Les déplacements du crabe-tourteau — Mise en évidence
Posté par othoharmonie le 20 mars 2016
Les premiers travaux concernant les migrations du tourteau datent du début du siècle. Les expériences de marquage furent d’abord réalisées dans les eaux écossaises (WILLIAMSON, 1900) puis sur la côte est de l’Angleterre par MEEK (1914), TOSK (1906), DONNISON (1912). D’autres informations furent obtenues plus tard par WILLIAMSON (1940) et MlSTAKIDIS (1960). Dans toutes ces expériences, la marque était attachée soit à la pince (claw-tag), soit à l’exosquelette et demeurait solidaire de l’exuvie lors de la mue. Les observations ne pouvaient donc porter que sur de courtes périodes. Pour mettre en évidence des déplacements sur de longues distances après plusieurs années de liberté, il a fallu attendre la mise au point des nouvelles techniques de marquage : « toggle-tag » et « suture-tag » qui ont permis à la marque de rester en place malgré les mues.
Recapture des tourteaux marqués.
De février 1980 à mai 1982, 116 tourteaux ont été marqués et 8 % ont été recapturés sur les 1 439 immersions faites entre décembre 1979 et novembre 1980 dans le quartier de Lorient. Dans les autres quartiers, Auray et Vannes, les marquages (714) n’ont été effectués qu’en 1981 et les résultats sur les déplacements sont insuffisants pour être interprétés. 76 % des retours de marques ont eu lieu entre juillet et novembre, c’est-à-dire au moment où m’intensité de pêche et les rendements sont les plus élevés. Parmi les individus recapturés, 74 % sont des femelles (tabl. 1). Ce chiffre est très différent de la proportion des sexes dans la population marquée.
Au moment du marquage le sex-ratio n’était que très légèrement en faveur des femelles (53 %). Le maximum de ces recaptures (61 %) a eu lieu après moins de 6 mois de liberté. Les résultats des recaptures sont récapitulés sur la figure 1 et le tableau 2. Ils font apparaître deux faits principaux. Une mortalité par pêche beaucoup plus marquée chez les femelles que chez les mâles. Sur les 39 % des individus qui se sont déplacés à plus de 5 milles, 91 % sont des femelles. La plupart des mâles (87 %) ont effectués moins de 5 milles soit 43 % de la population recapturée sur le site de marquage.
L’absence d’une orientation privilégiée dans le déplacement excepté pour les tourteaux marqués à 10 m de profondeur pour lesquels une migration côte-large est observée.
Au cours de cette étude deux méthodes de marquage ont été employées, le marquage à terre par la technique dite « suture-tag » et le marquage en mer par la technique dite « toggle-tag ». Les pourcentages de recaptures obtenus à partir de chacune d’elle ont été comparés afin de mettre en évidence la plus efficace, c’est-à-dire celle qui offre le plus de reprises. Il apparaît une différence spectaculaire entre les deux méthodes employées alors qu’à partir d’expériences réalisées en vivier le taux de mortalité obtenu pour les deux techniques « toggle-tag » et « suture-tag » est identique et égal à 2,5 %. Les différences observées proviendraient donc du lieu de marquage : le marquage directement à bord des bateaux de pêche étant le plus efficace. Lors des marquages à terre, les crabes ont généralement séjournes plusieurs jours dans le vivier et ce stockage a eu pour inconvénient d’augmenter leur agressivité et de les affaiblir par la perte d’un ou de plusieurs appendices entraînant probablement une forte mortalité à la réimmersion.
Extrait de : CONTRIBUTION À L’ÉTUDE DE LA BIOLOGIE DU CRABE-TOURTEAU CANCER PA GURUS SUR LES CÔTES DE BRETAGNE SUD – découvrez plus de documentation sur http://archimer.ifremer.fr/
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