L’HABITAT DES PERROQUETS ARAS
Posté par othoharmonie le 22 mars 2015
La forêt tropicale humide constitue l’habitat préférentiel des aras. C’est dans cet environnement à la température et à l’hygrométrie élevées que les perroquets trouvent en abondance les graines et les fruits ou autres éléments végétaux qui constituent leur nourriture, tandis que les immenses arbres ont souvent le tronc percé de cavités propices à leur nidification. Les aras fréquentent surtout les zones de basse altitude, mais ils peuvent monter jusqu’à plus de 1 000 ou 1 100 mètres. Appréciant la proximité de l’eau, ils installent fréquemment leurs dortoirs aux abords de calmes bras de fleuves ou d’éléments plus tumultueux comme des cascades ou des rapides.
Cet attachement quasi exclusif à la forêt tropicale fait courir le plus grand danger à la plupart des aras et des autres perroquets, en raison des atteintes que l’homme porte à ce milieu. On estime que les forêts tropicales mondiales disparaissent au rythme effrayant de 30 hectares à la minute, soit environ cinq fois la superficie de la Belgique chaque année. Le sol sur lequel croissent les forêts tropicales humides est à la fois peu épais et relativement pauvre. Les éléments nutritifs dont profitent les arbres sont en grande partie constitués par la décomposition permanente d’une énorme masse végétale, facilitée par la chaleur et l’humidité. Une fois que les grands arbres ont été abattus, la mince couche de terre arable ne tarde pas à être entraînée par les pluies violentes qui s’abattent régulièrement sur ces régions situées entre les tropiques. Là où la couverture subsiste, elle est trop pauvre pour permettre la croissance de grands arbres et le retour à l’état antérieur. Au mieux, il s’installe une végétation secondaire qui ne peut plus abriter qu’une infime partie de la faune d’origine.
Les aras fréquentent parfois ce type de formation végétale, mais seulement de façon marginale et épisodique. Ils n’y trouvent pas suffisamment de nourriture et ne se sentent pas protégés au sein de ces boisements trop clairsemés.
Ces perroquets aux couleurs éclatantes et au plumage souvent bigarré sont, malgré leur grande taille, très difficiles à repérer dans leur milieu habituel. Cela est dû à l’épaisseur des feuillages qu’ils fréquentent, à leur habitude de se tenir presque en permanence dans la partie supérieure des plus grands arbres, et au silence qu’ils observent tant qu’aucun danger ne les menace. Par ailleurs, leur plumage constitue un excellent camouflage. Certaines espèces se fondent dans le feuillage, comme l’ara militaire ou l’ara à front châtain, qui possèdent un plumage à dominante verte. Chez d’autres aras plus bigarrés, la grande diversité des tons rompt, en multiples petites taches de couleurs, la silhouette des oiseaux qui deviennent ainsi moins aisément identifiables par les prédateurs. Les moments les plus favorables pour observer les aras sont le matin et le soir, lorsque les oiseaux, en petites bandes, volent des dortoirs aux zones de nourrissage.
Redoutable harpie
En raison de la hauteur à laquelle ils se cantonnent, les aras n’ont pour ainsi dire rien à craindre des prédateurs terrestres. Il arrive cependant que certains félins forestiers, comme le jaguar, l’ocelot ou le jaguarondi, parviennent à capturer un perroquet qui s’est aventuré un peu plus bas, alléché par des fruits tout particulièrement tentants. Mais il ne s’agit, le plus souvent, que de jeunes oiseaux inexpérimentés.
Pour les aras, le véritable danger, hormis l’homme, vient des airs. Leurs principaux prédateurs sont en effet de grands rapaces diurnes forestiers, parfaitement adaptés à ce type de milieu. Leurs ailes sont larges et relativement courtes, leur queue longue. Ils peuvent ainsi manœuvrer à grande vitesse au milieu des frondaisons. Parmi ces chasseurs redoutés des perroquets figurent l’aigle huppé, le spizaète orné et l’impressionnante harpie féroce , qui est l’un des rapaces les plus puissants au monde. Ces grands oiseaux ont une envergure comprise entre 1,50 et 2 m et possèdent des pattes aux tarses épais, aux doigts robustes terminés par des ongles longs et très recourbés. Curieusement, ils portent tous une huppe plus ou moins importante sur le sommet du crâne. Parmi leurs proies, ils comptent les aras et bien d’autres oiseaux, mais aussi, souvent, les singes.
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