Les chauves-souris à travers les âges
Posté par othoharmonie le 24 octobre 2016
Les chauves-souris ont survécu à des climats changeants, d’abord tropicaux, puis tempérés et glaciaires.
Cette histoire commence il y a 55 millions d’années, soit 10 millions d’années seulement après la disparition des dinosaures. Icaronyteris sp. est alors certainement un animal qui saute de branches en branches, qui plane peut-être, pour capturer des insectes.
23 millions d’années après (il n’existe pas de fossiles pouvant nous renseigner entre-temps), les continents ont leurs formes actuelles pour la plupart. Les chauves-souris profitent alors de leur capacité à voler pour aller d’île en île et coloniser toutes les terres émergées.
Il y a 20 millions d’années, les modifications climatiques laissent apparaître des forêts tropicales nombreuses, particulièrement en Europe. Les chiroptères en profitent pour se diversifier.
Face aux quatre grandes glaciations de ces deux derniers millions d’années, les espèces doivent quitter l’Europe vers le sud. Elles constituent des îlots de population qui recolonisent les territoires abandonnés après le retour du climat tempéré actuel.
L’apparition de l’homme, et sa faculté à coloniser l’espace, vont aider les chauves-souris à profiter de nombreux gîtes. Après avoir vécu dans les grottes avec l’homme préhistorique pendant longtemps, elles l’accompagnent maintenant dans ses habitations, aussi modernes soient-elles.
Les chauves-souris sont présentes partout dans le monde. Les scientifiques estiment le nombre d’espèces à un millier, de tailles très variées (de plusieurs kilogrammes à seulement deux grammes). Après les rongeurs, elles représentent l’ordre le plus important chez les mammifères. Il existe deux sous-ordres, les mégachiroptères, très différents des microchiroptères.
Les chauves-souris ont longtemps été considérées comme des oiseaux. Il faut attendre la deuxième moitié du XIXe siècle pour que l’ordre des chiroptères soit décrit.
Les deuxsous-ordres sont très différents puisque les mégachiroptères sont plus apparentés aux primates et à l’homme, qu’aux microchiroptères.
Les mégachiroptères
Ils sont aussi appelés « renards volants », en raison de leur museau pointu qui ressemble à celui des renards.
Ils ont une vue en couleur et vivent la journée suspendus aux branches des arbres, caractéristique qui leur a permis d’être connus du grand public.
Originaires de l’Ancien monde, ils sont tous frugivores et participent à la dissémination des graines, favorisant la colonisation forestière.
Leur taille est très variable : avec une envergure de 1,7 m, Pteropus vampyrus est la plus grande chauve-souris au monde. La plus petite espèce ressemble plutôt à un microchiroptère de taille moyenne.
Les microchiroptères
Ils rassemblent le plus grand nombre d’espèces (759 connues à ce jour) pour 16 familles. En Europe, seules trois familles occupent l’espace aérien avec les vespertilionidés, les rhinolophidés et les molossidés.
- Les vespertilionidés
Sur les 320 espèces dans le monde (40 genres), 25 vivent en Europe.
Le museau est lisse et ne possède pas d’appendices nasaux. Les oreilles ont un tragus, les ailes au repos sont repliées le long du corps.
- Les rhinolophidés
Sur les 70 espèces mondiales, 5 vivent en Europe.
Elles émettent des ultrasons au travers d’appendices foliacés appelés « feuilles nasales ». Les oreilles sont larges à la base, pointues à l’extrémité, et ne possèdent pas de tragus (ils ont un anti-tragus). Au repos, les ailes enveloppent l’animal.
- Les molossidés
Sur les 52 espèces dans le monde, une seule vit en Europe.
Avec une lèvre supérieure comprenant 5 plis, ses narines s’ouvrent vers l’avant. L’uropatagium est court et la queue libre dépasse largement.
D’autres familles ont des aires de distribution plus locales, principalement sur les îles (les mystacinidés ne vivent qu’en Nouvelle-Zélande, les myzopodidés à Madagascar).
Toutes familles réunies, leurs régimes alimentaires sont très diversifiés : certaines sont insectivores, d’autres carnivores, piscivores, frugivores, végétariennes ou nectarivores. Ces dernières participent d’ailleurs à la pollinisation de nombreuses espèces forestières : c’est par exemple une chauve-souris qui assure la survie des Baobabs en Afrique.
Trois espèces, toutes sud-américaines, sont hématophages : Diphylla ecaudata et Diaenus youngi se nourrissent du sang des oiseaux, Desmodus rotondus de celui de plus gros animaux comme le bétail. Nous n’avons donc rien à craindre des Vampires en Europe.
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