Le Coq est le symbole alchimique du Vitriol
Posté par othoharmonie le 27 décembre 2015
Formé par la cuisson du sel et du soufre. Au début du Grand Œuvre, le Lion vert (la matière première) est soumis au feu de l’athanor, et se trouve agressé par le Renard dont la queue figure le soufre. Basile Valentin, parlant du soufre se muant en Vitriol, fait dire à l’adepte que « le coq mangera le renard », et au final, un Coq triomphant symbolisera l’issue de sa confrontation avec le Lion.
L’origine de cette symbolique se trouve chez le philosophe Lucrèce, et chez Pline l’Ancien (Histoire naturelle). Lucrèce affirme dans son De natura rerum que : « quand chassant la nuit au battement de ses ailes, le Coq appelle l’aurore de sa voix éclatante, le plus courageux des Lions est incapable de lui tenir tête et de le regarder en face, tant il songe alors à la fuite ». La pierre alectoire (pierre du Coq) est, depuis l’antiquité romaine jusqu’au Moyen-Âge, le talisman des athlètes.
Ce bézoard, nom donné aux concrétions pierreuses que l’on trouve dans le corps des animaux, aurait, selon le Grand Albert, la vertu d’étancher la soif. Cependant, il doit être extrait d’un Coq d’au moins quatre ans. Mais le véritable pouvoir de cette pierre merveilleuse est ésotérique et ne peut être obtenu qu’à l’issue d’un combat symbolique de Coqs. Ce duel, d’une extrême violence, se termine par la mort d’un des deux gallinacés. Son sens est à rapprocher du mythe d’Abel et de Caïn, qui sont les personnifications de deux forces antagonistes.
À la mort d’Abel, Seth représentera la force de l’équilibre, le bâton du boiteux, ou encore, l’axe du caducée. À la mort du Coq, on trouvera cette force sous la forme d’une pierre en fouillant l’intérieur de ses entrailles. D’après le Lapidaire de Marbode (1035-1123), la pierre serait cristalline, blanche, et de la grosseur d’une fève. Elle rend les athlètes invincibles et procure le verbe clair et l’éloquence aux orateurs.
C’est une pierre de lumière, la même qui est évoquée par l’acronyme des alchimistes (et des Francs-Maçons), V.I.T.R.I.O.L : Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem soit : Visite l’intérieur de la terre et en rectifiant tu trouveras la pierre cachée. En d’autres termes : la pierre philosophale. Se rectifier, c’est marcher droit à nouveau après un boitement mais à l’aide d’une canne, d’un bâton rectiligne, symbole de l’Équilibre. L’idée d’un coq emblème des Gaulois est relativement récente. Si les Celtes vénéraient le Coq comme attribut de Lug, puis de Mercure (époque gallo-romaine), ils n’en ont pas fait pour autant l’emblème de leur peuple.
Ce sont les Romains qui ont nommé l’habitant de la Gaule gallus (gaulois), mot qui signifie aussi Coq. Jules César, dans sa Guerre des Gaules, compare la vaillance du Coq protégeant farouchement sa basse-cour à la fougue des guerriers gaulois. Mais il faut attendre la fin du Moyen-Âge pour voir les souverains français accepter le Coq comme emblème de leur courage et de leur vigilance, et c’est seulement à partir de la Renaissance que le Coq personnifie la Nation française .
Voir un Coq en rêve annonce souvent une bonne nouvelle, mais, selon Artémidore d’Ephèse, rêver d’un combat de Coqs présage un conflit, une bataille. Cependant, compte tenu de la richesse du symbole dans son aspect alchimique et initiatique, le combat de Coqs ne peut être que bénéfique. Il est, en effet, une étape nécessaire à la découverte de la Pierre Philosophale, à la réalisation du Grand Œuvre qui va nous transformer, nous faire évoluer.
Les plumes de Coq symbolisent le courage et la victoire du jour sur la nuit. Ses plumes sont donc réservées aux guerriers chamaniques. Animal familier qui sait se faire entendre, Coq a trouvé une place importante dans de nombreuses religions et traditions. Symbole universel, les vertus qu’on prête à cet animal solaire sont en effet innombrables. Porte-bonheur, prophète guérisseur, il incarne le courage, l’intelligence, et on l’associe volontiers à la résurrection. Sa démarche, le buste en avant, le fait passer pour fier.
Parce qu’il a pour lui seul de nombreuses poules, on en a fait un symbole de virilité : il est d’usage de dire d’un homme qui cherche à séduire les femmes qu’il fait le Coq. En Extrême-Orient, Coq symbolise les Cinq Vertus : les vertus civiles, les vertus militaires, le courage, la bonté et la confiance. Annonçant l’avènement du soleil, il est efficace contre les mauvaises influences de la nuit : il les éloigne de la maison, si on le place en effigie sur la porte. Au Viêt-Nam, la patte de Coq bouillie est une image du macrocosme et sert à la divination. Dans le Bouddhisme tibétain, Coq est un symbole exceptionnellement néfaste : il figure au centre de la Roue de l’Existence, associé au Porc et au Serpent comme l’un des Trois Poisons ; sa signification est le désir, l’attachement, la convoitise et la soif. En Europe, il est parfois pris comme une image de la colère.
Symbole de la lumière naissante, il est un attribut d’Apollon. Symbole du temps, il est aussi attribut d’Hermès. Dans les traditions nordiques, Coq est symbole de vigilance guerrière. Comme symbole maçonnique, il est signe de la vigilance et de l’avènement de la lumière initiatique. Il correspond au mercure alchimique. Au Japon, son chant est associé à celui des dieux ; c’est lui qui fit sortir la déesse Amaterasu de la caverne où elle se cachait, ce qui correspondit au lever du soleil et à la manifestation de la lumière. Dans l’enceinte des grands temples Shintoïstes, des Coqs magnifiques circulent en toute liberté. Des Coqs sacrés sont également entretenus au temple d’Ise.
Parfois on considère même que les Torii des temples furent à l’origine édifié pour servir de perchoirs au volatile. Les Japonais lui attribuent encore la vertu du courage, et son rôle bénéfique lui est reconnu dans tous les pays d’Extrême-Orient. Le caractère chinois qui le désigne, « Ki », est homophone de celui qui signifie bon augure, favorable. Chez les Musulmans, le Coq a un rôle annonciateur. Mahomet parle d’un Coq sacré de très grande taille et d’une blancheur immaculée, dans le paradis. Selon le prophète, ce grand Coq blanc avertira les Musulmans du jour du jugement dernier. Dans la culture islamique, il est comparé au muezzin chargé, depuis le haut d’un minaret, d’appeler aux cinq prières quotidiennes de l’Islam : comme lui, il réveille les croyants et les invite à la prière.
Pour les Chrétiens, le Coq est l’emblème du Christ (lumière et résurrection), et symbole de l’intelligence divine. Comme le Christ, il annonce l’arrivée du jour après la nuit, c’est-à-dire, symboliquement, celle du bien après le mal. C’est en vertu de ce pouvoir qu’une représentation de Coq orne de nombreux clochers d’églises. Les Romains sacrifiaient des Coqs aux dieux pour obtenir la protection de leur maison. Au XVIIe siècle, les marins de l’île de Ceylan, au sud de l’Inde, offraient des Coqs au Roi des Vents pour s’assurer une navigation sans encombre. Au Bénin où l’on pratique un culte appelé Vodoun, le Coq est un symbole de vie. Selon la tradition, pour faire revenir à la vie quelqu’un qui est mort violemment, il convient de faire tournoyer un Coq vivant par les pattes au-dessus de la dépouille.
L’animal est ensuite sacrifié, et son foie est mangé cru. Ces rites ont traversé l’Atlantique avec les esclaves africains et survivent, en Haïti notamment, sous le nom de Vaudou. En Guinée-Bissau, au sud du Sénégal, le peuple des Bijogos se sert de Poulets pour savoir si les étrangers sont les bienvenus. Leur roi ne peut décider seul d’accueillir un visiteur : il doit demander à l’esprit protecteur du village sa bienveillance. Pour cela, il saisit un Poulet et lui tranche le cou d’un geste franc. Quand le Poulet s’immobilise, le roi verse les dernières gouttes de son sang sur une statuette représentant l’esprit protecteur. Une prêtresse l’aide à interpréter la réaction de l’esprit.
Demandez à votre totem Coq de vous aider à créer un bouclier de protection psychique vous avertissant des dangers, et à protéger physiquement votre conjoint et votre famille. Vous accéderez à son pouvoir en lisant le Kâma-Sûtra, et en ayant une grande confiance en vous-même. En tant que guérisseur, Coq accroît l’énergie Yang, et soigne les dysfonctionnements sexuels.
En tant que gardien ou protecteur, Coq éloigne les mauvais esprits, et protège contre le feu.
Bonjour,
Je me documente sur ce symbole depuis peu et je dois dire que cette lecture m’a agréablement ouvert les yeux sur plusieurs aspects que j’avais effleuré et d’autres même pas remarqués (le mien possible avec Abel et Caïn, la pierre cristalline etc.)
Merci pour cet exposé qui a du nécessité d’amples et profondes recherches. Cela me donne envie de creuser un peu plus le symbole. Je me devais de vous remercier pour cette lecture. =)
Bien à vous,
Jocelyn.