Le sang des alligators

Posté par othoharmonie le 23 décembre 2016

 

La résistance de plus en plus affirmée de souches bactériennes aux antibiotiques pose un réel problème au monde médical, la découverte de nouveaux principes actifs devenant de plus en plus difficile.

Consécutive à des modifications de l’équipement génétique, cette résistance ne concerne que quelques souches d’une même espèce mais peut s’étendre rapidement dans le temps et dans l’espace – région, ville, hôpital ou même service particulier. Ces deux derniers cas concernent particulièrement les maladies nosocomiales, c’est-à-dire contractées en milieu hospitalier.

Il est remarquable de constater que les cas de résistance surviennent généralement très peu de temps après l’introduction d’un nouveau traitement.

Mais dans cette voie, la récente découverte par le biochimiste Mark Merchant (Mc Neese State University) de protéines naturellement synthétisées dans le sang des alligators et qui possèdent des propriétés étonnantes pourrait fournir de nouvelles armes.

Aligator

Une nouvelle famille d’antibiotiques

Mark Merchant et ses collaborateurs avaient déjà étudié les caractéristiques du système immunitaire de ces animaux, capable de contrer le large éventail des germes pathogènes auxquels ils sont exposés au long de leur vie dans leur milieu naturel, une des conséquences des affrontements très violents qu’ils se livrent dans la défense de leur territoire.

En particulier, les chercheurs ont démontré que certaines des protéines immunitaires présentes dans le sang des alligators luttaient très efficacement contre certaines bactéries hautement pathogènes pour l’homme, comme le staphylocoque doré. D’autres se montrent aussi efficaces dans la lutte contre la majorité des souches de Candida albicans, une levure pathogène (qu’on retrouve dans la bouche de 80 % de la population) mais peut provoquer des infections fongiques essentiellement au niveau des muqueuses digestive et vaginale.

Au vu de ces propriétés naturelles et de bien d’autres, Mark Merchant propose que les futurs médicaments, qui pourraient constituer une nouvelle catégorie d’antibiotiques, soient regroupés sous l’appellation d’alligacines. Il insiste aussi sur le fait que seuls les alligators ont jusqu’ici fait l’objet d’un commencement d’étude, et que le sang des crocodiles pourrait révéler d’autres surprises. Selon lui, ces nouveaux produits pourraient être disponibles 7 à 10 ans après que l’Etat de Louisiane ait donné son accord dans le financement des recherches.

Dans le journal Le Monde, le professeur Alain Goudeau, du CHU de Tours estime que ces perspectives sont passionnantes. « Depuis Alexander Fleming et la découverte de la pénicilline, les antibiotiques que nous utilisons depuis trois quarts de siècle résultent des recherches faites dans le monde des champignons inférieurs. On peut raisonnablement penser que le vivant peut offrir d’autres solutions que celles proposées par ces champignons, comme le sang des alligators ou celui des crocodiles. A condition, bien évidemment, de trouver les moyens de respecter une certaine diversité de ce monde vivant. »

Vivant dans un milieu riche en bactéries pathogènes, bagarreurs, souvent blessés, les alligators ont développé un système immunitaire original et efficace. Certains scientifiques sont persuadés que l’on pourrait y puiser de nouveaux antibiotiques.

Le 09/04/2008 à 12:07 – Jean Etienne, Futura-Sciences

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