Les chauves-souris, maîtresses de la nuit
Posté par othoharmonie le 7 août 2016
S’il est un animal mal compris, mal aimé et plein de mystère, c’est bien la chauve-souris ! On peut d’ailleurs le comprendre… Car ces animaux s’agitent lorsque nous dormons, et on se demande ce qu’ils peuvent bien faire pendant ce temps… Et puis, quelle idée de vivre à l’envers la plus grande partie du temps ? Quelle idée de se prendre pour un oiseau alors qu’on est un mammifère ? Voyons cela en détail…
Ces mammifères, comme tous les représentants de cette classe, ont leur corps en partie couvert de poils. Les femelles mettent au monde un petit vivant, puis l’allaitent. C’est au cours de l?évolution que la main de la chauve-souris est devenue aile. Les doigts, à l’exception du pouce, se sont allongés jusqu’à former l’armature de l’aile. Cette aile membraneuse est très légère et est constituée essentiellement d’os et de ligaments, le tout recouvert par une fine peau appelée patagium. Ce sont ces deux mains qui permettent à l’animal de voler. Les muscles très puissants les animant sont accrochés à la poitrine et aux omoplates, pour apporter une force suffisante au vol battu. Par ailleurs, le patagium a aussi un rôle de protection, en particulier chez les rhinolophes, qui s’enveloppent à l’intérieur lors de leur sommeil hivernal, et sert à réguler la température de l’animal, en agissant exactement comme un radiateur d’automobile, le sang y circulant jouant le rôle de liquide de refroidissement !
Les chauves-souris, qui dorment à l’envers,
ont une particularité morphologique assez amusante : l’articulation des phalanges et des griffes de leurs doigts de pieds sont orientés à l’envers par rapport aux autres mammifères, et leurs tendons sont conçus de telle façon que la suspension les met automatiquement en position de blocage. C’est ce qui leur permet de rester accrochées aux parois et plafonds sans le moindre effort. observez bien l’orientation des pieds de ce Petit Rhinolophe, ci-contre : les pieds ont l’air d’être vus de face et d’en haut, alors que l’animal nous présente sa face dorsale; ils sont tournés à 90 degrés par rapport aux nôtres… Par ailleurs, leur circulation sanguine est aussi assez spéciale, afin d’éviter tout simplement que le sang ne leur monte à la tête, qui se situe la plupart du temps… en bas !
Les chauves-souris de notre pays sont toutes insectivores.
Elles chassent de diverses façon, certaines à l’affût, d’autres au sol, d’autres encore en vol, par exemple autour des lampadaires ou se pressent la nuit, en été, de nombreux papillons. Leur vue n’est pas aussi mauvaise qu’on le pense en général, mais elle ne suffit pas à assurer la sécurité de leur vol rapide, encore moins à chasser leurs proies. Elles ont développé au cours de l’évolution un sens appelé écholocation. Grâce à une morphologie particulière du larynx et du pharynx, elles émettent des cris de haute fréquence ou ultrasons, inaudibles par l’homme, entre 20 et 120 kHz. Ces ultrasons sont réfléchis sur les obstacles, et reviennent à l’oreille de l’animal. Leur cerveau calcule alors avec une grande précision une image sonore de leur environnement, qui leur permet non seulement d’éviter les obstacles en vol, mais de « voir » la forme de leurs proies.
Le jour, les chauves-souris se reposent,
accrochées au plafond ou aux parois, comme ce rassemblement de quelques 300 Rhynolophes Euryales observé dans le Quercy en février 2008, ou réfugiées dans des fissures afin d’éviter de se faire croquer par un prédateur comme une fouine ou un chat. Certaines d’entre elles, comme les Murins, ci dessus, affectionnent la présence de leurs congénères et se font des câlins l’une contre l’autre…
Elles ne chassent que la nuit. Les gîtes de repos sont variés : charpentes, clochers, greniers, fissures dans un mur ou dans un arbre, volets, etc… Leur habitat est choisi en fonction de leur territoire de chasse et de leur régime alimentaire. C’est en particulier le milieu forestier ou bocager qui constitue leur domaine privilégié, car il représente un havre de paix comparé au milieu urbain ou semi-urbain, et regorge d’insectes qui constituent leur régime alimentaire.
L’hiver, elles rentrent en léthargie en s’enfonçant suffisamment profondément dans des caves ou cavités naturelles, dont la température assez fraîche est cependant constante.
source http://www.antiopa.info
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