Un cygne sauvage en hiver
Posté par othoharmonie le 2 novembre 2015
En hiver, les cygnes sauvages fuient le nord, trop froid, et se retrouvent par centaines plus au sud, là où ils pourront se nourrir. Ces rassemblements, qui atteignent parfois plusieurs milliers d’oiseaux, sont constitués de multiples petites unités composées de quelques oiseaux seulement, qui reconnaissent ceux qui leur sont proches à leur aspect extérieur, à leur comportement et à leur voix.
Les familles, représentées par un couple d’adultes et leurs petits nés dans l’année, forment des groupes de six oiseaux en moyenne, qui côtoient des bandes de jeunes en nombre variable, selon les moments. Âgés d’un ou deux ans, ils sont souvent compagnons de la même nichée.
Se rencontrent également dans cette multitude des jeunes oiseaux qui sont suffisamment âgés pour s’apparier mais trop jeunes pour avoir encore niché et qui vivent en couples ; ce sont les cygnes « fiancés », qui le restent un an au moins et parfois plus.
Ce grégarisme peut s’expliquer par la tranquillité et par la disponibilité de nourriture rencontrées, qui attirent en certains lieux une forte concentration de populations hivernantes. De plus, le grand nombre est un indéniable gage de sécurité : un oiseau au moins garde son attention éveillée à chaque instant, pour donner l’alerte en cas de danger. En outre, les cygnes unissent leurs efforts pour s’opposer à un prédateur.
Les déplacements occasionnés pour s’alimenter ne doivent pas faire dépenser au cygne plus d’énergie que ne pourra en apporter la nourriture une fois consommée. Ainsi, pour préserver cet équilibre énergétique, les cygnes ont parfois intérêt à rester immobiles, sans brûler leurs précieuses calories, et à ne pas se nourrir jusqu’au lendemain. Ces oiseaux supportent bien le froid, mais, lorsqu’une épaisse couche de neige recouvre le sol et que les eaux douces au bord desquelles ils vivent sont prises par le gel, ils doivent fuir vers le sud, avec l’espoir de trouver des régions au climat plus clément.
Son attitude menaçante :
Cette attitude peut revêtir différents aspects, selon qu’elle est employée comme une simple mise en garde ou comme une réelle attaque. Au plus fort de son agressivité, le cygne sauvage écarte les ailes, gonfle les plumes de son cou et pointe la tête vers le sol. Quand cette posture a lieu sur l’eau, l’animal peut immerger totalement la tête. Si, malgré le signal très clair, l’adversaire persiste, l’affrontement est inévitable.
Intimider l’adversaire, séduire et triompher
Les démonstrations revêtent de multiples aspects selon qu’elles sont agressives, visent la séduction ou signalent l’acceptation. Les attitudes d’intimidation sont en fait destinées à éviter des combats qui pourraient dégénérer. Il est indispensable que les affrontements soient ainsi ritualisés pour que l’espèce ne s’épuise pas lors de luttes meurtrières, à la longue dommageables. Le comportement traduisant l’agressivité sexuelle et visant à écarter un rival rappelle, en plus intensif, celui adopté pour vider une querelle au sujet, par exemple, d’une même source de nourriture.
La parade nuptiale préludant à l’appariement est beaucoup moins spectaculaire. Le mâle se place face à la femelle et, les plumes du cou hérissées, il tourne la tête de droite et de gauche. Si la femelle accepte de se lier à ce prétendant, elle indique son consentement en adoptant la même attitude que lui.
Lorsque des incidents se produisent, notamment si un mâle tente de supplanter un autre cygne déjà apparié, ce dernier, après avoir écarté l’intrus, se livre, avec sa femelle, à une gestuelle particulière, la « cérémonie du triomphe » (elle a également lieu lors de retrouvailles conjugales et s’accompagne d’un duo vocal sonore).
Lors des départs migratoires, l’ornithologiste J. Kear a observé que les groupes hivernaux se dissociaient et que seuls les couples anciens et ceux nouvellement constitués, c’est-à-dire les cygnes adultes et sexuellement matures, s’envolaient vers des régions septentrionales, pour rejoindre les lieux de nidification.
Publié dans CYGNE | Pas de Commentaire »