La chouette à Dijon
Posté par othoharmonie le 18 février 2015
Attention ! L’explication suivante est laissée à votre libre appréciation. Nous vous la livrons toutefois car elle figure dans certains ouvrages dits de référence.
Une autre interprétation plus proche de la symbolique chrétienne est également possible. Les chrétiens du Moyen Age considèrent que les Juifs, à l’instar des oiseaux nocturnes, préfèrent les ténèbres à la lumière de l’Evangile. Cette chouette qui, dans ce cas, symbolise les Juifs, est placée au nord de l’église (face sans soleil, sans lumière) et à l’extérieur du sanctuaire catholique (rejet du judaïsme). Un autre fait peut appuyer cette interprétation : Notre-Dame est entourée, au Moyen Age, d’un marché et la seule activité permise aux juifs à cette époque est le commerce de l’argent.
La chouette est sculptée sur le contrefort ouest de la chapelle édifiée au XVè siècle par la riche famille Chambellan (église Notre-Dame de Dijon). C’est une petite chouette très usée qui connaît un immense succès populaire. Nombre de Dijonnais, jeunes et vieux, la caressent de la main gauche en faisant un voeu. Elle est un porte-bonheur dont on a perdu l’explication d’origine.
Son existence fait également l’objet de nombreuses interprétations.
Voici la première que l’on peut avancer : la chouette symbolise, dans l’Antiquité, la sagesse. C’est d’ailleurs l’oiseau choisi par Athéna, la déesse de la sagesse, car la chouette reste éveillée et voit clair dans les ténèbres. L’église Notre-Dame de Dijon, au Moyen-Age, est celle de la municipalité et les maires sont des hommes logiquement raisonnables et sages.
Ou c’est peut-être tout simplement la signature d’un artiste ou d’un artisan qui a participé à la construction de l’église. Un dénommé Chouet ?
Source : Dijon, Guide bleu, éditions Hachette
Porte-bonheur chéri des Dijonnais, la chouette garde son secret d’inconnue familière. Diverses hypothèses ont été avancées pour expliquer son origine, mais aucune n’a de fondement historique exact. Les uns ont vu dans la chouette la personnification du Christ, parce qu’il aimait les hommes « qui ne sont que ténèbres ». D’autres en ont fait le symbole des juifs « vivant dans les ténèbres » aux yeux des chrétiens. Elle aurait rappelé par ailleurs, en signe d’opprobre, leur occupation mercantile dans le voisinage de l’église. D’autres encore y voyaient le symbole fétiche d’ Athéna, déesse grecque de la sagesse qui aurait accompagné l’édification de Notre-Dame et guidé les compagnons sur le chantier.
L’ historien dijonnais Eugène Fyot, au siècle dernier, pensait plus simplement que l’un des maîtres d’oeuvre de Notre-Dame s’appelait peut-être Chouet et qu’il s’agissait de sa signature. Ainsi, à Vienne, en Dauphiné, un certain Glaucus, sculpteur, avait signé son oeuvre d’une chouette sculptée sur une corniche par analogie avec son nom . Quoi qu’ il en soit, la petite chouette de Notre-Dame, toute patinée par les milliers de mains qui la caressent depuis des siècles, reste la preuve émouvante de la vivacité des rites et de attachement des habitants d’une ville et d’ un quartier à ses symboles.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.