LA REPRODUCTION DE L’AIGLE
Posté par othoharmonie le 10 novembre 2014
Cette espèce est monogame. Le mâle et la femelle sont parfois unis pour la vie, fidèles à leur territoire et construisant jusqu’à cinq nids qu’ils utilisent pendant plusieurs années. Les parades nuptiales comprend des montées en spirale, des festons, suivies de piqués, et peuvent débuter dès le mois de décembre. Le nid, l’« aire », est bâti sur une falaise sous un surplomb, plus rarement dans un arbre. Sa construction prend de quatre à six semaines, et consiste en un enchevêtrement de branchages et brindilles de plantes locales, tapissé de végétation douce, d’herbes, d’écorce ou de feuilles mortes, de mousses et de lichens. Si un ancien nid est réutilisé, il est réapprovisionné en branchages, et d’années en années l’aire peut atteindre deux à trois mètres de diamètre, deux mètres de haut pour 90 cm de profondeur. Un nid de 6,1 m de haut pour un diamètre de 2,59 m est le plus gros connu chez l’espèce. Placé dans un arbre, il peut faire céder celui-ci. De petits mammifères ou de petits oiseaux trop petits pour intéresser l’aigle utilisent parfois aussi le nid, leurs prédateurs entrant souvent dans la gamme de proies du grand rapace.
Chaque année en mars ou avril, la femelle pond de 1 à 3 œufs, parfois quatre mais souvent deux, blanchâtres et tachetés de brun. Ils sont pondus à trois ou quatre jours d’intervalle, ce qui espacera également les éclosions puisque la femelle commence à couver dès la ponte du premier œuf. La durée d’incubation varie de 35 à 45 jours, avec une moyenne de 42 jours. La femelle assure l’essentiel ou la totalité du temps de couvaison, surtout dans les premières semaines, le mâle chassant pour la nourrir et défendant le territoire.
La plupart du temps un seul jeune survit : durant la deuxième quinzaine de vie, le plus fort (souvent le premier éclos) agresse et finit par tuer le plus faible sans que la concurrence alimentaire ne le justifie, on parle de caïnisme. Si le premier né est un mâle et le deuxième une femelle, généralement plus grosse qu’un mâle, la compétition est plus équilibrée et les deux jeunes peuvent parvenir à l’envol. L’aiglon met 45 à 81 jours à acquérir son premier plumage. Il effectue en moyenne son premier vol vers 10 semaines, mais reste au voisinage de l’aire. Les adultes lui tuent des proies, car le jeune mettra 32 à 80 jours supplémentaires pour acquérir son indépendance. La maturité sexuelle est entièrement atteinte qu’entre 4 et 7 ans. L’espérance de vie d’un individu est de 25 ans.
- La collection d’œufs de Jacques Perrin de Brichambaut (1920-2007) acquise en 2010 par le muséum de TOULOUSE provient de collectes personnelles, complétées par celles d’ornithologues reconnus comme Guichard, Henri Heim de Balsac et de René de Naurois. Elle comprend toutes les espèces paléarctiques (Europe, Afrique du Nord et Asie), soit environ 1 000 espèces et près de 15 000 œufs, à ce titre elle fait partie des collections d’œufs paléarctiques les plus complètes et les mieux documentées d’Europe.
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