LE CRABE CHEZ TINTIN
Posté par othoharmonie le 26 mars 2016
DANS Le Crabe aux pinces d’or
Tintin s’intéresse à la mort d’un marin, retrouvé noyé dans un port. Cette mort, dont on ne sait pas si elle est accidentelle, a un lien avec une boîte de crabe vide que Milou a trouvée en fouillant dans une poubelle. En effet, on a retrouvé dans les vêtements du marin un message écrit sur un bout de papier qui, vraisemblablement, faisait partie de l’emballage de cette boîte de conserve. Ce message comporte un mot : « Karaboudjan », qui s’avère être le nom d’un cargo. Tintin enquête sur ce navire, mais il est bientôt retenu prisonnier à bord par l’équipage…
Tintin découvre par la suite que le fret de boîtes de conserve ne contient pas du crabe, contrairement à ce que leur emballage laisserait à penser, mais de l’opium. C’est en cherchant à s’évader qu’il rencontre le capitaine Haddock, théoriquement le maître à bord, mais qui, se laissant aller à son penchant pour l’alcool, est délibérément maintenu enivré par son lieutenant Allan, ce dernier ayant ainsi pu prendre, de fait, le commandement. Tintin apprend à Haddock stupéfait que son équipage est impliqué dans un trafic de drogue. Ils vont donc fuir ensemble. Tintin, Milou et Haddock se retrouvent plus tard au Maroc, où le jeune reporter s’emploie à démasquer les trafiquants et Haddock à combattre son alcoolisme…
Pour cet album, Hergé s’est notamment servi du roman de Joseph Peyré, L’Escadron blanc publié en 1931. Ce roman raconte les poursuites entre méharistes sahariens et troupes de pillards dans le désert. Il a sans doute également lu Courrier Sud et Vol de Nuit, deux romans d’Antoine de Saint-Exupéry, qui racontent notamment des raids de rebelles contre des aviateurs.
Enivrés par les vapeurs du vin dans les caves d’Omar Ben Salaad, le capitaine et Tintin chantent. Haddock cite la première phrase, « Je suis le roi de la montagne », du poème l’Armailli du Molésonpar Ignace Baron, et Tintin chante un extrait de l’opéra La Dame blanche de Boieldieu .
Hergé publie cet album en 1941. La Belgique est occupée par les Allemands et le journal Le Soir, repris par un groupe de collaborateurs dont Horace Van Offel et Raymond de Becker, doit se contenter de sujets neutres.
Cet album est important en ce qu’il introduit la présence du Capitaine Haddock aux côtés de Tintin. Si Milou nous montre parfois que l’on a des choix difficiles à faire, la chose devient encore plus réaliste avec ce nouveau personnage hautement humain (en qualités et défauts) qui tranche avec l’absence de scepticisme de Tintin. À travers lui sont traités des sujets sérieux portant sur des troubles de comportement graves (alcoolisme allant jusqu’au délire, colères et injures fréquentes, compulsion à la bagarre) et la volonté de montrer que derrière il y a un être humain capable de grande sensibilité et générosité. C’est un homme mûr dont la personnalité va évoluer alors qu’il va accompagner l’adolescent. L’humour utilisé par Hergé dans la description du personnage va permettre sa totale acceptation. Bien des choses seront dites (et écrites) sur cette figure paternelle.
C’est la deuxième apparition du contrebandier Allan Thompson, déjà entrevu dans la version couleur de 1955 de l’album Les cigares du pharaon dans lequel il faisait du trafic d’armes en Mer Rouge. En revanche, c’est le seul album où il n’est pas sous les ordres de Roberto Rastapopoulos, ce dernier étant son employeur dans les autres albums où il apparaît.
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