SEXUALITE DU LEZARD
Posté par othoharmonie le 8 août 2014
VIDÉO. Il n’y a jamais eu de mâle chez le lézard à queue en fouet, les femelles se reproduisant par clonage.
https://www.youtube.com/watch?v=_4wrZ7vNsCg
L’espèce du lézard à queue en fouet (Cnemidophorus uniparens) d’Arizona se débrouille parfaitement sans aucun mâle. C’est une société d’Amazones qui tombent enceintes sans avoir besoin d’un macho pour les féconder. C’est tellement plus cool de vivre entre filles. Néanmoins, si les mâles sont absents physiquement, ils restent présents dans les esprits. Ces lézards continuent à vivre en couple, avec une des deux femelles jouant à la garçonne.
Cette dernière mime parfaitement le comportement masculin en période de reproduction. Elle couvre sa partenaire d’attentions enamourées, lui fouettant sensuellement la tête avec sa langue effilée, tandis que cette dernière appréciant ses mamours reste immobile. Alors le « dragueur » s’enhardit jusqu’à lui saisir le cou avec sa bouche. Puis il la chevauche en l’étreignant avec sa queue passée sous la sienne. Et de lui plaquer son cloaque contre le sien en prenant, visiblement, son pied. Les deux amoureuses restent ainsi enlacées pendant quelques minutes avant de se séparer. Cela ressemble tout à fait à la parade amoureuse des espèces de lézards hétérosexuels. Sauf qu’il n’y a pas transfert de sperme. Et pourtant, la femelle s’isole pour pondre des oeufs qui vont éclore en donnant le jour à des bébés lézards. Toutes des Saintes Vierges…
Question d’ovaire
Que s’est-il passé ? Tout simplement, l’oeuf qui a hérité de la totalité de l’ADN de sa mère (et pas de la moitié comme normalement) a pu se développer pour donner un individu absolument semblable à sa mère. Les biologistes parlent de parthénogenèse. Quelques jours après la ponte, les rôles s’inversent entre les deux partenaires. En fait, ce lézard est placé sous la dépendance de ses ovaires. S’ils contiennent des ovules matures, il se comporte comme une fille, sinon, il adopte une attitude masculine. Les naturalistes supposent qu’à l’origine de cette espèce il y a eu une hybridation entre deux espèces voisines de lézards qui a donné naissance à des individus triploïdes. Au lieu de posséder un patrimoine génétique en double, ils l’ont en triple. Avec pour conséquence d’avoir ce curieux comportement sexuel.
Normalement, une espèce composée uniquement de clones ne survit pas bien longtemps (quelques dizaines ou centaines de millénaires, tout de même), car elle reste génétiquement figée, sans pouvoir vraiment s’adapter au changement de son environnement. Pour autant, les lézards à queue en fouet possèdent un atout de taille : tous leurs membres sont capables de pondre, alors que chez les espèces voisines, seul un individu sur deux (la femelle) donne la vie. Du coup, la démographie de ce lézard est très élevée, ce qui lui donne un net avantage.
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