Histoire du Pou
Posté par othoharmonie le 26 août 2014
Petit insecte qui ne dépasse pas 3 mm de long à l’âge adulte (à peu près la taille d’une tête d’allumette), le pou de tête affiche une couleur qui varie du gris clair au brun. Pour se déplacer, le pou rampe en utilisant ses 6 pattes griffues qu’il accroche aux cheveux de son hôte. Contrairement aux idées reçues, le pou ne possède pas d’ailes et est donc incapable de voler.
Si le pou appartient à la grande famille des insectes, il fait surtout partie du sous-groupe des parasites. En clair, le pou ne survit que grâce à l’hôte qui l’abrite, en l’occurrence l’être humain. C’est à la racine des cheveux que le pou trouve les conditions idéales de protection, de chaleur et d’humidité. Hématophage, le pou se nourrit toutes les trois à six heures du sang qu’il ponctionne avec sa trompe dans le cuir chevelu.
Des scientifiques ont déjà trouvé un pou vieux de 10 000 ans. Chaque espèce de mammifère a son pou spécifique, ce dernier parasitant oiseaux (et peut-être s’accrochant sur des théropodes à plumes) et mammifères il y a 115 à 130 millions d’années (étude génétique sur 69 lignées de poux). D’autres recherches sur l’ADN des poux suggèrent qu’ils se sont répandus sur l’espèce humaine à partir de gorilles il y a 2 millions d’années.
Les Amérindiens les dégustaient avec plaisir, les esquimaux les considéraient comme une nourriture fortifiante au point de les chasser sur la peau des phoques pour agrémenter leurs repas.
Les poux avaient également, par le passé, une valeur marchande mais surtout sociale. Les séances d’épouillages ou « grooming » faisaient partie des rites collectifs, tissant les liens entre membres d’une même tribu. Le pou était en effet considéré comme une sécrétion naturelle du corps humain : Aristote ou Galien le nommait « ver de peau ». Louis XI félicite un membre de sa cour qui remarque un pou sur son épaule, « Louis XIV grouillait de poux sous sa perruque ». Au XIXe siècle, se « chercher des poux dans la tête » était une activité noble car les poux étaient considérés comme porteurs de chance et censés guérir des maladies.
Vers 1850, le développement des insecticides change cette vision : les poux sont alors associés à la notion de crasse et la contamination s’installe vers la fin du XXe siècle dans les milieux défavorisés ne pouvant s’acheter ces insecticides. De même, les peuples ne disposant pas de ces insecticides mettent au point leur propre technique d’éradication. Les poux développant une résistance aux insecticides, cette notion de crasse et contamination se transmet à toutes les classes sociales.
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