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LA PECHE AUX CRABES

Posté par othoharmonie le 4 mars 2016

 

Suite à la régression d’autres espèces, le Dormeur est devenu (en termes de tonnage) l’un des crustacés les plus recherchés et pêchés en Europe.

Il est pêché par des caseyeurs, au moyen de casiers appâtés (l’appât est appelé boette en Bretagne) et disposés en filières (en zone rocheuse ou à leurs abords). Le nombre de casiers par filière (10 à 40) varie selon les capacités du navire et de la stratégie de pêche retenue. Dès les années 1970, les plus gros caseyeurs pouvaient en Bretagne sud mouiller un total de 350 à 600 casiers, par filière de 40 à 60. Initialement artisanalement fait de bois et filet ils sont maintenant en plastique et nylon. À titre d’exemple, rien qu’en Bretagne-sud, les 6 Quartiers abritaient en 1980 : 373 caseyeurs, dont 335 de moins de 8 tonneaux, un seul faisant plus de 30 tonneaux. Ces navires disposaient de 10 650 casiers pour la flotte du Guilvinec, 13 000 pour Concarneau, 8 500 pour Lorient, 14 540 pour Auray, 7 500 pour Vannes et 5 000 à Saint-Nazaire, ce qui leur a permis de pêcher 3 B95 tonnes de dormeurs cette même année 1980.

Pêche aux crabes

En Bretagne nord, la flotte était surtout concentrée dans les « quartiers » de Paimpol, Brest et Morlaix avec respectivement 174, 160 et 128 caseyeurs

Le dormeur est aussi pêché par des chalutiers au moyen d’engins trainés (chalut de fond), qui endommagent les fonds.

C’est aussi une prise accessoire des filets à soles ou d’autres engins (seules les pinces sont alors vendues).

Il peut être conservé un certain temps en vivier comme à Camaret-sur-mer. Cette pêche est surtout pratiquée en été et automne, d’avril à octobre en Bretagne-Sud.

Malgré une réglementation précisant une taille marchande minimale (donnée en largeur de carapace en France) une pêche annuelle quantitativement croissante jusque dans les années 1980 (milliers de tonnes de dormeurs capturés rien qu’en métropole), sauf certaines années en été lors des pics de production, la demande restait supérieure à l’offre (le marché Français importait à lui seul environ 6 000 t de chair de crabe en 1986 selon la FAO). La règlementation française reprend une taille marchande proposée par les professionnels.

Depuis les années 1970, la pêche ciblée de cette espèce s’est substituée à celle du homard et des langoustes et des araignées de mer (Maia squinada), largement surexploités 6. Elle constitue un revenu important pour la pêche artisanale, particulièrement en France pour certains ports de Manche et d’Atlantique.

Au début des années 1980, la Manche était la première zone de production, au bénéfice de flottilles bretonnes et anglaises assurant respectivement plus de 40 % du total européen des pêches devant la Norvège (10 %).

Le nombre d’individus prélevés est considérable. Selon la Marine Marchande, environ 10 000 tonnes de dormeurs avaient été débarquées et déclarées en 1980. Deux ans après,8 700 tonnes auraient été pêchées, d’une valeur de 85 millions de francs, soit environ 40 % du total européen. Presque vingt an après (en 1999), le total des captures déclarées dans le monde selon la FAO s’élevait à 41 337 t (19 988 t pour le Royaume-Uni et 8 498 t pour la France, soit une diminution de tonnage pêché pour la France malgré des moyens techniques améliorés).

Bien que cette pêche soit récente (hors pêche à pied), des chutes de rendement sont observées depuis 20 à 30 ans dans certaines zones d’Europe. Cette régression de l’espèce a causé des reconversions ou au contraire une intensification de la pêche (plus profonde, plus instrumentalisée, et avec éloignement toujours plus au large des zones de pêche).

On cherche à mieux comprendre la croissance (modèle de von Bertalanffy…) et la biologie de l’espèce (ex : étude des parasitoses, des zones de reproduction et corridors et vitesses de déplacements par marquage-recapture.

Pour preuve de sa fraicheur, cet animal est généralement vendu vivant. Or ses pinces sont – comme celles du homard – très puissantes, suffisamment pour presque sectionner un doigt humain. Le tendon du muscle qui les ferme est donc généralement sectionné sur le bateau par le pêcheur lui-même, au niveau de l’articulation au moyen d’un outil tranchant. D’un point de vue bioéthique, c’est sans doute une source supplémentaire de souffrance pour l’animal, sans que l’on sache si elle est moindre que la pose de l’élastique sur les pinces du homards.

Au Royaume-Uni

Dans ce pays qui a toujours été le premier producteur de crabes-tourteaux, des objectifs de gestion de la ressource et de contrôle de l’effort de pêche se traduisent dans les textes réglementaires en 1870. Les tailles marchandes minimales sont édictées, publiées par la revue « Fishing Prospects 1979-1980, Lowestoft ».

  • Depuis 1976, cette taille est de 115 mm de largeur (soit environ 70 mm de longueur) pour le Devon, de 127 mm (à peu près 76 mm] dans le Dorset, le Hampshire et en Cornouailles.
  • Dans les années 1980, des travaux scientifiques proposaient de l’augmenter à 140 mm pour les femelles et 160 mm pour les mâles.

En France

Pour les pêcheurs, à partir des années 1960 apparait une première auto-réglementation, faite par un organisme professionnel : le Comité Interprofessionnel des Crustacés et Coquillages de Pêche, et plus précisément par sa Section I : « Langouste rouge, homard, crabe et araignée », sans base scientifique ni évaluation des populations et sans tenir compte des inégalités régionales ou de la pression de pêche, mais avec l’objectif d’intuitivement déterminer la taille minimale idéale pour protéger les jeunes et les reproducteurs, sans brimer l’effort de pêche. La marine marchande édictait également des règles (publiées via des arrêtés) pour les pêcheurs amateurs.

  • 19 octobre 1964 : la taille marchande minimale (en deçà de laquelle tout animal pêché doit immédiatement être rejeté à l’eau) est fixée à 70 mm.
  • 1er août 1978 : suite à des méventes, le CRUSCO [décision no 3] fait passer cette taille à 100 mm.
  • le 6 octobre 1978, par décision no 40 du CRUSCO, pour permettre la survie d’une pêche par canots côtiers en Bretagne-Sud, la taille passe marchande min. passe à 80 mm de largeur.

Il est interdit pour tout grand crustacé de capturer et vendre des femelles grainées (portant leurs œufs). Il est interdit de commercialiser des crabes clairs ou blancs (venant de muer). La pêche du tourteau est interdite sur les cantonnements à crustacés créés pour tenter de protéger des noyaux de population de homards. Anne Le Foll dans sa thèse (p. 32/189) note que faute de contrôles, cette réglementation, au moment de son travail n’était pas respectée.

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Les Mues du Crabe

Posté par othoharmonie le 4 mars 2016

CRABES

La mue est un moment délicat pour tous les crustacés. 5 % des crabes captifs meurent durant la mue. C’est aussi, d’après les observations réalisées sur les animaux en captivité, un moment où les crabes peuvent adopter un comportement cannibale, ce qui constitue d’ailleurs un frein à leur élevage. Chez les femelles, la mortalité lors des mues est bien moindre, car les mâles qui vont à ce moment se reproduire avec elles les protègent durant plusieurs jours (d’une vingtaine de jours avant la mue jusqu’à 10 jours après, selon les individus, et d’après les observations faites par Edwards (1971) sur 36 couples maintenus en captivité ; en moyenne cette durée de protection de la femelle par le mâle est de 8 jours en pré-mue et 5 jours en post-mue). Les mâles fécondants effectuent toujours leurs mues à un autre moment, ce qui leur permet de toujours protéger les femelles en mues.

La mue du crabe-dormeur se fait toujours sous l’eau, de nuit et loin de l’estran. Elle serait selon Aiken [1969] déclenchée par le système hormonal, activé par deux types de stimuli : température de l’eau et photopériode.

D’après les observations faites sur des animaux captifs, la mue dure de 30 minutes à 6 heures, durant lesquelles le crabe s’extrait de son ancien exosquelette ; c’est l’exuviation ; le bouclier dorsal se fend le long de lignes dites lignes exuviales. Il s’ouvre alors sous la pression du corps qui gonfle (voir pourquoi ci-dessous). L’abdomen puis les 8 péréiopodes en sortent et ces derniers poussent ensuite en avant l’exuvie pour en extraire le reste du corps en finissant par les pinces.

Dès le début de la mue et durant environ 24 h, l’animal gonfle en absorbant de l’eau (60 % du poids total du corps à ce moment). Dans les mois qui vont suivre (dits période d’ »intermue »), cette eau sera peu à peu remplacée par les organes et la chair en croissance. Les crabes devenus mous sont vulnérables à leurs prédateurs durant 7 à 8 jours, mais il faudra 2 ou 3 mois pour que la chitine ait parfaitement consolidé la carapace. Le crabe en train de muer est vulnérable à ses prédateurs naturels, mais moins à l’homme, car cessant de s’alimenter pour quelques semaines, il n’est pas attiré par les appâts des casiers de pêche.
Les mues peuvent survenir toute l’année, mais sont nettement plus fréquentes au printemps et en été.
Une étude (en 1979) a montré en Bretagne-Sud 3 pics importants de mue ; en mai, juillet et octobre, mais ces pics étaient moins nets et décalés dans le temps l’année suivante (1980). Ces pics présentent une certaine corrélation avec les variations mensuelles de la température de l’eau ; les mues sont rares en dessous de 8 °C et plus fréquentes au-dessus de 10 °C.

Croissance

Avant maturité sexuelle, l’accroissement de taille et poids à la mue sont comparables pour mâles et femelles, puis il diminuent à chaque mue, plus fortement chez les femelles. Des observations faites en Manche laissent penser que les mâles après avoir atteint une taille de 10 cm, muent 3 fois plus souvent que les femelles.
La croissance est moins rapide dans les eaux froides ; le jeune crabe atteint 80 mm de longueur (350 g) à 3 à 4 ans en Bretagne-Sud/Golfe de Gascogne, alors qu’il lui faut presque le double (5 à 6 ans) en Mer du nord. Des données anglaises, intermédiaires donnent un poids moyen de 450 g vers 5 ans, 1 kg vers 7 ans et 1,5 kg vers 15 ans. On connait mal les cycles de mues à grande profondeur (vers 200 m).

Reproduction

Elle a commencé à être étudiée il y a plus d’un siècle à l’Est de la Grande- Bretagne (Écosse, Northumberland) par Williamson (1904), Pearson (1908), L. Ebour (1927-1928) et plus tard par0, Edwards et Meaney (1968) dans les eaux du Norfolk du Yorkhshire et du sud-Irlande.

Le tourteau est une espèce gonochorique, c’est-à-dire à reproduction sexuelle obligatoire. Les glandes génitales mâle et femelles sont abritées dans le céphalothorax à la surface de l’hépatopancréas. Les femelles semblent adultes quand leur carapace atteint 73 mm. Les dates de fécondation et fécondité varient selon la température et le milieu. En Bretagne sud, un début de développement ovarien apparait en juillet. Il se poursuit jusqu’en mars de l’année suivante où de mars à juin la femelle est sexuellement non active. Le mâle semble sexuellement mâture plus tôt, dès 65 mm .

  • Accouplement : la femelle ovigène ne se nourrit pas. Le mâle, attiré par une femelle mâture et prête à muer se tient sur elle, jusqu’à ce qu’elle mue. Après la mue, elle devient réceptive. C’est alors que la copulation se produit, souvent de nuit et pouvant durer plusieurs heures.
  • Le sperme est stocké par la femelle dans une spermathèque où il est conservé vivant plusieurs mois, alors que des bouchons spermatiques apparaissent sur les orifices génitaux de la femelle (sous la languette abdominale). Elle n’est donc plus fécondable avant mue qui suivra la ponte qui ne se produira que plusieurs mois après, jusqu’à un an plus tard ; ceci explique que les jeunes femelles semblent pouvoir être fécondées avant leur maturité ovarienne. En captivité, plusieurs pontes successives ont été observées après une seule fécondation, mais l’auteur ne précisait pas si les œufs étaient fertilisés.

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