LES ETAPES PARCOURUES PAR LES MOULES BOUCHOT
Posté par othoharmonie le 14 juillet 2016
Lointain passé
La moule est probablement recherchée et mangée par l’homme depuis la préhistoire. On connaît sur certains littoraux d’Amérique du sud des amas considérables de millions de coquilles vides laissées par les Amérindiens qui les mangeaient. Ils semble que la coquille de moule, qu’on a trouvée sur divers chantiers de fouilles préhistoriques, ait pu très tôt servir de cuillère.
Origine du mot
Il pourrait venir de bout choat, mot d’origine irlandaise désignant les installations de Patrick Walton.
Le mot pourrait avoir une autre origine, plus crédible, le bouchot étant le nom patois d’une forme de piège immergé fait de filets et pieux ou planches utilisé pour capturer ou braconner l’anguille dans le marais poitevin ou ailleurs. Ce mot dérive probablement du mot « boucher » car il désignait aussi parfois la sortie d’une retenue d’eau.
Une autre possibilité est que ce nom était aussi donné à un système de piège constitué de filets accrochés à des alignements de pieux formant un entonnoir en « V » conduisant les poissons dans une nasse qui « bouchait » la sortie, y enfermant les poissons qui cherchaient à gagner le large à marée basse.
Moule de bouchot
Un récit publié à la fin du XVIème siècle raconte qu’en 1235, un naufragé écossais, Patrick Walton, vint s’échouer en baie d’Aiguillon à une demi-lieue de port Esnande.
Il fut recueilli par les habitants de la région et s’y installa. Sans ressource, il décida de reprendre ses activités habituelles, notamment la chasse aux oiseaux de mer.
Des filets étaient tendus sur le littoral entre des piquets de bois enfoncés dans le sol. Le chasseur eut la surprise de constater l’envahissement de ses poteaux par de nombreuses petites moules dont il observa la rapide croissance.
Par la suite, il lui apparut plus profitable de capturer des moules et de les engraisser plutôt que de chasser les oiseaux. Il aurait de cette façon inventé les premiers parcs à moules sur bouchots.
Longtemps, cette technique d’élevage sur bouchots ne s’est pratiquée que sur la côte atlantique française, région où le naissain se fixe naturellement sur les pieux.
La production de moules s’accroissant, elle est pour la première fois réglementée en 1681 par Colbert.
Mytiliculture moderne
La deuxième moitié du 19ème siècle voit le véritable essor de la Mytiliculture, sur la côte Atlantique, de la Vendée à l’estran d’Oléron.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la population vivaraise tenta la culture des moules selon différentes méthodes (sur planches ou pierres), mais les résultats n’étaient pas satisfaisants.
C’est en 1954, au Vivier sur mer, qu’est née la mytiliculture en Baie du Mont-Saint-Michel. Cette nouvelle activité s’est rapidement développée grâce à des conditions de milieu tout à fait favorables
La mytiliculture sur bouchots est apparue sur la côte est du Cotentin à partir de 1956. Mais c’est à partir de 1963, sur la côte ouest, que cette culture va rapidement se développer notamment dans les régions d’Agon et de Pirou.
En l’espace de 30 ans, la Normandie est devenue la première région productrice de moules de bouchot au monde.
Moule de bouchot
La Moule de Bouchot est une moule cultivée sur des pieux de bois plantés en mer de façon à la mettre hors d’atteinte des prédateurs. C’est le nec plus ultra en matière de moule : on la reconnaît à la couleur de sa chair jaune-orange et à son goût inimitable.
Préparation du naissain
On tend des cordes horizontales en mer, dans les zones de captage (comme Noirmoutier). Les bébés moules (naissains) viennent se fixer sur les cordes qui sont alors rapportées en Normandie au cours du mois de juin pour être fixées sur des portiques de bois (chantiers). Le naissain pousse ainsi jusqu’à la fin de l’été.
Enroulement des cordes
Au mois de septembre, les cordes sont enroulées en spirale sur les pieux (bouchots). Au pied de chaque pieu, on fixe une « jupe » (tahitienne) pour empêcher les crabes et les autres prédateurs de s’attaquer aux moules.
Reconnaître la moule de bouchot
Les moules de bouchot sont facilement identifiables : leur coquille est petite, l’intérieur est bien « plein » et leur chaire est jaune ou orange. Il n’y a ni sable, ni parasite (crabes…) à l’intérieur. Leur goût n’a rien à voir avec une autre moule.
Afin de protéger les consommateurs, les mytiliculteurs ont déposé la marque « Moules de Bouchot ». Ainsi, les moules de bouchot doivent être accompagnées d’une étiquette où figure le logo national.
De plus, la profession a mis en place une démarche qualité pour les moules de bouchot. Le choix s’est porté sur le signe CQC afin de valoriser la production des moules de bouchot et la traçabilité de cette marque collective bien reconnue par les consommateurs.
SOURCE / http://www.pleinemer.com
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