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Primates humanisés et orchestres de singes

Posté par othoharmonie le 14 mai 2015

ursinus_2En Égypte ancienne, les échanges commerciaux, les tributs offerts aux vainqueurs, ainsi que les cadeaux échangés entre puissants ont favorisé l’introduction de différentes espèces de petits singes à queue dans le pays, principalement des babouins et des colobes. Dans l’art, le primate le plus représenté est le babouin hamadryas. Le thème récurrent du simien témoigne du vif intérêt porté à ces animaux, qui apparaissent assis sur des chars de marchandises, accrochés au cou de girafes, tenus en laisse ou installés sur une épaule. Admis dans l’en­tourage des souverains en tant qu’animaux de compagnie, ils vivent dans leurs appartements privés. Des scènes de la vie quotidienne les montrent attachés à côté des trônes, tenant des fruits dans les mains, en train de danser, ou encore sous les traits de musiciens jouant de la mandoline, de la flûte ou de la lyre. 

En Mésopotamie, il n’existe aucune espèce de primate autochtone. Les singes sont pourtant déjà men­tionnés à Babylone, au temps très ancien de l’Akkadien Narâm-Sîn, « roi des quatre rives du monde » (2254-2218 av. J.-C.). La présence des primates, dans l’art et l’artisanat, est principalement due à une influence égyptienne (à partir du IIe millénaire), progressivement supplantée par une emprise hellénistique. Parfois extrêmement pré­cises et réalistes, différentes représentations dépeignent les simiens en train de servir des boissons aux membres d’un orchestre constitué de bêtes, honorés lors de rites dédiés à certains dieux ou adoptés par des particuliers comme animaux familiers à la mode. 

Le roi assyrien Asurnasirpal II possédait des singes parmi les espèces remarquables exhibées dans ses parcs. À Ur, dès 2000 av. J.-C., des oeuvres montrent des simiens extrêmement proches des humains : ils sont tenus en laisse, sont accroupis sur l’épaule ou sur la tête de leur proprié­taire. 

En Asie Mineure, la présence de primates est elle aussi déjà attestée à des périodes très reculées. Des statuettes, poteries, amu­lettes et vases égyptiens, ornés de figures simiesques, ont été décou­verts en Palestine, en Syrie, et dans différentes îles de la mer Égée. Une sculpture en ivoire, originaire de Syrie du Nord, figure un singe debout qui porte des vêtements, un collier, et tient un vase. 

D’autres oeuvres présentent des primates bipèdes, des cynocéphales accroupis, des singes musiciens ou des mères tenant leur petit dans les bras. Dans la Bible (Rois, 10,19-22 ; Chroniques, 9,21), des simiens sont évoqués dans les listes de marchandises importées par les Hébreux. Les références aux singes apparaissent plus tard dans la littérature rabbinique, mais elles se rapportent à une tradition ancienne. Leur forte ressemblance physique et comportementale avec les humains les rend dangereux aux yeux des érudits. 

Le fait de les voir en rêve est interprété comme néfaste, en raison de la laideur imputée à l’animal, qui incarne une catégorie d’emblée inférieure à l’Homme : il est à Adam ce qu’Adam est à Dieu. Tournés en ridicule, les simiens sont néanmoins considérés comme des objets de luxe. Dans les récits rab­biniques anciens, ils remplissent des fonctions de serviteurs et sont notamment éduqués à verser de l’eau sur les mains de leur maître, ainsi que sur celles de ses convives. De même que les représenta­tions égyptiennes ou assyriennes qui exhibent des singes richement vêtus, ou d’habiles musiciens, ces descriptions témoignent des capacités d’imitation des primates et de leur intégration dans la vie quotidienne, dès les temps archaïques. 

 

SOURCE : Petite Histoire des Grands Singes 

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