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PRATIQUES CULTURALES DE l’HUITRE

Posté par othoharmonie le 27 juin 2016

 

Culture de l'huitreLes pratiques culturales reposent sur deux sources de variations majeures : les huîtres d’une part et l’environnement d’élevage d’autre part.

Concernant l’huître, il existe un nombre limité de variables. La variable la plus importante est l’origine des animaux. Ainsi, dès l’apparition des premières mortalités, nous nous sommes interrogés sur l’effet possible de l’origine du naissain. Les huîtres de captage meurent-elles autant que les huîtres d’écloserie ? Les huîtres issues de captages précoces meurent-elles autant que celles issues des captages tardifs ? Malgré une certaine variabilité des résultats, nous concluons globalement à l’absence d’effet clair du facteur « origine » sur les surmortalités. Cette conclusion repose sur trois ans de suivis et d’expérimentations menés sur divers sites par les centres techniques et l’Ifremer.

Le second facteur est le stade d’élevage. Les huîtres meurent-elles plus au stade juvénile ou au stade adulte ? Evidemment, il existe un effet du stade d’élevage. Les naissains sont fortement affectés par les surmortalités. Les adultes sont généralement plus résistants que les naissains.

L’âge est un facteur important. Une huître de six mois est-elle plus sensible qu’une huître d’un an ou de deux ans ? L’effet de l’âge sur les surmortalités varie en fonction du site d’élevage. Il est donc assez difficile de répondre simplement à cette question.

La taille des huîtres peut également être prise en compte. Les grandes huîtres meurent-elles plus vite que les huîtres plus petites ? La réponse est globalement négative, toutes choses étant égales par ailleurs.

Existe-il également un effet de la maturation ?

Lorsque les huîtres sont en phase de maturation, elles apparaissent effectivement plus sensibles aux mortalités que pendant les autres périodes. En ce qui concerne l’environnent, la température constitue la variable la plus importante. Les mortalités se produisent lorsque les températures sont globalement comprises entre 16°C et 24°C. Les mortalités d’huîtres se produisent sur l’ensemble des bassins conchylicoles français. Les mortalités sont généralement plus rapides et plus importantes dans l’étang de Thau qu’ailleurs. La notion de  sites sanctuaires mérite également d’être soulevée. En effet, il existe quelques rares sites sur lesquels nous n’observons aucune mortalité. C’est le cas par exemple en mer profonde en Méditerranée ou dans des claires isolées dans les pertuis charentais.

Par ailleurs, en intra-bassin, au sein d’une même zone conchylicole, existe-il des zones de mortalité différentes ? Les différences existent, mais elles demeurent rares. Elles sont avant tout la conséquence de la connectivité ou de l’isolement hydrodynamique des zones considérées. L’altitude a-t-elle un impact sur la mortalité des huîtres ? Les différentes expériences menées à ce jour montrent que l’altitude n’entraîne pas de différences de survie systématique.

La question des pratiques en tant que telles, comme l’effet de la densité, du mélange des lots ou de la date d’ensemencement, a également été examinée. L’effet de la densité d’élevage apparaît globalement contrasté. Selon les manipulations réalisées, les résultats sont très différents.

En revanche, le mélange des lots a clairement un effet sur les surmortalités. Il est évident qu’un lot infecté mis en contact avec un lot indemne entraînera des surmortalités chez le second. L’effet de la date d’ensemencement est quant à lui similaire à celui de l’âge et varie en fonction des sites d’élevage.

huitres mortes

Globalement, la mortalité d’un lot d’huîtres varie principalement en fonction de son parcours zootechnique et de l’hydrodynamisme du site. Le parcours zootechnique vise avant tout à déterminer si les huîtres considérées ont été exposées dans le passé à un phénomène de mortalité. Si la réponse est positive, il y a de fortes chances pour que les huîtres survivantes soient résistantes. Par ailleurs, il apparaît que les mortalités dépendent de l’apport de masses d’eau provenant de foyers infectieux et que finalement, les patrons de répartition de la mortalité reflètent la connectivité ou l’isolement hydrodynamique du site.

L’effet des pratiques culturales sur la surmortalité de l’huître peut être appréhendé selon une équation très simple, à savoir que la mortalité est une fonction simple des individus présents, de leur statut d’infection et de l’hydrodynamisme. Ainsi, plus le nombre d’animaux infectés est important et plus il est attendu des mortalités élevées. De même, plus l’hydrodynamisme est faible et plus les mortalités sont importantes parce que le temps d’exposition des huîtres aux agents infectieux est long.

EXTRAIT DU DOCUMENT http://archimer.ifremer.fr/doc/00084/19574/17196.pdf

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Mortalité des Naissains d’Huitres

Posté par othoharmonie le 27 juin 2016

 

Depuis 2008, la filière ostréicole française fait face à des mortalités très importantes touchant les naissains d’huîtres creuses, Crassostrea gigas. Répondant aux missions qui lui sont assignées, l’Ifremer a rapidement lancé, en synergie avec ses partenaires et  l’interprofession, des travaux visant à décrire précisément le phénomène, à progresser dans la compréhension de ses causes, et à étudier quelles pouvaient être les contributions à apporter pour une aide à la gestion du phénomène et à la mise en œuvre de pistes de sorties de crise.

naissains d'huitres

Le 18 janvier 2012, l’Ifremer a organisé, avec le soutien du Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du Territoire, une journée d’information et d’échanges dédiée à cette problématique pour :

- présenter une synthèse les connaissances acquises à l’Ifremer depuis 4 ans ;

- présenter les dernières avancées et les perspectives, les projets en cours et à venir ;

- donner une large place à l’échange entre les différents participants.

Cette journée a réuni les ministères, les représentants de la profession conchylicole, les  entres techniques régionaux conchylicoles, les laboratoires agréés et reconnus, des organismes de recherche et des universités partenaires.

Ce document retrace les interventions et les échanges qui se sont déroulés pendant cette journée d’information. En 2011, les taux de mortalité finaux atteignent 73 % sur les naissains issus de captage et 43 %  sur les naissains issus d’écloserie. Ces valeurs sont variables selon les sites, sans qu’aucune tendance géographique ne se détache clairement. A titre de comparaison, la classe d’âge « 18 mois » suivie sur les mêmes sites a présenté une mortalité moyenne de 6,2 %.

En 2011, les premières mortalités ont été observées dès la mi-avril sur l’étang de Thau. Elles sont apparues sur la côte atlantique dès le début du mois de mai, en touchant le bassin  d’Arcachon et la baie de Bourgneuf, mais dès la deuxième quinzaine de mai, l’ensemble des sites de l’Atlantique étaient touchés. Début juin, alors que les mortalités se stabilisaient sur la côte atlantique, elles apparaissaient en Manche, à l’exception du site de la baie de Morlaix, sur lequel le phénomène de mortalité ne s’est manifesté qu’à partir de la mi-juin. Entre la mi-juin et début juillet, les côtes est puis ouest du Cotentin ont été touchées, ainsi que le site en eau profonde situé sur la baie de Quiberon au début du mois de juillet. La situation s’est stabilisée durant le mois d’août malgré l’apparition d’une seconde vague de mortalité notamment en Bretagne sud et en baie de Bourgneuf.

1. Détection des agents infectieux

La recherche d’agents infectieux (herpès virus OsHV-1 et bactéries du groupe Vibrio splendidus) a été effectuée sur chaque site au moment des mortalités sur l’ensemble des lots présents. Malgré une grande variabilité dans les fréquences de détection, l’analyse des résultats montre la tendance suivante : la fréquence de détection d’ADN viral est positivement corrélée au taux de  mortalité, permettant de mettre statistiquement en évidence trois groupes de cheptel : l’huître âgée de 18 mois, le naissain d’écloserie et le naissain de captage (sans que l’on puisse différencier le site de captage, Arcachon ou Marennes). A l’inverse, la présence de bactéries du groupe Vibrio splendidus est observée quel que soit le taux de mortalité final, et ce quel que soit le type de naissain analysé.

2. Influence de la température de l’eau

La comparaison sur 2010 et 2011, en matière d’évolution de la température de l’eau et de l’apparition des mortalités, montre des différences entre les deux années. En 2011, la période d’avril à mai a montré un « excès thermique » par rapport à la même période sur 2010, avec une évolution plus régulière de la montée en température, sans les montées brutales de température qui ont caractérisé le mois de mai 2010. Ainsi sur Arcachon, le dépassement de la température de 16°C, considérée comme indicatrice de la montée en température, a eu lieu aux alentours du 7 avril, et la survenue du pic de mortalité aux alentours du 2 mai, soit près d’1,5 mois d’avance par rapport à 2010 (où le pic de mortalité avait eu lieu mi-téléchargementjuin). La même configuration prévaut sur la plupart des sites, comme par exemple dans le golfe du Morbihan.

A l’opposé, en Manche, le site situé sur la côte ouest du Cotentin présente une évolution quelque peu différente. Si ce secteur présente, comme en Atlantique, un excès thermique sur la période printanière, la température indicatrice de 16°C n’est dépassée qu’à la fin du mois de mai. La mortalité apparaît plus diffuse sur ce site, et étalée entre avril et juillet.

Si l’on considère la température de 16°C comme indicatrice de la montée thermique le long du littoral, le suivi de l’apparition de cette température sur le littoral montre qu’il existe une corrélation significative entre le passage à cette température et la survenue des pics de mortalité, avec une progression de ces derniers du sud vers le nord. Ceci montre l’importance de l’évolution thermique sur l’apparition des mortalités.

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Toutes les informations collectées par le réseau de l’Observatoire sont disponibles en temps quasi-réel sur un site internet dédié :  wwz.ifremer.fr/observatoire_conchylicole 

. Les données détaillées, ainsi que l’accès aux rapports sont accessibles via une passerelle extranet, à laquelle il est possible de s’abonner sur demande à l’adresse : observatoire_conchylicole@ifremer.fr.

L’ensemble des données présentées ont été recueillies dans le cadre de l’Observatoire conchylicole par les équipes des Laboratoires Environnement Ressources (LER) de l’Ifremer, du Laboratoire de Physiologie des Invertébrés du Centre Ifremer Bretagne (LPI) et du Syndicat Mixte pour l’Equipement du Littoral (SMEL) pour la côte ouest Cotentin.

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