Les Crabes combattent
Posté par othoharmonie le 7 mars 2016
Les crabes violonistes vivent en colonies, se regroupant par dizaines pour creuser leur terrier. Ils restent toutefois isolés les uns des autres. Les terriers, espacés de quelques dizaines de centimètres les uns des autres, sont généralement établis entre les limites des hautes et des basses marées. Plus ou moins cylindriques, ils ont un orifice circulaire et sont souvent coudés au bout, avec un élargissement terminal.
Selon l’époque de l’année, les terriers restent plus ou moins longtemps à découvert. Quand le flot menace d’y pénétrer, les crabes s’y enferment et bouchent l’entrée avec de la vase ou du sable.
Le partage du territoire ne va pas sans conflits. Le possesseur d’un terrier doit sans cesse défendre celui-ci contre des congénères prêts à le déloger, d’où la fréquence des combats.
L’affrontement est parfois extrêmement vigoureux, mais il n’entraîne jamais de blessures graves ni la mort. Lors des combats, chaque crabe accomplit une succession de gestes rituels propres à son espèce ; après un face-à-face menaçant, les animaux s’affrontent au corps à corps : les doigts de leurs pinces s’entrelacent et s’entrechoquent ; la bataille dure de quelques secondes à quelques minutes puis s’arrête brusquement. Les femelles se livrent aussi parfois des combats, mais, au lieu de s’affronter face à face comme les mâles, elles se dressent dos à dos.
La plupart des crabes violonistes ont des activités diurnes : recherche de nourriture, fouissage, parade, accouplement, combat… Seules quelques espèces (Uca pugilator, Uca tangeri) émettent également la nuit des signaux visuels et acoustiques.
La riche gamme de signaux acoustiques dont disposent les Uca leur sert également de moyen d’avertissement et de menace. Ces sons peuvent consister en une véritable stridulation produite par le frottement des pinces, contre une armature de la carapace ou des pattes (chez Uca musica, par exemple), ou par le frottement des pattes entre elles. Des coups vifs des deux chélipèdes (les « pattes à pince ») contre la carapace, des tapes répétitives sur le sol comme sur un tambour, des chuintements liés à la respiration font également partie du répertoire.
Certains Uca émettent continuellement des sons d’alerte lorsqu’ils se trouvent au fond de leur terrier à marée basse, cependant la fréquence sonore augmente toujours lorsqu’un mâle agressif s’approche.
Les vibrations sont transmises par le sol. Un mâle à l’intérieur de son terrier produit des sons plus hauts de 2 à 6 décibels que ceux émis par un animal situé près de l’orifice : le terrier amplifie les sons par résonance. Parfois, les Uca construisent même des sortes de cheminées à l’embouchure de leur terrier, qui joueraient le rôle d’amplificateurs.
Publié dans CRABE | Pas de Commentaire »