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LE RENNE DE LA PREHISTOIRE

Posté par othoharmonie le 14 janvier 2017

 

Les origines du renne remontent à 10 ou 14 millions en arrière en Amérique du sud : c’est là qu’un petit cervidé aurait vécu au début du Pléistocène moyen. Les premiers fossiles de l’espèce Rangifer tarandus ont été retrouvés en Béringie (une ancienne langue de terre qui reliait la Sibérie et l’Alaska) et datent de 1,6 million d’années. On retrouve Rangifer tarandus en France il y a 600 000 ans (Caune de l’Arago, Tautavel) et il prospère particulièrement en Europe occidentale à partir de – 120 000 ans.  Il ne se développe en Amérique du Nord qu’il y a 50 000 ans.   
 

Dès que la rencontre s’est faite en Eurasie, les hommes ont chassé le renne. Tout d’abord Néandertal puis Homo sapiens, il y a 40 000 ans.

RENNE PREH

Selon Laure Fontana « Les hommes ont chassé les rennes sans sélectionner les individus selon leur sexe ou leur âge et en se concentrant, durant la saison froide, sur les hardes ». Le renne présentait un grand nombre d’avantages pour les chasseurs du Paléolithique. L’animal fournissait de la nourriture avec sa viande, de la chaleur avec sa fourrure, une matière dure à tailler pour réaliser des outils ou des armes avec ses bois. On estime qu’au Paléolithique le renne fit l’objet d’une exploitation intensive dont le paroxysme a été atteint au Magdalénien. Cette période a même été appelée l’Age du renne. 

Avec une faune comprenant à 99 % des restes de renne, Pincevent apparaît comme un site de chasse fréquenté annuellement en septembre et octobre lorsque les troupeaux entamaient leur migration d’automne. Confronté aux sites voisins de Verberie, étiolles et Marsangy, qui montrent des spécialisations complémentaires, il est aujourd’hui au cœur d’une réflexion sur les modes de vie et de subsistance des populations magdaléniennes du Bassin parisien. Noel Coye  https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-

Restes de faune
Etant pendant plusieurs millénaires un gibier de choix pour l’homme préhistorique, il est logique de retrouver ses ossements et ses bois un peu partout dans les gisements préhistoriques comme Etiolles, Le Roc-aux-Sorciers,  La Madeleine, La Vache, Pincevent, Laugerie-Haute, l’abri Pataud, Badegoule,  Castenet, la grotte du Renne (Arcy).
Il faut noter que certains gisements renferment jusqu’à 99% de restes de renne (Pincevent). Maisil y 10 000 ans, les restes de renne deviennent quasiment introuvables en France : l’animal a quitté nos contrées pour un environnement plus adapté au nord, avec d’autres espèces dites « froides » comme le renard polaire.
Du renne à Tautavel : mandibule
Renne à Etiolles

Le renne dans l’art préhistorique
Si le renne a dû être l’un des animaux les plus chassés du Paléolithique, ses représentations par les artistes préhistoriques sont beaucoup moins nombreuses : seulement  5% du total (ce qui explique, par ailleurs, que la théorie de l’art pour la chasse est ici mise à mal). 
En art pariétal on retrouve quelques oeuvres aux Combarelles, à Font-de-Gaume, Teyjat, Cosquer, Chauvet, les Trois-Frères, la Mouthe, Sainte Eulalie et Altxerri.

http://www.hominides.com/html/animaux-prehistoriques/renne.php

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LE SURNOM DU RENNE

Posté par othoharmonie le 14 janvier 2017

 

Le mot caribou, utilisé pour décrire l’espèce par les premiers explorateurs français, tire son origine du mot micmac « xalibu », qui veut dire « celui qui gratte le sol avec sa patte » ou « qui creuse avec une pelle ». Les explorateurs européens de l’Arctique n’ont jamais adopté le terme inuktitut « tuktu » pour désigner le caribou. Dans leur journal, ils utilisaient plutôt le terme anglais « deer », comme raccourci de « reindeer ». Le terme renne vient de la langue lapone, dans laquelle le mot « reino » signifie jeune renne. D’autres termes français, comme « rangier » et « rangifère », remontent à l’an 1500 ap. J.-C

le renne

Le renne, ou caribou, est un animal robuste pouvant peser jusqu’à 180 kg pour un mâle adulte pour une taille moyenne de 1,30 m au garrot, les femelles font un poids moyen d’environ 100 kg pour une taille au garrot de 1,10 m environ. Son pelage peut être brun ou gris, sa queue est courte. Les poils sont creux comme un tube et l’aident à nager en plus de l’isoler du froid. Mâles et femelles portent des bois (panache en québécois) recouverts d’un velours l’été, qu’ils perdent à l’automne. Les bois prennent alors une teinte rouge, puis brun foncé. Les vaisseaux sanguins des bois, qui assurent leur croissance, contribuent à cette coloration. Le panache des mâles tombe au début de l’hiver et celui des femelles plus tard au printemps. Les sabots sont larges, adaptés à la marche dans la neige ou la boue des sols qui dégèlent, ainsi qu’à la nage et au pelletage de la neige pour atteindre la nourriture.

Le renne est adapté à des environnements extrêmes, froids, acides et pauvres (en termes de productivité biologique)

Le renne se nourrit d’herbes, de buissons, d’écorces et de lichens, qu’il doit parfois chercher sous la neige. En fonction des saisons, il doit effectuer de longues migrations dans la toundra pour survivre, n’hésitant pas à traverser fleuves et bras de mer.

C’est un animal doué d’une adaptation au fil du temps qui a su survivre aux différents changements climatiques car le renne a côtoyé le mammouth et le rhinocéros laineux. Ceci grâce à ses faibles exigences alimentaires, et à ses multiples adaptations pour pouvoir survivre en fonction du climat, comme l’absence d’horloge circadienne. Sa dépendance vis-à-vis du lichen n’est pas un problème car cette nourriture est présente sur Terre depuis très longtemps. Le lichen est une nourriture riche qui va fermenter dans le rumen de l’animal ce qui va dégager de la chaleur et réchauffer le renne ; ainsi il n’aura pas besoin d’avoir une activité physique pour se réchauffer, ce qui limite ses dépenses énergétiques.

Le principal prédateur est le loup qui suit de près les troupeaux. Les ours noirs, bruns et polaires représentent aussi une menace. Cependant, les rennes en bonne santé sont bien plus rapides à la course que la plupart de leurs prédateurs. Ce sont surtout les individus faibles, malades, jeunes ou âgés qui succombent aux prédateurs. Le renne peut facilement courir à près de 70 km/h en cas de danger. De plus, les bois des grands mâles font une arme redoutable pour affronter les loups ou un ours seul.

Le fait de limiter ses dépenses énergétiques lui permet de survivre l’hiver en grande partie sur les réserves qu’il a accumulées durant l’été. Il s’économise lors de ses déplacements grâce à des raquettes naturelles, ses sabots, qui sont très larges, pourvus d’une touffe de poils entre les doigts sur le dessous et qui s’enfoncent peu. Les femelles en gestation et les jeunes conservent leur bois durant l’hiver pour avoir plus de facilités pour accéder à la nourriture car ils ont moins constitué de réserves que les mâles.

La période de rut se situe en octobre et occasionne des luttes entre mâles pour obtenir un harem de femelles. La gestation, qui a lieu durant tout l’hiver, va durer entre sept et neuf mois. Les deux mois sont en fait deux mois durant lesquels les mères peuvent stopper le développement du fœtus: si la nourriture disponible ne permet pas à la fois la survie de la mère et la croissance du fœtus, le développement de ce dernier est mis entre parenthèses et la mise bas sera décalée. Lorsque le petit arrive à maturité, la mère peut retarder de quelques jours la mise bas afin d’attendre des conditions climatiques idéales, pas trop de chaleur ni de pluie, pour augmenter les chances de survie du petit.

En Amérique du Nord, les plus anciens fossiles de caribou  datent de 50 000 ans. L’espèce semblait alors abondante dans la taïga, à partir de la marge des glaciers jusqu’au Nouveau-Mexique. Les changements climatiques subséquents ont modifié considérablement l’aire de répartition du caribou. À l’arrivée des premiers Européens, on le retrouvait dans toutes les provinces canadiennes ainsi que dans la plupart des états américains limitrophes au Canada. Dans l’est du continent, il était présent dans les états de New York, du Vermont, du New Hampshire et du Maine. Aujourd’hui, il est surtout présent au nord du 49e parallèle. Il subsiste aujourd’hui quatre sous-espèces de caribou en Amérique du Nord : le caribou de Peary , le caribou de Grant , le caribou de la toundra et le caribou des bois .

RENNE

Le caribou des bois vit dans la forêt boréale, de l’Alaska jusqu’à Terre-Neuve. Environ un million de caribous des bois de l’écotype toundrique (migrateur) vivent dans deux grandes populations au Nord du Québec et au Labrador et traversent environ 2 000 kilomètres chaque année pour se nourrir. Leurs passages détériorent la disponibilité alimentaire rapidement et ils doivent se déplacer constamment. La compétition pour la nourriture engendre d’ailleurs d’importants cycles d’abondance. Au sud du fleuve Saint-Laurent, un peu plus d’une centaine de bêtes survivent sur les hauts plateaux du Parc National de la Gaspésie. Cette population (sédentaire) de l’écotype montagnard fut déclarée vulnérable en 2001, puis menacée en 2009, par le gouvernement du Québec. Outre les deux populations toundriques et la population montagnarde, on retrouve au Québec de nombreuses petites populations forestières (sédentaires) disséminées dans la forêt boréale, principalement au nord du 49e parallèle. On retrouve aussi deux populations forestières isolées plus au sud. D’abord, celle de Val-d’Or dans le nord-ouest du Québec (Canada), qui compte à peine une vingtaine de bêtes. La population de caribous la plus méridionale est celle de Charlevoix, localisée à environ 100 km au nord de Québec (ville), Canada. Cette population forestière comprend environ 80 individus. Elle a été réintroduite à la fin des années 1960 et au début des années 1970 à la suite de sa disparition durant les années 1920. L’écotype forestier a été désigné vulnérable par le gouvernement du Québec en 2005.

Au cœur de l’été, près de 400 000 caribous broutent dans les plaines côtières gorgées d’eau qui bordent la mer de Beaufort, tout au nord de l’Amérique. Les femelles s’y rendent sans les mâles. Elles font ainsi leurs petits loin de la plupart des loups qui craignent les sols détrempés. Leur cycle est synchronisé par celui de la toundra.

Sitôt que son petit est né, généralement unique, la mère dévore avidement le placenta qui l’enveloppait. Elle récupère ainsi des éléments nutritifs et des hormones qui vont déclencher sa lactation. Elle passe les premiers jours en tête-à-tête avec le nouveau-né, le léchant et l’allaitant à l’écart du troupeau. Dans la toundra, une escorte de séducteurs accompagne le retour des génitrices.

Au début de l’hiver, des montagnes à l’océan glacial, le troupeau fuit chaque année la faim et les loups par les mêmes sentiers battus.

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