Cochon et Superstitions
Posté par othoharmonie le 14 mai 2016
On disait autrefois que de tous les animaux, le cochon était celui dont l’organisation avait le plus d’analogie avec celle de l’homme. L’abbé Salgues combat cette opinion en ces termes : « Sur ce point on ne saurait mieux faire que de s’en rapporter à Cuvier. Or, voici ce que lui ont révélé ses recherches. L’estomac de l’homme et celui du cochon n’ont aucune ressemblance : dans l’homme ce viscère à la forme d’une cornemuse, dans le cochon il est globuleux ; dans l’homme le foie est divisé en trois lobes, dans le cochon il est divisé en quatre ; dans l’homme la rate est courte et ramassée, dans le cochon elle est longue et plate ; dans l’homme le canal intestinal égale sept à huit fois la longueur du corps, dans le cochon il égale quinze à dix-huit fois la même longueur. Son cœur présente des différences notables avec celui de l’homme, et j’ajouterai, pour la justification des savants et des beaux esprits, que le volume de son cerveau est aussi beaucoup moins considérable, ce qui prouve que ses facultés intellectuelles sont inférieures à celles de nos académiciens. »
En Normandie, on dit que lorsqu’un cochon meurt dans être tué, c’est un présage sinistre, et que toujours au même instant il trépasse un Chrétien.
Les Napolitains racontent que le diable apparaissait fréquemment autrefois dans leur ville sous la forme d’un cochon.
Camérarius rapporte aussi que, dans une ville d’Allemagne, un Juif malade étant entré un jour chez une vieille femme pour lui demander du lait, celle-ci s’avisa de lui apporter celui d’une truie qu’elle alla traire exprès. Ce lait ne tarda point à opérer et le Juif s’apercevant qu’il commençait à grogner comme un porc, rejeta le reste du lait sans le boire ; mais aussitôt tous les cochons du voisinage périrent.
Quelques auteurs pensent que les Lingones avaient consacré leur capitale, Langres, à Mercure-porc, et que plusieurs usages qui ont encore lieu dans l’élève des cochons, sont une tradition de l’ancien culte des habitants.
Les Germains immolaient aussi un cochon à Freya, la déesse des moissons, et cette offrande était appelée Bullingbseste. Le nom de Sparkelmonat, mois des porcs, donné encore par les Flamands au mois de février, date de cette antique coutume.
Extrait du Dictionnaire des superstitions, erreurs, préjugés et traditions populaires, 1856
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