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Papillons et fleurs évoluent ensemble

Posté par othoharmonie le 21 septembre 2015

 

 

papillonHormis en Antarctique, les papillons de nuit se rencontrent jusque dans les contrées les plus hostiles, y compris certaines régions polaires et de haute montagne, jusqu’à environ 3 000 m d’altitude. On y trouve cependant peu d’espèces, la plupart vivant dans les régions tempérées et, surtout, tropicales.

Les papillons, ne contrôlant pas la température de leur corps, dépendent de la température extérieure et sont très sensibles aux conditions climatiques, qui déterminent le moment de l’éclosion, la durée du développement larvaire, celle du repos avant la métamorphose (diapause nymphale) ainsi que le nombre des générations annuelles. Dans ce domaine, les exigences et les tolérances varient énormément d’une espèce à l’autre. Ce qui explique que certaines espèces aient une large répartition, comme la fiancée (Noctua pronuba), et que d’autres, comme les processionnaires ou le papillon isabelle (Actias isabellae), n’occupent que des surfaces très restreintes, ce dernier ne se rencontrant que dans le sud de la France et en Espagne.

Les milieux naturels peuplés par les papillons de nuit sont très divers, ceux-ci ayant colonisé presque tous les habitats terrestres, et même le milieu aquatique, comme les chenilles de nymphalidés qui vivent sous des feuilles flottantes et possèdent des organes respiratoires adaptés à la vie aquatique.

Les milieux les plus favorables aux papillons sont ceux qui offrent de bonnes conditions d’ensoleillement, de luminosité, d’humidité et de diversité végétale : forêts, haies, bocage, bords de rivière, zones humides, prairies, pelouses alpines. On rencontre cependant ces insectes jusque dans les villes, où, toutefois, la faible diversité des habitats limite le nombre des espèces présentes.

Enfin, suivant les variations climatiques certains papillons nocturnes effectuent de véritables migrations. Le sphinx tête-de-mort (Acherontia atropos) quitte l’Afrique et l’Asie méridionale pour l’Europe au début de l’été ; ses descendants survivent avec difficulté aux hivers européens, qu’ils endurent à l’état de chrysalide. Au début de l’été, le sphinx du laurier-rose (Daphnis nerii), qui vit en Afrique et en Asie tropicales ainsi qu’au sud de l’Europe, migre vers le centre et le nord des continents. Inversement, le gamma (Autographa gamma), une noctuelle, se dirige vers le sud de l’Europe à l’automne. Souvent, les migrateurs ne vivent pas assez longtemps pour entreprendre le vol de retour. 

Comme les abeilles, les papillons assurent la pollinisation des fleurs qu’ils visitent. C’est le nectar dont ils se nourrissent qu’ils recherchent dans la fleur. Attirés par sa couleur et son parfum, ils se posent sur la corolle, ou bien, comme les sphinx, aspirent le nectar en vol. En partant, ils emportent avec eux des grains de pollen accrochés aux poils de leur corps ou sur leur trompe. Ils les déposeront lors de leur visite à une autre fleur, assurant ainsi la fécondation croisée.

Les corolles des fleurs présentent une morphologie différente selon les papillons qui les pollinisent : les fleurs que visitent les sphinx ont une corolle en tube, dans lequel le papillon plonge sa longue trompe tandis qu’il se maintient en vol stationnaire. De nombreuses autres fleurs, pollinisées par les papillons nocturnes, ne s’ouvrent et ne diffusent leur parfum que la nuit. Inversement, les papillons ont évolué au cours des temps vers une meilleure adaptation aux fleurs : le sphinx du liseron possède une trompe de plus de 10 cm de long, qui lui permet d’accéder au nectar. Ainsi, fleurs et papillons ont évolué de concert (on parle de coévolution), pour le bénéfice réciproque des deux partenaires.

Des virus aux mammifères, en passant par les bactéries, les champignons, les insectes, les reptiles et les oiseaux, les ennemis naturels des papillons de nuit sont nombreux. Si le papillon est menacé à tous les stades de sa vie, de l’œuf à l’adulte, ce sont surtout les chenilles et les chrysalides qui sont dévorées ou parasitées.

Des couleurs pour se défendre

La dissimulation est la seule protection de l’œuf : celui-ci est souvent de teinte verdâtre, déposé sous les feuilles, ou recouvert de poils. Les chenilles, très recherchées, ont des moyens de défense variés, parfois très complexes. Le plus souvent, les chrysalides, condamnées à l’immobilité, sont cachées ou enfouies dans le sol.

Le camouflage est la défense la plus passive répandue. Ainsi, au repos, les papillons de nuit adultes sont de la couleur de leur support habituel, écorce, rocher ou lichen, ou bien imitent la forme d’une feuille morte, par exemple. C’est le cas de Gastropacha quercifolia, dont la ressemblance avec une feuille tombée à terre est si convaincante qu’elle lui a valu son nom courant : la feuille morte du chêne.

La fuite, en vol ou en piqué, est la défense active la plus courante. L’attaque du sphinx tête-de-mort(Acherontia atropos), les couleurs vives des ailes de la fiancée (Noctua pronuba), brusquement déployées, les ocelles colorés des saturniidés imitant de grands yeux sont autant de façons d’intimider l’attaquant. La dissuasion est sans doute la plus élaborée des défenses : la sésie apiforme (Sesia apiformis) adulte imite à s’y méprendre le frelon (mimétisme batésien) – elle est d’ailleurs aussi appelée sésie frelon –, et les raies rouges et noires de la chenille du séneçon ou goutte de sang (Tyria jacobaea) signalent qu’elle n’est pas comestible (mimétisme mullérien).

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Isabelle, papillon de nuit

Posté par othoharmonie le 21 septembre 2015

 Isabelle

Appartenant à la famille des saturnidés, l’isabelle, appelée aussi isabelle de France ou papillon vitrail, vit dans les forêts de conifères de moyenne montagne et fait partie des trop rares papillons européens officiellement protégés. Sa beauté et la forme de ses ailes sont exceptionnelles pour un papillon nocturne non tropical.

La femelle dépose ses œufs sur les rameaux du pin sylvestre , du pin laricio et du pin à crochets , dont la chenille dévore les aiguilles en commençant par leur extrémité.

D’abord d’un brun-vert foncé avec des tubercules épineux noirs, la chenille devient, en grandissant, d’un beau vert vif s’ornant de protubérances rouges et blanches couvertes de longues soies. Les segments de son thorax sont alors soulignés de jaune.

Pour se transformer, elle s’enfouit dans la végétation du sol forestier, recouvert de mousses sèches, ou s’enterre. La chrysalide est protégée par un cocon de soie lâche mais résistant, tissé en un peu plus de 24 heures. Les nymphes de l’isabelle hivernent, parfois deux fois, avant de se métamorphoser. La tête, le thorax et l’abdomen de l’adulte sont protégés par une cuticule composée de segments articulés les uns aux autres au niveau de zones flexibles. Tout le corps est recouvert d’écailles colorées et de poils.

Les deux yeux comprennent des centaines d’unités visuelles, ou ommatidies, constituées d’un cône cristallin et de cellules visuelles. Les yeux des papillons de nuit sont adaptés à la vision nocturne : chez les papillons diurnes, chaque ommatidie donne une image distincte, comme un œil indépendant ; chez les nocturnes, l’image est formée des informations visuelles se chevauchant, transmises par plusieurs ommatidies simultanément. Si elle perd ainsi en netteté, l’image bénéficie d’un apport considérable de lumière (mille fois plus, environ, que chez le papillon diurne). Certaines espèces de papillons possèdent des yeux simples plus petits, les ocelles, cachés sous les poils de la tête.

Chez la majorité des papillons, la mâchoire, modifiée, forme un tube creux constitué d’anneaux cornés, la trompe, qui permet au papillon d’aspirer les aliments liquides. Chez l’isabelle, la trompe est atrophiée, les adultes ne se nourrissant pas.

La première des trois paires de pattes, pourvue des organes gustatifs et olfactifs, est atrophiée chez l’isabelle qui, de plus, ne possède aucun organe auditif ni même de tympans.

L’opalescence et l’ornementation de ses ailes (deux paires), à dominante bleu-vert pâle, avec des nervures et des marges brun-rose, ont donné au papillon isabelle l’autre nom de « papillon vitrail ». La base des ailes est couverte de poils jaunes et bruns, et chaque aile porte, à peu près en son centre, un ocelle transparent, cerclé de bleu, de rose, de jaune et de noir. Les ocelles des saturnidés auraient pour but d’effrayer un éventuel agresseur en évoquant un animal : carnivore, mammifère ou rapace dont le regard fixe la proie.

Chez les papillons de jour, le simple chevauchement des ailes assure leur cohésion lors du vol, tandis que chez les papillons de nuit un lobe de l’aile antérieure, le joug, ou, sur l’aile postérieure, le frein, renforcent leur solidarité.

La circulation de l’hémolymphe est assurée par le cœur, allongé en tube et situé sous le dos.

L’abdomen, assez mou, est composé de dix segments. Les organes génitaux s’y trouvent : chez le mâle, les deux testicules débouchent par deux spermiductes dans le canal éjaculateur, lui-même prolongé par l’organe copulateur. Ce dernier est entouré de deux valves génitales, dont le rôle est de maintenir la femelle au cours de l’accouplement. Les ovaires de celle-ci contiennent des ovules à différents stades de maturation. Les ovules mûrs sont fécondés dans le vestibule, puis recouverts d’une substance produite par les glandes accessoires.

Les papillons possèdent neuf paires d’orifices respiratoires, répartis sur le thorax et l’abdomen, s’ouvrant sur des trachées (tubes respiratoires) très ramifiées, qui assurent la pénétration directe de l’oxygène jusqu’aux cellules. Le système nerveux comprend le cerveau et se prolonge jusqu’à l’extrémité du corps par une chaîne nerveuse ventrale, formée de ganglions disposés par paires.

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