Le mythe de L’oiseau parleur
Posté par othoharmonie le 7 avril 2015
Le parler des perroquets est lié à un don individuel à chaque animal mais c’est surtout un mythe. Bien sûr la plupart savent répéter quelques mots ou imiter quelques bruits. Et même les associer à un geste ou un objet, par exemple dire « santé ! » quand ils voient un verre ou une bouteille mais tout ça est très loin des capacités que les profanes s’imaginent.
Les phrases sont souvent composées de plusieurs mots courts comme par exemple : Qu’est-ce que c’est ? Cette petite phrase contient six mots ! Si un perroquet réussit à apprendre cinq phrases de ce style, on peut effectivement prétendre qu’il arrive à dire 30 mots – en vérité il s’agit seulement de cinq courtes expressions. Mais prenez un texte normal composé de 30 mots. Cela va être très difficile à lui apprendre.
Siffler ou imiter des bruits (chat, chien, sonnette, etc.) sont plus facile que parler. Un des meilleurs parleurs est sûrement un gis du Gabon du zoo de Knoxville. Mais lui aussi fait surtout rire avec ses bruitages.
Mark Steiger: « La grande difficulté consiste à faire parler un perroquet sur ordre et devant un public et tout cela sans être enfermé dans une cage. J’en ai trois qui parlent dans mon spectacle. Par contre mon meilleur parleur ne montre pas son don sur scène pourtant à la maison il prononce de nombreux mots et expressions. Il parle malheureusement seulement quand lui il veut mais pas sur commande. C’est le cas avec la plupart des perroquets parleurs.
Pour une émission de TV où je montrais mes jeux et tests d’intelligence le producteur m’avait fièrement annoncé qu’il avait aussi engagé un autre perroquet sur le plateau qui avait la réputation d’un imitateur fantastique. Etant intimidé celui-ci n’avait pas ouvert le bec durant le show! « .
Les gris du Gabon et les amazones imitent plus facilement les voix hautes de femmes et enfants et ils ont la réputation d’être les meilleurs parleurs. Evidemment il y a moins de personnes avec des aras apprivoisés pour comparer correctement. La hauteur de voix du perroquet dépend beaucoup de sa taille physique. Les petits cacatoès et les perruches parlent souvent avec une voix « téléphonique » peut compréhensible. Luna, l’ara hyacinthe de Mark Steiger imite avec une voix très grave.
Il existe des méthodes (DVD, livres) qui prétendent de fournir le se
cret pour avoir un perroquet étonnement bavard – encore un moyen de gagner de l’argent sur le dos des gens sans fournir un résultat contrôlable!
On ne peut pas prédire le temps de l’apprentissage pour prononcer un mot. Cela peut varier entre quelques secondes et quelques mois ou jamais.
Dans certains spectacles la présentation de perroquets parlant se fait par un trucage avec playback. Les spectateurs n’entendent en vérité pas ce que le bec crochu est sensé de dire dans le micro mais la voix d’une personne cachée dans les coulisses.
La règlementation
Les éleveurs capacitaires ont le grand mérite de sauver des espèces d’une extinction définitive. Mais à cause de l’élevage à la main (EAM) une surproduction de beaucoup d’espèces sera évidente car il n’existe finalement que très peu d’acquéreurs potentiels. En France pour détenir la plupart des perroquets « attractifs » il faut être titulaire d’un certificat de capacité ce qui est difficile à obtenir. La vente est interdite. Ces oiseaux « hors la loi » sont finalement détenus cachés par des particuliers sans aucun contrôle sur leurs conditions de détention. Personne ne sait combien il y en a et comment ils sont traités.
De temps en temps les organismes de la protection des animaux découvrent et sauvent des pauvres oiseaux.
Pour être en règle il existe la solution d’acheter un perroquet « en vente libre » comme par exemple le Gris du Gabon ou même certaines espèces rares issues de deuxième génération née en captivité.
La convention de Washington et l’Arrêté de Guyane en France aident à préserver des espèces mais la souffrance individuelle d’un perroquet n’est absolument pas prise en compte. Imaginez l’énorme souffrance d’un Gris du Gabon, capturé brutalement dans la jungle, séparé de son partenaire, transporté dans des conditions épouvantables et finalement contraint de finir sa longue vie enfermé dans une petite cage chez un particulier ignorant.
Il est évident que la détention de perroquets ne devrait pas être lié a un certificat de capacité mais à une déclaration obligatoire pour toutes les espèces suivie par des visites de contrôle régulières par les services vétérinaires ou des membres compétents de la protection des animaux.
Les conditions de détention (taille minimale des volières, etc.) doivent être réglementée et contrôlée. La détention d’un seul perroquet ne devrait généralement pas être permise (avec rares exceptions individuelles).
Allez lire le site www.docteur-firmin.com
Clinique Vétérinaire du Phoenix 116, rue de Cannes, Le Cannet
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