Les puces, les tiques et les phlébotomes sont vraisemblablement les parasites externes les plus fréquents. Très présents en France, ils peuvent mettre en péril la vie de nos protégés. Quelques précautions sont donc indispensables, pour que ces petits inconvénients ne se transforment en catastrophes. Ces parasites peuvent en effet provoquer des réactions importantes mais aussi transmettre des maladies graves.
Le printemps est là, les chaleurs humides approchent, toutes les conditions sont ainsi réunies pour que les petites bestioles qui empoisonnent la vie de nos compagnons soient au rendez-vous. Les puces, tiques, aoûtats et phlébotomes envahissent nos régions dès les premières chaleurs. Malheureusement, la plupart de ces parasites transmettent quelques maladies graves, en plus d’affections strictement consécutives à leur présence.
Les puces : Les puces signent leur présence par des démangeaisons chez le chien. Rapidement, l’animal infesté va se gratter au point de perdre ses poils sur les zones de grattage. Les dépilations se situent généralement au niveau des lombes et des flancs. Lorsqu’un chien, en pleine forme par ailleurs, commence à se gratter frénétiquement, il ne faut pas chercher bien loin. En effet, les puces irritent la peau du chien lorsqu’elles le piquent pour se nourrir. Elles pondent ensuite des œufs qui vont soit rester sur le chien soit tomber au sol. Les œufs éclosent ensuite d’où une infestation rapide du lieu de vie du chien et une recontamination régulière de l’animal. C’est pourquoi il est important de prévenir l’apparition des puces. Mais lorsque des puces ont élu domicile au foyer, il faudra non seulement traiter tous les animaux de la maison, mais aussi l’environnement. De multiples produits sont efficaces. Demandez conseil à votre vétérinaire, qui vous conseillera sur le produit le plus adapté en fonction de la taille du chien, de son âge, de son mode de vie et du nombre d’animaux concernés. De nombreuses spécialités existent, du collier au comprimé en passant par les pipettes et les sprays.
Les puces transmettent peu de maladies au chien, mais provoquent plutôt chez certains sujets, des allergies catastrophiques. C’est ce que l’on appelle une Dermatite Allergique aux Piqûres de puces (DAPP). Cette maladie est due à une allergie aux crottes ou à la salive des puces. Une seule puce peut suffire à entraîner des lésions très importantes. Le chien se gratte de plus en plus et il apparaît rapidement des zones très irritées, présentant l’aspect de zones de brûlures. Le traitement est médical, la visite chez un vétérinaire s’impose. Il ne faut pas attendre car la propagation de ces lésions est rapide.
Les tiques : Après une pluie par temps chaud, les tiques entrent en activité. Seul l’hiver rigoureux ou l’altitude permettent de diminuer les risques d’infestation. Les tiques qui concernent les chiens vivent essentiellement dans les fourrés et les hautes herbes. Lorsque le chien vient renifler cet endroit, les tiques se laissent tomber sur le pelage et vont piquer l’animal pour se nourrir. Une fois gorgées de sang, elles se laissent tomber pour pondre dans le milieu extérieur. La tique ne présente pas un danger en elle-même, mais elle véhicule une maladie mortelle pour le chien : la piroplasmose. En 24 à 48 heures, la tique, après fixation sur le chien, peut inoculer un parasite, Babesia canis. Ce parasite se loge dans les globules rouges, s’y multiplie et les fait éclater. Les symptômes sont alors extrêmement variables. La maladie débute souvent par une forte fièvre, de l’anorexie (le chien ne mange plus), un fort abattement et une pâleur des muqueuses liée à la destruction des globules rouges. Des complications peuvent apparaître alors, elles sont fréquentes et variées : hépatite, néphrite, arthropathies… C’est une réelle urgence, la vie de l’animal est en jeu.
La prévention peut se faire en deux parties : la vaccination et les produits anti-tiques. La vaccination ne prévient que l’infestation par le parasite. Elle n’est pas complètement efficace mais permet de diminuer fortement la mortalité de la maladie. Quelques précautions sont à prendre lors de l’administration de ce vaccin, n’hésitez pas à demander conseil. Il faut aussi prévenir l’apparition de tiques sur le chien. Les produits anti-tiques sont souvent aussi anti-puces. Simplement, le délai de rémanence des produits est souvent plus court pour les tiques. Consultez la notice du produit pour vous assurez que votre chien est bien protégé.
Les phlébotomes : Les phlébotomes, sortes de petits moustiques du Sud de la France, transmettent une maladie grave : la leishmaniose. Elle est due à la multiplication et à la présence dans les cellules de la lignée phagocytaire de protozoaires flagellés. Elle se caractérise par une atteinte générale et particulièrement viscérale et cutanée. L’importance médicale chez le chien est liée à la gravité de la maladie. Elle évolue en général progressivement vers la mort de l’animal. Le traitement ne permet malheureusement qu’une guérison clinique momentanée. Il n’entraîne pas l’élimination des parasites et des rechutes ont lieu régulièrement. En France, 3 foyers de forte enzootie, présents dans le Sud, sont distingués : le foyer Cévennes-Languedoc, qui communique avec l’Espagne, le foyer Provence, ainsi que le foyer Corse. Le phlébotome est la seule source directe de parasites. Il est présent à l’extérieur des habitations, sur les petites collines. Il confère un caractère rural à l’endémie dans cette région. Il vit près des habitations, avec une activité crépusculaire. Sa démographie montre un pic printanier et un pic automnal. Il craint le vent et ne se rencontre pas sur le rivage, mais plutôt en arrière pays.
Il est assez difficile de lutter contre les phlébotomes. Si un séjour dans le sud est prévu, il faut prendre cependant quelques précautions : il existe des produits répulsifs assez efficaces (en spray, spot on ou collier). Mais il est préférable de plus, de rentrer les chiens à la tombée de la nuit. C’est un des moyens les plus simples pour diminuer les risques.