SEXUALITE DE L’AUTRUCHE
Posté par othoharmonie le 6 septembre 2014
VIDÉO. Délaissant son épouse, l’autruche mâle invite ses maîtresses à pondre dans le nid conjugal, avant de les chasser.
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La sexualité de l’autruche est des plus curieuses. En septembre (début du printemps austral), les femelles sont les premières à manifester leur désir en déféquant et en pissant sous le nez des mâles. Ces dames insistent, dandinent du croupion d’une manière vraiment impudique, griffent le sol, relèvent fièrement la tête, lancent des oeillades.
Ce n’est qu’après plusieurs jours que les mâles comprennent enfin où ces dames veulent en venir. Leur tête, leurs pattes et même leur pénis acquièrent une couleur rose foncé. Dans un premier temps, ils se stimulent entre eux, se lançant dans un jerk endiablé. En cadence, ils écartent les ailes, ondulent du cou, sautillent sur place. Après quelques heures de cette chorégraphie guerrière, la tension monte. Désormais, c’est chacun pour soi ! Il faut paraître le plus fort, le plus viril. Alors les voilà à rouler des pectoraux, à secouer leurs ailes comme un prunier, à dresser leur queue emplumée vers le ciel, à marteler furieusement le sol de leurs pattes à deux doigts. Les mâles dominés battent en retraite en baissant la queue pour signaler leur soumission.
Un pénis au garde-à-vous
Aux femelles maintenant de faire leur choix parmi les dominants. Alors ceux-ci n’y vont pas par quatre chemins pour montrer leur valeur : la tête rejetée en arrière et les ailes entrouvertes comme les pans d’un imperméable, ils exhibent leur pénis au garde-à-vous. Plus plat que rond, il ressemble à une grosse langue. L’oiseau, fier comme un paon, urine et défèque, histoire de marquer le coup. Ou bien la femelle s’enfuit en ricanant, ou alors, séduite par la gracieuse vision, elle succombe. Elle suit son séducteur les jambes flageolantes de désir. Mais avant de passer à l’action, il délimite son territoire nuptial en poussant des rugissements pour éloigner les autres couples. Le mâle autruche entame les préliminaires en synchronisant ses mouvements avec ceux de la femelle. Au bout d’un certain temps, le mâle écarte les pattes pour imiter un avion en train de zigzaguer, puis, en pleine crise d’hystérie, se laisse tomber au sol, faisant semblant de couver d’une manière ostentatoire. Il agite ses ailes, soulevant un nuage de poussière. Son cou se tord dans tous les sens. La femelle baisse alors la tête, laisse pendre ses ailes et sa queue, se couche sur le sol. C’est le moment qu’il attendait. Il l’enjambe de ses grandes pattes, s’accroupit, la pénètre d’un coup sec. Une minute plus tard, un spasme le secoue.
Le mâle se relève hébété et heureux. Il repart à petites foulées, néanmoins sans être encore rassasié. Alors, laissant son épouse sur le nid pour pondre, il retourne draguer. Il parvient ainsi à encore séduire une, deux, trois et parfois quatre pucelles. Mais ce qu’il y a de surprenant, c’est qu’il les obligera toutes à pondre dans le nid de sa première épouse avant de les chasser. C’est ainsi que le couple peut se retrouver avec une soixantaine d’oeufs à couver en alternance. Les spécialistes imaginent que ce comportement découle de la forte prédation et de la forte proportion d’oeufs stériles. En volant les oeufs de ses maîtresses, le mâle assure à son couple une descendance importante. Peu importe si elle n’est pas entièrement de son sang. Environ un oeuf sur dix produit un autruchon. Le mâle est capable d’enlever les enfants de couples voisins pour agrandir sa famille.
Signalons enfin qu’il arrive au mâle de déserter le foyer conjugal pour en fonder un deuxième avec une petite jeunette. L’épouse délaissée, ne pouvant élever seule sa progéniture, l’abandonne pour rechercher sur Meetic un célibataire.
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