QUI EST LE VER DE TERRE
Posté par othoharmonie le 23 juin 2015
Le ver de terre est un animal fouisseur qui contribue au mélange permanent des couches du sol.
Sa diversité spécifique et génétique, son activité et son écologie en font un acteur majeur dans la structuration et l’entretien des propriétés physiques des sols, dont leur capacité à retenir et épurer l’eau et dans la qualité du fonctionnement des agroécosystèmes.
La géodrilologie est la branche de la zoologie dont l’objet est l’étude des vers de terre.
Les vers de terre sont omniprésents dans les sols tropicaux ou tempérés (sauf quand ils sont très acides). Au sein de la diversité d’organismes peuplant le sol, ils représentent le groupe dont la biomasse est la plus importante. Leur diversité taxonomique est très importante (3 627 espèces lombriciennes recensées en 1994 ; estimées à 7 000, voire beaucoup plus, au total).
Leur présence varie selon les milieux. Ainsi on peut trouver 10 individus/m² dans une forêt d’épicéas tempérée, 30 individus/m² dans une prairie maigre, 250 individus/m² dans une forêt de feuillus ou un champ et jusqu’à 500 individus/m² dans un pâturage. L’épandage de fumier solide de bovin, dans une proportion de 50 tonnes à l’hectare par année, augmente le nombre de Lumbricus terrestris (anéciques) de près de 250 %, leur nombre dépassant 1000 individus/m², ce qui représente 5 tonnes de vers de terre à l’hectare4.
Des recensements montrent généralement que cette abondance est beaucoup plus réduite au sein des parcelles agricoles labourées et monoculturales ou en présence de pesticides. En effet, depuis un siècle, certains terrains sont passés de 2 tonnes de vers de terre à l’hectare à 50 kg ou moins.
Selon les sols, le climat et les espèces de lombrics, on estime entre 40 et 120 tonnes de turricules qui sont excrétés par an et par hectare, autrement dit toute la terre d’un jardin ou d’un champ passe dans le tube digestif des lombrics en une cinquantaine d’années.
Les vers de terre appartiennent au groupe cœlomate, tripoblastique protostomien, à la sous-classe des Oligochètes (littéralement : qui ont peu de poils), à l’ordre des Haplotaxida et au sous-ordre des Lumbricina.
Les caractéristiques de morphologie sont utilisées par les systématiciens pour classer les vers de terre. Ces caractéristiques sont : la position segmentale du clitellum sur le corps, la longueur du corps, sa forme (cylindrique ou aplatie), le nombre de segments corporels, le type et la position des soies, la description du prostomium, le péristomium, la position externe et la morphologie des orifices génitaux, le type de renflements glandulaires sur le clitellum.
Chaque segment est généralement garni de quatre paires de courtes soies sur la face ventrale (vers tempérés) ou d’une rangée de soies tout autour (nombreuses espèces tropicales). Ces soies ont des tailles et formes variées selon le mode de vie et de locomotion.
Les deux premiers segments et le dernier n’ont pas de soies et ont un rôle particulier : pointe pour le premier, bouche pour le deuxième et anus pour le dernier. Le premier segment est appelé prostomium (tête réduite par évolution régressive), le second peristomium , et le dernier pygidium.
Du fait d’une respiration cutanée (les vers de terre ne possèdent pas de poumons), le corps doit rester humide pour permettre la respiration et éviter la déshydratation.
Certains vers de terre d’Amérique centrale et du Sud peuvent atteindre les 3 mètres.
Le ver de terre possède une chaîne nerveuse ventrale (hyponeurien), et un système circulatoire fermé.
Le système circulatoire comprend un gros vaisseau dorsal contractile où le sang est propulsé vers l’avant. Cinq à sept paires de cœurs latéraux reprennent le sang et l’envoient vers l’arrière dans un vaisseau ventral.
Le tube digestif est assez élaboré et comprend une bouche, un pharynx qui peut servir de ventouse pour tirer les aliments dans les galeries et de broyeur pour les triturer. Les aliments passent ensuite dans le jabot, reçoivent un apport de carbonate de calcium des glandes de Morren, passent dans le gésier qui continue le broyage et atteignent enfin l’intestin. C’est là qu’est produit le complexe argilo-humique. La forte activité microbienne de son tube digestif permet au lombric de consommer 20 à 30 fois son volume de terre quotidiennement.
La couleur du corps est le plus souvent du rose au marron, parfois irisé avec des reflets violets. Quelques espèces sont très colorées (orange ou turquoise, notamment chez certains Trigasterd’Amérique centrale).
Le ver de terre se déplace dans un mouvement péristaltique, par contractions asynchrones des muscles longitudinaux et circulaires des segments qui prennent appui sur les cavités cœlomiques. Ces déformations des segments de l’hydrosquelette permettent la mobilité de l’animal.
Il existe de très nombreuses espèces de lombrics réparties sur toute la surface du globe, les plus grands, tels que Megascolides australis ou Driloleirus macelfreshi vivent pour la plupart en zone tropicale.
En France, les espèces Lumbricus terrestris (ver de terre commun), Lumbricus rubellus ou Eisenia fetida (ver du fumier) sont les plus fréquentes.
Certaines espèces vivent dans le bois mort et la matière en décomposition. D’autres circulent dans le sol essentiellement horizontalement, et d’autres encore verticalement (ce sont celles qui laissent des turricules caractéristiques en surface).
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