Eisenia andrei, aident les écotoxicologues à mesurer les degrés de pollution des sols
Dégradent la matière organique mise à profit dans les filières de l’agronomie
A la station expérimentale de Guernevez (29), dans le cadre du programme « Porcherie verte », sur les conseils de la communauté scientifique, on a, avec succès, traité par lombrifiltration – élevage de vers de terre sur un support organique arrosé par un liquide chargé de matières organiques (eaux usées, lisier ou fumier de bâtiments d’élevage…) – du lisier et fumier porcin.
Certainement, surtout dans le contexte du développement de filières « non alimentaires ». L’évacuation rapide des déjections animales par un système de « chasse d’eau » permet une amélioration des élevages en bâtiment, grâce à la limitation des odeurs, des émissions d’ammoniac et des gaz à effet de serre. Cependant, pour être durable, le système doit recycler l’eau, être facile à gérer pour les éleveurs et ouvrir de nouvelles voies de valorisation des nutriments excrétés.
Ce procédé, développé avec la Chambre d’Agriculture du Finistère, le CNRS et d’autres partenaires (Universités de Rennes, Montpellier, Brest, Jiao Tong de Shanghai, Cemagref de Rennes, Agrocampus Ouest, Cirad avec des financements du Département du Finistère, de la Région Bretagne, de l’Europe et de l’Etat), conduit à : – produire des engrais organiques exportables, – incorporer des coproduits agro-forestiers, – réduire le besoin de surface d’épandage, – réduire l’émission d’ammoniac, de méthane et d’odeurs d’un élevage sur lisier conventionnel, – considérer les lombriciens comme un bioindicateur, simple à contrôler, de la stabilité du système, à défaut de les élever en vue d’une récolte.
Solution contre la faim dans le monde?
Les vers sont également utilisés pour leur fort taux de protéine (70%) dans l’alimentation animale (poules et poissons notamment) et des études scientifiques sont en cours concernant l’alimentation humaine. Les vers pourraient bien répondre au problème crucial de la faim dans le monde et en particulier dans les pays en voie de développement. Les vers : prochaine source de protéines pour les humains ?
Et même lavent plus blanc que blanc!
Source : http://www.unesco.org/courier/1999_02/pdf/courrier.pdf
Pourquoi ne pas tirer de certaines des 1 800 espèces de vers de terre, comme les Eisenia foetida, les enzymes qu’ils fabriquent et qui viennent facilement à bout de taches de sang, de vin ou de terre?
(Source : Libération, 12/06/2004) autre source :http://www.prodinra.inra.fr/prodinra/pinra/data/2009/02/PUB860600600171_20090226111856863.pdf