Esope et le Moustique
Posté par othoharmonie le 6 août 2014
Le Moustique et le Lion
Un cousin s’approcha d’un lion et lui dit : « Je n’ai pas peur de toi, et tu n’es pas plus puissant que moi. Si tu prétends le contraire, montre de quoi tu es capable. Est-ce d’égratigner avec tes griffes et de mordre avec tes dents ? Une femme même qui se bat avec son mari en fait autant. Moi, je suis beaucoup plus fort que toi ; si tu veux, je te provoque même au combat. » Et, sonnant de la trompe, le cousin fondit sur lui, mordant le museau dépourvu de poil autour des narines. Quant au lion, il se déchirait de ses propres griffes, jusqu’à ce qu’il renonça au combat. Le cousin, ayant vaincu le lion, sonna de la trompe, entonna un chant de victoire, et prit son essor. Mais il s’empêtra dans une toile d’araignée, et, se sentant dévorer, il gémissait, lui qui faisait la guerre aux plus puissants, de périr par le fait d’un vil animal, une araignée.
Le Moustique et le Taureau
Un Moustique qui s’était posé sur la corne d’un Taureau, après y avoir séjourné longtemps, lui demanda, au moment de repartir, s’il désirait qu’il prît enfin congé. Le Taureau lui fit cette réponse : « Je n’avais pas remarqué ton arrivée, je ne remarquerai pas ton départ non plus. »
Cette Fable pourrait s’appliquer à l’homme sans pouvoir dont ni la présence ni l’absence n’est utile ou nuisible.
Ce personnage méconnu, ayant vécu à une époque très lointaine, se doit de figurer dans le Panthéon des illustres par le fait qu’il est le « Père des Fables » !
Oui, un Fabuliste. Mais surtout il est l’inspirateur et le conteur dont les mots rejoindront l’imaginaire des Scaldes, des Orateurs, des tribuns ou des bouffons. N’oublions pas qu’à une époque, la culture orale était celle prédominante chez nombres de peuples et que le Mythe, le Fabuleux et le Merveilleux se mêlaient à l’Histoire, aux Légendes et à la Connaissance.
Ainsi rendre hommage à celui qui incarne toutes ces choses humaines est bien le moins à faire quand on désire parcourir les mondes antiques…
On ne sait que très peu de la vie d’Esope, ni de sa naissance exacte et peu sur sa mort.
Toutefois le personnage, selon Plutarque ou Hérodote, était un esclave, peut-être de guerre, très laid, boiteux, bègue et même bossu, pour tout dire difforme !
Peut-être vint-il de la ville de Thrace, Mésembrie, ou d’une cité Phrygienne. Il fut l’esclave d’un être du nom de Iadmon qui finit par l’affranchir après l’avoir repris à un certain Xanthos. On le fait parfois orateur, conseiller de Crésus lui-même !
On dit alors que chargé d’apporter à la cité de Delphes des offrandes au temple d’Apollon il y vola peut-être une coupe sacré… procès fut fait et Esope aurait été condamné à mort puis jeté du haut d’une falaise !
En fait, et en cela on trouve tout le trait mensonger, parfois vrai, toujours ambigu et trouble de la Fable… la vie d’Esope ne pouvait être que conter telle une Fable ! D’ailleurs à cette époque les Fables existaient déjà mais n’ayant point de nom on leur donna celui d’Esope.
Sans doute de là vient sa grande notoriété en Grèce, dans toute l’Antiquité puis au travers des cultures et des siècles. Esope ne semble jamais avoir écrit de Fables mais en aurait colporté beaucoup, les narrant de belle manière.
Etait-il réel ?
Fut-il aussi laid qu’on l’a écrit ?
Créa t-il le genre qu’est la Fable ou n’en fut-il que le brillant passeur ?
Pourquoi un être devient célèbre et un autre le demeure ? Une question de Fable.
Esope fut choisi par le Destin pour être le Père des Fables, qu’il en soit ainsi !
> Nom : Esope (Aisôpos en Grec).
Fable d’Esope
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