LA VIE DU CAMELEON
Posté par othoharmonie le 11 juin 2015
Dans la grande classe des reptiles, l’ordre des squamates regroupe les serpents, les amphisbènes (petits reptiles sans pattes et quasiment aveugles qui se nourrissent de termites) et les lézards lato sensu, dont font partie les caméléons. Leur plus ancien ancêtre commun connu, Prolacerta, a dû apparaître au début de l’ère secondaire, il y a entre 204 et 250 millions d’années. Mais on ignore à quelle époque ces trois grands groupes se sont différenciés. On sait seulement que les premiers vrais lézards dont on ait retrouvé la trace datent du jurassique supérieur, il y a quelque 180 à 140 millions d’années. C’est alors, en effet, qu’apparaît en Europe Bavarisaurus, sans doute annonciateur des premiers iguanes. À leur tour, ces iguanes (sous-ordres des Iguania), vont se diversifier ; seuls subsistent aujourd’hui les iguanes vrais, les agames et les caméléons. Avec son crâne étroit et haut se prolongeant en casque proéminent, son museau court, le genre Mimeosaurus, dont on a retrouvé, en Amérique du Nord, des fossiles datant du crétacé, est sans doute un des premiers caméléons.
De nos jours, les iguanes habitent surtout les régions chaudes. Les iguanes vrais (à l’exception de rares genres vivant dans les îles Fidji ou à Madagascar) se dispersent sur tout le continent américain, et aux Antilles. Les agames, leurs cousins, peuplent plutôt l’Ancien Monde : l’Asie, l’Australie et l’Afrique, à l’exception de Madagascar, terre privilégiée de la troisième famille, les caméléons.
C’est en effet dans cette île que ceux-ci sont aujourd’hui le mieux représentés, avec plus d’une soixantaine d’espèces. Mais ils occupent aussi l’Afrique, du nord au sud, les Seychelles, le Moyen-Orient, l’Inde et Sri Lanka. Le caméléon commun (Chamaeleo chamaeleon) est la seule espèce à avoir pénétré en Europe, par l’Espagne, le Portugal, par la Sicile ou encore par Malte et le Péloponnèse.
Le caméléon est un reptile qui ne rampe pas, il marche ou grimpe dans les arbustes ou les buissons. À terre, il avance toujours très lentement et avec beaucoup de prudence, mais, dans les arbres, c’est un habile acrobate. Ses cinq doigts, soudés en deux groupes (l’un de deux doigts et l’autre de trois), opposables l’un à l’autre, forment comme une pince qui lui permet de s’agripper aux petites branches. Quand elles sont trop grosses et qu’il ne peut les enserrer entièrement avec ses mains ou avec ses pieds, il s’accroche aussi avec ses griffes.
Pour assurer encore mieux sa prise, le caméléon utilise sa queue comme cinquième main : il forme une véritable « clef de sécurité » en l’enroulant autour du support. Le « verrouillage » de l’ensemble est efficace et il est très rare de voir un caméléon tomber de son perchoir. Par les positions improbables qu’il peut prendre parmi les feuillages, paraissant ignorer toute différence entre le haut et le bas, il semble ne connaître ni pesanteur ni peur du vide.
Quand le caméléon marche à terre (ce qu’il fait relativement bien sur les terrains meubles, mais moins facilement sur les surfaces lisses), son corps s’allonge, sa queue se relève et il se dresse sur ses pattes en s’appuyant sur le sol de toute la surface de ses doigts. Pendant que trois pattes restent en appui, une seule se déplace, même lorsqu’il fuit un danger.
Solitaire et routinier
Les caméléons mènent une vie solitaire et territoriale. En général, chaque caméléon adopte un arbuste ou un buisson dont il fait son gîte et où il se repose la nuit. Il le quitte parfois le matin, suivant les mêmes tracés routiniers chaque jour, pour aller se réchauffer au soleil avant de se poster pour la chasse. Les caméléons défendent leur territoire contre leurs congénères. Le seul moment où ils supportent un individu du sexe opposé est celui de la reproduction. En revanche, pendant cette période, les femelles sont très agressives entre elles, et les mâles se livrent à de violents combats qui peuvent entraîner la mort d’un des protagonistes.
En Espagne, le caméléon commun, après son repos hivernal, qui dure de décembre à mars, ne retrouve vraiment son activité normale qu’au milieu du printemps. Il est alors actif surtout tôt le matin et en fin de journée, évitant les heures les plus chaudes. Le matin, il se réchauffe très vite en dilatant ses muscles intercostaux pour exposer la plus grande surface possible de son corps au soleil ; ses flancs deviennent alors presque entièrement noirs. C’est ainsi qu’il semble réguler sa température.
Source Encyclopédique
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