La sexualité du Panda
Posté par othoharmonie le 26 août 2014
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Le panda géant (Ailuropoda melanoleuca) est un solitaire intraitable. La femelle comme le mâle. Ils n’ont qu’une seule obsession en tête : manger, dévorer, bâfrer du bambou, rien que du bambou. Jusqu’à 40 kilos par jour ! Mais, intéressons-nous plutôt à leur régime sexuel. Pas folichon. Le mâle comme la femelle ne sont pas des excités de la bête à deux dos. C’est en mai que les hormones tirent cette Chinoise de sa léthargie. Un léger frisson d’excitation parcourt son échine. Son appétit est moins féroce. Elle se sent même dans une disposition conciliante, trouvant soudain la solitude difficile à supporter. Ah ! la coquine, elle ne refuserait pas la petite visite de courtoisie d’un mâle pour une petite conversation et plus si affinité… Mais comment prévenir ses voisins solitaires de son humeur sentimentale ? Impossible d’accrocher un dazibao sur un arbre. Mais quand la femelle panda veut faire crac-crac, rien ne l’arrête !
Elle commence par bêler d’amour. Malgré le coeur qu’elle y met, elle n’approche pas les performances vocales d’une Céline Dion. Qu’importe, le mâle panda se laisse séduire par l’atroce mélodie, accourant lourdement. Pour doubler ses chances de séduction, la femelle parcourt la forêt en parfumant chaque arbre avec son arôme hormonal conservé dans une glande anale. Respirant longuement l’effluve hormonal, chaque mâle en tire des renseignements sur l’âge, sur l’identité exacte et sur l’état d’excitation de la femelle. S’il devine une vieille emmerdeuse, il lâche aussitôt l’affaire. Au contraire, si l’odeur lui plaît, il se met aussitôt à braire comme un âne pour la prévenir de son arrivée, mais aussi pour tenter de décourager les autres prétendants.
Ne se donner à lui qu’à l’heure dite
Malheureusement, quand il rejoint la belle parfumeuse, il découvre souvent qu’elle est déjà entourée. Pas moyen de faire autrement, il faut se battre. Pour mieux apprécier le spectacle, la femelle ravie grimpe sur un arbre. La mêlée est générale, ces mignons petits nounours montrent alors que leurs longues griffes ne leur servent pas qu’à éplucher les bambous. Morsures, griffures, grondements, poil hérissé, coups de boule… tous les coups sont permis. En effet, il faut en finir au plus vite, car la femelle n’est d’humeur à la bagatelle que trois jours par an. Une occasion de ratée peut signifier un an d’abstinence. Finalement, le panda le plus gros, le plus méchant fait fuir ses rivaux. Il invite la femelle à descendre de son perchoir. Empoté comme pas deux, ce n’est pas lui qui lui proposerait de faire l’amour sur une branche.
Pour autant, la midinette ne se laissera pas embrocher immédiatement. Elle peut faire lanterner son amoureux plusieurs jours, le fuyant dès qu’il approche, ne se donnant à lui qu’à l’heure dite, quand elle est enfin prête à ovuler. Quand il l’étreint enfin, c’est pourtant avec la nervosité d’un chamallow et l’entrain d’un corbillard. Il se place derrière elle, fatigué avant même d’avoir commencé. Son érection est à peine convenable. Après plusieurs coïts laborieux, il s’éloigne pour aller mâchonner son bambou, délaissant la femelle, même si cette dernière risque de le tromper immédiatement avec un autre mâle resté dans les parages.
À lire : Passions animales de Frédéric Lewino, éditions Grasset
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