Le Bouc : la Faute

Posté par othoharmonie le 10 décembre 2015

 

le boucLe Bouc est un mammifère herbivore et ruminant, appartenant à la famille des bovidés, sous-famille des caprinés ou caprins. Il a de longues cornes ayant la forme d’une lyre. Il charge quand il protège son troupeau. Le Bouc, de par ses saillies répétées, représente la sexualité masculine effrénée, et donc une idée d’ensemencement, de fertilité, ce qui explique son association aux sabbats et à la sorcellerie dans les temps anciens. On l’associe aussi au combat. En général, l’élément attribué au Bouc est le Feu (ardeur). Le Bouc est un symbole de fécondité, lunaire et nocturne. Il est immolé par le dieu Bacchus dans la Grèce Antique. Le dieu Pan, faunes et satyres aux pattes de Bouc font partie des représentations les plus communes.

Le Bouc symbolise la puissance génésique, la force vitale, la libido et la fécondité. Mais il est avant tout un animal tragique (en grec, Bouc se dit Trágos). Littéralement, tragédie signifie « chant du Bouc ». C’était à l’origine le chant dont on accompagnait rituellement le sacrifice d’un Bouc aux fêtes de Dionysos. Dionysos s’était métamorphosé en Bouc lorsque, Typhon attaquant l’Olympe et dispersant les dieux effrayés au cours de sa lutte avec Zeus, il s’enfuit en Égypte. On offrait du lait à Apis, comme on offrait du lait au Bouc. On offrait aussi au dieu grec Priape du lait et du miel.

Le Bouc est l’un des animaux, avec le Taureau, symboles à l’origine du culte du Phallus. Bouc donne l’image du mâle en perpétuelle érection, à qui il faut trois fois quatre-vingt femelles pour être satisfait. Il est celui qui gaspille le précieux germe de la reproduction, celui qu’on doit fuir en se bouchant les narines. Ailleurs, Bouc représente l’animal fétiche qui capte le mal, les influences pernicieuses, se chargeant de tous les malheurs qui menacent un village. Plus il est barbu et puant, plus il est efficace.

Dans l’Inde Védique, le Bouc apparaît comme le symbole du feu génésique, du feu sacrificiel, d’où naît la vie, nouvelle et sainte. C’est finalement un animal tragique, qui symbolise la force de l’élan vital à la fois généreux et facilement corruptible. Bouc est symbole d’abomination, de réprobation et d’iniquité. Animal impur absorbé par son besoin de procréer, Bouc n’est plus qu’un signe de malédiction, qui prend toute sa force au Moyen-Âge : le Diable, ange du sexe, est représenté alors sous la forme d’un Bouc. Tout comme le manche à balai, le bouc est aussi monture des sorcières qui se rendent au sabbat. Au moment du jugement dernier, les pécheurs sont représentés par des Boucs placés à la gauche du Seigneur. Le Bouc est ici devenu une représentation totémique de l’Antéchrist, dans la culture judéo-chrétienne. Sa forte odeur et son rôle de procréateur l’ont rapidement fait assimiler à Satan, qui, comme le Bouc, est traditionnellement l’image-même de la luxure.

L’expression Bouc Émissaire provient de la traduction grecque de « Bouc à Azazel », un Bouc portant sur lui tous les péchés d’Israël, selon l’antique tradition annuelle de charger virtuellement un Bouc de toutes les fautes commises durant l’année au sein de la communauté, et de le chasser ensuite dans le désert où il trouvera une mort certaine par manque de nourriture et d’eau. Si la tradition rabbinique conçoit Azazel comme une vallée désertique hostile, les auteurs de la Septante lisent ez ozel (Bouc en Partance) et traduisent en grec ancien par ἀ ποπομπαῖος τράγος : apopompaîos trágos, rendu en latin par caper emissarius. La notion de « sacrifice de substitution » est intégrée à la thématique chrétienne, Jésus étant présenté dans les Évangiles comme un agneau immolé, expiant les péchés du monde en mourant sur la croix au terme de sa passion. Par la suite, on a utilisé cette expression pour désigner une personne par laquelle on fait payer les fautes des autres.

Le totem de Bouc pourra vous aider à évaluer correctement la situation présente, afin de prédire le résultat futur, à rester ancré si vous emménagez dans une nouvelle maison ou débutez un nouvel emploi, et à être plus souple et agile en négociant les réalités quotidiennes du travail et de la vie familiale. Vous accédez à son pouvoir en escaladant une montagne, et en devenant plus à l’aise avec votre sexualité. En tant que guérisseur, Bouc soigne les crises de panique, et guérit les dysfonctionnements sexuels. Gardien ou protecteur, Bouc garde les territoires inexplorés, et assure la satisfaction des besoins essentiels.

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Chèvre noire d’un cimetière de la Drôme

Posté par othoharmonie le 23 mai 2014

 veillant sur les morts et attachée aux divinités infernales ?

220px-Cape_Verdean_goatLa chèvre étant, de tous les animaux, celui que préfèrent les divinités de la terre féconde et des profondeurs infernales dans les plus anciennes conceptions de la mythologie grecque, et cette idée perdurant à l’époque gallo-romaine ainsi qu’en témoignent les nombreux sarcophages gallo-romains sur lesquels figure l’animal, faut-il y voir une explication à la légende relatant l’apparition d’une chèvre noire lorsqu’une ancienne croix fut mutilée dans un cimetière de la Drôme menacé par l’installation d’une gravière ?

Le Zeus primitif, plus d’une fois symbolisé par des haches en pierre, fut le Dieu des cavernes et fut élevé dans un antre du massif crétois de l’Ida, au coeur de cette montagne qu’Hésiode appelait laMontagne aux Chèvres. Zeus passait pour avoir été nourri par la chèvre Amalthée, dans l’antre de Psychro, situé dans le mont Lassithi, au sud de la ville crétoise de Lyktos. Ce sanctuaire, où l’on a retrouvé de nombreux ossements de chèvres, était beaucoup plus ancien que celui de l’Ida et paraissait avoir été fréquenté surtout aux XIIe et XI<e siècles avant notre ère.

Les idées romaines à ce sujet sont encore plus significatives, puisque la chèvre apparaît sur un très grand nombre de sarcophages. Pour ne citer que la Gaule seule, le recueil d’Espérandieu indique à Narbonne un tombeau sur lequel figurent des chèvres ; dans la région de Tarbes, un fragment de stèle avec des chèvres en train de brouter ; à Saint-Cricq, près d’Auch, un sarcophage où deux chèvres s’attaquent à coups de cornes. A Saint-Médard-d’Eyran, deux sarcophages représentent de nombreuses chèvres, isolées ou groupées, en même temps que les divinités chtoniennes (du mot grec signifiant la terre), allongées par terre et tenant à la main des cornes d’abondance. Si l’on ajoute ces innombrables bas-reliefs, où le Mercure gallo-romain est accompagné d’une chèvre, sans doute parce qu’il remplit ici le rôle d’une divinité psychopompe, l’on est obligé de reconnaître que la chèvre a pris, dans l’antiquité polythéiste, une grande importance dans les conceptions funéraires et infernales.

En outre, les dieux infernaux étant également les dispensateurs des richesses, il n’est dès lors pas étonnant : 1° que les cavernes, les puits funéraires et les tombeaux n’aient eu leurs chèvres, gardiennes ou symboles des trésors que renferment la terre et le monde infernal ; 2° que ces animaux, au service ou en rapport avec les dieux de la richesse, aient été représentés, dans l’imagination des peuples, comme étant en or ou en tout autre métal précieux.

En 1917, Anfos Martin, inspecteur de l’enseignement primaire et directeur de la revue Le Bassin du Rhône, rapporte une légende recueillie à l’occasion d’un de ses passages annuels aux abords du cimetière Saint-Paulet, situé à droite du chemin allant de Souspierre à Sallettes, dans la Drôme, et plus précisément entre la route montant à Eyzahut et le ruisseau le Vermenon – sur le terrain enregistré sous le n°117 du plan cadastral de Souspierre, section de Saint-Paulet, quartier de la Blanche. Il est si ancien que le plan cadastral et les matrices qui l’accompagnent n’en font pas mention, le terrain qu’il occupe n’étant au demeurant pas propriété communale.

L’inspecteur explique que ce cimetière est en passe d’être ruiné depuis qu’on vient y extraire du gravier pour les chemins. La coupe de terrain de la gravière montre, entre la couche de terre arable et le gravier que l’on extrait, une rangée de tombes ouvertes par où sortent des crânes, des tibias et divers ossements. Ces tombes sont constituées sur les côtés par de larges pierres plates posées de champ, les unes à la suite des autres, et, à la partie supérieure, de pierres semblables disposées de la même façon, mais posées à plat.

Dans la terre provenant de la couche arable, on trouve, avec les débris d’ossements, de petits vases en poterie bleutée. Le piédestal assez original d’une ancienne croix dont le bras horizontal manque, occupe l’angle du chemin de Salettes et de la nouvelle route d Eyzahut. Depuis neuf ans, je passe chaque année en cet endroit, et je m’y arrête dans l’intention de voir s’il n’y a rien à glaner pour l’histoire du pays, ajoute notre Anfos Martin. Je n’y ai encore recueilli jusqu’ici qu’une légende. Cette légende est d’autant plus intéressante que les fermiers des environs la tiennent pour un fait véritable.

En voyant la vieille croix mutilée, je demandai, il y a quatre ans, au propriétaire actuel du terrain, M. Chavagnac, qui habite dans une ferme à côté, s’il connaissait l’auteur de cette mutilation et de la mutilation d’ailleurs de toutes les croix des environs. Il me répondit qu’il ne le connaissait pas. Je le questionnai alors, et c’est là que je voulais en venir, sur l’ancienneté de la croix et sur le cimetière. Nous causâmes longuement. Je lui fis remarquer combien il était attristant, pour un homme qui avait un peu de cœur, de voir profaner un cimetière, de voir des squelettes humains foulés aux pieds et broyés par les roues des tombereaux ; je gagnai sa confiance et il me raconta ce qui suit.

« Mon père, lorsqu’il acheta, peu après la guerre de 1870, la propriété que je possède, trouva la vieille croix complètement démolie. Il la releva avec le concours des fermiers voisins et cela, à la suite de l’apparition mystérieuse, la nuit, sur le cimetière, d’une chèvre noire, qui sautait, bondissait, lançait des coups de cornes terribles dans l’air, puis disparaissait subitement, lorsqu’on voulait s’en approcher. » Cette Chèvre qui lui était apparue plusieurs fois ainsi qu’à d’autres personnes, ne se montra plus dans le cimetière dès que la croix en eut été relevée.

Mais… « Ah ! Monsieur quelle affaire ! Depuis que cette croix a été mutilée, la chèvre est revenue. Je l’ai vue, il y a peu de temps encore, une nuit de clair de lune, en rentrant un peu tard de la foire de La Bégude, où j’étais allé vendre des bestiaux. Elle était au-dessus des tombes et regardait dans la gravière. Tout à coup elle se retourna, tournoya dans les touffes de buis, se cabra et fonça tête basse dans la nuit. Je hâtai le pas pour être, au plus tôt, en sécurité, au milieu de ma famille. »

Chèvre noire d’un cimetière de la Drôme dans CHEVRE 220px-Chevre_avec_sa_clocheCe récit d’un paysan que je jugeai superstitieux, poltron et sujet à des hallucinations après avoir bu, peut-être, plus que de coutume les jours de foire, aurait certainement disparu à mon esprit, si la lecture de l’article de notre collègue M. Guénin, de Brest, sur « La Chèvre en Préhistoire » ne me l’avait rappelé, poursuit Anfos Martin. Pensant que la chèvre du cimetière de Saint-Paulet pouvait bien être celle qui accompagne, sur les bas-reliefs, le Mercure gallo-romain, ou bien une de celles qui sont représentées sur les sarcophages de la Narbonnaise, et certainement une des chèvres légendaires qui peuplent les cimetières gallo-romains, j’ai profité, aujourd’hui, de mon passage annuel à Salettes pour faire une enquête sur ses apparitions.

Le secrétaire de mairie, M. Brès, qui s’est mis aimablement à ma disposition pour l’examen du cadastre, n’en avait jamais entendu parler ; mais il s’est rappelé, qu’il y a environ quatre ans, époque qui correspond a mon entretien avec M. Chavagnac, les gens de Souspierre et des environs furent bien surpris de voir, un beau jour, appendu à la vieille croix, un magnifique pain au-dessous duquel avait été placés quelques sous, cinq, dit-il, en menue monnaie. Ce pain et ces sous restèrent plus de trois semaines sur la croix. On ne sut jamais qui les avait mis. M. Brès pense maintenant qu’il y a un rapport entre ce fait et celui de l’apparition de la chèvre à cette époque. A son avis le pain et les sous étaient une offrande pour apaiser la chèvre irritée par la profanation du cimetière, et dont l’apparition était rendue possible par la mutilation de la croix.

Cette offrande, par sa nature, semble d’ailleurs bien être elle-même la survivance d’une coutume gallo-romaine. Le propriétaire de la ferme qui est un peu avant d’arriver au vieux cimetière, M. Armand, un homme de 73 ans, qui a tout son bon sens m’a déclaré qu’il n’avait jamais aperçu la chèvre, mais que son voisin, M. Thomas qui demeurait dans une ferme au dessus de la sienne et dont les trois enfants vivent encore, avait vu dans le cimetière, par une belle nuit étoilée, trois ou quatre chèvres qui se poursuivaient et se battaient, qu’il avait voulu s’en approcher, mais qu’elles avaient disparu tout aussitôt.

M. Armand était parmi ceux qui, vers 1873, relevèrent la vieille croix du cimetière ; il ne se permet pas de douter du dire de ses voisins, Thomas et Chavagnac. Questionné sur le pain et les sous qui se trouvaient sur la croix il y a environ quatre ans, M. Armand, assez embarrassé, m’a dit à peu près textuellement : « Ah ! Monsieur, vous savez, c’est là un vieil usage. Des gens qui avaient ou qui redoutaient un malheur dans leur maison, ont placé là ce pain et ces quelques sous pour que quelqu’un, en les emportant, emportât aussi avec lui le malheur ». Cette explication de M. Armand n’est pas en contradiction avec celle de M. Brès ; elle paraît au contraire la confirmer. Quoi qu’il en soit, j’ai été bien intéressé par mon enquête dont les résultats montrent, une fois de plus, combien, pour tout ce qui touche surtout au culte des morts, le passé, malgré les apparences, est encore vivant parmi nous.

Marcel Baudouin, membre de la Société préhistorique française, explique à la suite de ce témoignage d’Anfos Martin que selon lui, l’origine de toutes ces affaires de chèvre est relative au signe du Zodiaque, bien connu, qui est le Capricorne. Celui-ci était au solstice d’hiver, quand, 1500 ans avant J.-C, le Bélierétait à l’équinoxe de printemps et fut lui-même à l’équinoxe d’automne au Néolithique supérieur (8000 ans av. J.-C.). Or qui dit équinoxe d’automne, ajoute Baudouin, dit – Flammarion l’a reconnu il y a longtemps – Fête de la Toussaint, Fête des Sépultures, Fête des Morts ! D’où l’histoire des chèvres dans les cimetières… Et de conclure : on a une preuve matérielle : « Les Représentations de Mercure [le Dieu-Soleil de l’équinoxe], qui, pour le printemps, est accompagné du Bélier et du Coq, et qui, pour l’automne, est accompagné de la Chèvre, comme vient de le redire M. Anfos Martin.

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Le peuple des Chèvres de Montagnes 1

Posté par othoharmonie le 23 mai 2014

 

 

images (2)Salutations! Nous sommes le peuple des Chèvres de Montagne, celles qui vivent dans les altitudes, nourries par l’incroyable présence des Êtres que vous appelez « montagnes ». Les montagnes sont vivantes et immuables, mais changeantes dans l’infiniment petit de leur structure. Elles sont le reflet de la stabilité, de la persévérance et de la pureté pour les Êtres qui les admirent et le reflet de la souffrance et de la mort pour ceux qui les défient, avec l’arrogance au coeur. Les montagnes sont vivantes et elles sont ici pour adoucir les coeurs durs qui s’y mesurent, par lente érosion ou par confrontation directe. Ici, sur la montagne, l’oxygène se raréfie pour faire place au nectar des Dieux : l’oxygène liquide (ce que certaines cultures appellent le prâna ). Ceux qui sont capables de bien capter l’oxygène liquide ne souffrent pas beaucoup en altitude et c’est pourquoi les montagnes sont souvent les refuges des saints, des hommes et femmes qui sont éveillés…  

Nous, du peuple des Chèvres de Montagne, sommes les gardiennes de ces lieux et nous veillons au bien-être et à l’équilibre des montagnes. Voyez-vous, amis humains, les montagnes sont non seulement vivantes mais elles sont aussi, bien souvent, les points d’entrées et de sorties (ainsi que les protecteurs) des peuples qui vivent sous terre. Comment, vous ne saviez pas? Vous pensiez être seuls? Détrompez-vous et surtout préparez-vous car d’ici quelques années, vous serez amenés à rencontrer ces Êtres en chair et en os! Ils sont très pacifiques, et pour des raisons évidentes, n’ont pas choisi de s’exposer massivement aux violences des sociétés passées et actuelles. Bien sûr, si vous ne désirez pas les rencontrer, il en sera fait selon votre volonté, comme toujours. Le libre choix, bien qu’en partie amoindri ces dernières années pour faire place à l’arrivée massive de la lumière de vie, est toujours bien vivant sur terre. 

Nous, les Chèvres de Montagnes, sommes souvent les messagères des intra-terrestres, ces Êtres qui peuplent l’intérieur de plusieurs grandes montagnes; nous sommes connectées à eux télépathiquement et nous diffusons leurs fréquences, leurs messages d’harmonie et de paix à tous les Êtres du peuple animal et à tous les humains qui s’y ouvrent. Les animaux qui ont des cornes sont des capteurs et des diffuseurs de fréquences, d’informations. Ils ancrent ce qu’ils reçoivent dans leur environnement respectif et l’utilisent aux fins spécifiques de leur mandat d’incarnation. Pour les animaux terrestres, les cornes servent d’antennes, en quelque sorte. Les animaux qui évoluent principalement dans l’eau n’ont pas besoin du même système de transmission puisque l’eau est le plus grand conducteur d’énergie, de fréquence et d’information qui existe sur cette planète. 

Nous, du peuple des Chèvres de Montagne, savons aussi où se trouvent les points d’entrée des cités intra-terrestres. Cependant, les codes d’ouverture de ces entrées qui vibrent à des fréquences plus élevées, ne sont actuellement connus que des Êtres qui habitent sous terre. Cela évite les intrusions. Non, ceci n’est pas un conte de fée, c’est la vérité. Vous en jugerez bientôt par vous-même car vous verrez avec vos yeux! Nous savons bien que les Êtres humains se servent beaucoup de leur sens de la vision pour assimiler et valider leurs expériences terrestres. Cela est juste pour certaines choses mais tout de même assez limité pour expérimenter la vastitude de l’univers qui nous entoure. Nous aimerions vous suggérer d’employer vos antennes. Évidemment, elles sont différentes des nôtres mais elles peuvent êtres d’une grande efficacité. Vos antennes intérieures sont reliées à vos hélix d’ADN, actuellement en grand changement! C’est d’ailleurs pour cette raison que de plus en plus d’Êtres humains utilisent ce qu’ils appellent l’intuition et que de plus en plus d’Êtres humains vont re-connecter avec leurs habiletés télépathiques. (à suivre…)

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Le peuple des Chèvres de Montagnes 2

Posté par othoharmonie le 23 mai 2014

 

 

 

images (1)Nous, du peuple des Chèvres de Montagne, allons en altitude pour capter et émettre les différentes transmissions qui nous sont confiées. L’altitude élève les fréquences vibratoires, purifie tant physiquement que psychiquement et permet une plus grande clarté. Nous sommes très respectées dans le monde animal pour cette capacité à capter des messages et des fréquences qui viennent parfois de bien loin. L’élément air devient, dans sa forme raffinée, l’élément éther qui défie les lois dites « normales » du temps linéaire et de l’espace. Cela permet de recevoir et d’émettre des messages de toutes sortes sur de grandes distances et même dans ce que vous appelez le passé et le futur 

Cette faculté nous permet d’envoyer des messages d’amour et des fréquences très élevées aux quatre coins du Globe, à tous les moments de ce que vous appelez votre histoire. Cela fait partie de notre rôle et c’est un des cadeaux que nous désirons vous léguer, amis humains… 

De plus, nous, du peuple des Chèvres de Montagne, avons un autre cadeau pour vous : le discernement. Cette faculté est alimentée par nos voyages réguliers en altitude et le type de messages que nous sommes appelées à transmettre. Curieusement, lorsqu’on observe une chèvre, on serait bien tenté de penser que nous manquons de discernement puisque nous mangeons et digérons à peu près n’importe quoi! N’est-ce pas étrange? Ceci n’est pas un hasard, amis humains, car les fréquences vibratoires de paix et d’amour généralement entretenues par les chèvres de tout genre, nous permettent de transmuter tout ce que nous avalons. Il y a là pour vous une importante clef car tout pouvoir manifeste au niveau physique possède sa correspondance aux niveaux mental, émotionnel et psychique. Notre discernement en est donc un basé sur la fréquence de la vie, de l’Amour : nous ne retenons que ces deux formes de nourriture, peu importe ce que nous ingérons. Nous transformons ce que nous mangeons, alimentaire ou pas, en lumière et en vitalitéCette habileté de transformation fait de nous de puissants alchimistes! 

Un autre des attributs divins que nous possédons et que nous aimerions partager avec vous est notre capacité à faire UN avec la montagne qui est un Être vivant et un organisme minéral. Les minéraux possèdent une conscience bien à eux. Ils sont responsables de maintenir les illusions que vous appelez solidité, durée dans le temps et stabilité. C’est sur eux que vous posez vos pieds, tous les jours. Les minéraux nous donnent le support, le contenant dans lequel nous créons nos vies et dans lequel nous pouvons vivre l’illusion de la dualité (le plein et le vide). 

Les minéraux, du moins selon vos lois de physique, représentent le solide, le plein, le lourd, le dense; ils sont le contraire du vide. Parce qu’ils perdurent à l’intérieur du système appelé « temps », ils emmagasinent et gardent précieusement un grand savoir, une sagesse et un pouvoir qui leur est particulier. Nous savons bien que pour nombre d’entre vous, les minéraux n’ont aucune vie, ils ne sont que matière inerte. Détrompez-vous! Ils n’ont certes pas de système nerveux, mais les minéraux possèdent une mémoire incroyable (variant selon la sorte) et une capacité à se transformer, alchimiquement, en s’abandonnant aux forces de la vie ou aux énergies des Êtres qui possèdent les connaissances nécessaires. Cela n’équivaut pas à un hasard que certaines pierres soient considérées comme plus « précieuses » que d’autres. Cela fait référence directe à leur composition chimique et à leurs capacités alchimiques! (à suivre…)

source : http://expressorion.com/Peuple%20Animal.htm

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Le peuple des Chèvres de Montagnes 3

Posté par othoharmonie le 23 mai 2014

 

 

téléchargement (1)Nous, du peuple des Chèvres de Montagne pouvons vous dire ceci encore :

Il fut un temps, sur cette planète, où l’or était très convoité et pillé par certains peuples de l’espace. C’est pourquoi certaines civilisations terrestres se sont aussi mises à le convoiter ; beaucoup d’Êtres ont perdu la vie et beaucoup d’autres, voire des civilisations entières, ont choisi de disparaître dans d’autres dimensions pour échapper à la destruction massive qu’entraînait invariablement la chasse à l’or. Votre histoire humaine, bien limitée, ne reflète qu’une partie de la vérité… 

Encore aujourd’hui, l’or a une grande valeur pour l’humanité mais la plupart d’entre vous ne sait pas pourquoi, mais ce sont ses propriétés alchimiques qui rendent l’or précieux. 

À l’instar de l’or, les cristaux de quartz jouent, eux aussi, un rôle important sur notre planète. Ils sont capables d’emmagasiner énormément de savoir et de connaissances; ce sont aussi de grands amplificateurs d’énergie. Les diamants, de par leur dureté et leur construction moléculaire, sont des pierres de manifestations dans la 3e dimension, ce sont des émotions et des états d’être cristallisés dans leur plus haute manifestation, leur plus grande beauté terrestre. Nous pourrions vous entretenir longtemps de ce monde extraordinaire qu’est celui des minéraux mais, pour nous, l’essentiel est que vous captiez le fait indubitable que vous êtes entourés de vie et surtout de conscience, même aux endroits où vous ne vous y attendez pas. 

Les montagnes, formées de minéraux de toutes sortes, sont des Êtres d’une grande conscience et d’une grande sagesse mais elles ne fonctionnent pas dans le même espace-temps ni selon les mêmes règles que vous, amis humains. Nous, du peuple des Chèvres de Montagne, sommes liées à la montagne de façon intrinsèque puisque nous ne faisons qu’UN avec elle. Nous vous dévoilons là un grand secret, amis humains, car cette unicité que nous vivons avec la montagne correspond à un état qui, lorsque appliqué à toutes choses qui vous entourent, vous amène à vivre la félicité et la certitude que la vie est éternelle. C’est aussi ce même état d’union qui nous permet d’avoir le pied sûr et d’éviter les chutes, même à des endroits périlleux. En devenant UN avec votre environnement, vous devenez en quelque sorte invincible! Pour arriver à cet état, vous devez savoir dans votre être tout entier que le monde qui vous entoure, de la plus petite roche au plus grand arbre, est doté d’une conscience. 

Pour faire UN, vous devez trouver le diapason, la fréquence émise par la conscience inhérente à toute chose et vous y fondre. Cela vous paraît peut-être compliqué, mais sachez que c’est la grande simplicité de ce que nous vous communiquons qui vous apporte le plus de confusion… La fluidité dans laquelle votre être est de plus en plus appelé à évoluer facilitera cette fusion.

 Depuis des siècles, votre plus grande erreur, amis humains, a été de vous croire supérieurs à la nature et de tenter de la conquérir, de la subjuguer. La vérité est que tout Être vivant est une partie intégrante de la nature. Vous pouvez tenter tant que vous voudrez d’ignorer cette vérité, elle restera immuable puisqu’elle est le fondement même de la vie sur terre. Vos croyances sociales, politiques, économiques et surtout spirituelles sont fondamentalement erronées! Amis humains, votre désir de dominer la nature et les Êtres dits inférieurs à vous, ne crée que du déséquilibre et de la disharmonie, précurseurs de violence et de maladies de toutes sortes. (à suivre…)

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Le peuple des Chèvres de Montagnes 4

Posté par othoharmonie le 20 mai 2014

 

 

téléchargement (3)Nous, du peuple des chèvres de montagne, vous invitons à venir visiter nos « résidences ». Nous vous invitons à venir apprendre à faire UN avec la montagne pour vous ressourcer et pour appliquer cette capacité à tous les environnements dans lesquels vous vous trouvez. Si vous réussissez à intégrer cette habileté fondamentale, c’est-à-dire à faire UN avec les montagnes, ces Êtres de densité selon vos critères, imaginez comment il vous sera facile de l’appliquer aux autres environnements : la forêt, la mer, l’air et tous les espaces émotifs, mentaux et spirituels qui façonnent l’expérience de votre Vie! 

Avant de vous quitter, amis humains, nous désirons vous léguer un dernier cadeau : celui de la vitalité. Dans votre monde, il paraît que cet attribut est légendaire chez les chèvres… Cependant, il est primordial que vous sachiez ceci : notre vitalité est toujours mise au service de notre environnement. Elle ne combat pas l’environnement, elle s’y assimile, s’en nourrit et le sert en retour. Notre vitalité ne sert pas à asservir ou conquérir. Nous l’utilisons pour le service, pour créer la vie et la sauvegarder dans l’harmonie. Notre vitalité est nourrie par notre capacité à faire UN, donc à nous abandonner, à devenir perméables à notre environnement naturel. Notre vitalité est un véhicule de création de la vie, respectant les différents cycles qui la gouvernent. Pouvez-vous en dire autant, amis humains? 

Nous, du peuple des chèvres de montagnes, vous saluont en réitérant notre invitation : venez nous visiter et venez apprendre à faire UN, à vous fondre avec la montagne. Elle vous enseignera les fondements même de votre existence terrestre car elle est constituée de la conscience minérale, squelette de la matière. La montagne est aussi, dans certains cas, habitée par des Êtres exceptionnels et pacifiques qui veillent, à votre insu, sur votre bien-être, depuis des millénaires. Les intra-terrestres à qui nous sommes liées feront leur apparition parmi vous d’ici quelques années, et vous pourrez les rencontrer si vous le choisissez et si votre fréquence vibratoire s’aligne à celle de l’amour. 

Si vous ne pouvez visiter physiquement notre « résidence », utilisez la méditation qui vous a été suggérée dans ces communications et connectez-vous à nous. Recevez la vitalité, le courage et le discernement qui sont nos attributs divins et osez l’expérience de l’union. Il n’y a pas de plus grande expérience que celle là… Ceci engendrera de grands changements dans vos vies. Nous le promettons! FIN. 

 

source http://expressorion.com/Peuple%20Animal.htm

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La Chèvre 1

Posté par othoharmonie le 20 mai 2014

 

Par Fulbert Dumonteil

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téléchargement (2)  Commençons d’abord par son seigneur et maître, le Bouc : Mauvais caractère, mauvaise odeur et mauvaise réputation ; impudent et impudique, emblème de luxure et de brutalité ; l’air hautain, dédaigneux ; marchant d’un pied d’airain à la tête de son sérail, le front large, les cornes hautes et menaçantes, la barbiche flottante et touffue, les yeux étincelants comme deux boutons d’or ; faisant sonner sa clochette d’un air vainqueur, enveloppant enfin son harem fringant d’un regard oblique et farouche. Vindicatif et sournois, tyrannique et débauché, opiniâtre et vaillant, autoritaire et butor, affamé de ronce et de vengeance, n’oubliant rien et bravant tout, assouvissant, un beau jour, dans le sang de son maître, la haine d’une année. Bête, satyre ou diable, tel est le bouc. Eh bien ! malgré ses débauches et ses méfaits, on ne peut lui contester son superbe courage, sa grandeur sauvage, sa majesté satanique, je ne sais quel prestige de réprobation et de fatalité. 

Cynique et fier, il secoue sa grosse tête de satyre, comme s’il voulait jeter au vent toutes les légendes diaboliques dont la superstition enroula ses cornes, et il s’avance à travers les buissons et les ravins, avec une résignation hautaine, comme s’il était chargé encore des iniquités d’Israël. 

Capricieuse, vagabonde et lascive est la Chèvre. 

Douée d’une agilité surprenante, d’une gaieté pittoresque et d’une grâce étrange ; indépendante et hardie comme une fille des abîmes et des glaciers ; paradant dans les jeux du cirque, cabriolant sur les tréteaux, tirant la bonne aventure sur les places publiques, et dansant comme une almée autour de la Esméralda ; la corne en arrière, le nez busqué, la bouche sensuelle et l’oeil brillant ; la patte leste et les moeurs légères, impatiente de la corde, irrégulière de l’étable, dédaigneuse de caresses ; fantaisiste et bizarre, grimpant le long des corniches et se suspendant aux flancs des rochers ; insouciante et friande, avide de voltige et de bourgeons, fléau des bois, ne vivant que pour l’aubépine et la liberté, le salpêtre et l’amour. 

La Chèvre est fille de l’Asie et l’on est à peu près d’accord qu’elle descend du Bouquetin oegagre, qui habite les chaînes du Caucase. 

Répandue sur le globe entier, elle rend à l’homme d’importants services, en lui donnant sa peau, son poil, son lait, sa chair, ses fromages exquis, délices du gourmet et régal du montagnard. 

Dans le centre de l’Afrique, la Chèvre est la grande ressource des caravanes et la nourriture capitale de l’indigène : C’est un don royal et un gage d’alliance ; c’est le plat traditionnel des festins barbares. Après les victoires on mange la Chèvre d’honneur et quelquefois aussi les … prisonniers. (A SUIVRE…)

 

DUMONTEIL, Fulbert (1830-1912) : La Chèvre (1882).


Saisie du texte : S. Pestel pour la collection électronique de la Médiathèque André Malraux de Lisieux (13.VII.2002) Texte relu par : A. Guézou
Adresse : Médiathèque André Malraux, B.P. 27216, 14107 Lisieux cedex
-Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01
Mél : mediatheque@ville-lisieux.fr, [Olivier Bogros] 100346.471@compuserve.com
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Texte établi sur un exemplaire (BmLx : nc) de l’ouvrage Les Animaux chez eux illustré par Auguste Lançon (1836-1887) paru chez L. Baschet à Paris en 1882.

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La Chèvre 2

Posté par othoharmonie le 20 mai 2014

 

Par Fulbert Dumonteil

 

images (4)Chez nous, la Chèvre est la vache de l’indigent, comme l’âne est le cheval du pauvre, c’est l’hôtesse aimée des cabanes et gâtée des enfants. Combien de fois n’a-t-elle pas prêté le secours de ses riches mamelles au sein tari d’une mère, et rempli tous les devoirs d’une bonne nourrice. 

Épouse un peu légère, la Chèvre est une mère excellente. Il faut la voir au milieu de ses cabris jouant, exécuter pour leur plaire des cabrioles audacieuses qui ne sont plus de son âge. Il faut l’entendre quand on lui a ravi ses petits, appeler ses chers chevreaux de cette voix navrante, presque humaine, qui a l’air d’un sanglot. 

La domestication de la Chèvre remonte aux temps les plus reculés. Sa place est marquée dans la Genèse et ses cornes se profilent sur les monuments de la vieille Égypte. Le plaintif Jérémie se fait suivre d’une Chèvre comme une simple cocotte de Bougival, et la reine de Saba amène à Salomon un troupeau de Chèvres blanches comme le lait. Enfin, si une louve allaita Romulus, Alexandre-le-Grand fut nourri par une Chèvre tout comme M. Thiers. 

Parmi les Chèvres exotiques, je vous montrerai d’abord la Chèvre angora, couverte d’une toison magnifique, longue, fine, ondulée ; elle semble vêtue de soie. C’est une bête aristocratique et bien posée, fière de sa valeur industrielle, élégante et grave, drapée, pour ainsi dire, dans sa richesse et sa beauté. 

Bien différente est la chèvre d’Égypte, un prodige de laideur. Sa tête étrange semble détachée d’une momie ou sortie d’un bocal à esprit de vin : des oreilles pendantes, comme cassées, des yeux blancs à fleur de tête, le nez bossu, la bouche oblique, les lèvres disjointes, et des dents grimaçantes plus jaunes qu’un chapelet du temps de Mahomet. 

Voici les petites Chèvres naines du Sénégal, des miniatures de délicatesse et de grâce, des merveilles d’agilité. On dirait de leurs cornes un fuseau et de leur barbiche un flocon de soie.

C’est la Chèvre de Lilliput. Son lait est un trésor inépuisable, sa vie une cabriole éternelle. Bondissant comme un Chamois ou faisant pivoter sa jolie tête blanche sur ses épaules noires, elle s’en va dans les forêts vierges, brouter les feuilles parfumées des mimosas parmi les singes et les écureuils, stupéfaits de son agilité. (A SUIVRE…)

 

DUMONTEIL, Fulbert (1830-1912) : La Chèvre (1882).


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La Chèvre 3

Posté par othoharmonie le 20 mai 2014

 

 

Par Fulbert Dumonteil

 

téléchargement (1)Je vous présente enfin la plus illustre et la plus précieuse de toutes les espèces ; la Chèvre de Cachemire. Elle ne porte point de châle ; mais sous ses longs poils soyeux elle cache un duvet floconneux et doux, d’une finesse incomparable qui sert à tisser ces étoffes magnifiques qui ont fait sa réputation et sa gloire. 

N’oublions pas que la Chèvre a trouvé le café. 

Un jeune berger appelé Kaldi s’aperçut, un jour, qu’après s’être repues avec délices de certains fruits inconnus, ses Chèvres se livraient aussitôt à des cabrioles extravagantes.

Kaldi s’empressa de goûter aux fruits merveilleux et partagea incontinent la gaieté de son troupeau. 

Au même instant un moine vint à passer, qui se trouva bien surpris de tomber en plein bal. Une trentaine de Chèvres exécutaient un cotillon fantastique tandis que le bouc, droit sur ses pattes et les cornes inclinées, décrivait gravement un cavalier seul, en face du berger qui figurait une espèce de chaîne des dames. 

Le bon moine s’informe du motif de cette fureur chorégraphique, et Kaldi lui raconte sa découverte. 

La piété n’exclut pas les instincts gastronomiques. Ceux du moine étaient grands : il imagina de faire bouillir les fruits du berger et cette décoction ingénieuse donna le café.

Le café et le cachemire, la plus riche des étoffes et la plus exquise des boissons, n’est-ce pas assez pour faire pardonner à la Chèvre ses caprices, sa gourmandise et ses moeurs légères !

Mais voici le bouc de Judée qui vient tout à coup dresser, au milieu des ruines, sa tête souveraine, couronnée de deux épées. 

Animal superbe et redoutable, il s’avance avec la double majesté d’un patriarche et d’un sultan ; puis il s’arrête fièrement, campé sur ses pieds d’airain, la tête haute, le front altier, l’aspect abrupt, les cornes immenses, droites et minces : deux lances tournées vers le ciel.

Son jarret est de bronze et son oeil une flamme ; son front est de granit, il frappe, pare, ébranle, riposte, assomme, c’est une massue et un bouclier, une enclume, un maillet.

Quand il passe, taciturne et sombre, à la tête de son troupeau errant, on dirait qu’il mène ses Chèvres étiques en captivité. 

Dépaysé autour même de son berceau, il apparaît comme un maudit, comme un étranger sur ce sol déshérité qu’il foule depuis trois mille ans. 

Agenouillé dans la poussière, il semble, avec son grand oeil jaune, suivre à l’horizon l’image flottante de Moïse ou de Mahomet ; puis, il s’en va, suivi de cinq ou six esclaves, brouter les buissons du Sinaï, ou l’herbe desséchée qui penche sur le tombeau des rois. Relevant tout à coup sa tête farouche comme s’il voulait secouer l’antique malédiction et le soleil de feu qui pèsent sur son front, il frappe les cailloux de son pied nerveux, espérant peut-être, dans cette terre de prodiges, faire jaillir une source des rochers. Quand vient le printemps, le Bouc de Judée se forme un harem au milieu des bruyères et des myrtes sauvages et malheur au Moabite ou au Philistin qui oserait l’approcher ! (A SUIVRE…)

 

DUMONTEIL, Fulbert (1830-1912) : La Chèvre (1882).


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La Chèvre 4

Posté par othoharmonie le 16 mai 2014

 

 

Par Fulbert Dumonteil

 images (7)La guerre se mêle toujours à ses amours : ce sont des combats renouvelés des temps héroïques, des luttes épouvantables ; le vieux sol d’Israël résonne sourdement sous les pieds des rivaux et l’on entend, au loin, comme un cliquetis d’épées, un bruit de cornes retentissantes qui épouvantent les vautours du Sinaï. 

Voici les adversaires aux prises, tête contre tête, cornes contre cornes, pied contre-pied ; immobiles, attentifs et tout à coup ils se lâchent, s’éloignent à pas lents et graves, se retournent, se regardent, se défient du pied qui frappe, de la corne qui s’incline, du regard qui brille, et s’élancent avec furie. 

Ce sont des attaques impétueuses et des bonds effroyables, des coups de tête à ébranler les murs de Béthulie, des coups de cornes à briser les portes de Jéricho.

Tantôt, le vaincu reste, gisant sur le sol ensanglanté et ce n’est plus qu’un cadavre ; tantôt un coup de corne, décidant de la victoire, l’envoie dans un ravin où le chacal du désert, sanglotant dans les ténèbres, viendra, à pas timides, lui dévorer les os. 

Complétons cette galerie de famille par une esquisse du Chevrotin de l’Himalaya, vulgairement appelé Porte-musc. 

Ce gentil animal est bien le membre le plus étrange et le plus curieux de la grande famille des Chèvres. 

C’est un parfumeur doublé d’un acrobate, il saute ou il distille. Sur son blason de bête il porte un alambic et un trapèze. 

C’est un montagnard austère et libre qui dédaigne les plaines et les collines. Il lui faut un glacier pour piédestal, les neiges pour tapis, l’infini pour horizon. Il n’est pas grand, ce gracieux Chevrotin, mais c’est à six mille mètres au-dessus du niveau de la mer qu’il campe, sur son trône de glace. 

C’est là-haut que le chasseur intrépide s’en va chercher le roi des parfums, le musc de l’Himalaya dont une once ne coûte pas moins de trente francs dans les bazars de Calcutta.

Des oreilles droites et longues, effilées ; la tête petite et fine, un bel oeil noir bravant l’éclat des neiges et le feu des éclairs ; un regard infaillible qui découvre l’insecte dans la mousse et sonde le fond des abîmes ; un corps léger, pointillé de taches blanches reposant sur quatre aiguilles et un pied si délicat, si mignon qu’il pourrait entrer, sans la briser, dans une coquille d’oeuf. 

Ce Chevrotin n’a pas de cornes ; mais, en revanche, sa mâchoire est ornée de deux défenses qui se projettent dans le vide. Avec son front nu et sa mâchoire armée, le porte-musc a l’air d’un animal en train de dévorer ses cornes. 

C’est près du nombril, dans une petite poche, que le Porte-musc recèle le parfum délicat auquel il a donné son nom. 

Le mâle seul possède cette bourse précieuse que le chasseur arrache aussitôt que sa victime est atteinte, avec une avidité infernale, lui prenant du même coup la bourse et la vie ! (A SUIVRE…)

 

DUMONTEIL, Fulbert (1830-1912) : La Chèvre (1882).


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Texte établi sur un exemplaire (BmLx : nc) de l’ouvrage Les Animaux chez eux illustré par Auguste Lançon (1836-1887) paru chez L. Baschet à Paris en 1882.


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La Chèvre 5

Posté par othoharmonie le 16 mai 2014

 

Par Fulbert Dumonteil

 

images (5)La vivacité du Chamois égale à peine l’agilité du Chevrotin de l’Himalaya. Il ne connaît point le vertige, mais sa vue le donne. Comme un oiseau, comme un trait, il traverse l’espace, bondit de rocher en rocher, saute par-dessus les ravins et les abîmes, se joue au bord des précipices et se perd dans les cîmes comme l’aigle dans les nues. 

Une seule chose peut le suivre dans cette effrayante voltige : l’oeil de l’homme.

Une seule chose peut l’atteindre dans ce galop aérien : une balle. 

Quand il ne bondit plus c’est qu’il est tombé. Ne dites pas qu’il a été moins rapide que le plomb du chasseur. Le plomb et lui se sont rencontrés. 

Entre la société et lui, ce gracieux Chevrotin, la plus libre d’entre les bêtes libres, a mis une barrière infranchissable : des Chèvres de rochers, des pics inaccessibles, un mur de glace.

Ce n’est certes point un malfaiteur qui fuit, qui se dérobe à de justes châtiments. C’est un petit philosophe qui a ses idées sur la civilisation et qui se retranche derrière ses neiges comme dans le recueillement de ses pensées. C’est un rêveur aimable et doux qui se plaît à contempler de haut, sans ironie et sans dédain, les choses basses de la terre. 

Qu’elle est heureuse et libre la petite Chèvre sauvage du Thibet. Que lui manque-t-il ? N’a-t-elle pas l’herbe odorante des montagnes et l’eau bleue des glaciers ? N’a-t-elle pas cette liberté qu’elle aime et qu’elle va chercher jusque dans les nues ? Gymnaste incomparable et passionné, Léotard et Blondin des corniches vertigineuses, des pics et des aiguilles accessibles à son pied seul, elle passe sa vie dans une voltige éternelle, ayant pour spectateurs les aigles et les vautours, pour orchestre le bruit des cascades et des torrents, et pour cirque l’Hymalaya.

Et, du haut de son trône de glace, le petit Chevrotin musqué voit défiler à ses pieds tous ces habitants de la montagne qu’il domine et qu’il prend, sans doute, en pitié. 

N’est-il pas invulnérable et comme inaccessible lui-même en son gîte aérien ? Non ! Sans parler de l’homme avec qui il n’y a ni sécurité ni liberté, le Chevrotin de l’Hymalaya, comme le Chamois des Pyrénées et le Bouquetin à peu près disparu des Alpes, a un ennemi implacable qui plane sans cesse sur sa tête comme une autre épée de Damoclès : c’est le grand vautour du Thibet. 

Ce despote des airs le guette, le suit, le surprend dans ses contemplations ou dans ses jeux, s’abat comme un bloc, l’étourdit du bruit de ses ailes, l’aveugle de son bec, lui brise le crâne, lui ouvre le flanc, lui déchire le coeur et il ne reste bientôt plus que des os épars dans la neige rougie.

La Sarigue a une poche où elle met ses petits. – C’est un berceau vivant. 

L’Araignée-Loup a aussi une poche qu’elle a filée, où elle dépose ses oeufs. – C’est un nid de satin. 

Des reptiles terribles ont encore une poche où ils secrètent leur venin. – C’est la mort.

Le Cousin possède également une poche en forme de trompe où il loge ses aiguillons. – C’est une trousse à lancettes. 

La Mangouste porte à son cou une pochette remplie d’une liqueur dont elle sait se désaltérer quand l’atmosphère est étouffante. – C’est une gourde.

Le Pélican enfin a reçu de la nature une vaste poche où il met son poisson en réserve. – C’est un garde-manger. 

Le Chevrotin de l’Himalaya renferme dans sa poche le trésor de ses parfums. – C’est un flacon de toilette. 

Pour lui, c’est sa gloire et son souci, c’est sa richesse, c’est sa mort. 

Pareil à ces victimes qu’on tue pour leur or ou qu’on persécute à cause de leur génie, le petit Porte-musc périt par son mérite et sa renommée. Ce qui fit sa gloire fait sa perte.

images (6)Elle cachait un trésor dans son sein, la douce bête des montagnes, et la main de l’homme est venue l’arracher à ses entrailles fumantes. 

Qu’importe ! Est-ce qu’un parfum ne vaut pas une vie ! Est-ce que les belles créoles de Calcutta se soucieraient du martyre d’un Chevrotin dont la cruelle agonie a sué de délicieuses senteurs ! Est-ce qu’elles s’informeront des flots de sang qu’a coûtés une goutte de parfum ! 

Depuis la Chèvre de Cachemire jusqu’au Bouc de Judée, nous avons vu passer les plus illustres et les plus pittoresques de la grande famille Caprine, les uns drapés de fine laine, les autres vêtus de soie, presque tous encornés superbement ; ceux-ci laitiers incomparables, ceux-là fabricants renommés de fromages ou fournisseurs ordinaires de ces portefeuilles ministériels qui s’usent si vite. 

Eh bien ! c’est pour la Chèvre de nos pays que je garde mes sympathies. Pour la Chèvre qui nourrit le montagnard des Alpes ou des Pyrénées, le paysan des monts d’Auvergne ou de mes chères collines du Périgord ; c’est pour la Chèvre bienfaisante et familière des cabanes, qui promène ses puissantes mamelles au milieu des bruyères roses et des genêts d’or, tandis que ses cabris joyeux bondissent au bord des torrents. 

J’ai été élevé par une Chèvre et je lui dois, sans doute, cette vivacité capricieuse qui ne m’a guère servi dans ma carrière. 

Qu’importe. Je me rappelle que, tout enfant, je mêlais dans mes prières naïves aux noms de mes parents celui de ma nourrice à barbe, restée la compagne de mes jeux. 

Sur mes vieux jours, je me souviens encore de Jeannette et je lui consacre ici ces dernières gouttes d’encre, en reconnaissance du lait dont elle me nourrit. (FIN)

 

DUMONTEIL, Fulbert (1830-1912) : La Chèvre (1882).


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Chèvre, nourrice de Zeus

Posté par othoharmonie le 16 mai 2014

 

 

téléchargementEn Grèce, c’est la chèvre Amalthée qui s’appliqua à nourrir Zeus enfant quand son père Cronos le cherchait pour le dévorer ; c’est elle aussi qui organisa autour du petit les danses bruyantes des Courètes, destinées à couvrir les cris du divin bébé, caché dans une grotte du mont Ida. D’autres chèvres nourricières sont connues dans la mythologie grecque, comme celle qui donna la mamelle à Philandros et Phylacidès, les fils d’Acacallis et Apollon, ou celle qui allaita Égisthe, fils de Pélopie et de Thyeste ;  le nom de cet Égisthe, de même étymologie que le mot « égide », est d’ailleurs tiré de la dénomination grecque de la chèvre : aix, aigos (Grimal 1990 : 342, 367). 

Mais, bien que mère attentive, la nourrice de Zeus était en réalité un animal monstrueux, si horrible à voir que les Titans avaient exigé qu’elle ne quitte pas sa caverne. Selon certaines versions du mythe Amalthée n’est pas le nom de la chèvre, mais celui d’une nymphe qui accompagnait cet animal alors appelé Aïx. Dans tous les cas, un jour que l’enfant divin jouait avec l’animal nourricier, il lui brisa involontairement une corne, dont il fit présent à la  nymphe qui l’accompagnait, en l’assurant qu’elle se remplirait de fruits suivant ses souhaits : ainsi apparut la Corne d’Abondance. À la mort de la chèvre qui l’avait nourri, Zeus, lors du combat des dieux contre les Titans, fit de sa peau un bouclier, celui-là même sur lequel la déesse Pallas attacherait plus tard la tête de la Méduse. La peau de cette chèvre prit le nom d’ « égide » (d’un mot grec dérivé du nom de la chèvre, Aix), devenue symbole de protection jusque dans notre expression actuelle « sous l’égide de… ». Voici la version du mythe, telle que contée par Ératosthène, qui vécut de 287 à 212 avant notre ère environ, et qui dit l’avoir empruntée au poète et chanteur mythique  Musée, disciple d’Orphée : 

« Musée dit que Zeus, à sa naissance, fut remis par Rhéa entre les mains de Thémis, que celle-ci donna le nouveau-né à Amalthée, que cette dernière le confia à une chèvre qu’elle possédait, et que cette chèvre fut la nourrice de Zeus. Cette chèvre était une fille d’Hélios et d’un aspect si épouvantable que les dieux du temps de Cronos, horrifiés par l’aspect qu’avait cette fille, avaient demandé à Terre de la cacher dans une des grottes de Crète. Terre la cacha donc loin des regards et la remit entre les mains d’Amalthée, qui nourrit Zeus au lait de cette chèvre. Quand l’enfant parvint à l’âge viril et s’apprêta, bien qu’il fût sans armes, à faire la guerre aux Titans, un oracle invita Zeus à utiliser la peau de la chèvre comme une arme, en raison de son caractère invulnérable et terrifiant, et parce qu’elle portait, au milieu du dos, le visage de Gorgone. Zeus suivit l’oracle et apparut, grâce à ce stratagème, deux fois plus grand qu’il n’était. Il recouvrit les os de la chèvre d’une autre peau, lui donna la vie et la rendit immortelle. On dit qu’il la transforma en constellation céleste. »

 

Jean de La Fontaine

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La Chèvre et les dieux

Posté par othoharmonie le 14 mai 2014

 

 images (6)

Effectivement, la Chèvre se trouve maintenant au ciel, sous forme de la constellation du même nom, ainsi que le rapporte Ovide (Fastes V) : « le dieu métamorphosa en étoiles sa nourrice et la corne féconde de sa nourrice, qui aujourd’hui encore porte le nom de sa maîtresse ». Tout près, se trouvent les deux chevraux mis bas par la nourrice de Zeus au moment où le dieu lui était apporté. Le mythe dit que ces chevraux auraient été « catastérisés » (c’est-à-dire placés au ciel, honneur auquel nul bouc n’a eu droit) par Zeus en raison du service rendu par leur mère, mais les astronomes pensent qu’ils auraient été reconnus par Cléoastre de Ténédos, au VIe siècle avant notre ère. En tout cas, ils étaient bien connus des navigateurs, car leur lever et leur coucher était annonciateur des tempêtes d’équinoxe et, au quatrième siècle avant notre ère, Aratos écrit dans Les Phénomènes, un poème didactique sur l’astronomie, que « la Chèvre et les Chevreaux souvent voient des hommes faire naufrage sur la mer bouillonnante » (Charvet 1998 : 77-80).

 

Que la chèvre nourrice de Zeus ait eu un aspect monstrueux, terrifiant, n’est pas très étonnant : le mot grec Khimairâ, signifiant « jeune chèvre » a donné notre mot Chimère, par allusion au monstre attesté dans L’Iliade, et qui était un hybride de trois animaux (lion, chèvre, serpent). La Chimère grecque, sorte de dragon cracheur de feu qui fut tué par le héros Bellérophon, était décrite soit la sous forme d’un être formé de trois parties prises à ces espèces, soit sous celle d’un lion à trois têtes de ces mêmes animaux. Dans tous les cas c’est un être composite, et son nom est maintenant utilisé pour désigner tout être, mythique ou réel, rassemblant les éléments de plusieurs espèces. En exemple de chimère, on peut donc citer le capricorne, qui a corps de bouc ou de chèvre, et queue de poisson ou de dauphin. Un autre exemple est le tragélaphos grec, mi-bouc mi-cerf, dont le nom a été donné par les naturalistes à une famille d’antilopes d’Afrique du Sud : les tragélaphinés.

 

La chèvre, participant de la grotte (comme dans le mythe d’Amalthée qui éleva Zeus dans une caverne de l’Ida), entrentient donc des sympathies avec le monde souterrain, et dans les contes populaires comme La Chèvre d’Or, elle garde les trésors enfouis. Elle n’en n’est pas moins un animal montagnard, familier des crevasses, des rochers escarpés et des cîmes, et donc aussi de nature aérienne, ce qui la prédispose à la prophétie. Ainsi, Diodore de Sicile nous apprend que l’emplacement du grand temple d’Apollon à Delphes fut découvert par des chèvres : leurs bergers avaient remarqué que chaque fois qu’elles s’approchaient d’une faille d’où s’exhalaient des fumées inquiétantes, elles se mettaient à danser ; ils y reconnurent un signe des dieux et y édifièrent un sanctuaire à Gaïa, déesse de la terre, ultérieurement dédié à Apollon (Bibliothèque historique, XVI). Là, durant des siècles, des pèlerins vinrent consulter les oracles donnés par une pythie (devineresse) que les exhalaisons d’éthylène naturel faisait tomber en une transe lui permettant de prophétiser (De Boer & al. 2001).

 

Jean de La Fontaine 

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Le rôle nourricier de la chèvre

Posté par othoharmonie le 14 mai 2014

 

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Autre découverte imputée par les grecs à une chèvre, celle des vertus du vin : le berger Staphylos (nom qui signifie « la grappe », en grec) remarqua que l’une de ses chèvres rentrait toujours plus tard, et surtout plus gaie, que les autres ; l’ayant suivie, il découvrit que c’est parce qu’elle se gavait de fruits jusqu’alors inconnus : les raisins, qu’on eut ensuite l’idée de presser pour en faire un liquide… dont les vertus sont désormais bien connues (Grimal 1990 : 428) 

Le rôle nourricier de la chèvre s’atteste également dans la mythologie nordique, où la chèvre Heidhrún, qui broute l’arbre Læradhr poussant sur le toit de la valhöll (« salle des guerriers morts au combat »), fait couler de son pis un hydromel qui va remplir les coupes que servent les valkyries aux einherjar, qui sont les guerriers morts et rassemblés autour du dieu Odhinn (Simek 1996 : 102, 159-160). 

En Orient (Chine, Tibet) la vivacité de la chèvre l’a prédisposée à être associée au dieu de la foudre, tout comme en Grèce, on l’a vu, la constellation de la Chèvre et des Chevreaux est annonciatrice d’orage. Et si la couverture du Tabernacle était tissée en poils de chèvres, ce n’est peut-être pas sans rapport avec le fait que YHVH s’était manifesté à Moïse sous la forme de tonnerre et d’éclairs. De même, le fait que le char de Thorr soit tiré par les deux boucs Tanngrísnir (« celui qui montre les dents ») et Tanngnjóstr (« celui qui grince des dents »), de sorte que ce dieu est surnommé hafra dróttin ou « seigneur des boucs », permet de corréler l’ensemble à l’image des caprinés en général, qui sont des animaux « orageux », prompts à se battre et à s’affronter à coups de cornes. La transposition mythique de ces combats voit dans les coups de tonnerre le fracas des cornes qui s’entre-frappent, et dans les éclairs les étincelles détachées par les sabots des lutteurs sur les rochers, ou bien, dans le cas des boucs de Thorr, l’éclat de leurs dents. Il n’est du reste pas impossible que l’odeur caractéristique des caprins (surtout du bouc !) ait été rapprochée de celle, méphitique, qui se produit au point de chute de la foudre. Cette métaphore caprine du tonnerre et de la foudre est donc la raison pour laquelle on a songé à se protéger de ce phénomène en plaçant une corne de bouc, ou sa peau, à l’étage supérieur des maisons (Charbonneau Lassay 1940 : 181). 

Aristote (VI, 19) disait que les chèvres « n’ont pas de stabilité », et que ce sont des animaux « vifs et versatiles ». Le rapprochement du nom latin de la chèvre, capra, avec les termes du type « caprice » et « capricieux » a souvent été mis à profit pour justifier la libre nature de cet animal, semblant ne souffrir aucune loi. C’est pourquoi du reste saint Augustin en fit l’emblème du paganisme, ignorant la loi du Christ : « par la chèvre » – écrit-il dans un sermon – « il faut comprendre l’Église des païens qui sautait avec des bons sans entrave ». 

Jean de La Fontaine 

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Chèvre et l’image du caprin

Posté par othoharmonie le 14 mai 2014

 

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Au cours des âges, on assiste en fait à une nette dégradation de l’image des caprins (bouc, chèvre, chevreau), progressivement contaminée par la mauvaise réputation du bouc, la lubricité légendaire de ce dernier en étant la cause (Voisenet 2000 : 31-32). Déjà, Philon écrivait que « les boucs […] sont lascifs dans leurs relations sexuelles où ils montrent une ardeur frénétique ». Avec l’avènement du christianisme, cet animal fut donc nettement rejeté dans le camp du mal, et à partir du XIIe siècle, on en fit même l’incarnation préférée du démon.

 Par voie de conséquence, sa femelle et son petit, sans faire l’objet d’une condamnation aussi nette, n’en ont pas moins subi les effets de la réprobation des clercs, qui a fait pencher leur statut symbolique du côté du paganisme et du satanisme. Lors du jugement dernier, tel que décrit par Matthieu dans le Nouveau Testament,  les boucs ne sont-ils pas placés à gauche, alors que les brebis le sont à droite ? Dans son Sermon sur le Cantique, Saint Bernard commentait cela en disant que les boucs, symbole des « sens du corps égarés et lascifs par lesquels le péché est entré dans l’âme », représentent les pécheurs, et doivent donc être placés à gauche. Et Matthieu (XXV, 31, 34, 41) justifiait cette répartition en disant que YHVH se tournerait vers ceux de gauche en leur disant : « Retirez-vous de moi, maudits ; allez au feu que j’ai préparé pour le diable et les siens ».

 En Europe, de nombreux mythes dualistiques de création de la chèvre imputent sa création au Diable cherchant à imiter l’œuvre divine, et l’opposent à d’autres animaux domestiques très positivement valorisés. En France, on dit ainsi que lorsque Dieu créa la vache, le diable voulut l’imiter, ne réussissant qu’à faire la chèvre, donc ici considérée comme une sorte de « vache ratée ». Un récit arménien comparable dit que Dieu créa le mouton, et le diable la chèvre, mais quand ce dernier voulut fièrement montrer sa créature à Dieu, il la prit par la queue, qui lui resta dans la main : dans cette optique, la chèvre serait donc un « mauvais mouton ». D’autres légendes, russes et polonaises, exposent qu’après avoir créé la chèvre, le diable, incapable de l’animer, ne put le faire qu’un invoquant la puissance divine ; et cela l’énerva tellement que, d’un coup de dent, il coupa la queue de la pauvre bête. Enfin, un petit conte catalan montre fort bien comment la chèvre est, au sens propre, « marquée » par le démon :

 « Dieu et le diable parièrent à qui ferait le coursier le plus beau et le plus vigoureux. Dieu fit le cheval. Le diable, pour surpasser l’œuvre de Dieu, chargea un petit démon d’aller espionner ce que faisait Notre-Seigneur au Ciel. Le démon réussit à voir comment Dieu faisait la queue du cheval : il courut en enfer, et raconta au diable que la créature divine avait une longue queue formée d’une poignée de poils réunis seulement par un bout et qui pendaient librement comme sur un plumeau. Le diable voulut absolument savoir quelle était la longueur de la queue, et le petit espion lui dit qu’elle avait à peu près deux empans de long. Pour surpasser Notre-Seigneur, le diable fit à la chèvre – c’était son œuvre – une queue de sept aunes. Quand tous les deux comparurent à l’endroit convenu, Dieu présenta le cheval, avec son allure altière et son élégance inimitable. Il fit un parcours magnifique qui suscita l’admiration générale :  d’abord au pas, puis au trot, et pour finir au galop. Alors le diable lâcha la chèvre barbue, cornue et poilue comme lui. Elle avait une très longue queue qui traînait par terre sur plusieurs aunes, et s’accrochait à tous les buissons et à toutes les plantes, l’empêchant de marcher. Furieux et honteux de cet échec éclatant, le diable coupa la queue de la chèvre d’un coup de dents. Libérée de cette traîne qui l’entravait, la chèvre s’enfuit à toutes jambes et disparut. Comme elle était une œuvre du diable et qu’elle porte son empreinte, la chèvre l’aide autant qu’elle peut, et a une grande amitié pour lui : aussi le diable se cache-t-il souvent sous la forme d’un bouc. Sur la queue de la chèvre, on reconnaît encore la marque des dents du démon » (Amades 1988 : 240-241).

 

Jean de La Fontaine 

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Chèvre et rituel de carême

Posté par othoharmonie le 14 mai 2014

 

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Un rituel de carême peu connu, mentionné par saint Augustin dans un de ses sermons confirme la valence négative de la chèvre : « Il faut fouler aux pieds les vices et les peaux de chèvre ; il faut déchirer la guenille maudite des chevreaux ». Ce rite consistait, pour le catéchumène, à se mettre debout sur une peau de chèvre, afin de bien montrer qu’il renonçait aux vices et aux péchés du passé (Mariño Ferro 1996 : 85). 

Pourtant, le côté aérien (car montagnard) de la chèvre sauve son image d’une totale contamination par celle du bouc. Cette nature aérienne s’atteste avec la « chèvre unijambiste » (Aja-ekapâda) du panthéon védique, qui est une sorte de tourbillon atmosphérique considéré comme une puissance. Et ce sont des chèvres qui tirent le chario de Pûshan, divinité védique du soleil, car il doit emprunter des chemins escarpés. Dans son Exposition sur le Cantique, Grégoire le Grand fait de la chèvre une image de « la foi, l’espérance et la charité par lesquelles nous nous gardons purs et grâce auxquelles nous gravissons les hautes montagnes de la contemplation ». Et dans son Élucidation du cantique, Alain de Lille va jusqu’à la comparer au Christ, à cause de l’acuité de son regard et de sa familiarité avec les hauteurs, selon une comparaison déjà exprimée par le Pseudo-Cassiodore à cause de la finesse de vue et de la rapidité de l’animal (Ayzac 1866, Miquel 1992 : 62). Mais il convient de préciser qu’il s’agit là de la chèvre sauvage, telle qu’elle est décrite dans les bestiaires médiévaux comme celui d’Oxford, du XIIIe siècle : « La chèvre a la particularité suivante : pour paître elle va de sommet en sommet et grâce à l’acuité de sa vue elle distingue les bonnes herbes des mauvaises herbes […]. De même les bons prédicateurs […] s’élèvent de vertu en vertu, toujours plus haut. Avec les yeux du cœur ils savent reconnaître les bonnes pensées des mauvaises. » Et d’ajouter : « La chèvre aime à rester sur les très hautes montagnes et sait reconnaître le simple promeneur du chasseur. De même, Notre-Seigneur Jésus-Christ aime les hautes montagnes, c’est-à-dire les Prophètes et les Apôtres. » 

Ce thème de l’acuité visuelle légendaire des caprins remonte à l’Antiquité, car Pline l’Ancien rapporte déjà que, de son temps (Ier siècle), on disait « qu’elles voient aussi clair la nuit que le jour », et que manger du foie de bouc donne aux nyctalopes la faculté de voir la nuit (Histoire naturelle, livre VIII, lxxvi). La christianisation de ce motif s’opéra rapidement, et saint Grégoire de Nysse, qui mourut vers l’an 400 présentait la chèvre comme l’emblème de la totale perfection et de l’universalité du regard scrutateur du Christ. Et l’association de la chèvre au Christ se renforçait de la fameuse comparaison du Cantique de Salomon : « Mon Bien-Aimé est semblable à la chèvre ». Certaines figurations du Bon Pasteur le montrent environné de moutons et de chèvres et portant sur les épaules, non l’habituelle brebis égarée, mais bel et bien une chèvre. Nul doute que dans ce cas, la chèvre figure « l’âme égarée dans les vices impurs » (Charbonneau-Lassay 1940 : 194).

 Jean de La Fontaine 

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La Chèvre 6

Posté par othoharmonie le 11 mai 2014

 

 

Parmi ces vices impurs, figure la concupiscence, et Vulson de la Colombière en témoigne : « La Chèvre ronge avec des dents venimeuses les bourgeons des meilleurs arbres, ruinant la campagne, d’où vient que les Athéniens la bannissoient de leur territoire, et même aujourd’hui elles sont défendues en plusieurs provinces de France. La Chèvre dénote la femme de mauvaise vie, car tout de même que sa morsure est pestilentielle aux bourgeons, ainsi les baisers et les paroles de la courtisane causent beaucoup de dommages et de malheurs aux hommes ; et comme la Chèvre cherche à manger les bourgeons et nouvelles feuilles, tout de même la femme débauchée tache à corrompre et attirer en ses filets les jeunes gens comme étant plus facile à décevoir pour le peu d’expérience qu’ils ont. »

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Enfin, le caractère ambigu de la chèvre se retrouve dans ce que l’on dit de son intelligence. Pour Pline l’Ancien, elle est remarquable, et il en veut pour preuve l’histoire suivante : « Deux chèvres venant en sens contraire se rencontrèrent sur un pont très étroit ; le peu de largeur de la passerelle ne leur permettait pas de faire demi-tour, et la marche en arrière était rendue impossible en raison de la longueur du chemin à parcourir, sans voir, sur une piste étroite, avec, au-dessous, la menace d’un torrent aux ondes rapides. Alors une des deux chèvres se coucha, et l’autre passa en l’enjambant. »

 

Or La Fontaine, traitant du même sujet dans sa fable Les Deux Chèvres, leur prête assez de bêtise et de fierté mal placée pour qu’aucune ne veuille céder le chemin à l’autre, et que cela les conduise à leur perte : 

Dès que les Chèvres ont brouté,

Certain esprit de liberté

Leur fait chercher fortune; elles vont en voyage

Vers les endroits du pâturage

Les moins fréquentés des humains.

Là s’il est quelque lieu sans route et sans chemins,

Un rocher, quelque mont pendant en précipices,

C’est où ces Dames vont promener leurs caprices;

Rien ne peut arrêter cet animal grimpant.

Deux Chèvres donc s’émancipant,

Toutes deux ayant patte blanche,

Quittèrent les bas prés, chacune de sa part.

L’une vers l’autre allait pour quelque bon hasard.

Un ruisseau se rencontre, et pour pont une planche.

Deux Belettes à peine auraient passé de front

Sur ce pont;

D’ailleurs, l’onde rapide et le ruisseau profond

Devaient faire trembler de peur ces Amazones.

Malgré tant de dangers, l’une de ces personnes

Pose un pied sur la planche, et l’autre en fait autant.

Je m’imagine voir avec Louis le Grand

Philippe Quatre qui s’avance

Dans l’île de la Conférence.

Ainsi s’avançaient pas à pas,

Nez à nez, nos Aventurières,

Qui, toutes deux étant fort fières,

Vers le milieu du pont ne se voulurent pas

L’une à l’autre céder. Elles avaient la gloire

De compter dans leur race (à ce que dit l’Histoire)

L’une certaine Chèvre au mérite sans pair

Dont Polyphème fit présent à Galatée,

Et l’autre la chèvre Amalthée,

Par qui fut nourri Jupiter.

Faute de reculer, leur chute fut commune;

Toutes deux tombèrent dans l’eau.

Cet accident n’est pas nouveau

Dans le chemin de la Fortune.

 

Une fois de plus, on le voit, entre le texte antique et son adaptation du XVIIe siècle, le statut symbolique de la chèvre a subi une nette dépréciation : de particulièrement intelligent qu’était cet animal pour Pline, il devient un modèle de stupidité chez La Fontaine.

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La Chèvre, Emblème de Jésus‑Christ

Posté par othoharmonie le 11 mai 2014

 

images (13)Le symbolisme chrétien mit à profit les naïves croyances des naturalistes de l’ancien monde qui prêtaient à la chèvre une extraordinaire et croissante puissance de vue : Disons de suite que le symbolisme chrétien, comme celui qui l’a précédé, réunit dans le privilège de vision merveilleuse la chèvre domestique et les chèvres sauvages des montagnes, femelles du bouquetin, de l’isard, du chamois, voire même les gazelles des hauts plateaux et des sommets désertiques de l’Asie occidentale et de l’Afrique. 

A mesure, disaient-ils, que ces animaux s’élèvent en gravissant les plus hauts sommets ils acquièrent le privilège, non seulement de voir leur champ de vision s’élargir et s’étendre, mais encore celui de sentir croître extraordinairement en eux leur puissance, leur acuité visuelle, en sorte que nul être au monde ne saurait, à leur égal, embrasser d’un coup d’œil les étendues les plus immenses, ni distinguer aussi parfaitement les détails. 

Aussi saint Grégoire de Nysse, qui mourut vers l’an 400, présente-t-il la Chèvre comme l’emblème de la totale perfection et de l’universalité du regard scrutateur du Christ qui, en tant que Dieu, voit tout dans le passé, le présent et l’avenir. 

D’autres Pères, par extension de la même idée, ont présenté la Chèvre comme l’emblème du Sauveur guérissant la cécité spirituelle des âmes’, et ouvrant, en ceux qu’il lui plaît de favoriser, les yeux de l’esprit sur ces merveilles dont saint Paul, après ses extases, disait que l’œil et l’oreille de l’homme n’en peuvent aucunement percevoir les splendeurs. 

Le Physiologus et les Bestiaires du Moyen-âge qui en sont dérivés, se basant toujours sur les dires de Pline et des Anciens, prirent aussi la Chèvre comme l’emblème de l’omniscience du Christ, du Sauveur qui est, dit le Bestiaire de Pierre le Picard, XIIIe siècle, Dex et sire de tot science

Et des mystiques de la même époque firent aussi de la chèvre, en partant du même point, la figure du Christ qui observe, des hauteurs du ciel, les actes des justes et des méchants en vue des rémunérations et des justices futures.

Les mœurs des caprinés qui leur font affectionner les hauts sommets valent aussi à l’animal qui les représente en symbolisme, d’être image emblématique du Christ pour d’autres raisons que celle de l’excellence de sa vue. 

Ainsi Pierre Le Picard, en son Bestiaire, établit un rapprochement emblématique entre le Christ et la chèvre en vertu du passage du Cantique de Salomon où li est dit : « Mon Bien-Aimé vient saillant sur les monts », traduction un peu libre du texte hébreux qui dit exactement : « Sois semblable, mon Bien-Aimé à la gazelle, au faon des biches, sur les montagnes ravinées ». Et Pierre le Picard de continuer par cette comparaison inattendue : « Comme la chèvre paît sur les penchants des montagnes les herbes odoriférantes, de même notre Sire Jésus-Christ paît en la sainte Église, car les bonnes oeuvres et les aumônes des chrétiens fidèles « sont viande de Dieu… » 

Origène qui écrivait au début du IIIe siècle a placé le symbolisme christique de la chèvre sur un autre terrain en exposant que non seulement la chèvre est douée d’une perspicacité merveilleuse, mais encore qu’elle porte dans sa poitrine une liqueur propre à procurer aux hommes le même avantage. « Ainsi, dit-il, Jésus-Christ ne voit pas seulement Dieu, son Père, mais il le rend visible pareillement à ceux que sa parole éclaire » Ce que des commentateurs traduisent plus justement ainsi : De même que la liqueur qui se trouve dans la poitrine de la chèvre fortifie à l’extrême limite du possible les yeux des hommes, de même le Sang du Christ, que le chrétien peut s’assimiler par l’Eucharistie, dessille les yeux des âmes et leur donne l’acuité spirituelle qui leur fait voir et comprendre les « choses de Dieu ». 

Sur une fresque du IVe siècle, en la catacombe de Calliste, la chevrette gazelle s’élance joyeusement, emportant le caducée de l’Hermès antique, le dieu des connaissances cachées au vulgaire, et par elles-mêmes mystérieuses. Qui nous précisera la pensée de l’artiste, auteur de ce motif étonnant ?… 

Les hermétistes du Moyen-âge rapprochèrent aussi la chèvre de la personne de Jésus en lui appliquant le vieux sens païen, christianisé par eux, du Capricorne zodiacal qui était dans l’ésotérisme ancien la Janua coeli, la Porte du Ciel, par opposition au Cancer qui est Janua inferni, au Cancer que figurent dans l’art hermétique les crabes et crustacés de tous genres. 

 « Je suis la porte des brebis… Je suis la Porte, et qui passe par moi sera sauvé », dit Jésus dans l’Évangile, se donnant ainsi comme étant la seule janua coeli, titre qui convient merveilleusement en effet à Celui qui ouvrit, pour les justes de l’humanité déchue et rejetée, la porte de la vie éternellement heureuse ; titre que la langue liturgique de l’Église fait partager au Rédempteur et à sa Mère, et que nous étudierons plus tard à propos du symbolisme de la Porte architecturale. 

Ainsi se présentent les données qui ont fait de la chèvre l’un des emblèmes de Celui à qui les maîtres anciens de la spiritualité chrétienne ont appliqué ces paroles du Cantique de Salomon : Similis est dilectus meus capreae. « Mon Bien-Aimé est semblable à la chèvre. »

Ajoutons que, par une sorte d’opposition, on a désigné par le nom de « chèvre » un reptile ophidien du Bengale, qui vit également dans l’Afrique occidentale, et qui lance, diton, au visage de son ennemi un jet de salive qui le rend aveugle. 

En Asie, l’on dit aussi que la chèvre, qui possède la faculté de voir tout, même en enfer, aime à crever les yeux des hommes ; et le médecin hindou Sucruta désigne une maladie des yeux sous le nom de mal de la chèvre 

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La Chèvre, Emblème du Chrétien

Posté par othoharmonie le 11 mai 2014

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Dans l’art des Catacombes de Rome, la chèvre apparaît souvent dans un rôle purement décoratif, ne servant, semble-t-il, qu’à animer un paysage plus ou moins complètement désert. Mais il n’en est pas de même quand elle se trouve avec les brebis et les béliers autour du Pasteur gardant son troupeau comme c’est le cas sur une des grandes fresques de la catacombe de Domitille, à Rome ; ou encore quand elle est représentée de chaque côté du Bon-Pasteur, comme sur une autre peinture des cryptes des saints Pierre et Marcellin. 

Aucun doute n’est permis : la chèvre, en ces deux occurrences, est l’image du fidèle. De même sur une urne de Pesaro, qui est du VII° siècle et probablement d’utilisation baptismale, deux chevrettes gazelles, et non deux cerfs comme Martigny l’a cru’, boivent dans une même vasque, emblème du Baptême ou de l’Eucharistie. (Fig. IV). 

Dans la catacombe romaine dite « Cimetière de Priscille », le Bon-Pasteur porte sur ses épaules, non la brebis perdue, mais une chèvre, image, sans doute, de l’âme égarée dans les vices impurs que cet animal symbolisait chez les Anciens, et pour lesquels le Sauveur a, comme pour tous les autres égarements humains. Des réserves infinies de miséricorde. Aux pieds du Pasteur, brebis et chèvre se sont tournées vers lui. Et, dans la catacombe de la Voie Lavicane, la chèvre apparaît encore comme l’emblème du pécheur réconcilié. 

Pierre Le Picard en son Bestiaire fait aussi de la chèvre l’image du fidèle quand il applique, au Seigneur Jésus la parole d’Amos : Je n’ière mie fils de prophète, mais paistre de chièvres A ce que Crampon traduit plus littéralement du texte hébreux : « Je ne suis point fils de prophète, mais bouvier, et je cultive les sycomores » (Amos 7,14). 

Les Bestiaires et les mystiques du temps de Pierre Le Picard sont mieux inspirés quand ils accordent emblématiquement à l’âme sainte, comme ils l’ont fait par ailleurs à Jésus-Christ, le privilège d’incomparable vue que les naturalistes antiques attribuaient à la chèvre. 

Ainsi, disaient-ils, que la chèvre sent accroître ses facultés visuelles à mesure qu’elle s’élève plus haut sur la montagne, de même, plus l’âme monte vers Dieu, plus elle se rapproche des célestes sommets par l’union spirituelle au Christ et la pratique : non commune des vertus, plus elle sent augmenter en elle sa puissance de pénétration des sciences spirituelles et ses facultés intuitives qui lui ouvrent des horizons sur les domaines que Dieu ne révèle qu’à ceux qui font effort pour s’exhausser vers lui.

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La chèvre de Montagnac

Posté par othoharmonie le 10 mai 2014

 

Vers 1200, la femme du consul de Montagnac, Anne, souffre d’un mal étrange qu’aucun médecin n’arrive à diagnostiquer et à guérir. Arrive alors, dans le village, un homme vêtu de haillons et accompagné d’une jolie chèvre blanche. L’homme intrigue les habitants par son allure décontractée et une apparente joie de vivre. Les habitants ne tardent pas à lui demander l’origine de cette bonne humeur. L’homme raconta alors qu’il avait un secret pour rester éternellement en bonne santé. Le lait de sa chèvre est magique et guérit de toutes les maladies. Le consul de Montagnac, un certain Jacou (ou Jacon, en occitan) demande à voir l’animal et promet une forte récompense au vagabond si celui-ci parvient à guérir sa femme. L’homme céda la chèvre au consul à condition qu’elle soit nourrie uniquement de sarments et de raisins pour conserver les pouvoirs miraculeux de son lait ! Si la légende est fort ancienne, l’existence de la chèvre comme animal totémique est plus récente, sûrement aux alentours du XVIIIe siècle. La chèvre de Montagnac sort à l’occasion des fêtes du village.

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La légende :

Elle est censée se perpétuer durant les foires médiévales de Montagnac durant le 29 Août.  « Aux alentours de l’an 1200 les habitants de Montagnac sont plongés dans la plus profonde tristesse. Anne, la dame du « Counce » Bernard, est atteinte d’un mal mystérieux dont médecins et guérisseurs se reconnaissent impuissants à maîtriser les effets pernicieux.
Un jour se présente un homme, Jacou, pauvrement vêtu, et accompagné d’une chèvre blanche.

Celui-ci saute, danse et chante sans arrêt. Il proclame à qui veut l’entendre qu’il est en possession d’un secret, véritable remède propre à restituer la santé et à engendrer la joie.

Aussitôt, on court apporter la nouvelle au consul et Jacou est convoqué. Le consul lui promet une grande récompense si son secret lui est dévoilé.

« Le lait de ma chèvre est porteur de vertus magiques à condition de nourrir l’animal avec des pampres de vigne et du raisin ». Ce qui est fait. Après que Dame Anne ait goûté le lait de la chèvre, elle retrouve la santé. Jacou au grand cœur refuse l’argent proposé par le consul, et lui fait cadeau de la chèvre.

Quant à la chèvre, on en prit bien soin. Elle fit des petits qui furent nourris de nouveaux plans de vigne façon à obtenir le fameux bon lait si bénéfique.

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