LA PERLE, SYMBOLE MYSTIQUE DE LA CONNAISSANCE

Posté par othoharmonie le 30 mai 2016

 

 

Selon les anciennes croyances orientales, les pierres précieuses étaient animées d’une vie propre, et leur correspondance directe avec les astres et les plantes attestait d’une harmonie générale dont l’homme, connaissant  les pouvoirs de  chacune pouvait bénéficier. Pour les alchimistes, la perle, principe féminin, est dotée d’une puissance comparable à celle de  la pierre philosophale ; et selon Zosime : « L’accomplissement de la (transformation) matérielle a lieu au moyen de la perle. » Si la perle permet donc la réalisation du grand-œuvre des alchimistes, elle est aussi, dans certains milieux gnostiques, le symbole de la rencontre avec soi-même et donc, avec Dieu. 

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Pour, conclure,- nous: souhaiterions; évoquer à travers l’exemple de la perle, l’expression spécifique de la foi et des mystères, chez deux auteurs chrétiens » de langue  syriaque; En effet, par la description qu’ils donnent de la perle, Ephremde : Nisibe (IVe siècle) et Jacques de Saroug (Ve- siècles) apparaissent comme les héritiers naturels des croyances sur les origines et les vertus de la  perle, et peut-être aussi – mais comment ? mesurer exactement l’impact d’une pareille : influence ? – des croyances gnostiques, qui ont pris naissance sur un sol qui ne leur était pas étranger. 

Cette dimension « gnostique » de la perle, trouve une expression particulière dans les croyances et la liturgie mandéennes et dans certains écrits manichéens9.0. Dans ces religions gnostiques à caractère dualiste, la perle représente en effet la lumière qui, dans le drame cosmique et anthropologique, est retenue prisonnière des ténèbres. . Le salut, qui doit’ ramener l’ordre premier par le triomphe de la lumière, passe par la « libération » de la  perle. Une partie de ces enseignements gnostiques  apparaît, dans l’hymne de la perle des Actes de Thomas récit initiatique où dominent des symboles tels que la lumière, la gnose salvatrice, le vêtement royal : et l’accès au royaume des deux. Dans quelle, mesure retrouve- t-on ces motifs chez Ephrem de Nisibe et Jacques de Saroug. 

Partant de thèmes communs à ces écrits, nous essayerons de montrer qu’ils présentent certes avec des nuances, mais dans le même esprit, nous semble-t-il, une nouvelle dimension, du mythe de la perle. Depuis les plus anciennes croyances, la perle est restée une

«puissance» féminine et lumineuse. Et si elle demeure, un symbole de vie; elle est devenue dans les religions du salut, l’enjeu et le symbole du triomphe du royaume de lumière et de la vie éternelle. Sur е plan cosmique cette  parcelle lumineuse est prisonnière des  ténèbres et  sur le plan anthropologique le plus précieux des joyaux est  aussi la partie  la plus  noble  et la plus lumineuse de l’homme ? l’âme Le salut universel et individuel exige donc la libération de cette lumière tombée dans l’abîme, ou captive d’une «maison obscure» le corps humain 

Dans la- littérature mandéenne; la perle apparaît  à la fois dans les écrits en prose mais la complexité de ces récits relatant les étapes du salut n’a pas encore livré tous ses arcanes – et dans les textes liturgiques Ainsi, la perle est-elle un élément « magique » que  le  héros doit arracher de : l’abîme, avec la: couronne on retrouve le symbole royal  et le miroir, emblème de la connaissance. La liturgie des morts, une des cérémonies principales de  la religion mandéenne doit accompagner l’ascension de l’âme vers le monde des lumières. Or cette âme  la perle  est invoquée comme une jeune fille de noble condition tombée dans une mauvaise maison où elle est – humiliée et ravalée : au rang de servante :

 

Va en paix, toi qui répands le parfum

Toi qui as rendu le corps puant parfumé

Va en paix, toi, dispensatrice de lumière

Toi qui as éclairé la maison obscure

Va en paix, toi qui es élue, pure,

Sans péché, sans tache

 

II  convient de s’arrêter un  instant sur cette personnification de l’âme. En effet les Caractéristiques de la perle – jeune fille lumineuse, parfumée,  pure : rappellent  le motif : iranien de la Daena, celle qui apparaît à chacun à la fin de sa vie. Elle représente la somme des actions la « religion » de tout homme. Pour le juste elle est jeune belle et parfumée et pour le pécheur elle est vieille laide et puante. Dans les deux cas, cette jeune fille se présente à un moment bien précis, le terme de l’existence. Et si la Daena, par les différentes formes qu’elle revêt, est distincte de l’âme elle est; pour, les: homme justes lumineuse ; et selon certains savants; l’étymologie même de son nom évoque la lumière. . Or n’est-ce  pas la spécificité première de : la perle ? » On pourrait aussi  se demander pourquoi,  dans la  tradition iranienne, cette Daena, qui est une forme de « double » représentant la véritable apparence des actions du défunt, est féminine et – dans certains cas  séduisante. La  recherche d’une réponse à ce problème nous éloignerait trop de notre propos, mais mériterait d’être  approfondie à un autre moment. 

Perle blog

Dans le  vaste  ensemble que représente la littérature manichéenne  il faudrait presque dire, les littératures  manichéennes, étant  donné l’importance géographique  de la diffusion de la

secte  la, perle est un symbole  de lumière sacrée. Comme  les mandéens, les manichéens accordent une place  de premier plan au  symbolisme royal… Ainsi,  la perle  y  est – elle associée. Elle représente en effet la piété du roi : « La perle précieuse dite lune claire, qui est le premier entre tous  les joyaux » passage que l’on  peut rapprocher d’un extrait du : poète persan ; Firdousi qui rapporte que lors du couronnement de Xosran, un des joyaux était une perle issue de la Fan (gloire) divine. La perle est aussi  au cœur des spéculations  dualistes de la secte et selon, les Kephalaiw du Maître, l’esprit vivant a accompli sept travaux ; il- a notamment « ramené  le premier homme comme la perle remontée de la mer ». Ce « plongeon », qui rappelle le baptême, rite central de la religion mandéenne, évoque aussi le baptême chrétien notamment dans la description qu’en donne Ephrem de Nisibe dans ses hymnes. 

Les symboles que l’on «vient d’évoquer se retrouvent dans le récit gnostique de l’hymne de  la perle et, c’est ce  qu’on va s’efforcer de montrer, dans les écrits d’Ephrem de Nisibe et Jacques de Saroug, qui placent la perle au cœur de leurs hymnes à la foi au Christ. Ainsi le salut est-il lumière celle de la perle ; et dans cette lumière, on, retrouve la figure royale, la connaissance et le royaume des cieux. Mais tandis que dans l’hymne de l’âme ces « vertus » sont celles du vêtement de  splendeur le double lumineux que l’enfant victorieux dans  sa  quête de  la  perle, va revêtir chez  les  auteurs chrétiens syriaques, elles  sont tout entières contenues dans l’éclat de la perle. 

Pour Ephrem, la perle, « fille du luminaire » évoque la naissance  virginale le Christ : « Tu es – la seule parmi toutes  les pierres qui en son origine ressemble au verbe du :Très-Haut » et les mystères de la- foi. Elle recèle en outre des enseignements mystérieux : le poète y voit ; « des  figures  évoquées sans langue  et des symboles  exprimés  sans lèvres.  Chez Jacques

de Saroug, la lumière qui émane de lа perle est l’expression du symbole royal :  En ton être tu es le plus riche des symboles de lumière. C’est pourquoi ta splendeur te sert de manteau.  L’image du fils du roi est marquée en toi. Or, dans l’Hymne de la perle, le héros victorieux voit venir à sa rencontre un vêtement lumineux fait de pierres  précieuses :  L’image du  roi  des rois tout entière sur lui tout entier, en relief, était peinte. 

La perle, comme le vêtement de splendeur, est source merveilleuse de connaissance. Le poète en bénéficie  sans ; aucun autre recours que la : perle :  Elle : m’a rassasié, cette perle me tenant lieu de livres de lectures et même de commentaires.

 

lire la suite … http://mondeose.com/fr/histoire-dhuitre/

 

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