Le chimpanzé
Posté par othoharmonie le 11 avril 2015
Une légende africaine veut que le chimpanzé soit si agile qu’il peut rivaliser avec les oiseaux et atteindre des hauteurs vertigineuses, même si c’est en grimpant en haut d’un arbre et non pas en volant… Au xxe siècle, ce n’est pas aux oiseaux mais à l’homme que ce singe est comparé le plus fréquemment.
Les chimpanzés vivent en communautés d’au moins une vingtaine d’individus (jusqu’à une centaine ou plus) ; ils occupent un territoire, qu’ils défendent contre les voisins. Non pas par des barrières naturelles, mais par des frontières que les chimpanzés se transmettent d’une génération à l’autre. Dans les milieux les plus favorables (la forêt dense humide), les chimpanzés sont plutôt sédentaires : une petite dizaine d’individus se partagent une vingtaine de kilomètres carrés, dont ils ne couvrent qu’un dixième par jour. Dans les savanes sèches, à la périphérie est et ouest de leur aire de répartition, ils deviennent de vrais nomades : un groupe peut – d’un campement à l’autre – occuper une surface de plus de 700 km2.
À l’intérieur du groupe, chaque mâle a accès indifféremment à toutes les femelles pour la reproduction, ce qui ne l’empêche pas de poursuivre aussi celles des groupes voisins qui sont réceptives. Il arrive souvent que plusieurs mâles s’accouplent successivement avec la même femelle. Huit fois sur dix, c’est le mâle qui s’approche de la femelle ; elle lui présente l’arrière-train et se fait monter immédiatement sans qu’il y ait aucune parade sexuelle, mais il arrive parfois que ce soit la femelle qui prenne l’initiative, en se mettant en posture d’accouplement devant un mâle, qui s’exécute aussitôt (et en quelques secondes…).
Une société hiérarchisée
Chaque groupe est le maître sur son domaine vital. Si des étrangers s’y introduisent, il les chasse en poussant des cris, frappant sol et arbres, agitant des branches, etc. Mais il arrive que les domaines vitaux de groupes voisins empiètent l’un sur l’autre. La situation se règle alors grâce à la hiérarchie, car les groupes ne sont pas égaux entre eux : un groupe avec beaucoup de mâles adultes domine celui qui en compte peu. Ainsi, dans les zones où deux territoires se superposent, le groupe dominant est prioritaire sur le groupe dominé. Le second évite la zone lorsque le premier s’y trouve, ou la quitte sans bruit dès qu’il entend le groupe dominant approcher. De la même façon, à l’intérieur d’un groupe, il existe une hiérarchie stable entre les mâles adultes. Cela dit, comme la composition des groupes est très variable, quand les animaux se rencontrent, les relations de dominance sont moins bien établies que chez d’autres singes : le plus souvent, si deux individus se croisent sur une branche, le dominé s’écarte devant le dominant, ou bien le touche doucement sur les lèvres, la cuisse ou les régions génitales, pour faire acte de soumission.
Comme ils font leurs nids, ils se couchent
Dans la journée, les chimpanzés parcourent leur territoire à terre ou dans les arbres, mais, la nuit, ils nichent dans les arbres, entre 6 et 30 m au-dessus du sol. Chacun – sauf les jeunes, qui dorment avec leur mère – construit son propre nid chaque soir, avec des grosses branches et un confortable matelas de feuilles, près de l’endroit où il s’est nourri, ou bien réutilise un nid construit antérieurement.
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