Protection du Rhinocéros
Posté par othoharmonie le 11 décembre 2014
En Afrique, le rhinocéros noir et le rhinocéros blancs ont connu, au cours du xxe siècle, un effondrement dramatique de leurs populations. Le second a même frôlé l’extinction, avec moins de 200 survivants à la fin des années 1980. Les menaces pesant sur ces deux espèces ont mobilisé des opérations de sauvetage, lourdes et coûteuses, sur le terrain (comme le déplacement, en hélicoptère, de rhinocéros jusque dans des zones protégées). Les deux espèces sont placées en annexe I de la Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) – commerce international strictement interdit – depuis 1977. Dans les années 1990, des mesures de protection nationales ont été mises en place dans les pays où ces animaux vivaient encore, pour permettre d’appliquer les décisions de la Cites. La politique de protection du rhinocéros blanc menée en Afrique du Sud notamment a été particulièrement efficace, et l’espèce a été sauvée. La récupération de l’espèce a même permis de la faire passer, en 1994, de l’annexe I à l’annexe II de la Cites. Celle-ci autorise, dans une certaine mesure, le commerce d’animaux vivants, ainsi que le commerce limité de trophées de chasse. En effet, la chasse sportive de mâles surnuméraires est autorisée, générant des revenus qui sont réinjectés dans la gestion des rhinocéros. On dénombrait en 2008 un effectif total de près de 17 500 rhinocéros blancs – le plus élevé, de très loin, des cinq espèces.
Les mesures de sauvegarde montrent également leur efficacité pour le rhinocéros noir, dont les effectifs remontent depuis 1995. La survie de l’espèce reste toutefois très menacée, avec à peine plus de 4 200 individus (4 240 en 2008) sur l’ensemble de son aire de répartition.
Les programmes de sauvegarde des rhinocéros africains sont coordonnés par l’International Rhino Fundation (IRF). Outre des mesures de protection « physique », sur le terrain (visant à limiter, si ce n’est éradiquer, le braconnage), ils comprennent notamment des travaux de recherche visant à mieux connaître la biologie du rhinocéros noir, dans le but en particulier d’optimiser leur taux de reproduction. En effet, faire croître les populations dans les réserves permettra ultérieurement d’implanter de petites populations dans d’autres régions. La tentative, en Namibie à la fin des années 1980, de couper les cornes des rhinocéros afin de décourager les braconniers n’a pas été efficace, car les rhinocéros étaient tout de même abattus. De plus, l’opération n’était simple ni pour les rhinocéros, ni pour les gestionnaires de la faune ; elle était de plus dangereuse pour les animaux, qui supportaient mal l’anesthésie, et se retrouvaient sans aucun moyen de défense, surtout les mères. Cette mesure a été abandonnée, au profit de l’implication des populations locales dans la protection des rhinocéros.
Les trois espèces asiatiques sont inscrites à l’annexe I de la Cites depuis 1975. Les programmes de sauvegarde, également coordonnés par l’IRF, sont essentiellement concentrés sur le rhinocéros de Java et celui de Sumatra, menacés au niveau le plus critique. Le rhinocéros unicorne de l’Inde, dont les effectifs étaient tombés sous la barre des 200 individus dans les années 1980, a bénéficié de mesures de protection fortes de la part des gouvernements indien et népalais. Aujourd’hui, la population récupère (entre 2 700 et 2 850 en 2008), mais la majorité des animaux (85 % de l’effectif total) vit dans une seule réserve, ce qui rend cette population vulnérable aux épidémies.
Les mesures prises en Asie, outre une protection contre le braconnage sur le terrain, comprennent des programmes de reproduction en captivité dans le but de réintroductions ultérieures dans la nature, ainsi que la mise en place d’une médecine vétérinaire performante spécialisée dans les rhinocéros. Les populations locales sont également impliquées dans ces actions, et des programmes d’éducation sont organisés à destination des enfants.
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