CRABES ET LA MEDECINE

Posté par othoharmonie le 12 mars 2016

 

 

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Les crabes jouent un rôle important dans la médecine traditionnelle de l’Afrique ou de l’Asie : on leur prête des propriétés tonifiantes, antifébriles, diurétiques, calmantes…

Pour les Indiens, la consommation de crabe est censée purifier et régénérer le sang. Pour les Chinois, les crabes fossilisés seraient de formidables antidotes et vermifuges, ils auraient même le pouvoir d’améliorer la vue. Sans parler des rites magiques qui veulent que l’on porte la carapace en amulette pour éloigner les démons.

Jusqu’au xixe siècle, certaines parties des crabes ont été utilisées dans la médecine européenne : on leur attribuait des vertus antitoxiques, diurétiques, fortifiantes, antirabiques.

Cependant, les recherches pharmacologiques faites depuis lors prouvent que ces animaux n’ont pas ces vertus. En revanche, ils peuvent avoir des effets bénéfiques contre les goitres dus à un manque d’iode ou contre les maladies provoquées par des carences en vitamines ou en acides aminés. La poudre obtenue par broyage de leur carapace pourrait calmer les douleurs des ulcères d’estomac.

La chitine du tégument des crabes, avec son dérivé, le chitosane, constitue une ressource de plus en plus convoitée par les industriels pour des utilisations aussi variées que la peau artificielle et les fils de suture en chirurgie, l’enrobage des semences, la pâte à papier, les produits de beauté.

Crabe : Intérêt nutritionnel

Riche en vitamines : le crabe (tourteau en Bretagne, crabe vert en méditerranée…) est une bonne source d’acide pantothénique, de niacine, de vitamines A et B6. 

Riche en protéines : pauvre en mauvaises graisses (saturées), le crabe apporte peu de calories (128 cl/100g) mais fournit des protéines (20g/100g), ce qui est un atout nutritionnel.

Riche en minéraux : le crabe apporte à l’organisme du zinc en quantité, du fer, du potassium et du calcium.

Crabe : Son histoire

Le crabe est consommé depuis la nuit des temps par l’être humain. Il est probable que nos ancêtres préhistoriques s’en alimentaient déjà. Il  est aujourd’hui consommé un peu partout dans le monde (notamment dans les pays pauvres), même si quelques espèces seulement font l’objet d’une réelle exploitation commerciale.

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Les crabes et l’homme

Posté par othoharmonie le 12 mars 2016

 

Démiurge ou démon du mal ?

Le crabe n’a pas toujours eu bonne réputation dans le monde occidental. Du cancer au cancre en passant par le chancre ou le panier de crabes, son nom sert à désigner toutes sortes de maux. Mais l’animal jouit aussi d’une grande renommée grâce à sa place dans le zodiaque et à sa saveur délicate. Sans parler de ses vertus médicinales et de son prestige symbolique pour les peuples d’Orient.

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Langues et légendes du monde entier

Dans toutes les langues indo-européennes, les noms génériques pour désigner les crabes se ressemblent : en grec, karkinos,  en latin, cancer, en védique, karkatan, en anglais, crab, en allemand, krabbe, en italien,granchio, en espagnol, cangrejo, en portugais, caranguejo, etc. Les lettres « c » ou « k », « a » et « r » paraissent être des constantes dans la formation du mot crabe.

Dans la symbolique occidentale, le crabe est souvent l’objet d’interprétations péjoratives. On parle ainsi de « panier de crabes » pour un groupe de personnes dans lequel les conflits sont fréquents, de « vieux crabe » pour un monsieur âgé, pas très sympathique, borné et ridicule. Un « cancre », qui désignait initialement le tourteau, est un enfant paresseux, nul, et, jadis, désignait un homme rapace. Un chancre est une maladie provoquant des ulcères cutanés, et une autre « rongeant » l’écorce des arbres. Le cancer, familièrement appelé crabe, est la terrible maladie que l’on sait.

Dans la mythologie grecque, un cruel crabe géant vient à l’aide de l’Hydre de Lerne dans son combat contre Héraclès, en mordant celui-ci au pied. C’est d’ailleurs pour le récompenser de ses services qu’Héra, jalouse de ce fils qu’a eu son époux Zeus avec Alcmène, met le crabe au nombre des douze signes du zodiaque (c’est le cancer).

En Afrique, le crabe symbolise parfois le mal ou le démon du mal. En revanche, dans les pays orientaux, les crabes sont admirés, voire vénérés, et porteurs de riches symboles. Les crabes dorippes « à face humaine » de Chine ou du Japon sont considérés comme sacrés : la croyance veut qu’ils renferment l’âme d’un défunt, qu’ils soient le lieu de la réincarnation de l’âme des morts. Ce sont des objets de curiosité, utilisés pour la fabrication d’objets familiers (vases, tasses, pots, etc.), et une source d’inspiration pour les peintres.

Selon la tradition cambodgienne, le crabe est un symbole bénéfique : celui qui saisit un crabe en rêve s’attend à voir ses désirs comblés. Chez les Munda du Bengale, le crabe est un démiurge chargé par le Soleil de remonter la terre du fond des océans.

Le cancer, signe du zodiaque

Dans le système du zodiaque instauré vers 2 000 ans avant J.-C. par les Babyloniens, le crabe (ou l’écrevisse) constitue le signe de la constellation (signe du Cancer) dans lequel le soleil entre au solstice d’été, le 22 juin, au moment où les jours décroissent et où le soleil, descendant, semble rétrograder, peut-être par référence à la marche à reculons que l’on attribue souvent indûment au crabe.

Le crabe que les Grecs ont fait figurer dans le zodiaque (terme qui, en grec, signifie « cercle d’animaux » ou « constellation des vivants ») est non pas un crabe marin mais un crabe d’eau douce, le « crabe du lit des rivières ». À savoir un potamidé (Potamion potamos) à développement direct, qui vit dans les fleuves et les lacs de Grèce, et qui est également commun dans le Tigre et l’Euphrate, non loin de Babylone.

Selon les traditions astrologiques occidentales, le Cancer est un signe d’eau, peu actif et rêveur, paresseux et hypersensible.

Les crabes toxiques

De nombreuses espèces de crabes sont comestibles et très appréciées ; mais d’autres ont une chair toxique. On trouve des indications de crabes nocifs dans de très anciens traités pharmacologiques chinois, dans des récits d’anciens naturalistes et dans des rapports ethnographiques. Par ailleurs, on a souvent relaté des cas de troubles graves, d’empoisonnements et même de décès brutaux dans diverses régions indo-pacifiques, après l’ingestion de crabes. Plusieurs espèces du superbe genre Demania (surtout Demania Toxica) ont causé la mort en Inde et aux Philippines.

Dans les années 1960, les premières expériences de toxicologie furent entreprises par les Japonais et par des chercheurs de Singapour et des Philippines. C’est ainsi que fut découvert, dans la chair de certains crabes, un poison extrêmement toxique, plus précisément une neurotoxine qui n’est pas détruite par la chaleur de la cuisson. Un seul gramme de cette toxine peut tuer 42 000 souris ! On s’aperçoit aujourd’hui que la plupart des espèces de crabes rejetées par les populations locales, considérées dans la croyance populaire comme tabous, ou suspectées d’être nocives dans certaines régions, contiennent cette toxine.

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Découvert au xixe siècle, menacé au xxe siècle

La découverte d’Uca tangeri remonte à 1830. Cette année-là, un naturaliste embarqué sur le navire la Victoire, qui se trouvait à marée basse au fond de la rade de Tanger, remarqua un très grand nombre de petits crabes, tous des mâles, à demi cachés dans la vase et dont seules les pinces émergeaient de leurs terriers. Les matelots s’en délectèrent, et, un peu plus tard, l’espèce était décrite comme nouvelle et baptisée d’après le lieu de sa récolte sur le rivage marocain. Peu de temps après, on reconnut d’autres Uca tangeri en Andalousie, puis au Portugal sur les côtes de l’Algarve.

À Cadix, le crabe violoniste est surnommé « écrevisse de mer », car il vit à l’embouchure du Guadalquivir dans les parties les plus élevées et fangeuses de la côte. C’est l’une des seules espèces d’Uca régulièrement consommée, en Andalousie et au Portugal : on chasse les crabes, mais on n’arrache que la grande pince (en andalou, carrasquena) du mâle, que l’on vend ensuite sur les marchés comme une friandise, un hors d’œuvre. Un ou deux ans plus tard, le crabe aura régénéré son chélipède amputé et, en cas de capture, on pourra à nouveau détacher cette belle patte de « première repousse » (zapatera). Elle sera alors remplacée par une patte plus petite, de « deuxième repousse », qui ne tentera plus guère les « chasseurs ».

Hormis Uca tangeri, pour sa « superpince », et une autre espèce commercialisée au Japon, les crabes violonistes sont peu consommés dans le monde. Mais certaines espèces disparaissent par suite de la pollution, de drainage, de la destruction de la mangrove ou des milieux naturels.

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L’ETRANGE MARCHE DES CRABES

Posté par othoharmonie le 9 mars 2016

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Tous les crabes, à l’exception des mictyridés, se déplacent obliquement. En arrière des pinces, ils possèdent quatre paires de pattes destinées à la marche. Chacune d’elles est composée d’articles inégaux doués d’une grande mobilité. L’article terminal de la patte se nomme « fouet » à cause de son côté effilé. L’analyse des séquences des mouvements est complexe : on pense que les deux pattes composant la même paire exécutent un mouvement identique, le travail de poussée et de traction alternant d’une paire de pattes à l’autre, selon le schéma suivant : 1d – 2g – 3d – 4g puis 1g – 2d – 3g – 4d.

 

Comme tous les crabes, l’Uca de Tanger possède un corps composé de trois parties. La tête comprend cinq segments (somites) fusionnés et porte cinq paires d’appendices : antennules et antennes, mandibules, maxillules et maxilles (ou pièces buccales). Le thorax, soudé à la tête en un céphalothorax, est formé de huit autres segments : les trois premiers portent les trois paires de maxillipèdes adaptés en pièces buccales annexes ; les segments suivants (de 9 à 13) portent la paire de chélipèdes, ou pinces, et les quatre paires de pattes ambulatoires qui servent à la marche. L’abdomen, triangulaire chez l’Uca de Tanger mâle, ovale chez la femelle, est formé de six segments. Chez les mâles, il y a deux paires d’organes copulateurs épais, avec une extrémité peu dilatée se recourbant en forme de crochet.

La croissance continue de l’animal est régie par des mues au cours desquelles une nouvelle enveloppe se forme au-dessous de l’ancienne peau (exuvie), qui va être rejetée. Puis le corps se gonfle, ce qui, grâce aux mouvements du crabe, entraîne la rupture de la vieille carapace selon des lignes prédéterminées. Le crabe s’extrait alors de son ancienne enveloppe. Puis, il absorbe de l’eau afin de tendre son nouveau tégument. Enfin, celui-ci, souple au départ, se renforce et durcit, formant une nouvelle carapace rigide, plus grande que la précédente.

C’est pendant ce temps que l’animal peut régénérer partiellement des membres perdus. En effet, si un prédateur attrape sa patte, le crabe, mâle ou femelle, abandonne facilement son appendice pour s’enfuir. Cette amputation spontanée – appelé autotomie – par contraction brusque d’un muscle, est un phénomène réflexe : le plan de rupture se situe toujours au même endroit sur une ligne prédéterminée, de moindre résistance. Le crustacé développe un nouvel appendice au cours des mues suivantes. Chez l’Uca, une grande pince est régénérée au bout d’un an ou deux, en une belle pince de « première repousse ». Si celle-ci est à nouveau détachée, elle sera remplacée par une pince plus petite, dite de « deuxième repousse ».

Uca tangeri est le seul crabe violoniste présent en Europe. Il se caractérise par son céphalothorax quadrilatère et nu. Sa carapace et ses pinces sont granuleuses. Sur la carapace, des sillons dorsaux délimitent les régions gastriques, médianes et latérales, ainsi que l’aire cardiaque. Le front est étroit, et les longues orbites ouvertes vers l’extérieur occupent toute la largeur du bord antérieur. Les pédoncules oculaires sont grêles et se dilatent légèrement au niveau de la cornée. Les antennes sont très mobiles dès la base, avec un fouet dont la longueur ne dépasse pas celle de l’orbite. Les antennules, très petites, sont en partie cachées sous le front. Les chélipèdes sont réduits chez la femelle tandis que le mâle possède un chélipède hypertrophié (à droite ou à gauche), avec deux doigts longs et qui s’ouvrent largement. Les pattes ambulatoires sont comprimées.

Comme tous les Uca, les couleurs des mâles d’Uca tangeri changent selon les heures du jour et de la nuit, les marées et les saisons, et deviennent plus marquées et brillantes pendant les parades sexuelles. Ces colorations sont dues à quatre pigments, brun-noir, rouge, jaune et blanc, ainsi qu’à un bleu d’une nature physico-chimique différente, dont les proportions et le taux de dispersion varient.

En se dispersant, le pigment noir rend Uca tangeri plus sombre le jour que la nuit. Il a aussi tendance à s’assombrir quand il entre dans son terrier ou face aux prédateurs, mais sa coloration varie du pourpre au violet (pas de rouge ni de bleu), avec des pinces jaunâtres ou orange marron.

Les Uca, comme tous les crabes, n’ont pas d’ouïe, mais sont sensibles aux vibrations.

 

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LA FEMELLE CRABE RECONNAIT SON MALE

Posté par othoharmonie le 9 mars 2016

 

 

Depuis plus de 300 ans, les signaux de communication et les changements spectaculaires de couleurs rencontrés chez les crabes violonistes ont suscité bien des interrogations. En 1874, Charles Darwin parle du crabe Uca dans la Filiation de l’homme (The Descent of Man). Il décrit une espèce sud-américaine dont la femelle est brun-grisâtre uniforme tandis que le mâle, vivement coloré en blanc et vert, peut acquérir en quelques secondes des teintes encore plus brillantes, comme le caméléon : il conclut que cette parure a pour but « d’attirer et d’exciter la femelle ».

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Pour parader, Uca zamboangana, des Philippines, se livre à une sorte de danse au cours de laquelle il effectue une série de mouvements verticaux avec sa grosse pince, accompagnés de tressautements de tout son corps. Uca pugnax rapax, espèce sud-américaine, brandit sa pince vers l’extérieur et en l’air, la secoue trois fois, puis la redescend tout doucement. Uca tangeri fait avec sa pince une série de gestes latéro-circulaires, puis de 12 à 60 mouvements simplement latéraux, à un rythme très rapide.

De nombreuses expériences ont été menées pour définir, parmi tout un ensemble de stimulations, quels sont les formes et les mouvements qui constituent les stimuli efficaces. On a fabriqué des objets de remplacement, des simulacres d’animaux, des leurres. Chez Uca tangeri, un objet inanimé en forme de M, agité d’un mouvement horizontal, suffit, de loin, à attirer la femelle ; mais, dans une zone rapprochée, le mouvement doit être vertical et rapide pour obtenir son consentement. En fait, chez la plupart des Uca, ce sont les femelles qui reconnaissent les couleurs et les signaux, ce qui compense le manque de discrimination des mâles, qui paradent devant toutes sortes de femelles.

La femelle répond favorablement aux appels du mâle en s’approchant de lui. L’accouplement peut se passer près du terrier, en surface. Cependant, le plus souvent, le mâle entraîne la femelle à l’intérieur du trou, soit en l’y précédant, soit en l’y poussant, soit en la portant sur son dos. Là, ils se trouveront à l’abri des prédateurs et ne seront pas dérangés.

 

Pour appeler les femelles à l’amour, les mâles jouent de la pince et des pattes, de la coloration de leur carapace (certains arborent une livrée vivement colorée, d’autres deviennent tout blancs) et ils émettent des sons (chants et vibrations) : cette série de signaux déclenche des mécanismes innés chez les femelles.

À chaque espèce correspond un type de parade bien spécifique, qui permet d’éviter tout risque d’hybridation lorsque plusieurs espèces d’Uca cohabitent au même endroit. Au Pérou, par exemple, où l’on trouve mêlées des populations d’Uca styliferaUca princeps et Uca insignis, qui ont à peu près les mêmes habitudes écologiques et la même période d’accouplement et de reproduction, la femelle d’Uca stylifera est la seule des trois espèces à accepter d’être transportée sur le dos du mâle jusqu’au terrier de celui-ci. La communication entre les deux partenaires se fait par l’intermédiaire d’attouchements mutuels des pattes.

 

Les seuls accouplements observés sont ceux qui se déroulent hors du terrier. Le mâle Uca grimpe par l’arrière sur la carapace de la femelle, qui, si elle est réceptive, reste en position horizontale ; il avance un peu et tape avec sa petite pince sur la partie antérieure de sa partenaire. Avec cette même pince, il tire alors, d’un petit coup sec, des soies qui garnissent cette région de la carapace de la femelle et les porte à sa bouche. Ce geste, qui fait également partie du rituel de nourriture, est un stéréotype fixe que le mâle pratique même quand la carapace de la femelle est dépourvue de soies (ce qui est le cas chez certaines espèces) ou lorsqu’elle est couverte de boue.

Après quelques secondes ou quelques minutes, le mâle retourne la femelle, consentante et calme, face à lui. Pour ce faire, il se sert de ses pattes ambulatoires seules ou parfois aussi de son grand chélipède (grande pince).

Lorsque les deux crabes sont ainsi positionnés ventre à ventre, le mâle introduit ses deux principaux appendices sexuels (pléopodes) dans les deux gonopores (orifices génitaux) symétriques de la femelle. Formant alors une « paire de crabes », les deux animaux restent accouplés pendant une heure ou plus. Ils sont alors très vulnérables, car faciles à approcher…

Toutes les espèces d’Uca observées s’accouplent en position ventrale et se reproduisent par fécondation interne. Mais, chez d’autres crabes, la copulation a parfois lieu dos à dos et la fécondation peut être externe (le sperme est déposé près de l’orifice d’une spermathèque – réceptacle séminal).

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Les Crabes combattent

Posté par othoharmonie le 7 mars 2016

 

 COMBAT DE CRABES

Les crabes violonistes vivent en colonies, se regroupant par dizaines pour creuser leur terrier. Ils restent toutefois isolés les uns des autres. Les terriers, espacés de quelques dizaines de centimètres les uns des autres, sont généralement établis entre les limites des hautes et des basses marées. Plus ou moins cylindriques, ils ont un orifice circulaire et sont souvent coudés au bout, avec un élargissement terminal.

Selon l’époque de l’année, les terriers restent plus ou moins longtemps à découvert. Quand le flot menace d’y pénétrer, les crabes s’y enferment et bouchent l’entrée avec de la vase ou du sable.

Le partage du territoire ne va pas sans conflits. Le possesseur d’un terrier doit sans cesse défendre celui-ci contre des congénères prêts à le déloger, d’où la fréquence des combats.

L’affrontement est parfois extrêmement vigoureux, mais il n’entraîne jamais de blessures graves ni la mort. Lors des combats, chaque crabe accomplit une succession de gestes rituels propres à son espèce ; après un face-à-face menaçant, les animaux s’affrontent au corps à corps : les doigts de leurs pinces s’entrelacent et s’entrechoquent ; la bataille dure de quelques secondes à quelques minutes puis s’arrête brusquement. Les femelles se livrent aussi parfois des combats, mais, au lieu de s’affronter face à face comme les mâles, elles se dressent dos à dos.

La plupart des crabes violonistes ont des activités diurnes : recherche de nourriture, fouissage, parade, accouplement, combat… Seules quelques espèces (Uca pugilator, Uca tangeri) émettent également la nuit des signaux visuels et acoustiques.

La riche gamme de signaux acoustiques dont disposent les Uca leur sert également de moyen d’avertissement et de menace. Ces sons peuvent consister en une véritable stridulation produite par le frottement des pinces, contre une armature de la carapace ou des pattes (chez Uca musica, par exemple), ou par le frottement des pattes entre elles. Des coups vifs des deux chélipèdes (les « pattes à pince ») contre la carapace, des tapes répétitives sur le sol comme sur un tambour, des chuintements liés à la respiration font également partie du répertoire.

Certains Uca émettent continuellement des sons d’alerte lorsqu’ils se trouvent au fond de leur terrier à marée basse, cependant la fréquence sonore augmente toujours lorsqu’un mâle agressif s’approche.

Les vibrations sont transmises par le sol. Un mâle à l’intérieur de son terrier produit des sons plus hauts de 2 à 6 décibels que ceux émis par un animal situé près de l’orifice : le terrier amplifie les sons par résonance. Parfois, les Uca construisent même des sortes de cheminées à l’embouchure de leur terrier, qui joueraient le rôle d’amplificateurs.

 

 

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Des milliers d’espèces de Crabes

Posté par othoharmonie le 7 mars 2016

 

 

On distingue plus de 5 000 espèces de crabes, formant le sous-ordre des brachyoures. Divers par leurs dimensions (de 0,5 cm à 1,70 m de longueur de pattes), par leur forme (ovale, triangle, trapèze), par leur locomotion (marche vers l’avant, marche de côté, nage), les crabes le sont aussi par leur habitat (profondeurs marines, terre ferme, rivages ou cours d’eau selon l’espèce), par leur mode de respiration (aquatique ou aérienne, souvent amphibie) et par leurs mœurs, sédentaires et fouisseuses pour les uns, nomades pour les autres. Les crabes sont en général carnassiers et mangeurs de cadavres. Les espèces de crabes les plus communes des côtes françaises sont le tourteau ou dormeur(Cancer pagurus), l’étrille ou « crabe nageur »(Portunus puber), le « crabe vert » ou « crabe enragé » (Carcinus mænas) et l’araignée de mer(Maïa squinado), sans parler des espèces de petite taille.

 espèces de crabes

Apparus il y a environ 50 millions d’années, ces cousins éloignés des tourteaux et des araignées de mer se sont répandus dans les régions chaudes du monde entier. Leurs changements de couleur ainsi que les sons qu’ils émettent en font des champions de la communication.

 

Crustacés du groupe des arthropodes, qui réunit plus de 80 % des espèces connues du règne animal, les crabes (qui forment le groupe des brachyoures, dont le nom signifie « abdomen à queue courte », par opposition aux macroures, langoustes ou homards, « à queue développée ») comptent quelque 7 000 espèces.

Leur apparition remonterait au milieu de l’ère secondaire (le plus ancien fossile connu date d’il y a environ 170 millions d’années, au jurassique), comme l’attestent les nombreux fossiles retrouvés – une conservation permise par la dureté de la carapace. Tous vivaient alors dans la mer. Puis, peu à peu, certains ont grimpé sur la côte, pénétré dans les estuaires, envahi la terre ferme ou les eaux saumâtres, tout en continuant à se reproduire en mer par l’intermédiaire de larves nageant dans le plancton. Seuls quelques-uns se sont complètement affranchis du milieu marin et peuplent rivières, torrents de montagnes (Népal, Kilimandjaro), lacs (Grèce), forêts humides (Guyane) ou même des zones semi-désertiques (Sahara, Arizona). Ces crabes-là ont un développement direct : leur petit sort d’un très gros œuf sans avoir à passer par des stades larvaires.

Les crabes violonistes (tous du genre Uca), ainsi dénommés à cause de leur grosse pince qui évoque un violon, appartiennent à une famille très évoluée, celle des ocypodidés. En raison de la minceur et de la fragilité de leur carapace, de leur taille relativement faible, ils n’ont guère laissé de traces fossiles. Mais il est vraisemblable qu’ils existaient déjà à l’éocène, il y a quelque 50 millions d’années, dans la mer vaste et peu profonde qu’était la Téthys, entre l’Afrique du Nord et l’Eurasie. Par la suite, leur évolution s’est faite séparément dans l’Ancien Monde et dans le Nouveau Monde.

 

Près d’une centaine d’espèces d’Uca sont répandues dans les régions tropicales et subtropicales du monde entier ; rares sont ceux qui habitent les zones tempérées. Uca tangeri, qui habite les côtes atlantiques d’Afrique et de la péninsule ibérique, est la seule espèce que l’on rencontre en Europe.

 

Tous les Uca mènent une existence semi-terrestre, dans la zone de balancement des marées, très souvent dans des zones vaseuses et dans la mangrove, plus ou moins loin du bord de l’eau. Leur système de communication complexe a commencé à être décrit il y a plus de 300 ans, mais encore aujourd’hui il intrigue les chercheurs.

 

 

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Pourquoi associer Cancer et Crabe

Posté par othoharmonie le 5 mars 2016

 

 

HISTOIRE ET DÉFINITION : D’où vient le mot cancer ?

Le mot cancer tire son origine du mot latin homonyme qui signifie crabe. C’est Hippocrate (460-377 avant J-C) qui, le premier, compare le cancer à un crabe par analogie à l’aspect des tumeurs du sein avec cet animal lorsqu’elles s’étendent à la peau. La tumeur est en effet centrée par une formation arrondie entourée de prolongements en rayons semblables aux pattes d’un crabe. Cette comparaison est reprise ultérieurement par Galien (131-201 après J-C) qui écrit un traité des tumeurs et décrit avec beaucoup de précision le cancer du sein :

« Maintes fois, nous avons vu aux mamelles une tumeur exactement semblable à un crabe. En effet, de même que chez cet animal il existe des pattes des deux côtés du corps, de même, dans cette affection, les veines étendues sur cette tumeur contre nature présentent une forme semblable à celle d’un crabe. Nous avons guéri souvent cette affection à son début. Quand elle a pris une étendue considérable, personne ne l’a guérie sans opération. » (In Galien, « de la méthode thérapeutique, à Glaucon, livre II.« ).

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Tumeur bénigne ou tumeur maligne

Une tumeur peut être bénigne ou maligne. Dans le premier cas, la production cellulaire excessive reste limitée et localisée. Généralement, la tumeur bénigne cède facilement à un traitement local. Dans le cas des tumeurs malignes, en revanche, la production cellulaire excessive devient anarchique et incontrôlée. Les cellules anormales infiltrent les tissus adjacents ou essaiment dans l’organisme en utilisant les vaisseaux sanguins ou lymphatiques pour former des tumeurs à distance appelées métastases. Dans la plupart des cancers, la dissémination des cellules cancéreuses se produit d’abord par voie lymphatique et les premières métastases se localisent dans les ganglions lymphatiques voisins de l’organe atteint. On parle alors de métastases ganglionnaires ou d’adénopathies métastatiques régionales. La dissémination des cellules cancéreuses par voie sanguine est généralement plus tardive et peut conduire à la formation de métastases dans des organes distants du site d’origine comme le foie, les poumons ou les os. On parle alors de métastases viscérales ou de cancers secondaires.

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Le crabe enragé

Posté par othoharmonie le 5 mars 2016

 

Le crabe enragécrabe vert (Carcinus maenas) est le crabe que l’on rencontre le plus couramment sur les zone de marnage d’Europe occidentale à basse mer. Il possède une large répartition géographique initiale, depuis le nord de la Norvège et l’Islande jusqu’à la Mauritanie. De plus, il a été introduit en de nombreux points de l’océan mondial où il s’est implanté et est devenu l’une des espèces invasives les plus redoutables.

 CRABE

son corps comporte, en arrière de la tête, un thorax ou péréion formé de 8 métamères, porteurs d’appendices que l’on peut désigner globalement comme thoracopodes ou péréiopodes. Vient ensuite l’abdomen ou pléon, constitué de 6 métamères dont les appendices sont les pléopodes au sens large. Le corps enfin est terminé par le telson. Au total donc un acron, 19 métamères et un telson composent le corps.

En tant que décapode, la tête et le thorax sont fusionnés, pour constituer le céphalothorax, recouvert par la carapace. Les trois premiers péréiopodes sont transformés en pattes-mâchoires ou maxillipèdes (Mxp1 à Mxp3) appliquées contre les pièces buccales de la tête. Il reste donc 5 paires d’appendices thoraciques bien visibles sur les côtés du corps, d’où le nom de « décapode », c’est-à-dire « dix pieds ».

Les brachyoures ont la particularité d’avoir l’abdomen court, appliqué contre la face ventrale du céphalothorax. La première paire de pattes thoraciques visible sur le côté du corps porte des pinces (chélipèdes), les autres ont des fonctions locomotrices, marcheuses chez Carcinus. Les 5 grandes pattes thoraciques sont susceptibles de s’amputer par voie réflexe à un niveau bien déterminé (autotomie)  notamment lorsqu’elles sont blessées. Elles se reconstituent (régénération) ultérieurement, apparaissant sous forme de bourgeons qui libèrent des appendices fonctionnels lors des mues.

Autres caractères morphologiques

La carapace de Carcinus a un contour hexagonal. À l’avant, le front, logé entre les deux encoches oculaires, est formé de trois pointes arrondies. De part et d’autre du front, se trouvent les yeux pédonculés, mobiles, logés dans une encoche.

Au-dessous du front, se trouvent les antennules (A1) munies de soies sensorielles (dont les esthétascs, qui sont des chémorécepteurs) ; leur base contient en outre l’organe d’équilibration (statocyste). Les antennes (A2), visibles de chaque côté du front, sont courtes, elles ont également une fonction sensorielle et à leur base s’ouvre l’orifice du rein antennaire. Plus latéralement les bordures antérieures de la carapace sont munies de 5 dents aiguës. Plus en arrière, la carapace, à bords lisses, constitue, de chaque côté du céphalothorax une chambre, dans laquelle sont logées les branchies. Ces dernières sont des organes de la respiration mais aussi de l’excrétion azotée et de la régulation osmotique. L’eau qui irrigue les branchies est mise en mouvement par la rame externe (scaphognathite) de la maxille (Mx2), elle pénètre par les espaces subsistant entre les bases des pattes et ressort par le cadre buccal, entre les maxillipèdes. Le côté postérieur de l’hexagone céphalothoracique est constitué par la limite dorsale de la carapace, parallèlement à laquelle s’insère le premier segment abdominal.

L’abdomen compte 6 segments. Il est prolongé par le telson, sur lequel s’ouvre l’anus.

 CRABE 5

Malgré son appellation, la coloration du crabe vert est très variable, selon les individus et les périodes de la vie de l’animal.

  • Face dorsale du céphalothorax :

Le dessus de la carapace des jeunes crabes (largeur < 20 mm) peut être marquée de plages sombres et blanches très contrastées. Ces motifs sont susceptibles d’avoir valeur de camouflage notamment sur les fonds de galets. Ils disparaissent généralement aux tailles supérieures à 40 mm.

D’une manière générale, la région antérieure de la carapace est vert foncé, marquée de taches claires (dont deux lignes symétriques en demi cercle) et la région postérieure vert clair tachée de sombre.

  • Face ventrale du céphalothorax :

Elle peut être verte, jaune vert, orangée, voire nettement rouge, notamment au niveau des sternites. Ceci est également valable pour l’abdomen des mâles (il reste vert chez les femelles) et la base des pattes.

La coloration rouge est l’indice que l’animal n’a pas mué depuis longtemps. En conséquence la cuticule de ces crabes porte de nombreux épibiontes (Ectoproctes, balanes, Annélides serpulidés etc.) et des marques d’usure ou de blessures. En s’appuyant sur ces variations on a distingué les crabes à dominante verte et les crabes à dominante rouge. Ces deux catégories ont des caractéristiques biologiques et écologiques différentes. La première catégorie comprend des animaux relativement jeunes, qui sont en croissance active et chez lesquels les mues sont fréquentes. La seconde est constituée d’animaux plus âgés, plus grands, chez lesquels les mues sont plus espacées ou qui ne muent plus (état d’anecdysis). Chez les mâles la proportion des individus « rouges » augmente fortement au-delà de 60 mm de largeur de carapace.

 Lutte de crabes

Les mâles luttent entre eux pour la possession des femelles. Leur taille est un facteur important de leur succès : les grands mâles « rouges » ont un taux de réussite supérieur à celui des crabes « verts » . Par contre, la perte d’une pince, notamment de la plus grande (pince broyeuse) constitue un handicap.

Le déroulement de l’accouplement peut se résumer ainsi : le mâle, dont la cuticule est dure, sélectionne sa partenaire quelques jours avant qu’elle mue. Le couple se met alors en précopulation, le mâle chevauche la femelle dont la face dorsale est appliquée contre sa face ventrale, il la maintient grâce à sa deuxième paire de pattes et conserve sa mobilité ainsi que l’usage défensif de ses chélipèdes (pinces). Lorsque la femelle mue, sa cuticule est donc molle, le mâle la tourne de 180°. Le couple est alors en position de copulation, face ventrale contre face ventrale. Le mâle introduit ses stylets copulateurs dans les orifices génitaux de la femelle et y injecte ses spermatophores contenant les spermatozoïdes, qui sont immobiles.

Ce comportement qui assure une protection à la femelle à un moment où elle est particulièrement vulnérable (molle) augmente ses chances de survie et participe au succès reproductif de l’espèce. L’attraction des mâles résulte de l’émission d’une substance chimique (phéromone) dans l’urine de la femelle. Cette molécule pourrait être élaborée dans une petite glande située dans le segment distal de l’urètre.

Les spermatozoïdes peuvent être conservés dans les spermathèques des femelles durant plusieurs mois avant qu’interviennent la fécondation des ovules et la ponte.

Au moment de la ponte, les œufs (dont le nombre approche des 200 000 chez les grandes femelles), accrochés aux pléopodes, constituent une masse jaune-orangé, ils virent progressivement au gris, en partie à cause du développement des yeux noirs de l’embryon.

L’éclosion libère une larve appelée prézoé qui mue au bout de quelques minutes pour donner la première zoé (zoé I) à laquelle font suite trois stades du même type : zoé II, zoé III et zoé IV. Les larves zoé, planctoniques, nagent grâce aux battements de la rame externe des deux premières paires de maxillipèdes. La zoé IV mue en donnant une larve mégalope (appelée aussi « post-larve ») qui ressemble, dans ses grandes lignes, à un crabe, mais nage grâce à ses pléopodes. La mégalope, initialement planctonique, se transforme lors d’une mue en petit crabe, le stade juvénile I, dont la largeur céphalothoracique est de 1, 5 mm environ et qui est benthique. L’ensemble du développement larvaire, de l’éclosion au stade juvénile I, dure environ 60 jours à 12 °C.

Dans la Manche et les zones voisines on peut trouver des individus reproducteurs toute l’année mais les accouplements ont surtout lieu à la fin de l’été, les femelles ovigères s’observent surtout en hiver et au printemps.

Les juvéniles apparaissent sur les estrans principalement de juin à septembre (en mer de Wadden)

Les crabes “verts” présentent une résistance supérieure à celle des “rouges” vis-à-vis des variations des paramètres du milieu (salinité notamment) et de la pollution. On les rencontre jusque dans les zones estuariennes, alors que les crabes en livrée rouge sont inféodés aux milieux plus franchement marins.

Malgré leur petite taille et leurs faibles moyens de locomotion, les larves et les post-larves (mégalopes) accomplissent des déplacements de grande amplitude au large des côtes. Elles y parviennent en se positionnant à différentes hauteurs dans la colonne d’eau et en exploitant ainsi les courants qui les éloignent ou les rapprochent du littoral. Ces changements de niveau (migrations verticales) ne nécessitent que des déplacements de quelques mètres.

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LA PECHE AUX CRABES

Posté par othoharmonie le 4 mars 2016

 

Suite à la régression d’autres espèces, le Dormeur est devenu (en termes de tonnage) l’un des crustacés les plus recherchés et pêchés en Europe.

Il est pêché par des caseyeurs, au moyen de casiers appâtés (l’appât est appelé boette en Bretagne) et disposés en filières (en zone rocheuse ou à leurs abords). Le nombre de casiers par filière (10 à 40) varie selon les capacités du navire et de la stratégie de pêche retenue. Dès les années 1970, les plus gros caseyeurs pouvaient en Bretagne sud mouiller un total de 350 à 600 casiers, par filière de 40 à 60. Initialement artisanalement fait de bois et filet ils sont maintenant en plastique et nylon. À titre d’exemple, rien qu’en Bretagne-sud, les 6 Quartiers abritaient en 1980 : 373 caseyeurs, dont 335 de moins de 8 tonneaux, un seul faisant plus de 30 tonneaux. Ces navires disposaient de 10 650 casiers pour la flotte du Guilvinec, 13 000 pour Concarneau, 8 500 pour Lorient, 14 540 pour Auray, 7 500 pour Vannes et 5 000 à Saint-Nazaire, ce qui leur a permis de pêcher 3 B95 tonnes de dormeurs cette même année 1980.

Pêche aux crabes

En Bretagne nord, la flotte était surtout concentrée dans les « quartiers » de Paimpol, Brest et Morlaix avec respectivement 174, 160 et 128 caseyeurs

Le dormeur est aussi pêché par des chalutiers au moyen d’engins trainés (chalut de fond), qui endommagent les fonds.

C’est aussi une prise accessoire des filets à soles ou d’autres engins (seules les pinces sont alors vendues).

Il peut être conservé un certain temps en vivier comme à Camaret-sur-mer. Cette pêche est surtout pratiquée en été et automne, d’avril à octobre en Bretagne-Sud.

Malgré une réglementation précisant une taille marchande minimale (donnée en largeur de carapace en France) une pêche annuelle quantitativement croissante jusque dans les années 1980 (milliers de tonnes de dormeurs capturés rien qu’en métropole), sauf certaines années en été lors des pics de production, la demande restait supérieure à l’offre (le marché Français importait à lui seul environ 6 000 t de chair de crabe en 1986 selon la FAO). La règlementation française reprend une taille marchande proposée par les professionnels.

Depuis les années 1970, la pêche ciblée de cette espèce s’est substituée à celle du homard et des langoustes et des araignées de mer (Maia squinada), largement surexploités 6. Elle constitue un revenu important pour la pêche artisanale, particulièrement en France pour certains ports de Manche et d’Atlantique.

Au début des années 1980, la Manche était la première zone de production, au bénéfice de flottilles bretonnes et anglaises assurant respectivement plus de 40 % du total européen des pêches devant la Norvège (10 %).

Le nombre d’individus prélevés est considérable. Selon la Marine Marchande, environ 10 000 tonnes de dormeurs avaient été débarquées et déclarées en 1980. Deux ans après,8 700 tonnes auraient été pêchées, d’une valeur de 85 millions de francs, soit environ 40 % du total européen. Presque vingt an après (en 1999), le total des captures déclarées dans le monde selon la FAO s’élevait à 41 337 t (19 988 t pour le Royaume-Uni et 8 498 t pour la France, soit une diminution de tonnage pêché pour la France malgré des moyens techniques améliorés).

Bien que cette pêche soit récente (hors pêche à pied), des chutes de rendement sont observées depuis 20 à 30 ans dans certaines zones d’Europe. Cette régression de l’espèce a causé des reconversions ou au contraire une intensification de la pêche (plus profonde, plus instrumentalisée, et avec éloignement toujours plus au large des zones de pêche).

On cherche à mieux comprendre la croissance (modèle de von Bertalanffy…) et la biologie de l’espèce (ex : étude des parasitoses, des zones de reproduction et corridors et vitesses de déplacements par marquage-recapture.

Pour preuve de sa fraicheur, cet animal est généralement vendu vivant. Or ses pinces sont – comme celles du homard – très puissantes, suffisamment pour presque sectionner un doigt humain. Le tendon du muscle qui les ferme est donc généralement sectionné sur le bateau par le pêcheur lui-même, au niveau de l’articulation au moyen d’un outil tranchant. D’un point de vue bioéthique, c’est sans doute une source supplémentaire de souffrance pour l’animal, sans que l’on sache si elle est moindre que la pose de l’élastique sur les pinces du homards.

Au Royaume-Uni

Dans ce pays qui a toujours été le premier producteur de crabes-tourteaux, des objectifs de gestion de la ressource et de contrôle de l’effort de pêche se traduisent dans les textes réglementaires en 1870. Les tailles marchandes minimales sont édictées, publiées par la revue « Fishing Prospects 1979-1980, Lowestoft ».

  • Depuis 1976, cette taille est de 115 mm de largeur (soit environ 70 mm de longueur) pour le Devon, de 127 mm (à peu près 76 mm] dans le Dorset, le Hampshire et en Cornouailles.
  • Dans les années 1980, des travaux scientifiques proposaient de l’augmenter à 140 mm pour les femelles et 160 mm pour les mâles.

En France

Pour les pêcheurs, à partir des années 1960 apparait une première auto-réglementation, faite par un organisme professionnel : le Comité Interprofessionnel des Crustacés et Coquillages de Pêche, et plus précisément par sa Section I : « Langouste rouge, homard, crabe et araignée », sans base scientifique ni évaluation des populations et sans tenir compte des inégalités régionales ou de la pression de pêche, mais avec l’objectif d’intuitivement déterminer la taille minimale idéale pour protéger les jeunes et les reproducteurs, sans brimer l’effort de pêche. La marine marchande édictait également des règles (publiées via des arrêtés) pour les pêcheurs amateurs.

  • 19 octobre 1964 : la taille marchande minimale (en deçà de laquelle tout animal pêché doit immédiatement être rejeté à l’eau) est fixée à 70 mm.
  • 1er août 1978 : suite à des méventes, le CRUSCO [décision no 3] fait passer cette taille à 100 mm.
  • le 6 octobre 1978, par décision no 40 du CRUSCO, pour permettre la survie d’une pêche par canots côtiers en Bretagne-Sud, la taille passe marchande min. passe à 80 mm de largeur.

Il est interdit pour tout grand crustacé de capturer et vendre des femelles grainées (portant leurs œufs). Il est interdit de commercialiser des crabes clairs ou blancs (venant de muer). La pêche du tourteau est interdite sur les cantonnements à crustacés créés pour tenter de protéger des noyaux de population de homards. Anne Le Foll dans sa thèse (p. 32/189) note que faute de contrôles, cette réglementation, au moment de son travail n’était pas respectée.

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Les Mues du Crabe

Posté par othoharmonie le 4 mars 2016

CRABES

La mue est un moment délicat pour tous les crustacés. 5 % des crabes captifs meurent durant la mue. C’est aussi, d’après les observations réalisées sur les animaux en captivité, un moment où les crabes peuvent adopter un comportement cannibale, ce qui constitue d’ailleurs un frein à leur élevage. Chez les femelles, la mortalité lors des mues est bien moindre, car les mâles qui vont à ce moment se reproduire avec elles les protègent durant plusieurs jours (d’une vingtaine de jours avant la mue jusqu’à 10 jours après, selon les individus, et d’après les observations faites par Edwards (1971) sur 36 couples maintenus en captivité ; en moyenne cette durée de protection de la femelle par le mâle est de 8 jours en pré-mue et 5 jours en post-mue). Les mâles fécondants effectuent toujours leurs mues à un autre moment, ce qui leur permet de toujours protéger les femelles en mues.

La mue du crabe-dormeur se fait toujours sous l’eau, de nuit et loin de l’estran. Elle serait selon Aiken [1969] déclenchée par le système hormonal, activé par deux types de stimuli : température de l’eau et photopériode.

D’après les observations faites sur des animaux captifs, la mue dure de 30 minutes à 6 heures, durant lesquelles le crabe s’extrait de son ancien exosquelette ; c’est l’exuviation ; le bouclier dorsal se fend le long de lignes dites lignes exuviales. Il s’ouvre alors sous la pression du corps qui gonfle (voir pourquoi ci-dessous). L’abdomen puis les 8 péréiopodes en sortent et ces derniers poussent ensuite en avant l’exuvie pour en extraire le reste du corps en finissant par les pinces.

Dès le début de la mue et durant environ 24 h, l’animal gonfle en absorbant de l’eau (60 % du poids total du corps à ce moment). Dans les mois qui vont suivre (dits période d’ »intermue »), cette eau sera peu à peu remplacée par les organes et la chair en croissance. Les crabes devenus mous sont vulnérables à leurs prédateurs durant 7 à 8 jours, mais il faudra 2 ou 3 mois pour que la chitine ait parfaitement consolidé la carapace. Le crabe en train de muer est vulnérable à ses prédateurs naturels, mais moins à l’homme, car cessant de s’alimenter pour quelques semaines, il n’est pas attiré par les appâts des casiers de pêche.
Les mues peuvent survenir toute l’année, mais sont nettement plus fréquentes au printemps et en été.
Une étude (en 1979) a montré en Bretagne-Sud 3 pics importants de mue ; en mai, juillet et octobre, mais ces pics étaient moins nets et décalés dans le temps l’année suivante (1980). Ces pics présentent une certaine corrélation avec les variations mensuelles de la température de l’eau ; les mues sont rares en dessous de 8 °C et plus fréquentes au-dessus de 10 °C.

Croissance

Avant maturité sexuelle, l’accroissement de taille et poids à la mue sont comparables pour mâles et femelles, puis il diminuent à chaque mue, plus fortement chez les femelles. Des observations faites en Manche laissent penser que les mâles après avoir atteint une taille de 10 cm, muent 3 fois plus souvent que les femelles.
La croissance est moins rapide dans les eaux froides ; le jeune crabe atteint 80 mm de longueur (350 g) à 3 à 4 ans en Bretagne-Sud/Golfe de Gascogne, alors qu’il lui faut presque le double (5 à 6 ans) en Mer du nord. Des données anglaises, intermédiaires donnent un poids moyen de 450 g vers 5 ans, 1 kg vers 7 ans et 1,5 kg vers 15 ans. On connait mal les cycles de mues à grande profondeur (vers 200 m).

Reproduction

Elle a commencé à être étudiée il y a plus d’un siècle à l’Est de la Grande- Bretagne (Écosse, Northumberland) par Williamson (1904), Pearson (1908), L. Ebour (1927-1928) et plus tard par0, Edwards et Meaney (1968) dans les eaux du Norfolk du Yorkhshire et du sud-Irlande.

Le tourteau est une espèce gonochorique, c’est-à-dire à reproduction sexuelle obligatoire. Les glandes génitales mâle et femelles sont abritées dans le céphalothorax à la surface de l’hépatopancréas. Les femelles semblent adultes quand leur carapace atteint 73 mm. Les dates de fécondation et fécondité varient selon la température et le milieu. En Bretagne sud, un début de développement ovarien apparait en juillet. Il se poursuit jusqu’en mars de l’année suivante où de mars à juin la femelle est sexuellement non active. Le mâle semble sexuellement mâture plus tôt, dès 65 mm .

  • Accouplement : la femelle ovigène ne se nourrit pas. Le mâle, attiré par une femelle mâture et prête à muer se tient sur elle, jusqu’à ce qu’elle mue. Après la mue, elle devient réceptive. C’est alors que la copulation se produit, souvent de nuit et pouvant durer plusieurs heures.
  • Le sperme est stocké par la femelle dans une spermathèque où il est conservé vivant plusieurs mois, alors que des bouchons spermatiques apparaissent sur les orifices génitaux de la femelle (sous la languette abdominale). Elle n’est donc plus fécondable avant mue qui suivra la ponte qui ne se produira que plusieurs mois après, jusqu’à un an plus tard ; ceci explique que les jeunes femelles semblent pouvoir être fécondées avant leur maturité ovarienne. En captivité, plusieurs pontes successives ont été observées après une seule fécondation, mais l’auteur ne précisait pas si les œufs étaient fertilisés.

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Le Crabe pour nos amis Chinois

Posté par othoharmonie le 3 mars 2016

Crabe mâle

Crabe mâle

crabe femelle

Crabe femelle

 

Ce crabe est considéré comme un met délicat, dont la saveur a été vantée par des poètes comme Li Bai. Il est traditionnellement utilisé dans la cuisine de Shanghai et cantonaise.

La surpêche ayant entraîné une importante diminution de la population native du Yangtse, une industrie d’aquaculture s’est progressivement mise en place, notamment autour du lac Yangcheng, pour répondre à la demande et aux prix élevés, un spécimen pouvant atteindre les 40 dollars US. Bien que les plats à base de crabe soient disponibles toute l’année, les femelles sont traditionnellement consommées pendant le neuvième mois lunaire, les mâles pendant le dixième.

Les crabes chinois passent l’essentiel de leur existence en eau douce, mais ils doivent retourner en mer pour se reproduire.

Ils peuvent effectuer 2500 kilomètres pour leur migration.

Lors de la descente vers la mer, ils peuvent tout à fait sortir de l’eau et escalader des obstacles, y compris les parois d’une écluses si elles sont assez rugueuses pour le permettre, et probablement se laisser transporter dans des passages en siphon là où ils existent. Quand les jeunes remontent vers les rivières, ils peuvent s’insinuer dans des espaces très fins, malgré le courant contraire, en s’accrochant aux aspérités (par exemple entre deux poutres), H Hoestland a ainsi observé en une heure à Gravelines le 27 avril 1941 une vingtaine de petits crabes remonter vers l’amont – contre un courant pourtant important- en s’insinuant entre les espaces situés entre les poutres horizontale de deux écluses. Ces deux écluses fermées font partie d’une série de 3 écluses permettant le tirage rapide des eaux de l’Aa vers la mer en cas de forte crue. Deux exemplaires qu’il a capturé mesuraient 16,5 et 26 millimètres. On rencontre naturellement ce crabe de taille moyenne dans certains cours d’eau, dans les estuaires, dans des bassins de ports et arrière-port (en Seine maritime par exemple) et sur les côtes de l’Asie orientale, de la Corée au nord jusqu’à la province chinoise de Fujian au sud. Mais il a aussi été introduit dans d’autres régions du monde où il peut devenir au moins localement invasif.

 crabe chinois et crabe poilu de Shanghai , est un crabe fouisseur (et qui creuse des galeries dans les berges, aboutissant à une « chambre ») de la famille des Varunidae. C’est une des rares espèces de crabes capables de s’adapter à l’eau douce et à l’eau de mer, mais il ne peut se reproduire qu’en milieu marin ou fortement saumâtre. Après une phase d’expansion en Europe au milieu du xxe siècle, au moins jusqu’au Portugal, il semble y avoir fortement régressé.

Il a toutefois soulevé des préoccupations dès les années 1950 (où sa répartition a fait l’objet d’une première cartographie) en raison des risques de concurrence avec d’autres espèces locales (écrevisses à pattes blanches notamment) et en raison de son activité fouisseuse qui contribue à endommager les rives voire à colmater certains systèmes de drainage. Il ne s’est pas montré aussi invasif en France qu’on ne l’a craint.

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Le Crabe bleu

Posté par othoharmonie le 3 mars 2016

 

 

Le crabe bleu fait l’objet d’une pêche artisanale sur la côte africaine atlantique, en particulier à la hauteur des pays de la zone équatoriale : Côte d’Ivoire, Ghana, Gabon,Cameroun. Ce crabe y prolifère facilement et il est une bonne ressource en protéines. Nous trouvons, aujourd’hui, cette espèce en Méditerranée et sa pêche est à ses prémices.

Volume de sa pêche : environ 106 000 tonnes par an. Aquaculture : elle est apparue depuis une dizaine d’années et produit 500 tonnes par an.

Le crabe bleu est parfois consommé comme crabe en mue.

 crabe bleu

Ce crabe peut être confondu avec d’autres espèces …

  • Taille : 20 cm en largeur et 9 cm de long (les femelles sont un peu plus petites).
  • Il s’agit d’une espèce nageuse.
  • Les doigts des pinces sont bleus chez le mâle, rouges chez la femelle.

Cette espèce peuple l’ouest de l’océan Atlantique. Elle a été introduite dans l’est de l’Atlantique, dans le nord et l’est de la Méditerranée

 

Il vient d’être décrit en tant que nouvelle espèce par une équipe internationale de biologistes dirigée par le docteur Peter Ng, de l’Université nationale de Singapour, et le Dr Peter Davie, du Musée du Queensland. Déjà connus, ces crustacés bleus étaient jusqu’à présent considérés comme une simple variété d’une espèce déjà décrite et largement répandue, Discoplax hirtipes. « Le crabe bleu est moins abondant que le crabe rouge terrestre et a des habitudes plus aquatiques. Il est donc limité à des parties de l’île où il y a de l’eau douce de surface. Il a également souffert plus directement des activités humaines, et en particulier a été largement exploité par les populations locales pour l’alimentation durant les années 1950. En conséquence, il a été entièrement protégé depuis 1980″, ont expliqué les auteurs de l’étude cités par Sci-news.

 L’île Christmas, dans l’Océan Indien, au large de l’Australie, est déjà connue pour ses spectaculaires migrations annuelles d’environ 44 millions de crabes terrestres rouges (Gecarcoidea natalis), la plus remarquable des 14 espèces de crabes terrestres vivant sur cette île. Un nouveau venu vient désormais s’ajouter à ce patrimoine naturel : Discoplax celeste, un autre crabe terrestre, tout bleu, celui-ci.

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LE CRABE ARAIGNEE

Posté par othoharmonie le 1 mars 2016

Crabe araignée

 

En 1555, Pierre Belon est semble-t-il le premier naturaliste à désigner sous l’appellation d’« araignée de mer » (yraigne de mer) le crabe que nous connaissons aujourd’hui sous ce nom. Il l’identifie clairement à l’animal qu’Aristote, puis Pline l’Ancien nomment maia (μαία en grec). Il est en contradiction sur ce point avec Guillaume Rondelet qui, au même moment (1558), fait correspondre les maia de l’Antiquité avec son « Cancre Mæas », c’est-à-dire notre tourteau (Cancer pagurus) ; il n’évoque l’appellation « araignée de mer » ni dans ce paragraphe, ni dans le suivant qu’il consacre à son « Cancre Squinado », c’est-à-dire notre araignée. Jules César Scaliger, traducteur en français de l’Histoire des animaux d’Aristote, argumente toutefois dans le sens de Belon, rejetant l’interprétation de Rondelet. Par la suite, l’interprétation de Belon s’imposera peu à peu et, en 1801, Lamarck associera définitivement le nom de genre Maja aux araignées de mer.

En ces temps, à l’exception de Belon qui décrit l’espèce explicitement sous ce nom, le terme « araignée de mer » a une connotation visiblement vernaculaire. Les auteurs le soulignent régulièrement :

« Des crustacés… dont quelques-uns sont désignés, par les habitans de nos côtes maritimes, sous le nom d’araignées de mer, composent dans le supplément de l’Entomologie systématique de Fabricius, deux genres, ceux de parthenope et d’inachus. M. de Lamarck les a réunis en un, sous le nom de maja… »

— Jacques Eustache de Sève, 1817

À l’initiative de Lamarck, la nomenclature normalisée du xixe siècle utilise « maïa » pour le nom français du genre Maja (qui à l’époque, est très large). Mais les auteurs de l’époque utilisent volontiers les termes « d’araignées de mer » ou « araignées marines » ou « crabes araignées » pour faire référence à l’ensemble des Majoidea, alors nommés trigonés ou oxyrinques (puis oxyrhynques).

Concernant la désignation de cette catégorie de crabes, l’usage actuel diffère au fond assez peu de ces sens anciens. Au plan vernaculaire, sur le littoral français, une araignée de mer est avant tout un crabe du genre MajaM. squinado en Méditerranée, M. brachydactyla sur la façade atlantique. En France, La DGCCRF, l’administration chargée de ces questions, entérine d’ailleurs cet usage en réservant strictement l’appellation commerciale « araignée de mer » à Maja squinado, ce qui inclut toutefois M. brachydactyla, la distinction des deux espèces étant très récente. Cet usage est si ancré sur le littoral que, dans la pratique quotidienne, on se passe très généralement du qualificatif « de mer » et que l’on se contente de parler d’« araignées ».

Par ailleurs, ce sont surtout les spécialistes qui ont tendance à généraliser cette appellation, ou celle de « crabe-araignée », pour faire référence collectivement à la famille, voire au reste des Majoidea.

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MORPHOLOGIE DU CRABE

Posté par othoharmonie le 1 mars 2016

Le corps des brachyoures a les caractéristiques principales de l’anatomie des décapodes.

Leur corps segmenté, recouvert d’un exosquelette plus ou moins dur en carbonate de calcium, possède typiquement un céphalothorax très grand, déprimé et abritant tous les organes, cette fusion de la tête et du thorax résultant du processus de carcinisation , appelé aussi brachyurisation (évolution morphologique vers une forme de crabe). Le céphalothorax est formé de la tête (lobe préoral + 4 segments) et du péréion (8 segments), l’ensemble est enveloppé d’une carapace continue formée par les plèvres du dernier segment céphalique et lestergites du péréion. Le pléon (du grec rrXècov, « mettre à la voile ») correspondant à l’abdomen (7 segments) est réduit et rabattu sous la face inféropostérieure du céphalothorax où il se loge dans une dépression : ce rabat chez la plupart des mâles est attaché par un système de bouton-pression grâce à deux crochets qui se « pressionnent » sur deux fossettes, protégeant ainsi sa première paire de pléopodes copulateurs.

crabe

Les 3 premiers segments du péréion ont fusionné avec la tête ; leurs appendices sont les pattes-machoires ou maxillipèdes associées aux pièces buccales (Mandibules, Maxillules, Maxilles). Les appendices des 5 derniers segments du péréion sont les péréiopodes. La première paire de ces péréiopodescorrespond aux chélipèdes (pince), généralement très développées. La pince comprend un dactyle mobile, s’articulant sur le propodus composé du manus et du polex (appelé familièrement paume, le propode et le dactyle forment la « main »). Les autres péréiopodes sont locomoteurs. Les appendices des arthropodes sont, en principe, biramés formés d’un endopodite ventral plus puissant et d’un exopodite dorsal plus délicat, souvent foliacé et à rôle respiratoire. Ces deux branches sont portées par un segment basilaire, le protopodite qui, chez les crustacés, est subdivisé en précoxopodite, coxopodite et basipodite (portant l’exo- et l’endopodite). Chez les brachyoures, les exopodites des péréiopodes sont branchiaux et abrités dans les cavités branchiales situées dans les portions du céphalothorax.

Leur tête porte deux yeux composés mobiles qui peuvent se loger dans une encoche orbitaire de la carapace. Ils sont généralement au bout de pédoncules oculaires (tiges coniques plus ou moins effilées, articulées au céphalon, souvent rétractiles), ce qui leur donne un large champ visuel (360° chez les crabe-fantômes).

L’estomac, souvent subdivisé en deux parties appelées estomac cardiaque et estomac pylorique, est prolongé par l’intestin moyen et accompagné d’un important hépatopancréas, glande qui synthétise les principales enzymes digestives. L’estomac cardiaque comporte un appareil masticateur (moulin gastrique) formé de pièces chitineuses épaissies très mobiles.

Leur carapace peut être garnie d’épines dorsales et latérales (par exemple épine supraorbitaire ou épistomienne), de spinules, tubercules, crêtes et carènes qui sont des éléments de diagnose.

La plus petite espèce décrite à ce jour est le Nannotheres moorei (taile d’1,5 mm) de la famille des Pinnotheridae, la plus grande est le crabe-araignée géant du Japon qui peut atteindre jusqu’à 3,5 m d’envergure, pattes étendues, dont 37 cm pour le corps, et un poids d’environ 20 kg, ce qui en fait le plus grand arthropode vivant.

LE CRABE

Comportement alimentaire

La majorité des espèces de brachyoures sont prédatrices et/ou nécrophages. Il existe également chez ce crustacé opportuniste des espèces herbivores, omnivores et détritivores (filtreurs de planctons, algues sur rochers, etc.). Chez les macrophages, la nourriture est prélevée à l’aide des chélipèdes qui la transfèrent à la 3e paire de maxillipèdes ; les maxillipèdes poussent la nourriture plus loin vers les mandibules et les maxilles qui la déchiquètent avant l’ingestion. Chez les microphages, le prélèvement alimentaire se fait par filtration. Celle-ci peut être assurée par les peignes de soies situés au niveau de certains appendices, par exemple au niveau des maxillipèdes dans le cas des Pinnotheridae. Les particules filtrées sont ensuite rabattues vers la bouche. La filtration est soit active (pièces buccales), due aux battements de l’un de ses appendices (scaphognathite), ou passive, utilisant un courant d’eau naturel ou généré par l’hôte si le crabe est symbiotique. En fonction du comportement alimentaire des crabes, les chélipèdes peuvent présenter des morphologies variables. Ainsi, les crabes se nourrissant d’algues encroûtantes présentent des pinces en forme de cuillère pour gratter et récolter la nourriture. Les crabes carnivores/nécrophages, comme Cancer pagurus (Linnaeus, 1758), qui se nourrit de coquillages, ont des pinces à mors émoussés, rappelant la face broyeuse des molaires, adaptées au broyage des coquilles. D’autres présentent des pinces à mors tranchants, en lame, permettant la découpe de chair.

Des cas de cannibalisme sont répertoriés : certains mâles mangent la femelle molle qui vient de muer (cette mue est à l’origine de l’émission d’une phéromone qui déclenche l’accouplement), le crabe-violoniste Uca tangeri  mange ses enfants lorsqu’il ne trouve plus de ressources sur terre.

Les crabes ont de nombreux prédateurs : mérous, rascasse, murènes, pieuvres, crocodiles, oiseaux, ratons, iguanes, ocelots, singes.

Une centaine d’espèces de Xanthidae ingèrent des Dinoflagellés lorsqu’ils s’alimentent, ce qui les rend toxiques.

La plupart des brachyoures sont gonochoriques, seules quelques rares espèces sont hermaphrodites.

L’accouplement est précédé d’une promenade nuptiale, le mâle postant la femelle entre ses pattes de devant en attendant que cette dernière mue et soit féconde.

Chez de nombreuses espèces de crabes, la fécondation interne n’est possible qu’après la mue de la femelle. Lors de l’accouplement ventre à ventre, le mâle introduit ses deux stylets copulateurs (correspondant à deux pattes abdominales transformées) dans les orifices génitaux de la femelle et y injecte ses spermatophores contenant les spermatozoïdes. Les œufs fécondés sont pondus (frai) mais restent collés sur les pléopodes de la femelle qui est dite « ovigère » (qui signifie « porteuse d’œuf) ou « grainée ». L’abdomen est alors « décollé » du céphalothorax et fournit un espace de protection pour la ponte.

Les œufs sont couvés pendant un temps qui varie selon les espèces (généralement plusieurs mois), puis éclosent au stade protozoé ou zoé (biologie) ; il y a un nombre variable de stades zoés selon les espèces. Après le dernier stade zoé, le crabe passe par un dernier stade larvaire, lui aussi pélagique, la mégalope; sa morphologie est intermédiaire entre la forme zoé et la forme crabe. Après un certain laps de temps, cette larve migre vers le substrat où elle effectue sa dernière mue larvaire qui la conduit au stade 1er crabe. La durée de la vie larvaire est très variable ; par exemple elle est de 65 ± 11 jours en moyenne chez les crabes Cancridae et de 29 ± 16 pour les Ocypodidae. Cependant, il existe des durées de développement larvaire beaucoup plus longues, de 4 – 12 mois chez Cancer magister, ou beaucoup plus courtes comme chez Tunicotheres moseri où le développement ne dure qu’entre 3 et 7 jours. Enfin, le développement direct, où l’individu sortant de l’œuf ressemble à un adulte en miniature, est rare. Ce cas se rencontre, par exemple, chez des crabes de la famille des Xanthidae : Pilumnus lumpinusP. novaezelandiaeP. vestitus.

Un crabe « mou » (le crabe en mue est un mets que l’homme juge très raffiné) est un crabe qui fait sa mue et dévagine sa carapace, devenue trop petite, ce qui le rend non seulement vulnérable, mais lui enlève toute possibilité de défense. Pendant les quelques jours qu’il lui faut pour que sa nouvelle carapace durcisse, il se réfugie à la limite des eaux de marée moyenne et se cache sous les rochers, les algues, s’ensable ou même retourne dans son exuvie. Après la mue, il lui arrive de manger son exuvie pour restaurer ses réserves calciques.

Plus de 6 800 espèces actuelles et près de 1 800 fossiles ont été décrites à ce jour (De Grave & al., 2009), réparties sur l’ensemble de la planète. En France sont recensées 4 000 espèces de crustacés dont 400 crustacés décapodes et une centaine de crabes. Les crabes colonisent une grande variété de milieux : aquatiques évidemment mais aussi continentaux, certaines espèces réalisant la quasi-totalité de leur cycle en dehors de l’eau. C’est surtout en zone tropicale que l’on trouve indifféremment des crabes marins, des crabes d’eau douce (850 espèces dont beaucoup ont une adaptation à une vie semi-terrestre, certaines espèces des familles dePotamonautidae ou Sesarmidae vivant dans la canopée) et des crabes terrestres.

L’apparition des crabes remonte à l’ère secondaire, le plus ancien fossile de crabe connu datant du jurassique moyen, il y a environ 170 Ma.

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