les parasites à l’Antiquité
Posté par othoharmonie le 3 octobre 2014
Les parasites des animaux en Europe et leurs traitements décrits dans la seconde moitié du XVIIIe siècle
B. ROBIN *Résumé : Durant la deuxième moitié du XVIIIe siècle, les connaissances sur les parasites des animaux domestiques se sont affinées. Les travaux de F.W. Hastfer, Ph.-E. Lafosse, Ph. Chabert et B. Clark ont permis une meilleure connaissance et une meilleure description de ceux-ci. A cette époque, les traitements sont à base de remèdes qui relèvent du règne animal, du règne végétal et des minéraux. Il faudra attendre la seconde moitié du XXe siècle pour voir des vaccins antiparasitaires et des molécules très actives.
INTRODUCTION
Les connaissances sur les parasites des animaux ont très peu évolué entre l’Antiquité et le début de la période ici étudiée. Les Egyptiens, les Grecs et les Romains avaient une bonne connaissance des affections causées par les parasites macroscopiques et en avaient pour la plupart établi les symptômes et les traitements (16). La découverte du microscope permit une étude morphologique plus précise dans certains cas. Par exemple, Nicolas Andry de Boisregard (1648-1752), dans son ouvrage sur La génération des vers, décrit la puce de l’homme d’une façon très détaillée, dans une planche finement dessinée tandis que les planches relatives aux ténias sont beaucoup moins précises.
Le début de la seconde moitié du XVIIIe siècle voit la parution de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert ; les courants scientifiques se multiplient et les sciences vétérinaires évoluent, principalement autour d’un littéraire, Claude Bourgelat et d’un scientifique, Philippe-Etienne Lafosse. Les études des parasites des animaux ne sont pas à cette époque une priorité, mais elles s’affineront vers la fin du XVIIIe siècle.
LES POUX
Les poux ne sont pas, à cette époque, l’objet d’une étude importante, mais F.W. Hastfer (12), L. Vitet (18) et Ph.-E. Lafosse (15) en font état. Le premier considère que les petits poux rougeâtres de la brebis fatiguent extrêmement ces animaux et entraînent leur dépérissement. Pour le deuxième, les poux entraînent des démangeaisons qui font perdre les poils et qui permettent aux gales et aux dartres de s’installer. Les poux du cheval et du boeuf sont différents ; ceux de la brebis sont de deux espèces : les uns, gros et fort adhérents à la peau ; les autres, petits et rougeâtres. La chèvre et le porc ont chacun leur espèce. Les causes de la multiplication des poux sont la malpropreté dans les étables, la poussière, le défaut de pansage, les mauvais aliments et le contact immédiat avec un animal infesté de poux. La contagiosité de la maladie contraint de séparer les animaux sains des malades, avant tout traitement. Pour le troisième auteur, les maladies pédiculaires sont très fréquentes et peu de praticiens s’y arrêtent. Les vieux chevaux y sont plus sujets que les jeunes, leur peau est plus dure et les poils sont hérissés et clairsemés.
F.W. Hastfer conseille de laver les brebis après la tonte avec un remède préparé de la façon suivante : faire cuire une demi-livre de tabac, additionnée d’une poignée de sel, dans cinq à six pintes d’eau. L. Vitet recommande de laver les animaux avec une infusion de feuilles de tabac ou de ciguë dans de l’eau additionnée d’eau-de-vie. Dans le cas d’insuccès, il préconise l’onguent mercuriel chez le boeuf et le cheval et, pour la brebis, une forte infusion de coloquinte ou de feuilles de tabac, additionnée de quelques grains de sublimé corrosif. Pour Ph.-E. Lafosse, les mercuriaux sont le meilleur remède, mais les infusions de tabac dans de l’eau-de-vie, appliquées sur l’animal sont aussi efficaces.
LES TIQUES
Dans un mémoire, inclus dans le tome III des Instructions (8), sur les chevaux et les mulets dans les colonies françaises par M. Moreau de Saint-Méry, il est question de la tique, insecte blanchâtre puis devenant gris sale, qui s’attache aux peaux des équidés et des bestiaux. Les tiques se gorgent de sang aux dépens de l’animal qui maigrit, et entraînent de violentes démangeaisons.
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