Âne : l’Humilité, la Pauvreté, l’Ascétisme, l’Initiation, la Patience
Posté par othoharmonie le 6 décembre 2015
L’Âne a mauvaise réputation ; symbole d’ignorance, d’obstination, de méchanceté, de paresse et de luxure, il fut longtemps assimilé aux mondes obscurs, aux forces du mal. Comme Satan, comme la Bête, il incarne le sexe, la libido : il exprime les instincts de l’homme lorsqu’il ne les maîtrise pas, la vie dévouée au matérialisme et à la sensualité. Pour les Égyptiens, qui croyaient en une vie après la mort, la rencontre de l’Âne Rouge pouvait être fatale pour l’âme. Seth, le meurtrier d’Osiris était souvent représenté par un Âne. L’Âne était aussi l’image de l’homme profane, l’homme de la glèbe qui n’a pas quitté son lieu de naissance (ses murs) et qui n’est pas initié aux mystères des dieux.
De même, l’Égyptien des temps pharaoniques avait en horreur tout étranger, notamment le nomade asiatique résidant sur les rives du Nil, qu’il considérait comme un ignorant, un Âne. En Inde, il sert de monture à plusieurs divinités maléfiques, notamment à Nairrita (gardien de la région des morts) et à Kâlarâtiî (aspect sinistre de Dêvi, la Déesse mère de l’hindouisme). De même, dans le bouddhisme tibétain, le Mulet ou l’Âne est la monture de Lha-Mo, horrible démone dérivée de l’aspect destructeur de Dêvi.
Au Moyen-Âge, le Diable était parfois figuré par un homme avec une tête et des sabots d’Âne. Le dieu grec de la Fécondité, Priape, connu pour les dimensions impressionnantes de son membre viril, était représenté comme un personnage ithyphallique, et souvent aux côtés de cet animal. En Orient comme en Occident, on promenait le coupable d’adultère sur un Âne à travers les villages. On faisait de même dans de nombreuses régions françaises et italiennes pour le mari qui s’était laissé battre par sa femme, car « il n’est pas homme, et son Âne, emblème de sa virilité, doit à ce point de vue subir le châtiment, puisqu’il ne s’est pas montré capable de faire respecter ses droits de mari ».
Depuis longtemps, l’Âne est ainsi considéré comme un animal ridicule. Les rois eux même se punissaient en se traitant d’Âne. Cependant, dans la chrétienté, l’Âne était considéré comme le compagnon comprenant le mieux la volonté divine. C’est ainsi qu’on le voit près du berceau de Jésus, ou lorsque celui ci entra dans Jérusalem sur un Âne. Les Ânes sont d’une autre nature que vu plus haut, ils sont les symboles de l’humilité, de la simplicité, de la pauvreté, du dépouillement (matériel), d’ascétisme, de vérité, de révélation, d’initiation, de sagesse et ils possèdent toutes les vertus. Il symbolise aujourd’hui la douceur, malgré la bêtise qu’on lui impose, ainsi que la paresse et la luxure
Au sens chamanique du terme, on retiendra que ce totem est un caractère pratique, sociable et persistant. Étant souvent dépendant affectivement, il dépérit si ses proches lui sont enlevés. Il incite donc à garder les liens avec ceux qui lui sont chers. L’Âne nous enseigne que tout travail devrait être bien fait, peu importe le temps que cela prendra pour l’achever. Il nous élève également spirituellement, nous aidant à comprendre les messages de l’au-delà, et nous enseigne la patience.
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