L’émotion le fait changer de couleur
Posté par othoharmonie le 22 mai 2015
Le caméléon ne possède ni mâchoire puissante ni venin pour se défendre contre les agressions. Ses armes, plus subtiles, sont l’immobilité et le camouflage. Les bandes, les marbrures, les épines, les cornes et autres protubérances diverses qui ornent son corps, ainsi que la forme de celui-ci, très aplati dans le sens vertical, contribuent à fondre le caméléon dans le feuillage. De plus, il oscille perpétuellement ; ces incessants balancements, propres à l’espèce, aident sans doute à dissimuler l’animal dans une végétation agitée par le vent.
Quant à sa faculté de changer de couleur, depuis les études de H. Parker en 1938, elle n’est plus considérée par les scientifiques comme un art du camouflage adapté au milieu, mais comme l’expression des émotions ou des variations de température du caméléon. Il est quasiment impossible de repérer dans un feuillage un caméléon « affichant » des tons verts. Mais ce même caméléon, s’il sent une menace, peut devenir pâle d’inquiétude ou noir de colère : c’est là une bien mauvaise manière de se dissimuler ! De même, sur la peau du caméléon commun effrayé apparaîtront des bandes brunes et jaunes qui trahiront sa peur.
Chez le caméléon, sous l’effet d’excitations physiques ou émotionnelles, des cellules (ou chromatophores) de la peau, de nature huileuse ou riches en granulations de mélanine ou en pigments colorés, se rétractent ou bien étalent leurs ramifications. Ainsi, au repos, le caméléon est à dominante vert clair ou jaune ; lorsque la température est basse, il perd de ses couleurs et devient gris ; lorsqu’il s’apprête à combattre, il devient brun rougeâtre.
Le caméléon ne supporte aucun intrus sur son territoire, qu’il soit prédateur mal intentionné, simple « passant » ou individu de sa propre espèce, y compris du sexe opposé (en-dehors de la période de reproduction). Il tente aussitôt d’impressionner l’importun : il gonfle démesurément son corps, se dresse sur ses pattes et se balance de droite et de gauche, en ouvrant grande la gueule pour souffler et même parfois grogner !
C’est lors de leurs déplacements au sol que les caméléons semblent le plus vulnérables. Ils sont alors à découvert pendant une longue durée et ne peuvent s’accrocher à un support en cas de menace ; s’ils doivent traverser une portion de sable en plein soleil, ils deviennent brun foncé, presque noirs.
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