Les bandits manchot
Posté par othoharmonie le 5 novembre 2014
Le terme bandit-manchot désigne ce que l’on appelle plus communément une machine à sous. C’est un nom de moins en moins usité, et fait référence au levier (par analogie au bras unique) de la machine qui devait être tiré pour que les rouleaux commencent à tourner.
Passionné de mécanique, Charles August Fey se passionna pour les machines telles que la roulette automatique. Il en fabriqua son propre exemplaire en 1894 sous le nom de Horseshoe (« Fer à cheval »), ressemblante aux produits d’un des leaders du secteur, Gustav Shultze. La même année, il quitte son employeur (La California Electric Works Company, qui fabrique des téléphones, des télégraphes, etc.) pour créer une société concurrente. Il s’installera à côté des ateliers de Shultze, devenant même l’un de ses fournisseurs1, il perfectionne ses modèles en créant la « 4-11-44 » en 1895, à 3 roulettes concentriques. Diffusé avec succès dans des bars, plusieurs exemplaires de la machine furent fabriqués et Charles August Fey vend sa société d’équipements de communications à un associé et créa une société de machines à sous sur Market street à San Francisco.
Charles August Fey créa la première machine à sous à rouleaux, la Card Bell en 1898, puis la perfectionna en 1899 pour créer le modèle Liberty Bell, plus compacte et en métal.
Elle remplace des roues par des rouleaux sur lesquels figurent des symboles comme le carreau, l’as de pique, le cœur, le fer à cheval et la fameuse cloche de la liberté.
L’atout de ses machines tient surtout dans la combinatoire : un millier de combinaisons sont possibles alors qu’une centaine seulement était obtenue auparavant.
Devant le succès fulgurant de la machine, une concurrence s’organise. Puisque Charles Auguste Fey refuse de commercialiser son brevet, les autres compagnies sont obligées de construire leurs propres appareils. Après le vol d’un exemplaire de Liberty Bell, Mills lance une machine très proche. D’autres entreprises, comme Caille notamment, font de même.
Au cours de la prohibition, le jeu d’argent est interdit aux États-Unis. L’industrie de la machine à sous est donc menacée. Toutefois, Mills trouve une parade en convertissant ses bandits manchots en distributeur de bonbons. Pour l’occasion, les symboles sont changés en fruit avec, par exemple, une prune, une orange, un citron, une cerise et de la menthe. Le client achète des friandises avec son argent. Les rouleaux se mettent à tourner puis s’arrêtent. S’il obtient une combinaison gagnante, il remporte des jetons qui peuvent être échangés contre des boissons ou d’autres lots.
Les machines à sous mécaniques sont la norme jusqu’au moment au Bally lance les appareils électromécaniques, au cours de l’année 1963.
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