MOUSTIQUE résistant
Posté par othoharmonie le 10 août 2014
Le moustique est le plus beau produit de la mondialisation. Il arrive en cargo, s’adapte à son nouvel environnement et devient très difficile à déloger.
Ils ont la particularité de se nourrir de sang, et un certain nombre d’entre eux s’abattent sur nous. Ils nous reconnaissent par nos odeurs, notre chaleur. La saison estivale nous expose de nouveau à leurs piqûres. Les moustiques constituent une très grande famille, près de 3 500 espèces, presque autant que de mammifères. Certains piquent toute la journée, d’autres seulement la nuit, de ceux-là on peut se protéger par les moustiquaires. Si la piqûre est indolore, l’insecte injecte beaucoup de substances auxquelles nous pouvons devenir allergiques d’une manière plus ou moins importante, ce dont témoigne le bouton qui se forme après une piqûre. La taille, l’importance et la rapidité à laquelle les boutons apparaissent dépendent de nous.
En prenant du sang chez un malade présentant une infection puis en allant piquer une autre personne, ils propagent plusieurs maladies qui comptent parmi celles qui font le plus grand nombre de victimes humaines. En effet le paludisme, qui est l’un des plus grands tueurs de l’humanité, est transmis par une femelle moustique (Anophèle), et le chikungunya, la dengue ou encore le virus du Nil oriental sont autant de maladies émergentes récentes qui sont dues aux piqûres de moustiques. À ce titre, les moustiques n’usurpent pas leur réputation d’être les animaux les plus dangereux du monde.
Le moustique résiste aux insecticides !
La lutte contre les moustiques est très difficile, car ils se sont adaptés, eux aussi, à la mondialisation, et voyagent de continent en continent, souvent sur les bateaux, en particulier les porte-conteneurs. Ils sont capables de s’habituer à la vie en ville ; ainsi Aedes, le vecteur du chikungunya et de la dengue, est désormais un moustique urbain implanté dans le sud de la France. Et pour contrer la parade des moustiquaires qui les empêchent de piquer la nuit, ils ont changé l’horaire de leur repas, c’est le cas d’Anophèle en Afrique. Ils deviennent en outre résistants aux insecticides utilisés contre eux (DDT autrefois, Perméthrine aujourd’hui). La guerre contre les moustiques n’est pas près de se terminer. Le moyen de lutte le plus efficace, car à la fois le plus sûr et le plus écologique afin d’éviter leur reproduction, reste l’élimination des eaux stagnantes, en clair la chasse aux flaques d’eau ! Le moustique tigre y est, c’est Aedes ! Il vient du Sud-Est asiatique et a rencontré le virus chikungunya qui venait d’Afrique dans l’océan Indien. C’est la mondialisation !
Le Point.fr – Par LE PROFESSEUR DIDIER RAOULT
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