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Le plus beau des singes est laid, comparé à l’espèce humaine

Posté par othoharmonie le 14 mai 2015

albifrons_editDès le VIIe siècle avant notre ère, les primates sont également présents dans certains poèmes, fables, satires et divers écrits phi­losophiques. Ils incarnent notamment la laideur et la disgrâce la plus extrême, ou figurent des êtres maléfiques, intrigants et rusés. Au VIe siècle av. J.-C., époque à partir de laquelle les singes deviennent familiers, les simiens jouent différents rôles dans les fables d’Ésope. Ils constituent des sujets parfaits pour incarner le personnage de l’anti-héros, dont le poète grec est le précurseur. Au IVe siècle av. J.-C., Platon juge que le singe (pithêkos) est un piètre imitateur de l’Homme. Il est en effet doté d’un intellect sans profondeur et d’une pensée sans justesse. 

Le philosophe ajoute que « Le plus beau des singes est laid, comparé à l’espèce humaine  » et précise que « Le plus savant des hommes comparé à Dieu ressemble à un singe quant à la sagesse, à la beauté et à tout le reste  ». Selon lui, le primate tente de se faire passer pour un homme, mais il n’est qu’un bouffon, un imposteur avide et un vil imitateur qui suscite le rire. Dans son Histoire des animaux, Aristote expose les ressemblances entre humains et pri­mates. Dans le chapitre 8 du livre II (« Les singes, les cynocéphales »), qu’il consacre aux singes, il les considère dotés « d’une nature qui participe à la fois de celle de l’homme et de celle des animaux à quatre pieds […]  ». Il dit aussi que « Leur visage présente de nombreuses similitudes avec l’homme, car ils possèdent des narines et des oreilles voisines, et des dents comme celles de l’homme  […] ».

 

Ayant forme humaine, ils ont des mains, des doigts et des ongles « semblables à ceux de l’homme, sauf que tout cela est plus bestial ». Par ailleurs, de nombreux auteurs de l’Antiquité dépeignent les singes en tant qu’animaux domestiques, élevés pour rendre de menus services, compagnons de jeu ou intégrés dans les familles comme des enfants. En Afrique du Nord, les macaques de Barbarie vivent en hôtes dans les maisons, partageant la table des habitants. « En 310 avant J.-C., Diodorus décrivit l’une de ces villes situées près de Carthage. Il raconte que les quadrumanes jouissaient de la considé­ration des habitants qui donnaient à leurs enfants des noms de singes. Ceux qui tuaient un de ces animaux étaient passibles de la peine de mort ». Rassemblant tous les savoirs de son époque à propos des simiens et des hybrides, l’écrivain et naturaliste Pline l’Ancien évoque leurs étonnantes similitudes avec les hommes, leurs capa­cités d’imitation et leur extraordinaire intelligence. Il précise qu’il existe plusieurs espèces de singes : les Satyres, les Choromandae et les Syrictae. Il s’agirait respectivement de gibbons, de babouins et d’orangs-outans. L’historien grec Plutarque estime que les simiens ne peuvent remplir aucune fonction, si ce n’est celle d’amuseur public. Au IIe siècle, le sophiste Elien attribue également des comportements humains au singe. Il le décrit sous la figure du cocher, menant un attelage de chèvres. À partir de cette époque, les Romains côtoient, eux aussi, différentes espèces de primates.

 

SOURCE : Petite Histoire des Grands Singes

 

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La domestication des Simiens

Posté par othoharmonie le 14 mai 2015

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Implantés dans les régions de la côte septentrionale de l’Afrique de l’Ouest, où les simiens étaient accueillis dans les familles comme animaux familiers, les marchands phéniciens ont beaucoup contribué à faire connaître les espèces originaires d’Afrique dans des contrées dont elles étaient, jusque-là, totalement absentes. Ils ont également facilité la diffusion de thèmes artistiques égyptiens, assyriens et orientaux dans le bassin égéen, puis en Méditerranée. 

Peu de singes y arrivent vivants durant la période minoenne-mycénienne (2700-1200 av. J.-C.). Seuls les gens fortunés les importent ou les reçoivent en cadeau. Ils sont néanmoins peu à peu présents dans l’art. Des figurations de simiens sont ainsi visibles dans différents sites en Grèce ancienne à partir des années 1400 av. J.-C. C’est en Crète qu’on en trouve l’une des plus belles illustrations : des primates colorés en bleu, et sans doute réalisés d’après nature, sont représentés dans leur milieu naturel. On peut les admirer dans la Maison des fresques à Cnossos (minoen tardif). Des vases grecs, datant notamment de la période proto-corinthienne, prouvent qu’il existe des espaces de cohabitation entre singes et humains à cette époque. Différentes espèces sont représentées, parmi lesquelles le babouin. 

Plus tard, les voyages de Grecs illustres en Égypte, ainsi que les échanges commerciaux établis entre la Grèce et les îles égéennes, puis avec la ville d’Alexandrie, continuent à favoriser la diffusion des représen­tations égyptiennes dans le monde antique grec. Des relations s’ins­taurent également entre la Grèce et la Mésopotamie. Importés par les Carthaginois et par les Phéniciens, qui les côtoient depuis long­temps, les macaques de Barbarie se font assez communs en Grèce. Ils sont très prisés comme animaux de compagnie. Devenus popu­laires, ils apparaissent également dans l’art étrusque. 

SOURCE : Petite Histoire des Grands Singes

 

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Primates humanisés et orchestres de singes

Posté par othoharmonie le 14 mai 2015

ursinus_2En Égypte ancienne, les échanges commerciaux, les tributs offerts aux vainqueurs, ainsi que les cadeaux échangés entre puissants ont favorisé l’introduction de différentes espèces de petits singes à queue dans le pays, principalement des babouins et des colobes. Dans l’art, le primate le plus représenté est le babouin hamadryas. Le thème récurrent du simien témoigne du vif intérêt porté à ces animaux, qui apparaissent assis sur des chars de marchandises, accrochés au cou de girafes, tenus en laisse ou installés sur une épaule. Admis dans l’en­tourage des souverains en tant qu’animaux de compagnie, ils vivent dans leurs appartements privés. Des scènes de la vie quotidienne les montrent attachés à côté des trônes, tenant des fruits dans les mains, en train de danser, ou encore sous les traits de musiciens jouant de la mandoline, de la flûte ou de la lyre. 

En Mésopotamie, il n’existe aucune espèce de primate autochtone. Les singes sont pourtant déjà men­tionnés à Babylone, au temps très ancien de l’Akkadien Narâm-Sîn, « roi des quatre rives du monde » (2254-2218 av. J.-C.). La présence des primates, dans l’art et l’artisanat, est principalement due à une influence égyptienne (à partir du IIe millénaire), progressivement supplantée par une emprise hellénistique. Parfois extrêmement pré­cises et réalistes, différentes représentations dépeignent les simiens en train de servir des boissons aux membres d’un orchestre constitué de bêtes, honorés lors de rites dédiés à certains dieux ou adoptés par des particuliers comme animaux familiers à la mode. 

Le roi assyrien Asurnasirpal II possédait des singes parmi les espèces remarquables exhibées dans ses parcs. À Ur, dès 2000 av. J.-C., des oeuvres montrent des simiens extrêmement proches des humains : ils sont tenus en laisse, sont accroupis sur l’épaule ou sur la tête de leur proprié­taire. 

En Asie Mineure, la présence de primates est elle aussi déjà attestée à des périodes très reculées. Des statuettes, poteries, amu­lettes et vases égyptiens, ornés de figures simiesques, ont été décou­verts en Palestine, en Syrie, et dans différentes îles de la mer Égée. Une sculpture en ivoire, originaire de Syrie du Nord, figure un singe debout qui porte des vêtements, un collier, et tient un vase. 

D’autres oeuvres présentent des primates bipèdes, des cynocéphales accroupis, des singes musiciens ou des mères tenant leur petit dans les bras. Dans la Bible (Rois, 10,19-22 ; Chroniques, 9,21), des simiens sont évoqués dans les listes de marchandises importées par les Hébreux. Les références aux singes apparaissent plus tard dans la littérature rabbinique, mais elles se rapportent à une tradition ancienne. Leur forte ressemblance physique et comportementale avec les humains les rend dangereux aux yeux des érudits. 

Le fait de les voir en rêve est interprété comme néfaste, en raison de la laideur imputée à l’animal, qui incarne une catégorie d’emblée inférieure à l’Homme : il est à Adam ce qu’Adam est à Dieu. Tournés en ridicule, les simiens sont néanmoins considérés comme des objets de luxe. Dans les récits rab­biniques anciens, ils remplissent des fonctions de serviteurs et sont notamment éduqués à verser de l’eau sur les mains de leur maître, ainsi que sur celles de ses convives. De même que les représenta­tions égyptiennes ou assyriennes qui exhibent des singes richement vêtus, ou d’habiles musiciens, ces descriptions témoignent des capacités d’imitation des primates et de leur intégration dans la vie quotidienne, dès les temps archaïques. 

 

SOURCE : Petite Histoire des Grands Singes 

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