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LA CHOUETTE PORTE BONHEUR

Posté par othoharmonie le 12 mars 2015

 

 

La chouette de l’église Notre-Dame, porte-bonheur de tous les Dijonnais, serait en réalité un hibou. Plusieurs données le prouvent.

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LA CHOUETTE PORTE BONHEUR dans CHOUETTE ET HIBOU 220px-Dijon_-_La_chouette_-_PA00112267_-_001En juin dernier, toute l’Europe raillait gentiment la Belgique, qui se rendait compte, cent quatre-vingt-trois ans trop tard, que son étendard était à l’envers depuis presque deux siècles.

Et si Dijon avait une histoire similaire à raconter ? Chez nous, la bourde ne concernerait pas les armoiries de la ville, mais un symbole bien plus précieux : celui de la chouette, cet animal devenu l’emblème de toute une cité.

Le rapace est figé là, dans la pierre du contrefort nord de l’église Notre-Dame depuis des lustres. Certes, au fil des siècles, sous les mains des superstitieux, elle a perdu les détails de son visage et de son plumage. Mais en la regardant de plus près, quelque chose intrigue. Deux petites excroissances de chaque côté de sa tête nous font subitement douter. Ne serait-ce pas des aigrettes, ces petits tas de plumes que seul les hiboux possèdent ? Alors, toute l’histoire serait à refaire. Tout l’été, les guides de l’office de tourisme n’hésitent pas à le notifier lors des visites organisées, allumant la flamme d’un infini débat.

Le vœu au hibou

Les ornithologues l’assurent : le gri-gri dijonnais ne peut pas être une chouette. « Il n’y a aucun doute : scientifiquement, ce ne peut être qu’un hibou. Il existe plusieurs espèces de chouettes, mais aucune, dans le monde, n’a d’aigrettes comme ça », assure Antoine Rougeron, animateur chargé d’étude et spécialiste des rapaces à la Ligue pour la protection des oiseaux de Côte-d’Or (LPO). Le connaisseur avoue d’ailleurs « s’être déjà fait la réflexion » sur l’apparente erreur commise par toute une population. « Il est possible que ce soit un hibou grand duc, présent depuis longtemps dans les falaises rupestres de Côte-d’Or », poursuit-il. Un hibou grand duc, taillé dans la cité des ducs : la logique est presque implacable. « En effet, ça pourrait coller puisque la famille des Chambellan, qui a fait construire la chapelle sur laquelle est gravé l’animal, était très influente », souligne Jean-François Lieutet, gérant de la maison Millière et passionné d’histoire. La sculpture pourrait donc être un hommage au duché de Bourgogne (voir encadré).

Il semblerait que la même erreur se soit glissée dans les flèches au sol du parcours touristique de la chouette. Dans le détail, là aussi, on aperçoit clairement trois plumes, ressemblant à des poils, de chaque côté de la tête de l’animal repère. « Il faudrait donc dire le parcours du hibou », confirme notre interlocuteur à la LPO.

Bien sûr, devant le Graal local, une telle hypothèse étonne. « La chouette pourrait être, en fait, un hibou ? Alors quoi, il faut qu’on fasse un vœu au hibou désormais ? », note Lise, une Dijonnaise résidant dans le cœur historique. « Ceci dit, peu importe, du moment qu’il continue de réaliser les souhaits… Ça m’est complètement égal », commente la quadragénaire.

« Il est vrai que je n’avais jamais remarqué ces deux petites pointes sur sa tête. Je pensais que c’était des oreilles, mais les chouettes n’ont pas d’oreilles », réalise Gilles, également un habitué du quartier. Thomas, lui, « s’en fiche un peu » de tout ça. Chouette ou hibou, il ne croit pas « en ses pouvoirs de bénédiction ». « En revanche, il faudra revoir tous les objets dérivés à l’effigie de la chouette », rigole-t-il. Pas faux.

Une chouette travestie

Contacté pour réagir à ce “scoop”, Didier Martin, président de l’office de tourisme de Dijon, assure, avec humour, qu’il va prendre « rapidement contact » avec des experts pour avoir des données « très précises » sur le sujet. « Si nous nous sommes effectivement trompés, nous rééditerons tout le parcours de la chouette », ironise l’élu, qui assure avoir la clé de l’énigme : « En réalité, on m’a dit que c’était bien une chouette. Mais, elle était tellement connue à Dijon qu’elle ne pouvait plus sortir tranquille. Un jour, elle a donc décidé de se travestir en hibou pour passer incognito ».

220px-Aryballos_owl_630_BC_Staatliche_AntikensammlungenIl existe une pléthore de mythes et de légendes autour de la chouette. Pour certains, elle est la représentation de la sagesse. C’est d’ailleurs l’oiseau choisi par Athéna, parce qu’il reste éveillé et voit clair dans les ténèbres. Au Moyen Âge, l’église Notre-Dame de Dijon est celle de la municipalité, et les maires sont des hommes logiquement raisonnables et sages que l’on représente avec cet animal. « Mais, elle a très certainement été rajoutée par la famille Chambellan, début XVIe siècle, pour qu’elle serve de sépulture », détaille Jean-François Lieutet. « Une autre histoire veut que ce soit un architecte de Notre-Dame qui trouvait l’inspiration grâce à une chouette. Celle-ci lui rapportait les vices des Bourguignons lors de ces vols, qu’il a ensuite sculptés sur le fronton de l’église », poursuit le connaisseur. Selon une autre croyance populaire, elle serait la signature d’un des artisans qui aurait participé à la construction de la chapelle. Un certain M. Chouet. « Mais ça, c’est moins probable », détaille Jean-François Lieutet.

SITE DIJON : http://www.bienpublic.com/

 

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LES NUITS DE LA CHOUETTE

Posté par othoharmonie le 12 mars 2015

 

 

Tous les deux ans, et depuis maintenant plus de dix ans, la LPO et la Fédération des Parcs Naturels Régionaux de France organisent conjointement la Nuit de la Chouette, un événement exceptionnel, pour faire connaître les chouettes et hiboux à un large public et le sensibiliser aux richesses de la nature la nuit.

Comment ? Grâce à des organisateurs relais qui proposent des sorties nocturnes, mais aussi des conférences, des expositions, des ateliers de construction de nichoirs… gratuites et ouvertes à tous !

Le 4 avril 2015 prochain, fêtons tous ensemble la 11e Nuit de la Chouette !

220px-Schneeeulecele4Les rapaces nocturnes

Chevêche d’Athéna (Athene noctua)

26 cm. La chouette aux yeux d’or est encore communément répandue en France. Elle fréquente les vergers extensifs, les bocages, les périphéries des villages, etc. et niche dans les cavités des vieux arbres ou des murs. Symbole de la sagesse dans la Grèce antique, elle est aujourd’hui le symbole de la nature de proximité. La chevêche, dont les effectifs sont en déclin (entre 20 000 et 60 000 couples), est le seul rapace nocturne à bénéficier d’un plan de restauration national.

Chevêchette d’Europe (Glaucidium passerinum)

16 cm. La chevêchette est le plus petit rapace de France : elle ne dépasse pas la taille d’un gros merle. Inféodée aux forêts de montagne, la chevêchette n’est présente que dans l’est de la France (Vosges, Jura et Alpes). Peu farouche, mais rare et cantonnée aux grandes forêts d’altitude, il est très difficile de la voir ou de l’entendre. Sa population est estimée à quelques centaines de couples nicheurs.

Chouette hulotte (Strix aluco)

45 cm. Cette grosse chouette, grise ou rousse selon les individus, est le rapace nocturne le plus commun de France avec une fourchette d’effectifs comprise entre 60 000 et 200 000 couples. Elle abonde dans tous les milieux boisés, des grandes forêts aux boisements plus modestes proches des villes. Son hululement, qui hante toutes les ambiances nocturnes au cinéma, peut être facilement entendu tout au long de l’année.

Chouette de Tengmalm (Aegolius funereus)

25 cm. Un peu plus répandue que la chevêchette, elle affectionne les forêts d’épicéa et les boisements mixtes de montagne où elle niche dans les loges des pics noirs. Son chant mystérieux peut être entendu dans les Vosges, le Jura, les Alpes, le Massif central et les Pyrénées (environ 3 000 couples).

Effraie des clochers (Tyto alba)

38 cm. Cette dame blanche si mystérieuse était autrefois clouée aux portes des granges. Elle porte pourtant son coeur sur la figure, disait Brassens. Elle niche dans les granges, clochers et ruines. Elle fait deux nichées par an mais est très sensible aux hivers rigoureux. Des milliers sont chaque année tués sur les routes. Malgré sa relative abondance (environ 20 000 et 60 000 couples), l’effraie est en régression.

Grand-duc d’Europe (Bubo bubo)

72 cm. Le grand-duc, encore absent du quart nord-ouest de la France, recolonise progressivement les massifs rocheux. C’est le plus grand et le plus puissant des rapaces nocturnes d’Europe. Son chant résonne l’hiver dans les falaises des régions accidentées, mais il est très difficile de l’apercevoir. La population, en augmentation, avoisine les 1 600 couples.

Hibou des marais (Asio flammeus)

40 cm. Le hibou des marais ne niche que rarement en France, dans les dernières landes et marécages. Mais chaque année, des centaines de hiboux des marais hivernent dans les milieux ouverts, un peu partout sur le territoire. Durant la période hivernale, il est parfois possible de les voir chasser en pleine journée. Quelques rares couples en période de reproduction et quelques centaines d’hivernants.

Hibou moyen-duc (Asio otus)

38 cm. Présent partout en France, ce hibou discret est relativement commun dans les paysages de bocages, les boisements épars. Il emprunte les anciens nids de corvidés, souvent dans les bosquets de conifères. Il est également possible de l’observer dans les grands parcs urbains. L’hiver, le moyen-duc forme des dortoirs de parfois plusieurs dizaines d’individus, qui se regroupent à la tombée de la nuit. La population française est évaluée à 20 000 couples, mais fluctue en fonction des cycles de campagnols.

Petit-duc scops (Otus scops)

21 cm. Le petit-duc est le plus petit des hiboux. Il est aussi le seul rapace nocturne à passer l’hiver au sud du Sahara. Essentiellement présent au sud de la Loire, il fréquente les milieux ouverts où abondent les vieux arbres et les insectes dont il se nourrit exclusivement. Son chant est une douce note flûtée et régulière qui retentit dès le mois d’avril, à son retour d’Afrique. Ses effectifs sont estimés à 10 000 couples, essentiellement concentrés sur le pourtour méditerranéen.

Pour mieux connaître les rapaces nocturnes, consultez le Guide des rapaces nocturnes LPO.

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