VER DE TERRE ET CROYANCES
Posté par othoharmonie le 27 juin 2015
Selon une croyance populaire, un ver de terre coupé en trois donnerait naissance à trois vers de terre. En réalité, coupé en deux, une seule partie peut éventuellement survivre selon la position de la coupure par rapport aux organes vitaux qui sont la tête et les organes sexuels, dans ce cas il reconstitue en partie les anneaux manquants : ce phénomène d’autotomie suivi derégénération, limité chez le ver de terre, est en effet souvent confondu avec celui de vers marins au pouvoir de régénération plus important (planaires, Nereis).
On entend parfois dire que si l’on découpe un ver de terre en deux, les deux moitiés vont repousser et donner, à terme, deux vers de terre en bonne santé. Certains disent même que l’on peut découper un ver en trois, quatre, … et obtenir autant de petits vers vivants. Tout cela est malheureusement faux !
Cette idée reçue très répandue s’explique probablement en partie par le fait que, quand un ver de terre est coupé en deux, ses deux moitiés continuent à se tortiller pendant un certain temps. Cela ne signifie malheureusement pas pour autant qu’elles vont survivre très longtemps…
Même si cela n’est pas forcément évident à l’oeil nu, les deux extrémités d’un ver de terre ne sont en effet pas équivalentes : il a, comme nous, une « tête » et un « derrière » ! Son extrémité avant contient les organes vitaux essentiels à sa survie : sa bouche, son cerveau et ses coeurs (car il en a plusieurs !), pour ne citer qu’eux. Le reste du corps est moins important et contient principalement un long intestin qui se prolonge jusqu’à l’extrémité arrière.
« Heureusement », les vers de terre possèdent réellement des propriétés de régénération exceptionnelle : si le découpage ne les a pas endommagés, il est possible (mais pas garanti !) que le morceau qui contient les organes vitaux d’un ver de terre coupé en deux parvienne à survivre et que le reste de son corps repousse lentement. C’est probablement à cause de cette propriété (bien réelle) qu’est née l’idée (complètement fausse) qu’un ver de terre peut être découpé à volonté en autant de morceaux viable qu’on le souhaite.
Une idée fausse supplémentaire circule également : certains prétendent que c’est le morceau le plus long du ver de terre qui survit, tandis que l’autre meurt. En réalité, cela dépend évidemment de la façon dont le ver de terre est découpé : un long morceau dépourvu de bouche, de cerveau et de coeur ne peut pas survivre !
En bref, si un ver de terre se fait couper en deux, il est possible que sa moitié « avant » parvienne à repousser. La moitié « arrière », par contre, va inévitablement mourir. Pas la peine, donc, de découper des vers de terre pour le plaisir : c’est inutilement cruel et pas particulièrement amusant à regarder.
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