Pourquoi étudier les insectes
Posté par othoharmonie le 17 mai 2017
A peu près la moitié des espèces vivantes et les trois quarts de celles du monde animal sont des insectes. Ils occupent actuellement toutes les terres du globe allant des zones les plus arides (les déserts) aux zones les plus froides (la banquise). Ils sont apparus vers le Dévonien inférieur mais c’est au Carbonifère supérieur, il y a environ 320 millions d’années, qu’ils sont devenus omniprésents. Le Dévonien est également marqué par le début de la conquête des terres par les premiers pro-Gymnospermes (plantes fossiles, groupe – frère des Gymnospermes et des Angiospermes).
Cette apparition des plantes terrestres, puis leur évolution a fortement influencé l’évolution des insectes, de même que les pressions exercées par les insectes sur les plantes ont pris une forte part dans la diversification des différentes lignées végétales. C’est à partir du néolithique, il y a 8 à 10 000 ans, dès l’invention de l’agriculture et de l’élevage, que l’homme agit de façon croissante sur l’environnement et les systèmes biologiques. En retour, ces systèmes vont répondre, via des mécanismes propres, et interférer sur les activités humaines. Environ une moitié des espèces d’insectes connues a un régime phytophage, c’est-à-dire qu’ils consomment différentes parties des plantes : feuilles, tiges, racines, fleurs, fruits ou graines.
Il n’est donc pas étonnant qu’ils interfèrent fréquemment avec l’homme en tant que vecteurs de maladies ou ravageurs. Ces interférences se concrétisent le plus souvent par des pertes de rendement. La phytophagie est répandue dans les principaux ordres d’insectes, mais, parmi les ordres les plus riches en espèces phytophages, on compte les Sternorrhynques (anciennement Homoptères, incluant les pucerons, les cochenilles, les aleurodes, etc.) et les Lépidoptères.
Si ces insectes phytophages se sont diversifiés en exploitant la diversité des espèces végétales, la compréhension de leur histoire évolutive implique aussi la prise en compte des organismes qui les accompagnent et qui régulent leurs populations, comme les insectes parasitoïdes. Les insectes phytophages sont engagés dans des processus co-évolutifs avec leurs antagonistes, processus où les facteurs de l’environnement, la plante hôte et les autres espèces hôtes potentielles des antagonistes jouent un rôle prépondérant. Une meilleure connaissance de ces processus évolutifs et de leur action sur la démographie des hôtes doit permettre une meilleure gestion et utilisation de ces antagonistes pour le contrôle des populations de ces insectes phytophages ravageurs de culture.
Dossier à consulter : http://www.egce.cnrs-gif.fr/wp-content/uploads/2014/03/Calatayud-HDR.pdf
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