SYMBOLISME DU COCHON

Posté par othoharmonie le 16 avril 2016

 

Pour nous les Européens, le cochon fut depuis toujours un symbole sacré et une nourriture particulièrement appréciée de nos ancêtres païens.

Cette différence culturelle et religieuse est visible depuis la plus haute antiquité: pendant que pour les Crétois européens le cochon était un animal sacré et vénéré, pour les Hébreux il était l’animal tabou par excellence, sa consommation était absolument interdite. L’islam, religion héritière du judaïsme antérieur, a repris à son compte ce tabou en bannissant le cochon de ses menus et en le désignant comme une créature impure. Ce n’est pas le cas pour les traditions européennes où l’animal jouissait d’une très bonne réputation. Le cochon et le sanglier ont des symbolismes qui divergent quelque peu, mais qui sont étroitement apparentés. Pour cela nous allons voir la symbolique qui s’y rattache dans les anciennes cultures germano-nordiques et celtes.

PORC SYMBOLIQUE

Le thème général du symbolisme lié au cochon est celui de la notion d’abondance et de richesse. Cela remonte aux tous premiers temps lorsque le cochon fut domestiqué. La nourriture qu’il apportait aux hommes était synonyme de bien-être et d’opulence. Il se rattache en cela à la 3è fonction indo-européenne, celle de la production et reproduction. Bien que l’un soit domestiqué et l’autre sauvage, chez les Germains la symbolique du cochon et du sanglier se fond dans les aspects d’abondance. Les mythes nordiques nous parlent du fameux sanglier Gullinbursti, le sanglier du Dieu Freyr. Il fut créé par les Nains Eitri et Brokk qui l’offrirent au Dieu de la fertilité et fécondité. Il était de ce fait coutume de sacrifier un cochon ou un sanglier à Freyr afin d’obtenir les faveurs du Dieu. Particulièrement à la période du solstice d’hiver, on communiait avec le Dieu de la fertilité et fécondité en consommant religieusement la viande de porc. On espérait alors que la richesse et la chance soient au rendez-vous durant toute la période du nouveau cycle annuel. Le cochon de la chance et de la richesse est un symbole qui a survécu jusqu’a nos jours au travers du fameux cochon-tirelire. De plus en allemand moderne, pour dire que l’on a eu de la chance, on dit « Schwein gehabt! », ce qui signifie « avoir eu du cochon.

Dans la cutlure germano-nordique, le cochon n’était pas uniquement un symbole de fertilité et fécondité, il relevait aussi du monde surnaturel pour lequel on disait qu’il avait une très grande sensibilité. Dans les provinces allemandes du moyen-âge, le cochon avait la réputation de hanter les chemins isolés. Il suivait alors les passants pour les obliger à le chevaucher. Ce dernier point est certainement la survie populaire d’un ancien rite païen qui mettait en scène le cochon. On pensait que cet animal pouvait être la forme réincarnée d’un revenant. Rêver d’un cochon était vu comme un très bon présage. Durant les nuits du 30 novembre et du 21 décembre, les filles se rendaient nues jusqu’à la grange, frappaient à la porte, puis écoutaient au travers de la porte fermée les possibles bruits émis par les cochons. Si un cochon adulte grognait, cela voulait dire que la fille allait se marier dans l’année qui suit avec un homme mûr ou veuf. Si l’on entendait les grognements d’un jeune cochon, alors le mariage se ferait avec un jeune homme. Si rien ne se faisait entendre, alors les perspectives de mariage pour l’année à venir seraient nulles. Une autre tradition était aussi celle de s’accrocher autour du cou une amulette faite à partir d’os de porc. Ce genre de porte-bonheur devait favoriser la chance durant tout le nouceau cycle annuel.

Chez les Celtes, le cochon évoque la même notion liée à la chance et à l’abondence. Cet aspect le relierait au Dieu Esus et à la fonction prodution-reproduction. Mais ce qui différencie la sacralité du cochon entre cultures germano-nordiques et celtes, c’est que le cochon chez les Celtes, était aussi un symbole guerrier, lié à la 2è fonction indo-européenne, celle de la noblesse guerrière. On le retrouve ainsi comme attribut du Dieu souverain de la guerre, le Dieu Teutatès. Au combat il était l’emblème qui précédait les guerriers. Le courage et la rage au combat du sanglier, firent de cet animal tout un symbole: celui de l’ardeur dans la guerre.

Sources:
« Lexikon der keltischen Mytologie », Sylvia et Paul Botheroyed

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