LE CROCODILE DEIFIE
Posté par othoharmonie le 27 décembre 2016
Le temple principal présente la particularité d’être divisé en 2 parties parfaitement symétriques. On ne peut malgré tout pas par parler d’un temple double car les textes (principalement des monographies), décrivant le temple majeur de Kôm Ombo, précisent notamment « temple d’Haroéris et Sobek, seigneurs d’Ombo. On retrouve également des restes d’inscriptions associant les 2 divinités. Les sanctuaires présentent la particularité d’associer l’ouest ou l’est à l’une ou l’autre divinité, alors qu’il n’y a pas de partage exclusif sur les parois des autres salles. Certains considèrent que la partie gauche (nord) est dédiée à Haroëris, sa femme Tasenetnéféret et leur fils Penebtaoui, tandis que la partie droite (sud) est dédiée à Sobek, son épouse Hathor et son fils Khonsou. L’état de conservation des salles ne permet pas d’être catégorique.
Sobek est quant à lui, le dieu crocodile vénéré à Kôm Ombo et également dans la région de Fayoum. On peut également l’identifier au dieu grec Souchos. C’est un dieu des eaux, de la fertilité. Dans les époques les plus récentes, il devient une réplique de Rê sous le nom de Sobek-Rê et se confond avec d’autres dieux tels qu’Horus le Jeune, Osiris, Ptah, Khnum, Amon, Khonsou et Hâpy. Dans les Textes des Pyramides, le papyrus Tebtynis du Fayoum et le papyrus de la Bibliothèque nationale de Strasbourg n°2 et n°7, Sobek est le fils de Neith. Dans ces textes, celle-ci est également appelée Chedit, Mehet-Ouret et Isis. Elle prend les traits d’une vache. On apprend à Kôm Ombo que Sobek est vénéré à Crocodilopolis. Cette ville, appelée Chédit en égyptien, est située au sud-ouest de Menphis dans la région de Fayoum. Selon plusieurs écrits égyptiens (« connaître l’occident », les textes des Pyramides, le texte des Sarcophages,…), Sobek vivrait dans la région de Bakhou. La montagne de Bakhou est originellement la montagne, localisée en Lybie, derrière laquelle se couche le soleil. Néanmoins cette région désigne également au Nouvel Empire la chaîne arabique. Les égyptologues envisagent également, vu le très grand nombre d’inscriptions, un grand centre de culte dans la ville de Sumnu, bien qu’elle ne soit pas encore localisée. Même si le culte de cette divinité a été fort répandu, il semblerait que ce n’était pas toujours le cas comme le suggère le papyrus de la Bibliothèque nationale de Strasbourg n°2 et n°7 qui décrit Sobek comme : « le secret de la vache-ahet, le fils ainé de Mehet-Ouret ». Selon cette description, on pourrait se demander si Sobek n’était pas un des nombreux noms d’Horus. Le papyrus VI du Ramesseum (puits tombal situé derrière le temple de Ramsès II), confirme ce retour au mythe osirien que Sobek semble incarner. La prudence reste de mise, étant donné la constante évolution des la mythologie égyptienne.
Sobek de Chedit, grand chasseur,
Mâle ( ?) des dieux, dont l’attaque est féroce,
Grand […] vigilant, rapide, aux dents aiguës,
Qui saisit grâce à sa puissance, puissant par son baï.
Noun prend soin de toi à l’intérieur du Grand-Bassin.
Isis te guide (vers) l’horizon, […].
Sobek de Chedit se lève dans la région de l’horizon
Vers […] les offrandes de la Double-Vérité.
(Deuxième hymne du papyrus VI de Ramesseum, ligne 71 à 77. Traduction provenant de BARUCQ A. & DAUMAS F., 2009).
A 40 km au Nord d’Assouan, le temple de Kôm Ombo domine la rive droite du Nil. Le nom ancien de ce tertre (« Kôm ») est Nb(j)•t, soit Nebyt. Ce Nom s’est transformé progressivement par l’ajout d’une voyelle ou d’une consonne en Jmb (démotique), en Embw (copte) et en Ombo (grec et latin). Il ne faut pas confondre Nb(j)•t avec la ville de Seth entre la Thèbes occidentale et Denderah qui est mentionnée dans un passage du Texte des Pyramides. Les premiers passages relatifs à Kôm Ombo n’apparaissent qu’à la Première période intermédiaire.
Extrait de l’article posté par Les mythes et les Religions : http://www.mythes-religions.com/tag/dieu-crocodile/
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